300
BAR
bar, héros. On objecte que les noms latins ou alle-
mands seuls donnent un sujet différent du régime :
ber, baron; mais connait-on assez bieu l'ancien cel-
tique pour affirmer qu'il ne permettait pas une sem-
blable flexion ; et n'a-t-on pas, dans le bas-latin,
harus : barum vel feminam, de la Loi des Alle-
mands? Le celtique a aussi fear, homme; et le fait,
est qu'on trouve vannes dans des textes qui vien-
nent des environs des Pyrénées, et farones dans un
très-vieil auteur (voy. DU CANGE). Diez est disposé à
rapprocher baro de l'anc. haut allem. beran, goth.
bairan, porter; d'où le sens d'homme robuste, et
toute la suite des significations. Burguy le tire
aussi de bairan, porter, mais par une autre dériva-
.tion : anglo-sax. bearn; frison, bern, un enfant,un
être humain; angl. sax. 6eorn,un homme, un grand.
Ces étymologies allemandes, sans être complètement
sûres, sont probables ; mais il est probable aussi
que le celtique bar et peut-être fear ont concouru à
confirmer et à préciser le sens du mot germanique
dans les langues romanes et ont laissé des traces
dans barus. et dans faro. Dans l'ancien français, li
ber, au nominatif singulier, de bâro, avec l'accent
sur l'a; Je baron, au régime singulier, de barô-
nem, avec l'accent sur Vo; li baron, au nomina-
tif pluriel ; les barons, au régime pluriel. La réces-
sité de satisfaire par un accent qui se dép'ace k ber
ex baron, ne permet plus d'accorder aucune atten-
tion à vir, qui avait été proposé pour itymolcgie.
BARONNAGE (ba-ro-na-j'), s. m. Etat de baron;
le corps des barons. Je remarque cette humiliante
façoii du tiers état de parler devant le roi, à la dif-
férence dubaronnage, ST-SIM. 374, 4 0, Le hautba-
ronnage en France était jaloux de la puissance de
son roi, VOLT. Moeurs, 46. Il est prouvé que la pai-
rie est la vraie noblesse et la vraie juridiction su-
prême du royaume ; c'est l'ancien baronnage, c'est
le vrai parlement, aussi ancien que la monarchie,
ID. leur. Richelieu, 4 4 mars 1774.
— HIST. xi" s. De tel barnage [sagesse] l'a Deus
enluminet.... Ch. de Roi. xxxix. ||xncs. Dn homme
de bernage [de vaillance], Rojic. p,43. Monte li rois
et ses barnages [ses barons] grans, ib. p. 34. Gue-
nelons a haï le bernage de France, ib. p. 4 97. Il parla
hautement, oiant tout le barnage, Saxons, se.
— ÉTYM. Raron. Barnage, bernage signifiait le
corps des barons, la vaillance, la sagesse.
BARONNE (ba-ro-n'), s. f. || 1° Anciennement,
femme noble, possédant une baronme. || 2° Aujour-
d'hui la femme d'un baron.
— HIST. xin« s. Haï 1 fist-il, gentil barnesse; Car
fust or si loiax m'asnesse, Et ehien et leu et autres
bestes Et totes famés com vos estes, Ren. 9837.
|| xv* s. La dame de Corasse, une haute baronnesse
en ce pays, FROISS. H, ni, 4 4.
—. ÉTYM. Raron.
BARONNET (ba-ro-nè),s. m. En Angleterre, titre
affecté à un ordre de chevalerie conféré par le roi.
— ÉTYM. Angl. baronet, de baron.
fBARONNETTE (ba-ro-n è-t'), s. f. Petite baronne,
fille d'un baron. Le plus beau des châteaux qui
renfermait la plus belle des baronnettes, VOLT.
Cand. 2.
— ÉTYM. Diminutif de baronne.
f BARONNIAL, AXE (ba-ro-ni-al, a-1'), adj. Qui
a rappoit, qui appartient à un baron; qui dépend
d'une baronnie. Les droits baronniaux.
— ÉTYM. Raron.
BARONNIE (ba-ro-nie), s. f. Seigneurie qui donne
au possesseur le titre de baron. La terre de Mont-
morency, mouvante de l'abbaye de St-Denis, est
peut-être première baronnie de ce district, ST-SIM.
