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BAN
mot se retrouve dans le celtique : kymri, bèn; gaél.
fënn, fen, voiture. Le sens de voiture a passé à ce-
lui de panier, puis à celui de toile qui couvre les
objets chargés sur des voitures ou des bateaux.
BANNEAU (ba-nô), s. m. |j 1° Petite banne en
osier." || 2° Vaisseau de bois pour mesurer et trans-
porter le blé, la vendange, etc. || 3° Tombereau en
usage dans les salines. || 4° Tonneau du vinaigrier
ambulant.
— HIST. xve s. Ilz furent amenés moult honteu-
sement et deshonnestement sur un bannel, du Lou-
vre en la cour du palais, MONSTR. Liv. i, 46.
— ÉTYM. Diminutif de banne; Bayeux, batmeau,
petite voiture; rouchi, biniou, bénel, tombereau.
fBANNELLE (ba-nè-1'), s. f. Panier pour les
bouchons de liège.
— ÉTYM. Diminutif de banne.
BANNÉ, ÉE (ba-né, née), part, passé. La voiture
ayant été bannée.
BANNER (ba-né), v. a. Couvrir avec une banne.
— ÉTYM. Banne.
BANNERET (ba-ne-rè ; le ( ne se lie pas dans le
parler ordinaire; au pluriel l's se lie : les bannerets
et leurs vassaux, dites : les ba-ne-rè-z et.... banne-
rets rime avec traits, succès, jamais, etc.), s.m.
][ 1° Ancien titre des seigneurs qui avaient droit
de lever bannière, pour composer une compagnie
militaire de leurs vassaux. || 2° Adjectivement, un
seigneur banneret.
— HIST. xv° s. Et avoit en sa compaignie un che-
vaber banneret et sept autres chevaliers des plus
preux, FROISS. I, I, 48.
— ÉTYM. Bannière.
BANNETON (ba-ne-ton), s. m. || 1° Coffre percé
d'un grand nombre de trous, qui sert à conserver
je poisson dans l'eau. || 2° Panier d'osier sans anses
pour faire lever le pain rond.
— HIST. xve s. Et me ve ci vo valeton, Pour en-
trer en unbaneston, Se le me commandiés en l'eure,
FROISS. Épin. amour.
— ÉTYM. Banne; Berry, benaton; wallon banète,
coffre à conserver le poisson ; genév. benaiton, cor-
billon.
BANNETTE (ba-nè-f), s. f. Petite banne, cor-
beille en osier.
— ÉTYM. Diminutif de banne.
BANNI, IE (ba-ni, nie), part, passé. [| 1° Chassé
d'un pays. Ayant été banni par un acte arbitraire.
Banni'demon payspar le meurtre d'un père, Banni
du monde entier par celui de ma mère, VOLT. Oreste,
v, 9. j| 2° Éloigné, exclu. Banni de la cour. || Fig.
La pudeur bannie des coeurs. Le monde, une fois
banni, n'eut plus de retour dans son coeur, BOSS.
Reine d'Ànglet. Il rappelle un amour à grand' peine
banni, CORN. Poly. ni, B. Rappelez la vertu par leurs
conseils bannie, ID. Pomp.i, 3. D'ici l'intrigue est à
jamais bannie, BERANG. Acad. etcav. || Substantive-
ment, unbanni.Lesbannisfurent rappelés. J'aime en
Sertorius ce grand art de la guerre Qui soutient un
banni contre toute la terre, CORN. Sertor. H, 4. La
vertu des bannis n'est souvent qu'artifice, ID. Othon,
m, 3. Celui que tu chassais comme indigne de toi....
Qui fut ton roi sans sceptre et ton banni sans
crime; EOTR. Antig. m, 6.
f BANNIE (ba-nie), s. f. Publication en forme de
ban. Bannie de travaux à faire. Mot normand.
