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BAD
BAD
BAF
t BÂDAMIER (ba-da-mié), s. m. Arbre de Mala-
bar (terminalia catalpa, L.) qui donne des amandes
émulsives très-agréables à manger et fournissant
par l'expression une huile douce analogue à celle
de l'olive.
— ÉTYM. On dit que ce mot est une corruption
de bois de damier.
BADAUD, AUDE (ba-dô, dô-d'; le d ne se lie
pas : le badaud est.... dites : le ba-dô est.... J's se
lie au pluriel : les badauds à l'entour, dites : les
ba-dô-z à l'entour), s. m. et f. || Qui s'arrête à
considérer tout ce qui lui semble nouveau. Les
badauds de Paris, locution qui vient de ce que, à
Paris comme dans les grandes villes, une foule s'a-
masse rapidement autour de quoi que ce soit. Tu
seras des badauds en passant adoré, RÉGNIER, Sat.
xvi. L'espoir qui le domine, C'est, chez son vieux
portier, De parler de la Chine Aux badauds du
quartier, BÉRANG. Jean de Paris. Et la vieille ba-
daude, au fond de son quartier, Dans ses voisins
badauds voit l'univers entier, VOLT. Vanité. Un
troisième, moine et seigneur, dont les paysans sont
mainmortables, attendait un arrêt du conseil qui le
mit en possession de tout le bien d'un badaud de
Paris qui, ayant par inadvertance demeuré un an
et un jour dans une maison sujette à cette servi-
tude, y était mort au bout de l'année, m. l'Homme
aux quarante écus, aud. du contr. gén. Paris est
un grand lieupleinde marchands mêlés....Et, parmi
tant d'esprits plus polis et meilleurs, 11 y croît des
badauds autant et plus qu'ailleurs, CORN. Menteur,
I, i. Le tout glacé, verni, blanchi, doré, Et des
badauds à coup sûr admiré, VOLT. Temple du
goût.
— SYN. BADAUD, BENÊT, NIGAUD, NIAIS. L'étymo-
logie, du moins pour les trois premiers, montre les
nuances. Le badaud est celui qui baye aux corneil-
les, qui s'arrête à toute chose, comme s'il n'avait
jamais rien vu; le niais, comme le jeune oiseau qui
sort pour la première fois de son nid, est sans ex-
périence, et, en quoi que ce soit, il ne sait com-
ment s'y prendre; le benêt est une créature bénite,
simple, et qui fait ou croit tout ce qu'on veut. Le
nigaud est celui qui s'attrape à toute chose, et
qu'aussi par toute chose on attrape.
— HIST. xvic s. Car j'entends que plusieurs ba-
daux S'en vont disant : ce n'est qu'ivrognerie Que
les vaux-de-vire nouveaux, JEAN LE HOUX, II. Repu-
tez grands badaux, et caillettes, sots en latin et
enfrançois, de l'avoir enduré, Sat. Mén. p. 83. Le
fort de Gournay, qu'on appelle maintenant bride-
badaut; tb.'p. 4 65. Et ainsi le pauvre badautde vil-
lage s'en alla quitte.... PARÉ, XV, 28.
— ÉTYM. Berry, bader, bavarder; wallon, bada,
femme étourdie, évaporée; provenç. badau, niai-
serie, badoc, badin, badaul, baducl, niais. Ce
mot, qui paraît n'être entré dans le français que
tard, vient du provençal; le provençal se rattache à
un mot bas-latin, badare ou batare, qui signifie
bâiller. Aller plus loin est difficile. Il y a dans le
celtique : cornwall. badxis, lunatique; bas-breton,
bad, stupeur, étourdissement ; gaél. baodli, baoth,
bdth, stupide, vain; mais ces mots ne répondent
pas à la signification primitive de badare, qui si-
gnifie bailler.
f BADAUDAGE (ba-dô-da-j'), s. m. Action de ba-
dauder.
