BAN
représentant des scènes grotesques et champê-
tres.
— ÉTYM. Ital. bambocciata, de bamboccio (voy.
BAMBOCHE), surnom, 1 en raison de la singularité de
sa taille, du peintre flamand Pierre de Laer, auteur
de semblables tableaux.
BAMBOCHE (ban-bo-ch'), s. f. || 1° Grande ma-
rionnette. Faire jouer des bamboches. || 2° Fig. Une
personne mal faite et de petite taille. || 3° Populaire.
Faire des bamboches, se livrer à toutes sortes d'a-
musements et de plaisirs.
— ÉTYM. Ital. bamboccio, poupée, proprement
enfant; dérivé de bambo, enfant.
f BAMBOCHER (ban-bo-clé), v. n. Faire des
bamboches, se déranger. Populaire. || Il se con-
jugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Bamboche.
BAMBOCHETJR, EUSE, (ban-bo-cheur,eùz'),s.m.
et f. Homme, femme de vie déréglée. || Populaire.
— ÉTYM. Bamboche.
BAMBOU (ban-bou), s. m. Graminée gigantesque
de l'Inde et d'autres pays chauds (bambula arundi-
nacea). Les arcs, en Australie, sont faits de bam-
bou; les flèches, de bois ou de roseaux. L'éléphant
aux larges oreilles Casse les bambous en marchant,
v, HÏEO, Orient. 27.
BAN (ban), s.wi.|| 1° Proclamation, publication.
Battre un ban, battre la, caisse pour annoncer qu'il
va être fait une publication. Avant le combat, la jus-
tice faisait publier trois bans, MONTESQ. Espr. xxvm,
24. L'aumônier d'un roi de France [saint Louis] prit
possession de la patrie d'Annibal en ces mots : a Je
vous dis le ban de N. S. J. C. et de Louis, roi de
France, son sergent, » CHATEAUB. Itin. m, 87.
Il Bande vendange, proclamation que les vendanges
sont ouvertes. || 2° Ban de mariage, ou simple-
ment ban, publication de mariage qui se fait so-
lennellement à l'église paroissiale par trois diman-
ches consécutifs. M. deKennes donna deux bans, SÉV.
657. Il 3°Terme de féodalité. Convocation des vassaux
directs du roi pour le service militaire. || Le corps
même de la noblesse ainsi convoqué. Il ne levait de
ban Que pour tirer quatre fois l'an Au blanc, BÉ-
RANG. Tvetot. Il Le ban. et l'arrière-ban, service
militaire des fiefs et des arrière-fiefs. || Dans le
langage actuel, et en parlant de milice ou de
garde nationale, ban est la partie la plus valide
de la population, et arrière-ban la réserve compo-
sée des citoyens plus âgés,"et qui ne doivent pren-
dre les armes que dans les moments de péril. || Fig.
Convoquer le ban et l'arrière-ban, s'adresser à tous
ceux dont on peut espérer du secours. || 4° Four à
ban, moulin à ban, ou four banal, moulin banal,
four, moulin, etc. dont les gens qui étaient dans
une seigneurie étaient obligés de se servir, en
payant une redevance au seigneur. || 5° Sen-
tence qui exclut, et, en particulier, bannissement.
Le ban qui a mis l'exilé hors de son pays, semble
l'avoir mis hors du monde,.CHATEAUBR. Génie, 1,
v, 7. y Garder son ban, ne pas revenir aux lieux
d'où l'on a été exilé. || Rompre son ban, reve-
nir au lieu où l'on n'a pas la permission de rési-
der. La loi le condamne à mort [l'exilé], pour avoir
rompu son ban, CHATEADBR. Natch. vu, 289, Da-
mon [maître de musique de Périclès] fut mis au
ban de l'ostracisme, p. L. CODR. Lettr. 326. || Met-
tre un prince, une ville au ban de l'empire, se
disait, dans la Constitution de l'empire germanique,
pour les déclarer déchus de leurs privilèges. Char-
les V l'avait mis au ban de l'empire, BOSS. Var. 2.
