BAT
BAU
BAU
315
LANODE, 248. Ils firent batre les gardes, et .faire de
grands feux, n>. 652. Il alla charger ceulx qui es-
taient demourez, et les mena bâtant jusque dedans
leur camp avec grand meurtre, AMYOT, Fai. 20. Leurs
murailles que l'on batoit et assailloit en plusieurs
endroits avec toutes sortes d'engins de baterie, ID.
Timol. 26. La commission qu'il luy bailla.de faire
battre de la monnoie, ID. Lucul. 4 Qu'il luy por-
teroit secours tant que l'ame.luy batroit au corps,
et qu'il abandonneroit plus tost sa vie que sa foy,
m.,Eumènes, 9. Je vous avise que vous battez a
froid; parquoi, n'y perdez désormais davantage de
temps, YVER, p. 644. Quand le corbeau se-bat des
ailes, c'est signe de vent, PAKE,. Animaux-, s. Ils
assistèrent, ceux de Bourdeaux avec 26. navires qui
battoient la mer, D'ADB. Hist. n, 274. Et sur le flanc
lui battoit Tousjours la trompe et la trousse, RONS,
432. Elle fia biche] battoit des flancs, sa langue es-
toit tirée, Comme estant jà du loup la proye désirée,
ID. 74s.Le coeur me batd'espoir, ID. 802. Dontil re-
vint tost en vie et si sain, Qu'il s'envola battant l'une
et l'autre aile, ST-GELAIS, 4 86. S'en battre les joues
[s'en inoquer], NEVERS, Mém. t. n, p. 4 36. Qui veut
batre son chien, trouve assez de bastons, COTGRAVE.
— ÉTYM. Bourguig. battre, beutre, baittre; pro-
venç. batre; catal. batrer; espagn. bâtir; ital. bat-
tere; de batuere ou battuere, transformé par le
bas-latin en batere ou battere, comme on le voit par
l'exemple àebaiualia et batalia.Il y a dans le celti-
que an mot qui a peut-être même radical : gaé-
lique, bith, un coup; anglais, to beat, battre.
BATTU, UE (ba-tu, tue), part, passé du verbe
battre. || 1° Qui a reçu des coups. L'enfant battu par
le maître. Battu de verges. Grain battu. Eau battue
par les rames. Viande battue. || Fig. Battu de l'oi-
seau, découragé par une suite de revers, de mé-
comptes, etc. Locution tirée de la fauconnerie, qui
désigne, le gibier battu et finalement surmonté par
l'oiseau de proie. M. de Bellisle. était sauvage au
dernier point, et néanmoins de fort bonne compa-
■ gnie, mais battu de ses malheurs, ST-SIM. 424,4 28.
|| Fig. Il y a longtemps que j'ai les oreilles battues
de ces discours, il y a longtemps qu'on me les ré-
. pète, que j'en suis importuné. || Terme de vétéri-
naire. Sole battue, voy. SOLBATURE. || Brocart battu
d'or, brocart dans lequel il entre beaucoup d'or.
|| Avoir les yeux battus, avoir autour des yeux une
teinte qui montre qu'on est fatigué, et que l'on com-
pare à la meurtrissure que produirait un coup.
|j 2" Foulé. Le sol battu par les pieds. Aire bien bat-
tue. || Chemin battu, chemin foulé par les pieds des
passants, et de là, chemin fréquenté; et fig. l'habi-
tude, le train habituel, les moyens ordinaires. Elle a
quitté les voies battues de lavértupouralleràDieu par
des routes inconnues etnouvelles, FLÉCH. Pantfo/. Ste
Thérèse. On n'ose pas s'écarter du chemin battu,
BOSS. n, Petit, 4. En allant devant soi dans le che-
min battu par nos pères, ID. Polit. Il nous mène par
des voies si singulières et si peu battues, MASS. Af-
fliction. || 3° Frappé par l'artillerie ou par un engin
de guerre. Le mur battu en brèche. La tour battue
par le bélier. || 4° Contre lequel une chose vient
frapper. Rocher battu par les vents. La tempête
dont sa flotte fut battue, BOSS. Reine d'Anglet. Aïeux
de Malvina, du sein de vos nuages Veillez sur ses
destins battus par tant d'orages, DUCIS, Oscar, n,2.
