286
BAL
BAL
BAL
le monde; les balbutieurs ne surent qu'y opposer,
ST-SIM. 426, 156.
— ÉTYM. Balbutier.
tBALBUZARI>(bal-bu-zar), s. m. Nom d'un genre
(pandion) de l'ordre des oiseaux de proie. Le balbu-
zard (pandion fluvialis) est le plus intrépide pê-
cheur de tous les oiseaux carnassiers.
— ÉTYM. Angl. bald-bussard, le.buzard chauve
(busard, de buse, est, dans l'ancien français, le
nom d'une mauvaise espèce de faucon). Il y a aussi
dans le bas-latin balbusare, balbutier ; il se pourrait
qu'à cause de quelque particularité de son cri, on
l'eûtappelé le balbutieur; et alors l'anglais viendrait
du français et aurait été, par le vice de l'assimila-
tion, interprété comme si c'était bald-buzzard, le
buzard chauve.
BALCON (bal-kon), s. m. || i° Construction en
saillie sur la façade d'un bâtiment à l'un des étages,
et communiquant avec les appartements. Et du haut
d'un balcon, pour calmer la tempête,, Sur ses nou-
veaux sujets faisons voler sa tête, CORN. Nicom.
v, 6. D'un balcon chez mon frère J'ai vu.... que ne
peut-on, madame, vous le taire? ID. Othon, v, 8.
li. 2° Ouvrage de serrurerie servant d'appui aux
personnes qui regardent par une fenêtre. || 3° Dans
un théâtre, petite galerie placée à droite et à
gauche de la scène. || 4° Terme de marine. Ga-
lerie ouverte ou découverte qu'on faisait à l'arrière
de certains vaisseaux pour l'ornement ou la commo-
dité; dit,aussi jardin. Sa Majesté n'estime pas qu'il
fût bien nécessaire de faire abattre les balcons et la
sculpture des vaisseaux de ladite escadre, Dépêche
de SEIGNELAY,deur. Métal qui se trouve à l'extrémité des pièces
coulées, au point de réunion des moules.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. balcon; portug. bal-
câo ; itàl. balcone. Ces mots proviennent d'un radi-
cal qui se trouvedansl'italien balco, palco, échafaud;
bas-lat. balcus; picard, bauque, poutre,.de l'ancien
haut-allem. palcho, palcho, poutre. Mot récent en
français;-Mercure français, t. ix, année 4623, en
marge et pour expliquer balcon : C'est .une sorte de
fenestre qui s'advance au dehors en forme de saillie.
BALDAQUIN (bal-da-kin), s. m. || i° Espèce de
dais d'un lit d'où tombent les rideaux. Un lit à bal-
daquin. || 2° Ouvrage d'architecture servant de cou-
ronnement à un trôïie, à un autel.
— ÉTYM. Bas-lat. baldakinus, baldekinus, baude-
kinus, baudaquinus, baldeldnius; ital. baldacchino;
proprement nom d'une étoile très-riche, qui, ayant
servi à faire des tentures, a fini par donner son nom
à l'ensemble de l'appareil qu'elle couvre, et même à
un ornement architectural; de Baldaco, nom altéré
de Bagdad, ville où se fabriquait ce genre d'étoffe.
BALE, voy. BALLE 4.
BÂLE (bà-1'), s. f. Terme de botanique. Voy. BALLE 4.
BALKINE (ba-lè-n'), s. f. \\ 1° Mammifère de-
l'ordre des cétacés, et le plus grand de tous les ani-
maux. Dame baleine était trop grosse, LA FONT. Fab.
I, 7. || 2° Fanons ou barbes de la baleine. Les ba-
leines d'un parapluie. Quand ton sein, ô Madeleine,
Sort;du corset de baleine, Libre enfin du velours
uoir.... v. HUGO, Bail. o. Les femmes ignoraient l'u-
sage de ces corps de baleine, J. J. ROUSS. Ém. v.