Il 6° Amende. Le comte et les envoyés du roi pou-
vaient faire payer aux vassaux le ban, c'est-à-dire
une amende, MONTESQ. Espr. xxx, 47. \\ 7° Chef
d'un banat, titre de certaines provinces, telles que
la Croatie. Ragotzi épousa Hélène, fille de Pierre,
vice-roi.ou ban de Croatie, ST-SIMON, 338, m.
— HIST. xir s. Parmi celé ost faites un ban crier,
TLonc. p. 66. Charles li rois fit faire et son ban et son
cri, Bouc. p. 4 94. X dan Randulf del Broc l'aveit
ainz comandê, E encontre cels furent par ban tut
assemblé, Th. lemart. 4 37. Dune comanda li reis,
, e fist. par ban crier Qu'um laissast quitement lui e
les suens aler, ib. 46. Tut lur aveir aureit tresqu'à
un sul denier Li reis; car pur ço out cest ban fait
nuncier, Que li clerc saint Thomas n'osouent repai-
rier, ib. 67. || xm" s. Et me sires Loeys feist crier
son ban que nus n'i fourfesit riens, sous la hart,
Chr. de Bains, 4 56. Et lamesenge li escrie: Renart,
cist bans est tost brisiez De la pais que me disiez,
Uen. <836. Vos feïstes le ban roial, Que jà mariage
par mal N'osast nus fraindre ne brisier, ib. 8277. Se
li bons rie la feme ne savoit riens du mariage, ne
par les bans qui furent fet en sainte Eglise, ne en
DIGT. DE IA LANGUE FRANÇAISE.
BAN
autre manière.... BEAUM. XVHI, 7. Adont li sires doit
fere crier trois bans, ID. LXTV, 4 4. || XV° S. Messire
Godefroy de Harecourt commanda que.... quand ceux
de Caen ouïrent ce ban.... EROISS. I, I, 272. Ils fi-
rent commander que on sonnast la ban-cloche, et
que chacun s'allast armer, ni. 1, 1, 4 73. Avec le
roy estaient les nobles du royaulme 'assemblez par
manière de arriere-ban, COMM. m, 3. Roye [ville] où
il y avoit quinze cens francs archiers dedans et ung
nombre d'hommes d'armes d'arriere-ban, m. m,40.
Il xvi° s. Ces assemblées s'appelloyent ban ou he-
riban : qui selon aucuns signifie cri et arriere-cri,
LANOUE, 227. Anciennement les baillifs et senes-
chaux avoyent la charge d'assembler et conduire
les arrière bans, ID. 230. Il fit faire un band avec
des cloches au Heu de tambours, que tous les pri-
sonniers eussent à se rendre auprès du prince, D'ADB.
Foen. iv, 9. A la charge que tous ceux qui ont suivi
son parti seront r'appellez de ban [de l'exil], m.
Hist. i,46. Quelques capitaines prindrent leurs quais-
ses et leurs tambours, et firent un ban en ces ter-
mes, ID. ib. n, 377.
— ÉTYM. Provenç. ban; espagn. et ital. bando;
bas-lat. banimm, de l'allemand. Le haut allemand
bannan se présente aussitôt; mais Diez remarque
que barman aurait donné, dans les langues roma-
nes, banner, bannare, et non bannir, bandire,
qu'il rattache au gothique bandvjan, banvjan, dé-
signer, signifier; mais il est obligé de supposer que
le v du gothique manquait dans le dialecte allemand
qui a fourni bannir. Notons que le gaélique a aussi
6ann,de sorte que le radical pourrait avoir subi une
influence autre que celle de la forme germaaique.
Notons aussi que, à côté de bannire, à beaucoup
près le plus fréquent, on trouve dans le bas-latin
bannare, dans imbannare, dans bannalis, dans
bannaria, bannarius. Il y a dune lieu de donner la
préférence au haut allemand, admettant seulement
un changement de conjugaison, comme dans baju-
lare qui a donné bailler et baillir.