26, 46.|| A l'époque féodale, tout grand fief rele-
vant de la couronne.
— HIST. xn* s. Chascuns mande en sa terre sa ri-
che [brave] baronie, Sax. vn. Ne tieng, fait sainz
Thomas, de lui fius n'entez, Ne rien en barunie :
mais tut est chsritez, E parmenable aumosne tut ço
dont sui fieffez, Th. le mart. 45. || xin" s. " Des puis
celle heure que Godefrois de Buillon et la baronie
de France orent conquis Antyoche et Jherusalem,
n'orent chrestiens victoire en la terre de Surie con-
tre Sarrazins, Cnron. de Rains, i. Quant il ot sa
raison fenie, Conseilla soi la baronnie, la Rose,
(0748. Les homes qui tiennent fiédouchief seignor,
seit baronie ou seignorie, et qui ont court et coins
et justise, Ass. de J. i, ".46. Cil qui tient en baron-
nie, quant il voit qu'aucuns de ses homes veut uzer
trop cruelment de la coustume contre ses povres
sougés, BEA.DM. 62. || xv« s. Et trouvèrent là le roi
Anglais et grand foison de baronnie de-lez lui, FROISS.
I, I, 469.
~ ÉTYM. Baron.
BAR
BAROQUE (ba-ro-k'), adj. D'une bizarrerie cho-
quante. Un goût baroque. Un accoutrement baroque.
Un style baroque. Ces places [conseillers d'État, d'É-
glise] étaient destinées aux évêques les plus distin-
gués, et il était bien baroque de faire succéder l'abbé
Bignon à M. de Tonnerre, ST-SIM. 87, 4 27. || Ancien
terme de joaillier. Perle baroque, perle qui n'est pas
ronde comme il faut. C'est un collier de perles ba-
roques.
— ÉTYM. Espagn. barrueco, berrueco, perle qui
n'est pas parfaitement ronde; portug. barroco, même
sens. Ces mots viennent sans doute de baroco (voy.
ce mot), ancien terme de la scolastique qui a sou-
vent frappé par sa bizarrerie.
t BAROSCOPE (ba-ro-sko-p'), s. m. Terme de phy-
sique. Instrument servant à démontrer la poussée
verticale de l'air et le principe d'Archimède appliqué
aux fluides élastiques.
— ÉTYM. Bâpoç, pesanteur, etaxorcsiv, examiner,
f BAROTTE (ba-ro-f), s. f. Mot employé dans
certaines campagnes pour désigner un vaisseau cer-
clé en fer, et servant à la vendange.
— ÉTYM. Féminin de barrot 2, et qui devrait
être écrit barrotte.
BARQUE (bar-k'), s. f. || i° Petit bateau. Une
barque de pêcheur. Passez, seigneur, dit-il, passez
dans cette barque, CORN. Pomp. n, 2. Sa tête sur
les bords de la barque penchée, ID. ib. n, 2. Un
jour le voyageur par le Rhône emporté, En silence
et debout sur sa barque rapide, k. CHÊN. 266. || Fig.
De tous trois la vertu pareille et .sans seconde Mé-
rite le timon de la barque du monde, ROTR. Relis.
il, 7. || Bien conduire sa barque, bien administrer
ses affaires, mener une entreprise à bonne fin. Je
conduis très-sagement ma barque, SÉV. 285. On
tiendra le parlement, Dieu conduise cette barque,
ID. 64 2. Mandez-moi comme vous conduirez votre
barque, m. 48. Je te conjure de prendre la conduite
de notre barque, MOL. Fourli. i, 3. Et n'ai le juge-
ment De conduire ma barque en ce ravissement, RÉ-
GNIER, Sat. vu. || Poétiquement. La barque de Ca-
ron, la barque infernale, la nacelle dans laquelle la
mythologie disait que les âmes traversaient le Styx
pour entrer dans les enfers. Empêcher que Caron,
dans la fatale barque, Ainsi que le berger, ne passe
le monarque, BOIL. A. p. m. Elle pourrait bien pas-
ser un jour dans la barque comme les autres, SÉV.