I| 3° Blanc de baleine, matière grasse, concrète,
que l'on retire du tissu cellulaire interposé entre les
membranes du cerveau de certaines espèces de ca-
chalots, et non de la baleine, qui ne fournit pas
cette substance. || 4° En astronomie, la Baleine, con-
stellation de l'hémisphère austral. || 5° Fig. En ter-
mes de mer, lame qui passe accidentellement par-
dessus le bord. Aspersion d'un seau d'eau jeté sur
un matelot qui s'endort.
— HIST. xi* s. De la baleine qui en son corps
l'aveit, Ch. de Roi. ccxxiv. || XII" s. Aussi com en
la mer est puissanz la baulaine, Sur touz autres pois-
sons est dame et chastelaine.... Sax. xxx. || xme s.
La balaine dit qu' ele ira Et durement li aidera, Li
et sa gent, envers charnage, Failli, édit. BARBAZAN,
IV, 80. Que l'en ne puisse brochier gantelés de
baleine, fors sur teiles sueues [cousues], et qu'il se-
ront de bone balene, Liv. des met. 37(. De tous au-
tres poissons est gas [plaisanterie] vers la grandour
de la baleine, que Dieux mist en mer, Psautier,
f" <25. || xive s. A ce grant mur miner tellement [il]
se: formene, Un tel trou i a fait par puissance haul-
taine, .Qu'on y eûst bouté le chief d'une balaine,
Guescl. 20340. || xvi" s. Une drachme de nature de
baleine (sperma celî), PARE, X, 2. Amonition comme
molue, merlus, saulmons, balaines, anchois, ID.
m, 704. Quand la baleine est saoule, elle brame,et
crie si iprt qu'on la peut ouyr d'une lieuë françoise,
m. Slonstr. app. 4, ■ ■
— ÉTYM. Balama; grec, çocXaiva, cpâXv, allem.
Wall; isl. suéd. et dan. hval; angl. lohale.
BALEINÉ, ÉE (ba-lè-né, née), adj. Garni de ba-
leines. Col baleiné.
BALEINEAU [ba-lè-nô], s. m. Le petit de la ba-
leine. Les baleineaux et leurs mères.
— ÉTYM. Baleine.
BALEINIER (ba-lè-nié), s. m. || 1° Navire équipé
pour la pêche de la baleine. Un baleinier. || Adjec-
tivement. Un navire baleinier. || 2° Celui qui. fait la
pêche de la baleine. || Celui qui vend des fanons de
baleine.
— HIST. xve s. Feroit le duc de Bretagne venir et
amener par la rivière de Loire barges et balenniers
à planté, FROISS. II, n, 73. Et leuravoit-on dit [aux
Anglois] par une nef balengniere qui s'estoit emblée
en Normandie que le siège des François estoit de-
vant Evreux, ID. II, n, 28.
— ÉTYM. Baleine.
f BALEINIÈRE (ba-lè-niê-r'), s. f. Terme de ma-
rine. Embarcation longue, étroite et légère pour la
pêche de la baleine. || Canot de la même forme. ■
— ÉTYM. Baleinier.
BALENAS (ba-le-nâ), s. m. Le membre génital de
la baleine mâle.
— ÉTYM. Baleine.
BALEVRE (ba-lè-vr'), s. f. || i° L'ensemble des
lèvres, avec un sens de dénigrement et de mé-
pris. || 2" Terme d'architecture. L'excédant d'une
pierre sur une autre, près d'un joint: || Eclat produit
dans la pierre, près du joint, par une trop grande
pression. || 3" Dans la fonderie, inégalités à la sur-
face d'une pièce fondue. || Dans la serrurerie, le fer
qui à l'extrémité d'un barreau, excède la traverse
dans laquelle ce barreau est assemblé.
— REM. L'Académie définit ce mot lèvre infé-
rieure. C'est une erreur de sens, produite par une
fausse étymologie.
— HIST. xine s. Si a son balevre retret, Les eulz
clôt et la langue tret, Ren. 3955.. Je oy dire que il
en fist cuire [brûler] le nez et la balevre à un bour-
geois de Paris, JOINV. 293. Les cheveus ot tout he-
riciés, Les yex crues [creux] en parfond gliciés, Vis
pale et balievres sechies, la Rose, -10202. || xive> s.