BANAL, ALE (ba-nal, na-P), adj. ||i° Terme de
féodalité. Se dit des choses desquelles les gens d'une
seigneurie étaient obUgés de se servir, en payant une
redevance au seigneur du fief. Four banal. Moulins
banaux. De plus certain procès qu'on m'a sotte-
ment fait Pour certain four banal sis en mon terri-
toire, REGNARD, Légat, ni, 6. Il 2° Fig. Qui se met à
la disposition de tout le monde. Coeur banal. Té-
moin banal. Générosité banale. Des sophistes du
temps l'adulateur banal, GILBERT, i!fon apol. || 3° Com-
mun et trivial. Des consolations banales. Tous les
hommes se flattent, nous avons tous à la bouche
cette phrase banale : Il y a bien loin d'aujourd'hui à
telle époque, CHATEAUBR. Pensées, 297. Si l'on vous
dit que l'art et que la poésie, C'est un flux éternel
de banale ambroisie, v. HDGO, F. d'aut. 3.
— ÉTYM. Ban.
f BANALEMENT (ba-na-le-man), adv. D'une ma-
nière banale.
— ÉTYM. Banale, et ment.
BANALITÉ (ba-na-li-té), s. f. || i" Terme de droit
féodal. Usage obligé d'une chose dans une seigneu-
rie, moyennant redevance au seigneur. La banalité
d'un four. || 2° Chose triviale,vulgaire, sans origina-
lité. Cette proposition est une banalité. Les compli-
ments ne sont que des banalités.
— ÉTYM. Banal.
BANANE (ba-na-n'), s. f. Fruit du bananier con-
sistant en une sorte de baie triangulaire et allongée.
Leur soleil ne sait pas.... Mûrir le doux coco, les
mielleuses bananes, A. CHÉN. 228.
f BANANERIE (ba-na-ne-rie), s. f. Lieu planté de
bananiers.'!
BANANIER (ba-na-nié), s.m. Genre de plantes
herbacées, vivaces seulement par les drageons et
dont la tige périt aussitôt qu'elles ont donné leur
fruit. On y remarque H ° le bananier commun {musa
paradùiaca, L.) à tige surmontée d'un long et large
feuillage, et de trois ou quatre régimes renfermant
chacun une cinquantaine de baies succulentes ; 2» le
figuier-bananier (musa sapientium, L.) dit aussi fi-
guier d'Adam, à fruits plus petits, mais plus nom-
breux, plus sucrés, et dont la saveur se rapproche
de celle des figues.
— ÉTYM. Banane.
tBANAT (ba-na),s.m.H l'Dignitédeban. || 2°Pro-
vince gouvernée par un ban.
— ÉTYM. Ban.
fBANATTE (ba-na-f), s. f. Panier dans lequel
les bouchers font passer le suif pour l'épurer.
— ÉTYM. Banne.
BANC (ban; le c ne se lie pas : un banc élevé,
dites : un ban élevé ; prononciation qui est notée par I
BAN
289
Chifflet pour le xvn« siècle; Vs se lie dans la pre*
nonciation soutenue : des bancs élevés, dites : den
ban-z-élevés), s. m. ||1° Long siège pour s'asseoir.
Banc de gazon. Des bancs de rameurs. Les bancs dt
théâtre. Les bancs .d'une classe. || Etre sur les bancs,
faire ses études dans une école, dans un collège. S<
j'eusse étudié, Jeune, laborieux, sur un banc à l'é-
cole, REGNIER, Sat. rsC II était sur les bancs de l'é-
cole de théologie, BOSS. Bourg. 4..|| Se mettre sur les
lancs, commencer ses études, et aussi soutenir un
acte en Sorbonne. Réponds-moi donc, docteur, et
mets-toi sur les bancs, BOIL. Sat. vni. || Banc d'é-
glise, siège, ordinairement entouré de menuiserie,
où une famille a le droit de se placer pour assister
au service divin. Banc de l'oeuvre, siège affecté
dans une église aux officiers de la fabrique, etc.
Il occupe de plus un banc dans la paroisse Dont
jadis m'es aïeux ont été possesseurs, HAUTEROCHE,
Nobles de province, 1, 8. || Banc des accusés, le
banc où, dans une cour d'assises, sont placés
les accusés. J| Banc des avocats, banquettes sur
lesquelles s'asseyent les avocats dans les tribunaux.