265. || 2°. Sorte de vase à l'usage du teinturier sur
soie. || Espèce de bassin de brasseur.
— ÉTYM. Bourguig. baque;. provenç. barca; es-
pagn. et ilal. barca; angl. bark; du celtique : gaél.
bore; bas-bret. bark, barque. Barca est dans Isi-
dore, signifiant le canot qui porte à terre les mar-
chandises d'un navire. Il est singulier que barca, si
ancien, puisqu'il est dans Isidore, et commun à tou-
tes les autres langues romanes, ne se trouve pas
dans le vieux français, qui n'a que barge; cela ne
peut guère s'expliquer qu'en admettant une confu-
sion entre barge et barque.
f BARQUÉE (bar-kée), s. f. Charge d'une barque.
— ÉTYM. Espagn. barcada; ital. barcala; bas-lat.
barcata, de barca, barque.
BARQUEROLLE (bar-ke-ro-1'), s. f. Petit bâtiment
sans mat qui ne va jamais en haute mer.
— ÉTYM. Le même, étymologiquement, que bar-
carole.
f BARQUETTE (bar-kè-f), s. f. Petite barque.
— HIST. xvi' s. Une armée de vingt-cinq vaisseaux
ronds, les plus grands de 200 toDneaux en descen-
dant jusq-i'à 60, quatre galiottes et quelques bar-
quettes, D'AUB. Éist. ni, 4 8. ô qui a jamais veu une
barquette telle Que celle où ma maistresse est con-
duite Sur I'fiau? LA BOETTE, 607.
— ÉTYM. Diminutif de barque.
fBARQUIEU (bar-ki-eu), s. m. Réservoir dans
lequel le fabricant de savon fait et recueille les les-
sives.
— ÉTYM. Bas-lat. barquelius, bjrquile (dans des
textes marseillais), réservoir d'eau, de barca,
barque.
BARRAGE (bâ-ra-j'), s. m. || 1° Barrière qui ferme
un cnemin. || 2" Massif qui barre une rivière; ro-
chers qui barrent naturellement une rivière. || 3° Bar-
rière qu'on ne peut passer qu'en payant un droit de
péage. Il Droit que l'on paye au barrage.
— ÉTYM. Barrer.
fBARRAS (ba-râ), s. m. || 1" Résine qui se dessè-
che pendant l'été à la surface des incisions que l'on
pratique aux pins pour en obtenir la térébenthine.
|| 2° Nom d'une espèce de pin qu'on nomme pin de
Genève.
— ÉTYM. Barre, à cause des barres que forme la
résine desséchée ; puis le nom a passé à l'arbre. ■
BAR
BARRE (bà-r'), s. /. || i" Pièce de bois, defer, etc.
étroite et longue. Une barre de fer, de bois. Une
barre d'appui. Une barre de cheminée. || Fig. Cet '
homme est une barre de fer, il est inflexible, on ne
peut le faire céder. Berwick était fort peu au gré de
Mme des Ursins, qui le trouvait droit, ferme, libre,
barre de fer, ST-SIM. 364, 4 68. || On disait autrefois
donner des coups de barre à quelqu'un pour le bien
battre. Ses violences qui lui font mener les gens à
la'messe à coups de barre, BOSS. Avert. 6. || Jeter la
barre, sorte de jeu auquel on s'exerçait autrefois,
et qui est encore usité en quelques provinces. || DasiS
la gymnastique, exercice de la barre à sphères,
bâton de 4»,46 de longueur, ayant à chaque bout
une boule de 4 2 cent, de diamètre, avec lequel on
fait des évolutions au-desr'js de la tête et derrière
le dos, pour fortifier les épaules et faire tenir drc:t,
|| 2° Lingot ou pièce de métal précieux étendue en
longueur. Le régent trouva le prêt d'un million eu
barres d'argent, ST-SIM. 420, 64. || Fig. C'est de l'or
en barre, se dit de toute valeur, de toute chose sur
laquelle on peut compter. Voilà, certainement un
effet fort bizarre.—Oh ! s'il n'était pas mort, c'était
de l'or en barre, REGNARD, Joueur, in, 3. || 3° Pièce
de bois transversale qui soutient les fonds d'un ton-
neau par le milieu. Le vin diminue beaucoup de
bonté, quand il est au-dessous de la barre du ton-
neau. D'un tel vin la couleur est malade et bizarre ;
Cet autre, dans le chaud peut tourner à la barre, RE-
GNARD,?ei?aJ,sc.3. || Fig. Être au-dessous de labarre,
au-dessous du niveau. Ce pape est le plus honnête
homme et le plus habile du sacré collège; mais,
ma fille, il a soixante-dix-neuf ans: un esprit n'est-
il point au-dessous de la barre à cet âge? SÉV. 59I.