Nous voulons qu'on lui fende [au blasphémateur] la
lèvre de dessus d'un fer chaud et que les dens lui
apparoissent ; à la tierce fois, la lèvre de dessous ;
et à la quarte toute la baslevre, DU CANGE, banlauca.
Les fist mener jusque vers le gibet, et coper les nés
et bauleffres, ID. ib. Le baulievre dessus, c'est assa-
voir ce qui est entre le nez et le baulievre desous,
ID. ib. Aiez la teste droite et les bolievres tousjours
mouvans en disant oroisons ou prières, Ménagier,
1, 2. Il xve s. Quand ils sentirent ces sagettes qui
leur perçoient bras, testes et baulevres, FROISS. I,
1, 287. Il xvi' s. Aussi se cognoit aucunement l'aage
des chevaux aux balievres crespues de dessus, con-
tant pour autant d'années qu'on y treuve de plis-
sures, O. DE SERRES, 304.
— ÉTYM. Le sens des exemples prouve que bale-
vre signifie l'ensemble des lèvres, et aussi la lèvre
de dessus ou la lèvre de dessous. Aussi dans DU CANGE,
donne-t-on pour étymologie ban, comme dans ban-
lieue, signifiant pourtour. Mais en comparant les
mots qui ont le même préfixe, on voit qu'ici il y a
la particuleba, au sens dépréciatif (voy.BA....), et
lèvre.
BÂLI (bâ-li), s. m. Voy. PÂLI.
t BALICORNE (ba-li-kor-n') ou BALISCORNE
(ba-li-skor-n'), 4. f. Pièce de fer d'un soufflet de
forge.
t BALINE (ba-li-n'), s. f. Grosse étoffe de laine
pour l'emballage.
BALISAGE (ba-li-za-j'), s. m. L'ensemble des ba-
lises placées.
— ÉTYM. Bas-lat. balisagium (voy. BALISER).
t. BALISE (ba-li-z'),ï. f. || i° Terme de marine.
Perche surmontée de quelque objet, ordinairement
d'un petit baril, et servant d'indice à la navigation.
|| 2° Espace laissé libre le long des rivières pour le
halage des bateaux. On dit plus souvent chemin de
halage. || 3e Marque que les calfats laissent dans leur
travail pour indiquer ce qu'ils ont fait. || 4" Terme
de pêche. Bouée servant à indiquer l'endroit où est
établi un filet au fond de l'eau. i
— HIST. xne s. E entre ces murs furent larges
places cume de balie, et li pavimenz fud richement
de marbre aturnez, Rois, 25t. || xve s. Le maistre
est tenu à pourvoir sa forme, lui et ses compagnons,
et lui mettre balis, qu'ils apiergent [apparaissent] à
plein, DU CANGE, balisagium.
— ÉTYM. Espagn. valisa; portug. halùa. Che-
vallet le tire de l'anglo-saxon balye, baquet, à
cause du petit baril que l'on met d'ordinaire à la
balise. Il n'est pas tout à fait sûr que, dans le
premier exemple de l'historique, balic se rap-
porte à notre mot; pourtant balise signifie aussi
l'espace laissé pour le chemin de halage, et, dans
l'exemple, il s'agit en effet d'un espace laissé va-
cant. Il paraît, par l'autre exemple, qu'on a dit
aussi balis. Ces textes sont des renseignements,
mais ils ne décident pas l'étymologie.
2. BALISE (ba-li-z'), s. f. Fruit du balisier.
BALISÉ,ÉE(ba-li-zé, zée), part, passé. Rivière
balisée.
t BALISEMENT (ba-li-ze-man), s. m. L'action de
mettre des balises.
— ÉTYM. Baliser.
BALISER (ba-li-zé), «. o. Indiquer par des bali-
ses lès hauts fonds et les passes. || Terme d'eaux et
forêts. Débarrasser le cours d'une rivière pour en
faciliter la navigation.
— HIST. xv" s. Le maistre est tenu à pourvoir
que la forme soit bien balingée, que les marchans
n'y ayent doumaige, DU CANGE, balisagium. || xvies.