[[ Anciennement, banc de procureur, banc d'avo-
cat,, espèce de bureau où un avocat donnait rendez-
vous à ses clients. || Banc du roi en Angleterre, cour
so averaine où le roi siégeait en personne. Le parlement
sédentaire à Paris était ce que la cour du banc du roi
était à Londres, VOLT. Moeurs, 76. || Banc des évê-
ques, le banc où siègent les évoques dans la cham-
bre des Lords. || Banc de rameur ou banc de nage,
siège sur lequel s'assoient un, deux ou plusieurs
rameurs, maniant chacun sa rame ou tous un seul
aviron, il Banc de quart, banc de bois à dossier
qui se plaçait, pour l'officier de quart, sur le gail-
lard d'arrière, en avant du mât d'artimon. || 2° Eu
chirurgie,banc d'Hippocrate, espèce de bois de lit,
garni de treuils à la-tête et aux pieds, et pourvu de
rainures, qu'on employait autrefois à réduire les frac-
tures et les luxations. || 3" En termes de marine,banc
de sable, et, absolument, banc,écueil, grand amas
de sable et de vase. Les sables et les bancs cachés
dessous les eaux, CORN. Pomp. 11, 2. || Banc déglace,
masse de glace flottanteouimmobile. || 4°Bancde pois-
sons, grande troupe de poissons d'une même espèce.
Un banc de harengs. || 5° Banc de pierre, chaque lit de
pierre dans une carrière. Le banc du ciel, le premier
lit. Il En géologie, couche formée de matériaux con-
sistants. Banc blanc, calcaire grossier du terrain,
tertiaire. Banc de roche, couche de calcaire gros-
sier contenant les traces en creux de certaines co-
quilles. Banc vert, chaux carbonatée de l'étage su-
périeur du terrain tertiaire. || .6° Terme de métiers.
L'établi dans plusieurs arts etmétiers.|| Banc de cuve,
plancher qui entoure une cuve de brasseur. || Banc à
ourdir, siège où est posée la manivelle de l'ourdis-
seur. Il Banc à river, instrument d'horloger. || Banc
à tirer, machine qui tire le métal à la filière. || Grande
table qui supporte la pierre sur laquelle on pose les
glaces pour les adoucir. || Paroi latérale des galeries
d'un four à brique. || 7° Place que la charrue n'a pas
retournée.
— HIST. xie s. Il fait porter quatre bancs en la
place, Ch. de Roi. CCLXXXI. ||XII° S. Chien mun'a-
baient pas, suz [sous] le banc lié sunt, As larruns
conjoissent, al mesfait od els sunt, Th. le mart. 69.
De sur un banc s'assit, ib. 39. || xnr s. Le roy s'as-
sît sur le ban de la nef et me fist asseoir à ses piez,
rorsv. 285. Il rv" s. Le pont n'eut point d'arrest ni
de soutenue ; car le banc sur quoi il dévoit cheoir
estoit osté, FROISS. n, n, 44. Vingt mille ducats con-
tans qu'il [Pierre de Medicis] avoit à son banc en la
ville, COHM. vu, 9. y xvie s. Celle de la montaigne
ou trop droite pente sera adoucie par murailles tra-
versantes, appelées bancs, qu'à pierre séché, pour
l'espargne, on y bastira.... 6. DE SERRES, 448.
— ÉTYM. Provenç. banc; espagn. et ital. banco;
de l'anc. haut allem. banc et pane. Il y a dans le cel-
tique : tymri, banc; gaél. et irland. beinc; corn-
wall. benk; angl. bench; mais l'italienpanca, banc,
témoigne de l'origine allemande.
BANCAL, ALE (ban-kal, ka-Y) ,adj. || 1° Qui aune
jambe ou les jambes tortues. || Substantivement. Un
bancal; des bancals. || 2° Populairement. Un ban-
cal, un sabre de forme recourbée.
^- REM. Cemotn'estnidanslesancienneséditions
de l'Académie, ni dans les dictionnaires de Fùretière
et de Richelet. Celui de l'Académie, êdit. de 4762, ne
donne quele féminin bancale, avec cette explication ;
« Il se dit populairement d'une femme dans le même
sens qu'on dit bancroche en parlant, d'un' homme. »
Depuis, cet adjectif est devenu des. deux genres;
mais, comme bancal n'avait été usité qu'au fémi-
nin, le masculin pluriel bancaux ne s'était pas
1. — 87
représentant des scènes grotesques et champê-
tres.