|| 4° Terme de marine. La barre du gouvernail, ou,
absolument, la barre, longue pièce de bois qui sert
à faire mouvoir le gouvernail. Je restai seul auprès
du matelot qui tenait la barre du gouvernail, CHA-.
TEAUB. Itin. 8. || 5" Dans le monnayage, pièce defer
longue et grosse, qui passe au travers du balancier
et qui sert à le faire tourner. || En termes d'impri-
merie, les barres sont deux tringles de bois qui tra-
versent tout le berceau dans sa longueur, et où
sont attachées deux bandes de fer sur lesquelles
coule le train de la presse. || Terme de marine. Barre
d'arcasse, pièce qui fait la largeur de la poupe à la
hauteur du premier pont. Barres de hune, de per-
roquet et de cacatois, espèces de charpentes à la
tête de chaque mât pour porter le mât supérieur.
|| Barre de panier, bâton ou cerceau sous le fondd'i
panier. || Longues pièces de bois rondes qu'on sus-
pend à deux cordes, pour séparer les chevaux dans
les écuries. || Planchette qui empêche les sautereaux
du clavecin de quitter les mortaises. || Fleuret qui a
été rompu par le bout, et auquel on a fait remettre
un bouton. || 6° Barrière de séparation qui est entre
l'enceinteoùsiégentlesmembresd'un tribunal, d'une
assemblée politique, et la partie occupée parlepublic.
Comparaître à la barre. 117° Dans l'ancienne jurispru-
dence, fin de non-recevoir, exception, opposition.
|| 8°Les barres, jeu de course qui est divisé en deux
camps, dans lequel les joueurs de chaque camp s'en-
gagent successivement à la poursuite les uns des au-
tres, et qui est ainsi nommé paree que les deux camps
sont marqués par une barre fictive ou tracée sur la
terre. Je n'ai jamais été connu du roi d'Espagne que
pour avoir joué aux barres avec lui, ST-SIM. 624, 4 75
11 Toucher barre, toucher cette barre, c'est-à-dire ren-
trer au camp et en repartir aussitôt. |j Avoir barres, se
dit de celui des joueurs qui part après un autre du
camp opposé, et qui peut le prendre sans pouvoir en
être pris. || Fig. Jouer aux barres, se chercher sans
pouvoir se rencontrer, locution tirée du jeu où chacun
fuitdevantcelui qui le poursuit. || Fig. Partir des bar-
res , sortir au moment précis où l'on doit se mettre en
route. || Fig. Avoir barres sur quelqu'un, avoir sur
lui quelque avantage. || Ne faire que toucher barre,
s'arrêter à peine dans un lieu. || Tenir barre à quel-
qu'un, lui résister. || 9° En termes de marine, amas
de sable, chaîne de rochers qui obstrue, l'entrée
d'un port. || La barre d'un fleuve est cette espèce
de barrière de sable obstruant l'embouchure et se
formant par le dépôt de ses troubles à la limite
où ses eaux sont arrêtées par celles de l'Océan. At-
tendant un vent favorable pour franchir la barre [du
Nil] et remonter à Rosette, CHATEAUB. Itin. m, 64.
|| 10° Fig. Barrière. Qui voulait mettre barre entre
cette canaille, RÉGNIER, Sat. x. Bien semble être la
mer une barre assez forte.... MALH. H, 4 2. Le Bour-
guignon d'ailleurs sépare nos provinces, Et servirait
pour nous de barre à ces deux princes, CORN. Attila.