BANNIERE (ba-niê-r"), s. f. || 1° Enseigne, éten-
dard. Contre le croissant déployant leur bannière,
VOLT. Tancr. ni, 4. || La bannière de France, dra-
peau de nos anciens rois lorsqu'ils allaient à la
guerre, et qui était parsemé de fleurs de lis.
|| 2° Fig. La Discorde.... En tout lieu.... déploya
ses bannières, BOIL. Sot. xn. || X bannière levée,
-'avec une hostilité ouverte. Mme de Soubise fortifiait
ainsi son crédit auprès de Mme de Maintenon, qu'au-
trement elle eût eue contre elle à bannière levée,
ST-SIM. 497, 408. || Se ranger sous la bannière de
quelqu'un, sa ranger de son parti, agir dans le
même esprit. || S" Terme de marine. Pavillon qui
indique la nation à laquelle appartient un bâtiment.
On dit aujourd'hui pavillon. L'article 4e du traité
de 4666 portant que les Français qui seront pris
sous quelque bannière que ce soit, seront mis en
liberté, je veux que vous insistiez contre la pré-
tention que les corsaires [d'Alger] ont de faire es-
claves ceux de mes sujets qu'ils trouveront sur les
vaisseaux étrangers, Lettre de LOUIS XIV à Du-
quesne dans JAL. || Bannière de partance, pavillon
que l'on met à la poupe du vaisseau, pour faire si-
gnal à l'équipage qui est à terre de venir s'embarquer.
|| Banriièredeconseil, bannière blanche quel'amiral
fait arborer en poupe, quand il veut prendre avis de
ses capitaines.il 4e Étendard que l'on porte auxproces-
BAN
sions,et qui sert à distinguer une paroisse ouune con-
frérie. Illustre porte-croix, par qui notre bannière N'a
jamais en marchant fait un pas en arrière, BOIL.
Lutr. v. Les processions se battaient les unes contre
les autres pour l'honneur de leurs bannières, VOLT.
Louis XIV, 2. || Fig. Aller au-devant de quelqu'un
avec la croix et la bannière, avec un grand appa-
reil. Il faut la croix et la bannière pour etc. il faut
faire les plus grandes cérémonies pour..'.. || 5° Dans
les temps féodaux, compagnie de vassaux que le sei-
gneur faisait assembler pour servir le roi àla guerre.
|| Chef de bannière, capitaine de quartier dans une
ville. || 6° Terme de marine. Voile en bannière,
voile dont les écoutes larguées ou cassées permet-
tent que le vent l'enlève. || 7° Terme de blason.
Armes en bannière, armes carrées, plus honorables
qu'armes en écusson ou pointe. || Proverbe. Cent
ans bannière, cent ans civière; c'est-à-dire la même
famille qui portait il y a cent ans la bannière porte
maintenant la civière, et réciproquement.
— HIST. xnc s. Ot Baligans sa banere fermée,
Ronc. p. 4 44. Jusqu'à Paris irons baniere desploïe,
Sa-x. xxxn. || xiii" s. Et quant il seraient tout apresté
de combattre, silairoient lor bannières cheoir et se
tenroient coi, Chroti. de Rains, 23. Si trovons en
nostre acordance, Que Faus-semblant et Astenance
Avec tous ceus de lor baniere Assaudront la porte
derrière, la Rose, 10757. Nous avions bien perdu
trente cinq chevaliers touz baniere portans, de la
cour de Champaingne, JOINV. 26 4. En ses banieres
portoit les armes l'empereur qui l'avoit fait cheva-
lier, ID. 221. Hugue de Trichastel, seigneur de Con-
îlans, qui estoit avec moi à baniere, ID. 225. Un
mien escuier qui s'en estoit fui à tout [avec] ma ba-
niere et estoit revenu à moy, me bailla un mien
roncin [cheval], sur quoy je monté, m. 226. || xiv" s.
Li piéton vont devant, les banieres au vent, Baud.
de Seb. vi, 4 68. || xv° s. Adonc le sire de Beaumont
monta sur un coursier et fit chevaucher sa bannière,
FROISS.I, 1,403. Il envoya parle grand escuyer qué-
rir une banyere de trompette pour lui faire une
cotte d'armes, COMM. rv, 7. Il vouloit que le roy fit
hausser par tout la bannière du petit duc que le
seigneur Ludovic tenoit entre ses mains, ID. VIII, 4.
|| xvie s. Ce tailleur avoit si bien accoutumé à faire
la bannière [voler de l'étoffe], qu'il ne se pouvoit
garder d'en faire de toutes sortes de drap, et de
toutes couleurs, DESPÉR. Contes, XLVUI. Item de
ceux qui pouvoient porter bannière (qui estoyent
enseignes quarrées) et de ceux qui ne pouvoient
porter que pennon, LANOEE, 227. Si le dit seigneur
[amiral] veut que les nefs mectent les bateaulx en
mer, mectra deuxbandieresàpouppe, ANT. DE CON-
FLANS dans JAL.