— ÉTYM. Ital. bambocciata, de bamboccio (voy.
BAMBOCHE), surnom, 1 en raison de la singularité de
sa taille, du peintre flamand Pierre de Laer, auteur
de semblables tableaux.
BAMBOCHE (ban-bo-ch'), s. f. || 1° Grande ma-
rionnette. Faire jouer des bamboches. || 2° Fig. Une
personne mal faite et de petite taille. || 3° Populaire.
Faire des bamboches, se livrer à toutes sortes d'a-
musements et de plaisirs.
— ÉTYM. Ital. bamboccio, poupée, proprement
enfant; dérivé de bambo, enfant.
f BAMBOCHER (ban-bo-clé), v. n. Faire des
bamboches, se déranger. Populaire. || Il se con-
jugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Bamboche.
BAMBOCHETJR, EUSE, (ban-bo-cheur,eùz'),s.m.
et f. Homme, femme de vie déréglée. || Populaire.
— ÉTYM. Bamboche.
BAMBOU (ban-bou), s. m. Graminée gigantesque
de l'Inde et d'autres pays chauds (bambula arundi-
nacea). Les arcs, en Australie, sont faits de bam-
bou; les flèches, de bois ou de roseaux. L'éléphant
aux larges oreilles Casse les bambous en marchant,
v, HÏEO, Orient. 27.
BAN (ban), s.wi.|| 1° Proclamation, publication.
Battre un ban, battre la, caisse pour annoncer qu'il
va être fait une publication. Avant le combat, la jus-
tice faisait publier trois bans, MONTESQ. Espr. xxvm,
24. L'aumônier d'un roi de France [saint Louis] prit
possession de la patrie d'Annibal en ces mots : a Je
vous dis le ban de N. S. J. C. et de Louis, roi de
France, son sergent, » CHATEAUB. Itin. m, 87.
Il Bande vendange, proclamation que les vendanges
sont ouvertes. || 2° Ban de mariage, ou simple-
ment ban, publication de mariage qui se fait so-
lennellement à l'église paroissiale par trois diman-
ches consécutifs. M. deKennes donna deux bans, SÉV.
657. Il 3°Terme de féodalité. Convocation des vassaux
directs du roi pour le service militaire. || Le corps
même de la noblesse ainsi convoqué. Il ne levait de
ban Que pour tirer quatre fois l'an Au blanc, BÉ-
RANG. Tvetot. Il Le ban. et l'arrière-ban, service
militaire des fiefs et des arrière-fiefs. || Dans le
langage actuel, et en parlant de milice ou de
garde nationale, ban est la partie la plus valide
de la population, et arrière-ban la réserve compo-
sée des citoyens plus âgés,"et qui ne doivent pren-
dre les armes que dans les moments de péril. || Fig.
Convoquer le ban et l'arrière-ban, s'adresser à tous
ceux dont on peut espérer du secours. || 4° Four à
ban, moulin à ban, ou four banal, moulin banal,
four, moulin, etc. dont les gens qui étaient dans
une seigneurie étaient obligés de se servir, en
payant une redevance au seigneur. || 5° Sen-
tence qui exclut, et, en particulier, bannissement.
Le ban qui a mis l'exilé hors de son pays, semble
l'avoir mis hors du monde,.CHATEAUBR. Génie, 1,
v, 7. y Garder son ban, ne pas revenir aux lieux
d'où l'on a été exilé. || Rompre son ban, reve-
nir au lieu où l'on n'a pas la permission de rési-
der. La loi le condamne à mort [l'exilé], pour avoir
rompu son ban, CHATEADBR. Natch. vu, 289, Da-
mon [maître de musique de Périclès] fut mis au
ban de l'ostracisme, p. L. CODR. Lettr. 326. || Met-
tre un prince, une ville au ban de l'empire, se
disait, dans la Constitution de l'empire germanique,
pour les déclarer déchus de leurs privilèges. Char-
les V l'avait mis au ban de l'empire, BOSS. Var. 2.