—HIST. xvie s. Ilestoit bourgeois de Paris, Et de
fait par un long usage II retenoit du badaudage,
Sat. Mên. p. 247.
— ÉTYM. Badauder.
BADAUDER (ba-dô-dé), v. n. Faire le badaud. Il
se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Badaud.
BÀDATJDERIE (ba-dô-de-rie), s. f. Entretiens et
actions de badauder. Nous allâmes au Palais-Royal
oùlabadauderie des courtisans m'étonna plus que
celle des bourgeois, RETZ, m, 60.
—T ÉTYM. Badauder.
•f BADE (bâ-d'), s. f. Terme de charpenterie. Ou-
verture du compas qui mesure les jours entre une
pièce de bois et la place où elle doit être mise.
— ÉTYM. Radical bad, qui est dans le bas-latin
badare, être ouvert (voy. BÉANT).
f BADELAIRE (ba-de-lê-r'), s. m. Terme de bla-
son signifiant une épée courte, large et recourbée.
— HIST. xii* s. Cavelier tira un grand panait ou
sadelaire, DU CANGE, badelare. Et lors il sacha un
bazeiaire et en fery si grand cop....iD. ib. || xv" s.
Si les convint couper plançons de bois à leurs espées
et leurs badelaires pour leurs chevaux lier, FROISS.
I, i, 38. Le connestable contre les coups se cou-
vroit de son bras et croisoit de son badelaire en soi
défendant vaillamment, ID. III, IV, 28. Un petit
coustel portatif, apelé baudelaire, DU CANGE, ba-
delare. || xvr» s. Affiloient cimeterres, brancs d'a-
cier, badelaires, RAB. Prol. du livre ni.
— ÉTYM. Bas-lat. badelare, badarellus.
BADERNE (ba-dèr-n'), s. f. Terme de marine.
|| Tresse plus ou moins large, faite de fils de caret
et employée à recouvrir les mâts, les vergues , les
câbles, dans les parties que des frottements pour-
raient détériorer. || Grosse tresse en vieilles cordes
pour empêcher des bestiaux de glisser par l'effet du
roulis. || Fig. Toute chose ou tout individu hors d'é-
tat de servir.
— ÉTYM. Origine inconnue. Espagn. etital.&oder-
na; bas-breton, badem; grec. mod. |i7taôépva.
BADIANE (ba-di-a-n'), s. f. Terme de botanique.
Grand arbre de la Chine et de la Tartarie (illicium
anisalum, L.), qui porte des fruits appelés anis
'étoile.
BADIGEON (ba-di-jon), s. m.\\ 1° Couleur en dé-
trempe dont on peint les murailles. || 2° Pâte qui
sert à remplir les trous et les défauts des figures
sculptées et du bois.
— ÉTYM. Origine inconnue.
BADIGEONNAGE (ba-di-jo-na-j'), s. m. Action de
badigeonner.
BADIGEONNÉ, ÉE (ba-di-jo-né, née), part, passé.
Mur badigeonné.
BADIGEONNER (ba-di-jo-né), v. a. || i" Peindre
une muraille avec du badigeon. Badigeonner une
façade. || 2" Remplir les creux d'un morceau de
sculpture ou de menuiserie avec du badigeon.
— ÉTYM. Badigeon.
BADIGEONNEUR (ba-di-jo-neur), i. m. Celui
dont le métier est de badigeonner.
— ÉTYM. Badigeonner.
t BADILLON (ba-di-llon, Il mouillées), s. .m.
Terme de marine. Petite brochette que l'on cloue
de distance en distance sur le gabarit d'un bâtiment
en construction, pour indiquer la largeur des
pièces de bois.
BADIN, INE (ba-din,'di-n'), adj. j| 1° Qui se platt
aux choses légères. Un homme badin. Riez, Zélie,
soyez badine et folâtre à votre ordinaire, LA BRBY. t'A.
Ce n'est que pourtoi seul qu'elle est fière et chagrine;
Aux autres elle est douce, agréable, badine, BOIL.