— ÉTYM. Bourguig. bann eire; wallon banîre;pvo-
venç. bandiera, baneira ;espagn. bandera; portug.
bandeira; ital. bandiera; du bas-lat. bandum, dra-
peau (voy. BANDE 4 et 2). L'allemand moderne Pa-
nier, bannière, a été pris du français,'plusieurs
mots français s'étant introduits en allemand dans le
moyen âge par les versions de poèmes de cheva-
lerie.
BANNIR (ba-nir), v. a. || 1° Chasser d'un pays,
exiler. Les Tarquins furent bannis. Un décret le ban-
nissait de l'Italie. || 2° Éloigner d'un lieu, éloigner
de quelqu'un, exclure. Vous le bannissez de votre
présence. Je le bannirai de ma maison. La fuite
d'une cour que sa chute a bannie, RAC. Brit. n, 2,
Seigneur, bannissez-le loin d'elle, ID. ib. Je brûle,
je l'adore, et loin de la bannir.... ID. Mithr. iv, B.
Mais, seigneur, étant seuls, je parle avec franchise;
Bannissant les témoins, vous me l'avez permise,
CORN. Sertor. in, 2. || 3° Fig. Eloigner, supprimer,
ôter. Bannir de son âme tout souci. Il a banni le
souvenir de vos bienfaits. L'inquiétude bannissait le
sommeil. La crainte bannit la pitié. Que par des lois
si équitables le peuple bannirait pour toujours la
pauvreté, la jalousie et la discorde, VERTOT, Révol.
rom. liv. in, p. 229. Mais bannissez, madame, une
inutile crainte, RAC. Brit. 11, 6. Mais il ne put sitôt
en bannir la pensée, ID. Esih. 1, 4. || 4" Se bannir,
v. réfl. S'exiler. Il s'était banni de son pays. De l'u-
nivers entier je voudrais me bannir, RAC. Phèd, v,
7. Il S'éloigner de, ne pas fréquenter. Se bannir de
la société, du monde.
— HIST. xn" s. En sa grant ost fait banir [pu-
blier un ban] et crier, Ronc. p. 477. Et Sabine, à
tousjours, de la terre est banie, AUDEFK. LE BAST.
Romane, p. 27. Encore aveit li reis comandé e bani
Que, se en tute sa terre eûst clerc si hardi Qui à
Rome apelast al lues le rei Henri, Sereient erran-
ment tuit si chazel saisi, Th. le raart. 66. ||xm° s.
Cil qui sont bani sor la hart du roiaume, BEAUK.
BAN
xn, 45. S'il est puis repris, il doit estre justiciés se-
lonc le meffet par quoi il estbanis, ID.XXX, 43.Por
ce qu'il est banis ou por guerre ou por poverte, ID.
XVIII, 14. Se li rois rapele aucun bani.... ID. L, 4,
Les noms de ceus que nous aviemes novielemen 1
banis de no vile, Bibl. des Chartes, 2e série, t. m,
p. 423. y xiv" s. Assez [il] nous bannissoit de France
le roion, Puisqu'il nous envoioit hors de la région,
Guescl. 47172. Laiens y ot pillars qui firent à blas^
mer; Et maint bani aussi pooit-on là trouver, ID
20383. Il xve s. Et avoient esté tous deux bannis e
enchâssés hors d'Angleterre avec la roine, FROISS. I ,
1, 28. y xvi" s. Celui qui se veut exempter de rece-
voir la cène comme indigne, se bannit de prier Dieu,
CALVIN, Instit. 4 95. Luy reprochant que pour argent
il rappelloit beaucoup de bannis, AMYOT, Thém. 44.