La ville était battue des flots de tous côtés, VAUGEL.
Q. G- liv. rv. || 5° Mêlé, en parlant d'un liquide. Un
blanc d'oeuf bien battu. || 8° Parcouru, exploré. Les
buissons battus par les chasseurs. La campagne bat-
tue par un parti de cavalerie. 117° Vaincu. Les Français
battus en 4 657 par les Espagnols à la bataille de St-
Quentin. || Battu sur ce point, en parlant d'un ora-
teur. Ils insistent et ne se tiennent pas pour battus.
118° En termes de danse, pas battu, pas fait en battant
légèrement et vivement une jambe contre l'autre.
||9°S. m. Les battus, les gens qui ont reçu des coups.
Les battants et les battus. || Nom qu'on a donné quel-
quefois aux flagellants. || Trait d'or ou d'argent doré
qui .est écaché. || Battu de feutre, défaut du papier
dans lequel on trouve des endroits barbouillés. || Pro-
verbes. Les battus payent l'amende, ceux qui ont
reçu le dommage, l'offense, loin d'obtenir une ré-
paration, sont en butte à de nouvelles vexations.
Locution prise des combats judiciaires,'où en ef-
fet le battu, le vaincu, était condamné. || Autant
vaut bien battu que mal battu, c'est-à-dire puisqu'il
faut, en tout état de cause, risquer quelque chose,
il est raisonnable de braver le risque tout entier.
BATTUE (ba-tue), s. f. || 1° Action de battre les
bois et les taillis pour en faire sortir le gibier. Le
samedi 30, le dauphin et le duo de Berry allèrent
«.vec M. le duc faire des battues, ST-SIM. 324, -iss.
Dans les cantons conservés pour le plaisir de la
chasse, on tue quelquefois quatre ou cinq cents liè-
vres dans une seule battue, BDFP. Lièvre. || 2° Par
extension. On'assomma comme des bêtes fauves tout
ce qui se trouva dans la battue du pacha; les bri-
gands périrent; il est vrai, mais avec 300 paysans
grecs qui n'étaient pour rien dans l'affaire, CHA-
TEAUB. Itinér. 25. || Fig. Faire une battue, explorer
un terrain. || 3° Terme de pêche. La battue du pois-
son, le creux qu'il fait dans la boue où il s'enfonce
pendant l'hiver. ,|| 4" Terme de magnanerie. Sépara-
tion descocons. || 5°Terme de manège. La battue est
le bruit qui résulte du lever et du poser lors du
heurt du pied du cheval sur le sol.
— ÉTYM. Féminin de battu pris substantivement.
BATTURE (ba-tu-r'), s. f. || 1- Espèce de dorure,
dont l'assiette se fait avec du miel détrempé dans
de l'eau de colle et du vinaigre. || 2° Terme de ma-
rine. Fond mêlé de sable ou de roches qui s'élève
vers la surface de l'eau. || 3° Terme de pêche. En-
droit où il y a peu d'eau.
— HIST. xii° s. Ke li mal ke il soffrent ne soient
mie pie bateure de chastiement, mais durs flaeaz de
droite venjance, Job, 471. || xme s. Navreure ou
bateure, BEAUM. LX, 44. || xiv» s. Pour faire deux
couvertures à chevaux, l'une de bateure pourletour-
noy, et l'autre de couture pour la guerre; pour coul-
dreetassemblerlepoilleetfairela bordeure et bateure
d'icelui, DE LABORDE, Émaux, p. 462. || xvi" s. Les
Refformez estoient dans l'estroit des sables et bat-
tures, si bien qu'ils ne pouvoient avancer en ordre
de combat, D'AUB. Hist. H, 300. Les galères passè-
rent facilement sur les battures et platins, ID. ib.
n,302. Leur intention estoit de suivre noz galleres,
esperans nous attirer sur les bans et battures, M. DU
BELL. 698. '
— ÉTYM. Bas-latin, batilura, de battere (voy.
BATTRE). Dans l'ancien français, bateure avait le
sens général d'action de battre, qu'il a conservé jus-
que dans le xvi° siècle, et que le peuple lui attribue
encore quand il dit : il y a une batture dans la rue.
t BATZ (bats'), s. m. Petite monnaie allemande
de la valeur de trois sous.