Sat, x. || Substantivement. Horsde mode aujourd'hui
chez nos plus froids badins, BOIL. Sot. xii. || 2° En
parlant des choses. Un air badin. Esprit badin. Lettre
badine. L'âme du singe fit tant de tours plaisants
et badins, que l'inflexible roi des enfers ne put s'em-
pêcher de rire, FÊN. t. xrx, 64. Ô Dieu! où serait
ici votre sagesse de n'avoir montré des hommes à la
terre que pour faire des essais badins de votre puis-
sance? MASS. Cor. Avenir. Le ton de la conversation y
est [à Paris] savant sans pédanterie, gai sans tumulte,
poli sans affectation, galant sans fadeur, badin sans
équivoque, J. J. ROUSS. Hél. n, a. ||Poëme badin,
poème qui raconte, en un style léger, des aventures
badines, comme le Vert-Verlde Gresset. || En termes
de graveur, pointe badine, main adroite et légère à
tracer les traits. || 3" Adj. Fou, peu raisonnable. En
ce sens il est peu usité présentement. Moi, jaloux !
Dieu m'en garde, et d'être assez badin Pour m'aller
amaigrir avec un tel chagrin, MOL. te Dép. i, 2.
|| Substantivement. Sus, badin, levez-vous; si vous
tombiez dedans.... RÉGNIER, Sat. xiv.
— SYN. BADIN, ENJOUÉ, FOLÂTRE. Badin, quand
on laisse de côté le sens ancien, qui le rapproche de
badaud, signifie celui qui, se plaisant aux choses
légères, y met ou de l'esprit ou de la grâce. L'en-
joué met de la gaieté aux choses qu'il dit. Le folâtre
se livre à de petites folies qui ont leur charme, si
la circonstance s'y prêle, mais qui dépassent et le
badinage et l'enjouement.
— HIST. xvie s. On voit ez comédies italiennes
tousjours un pédante pour badin [plastron], MONT.
I, -138. Quand je tunse avecques mon valet, quand
je l'appelle un badin, un veau.... ID. I, 270. J'ay
veu aussi les badins excellents, vestus simple-
ment, m. n, 4 04. Pour rire un ris acheté à p-ix
d'argent, qu'ils payent à des baladins et à des
badins et joueurs de farces, AMYOT, Tranquill.
d'âme, 40. Au reste ils sont si sots et si badins
qu'ils craignent Les charmeurs dont les points et la
voix les contraignent 5. leur faire service.... RONS.
878.
— ÉTYM. Le même radical que badaud.
BADINAGE (ba-di-na-j'), s. m. || 1° Action de ba-
diner. Un innocent badinage. Le badinage de son
humeur, HAMILT. Gramm. te. C'est une chose bien
sérieuse que de mourir; ce n'est point alors le ba-
dinage qui sied bien, mais la constance, LABRUY. i 6.
Croyez-vous qu'ébloui de vos vaines paroles., J'ignora
qu'en effet tous vos discours frivoles Ne sont qu'un
badinage.... BOIL.'SOÎ. x. Vouloir accorder tout le luxe
et tout le badinage du monde avec la dévotion, cela
n'est pas sans exemple, mais c'est l'aveuglement le
plus déplorable, BOURD. Pensées, t. i, p. 459. Faire
Dieu le sujet d'un badinage affreux, BOIL. Art p. n.
|| 2° Ton badin, manières badines, style badin. Il
y a un badinage agréable dans les écrits de cet au-
teur. Imitez de Marot l'élégant badinage, BOILEAU,
Art p.i. Quand il n'était question que de plaisirs, on
eût dit qu'il n'avait étudié toute sa vie que l'art si
difficile, quoique frivole, des agréments et du ba-
dinage, FONTEN. Argenson. || Locution proverbiale,
mais qui a vieilli : être instruit en badinage/c'est-
à-dire être fait à tout ce qu'on veut, être instruit de
toute l'intrigue, être accoutumé à tout ce qu'on dé-
sire.