Craignant qu'il ne fustbanny dubande l'ostracisme,
ID. Péric. 4 4. Lycurgus bannit l'or et l'argent da
Lacedasmone, ID. Catonet Arist. comp. 5. Comme
si c'est un confinement où les âmes fussent relé-
guées et bannies, ID. De la tranq. d'âme. 39.
— ÉTYM. Ban; picard, bennir; provenç. et es-
pagn. bandir; ital. bandire.
BANNISSABLE (ba-ni-sa-bi'), adj. Qui doit être
banni. Un homme ignare de toute bonne discipline,
bannissable de la république des lettres, MOL. Mar,
forcé, 6.
— ÉTYM. Bannir.
BANNISSEMENT (ba-ni-se-man), s. m. Action de
bannir ; résultat de cette action. Six ans après son
bannissement. Le bannissement des Stuarts ne de-
vait jamais finir. De son bannissement prenez sur
vous l'offense, RAC. Brit. n, 3. Mon règne ne sera
qu'un long bannissement, ID. Bérén. m, 4. Ah ! mon
frère, l'amour n'est guère véhément Pour des fils
élevés dans un bannissement, CORN. Rod. n, 4. ||En
termes de droit, peine infamante qui consiste à être
banni.
— HIST. XIII* s. Il querroit [tomberait] en grant
amende vers le signeur, de ce qu'il aroit fet ayde au
bani el tans de son bannissement, BEAUM. XXXIV,32.
Si que par le bannissement il se chastient de lor
meffet, ID. XXIV, 4 6. Li banissemens ne dure que
tant comme le [la] terre du segneur tient, en quel
cort il est banis, m. LXI, 22, ||xv° s. Parmi [au
moyen de] ces bannissements s'appaisoient l'une
partie et l'autre, FROISS. II, IL, 62. || xvie s. Rappe-
ler du bannissement, D'AUB. Hist. I, 233.
— ÉTYM. Bannir.
f BANQUAIS (ban-kè), s. m. Terme de marine.
Navire ou homme faisant la pêche sur le banc de
Terre-Neuve.
— ÉTYM. Banc.
BANQUE (ban-k'), s. f. ||1° Originairement,com-
merce d'argent qu'on fait remettre de place en place,
d'une ville à une autre, par le moyen des lettres de
change ; établissement qui se chargeait de l'argent
des particuliers pour le faire valoir à gros intérêts
ou le mettre en sûreté. Faire la banque, faire ce
genre de commerce. Celui-ci faisait la banque ; celui-
là se donnait au commerce de la mer, MONTESQ. Lett.
pers. 4 4B. Il 2° Aujourd'hui, entreprise commerciale
dont les opérations consistent à recevoir, conserver,
payer, emprunter et prêter les capitaux sous forme
de monnaie métallique ou autre. || Commercé con-
sistant à effectuer pour le compte d'autrui des paye-
ments et recettes, à faire l'escompte, à acheter et
revendre soit des valeurs commerciales, lettres de
change, billets de commerce, effets publics, actions
d'entreprises industrielles et tous titres créés pour
l'usage du crédit, soit des monnaies ou matières
d'or et d'argent. || Plus spécialement, les établisse-
ments par actions qui se livrent à ces diverses opé-
rations. Il Maison de banque, maison qui s'occupe
principalement des opérations de banque. || Banque,
lieu où se font les opérations. || Banque de circu-
lation, celle qui émet des billets dits de banque.
Il Banque de dépôt et de virement, celle qui reçoit
des valeurs et les transfère par ses écritures. || Ban-
que d'escompte, celle qui fait des avances sous
forme d'escompte et de prêt direct. || Banque publi-
que: 4° celle qui fait ses opérations non avec des
clients particuliers, mais avec le public en général,
à des conditions réglées par des dispositions géné-
rales; 2e institution de banque fondée, dirigée ou
dotée par les États ou villes qui en sont le siège.
Il Banque agricole, celle qui fait des avances à l'a«
griculture. || Banque foncière, immobilière, territo-
riale, celle qui fait des prêts garantis par des immeu-
bles. Il Banque mobilière, celle qui fait des avances
sur valeurs mobilières. || Banque hypothécaire,
celle qui fait des prêts sur hypothèque. || 3" Terme
d'imprimerie. Payement fait aux ouvriers chaque
BAN
mot se retrouve dans le celtique : kymri, bèn; gaél.
fënn, fen, voiture. Le sens de voiture a passé à ce-
lui de panier, puis à celui de toile qui couvre les
objets chargés sur des voitures ou des bateaux.