Ayant faict balizer la rivière en quatre endroits
pour la guayer d'une rive à l'autre, CARL. VU, 7.
— ÉTYM.Balise i.
BALISEUR (ba-li-zeur), s. m. || i" Celui qui veille
à l'entretien du chemin de halage. || 2° Employé
préposé au balisage des ports.
— ÉTYM. Baliser.
BALISIER (ba-li-zié), s. m. Plante originaire des
Indes (aruudo indica, £.). Les balisiers sont de
grandes et belles plantes vivaces, que l'on cultive
dans nos serres a cause de leurs feuillages et de
leurs fleurs.
— ÉTYM. Caraïbe balliri, p. R. BRETON, Dict. fr. car.
BALISTE (ba-li-sf)- s. f. || Ie Dans l'art militaire
des anciens, machine qui servait à lancer des traits,
des javelots, des pierres, etc. || 2° En histoire natu-
relle, genre de pojssons remarquables par la viva-
cité de leurs couleurs, par leur extrême agilité et
par l'espèce de cuirasse à compartiments dont leur
corps est revêtu.
— ÉTYM. Balisla ou ballisla, de pâXXeiv, lan-
cer.
BALISTIQUE (ba-li-sti-k'), s. f. Science qui traite
du jet des projectiles.
— ÉTYM. Baliste.
BALIVAGE (ba-li-va-j'), s. m. Choix et marque
des baliveaux qui doivent être conservés dans les
coupes des forêts.
— ÉTYM. Baliveau.
BALIVEAU (ba-li-vô), s. m. || 1" Tout arbre ré-
servé lors de la coupe d'un bois et destiné à deve-
nir arbre de haute futaie. D'après l'époque de leur
réserve ou balivage, les baliveaux sont dits : de
l'âge, modernes ou anciens, selon qu'ils ont été ré-
servés une première, une deuxième, une troisième
fois, etc. Les baliveaux que l'ordonnance oblige de
laisser dans les bois, BUFF. Exp. sur les végétaux,
2e mém. Les arbres qui poussent vigoureusement en
bois produisent rarement beaucoup de fruit ; les ba-
liveaux se chargent d'une grande quantité de glands
etannoncent parla leur faiblesse, iD.ib. Les baliveaux
font plus de tort à l'accroissement des taillis, plus de
perte au propriétaire, qu'ils ne donnent de bénéfice,
ID. ib. || Adjectivement. On coupa et enleva, dans
ma forêt de Larçai, quatre gros chênes baliveaux de
quatre-vingts ans, p. L. COUR, i, ai. || 2° Terme
de jardinage. Jeune arbre non taillé, et qui file
droit avec toutes ses branches. || 3° Terme de ma-
çonnerie. Grande perche pour faire des échafau-
dages.
— HIST. xnr" s. Item il demora à l'empereor, au
parc de Pifons, cent arpens de bois de huit ans et
les boiviaus qui demeurèrent au parc, DU CANGE,
Villeh. Append. p. 26. || xive s. Baivariis, gallice
dictis les baiviaus, ID. baivarius. Faire retenue de
bavieaulx ou d'estallons pour repoupler la forest,
Ordonn. des Rois, t. vu, p. 774.
— ÉTYM. Bas-lat. baivarius , bayvellus. Prenant
en considérationla forme française baliveau, le bas-
latin ballivus, bailli, l'emploi de bajuluspour pieu,
échalas, on est porté à penser (mais ce n'est qu'une
conjecture) que baliveau dérive de bajulus, ce qui
porte ou soutient, par l'intermédiaire d'une forme
telle que, par exemple, bajulivellus (voy. BAILE et
BAILLI) .
BALIVERNE (ba-li-vèr-n'), s.'f. Propos frivole,
chose puérile. Je n'entends rien à ces balivernes,
MOL. les Préc. 6. Dès que Mme d'Argental sera en
pleine convalescence, et qu'elle pourra s'amuser de
balivernes, VOLT. Leti. âïArgental, ts août, 4767.