iv, 4. || 11° En tonnes de blason, trait qui sépara
obliquement l'écu de gauche à droite. Montbronpor-
BAR
bar, héros. On objecte que les noms latins ou alle-
mands seuls donnent un sujet différent du régime :
ber, baron; mais connait-on assez bieu l'ancien cel-
tique pour affirmer qu'il ne permettait pas une sem-
blable flexion ; et n'a-t-on pas, dans le bas-latin,
harus : barum vel feminam, de la Loi des Alle-
mands? Le celtique a aussi fear, homme; et le fait,
est qu'on trouve vannes dans des textes qui vien-
nent des environs des Pyrénées, et farones dans un
très-vieil auteur (voy. DU CANGE). Diez est disposé à
rapprocher baro de l'anc. haut allem. beran, goth.
bairan, porter; d'où le sens d'homme robuste, et
toute la suite des significations. Burguy le tire
aussi de bairan, porter, mais par une autre dériva-
.tion : anglo-sax. bearn; frison, bern, un enfant,un
être humain; angl. sax. 6eorn,un homme, un grand.
Ces étymologies allemandes, sans être complètement
sûres, sont probables ; mais il est probable aussi
que le celtique bar et peut-être fear ont concouru à
confirmer et à préciser le sens du mot germanique
dans les langues romanes et ont laissé des traces
dans barus. et dans faro. Dans l'ancien français, li
ber, au nominatif singulier, de bâro, avec l'accent
sur l'a; Je baron, au régime singulier, de barô-
nem, avec l'accent sur Vo; li baron, au nomina-
tif pluriel ; les barons, au régime pluriel. La réces-
sité de satisfaire par un accent qui se dép'ace k ber
ex baron, ne permet plus d'accorder aucune atten-
tion à vir, qui avait été proposé pour itymolcgie.
BARONNAGE (ba-ro-na-j'), s. m. Etat de baron;
le corps des barons. Je remarque cette humiliante
façoii du tiers état de parler devant le roi, à la dif-
férence dubaronnage, ST-SIM. 374, 4 0, Le hautba-
ronnage en France était jaloux de la puissance de
son roi, VOLT. Moeurs, 46. Il est prouvé que la pai-
rie est la vraie noblesse et la vraie juridiction su-
prême du royaume ; c'est l'ancien baronnage, c'est
le vrai parlement, aussi ancien que la monarchie,
ID. leur. Richelieu, 4 4 mars 1774.
— HIST. xi" s. De tel barnage [sagesse] l'a Deus
enluminet.... Ch. de Roi. xxxix. ||xncs. Dn homme
de bernage [de vaillance], Rojic. p,43. Monte li rois
et ses barnages [ses barons] grans, ib. p. 34. Gue-
nelons a haï le bernage de France, ib. p. 4 97. Il parla
hautement, oiant tout le barnage, Saxons, se.
— ÉTYM. Raron. Barnage, bernage signifiait le
corps des barons, la vaillance, la sagesse.
BARONNE (ba-ro-n'), s. f. || 1° Anciennement,
femme noble, possédant une baronme. || 2° Aujour-
d'hui la femme d'un baron.
— HIST. xin« s. Haï 1 fist-il, gentil barnesse; Car
fust or si loiax m'asnesse, Et ehien et leu et autres
bestes Et totes famés com vos estes, Ren. 9837.
|| xv* s. La dame de Corasse, une haute baronnesse
en ce pays, FROISS. H, ni, 4 4.
—. ÉTYM. Raron.
BARONNET (ba-ro-nè),s. m. En Angleterre, titre
affecté à un ordre de chevalerie conféré par le roi.
— ÉTYM. Angl. baronet, de baron.
fBARONNETTE (ba-ro-n è-t'), s. f. Petite baronne,
fille d'un baron. Le plus beau des châteaux qui
renfermait la plus belle des baronnettes, VOLT.
Cand. 2.
— ÉTYM. Diminutif de baronne.
f BARONNIAL, AXE (ba-ro-ni-al, a-1'), adj. Qui
a rappoit, qui appartient à un baron; qui dépend
d'une baronnie. Les droits baronniaux.
— ÉTYM. Raron.
BARONNIE (ba-ro-nie), s. f. Seigneurie qui donne
au possesseur le titre de baron. La terre de Mont-
morency, mouvante de l'abbaye de St-Denis, est
peut-être première baronnie de ce district, ST-SIM.