BANNEAU (ba-nô), s. m. |j 1° Petite banne en
osier." || 2° Vaisseau de bois pour mesurer et trans-
porter le blé, la vendange, etc. || 3° Tombereau en
usage dans les salines. || 4° Tonneau du vinaigrier
ambulant.
— HIST. xve s. Ilz furent amenés moult honteu-
sement et deshonnestement sur un bannel, du Lou-
vre en la cour du palais, MONSTR. Liv. i, 46.
— ÉTYM. Diminutif de banne; Bayeux, batmeau,
petite voiture; rouchi, biniou, bénel, tombereau.
fBANNELLE (ba-nè-1'), s. f. Panier pour les
bouchons de liège.
— ÉTYM. Diminutif de banne.
BANNÉ, ÉE (ba-né, née), part, passé. La voiture
ayant été bannée.
BANNER (ba-né), v. a. Couvrir avec une banne.
— ÉTYM. Banne.
BANNERET (ba-ne-rè ; le ( ne se lie pas dans le
parler ordinaire; au pluriel l's se lie : les bannerets
et leurs vassaux, dites : les ba-ne-rè-z et.... banne-
rets rime avec traits, succès, jamais, etc.), s.m.
][ 1° Ancien titre des seigneurs qui avaient droit
de lever bannière, pour composer une compagnie
militaire de leurs vassaux. || 2° Adjectivement, un
seigneur banneret.
— HIST. xv° s. Et avoit en sa compaignie un che-
vaber banneret et sept autres chevaliers des plus
preux, FROISS. I, I, 48.
— ÉTYM. Bannière.
BANNETON (ba-ne-ton), s. m. || 1° Coffre percé
d'un grand nombre de trous, qui sert à conserver
je poisson dans l'eau. || 2° Panier d'osier sans anses
pour faire lever le pain rond.
— HIST. xve s. Et me ve ci vo valeton, Pour en-
trer en unbaneston, Se le me commandiés en l'eure,
FROISS. Épin. amour.
— ÉTYM. Banne; Berry, benaton; wallon banète,
coffre à conserver le poisson ; genév. benaiton, cor-
billon.
BANNETTE (ba-nè-f), s. f. Petite banne, cor-
beille en osier.
— ÉTYM. Diminutif de banne.
BANNI, IE (ba-ni, nie), part, passé. [| 1° Chassé
d'un pays. Ayant été banni par un acte arbitraire.
Banni'demon payspar le meurtre d'un père, Banni
du monde entier par celui de ma mère, VOLT. Oreste,
v, 9. j| 2° Éloigné, exclu. Banni de la cour. || Fig.
La pudeur bannie des coeurs. Le monde, une fois
banni, n'eut plus de retour dans son coeur, BOSS.
Reine d'Ànglet. Il rappelle un amour à grand' peine
banni, CORN. Poly. ni, B. Rappelez la vertu par leurs
conseils bannie, ID. Pomp.i, 3. D'ici l'intrigue est à
jamais bannie, BERANG. Acad. etcav. || Substantive-
ment, unbanni.Lesbannisfurent rappelés. J'aime en
Sertorius ce grand art de la guerre Qui soutient un
banni contre toute la terre, CORN. Sertor. H, 4. La
vertu des bannis n'est souvent qu'artifice, ID. Othon,
m, 3. Celui que tu chassais comme indigne de toi....
Qui fut ton roi sans sceptre et ton banni sans
crime; EOTR. Antig. m, 6.
f BANNIE (ba-nie), s. f. Publication en forme de
ban. Bannie de travaux à faire. Mot normand.