— HIST. xve s. Hél quel bailleur de baliverne!
BAL
BAL
BAL
le monde; les balbutieurs ne surent qu'y opposer,
ST-SIM. 426, 156.
— ÉTYM. Balbutier.
tBALBUZARI>(bal-bu-zar), s. m. Nom d'un genre
(pandion) de l'ordre des oiseaux de proie. Le balbu-
zard (pandion fluvialis) est le plus intrépide pê-
cheur de tous les oiseaux carnassiers.
— ÉTYM. Angl. bald-bussard, le.buzard chauve
(busard, de buse, est, dans l'ancien français, le
nom d'une mauvaise espèce de faucon). Il y a aussi
dans le bas-latin balbusare, balbutier ; il se pourrait
qu'à cause de quelque particularité de son cri, on
l'eûtappelé le balbutieur; et alors l'anglais viendrait
du français et aurait été, par le vice de l'assimila-
tion, interprété comme si c'était bald-buzzard, le
buzard chauve.
BALCON (bal-kon), s. m. || i° Construction en
saillie sur la façade d'un bâtiment à l'un des étages,
et communiquant avec les appartements. Et du haut
d'un balcon, pour calmer la tempête,, Sur ses nou-
veaux sujets faisons voler sa tête, CORN. Nicom.
v, 6. D'un balcon chez mon frère J'ai vu.... que ne
peut-on, madame, vous le taire? ID. Othon, v, 8.
li. 2° Ouvrage de serrurerie servant d'appui aux
personnes qui regardent par une fenêtre. || 3° Dans
un théâtre, petite galerie placée à droite et à
gauche de la scène. || 4° Terme de marine. Ga-
lerie ouverte ou découverte qu'on faisait à l'arrière
de certains vaisseaux pour l'ornement ou la commo-
dité; dit,aussi jardin. Sa Majesté n'estime pas qu'il
fût bien nécessaire de faire abattre les balcons et la
sculpture des vaisseaux de ladite escadre, Dépêche
de SEIGNELAY,
coulées, au point de réunion des moules.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. balcon; portug. bal-
câo ; itàl. balcone. Ces mots proviennent d'un radi-
cal qui se trouvedansl'italien balco, palco, échafaud;
bas-lat. balcus; picard, bauque, poutre,.de l'ancien
haut-allem. palcho, palcho, poutre. Mot récent en
français;-Mercure français, t. ix, année 4623, en
marge et pour expliquer balcon : C'est .une sorte de
fenestre qui s'advance au dehors en forme de saillie.
BALDAQUIN (bal-da-kin), s. m. || i° Espèce de
dais d'un lit d'où tombent les rideaux. Un lit à bal-
daquin. || 2° Ouvrage d'architecture servant de cou-
ronnement à un trôïie, à un autel.
— ÉTYM. Bas-lat. baldakinus, baldekinus, baude-
kinus, baudaquinus, baldeldnius; ital. baldacchino;
proprement nom d'une étoile très-riche, qui, ayant
servi à faire des tentures, a fini par donner son nom
à l'ensemble de l'appareil qu'elle couvre, et même à
un ornement architectural; de Baldaco, nom altéré
de Bagdad, ville où se fabriquait ce genre d'étoffe.
BALE, voy. BALLE 4.
BÂLE (bà-1'), s. f. Terme de botanique. Voy. BALLE 4.
BALKINE (ba-lè-n'), s. f. \\ 1° Mammifère de-
l'ordre des cétacés, et le plus grand de tous les ani-
maux. Dame baleine était trop grosse, LA FONT. Fab.
I, 7. || 2° Fanons ou barbes de la baleine. Les ba-
leines d'un parapluie. Quand ton sein, ô Madeleine,
Sort;du corset de baleine, Libre enfin du velours
uoir.... v. HUGO, Bail. o. Les femmes ignoraient l'u-
sage de ces corps de baleine, J. J. ROUSS. Ém. v.