26, 46.|| A l'époque féodale, tout grand fief rele-
vant de la couronne.
— HIST. xn* s. Chascuns mande en sa terre sa ri-
che [brave] baronie, Sax. vn. Ne tieng, fait sainz
Thomas, de lui fius n'entez, Ne rien en barunie :
mais tut est chsritez, E parmenable aumosne tut ço
dont sui fieffez, Th. le mart. 45. || xin" s. " Des puis
celle heure que Godefrois de Buillon et la baronie
de France orent conquis Antyoche et Jherusalem,
n'orent chrestiens victoire en la terre de Surie con-
tre Sarrazins, Cnron. de Rains, i. Quant il ot sa
raison fenie, Conseilla soi la baronnie, la Rose,
(0748. Les homes qui tiennent fiédouchief seignor,
seit baronie ou seignorie, et qui ont court et coins
et justise, Ass. de J. i, ".46. Cil qui tient en baron-
nie, quant il voit qu'aucuns de ses homes veut uzer
trop cruelment de la coustume contre ses povres
sougés, BEA.DM. 62. || xv« s. Et trouvèrent là le roi
Anglais et grand foison de baronnie de-lez lui, FROISS.
I, I, 469.
~ ÉTYM. Baron.
BAR
BAROQUE (ba-ro-k'), adj. D'une bizarrerie cho-
quante. Un goût baroque. Un accoutrement baroque.
Un style baroque. Ces places [conseillers d'État, d'É-
glise] étaient destinées aux évêques les plus distin-
gués, et il était bien baroque de faire succéder l'abbé
Bignon à M. de Tonnerre, ST-SIM. 87, 4 27. || Ancien
terme de joaillier. Perle baroque, perle qui n'est pas
ronde comme il faut. C'est un collier de perles ba-
roques.
— ÉTYM. Espagn. barrueco, berrueco, perle qui
n'est pas parfaitement ronde; portug. barroco, même
sens. Ces mots viennent sans doute de baroco (voy.
ce mot), ancien terme de la scolastique qui a sou-
vent frappé par sa bizarrerie.
t BAROSCOPE (ba-ro-sko-p'), s. m. Terme de phy-
sique. Instrument servant à démontrer la poussée
verticale de l'air et le principe d'Archimède appliqué
aux fluides élastiques.
— ÉTYM. Bâpoç, pesanteur, etaxorcsiv, examiner,
f BAROTTE (ba-ro-f), s. f. Mot employé dans
certaines campagnes pour désigner un vaisseau cer-
clé en fer, et servant à la vendange.
— ÉTYM. Féminin de barrot 2, et qui devrait
être écrit barrotte.
BARQUE (bar-k'), s. f. || i° Petit bateau. Une
barque de pêcheur. Passez, seigneur, dit-il, passez
dans cette barque, CORN. Pomp. n, 2. Sa tête sur
les bords de la barque penchée, ID. ib. n, 2. Un
jour le voyageur par le Rhône emporté, En silence
et debout sur sa barque rapide, k. CHÊN. 266. || Fig.
De tous trois la vertu pareille et .sans seconde Mé-
rite le timon de la barque du monde, ROTR. Relis.
il, 7. || Bien conduire sa barque, bien administrer
ses affaires, mener une entreprise à bonne fin. Je
conduis très-sagement ma barque, SÉV. 285. On
tiendra le parlement, Dieu conduise cette barque,
ID. 64 2. Mandez-moi comme vous conduirez votre
barque, m. 48. Je te conjure de prendre la conduite
de notre barque, MOL. Fourli. i, 3. Et n'ai le juge-
ment De conduire ma barque en ce ravissement, RÉ-
GNIER, Sat. vu. || Poétiquement. La barque de Ca-
ron, la barque infernale, la nacelle dans laquelle la
mythologie disait que les âmes traversaient le Styx
pour entrer dans les enfers. Empêcher que Caron,
dans la fatale barque, Ainsi que le berger, ne passe
le monarque, BOIL. A. p. m. Elle pourrait bien pas-
ser un jour dans la barque comme les autres, SÉV.