BANNIERE (ba-niê-r"), s. f. || 1° Enseigne, éten-
dard. Contre le croissant déployant leur bannière,
VOLT. Tancr. ni, 4. || La bannière de France, dra-
peau de nos anciens rois lorsqu'ils allaient à la
guerre, et qui était parsemé de fleurs de lis.
|| 2° Fig. La Discorde.... En tout lieu.... déploya
ses bannières, BOIL. Sot. xn. || X bannière levée,
-'avec une hostilité ouverte. Mme de Soubise fortifiait
ainsi son crédit auprès de Mme de Maintenon, qu'au-
trement elle eût eue contre elle à bannière levée,
ST-SIM. 497, 408. || Se ranger sous la bannière de
quelqu'un, sa ranger de son parti, agir dans le
même esprit. || S" Terme de marine. Pavillon qui
indique la nation à laquelle appartient un bâtiment.
On dit aujourd'hui pavillon. L'article 4e du traité
de 4666 portant que les Français qui seront pris
sous quelque bannière que ce soit, seront mis en
liberté, je veux que vous insistiez contre la pré-
tention que les corsaires [d'Alger] ont de faire es-
claves ceux de mes sujets qu'ils trouveront sur les
vaisseaux étrangers, Lettre de LOUIS XIV à Du-
quesne dans JAL. || Bannière de partance, pavillon
que l'on met à la poupe du vaisseau, pour faire si-
gnal à l'équipage qui est à terre de venir s'embarquer.
|| Banriièredeconseil, bannière blanche quel'amiral
fait arborer en poupe, quand il veut prendre avis de
ses capitaines.il 4e Étendard que l'on porte auxproces-
BAN
sions,et qui sert à distinguer une paroisse ouune con-
frérie. Illustre porte-croix, par qui notre bannière N'a
jamais en marchant fait un pas en arrière, BOIL.
Lutr. v. Les processions se battaient les unes contre
les autres pour l'honneur de leurs bannières, VOLT.
Louis XIV, 2. || Fig. Aller au-devant de quelqu'un
avec la croix et la bannière, avec un grand appa-
reil. Il faut la croix et la bannière pour etc. il faut
faire les plus grandes cérémonies pour..'.. || 5° Dans
les temps féodaux, compagnie de vassaux que le sei-
gneur faisait assembler pour servir le roi àla guerre.
|| Chef de bannière, capitaine de quartier dans une
ville. || 6° Terme de marine. Voile en bannière,
voile dont les écoutes larguées ou cassées permet-
tent que le vent l'enlève. || 7° Terme de blason.
Armes en bannière, armes carrées, plus honorables
qu'armes en écusson ou pointe. || Proverbe. Cent
ans bannière, cent ans civière; c'est-à-dire la même
famille qui portait il y a cent ans la bannière porte
maintenant la civière, et réciproquement.
— HIST. xnc s. Ot Baligans sa banere fermée,
Ronc. p. 4 44. Jusqu'à Paris irons baniere desploïe,
Sa-x. xxxn. || xiii" s. Et quant il seraient tout apresté
de combattre, silairoient lor bannières cheoir et se
tenroient coi, Chroti. de Rains, 23. Si trovons en
nostre acordance, Que Faus-semblant et Astenance
Avec tous ceus de lor baniere Assaudront la porte
derrière, la Rose, 10757. Nous avions bien perdu
trente cinq chevaliers touz baniere portans, de la
cour de Champaingne, JOINV. 26 4. En ses banieres
portoit les armes l'empereur qui l'avoit fait cheva-
lier, ID. 221. Hugue de Trichastel, seigneur de Con-
îlans, qui estoit avec moi à baniere, ID. 225. Un
mien escuier qui s'en estoit fui à tout [avec] ma ba-
niere et estoit revenu à moy, me bailla un mien
roncin [cheval], sur quoy je monté, m. 226. || xiv" s.
Li piéton vont devant, les banieres au vent, Baud.
de Seb. vi, 4 68. || xv° s. Adonc le sire de Beaumont
monta sur un coursier et fit chevaucher sa bannière,
FROISS.I, 1,403. Il envoya parle grand escuyer qué-
rir une banyere de trompette pour lui faire une
cotte d'armes, COMM. rv, 7. Il vouloit que le roy fit
hausser par tout la bannière du petit duc que le
seigneur Ludovic tenoit entre ses mains, ID. VIII, 4.
|| xvie s. Ce tailleur avoit si bien accoutumé à faire
la bannière [voler de l'étoffe], qu'il ne se pouvoit
garder d'en faire de toutes sortes de drap, et de
toutes couleurs, DESPÉR. Contes, XLVUI. Item de
ceux qui pouvoient porter bannière (qui estoyent
enseignes quarrées) et de ceux qui ne pouvoient
porter que pennon, LANOEE, 227. Si le dit seigneur
[amiral] veut que les nefs mectent les bateaulx en
mer, mectra deuxbandieresàpouppe, ANT. DE CON-
FLANS dans JAL.