Il 6° Amende. Le comte et les envoyés du roi pou-
vaient faire payer aux vassaux le ban, c'est-à-dire
une amende, MONTESQ. Espr. xxx, 47. \\ 7° Chef
d'un banat, titre de certaines provinces, telles que
la Croatie. Ragotzi épousa Hélène, fille de Pierre,
vice-roi.ou ban de Croatie, ST-SIMON, 338, m.
— HIST. xir s. Parmi celé ost faites un ban crier,
TLonc. p. 66. Charles li rois fit faire et son ban et son
cri, Bouc. p. 4 94. X dan Randulf del Broc l'aveit
ainz comandê, E encontre cels furent par ban tut
assemblé, Th. lemart. 4 37. Dune comanda li reis,
, e fist. par ban crier Qu'um laissast quitement lui e
les suens aler, ib. 46. Tut lur aveir aureit tresqu'à
un sul denier Li reis; car pur ço out cest ban fait
nuncier, Que li clerc saint Thomas n'osouent repai-
rier, ib. 67. || xm" s. Et me sires Loeys feist crier
son ban que nus n'i fourfesit riens, sous la hart,
Chr. de Bains, 4 56. Et lamesenge li escrie: Renart,
cist bans est tost brisiez De la pais que me disiez,
Uen. <836. Vos feïstes le ban roial, Que jà mariage
par mal N'osast nus fraindre ne brisier, ib. 8277. Se
li bons rie la feme ne savoit riens du mariage, ne
par les bans qui furent fet en sainte Eglise, ne en
DIGT. DE IA LANGUE FRANÇAISE.
BAN
autre manière.... BEAUM. XVHI, 7. Adont li sires doit
fere crier trois bans, ID. LXTV, 4 4. || XV° S. Messire
Godefroy de Harecourt commanda que.... quand ceux
de Caen ouïrent ce ban.... EROISS. I, I, 272. Ils fi-
rent commander que on sonnast la ban-cloche, et
que chacun s'allast armer, ni. 1, 1, 4 73. Avec le
roy estaient les nobles du royaulme 'assemblez par
manière de arriere-ban, COMM. m, 3. Roye [ville] où
il y avoit quinze cens francs archiers dedans et ung
nombre d'hommes d'armes d'arriere-ban, m. m,40.
Il xvi° s. Ces assemblées s'appelloyent ban ou he-
riban : qui selon aucuns signifie cri et arriere-cri,
LANOUE, 227. Anciennement les baillifs et senes-
chaux avoyent la charge d'assembler et conduire
les arrière bans, ID. 230. Il fit faire un band avec
des cloches au Heu de tambours, que tous les pri-
sonniers eussent à se rendre auprès du prince, D'ADB.
Foen. iv, 9. A la charge que tous ceux qui ont suivi
son parti seront r'appellez de ban [de l'exil], m.
Hist. i,46. Quelques capitaines prindrent leurs quais-
ses et leurs tambours, et firent un ban en ces ter-
mes, ID. ib. n, 377.
— ÉTYM. Provenç. ban; espagn. et ital. bando;
bas-lat. banimm, de l'allemand. Le haut allemand
bannan se présente aussitôt; mais Diez remarque
que barman aurait donné, dans les langues roma-
nes, banner, bannare, et non bannir, bandire,
qu'il rattache au gothique bandvjan, banvjan, dé-
signer, signifier; mais il est obligé de supposer que
le v du gothique manquait dans le dialecte allemand
qui a fourni bannir. Notons que le gaélique a aussi
6ann,de sorte que le radical pourrait avoir subi une
influence autre que celle de la forme germaaique.
Notons aussi que, à côté de bannire, à beaucoup
près le plus fréquent, on trouve dans le bas-latin
bannare, dans imbannare, dans bannalis, dans
bannaria, bannarius. Il y a dune lieu de donner la
préférence au haut allemand, admettant seulement
un changement de conjugaison, comme dans baju-
lare qui a donné bailler et baillir.