— ÉTYM. Allem. Batsen.
BAU (bô), s. m. Terme de marine. Nom donné à
chacune des poutres qui, placées entravers, sou-
tiennent les planchers ou ponts des navires. Le
maître bau, le plus long des baux, celui qui dans
la construction est placé à peu près à la moitié de
la longueur du navire. Bau de lof, le dernier bau
sur l'avant. Bau de dalle, le premier bau vers l'ar-
rière. Faux-baux, ceux qui supportent les planches
du faux-pont.
— HIST. xnr s. Et des autres barons chascuns s'est
tant penés Que il ont de la porte tous les pans des-
tornés, Tous les baus traversains ont à terre jetés,
Ch. d'Ant. vi, 860.
— ÉTYM. Bau, comme on voit, est un mot fort
ancien, qui, ayant le sens de poutre, vient sans
doute de l'allemand Balken, solive. Si l'on s'éton-
nait que le k ait disparu, il faudrait se rappeler que
le g, lettre analogue, a également disparu de l'an-
cien français bou, bracelet, qui vient de l'ancien
haut-allemand boug, ancien Scandinave, baugr.
f BAUBI ou BAUBIS (bô-bi), s. m. Terme de
chasse. Chien dressé au lièvre, au renard et au san-
glier.
— ÉTYM. Origine inconnue ; peut-être baubari,
aboyer. Ce chien se nomme en allemand Bélier,
aboyeur.
fBAUCHE (bô-ch'), s. f. S'est dit pour bauge,
mortier (voy. BAUGE). -
BAUD (bô), s. m. Nom d'une race de chiens cou-
rants, qui viennent de Barbarie, et qui sont pro-
pres à la chasse du cerf; dits aussi chiens muets,
parce qu'ils cessent d'aboyer lorsque le cerf vient
au change.
.— HIST. xi* s. Li emperere se fait et balz et liez,
Ch. de Roi. 8. || xir 3 s. Balz fu et preus, et le cors
ot legier, Roncisv. p. 63. ||xiné s. Plus en estoit sa
mère baude et joians et lie, Berte, LX. Maint ribaud
ont les cuers si baus, Portant sas de charbon en
grieve, Que la poine rien ne leur grieve, la Rose,
5064. || xiv" s. 11 est trois manières de chiens saiges,
les uns qui sont appelés baulz, les autres ferbaulz,
et les autres baulz retifs, Modus, f° xxvn,verso.
— ÉTYM. Le chien baud a été ainsi nommé pour
sa hardiesse, de l'ancien français baud, bald, hardi ;
proveno. 6a«t;ital. baldo; mots qui viennent des
langues germaniques : angl. bold; ancien haut > al- ;
lem. bald, pald; goth. balths, libre, hardi.
f BAUDELAIRE (bô-de-lê-r'), s. m. Sorte de sa-
bre. i| Un des meubles du blason.
— HIST. xrv" s. Guillaume de Çravant chevalier
avoit féru le dit feu Guillaume sur ià teste d'un cou-
tel appelle badelare, DU CAHGE, badelare. Cavelier
tira un grant panart ou badelàïre, ID. ib. Et lors il
sacha un bazelaire, et enfery si grand cop... ID,
«'6. || xve s. Un petit coûte! portatif appelle baude-
laire, ID. ib.
— ÉTYM. Bas-lat. badarellus, bdaelaris, basalar-
dus, baselardus. Il y avait dans l'ancien français le
mot base qui avait le même sens et dont.&aseJardus
est un augmentatif.
fBAUDER (bô-dé) ou BAUDIR (bô-dir) ,VM. ferme
de chasse. Aboyer. Les chiens baudent fort sur la
bête.
— ÉTYM. Baud.
BAUDET (bô-dè; le { ne se lie pas dans le parler
ordinaire; au pluriel, l's se lie : les baudets et les
ânesses, dites : les bô-dè-z et.,.. Baudets rime avec
traits, succès, jamais), *. m. || 1° Âne. Être monté
sur un baudet. Le baudet n'en peut plus.... LA FONT.