— ÉTYM. Bourguig. bann eire; wallon banîre;pvo-
venç. bandiera, baneira ;espagn. bandera; portug.
bandeira; ital. bandiera; du bas-lat. bandum, dra-
peau (voy. BANDE 4 et 2). L'allemand moderne Pa-
nier, bannière, a été pris du français,'plusieurs
mots français s'étant introduits en allemand dans le
moyen âge par les versions de poèmes de cheva-
lerie.
BANNIR (ba-nir), v. a. || 1° Chasser d'un pays,
exiler. Les Tarquins furent bannis. Un décret le ban-
nissait de l'Italie. || 2° Éloigner d'un lieu, éloigner
de quelqu'un, exclure. Vous le bannissez de votre
présence. Je le bannirai de ma maison. La fuite
d'une cour que sa chute a bannie, RAC. Brit. n, 2,
Seigneur, bannissez-le loin d'elle, ID. ib. Je brûle,
je l'adore, et loin de la bannir.... ID. Mithr. iv, B.
Mais, seigneur, étant seuls, je parle avec franchise;
Bannissant les témoins, vous me l'avez permise,
CORN. Sertor. in, 2. || 3° Fig. Eloigner, supprimer,
ôter. Bannir de son âme tout souci. Il a banni le
souvenir de vos bienfaits. L'inquiétude bannissait le
sommeil. La crainte bannit la pitié. Que par des lois
si équitables le peuple bannirait pour toujours la
pauvreté, la jalousie et la discorde, VERTOT, Révol.
rom. liv. in, p. 229. Mais bannissez, madame, une
inutile crainte, RAC. Brit. 11, 6. Mais il ne put sitôt
en bannir la pensée, ID. Esih. 1, 4. || 4" Se bannir,
v. réfl. S'exiler. Il s'était banni de son pays. De l'u-
nivers entier je voudrais me bannir, RAC. Phèd, v,
7. Il S'éloigner de, ne pas fréquenter. Se bannir de
la société, du monde.
— HIST. xn" s. En sa grant ost fait banir [pu-
blier un ban] et crier, Ronc. p. 477. Et Sabine, à
tousjours, de la terre est banie, AUDEFK. LE BAST.
Romane, p. 27. Encore aveit li reis comandé e bani
Que, se en tute sa terre eûst clerc si hardi Qui à
Rome apelast al lues le rei Henri, Sereient erran-
ment tuit si chazel saisi, Th. le raart. 66. ||xm° s.
Cil qui sont bani sor la hart du roiaume, BEAUK.
BAN
xn, 45. S'il est puis repris, il doit estre justiciés se-
lonc le meffet par quoi il estbanis, ID.XXX, 43.Por
ce qu'il est banis ou por guerre ou por poverte, ID.
XVIII, 14. Se li rois rapele aucun bani.... ID. L, 4,
Les noms de ceus que nous aviemes novielemen 1
banis de no vile, Bibl. des Chartes, 2e série, t. m,
p. 423. y xiv" s. Assez [il] nous bannissoit de France
le roion, Puisqu'il nous envoioit hors de la région,
Guescl. 47172. Laiens y ot pillars qui firent à blas^
mer; Et maint bani aussi pooit-on là trouver, ID
20383. Il xve s. Et avoient esté tous deux bannis e
enchâssés hors d'Angleterre avec la roine, FROISS. I ,
1, 28. y xvi" s. Celui qui se veut exempter de rece-
voir la cène comme indigne, se bannit de prier Dieu,
CALVIN, Instit. 4 95. Luy reprochant que pour argent
il rappelloit beaucoup de bannis, AMYOT, Thém. 44.