BANAL, ALE (ba-nal, na-P), adj. ||i° Terme de
féodalité. Se dit des choses desquelles les gens d'une
seigneurie étaient obUgés de se servir, en payant une
redevance au seigneur du fief. Four banal. Moulins
banaux. De plus certain procès qu'on m'a sotte-
ment fait Pour certain four banal sis en mon terri-
toire, REGNARD, Légat, ni, 6. Il 2° Fig. Qui se met à
la disposition de tout le monde. Coeur banal. Té-
moin banal. Générosité banale. Des sophistes du
temps l'adulateur banal, GILBERT, i!fon apol. || 3° Com-
mun et trivial. Des consolations banales. Tous les
hommes se flattent, nous avons tous à la bouche
cette phrase banale : Il y a bien loin d'aujourd'hui à
telle époque, CHATEAUBR. Pensées, 297. Si l'on vous
dit que l'art et que la poésie, C'est un flux éternel
de banale ambroisie, v. HDGO, F. d'aut. 3.
— ÉTYM. Ban.
f BANALEMENT (ba-na-le-man), adv. D'une ma-
nière banale.
— ÉTYM. Banale, et ment.
BANALITÉ (ba-na-li-té), s. f. || i" Terme de droit
féodal. Usage obligé d'une chose dans une seigneu-
rie, moyennant redevance au seigneur. La banalité
d'un four. || 2° Chose triviale,vulgaire, sans origina-
lité. Cette proposition est une banalité. Les compli-
ments ne sont que des banalités.
— ÉTYM. Banal.
BANANE (ba-na-n'), s. f. Fruit du bananier con-
sistant en une sorte de baie triangulaire et allongée.
Leur soleil ne sait pas.... Mûrir le doux coco, les
mielleuses bananes, A. CHÉN. 228.
f BANANERIE (ba-na-ne-rie), s. f. Lieu planté de
bananiers.'!
BANANIER (ba-na-nié), s.m. Genre de plantes
herbacées, vivaces seulement par les drageons et
dont la tige périt aussitôt qu'elles ont donné leur
fruit. On y remarque H ° le bananier commun {musa
paradùiaca, L.) à tige surmontée d'un long et large
feuillage, et de trois ou quatre régimes renfermant
chacun une cinquantaine de baies succulentes ; 2» le
figuier-bananier (musa sapientium, L.) dit aussi fi-
guier d'Adam, à fruits plus petits, mais plus nom-
breux, plus sucrés, et dont la saveur se rapproche
de celle des figues.
— ÉTYM. Banane.
tBANAT (ba-na),s.m.H l'Dignitédeban. || 2°Pro-
vince gouvernée par un ban.
— ÉTYM. Ban.
fBANATTE (ba-na-f), s. f. Panier dans lequel
les bouchers font passer le suif pour l'épurer.
— ÉTYM. Banne.
BANC (ban; le c ne se lie pas : un banc élevé,
dites : un ban élevé ; prononciation qui est notée par I
BAN
289
Chifflet pour le xvn« siècle; Vs se lie dans la pre*
nonciation soutenue : des bancs élevés, dites : den
ban-z-élevés), s. m. ||1° Long siège pour s'asseoir.
Banc de gazon. Des bancs de rameurs. Les bancs dt
théâtre. Les bancs .d'une classe. || Etre sur les bancs,
faire ses études dans une école, dans un collège. S<
j'eusse étudié, Jeune, laborieux, sur un banc à l'é-
cole, REGNIER, Sat. rsC II était sur les bancs de l'é-
cole de théologie, BOSS. Bourg. 4..|| Se mettre sur les
lancs, commencer ses études, et aussi soutenir un
acte en Sorbonne. Réponds-moi donc, docteur, et
mets-toi sur les bancs, BOIL. Sat. vni. || Banc d'é-
glise, siège, ordinairement entouré de menuiserie,
où une famille a le droit de se placer pour assister
au service divin. Banc de l'oeuvre, siège affecté
dans une église aux officiers de la fabrique, etc.
Il occupe de plus un banc dans la paroisse Dont
jadis m'es aïeux ont été possesseurs, HAUTEROCHE,
Nobles de province, 1, 8. || Banc des accusés, le
banc où, dans une cour d'assises, sont placés
les accusés. J| Banc des avocats, banquettes sur
lesquelles s'asseyent les avocats dans les tribunaux.