265. || 2°. Sorte de vase à l'usage du teinturier sur
soie. || Espèce de bassin de brasseur.
— ÉTYM. Bourguig. baque;. provenç. barca; es-
pagn. et ilal. barca; angl. bark; du celtique : gaél.
bore; bas-bret. bark, barque. Barca est dans Isi-
dore, signifiant le canot qui porte à terre les mar-
chandises d'un navire. Il est singulier que barca, si
ancien, puisqu'il est dans Isidore, et commun à tou-
tes les autres langues romanes, ne se trouve pas
dans le vieux français, qui n'a que barge; cela ne
peut guère s'expliquer qu'en admettant une confu-
sion entre barge et barque.
f BARQUÉE (bar-kée), s. f. Charge d'une barque.
— ÉTYM. Espagn. barcada; ital. barcala; bas-lat.
barcata, de barca, barque.
BARQUEROLLE (bar-ke-ro-1'), s. f. Petit bâtiment
sans mat qui ne va jamais en haute mer.
— ÉTYM. Le même, étymologiquement, que bar-
carole.
f BARQUETTE (bar-kè-f), s. f. Petite barque.
— HIST. xvi' s. Une armée de vingt-cinq vaisseaux
ronds, les plus grands de 200 toDneaux en descen-
dant jusq-i'à 60, quatre galiottes et quelques bar-
quettes, D'AUB. Éist. ni, 4 8. ô qui a jamais veu une
barquette telle Que celle où ma maistresse est con-
duite Sur I'fiau? LA BOETTE, 607.
— ÉTYM. Diminutif de barque.
fBARQUIEU (bar-ki-eu), s. m. Réservoir dans
lequel le fabricant de savon fait et recueille les les-
sives.
— ÉTYM. Bas-lat. barquelius, bjrquile (dans des
textes marseillais), réservoir d'eau, de barca,
barque.
BARRAGE (bâ-ra-j'), s. m. || 1° Barrière qui ferme
un cnemin. || 2" Massif qui barre une rivière; ro-
chers qui barrent naturellement une rivière. || 3° Bar-
rière qu'on ne peut passer qu'en payant un droit de
péage. Il Droit que l'on paye au barrage.
— ÉTYM. Barrer.
fBARRAS (ba-râ), s. m. || 1" Résine qui se dessè-
che pendant l'été à la surface des incisions que l'on
pratique aux pins pour en obtenir la térébenthine.
|| 2° Nom d'une espèce de pin qu'on nomme pin de
Genève.
— ÉTYM. Barre, à cause des barres que forme la
résine desséchée ; puis le nom a passé à l'arbre. ■
BAR
BARRE (bà-r'), s. /. || i" Pièce de bois, defer, etc.
étroite et longue. Une barre de fer, de bois. Une
barre d'appui. Une barre de cheminée. || Fig. Cet '
homme est une barre de fer, il est inflexible, on ne
peut le faire céder. Berwick était fort peu au gré de
Mme des Ursins, qui le trouvait droit, ferme, libre,
barre de fer, ST-SIM. 364, 4 68. || On disait autrefois
donner des coups de barre à quelqu'un pour le bien
battre. Ses violences qui lui font mener les gens à
la'messe à coups de barre, BOSS. Avert. 6. || Jeter la
barre, sorte de jeu auquel on s'exerçait autrefois,
et qui est encore usité en quelques provinces. || DasiS
la gymnastique, exercice de la barre à sphères,
bâton de 4»,46 de longueur, ayant à chaque bout
une boule de 4 2 cent, de diamètre, avec lequel on
fait des évolutions au-desr'js de la tête et derrière
le dos, pour fortifier les épaules et faire tenir drc:t,
|| 2° Lingot ou pièce de métal précieux étendue en
longueur. Le régent trouva le prêt d'un million eu
barres d'argent, ST-SIM. 420, 64. || Fig. C'est de l'or
en barre, se dit de toute valeur, de toute chose sur
laquelle on peut compter. Voilà, certainement un
effet fort bizarre.—Oh ! s'il n'était pas mort, c'était
de l'or en barre, REGNARD, Joueur, in, 3. || 3° Pièce
de bois transversale qui soutient les fonds d'un ton-
neau par le milieu. Le vin diminue beaucoup de
bonté, quand il est au-dessous de la barre du ton-
neau. D'un tel vin la couleur est malade et bizarre ;
Cet autre, dans le chaud peut tourner à la barre, RE-
GNARD,?ei?aJ,sc.3. || Fig. Être au-dessous de labarre,
au-dessous du niveau. Ce pape est le plus honnête
homme et le plus habile du sacré collège; mais,
ma fille, il a soixante-dix-neuf ans: un esprit n'est-
il point au-dessous de la barre à cet âge? SÉV. 59I.