Craignant qu'il ne fustbanny dubande l'ostracisme,
ID. Péric. 4 4. Lycurgus bannit l'or et l'argent da
Lacedasmone, ID. Catonet Arist. comp. 5. Comme
si c'est un confinement où les âmes fussent relé-
guées et bannies, ID. De la tranq. d'âme. 39.
— ÉTYM. Ban; picard, bennir; provenç. et es-
pagn. bandir; ital. bandire.
BANNISSABLE (ba-ni-sa-bi'), adj. Qui doit être
banni. Un homme ignare de toute bonne discipline,
bannissable de la république des lettres, MOL. Mar,
forcé, 6.
— ÉTYM. Bannir.
BANNISSEMENT (ba-ni-se-man), s. m. Action de
bannir ; résultat de cette action. Six ans après son
bannissement. Le bannissement des Stuarts ne de-
vait jamais finir. De son bannissement prenez sur
vous l'offense, RAC. Brit. n, 3. Mon règne ne sera
qu'un long bannissement, ID. Bérén. m, 4. Ah ! mon
frère, l'amour n'est guère véhément Pour des fils
élevés dans un bannissement, CORN. Rod. n, 4. ||En
termes de droit, peine infamante qui consiste à être
banni.
— HIST. XIII* s. Il querroit [tomberait] en grant
amende vers le signeur, de ce qu'il aroit fet ayde au
bani el tans de son bannissement, BEAUM. XXXIV,32.
Si que par le bannissement il se chastient de lor
meffet, ID. XXIV, 4 6. Li banissemens ne dure que
tant comme le [la] terre du segneur tient, en quel
cort il est banis, m. LXI, 22, ||xv° s. Parmi [au
moyen de] ces bannissements s'appaisoient l'une
partie et l'autre, FROISS. II, IL, 62. || xvie s. Rappe-
ler du bannissement, D'AUB. Hist. I, 233.
— ÉTYM. Bannir.
f BANQUAIS (ban-kè), s. m. Terme de marine.
Navire ou homme faisant la pêche sur le banc de
Terre-Neuve.
— ÉTYM. Banc.
BANQUE (ban-k'), s. f. ||1° Originairement,com-
merce d'argent qu'on fait remettre de place en place,
d'une ville à une autre, par le moyen des lettres de
change ; établissement qui se chargeait de l'argent
des particuliers pour le faire valoir à gros intérêts
ou le mettre en sûreté. Faire la banque, faire ce
genre de commerce. Celui-ci faisait la banque ; celui-
là se donnait au commerce de la mer, MONTESQ. Lett.
pers. 4 4B. Il 2° Aujourd'hui, entreprise commerciale
dont les opérations consistent à recevoir, conserver,
payer, emprunter et prêter les capitaux sous forme
de monnaie métallique ou autre. || Commercé con-
sistant à effectuer pour le compte d'autrui des paye-
ments et recettes, à faire l'escompte, à acheter et
revendre soit des valeurs commerciales, lettres de
change, billets de commerce, effets publics, actions
d'entreprises industrielles et tous titres créés pour
l'usage du crédit, soit des monnaies ou matières
d'or et d'argent. || Plus spécialement, les établisse-
ments par actions qui se livrent à ces diverses opé-
rations. Il Maison de banque, maison qui s'occupe
principalement des opérations de banque. || Banque,
lieu où se font les opérations. || Banque de circu-
lation, celle qui émet des billets dits de banque.
Il Banque de dépôt et de virement, celle qui reçoit
des valeurs et les transfère par ses écritures. || Ban-
que d'escompte, celle qui fait des avances sous
forme d'escompte et de prêt direct. || Banque publi-
que: 4° celle qui fait ses opérations non avec des
clients particuliers, mais avec le public en général,
à des conditions réglées par des dispositions géné-
rales; 2e institution de banque fondée, dirigée ou
dotée par les États ou villes qui en sont le siège.
Il Banque agricole, celle qui fait des avances à l'a«
griculture. || Banque foncière, immobilière, territo-
riale, celle qui fait des prêts garantis par des immeu-
bles. Il Banque mobilière, celle qui fait des avances
sur valeurs mobilières. || Banque hypothécaire,
celle qui fait des prêts sur hypothèque. || 3" Terme
d'imprimerie. Payement fait aux ouvriers chaque
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