Fables, m, t. I| Fig. Un homme stupide.,||2e Nom
particulier de l'âne' mâle employé à la reproduction
de l'espèce ou à la production du mulet. || 3°Terme
de métier. Tréteau sur lequel le scieur de long pose
les pièces de bois.
— HIST. xvi" s. Pourhaster son misérable baudet,
tout errené des coups et du fardeau , Satire. Mén. ta
vertu du Calholicon d'Espagne, au commencement.
— ÉTYM. Hainaut, baude, ânesse ; .de l'ancien
français baud (voy. BAUD), qui veut dire gai, con-
tent, hardi, et qui a été appliqué en diminutif à l'âne
mâle à cause de sa hardiesse et de sa vivacité.
BAUDIR (bô-dir), v. a. Terme de fauconnerie.
Baudir un faucon, l'encourager au combat contre
un héron. u
— ÉTYM, L'ancien adjectif baud, hardi (voy.
BAUD). . i ■■„■
BAUDRIER (bô-dri-é), s. m. Bande de buffle ou
d'étoffe qui, mise en écharpe, sert à porter un sa-
bre, une épée. || Baudrier d'Orion, les trois étoiles
qui sont en ligne droite au milieu de la constellation
d'Orion.
— HIST. xu» s. Li cuens Reynaus en monte le de-
gré, Gros par espaules, grêles par le baudrê, Ro-
mancero, p. 60. Etjo te dunasse vint sides d'ar-
gent e un baldrei, Bots, 4 87. || xrae s. Cuir à faire
coroies et baudrés, Liv. des met. 300.- Si corne un
baudré que on apele couverture à sële de cheval ou
de roncin, ib. 24 0. De la maisnie estoient dant Pie-
ron le barbé, Celui qui ot la barbe dusqu'au neu du
baudré, Ch. d'Ant.v, 882. ||xve s. On dit que plus
vous ne daignez Porter tissus, ne gris,'ne vers,
Mais seulement vous vous ceignez De baudiers de
velours couvers, COQUILL. Droits nouv. ■■■■■'■'■-
—ÉTYM. Provenç. bàudrat; portug. boldrié; ital.
budriere. Dans le vieux français, plusieurs:formes
sont confondues, baldrei, baldréoubaudrê, etbau-
drier. Baldrei vient de l'anc. haut-allem. balderich,
anc. angl. baldrick, baudrick; baldré, baudrat est
un participe passif formé d'un bas-latin balteratus,
et signifie l'endroit du corps ceint .par' -le baudrier;
enfin baudrier dérive d'un bas-lât. balterârius, de
balteus, baudrier. L'ancien haut-allemand' dérive
de l'anglo-saxon belt, anglais belt, ancien nord belti,
sans doute emprunté au latin balteus. "Le portugais
et l'italien proviennent du françàis.iîaudner ou bau-
droier était, non le baudrier, mais celui qui pré-
parait les baudriers, ou du moins celui qui préparait
les cuirs, et ce nom aura par abus passé de l'ou-
vrier à la chose ouvrée.
f BAUDROIE (bô-droi), s. f. Un des noms vul-
gaires de la lophie pêcheuse, poisson dés côtes de
France. Nom donné aussi par quelques auteurs au
genre lophie. •
— ÉTYM. Dans un texte cité par Du Cange, au
mot baudroy, on trouve : poisson nommé parles
Italiens martin-pêcheur, diable de mer,.par les Mar-
seillais baudroy, à cause de la grande ouverture die
sa bouche, semblable à une bourse dite dans lé pays
baudrier. Baudroy et par corruption .baudroie est
donc l'ancien français baudrei ou baudroi, signi-
fiant baudrier (voy. BAUDRIER).
BAUDRUCHE (bô-dru-ch'), s. f. Pellicule prove-
nant d'une des membranes du caecum bien dégraissé
soit du boeuf, soit du mouton, et préparée par les
parcheminiers. Dite aussi peau divine, parce qu'on
l'applique sur les coupures, à l'instar dutaffetàsd'An-
gleterre.