[[ Anciennement, banc de procureur, banc d'avo-
cat,, espèce de bureau où un avocat donnait rendez-
vous à ses clients. || Banc du roi en Angleterre, cour
so averaine où le roi siégeait en personne. Le parlement
sédentaire à Paris était ce que la cour du banc du roi
était à Londres, VOLT. Moeurs, 76. || Banc des évê-
ques, le banc où siègent les évoques dans la cham-
bre des Lords. || Banc de rameur ou banc de nage,
siège sur lequel s'assoient un, deux ou plusieurs
rameurs, maniant chacun sa rame ou tous un seul
aviron, il Banc de quart, banc de bois à dossier
qui se plaçait, pour l'officier de quart, sur le gail-
lard d'arrière, en avant du mât d'artimon. || 2° Eu
chirurgie,banc d'Hippocrate, espèce de bois de lit,
garni de treuils à la-tête et aux pieds, et pourvu de
rainures, qu'on employait autrefois à réduire les frac-
tures et les luxations. || 3" En termes de marine,banc
de sable, et, absolument, banc,écueil, grand amas
de sable et de vase. Les sables et les bancs cachés
dessous les eaux, CORN. Pomp. 11, 2. || Banc déglace,
masse de glace flottanteouimmobile. || 4°Bancde pois-
sons, grande troupe de poissons d'une même espèce.
Un banc de harengs. || 5° Banc de pierre, chaque lit de
pierre dans une carrière. Le banc du ciel, le premier
lit. Il En géologie, couche formée de matériaux con-
sistants. Banc blanc, calcaire grossier du terrain,
tertiaire. Banc de roche, couche de calcaire gros-
sier contenant les traces en creux de certaines co-
quilles. Banc vert, chaux carbonatée de l'étage su-
périeur du terrain tertiaire. || .6° Terme de métiers.
L'établi dans plusieurs arts etmétiers.|| Banc de cuve,
plancher qui entoure une cuve de brasseur. || Banc à
ourdir, siège où est posée la manivelle de l'ourdis-
seur. Il Banc à river, instrument d'horloger. || Banc
à tirer, machine qui tire le métal à la filière. || Grande
table qui supporte la pierre sur laquelle on pose les
glaces pour les adoucir. || Paroi latérale des galeries
d'un four à brique. || 7° Place que la charrue n'a pas
retournée.
— HIST. xie s. Il fait porter quatre bancs en la
place, Ch. de Roi. CCLXXXI. ||XII° S. Chien mun'a-
baient pas, suz [sous] le banc lié sunt, As larruns
conjoissent, al mesfait od els sunt, Th. le mart. 69.
De sur un banc s'assit, ib. 39. || xnr s. Le roy s'as-
sît sur le ban de la nef et me fist asseoir à ses piez,
rorsv. 285. Il rv" s. Le pont n'eut point d'arrest ni
de soutenue ; car le banc sur quoi il dévoit cheoir
estoit osté, FROISS. n, n, 44. Vingt mille ducats con-
tans qu'il [Pierre de Medicis] avoit à son banc en la
ville, COHM. vu, 9. y xvie s. Celle de la montaigne
ou trop droite pente sera adoucie par murailles tra-
versantes, appelées bancs, qu'à pierre séché, pour
l'espargne, on y bastira.... 6. DE SERRES, 448.
— ÉTYM. Provenç. banc; espagn. et ital. banco;
de l'anc. haut allem. banc et pane. Il y a dans le cel-
tique : tymri, banc; gaél. et irland. beinc; corn-
wall. benk; angl. bench; mais l'italienpanca, banc,
témoigne de l'origine allemande.
BANCAL, ALE (ban-kal, ka-Y) ,adj. || 1° Qui aune
jambe ou les jambes tortues. || Substantivement. Un
bancal; des bancals. || 2° Populairement. Un ban-
cal, un sabre de forme recourbée.
^- REM. Cemotn'estnidanslesancienneséditions
de l'Académie, ni dans les dictionnaires de Fùretière
et de Richelet. Celui de l'Académie, êdit. de 4762, ne
donne quele féminin bancale, avec cette explication ;
« Il se dit populairement d'une femme dans le même
sens qu'on dit bancroche en parlant, d'un' homme. »
Depuis, cet adjectif est devenu des. deux genres;
mais, comme bancal n'avait été usité qu'au fémi-
nin, le masculin pluriel bancaux ne s'était pas
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