I| 3° Blanc de baleine, matière grasse, concrète,
que l'on retire du tissu cellulaire interposé entre les
membranes du cerveau de certaines espèces de ca-
chalots, et non de la baleine, qui ne fournit pas
cette substance. || 4° En astronomie, la Baleine, con-
stellation de l'hémisphère austral. || 5° Fig. En ter-
mes de mer, lame qui passe accidentellement par-
dessus le bord. Aspersion d'un seau d'eau jeté sur
un matelot qui s'endort.
— HIST. xi* s. De la baleine qui en son corps
l'aveit, Ch. de Roi. ccxxiv. || XII" s. Aussi com en
la mer est puissanz la baulaine, Sur touz autres pois-
sons est dame et chastelaine.... Sax. xxx. || xme s.
La balaine dit qu' ele ira Et durement li aidera, Li
et sa gent, envers charnage, Failli, édit. BARBAZAN,
IV, 80. Que l'en ne puisse brochier gantelés de
baleine, fors sur teiles sueues [cousues], et qu'il se-
ront de bone balene, Liv. des met. 37(. De tous au-
tres poissons est gas [plaisanterie] vers la grandour
de la baleine, que Dieux mist en mer, Psautier,
f" <25. || xive s. A ce grant mur miner tellement [il]
se: formene, Un tel trou i a fait par puissance haul-
taine, .Qu'on y eûst bouté le chief d'une balaine,
Guescl. 20340. || xvi" s. Une drachme de nature de
baleine (sperma celî), PARE, X, 2. Amonition comme
molue, merlus, saulmons, balaines, anchois, ID.
m, 704. Quand la baleine est saoule, elle brame,et
crie si iprt qu'on la peut ouyr d'une lieuë françoise,
m. Slonstr. app. 4, ■ ■
— ÉTYM. Balama; grec, çocXaiva, cpâXv, allem.
Wall; isl. suéd. et dan. hval; angl. lohale.
BALEINÉ, ÉE (ba-lè-né, née), adj. Garni de ba-
leines. Col baleiné.
BALEINEAU [ba-lè-nô], s. m. Le petit de la ba-
leine. Les baleineaux et leurs mères.
— ÉTYM. Baleine.
BALEINIER (ba-lè-nié), s. m. || 1° Navire équipé
pour la pêche de la baleine. Un baleinier. || Adjec-
tivement. Un navire baleinier. || 2° Celui qui. fait la
pêche de la baleine. || Celui qui vend des fanons de
baleine.
— HIST. xve s. Feroit le duc de Bretagne venir et
amener par la rivière de Loire barges et balenniers
à planté, FROISS. II, n, 73. Et leuravoit-on dit [aux
Anglois] par une nef balengniere qui s'estoit emblée
en Normandie que le siège des François estoit de-
vant Evreux, ID. II, n, 28.
— ÉTYM. Baleine.
f BALEINIÈRE (ba-lè-niê-r'), s. f. Terme de ma-
rine. Embarcation longue, étroite et légère pour la
pêche de la baleine. || Canot de la même forme. ■
— ÉTYM. Baleinier.
BALENAS (ba-le-nâ), s. m. Le membre génital de
la baleine mâle.
— ÉTYM. Baleine.
BALEVRE (ba-lè-vr'), s. f. || i° L'ensemble des
lèvres, avec un sens de dénigrement et de mé-
pris. || 2" Terme d'architecture. L'excédant d'une
pierre sur une autre, près d'un joint: || Eclat produit
dans la pierre, près du joint, par une trop grande
pression. || 3" Dans la fonderie, inégalités à la sur-
face d'une pièce fondue. || Dans la serrurerie, le fer
qui à l'extrémité d'un barreau, excède la traverse
dans laquelle ce barreau est assemblé.
— REM. L'Académie définit ce mot lèvre infé-
rieure. C'est une erreur de sens, produite par une
fausse étymologie.
— HIST. xine s. Si a son balevre retret, Les eulz
clôt et la langue tret, Ren. 3955.. Je oy dire que il
en fist cuire [brûler] le nez et la balevre à un bour-
geois de Paris, JOINV. 293. Les cheveus ot tout he-
riciés, Les yex crues [creux] en parfond gliciés, Vis
pale et balievres sechies, la Rose, -10202. || xive> s.