— ÉTYM. Forme allongée de baudrée, vieux mor-
ceau de cuir, auquel tiennent, dans l'ancien fran-
çais, baudroier, corroyeuf, baudroirie, le métier
de corroyeur (voy. BAUDRIER). M. Jaubert, dans son
Glossaire, tire baudruche de baudru, en Berry,
BAU
BAU
315
LANODE, 248. Ils firent batre les gardes, et .faire de
grands feux, n>. 652. Il alla charger ceulx qui es-
taient demourez, et les mena bâtant jusque dedans
leur camp avec grand meurtre, AMYOT, Fai. 20. Leurs
murailles que l'on batoit et assailloit en plusieurs
endroits avec toutes sortes d'engins de baterie, ID.
Timol. 26. La commission qu'il luy bailla.de faire
battre de la monnoie, ID. Lucul. 4 Qu'il luy por-
teroit secours tant que l'ame.luy batroit au corps,
et qu'il abandonneroit plus tost sa vie que sa foy,
m.,Eumènes, 9. Je vous avise que vous battez a
froid; parquoi, n'y perdez désormais davantage de
temps, YVER, p. 644. Quand le corbeau se-bat des
ailes, c'est signe de vent, PAKE,. Animaux-, s. Ils
assistèrent, ceux de Bourdeaux avec 26. navires qui
battoient la mer, D'ADB. Hist. n, 274. Et sur le flanc
lui battoit Tousjours la trompe et la trousse, RONS,
432. Elle fia biche] battoit des flancs, sa langue es-
toit tirée, Comme estant jà du loup la proye désirée,
ID. 74s.Le coeur me batd'espoir, ID. 802. Dontil re-
vint tost en vie et si sain, Qu'il s'envola battant l'une
et l'autre aile, ST-GELAIS, 4 86. S'en battre les joues
[s'en inoquer], NEVERS, Mém. t. n, p. 4 36. Qui veut
batre son chien, trouve assez de bastons, COTGRAVE.
— ÉTYM. Bourguig. battre, beutre, baittre; pro-
venç. batre; catal. batrer; espagn. bâtir; ital. bat-
tere; de batuere ou battuere, transformé par le
bas-latin en batere ou battere, comme on le voit par
l'exemple àebaiualia et batalia.Il y a dans le celti-
que an mot qui a peut-être même radical : gaé-
lique, bith, un coup; anglais, to beat, battre.
BATTU, UE (ba-tu, tue), part, passé du verbe
battre. || 1° Qui a reçu des coups. L'enfant battu par
le maître. Battu de verges. Grain battu. Eau battue
par les rames. Viande battue. || Fig. Battu de l'oi-
seau, découragé par une suite de revers, de mé-
comptes, etc. Locution tirée de la fauconnerie, qui
désigne, le gibier battu et finalement surmonté par
l'oiseau de proie. M. de Bellisle. était sauvage au
dernier point, et néanmoins de fort bonne compa-
■ gnie, mais battu de ses malheurs, ST-SIM. 424,4 28.
|| Fig. Il y a longtemps que j'ai les oreilles battues
de ces discours, il y a longtemps qu'on me les ré-
. pète, que j'en suis importuné. || Terme de vétéri-
naire. Sole battue, voy. SOLBATURE. || Brocart battu
d'or, brocart dans lequel il entre beaucoup d'or.
|| Avoir les yeux battus, avoir autour des yeux une
teinte qui montre qu'on est fatigué, et que l'on com-
pare à la meurtrissure que produirait un coup.
|j 2" Foulé. Le sol battu par les pieds. Aire bien bat-
tue. || Chemin battu, chemin foulé par les pieds des
passants, et de là, chemin fréquenté; et fig. l'habi-
tude, le train habituel, les moyens ordinaires. Elle a
quitté les voies battues de lavértupouralleràDieu par
des routes inconnues etnouvelles, FLÉCH. Pantfo/. Ste
Thérèse. On n'ose pas s'écarter du chemin battu,
BOSS. n, Petit, 4. En allant devant soi dans le che-
min battu par nos pères, ID. Polit. Il nous mène par
des voies si singulières et si peu battues, MASS. Af-
fliction. || 3° Frappé par l'artillerie ou par un engin
de guerre. Le mur battu en brèche. La tour battue
par le bélier. || 4° Contre lequel une chose vient
frapper. Rocher battu par les vents. La tempête
dont sa flotte fut battue, BOSS. Reine d'Anglet. Aïeux
de Malvina, du sein de vos nuages Veillez sur ses
destins battus par tant d'orages, DUCIS, Oscar, n,2.