|| 4° Terme de marine. La barre du gouvernail, ou,
absolument, la barre, longue pièce de bois qui sert
à faire mouvoir le gouvernail. Je restai seul auprès
du matelot qui tenait la barre du gouvernail, CHA-.
TEAUB. Itin. 8. || 5" Dans le monnayage, pièce defer
longue et grosse, qui passe au travers du balancier
et qui sert à le faire tourner. || En termes d'impri-
merie, les barres sont deux tringles de bois qui tra-
versent tout le berceau dans sa longueur, et où
sont attachées deux bandes de fer sur lesquelles
coule le train de la presse. || Terme de marine. Barre
d'arcasse, pièce qui fait la largeur de la poupe à la
hauteur du premier pont. Barres de hune, de per-
roquet et de cacatois, espèces de charpentes à la
tête de chaque mât pour porter le mât supérieur.
|| Barre de panier, bâton ou cerceau sous le fondd'i
panier. || Longues pièces de bois rondes qu'on sus-
pend à deux cordes, pour séparer les chevaux dans
les écuries. || Planchette qui empêche les sautereaux
du clavecin de quitter les mortaises. || Fleuret qui a
été rompu par le bout, et auquel on a fait remettre
un bouton. || 6° Barrière de séparation qui est entre
l'enceinteoùsiégentlesmembresd'un tribunal, d'une
assemblée politique, et la partie occupée parlepublic.
Comparaître à la barre. 117° Dans l'ancienne jurispru-
dence, fin de non-recevoir, exception, opposition.
|| 8°Les barres, jeu de course qui est divisé en deux
camps, dans lequel les joueurs de chaque camp s'en-
gagent successivement à la poursuite les uns des au-
tres, et qui est ainsi nommé paree que les deux camps
sont marqués par une barre fictive ou tracée sur la
terre. Je n'ai jamais été connu du roi d'Espagne que
pour avoir joué aux barres avec lui, ST-SIM. 624, 4 75
11 Toucher barre, toucher cette barre, c'est-à-dire ren-
trer au camp et en repartir aussitôt. |j Avoir barres, se
dit de celui des joueurs qui part après un autre du
camp opposé, et qui peut le prendre sans pouvoir en
être pris. || Fig. Jouer aux barres, se chercher sans
pouvoir se rencontrer, locution tirée du jeu où chacun
fuitdevantcelui qui le poursuit. || Fig. Partir des bar-
res , sortir au moment précis où l'on doit se mettre en
route. || Fig. Avoir barres sur quelqu'un, avoir sur
lui quelque avantage. || Ne faire que toucher barre,
s'arrêter à peine dans un lieu. || Tenir barre à quel-
qu'un, lui résister. || 9° En termes de marine, amas
de sable, chaîne de rochers qui obstrue, l'entrée
d'un port. || La barre d'un fleuve est cette espèce
de barrière de sable obstruant l'embouchure et se
formant par le dépôt de ses troubles à la limite
où ses eaux sont arrêtées par celles de l'Océan. At-
tendant un vent favorable pour franchir la barre [du
Nil] et remonter à Rosette, CHATEAUB. Itin. m, 64.
|| 10° Fig. Barrière. Qui voulait mettre barre entre
cette canaille, RÉGNIER, Sat. x. Bien semble être la
mer une barre assez forte.... MALH. H, 4 2. Le Bour-
guignon d'ailleurs sépare nos provinces, Et servirait
pour nous de barre à ces deux princes, CORN. Attila.
iv, 4. || 11° En tonnes de blason, trait qui sépara
obliquement l'écu de gauche à droite. Montbronpor-
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