Nous voulons qu'on lui fende [au blasphémateur] la
lèvre de dessus d'un fer chaud et que les dens lui
apparoissent ; à la tierce fois, la lèvre de dessous ;
et à la quarte toute la baslevre, DU CANGE, banlauca.
Les fist mener jusque vers le gibet, et coper les nés
et bauleffres, ID. ib. Le baulievre dessus, c'est assa-
voir ce qui est entre le nez et le baulievre desous,
ID. ib. Aiez la teste droite et les bolievres tousjours
mouvans en disant oroisons ou prières, Ménagier,
1, 2. Il xve s. Quand ils sentirent ces sagettes qui
leur perçoient bras, testes et baulevres, FROISS. I,
1, 287. Il xvi' s. Aussi se cognoit aucunement l'aage
des chevaux aux balievres crespues de dessus, con-
tant pour autant d'années qu'on y treuve de plis-
sures, O. DE SERRES, 304.
— ÉTYM. Le sens des exemples prouve que bale-
vre signifie l'ensemble des lèvres, et aussi la lèvre
de dessus ou la lèvre de dessous. Aussi dans DU CANGE,
donne-t-on pour étymologie ban, comme dans ban-
lieue, signifiant pourtour. Mais en comparant les
mots qui ont le même préfixe, on voit qu'ici il y a
la particuleba, au sens dépréciatif (voy.BA....), et
lèvre.
BÂLI (bâ-li), s. m. Voy. PÂLI.
t BALICORNE (ba-li-kor-n') ou BALISCORNE
(ba-li-skor-n'), 4. f. Pièce de fer d'un soufflet de
forge.
t BALINE (ba-li-n'), s. f. Grosse étoffe de laine
pour l'emballage.
BALISAGE (ba-li-za-j'), s. m. L'ensemble des ba-
lises placées.
— ÉTYM. Bas-lat. balisagium (voy. BALISER).
t. BALISE (ba-li-z'),ï. f. || i° Terme de marine.
Perche surmontée de quelque objet, ordinairement
d'un petit baril, et servant d'indice à la navigation.
|| 2° Espace laissé libre le long des rivières pour le
halage des bateaux. On dit plus souvent chemin de
halage. || 3e Marque que les calfats laissent dans leur
travail pour indiquer ce qu'ils ont fait. || 4" Terme
de pêche. Bouée servant à indiquer l'endroit où est
établi un filet au fond de l'eau. i
— HIST. xne s. E entre ces murs furent larges
places cume de balie, et li pavimenz fud richement
de marbre aturnez, Rois, 25t. || xve s. Le maistre
est tenu à pourvoir sa forme, lui et ses compagnons,
et lui mettre balis, qu'ils apiergent [apparaissent] à
plein, DU CANGE, balisagium.
— ÉTYM. Espagn. valisa; portug. halùa. Che-
vallet le tire de l'anglo-saxon balye, baquet, à
cause du petit baril que l'on met d'ordinaire à la
balise. Il n'est pas tout à fait sûr que, dans le
premier exemple de l'historique, balic se rap-
porte à notre mot; pourtant balise signifie aussi
l'espace laissé pour le chemin de halage, et, dans
l'exemple, il s'agit en effet d'un espace laissé va-
cant. Il paraît, par l'autre exemple, qu'on a dit
aussi balis. Ces textes sont des renseignements,
mais ils ne décident pas l'étymologie.
2. BALISE (ba-li-z'), s. f. Fruit du balisier.
BALISÉ,ÉE(ba-li-zé, zée), part, passé. Rivière
balisée.
t BALISEMENT (ba-li-ze-man), s. m. L'action de
mettre des balises.
— ÉTYM. Baliser.
BALISER (ba-li-zé), «. o. Indiquer par des bali-
ses lès hauts fonds et les passes. || Terme d'eaux et
forêts. Débarrasser le cours d'une rivière pour en
faciliter la navigation.
— HIST. xv" s. Le maistre est tenu à pourvoir
que la forme soit bien balingée, que les marchans
n'y ayent doumaige, DU CANGE, balisagium. || xvies.