La ville était battue des flots de tous côtés, VAUGEL.
Q. G- liv. rv. || 5° Mêlé, en parlant d'un liquide. Un
blanc d'oeuf bien battu. || 8° Parcouru, exploré. Les
buissons battus par les chasseurs. La campagne bat-
tue par un parti de cavalerie. 117° Vaincu. Les Français
battus en 4 657 par les Espagnols à la bataille de St-
Quentin. || Battu sur ce point, en parlant d'un ora-
teur. Ils insistent et ne se tiennent pas pour battus.
118° En termes de danse, pas battu, pas fait en battant
légèrement et vivement une jambe contre l'autre.
||9°S. m. Les battus, les gens qui ont reçu des coups.
Les battants et les battus. || Nom qu'on a donné quel-
quefois aux flagellants. || Trait d'or ou d'argent doré
qui .est écaché. || Battu de feutre, défaut du papier
dans lequel on trouve des endroits barbouillés. || Pro-
verbes. Les battus payent l'amende, ceux qui ont
reçu le dommage, l'offense, loin d'obtenir une ré-
paration, sont en butte à de nouvelles vexations.
Locution prise des combats judiciaires,'où en ef-
fet le battu, le vaincu, était condamné. || Autant
vaut bien battu que mal battu, c'est-à-dire puisqu'il
faut, en tout état de cause, risquer quelque chose,
il est raisonnable de braver le risque tout entier.
BATTUE (ba-tue), s. f. || 1° Action de battre les
bois et les taillis pour en faire sortir le gibier. Le
samedi 30, le dauphin et le duo de Berry allèrent
«.vec M. le duc faire des battues, ST-SIM. 324, -iss.
Dans les cantons conservés pour le plaisir de la
chasse, on tue quelquefois quatre ou cinq cents liè-
vres dans une seule battue, BDFP. Lièvre. || 2° Par
extension. On'assomma comme des bêtes fauves tout
ce qui se trouva dans la battue du pacha; les bri-
gands périrent; il est vrai, mais avec 300 paysans
grecs qui n'étaient pour rien dans l'affaire, CHA-
TEAUB. Itinér. 25. || Fig. Faire une battue, explorer
un terrain. || 3° Terme de pêche. La battue du pois-
son, le creux qu'il fait dans la boue où il s'enfonce
pendant l'hiver. ,|| 4" Terme de magnanerie. Sépara-
tion descocons. || 5°Terme de manège. La battue est
le bruit qui résulte du lever et du poser lors du
heurt du pied du cheval sur le sol.
— ÉTYM. Féminin de battu pris substantivement.
BATTURE (ba-tu-r'), s. f. || 1- Espèce de dorure,
dont l'assiette se fait avec du miel détrempé dans
de l'eau de colle et du vinaigre. || 2° Terme de ma-
rine. Fond mêlé de sable ou de roches qui s'élève
vers la surface de l'eau. || 3° Terme de pêche. En-
droit où il y a peu d'eau.
— HIST. xii° s. Ke li mal ke il soffrent ne soient
mie pie bateure de chastiement, mais durs flaeaz de
droite venjance, Job, 471. || xme s. Navreure ou
bateure, BEAUM. LX, 44. || xiv» s. Pour faire deux
couvertures à chevaux, l'une de bateure pourletour-
noy, et l'autre de couture pour la guerre; pour coul-
dreetassemblerlepoilleetfairela bordeure et bateure
d'icelui, DE LABORDE, Émaux, p. 462. || xvi" s. Les
Refformez estoient dans l'estroit des sables et bat-
tures, si bien qu'ils ne pouvoient avancer en ordre
de combat, D'AUB. Hist. H, 300. Les galères passè-
rent facilement sur les battures et platins, ID. ib.
n,302. Leur intention estoit de suivre noz galleres,
esperans nous attirer sur les bans et battures, M. DU
BELL. 698. '
— ÉTYM. Bas-latin, batilura, de battere (voy.
BATTRE). Dans l'ancien français, bateure avait le
sens général d'action de battre, qu'il a conservé jus-
que dans le xvi° siècle, et que le peuple lui attribue
encore quand il dit : il y a une batture dans la rue.
t BATZ (bats'), s. m. Petite monnaie allemande
de la valeur de trois sous.