Ayant faict balizer la rivière en quatre endroits
pour la guayer d'une rive à l'autre, CARL. VU, 7.
— ÉTYM.Balise i.
BALISEUR (ba-li-zeur), s. m. || i" Celui qui veille
à l'entretien du chemin de halage. || 2° Employé
préposé au balisage des ports.
— ÉTYM. Baliser.
BALISIER (ba-li-zié), s. m. Plante originaire des
Indes (aruudo indica, £.). Les balisiers sont de
grandes et belles plantes vivaces, que l'on cultive
dans nos serres a cause de leurs feuillages et de
leurs fleurs.
— ÉTYM. Caraïbe balliri, p. R. BRETON, Dict. fr. car.
BALISTE (ba-li-sf)- s. f. || Ie Dans l'art militaire
des anciens, machine qui servait à lancer des traits,
des javelots, des pierres, etc. || 2° En histoire natu-
relle, genre de pojssons remarquables par la viva-
cité de leurs couleurs, par leur extrême agilité et
par l'espèce de cuirasse à compartiments dont leur
corps est revêtu.
— ÉTYM. Balisla ou ballisla, de pâXXeiv, lan-
cer.
BALISTIQUE (ba-li-sti-k'), s. f. Science qui traite
du jet des projectiles.
— ÉTYM. Baliste.
BALIVAGE (ba-li-va-j'), s. m. Choix et marque
des baliveaux qui doivent être conservés dans les
coupes des forêts.
— ÉTYM. Baliveau.
BALIVEAU (ba-li-vô), s. m. || 1" Tout arbre ré-
servé lors de la coupe d'un bois et destiné à deve-
nir arbre de haute futaie. D'après l'époque de leur
réserve ou balivage, les baliveaux sont dits : de
l'âge, modernes ou anciens, selon qu'ils ont été ré-
servés une première, une deuxième, une troisième
fois, etc. Les baliveaux que l'ordonnance oblige de
laisser dans les bois, BUFF. Exp. sur les végétaux,
2e mém. Les arbres qui poussent vigoureusement en
bois produisent rarement beaucoup de fruit ; les ba-
liveaux se chargent d'une grande quantité de glands
etannoncent parla leur faiblesse, iD.ib. Les baliveaux
font plus de tort à l'accroissement des taillis, plus de
perte au propriétaire, qu'ils ne donnent de bénéfice,
ID. ib. || Adjectivement. On coupa et enleva, dans
ma forêt de Larçai, quatre gros chênes baliveaux de
quatre-vingts ans, p. L. COUR, i, ai. || 2° Terme
de jardinage. Jeune arbre non taillé, et qui file
droit avec toutes ses branches. || 3° Terme de ma-
çonnerie. Grande perche pour faire des échafau-
dages.
— HIST. xnr" s. Item il demora à l'empereor, au
parc de Pifons, cent arpens de bois de huit ans et
les boiviaus qui demeurèrent au parc, DU CANGE,
Villeh. Append. p. 26. || xive s. Baivariis, gallice
dictis les baiviaus, ID. baivarius. Faire retenue de
bavieaulx ou d'estallons pour repoupler la forest,
Ordonn. des Rois, t. vu, p. 774.
— ÉTYM. Bas-lat. baivarius , bayvellus. Prenant
en considérationla forme française baliveau, le bas-
latin ballivus, bailli, l'emploi de bajuluspour pieu,
échalas, on est porté à penser (mais ce n'est qu'une
conjecture) que baliveau dérive de bajulus, ce qui
porte ou soutient, par l'intermédiaire d'une forme
telle que, par exemple, bajulivellus (voy. BAILE et
BAILLI) .
BALIVERNE (ba-li-vèr-n'), s.'f. Propos frivole,
chose puérile. Je n'entends rien à ces balivernes,
MOL. les Préc. 6. Dès que Mme d'Argental sera en
pleine convalescence, et qu'elle pourra s'amuser de
balivernes, VOLT. Leti. âïArgental, ts août, 4767.
— HIST. xve s. Hél quel bailleur de baliverne!
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