— ÉTYM. Allem. Batsen.
BAU (bô), s. m. Terme de marine. Nom donné à
chacune des poutres qui, placées entravers, sou-
tiennent les planchers ou ponts des navires. Le
maître bau, le plus long des baux, celui qui dans
la construction est placé à peu près à la moitié de
la longueur du navire. Bau de lof, le dernier bau
sur l'avant. Bau de dalle, le premier bau vers l'ar-
rière. Faux-baux, ceux qui supportent les planches
du faux-pont.
— HIST. xnr s. Et des autres barons chascuns s'est
tant penés Que il ont de la porte tous les pans des-
tornés, Tous les baus traversains ont à terre jetés,
Ch. d'Ant. vi, 860.
— ÉTYM. Bau, comme on voit, est un mot fort
ancien, qui, ayant le sens de poutre, vient sans
doute de l'allemand Balken, solive. Si l'on s'éton-
nait que le k ait disparu, il faudrait se rappeler que
le g, lettre analogue, a également disparu de l'an-
cien français bou, bracelet, qui vient de l'ancien
haut-allemand boug, ancien Scandinave, baugr.
f BAUBI ou BAUBIS (bô-bi), s. m. Terme de
chasse. Chien dressé au lièvre, au renard et au san-
glier.
— ÉTYM. Origine inconnue ; peut-être baubari,
aboyer. Ce chien se nomme en allemand Bélier,
aboyeur.
fBAUCHE (bô-ch'), s. f. S'est dit pour bauge,
mortier (voy. BAUGE). -
BAUD (bô), s. m. Nom d'une race de chiens cou-
rants, qui viennent de Barbarie, et qui sont pro-
pres à la chasse du cerf; dits aussi chiens muets,
parce qu'ils cessent d'aboyer lorsque le cerf vient
au change.
.— HIST. xi* s. Li emperere se fait et balz et liez,
Ch. de Roi. 8. || xir 3 s. Balz fu et preus, et le cors
ot legier, Roncisv. p. 63. ||xiné s. Plus en estoit sa
mère baude et joians et lie, Berte, LX. Maint ribaud
ont les cuers si baus, Portant sas de charbon en
grieve, Que la poine rien ne leur grieve, la Rose,
5064. || xiv" s. 11 est trois manières de chiens saiges,
les uns qui sont appelés baulz, les autres ferbaulz,
et les autres baulz retifs, Modus, f° xxvn,verso.
— ÉTYM. Le chien baud a été ainsi nommé pour
sa hardiesse, de l'ancien français baud, bald, hardi ;
proveno. 6a«t;ital. baldo; mots qui viennent des
langues germaniques : angl. bold; ancien haut > al- ;
lem. bald, pald; goth. balths, libre, hardi.
f BAUDELAIRE (bô-de-lê-r'), s. m. Sorte de sa-
bre. i| Un des meubles du blason.
— HIST. xrv" s. Guillaume de Çravant chevalier
avoit féru le dit feu Guillaume sur ià teste d'un cou-
tel appelle badelare, DU CAHGE, badelare. Cavelier
tira un grant panart ou badelàïre, ID. ib. Et lors il
sacha un bazelaire, et enfery si grand cop... ID,
«'6. || xve s. Un petit coûte! portatif appelle baude-
laire, ID. ib.
— ÉTYM. Bas-lat. badarellus, bdaelaris, basalar-
dus, baselardus. Il y avait dans l'ancien français le
mot base qui avait le même sens et dont.&aseJardus
est un augmentatif.
fBAUDER (bô-dé) ou BAUDIR (bô-dir) ,VM. ferme
de chasse. Aboyer. Les chiens baudent fort sur la
bête.
— ÉTYM. Baud.
BAUDET (bô-dè; le { ne se lie pas dans le parler
ordinaire; au pluriel, l's se lie : les baudets et les
ânesses, dites : les bô-dè-z et.,.. Baudets rime avec
traits, succès, jamais), *. m. || 1° Âne. Être monté
sur un baudet. Le baudet n'en peut plus.... LA FONT.
Fables, m, t. I| Fig. Un homme stupide.,||2e Nom
particulier de l'âne' mâle employé à la reproduction
de l'espèce ou à la production du mulet. || 3°Terme
de métier. Tréteau sur lequel le scieur de long pose
les pièces de bois.
— HIST. xvi" s. Pourhaster son misérable baudet,
tout errené des coups et du fardeau , Satire. Mén. ta
vertu du Calholicon d'Espagne, au commencement.
— ÉTYM. Hainaut, baude, ânesse ; .de l'ancien
français baud (voy. BAUD), qui veut dire gai, con-
tent, hardi, et qui a été appliqué en diminutif à l'âne
mâle à cause de sa hardiesse et de sa vivacité.
BAUDIR (bô-dir), v. a. Terme de fauconnerie.
Baudir un faucon, l'encourager au combat contre
un héron. u
— ÉTYM, L'ancien adjectif baud, hardi (voy.
BAUD). . i ■■„■
BAUDRIER (bô-dri-é), s. m. Bande de buffle ou
d'étoffe qui, mise en écharpe, sert à porter un sa-
bre, une épée. || Baudrier d'Orion, les trois étoiles
qui sont en ligne droite au milieu de la constellation
d'Orion.
— HIST. xu» s. Li cuens Reynaus en monte le de-
gré, Gros par espaules, grêles par le baudrê, Ro-
mancero, p. 60. Etjo te dunasse vint sides d'ar-
gent e un baldrei, Bots, 4 87. || xrae s. Cuir à faire
coroies et baudrés, Liv. des met. 300.- Si corne un
baudré que on apele couverture à sële de cheval ou
de roncin, ib. 24 0. De la maisnie estoient dant Pie-
ron le barbé, Celui qui ot la barbe dusqu'au neu du
baudré, Ch. d'Ant.v, 882. ||xve s. On dit que plus
vous ne daignez Porter tissus, ne gris,'ne vers,
Mais seulement vous vous ceignez De baudiers de
velours couvers, COQUILL. Droits nouv. ■■■■■'■'■-
—ÉTYM. Provenç. bàudrat; portug. boldrié; ital.
budriere. Dans le vieux français, plusieurs:formes
sont confondues, baldrei, baldréoubaudrê, etbau-
drier. Baldrei vient de l'anc. haut-allem. balderich,
anc. angl. baldrick, baudrick; baldré, baudrat est
un participe passif formé d'un bas-latin balteratus,
et signifie l'endroit du corps ceint .par' -le baudrier;
enfin baudrier dérive d'un bas-lât. balterârius, de
balteus, baudrier. L'ancien haut-allemand' dérive
de l'anglo-saxon belt, anglais belt, ancien nord belti,
sans doute emprunté au latin balteus. "Le portugais
et l'italien proviennent du françàis.iîaudner ou bau-
droier était, non le baudrier, mais celui qui pré-
parait les baudriers, ou du moins celui qui préparait
les cuirs, et ce nom aura par abus passé de l'ou-
vrier à la chose ouvrée.
f BAUDROIE (bô-droi), s. f. Un des noms vul-
gaires de la lophie pêcheuse, poisson dés côtes de
France. Nom donné aussi par quelques auteurs au
genre lophie. •
— ÉTYM. Dans un texte cité par Du Cange, au
mot baudroy, on trouve : poisson nommé parles
Italiens martin-pêcheur, diable de mer,.par les Mar-
seillais baudroy, à cause de la grande ouverture die
sa bouche, semblable à une bourse dite dans lé pays
baudrier. Baudroy et par corruption .baudroie est
donc l'ancien français baudrei ou baudroi, signi-
fiant baudrier (voy. BAUDRIER).
BAUDRUCHE (bô-dru-ch'), s. f. Pellicule prove-
nant d'une des membranes du caecum bien dégraissé
soit du boeuf, soit du mouton, et préparée par les
parcheminiers. Dite aussi peau divine, parce qu'on
l'applique sur les coupures, à l'instar dutaffetàsd'An-
gleterre.
— ÉTYM. Forme allongée de baudrée, vieux mor-
ceau de cuir, auquel tiennent, dans l'ancien fran-
çais, baudroier, corroyeuf, baudroirie, le métier
de corroyeur (voy. BAUDRIER). M. Jaubert, dans son
Glossaire, tire baudruche de baudru, en Berry,
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