— HIST. xvi" s. Je sçay bien que les poures
Egyptiens d'Hérodote sont fort moquez quant à leur
religion, et ne nie pas que ce ne soit à bon droict;
car on y voit de grans badinages, H. EST. Apolog.
pour Hérod. Disc, prélim. vi.
— ÉTYM. Badiner.
BADINANT (ba-di-nan), s. m. || 1° Cheval surnu-
méraire dans un attelage. Six chevaux de carrosse
et un badinant. Il a vieilli. |j 2° Avant laRévolution,
badinant, le neuvième conseiller d'une chambre, au
parlement de Paris.
— ÉTYM. Badiner.
BADINE (ba-di-n'), s. f. Baguette mince, sou-
ple et légère. \\S. f. plur. Sorte de petites pincettes.
— ÉTYM. Badin.
f BADINEMENT (ba-di-ne-man), adv. D'une ma-
nière badine. Pégase s'agenouillait badinement,
quand Voiture le montait, SARRAZIN, Pompe funèbre
de Voiture.
— ÉTYM. Badine, et le suffixe ment.
BADINER (ba-di-né), v. n. || 1° Faire le badin,
plaisanter. Avec ses compagnons tout le jour badi-
ner, Sauter, courir, se promener, LA FONT. Fàb.
vm, <6. Je rapporte ceci pour une leçon qui doit
apprendre à ne jamais badiner avec les armes, ST-
SIM. i, 4 89. Le disciple de Zenon a sans cesse la
lance en arrêt contre la volupté ; celui d'Épicure vit
sous la même tente et badine avec elle, DIDER. Essai
s. Claude, liv. n. Des choses que vous dites en ba-
dinant, SÊV. ut. Il badine sur la belle pièce que
j'ai faite, ID. 562. J'ai eu tort de badiner sur M. d'Ol-
denbourg, m. 435. La maladie de nos jours est de
vouloir badiner de tout, VAUVEN. Sur les anc. et les
mod. Mais du vent qui s'élève un souffle inaperçu
Badine avec ma voile et l'enfle à mon insu, LAMART.
Ép. àDelav. La véritable grandeur s'abandonne quel-
quefois.... elle rit, joue et badine, mais avec dignité,
LA BRUT. 2. || Familièrement. C'est un homme qui ne
badine pas, il est grave, susceptible, sévère. || Fig.
En parlant des ajustements. Cette dentelle badine,
Laissez badiner ce voile. || En termes de manège, ce
cheval badine avec son mors, il joue avec son frein.
|| 2° Avoir le ton badin, le style badin. Cet auteur
badine agréablement dans ses écrits. Ce n'est pas
quelquefois qu'une muse un peu fine Sur un mot en
passant ne joue et ne badine, BOIL. A. poét.n. || 11 se
conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Badin.
BADINERIE (ba-di-ne-rie), s. f. Chose dite ou faite
pour badiner. Si le lecteur est scandalisé de toutes
les badineries qu'il a vues dans ce livre, il fera fort
bien de n'en lire pas davantage, SCARR. Rom. com.
ch. t2. Cette badinerie n'est ni fade, ni usée, SËV.
57-2. || Chose folle ou niaise. Si j'appréhende quelque
chose, c'est que des personnes un peu sérieuses ne
traitent de badineries le procès du chien et les ex-
travagances du juge, RAC. Plaideurs, préface. Les
génies les plus élevés tombent quelquefois dans la
badinerie, BOIL. Longin, ch. 7.
— HIST. xvie s. Ce sera quelqu'un qui fera men-
tion d'une autre personne en bonne part [dans les
épitaphes], ou ce!uy-là est le meilleur amy que j'aye,
et plusieurs autres escripts pleins de telle badine-
rie, AMYOT, De la curiosité, 4 9.
— ÉTYM. Badiner.
f BADOURS (ba-dour), s. m. plur. Tenailles
moyennes.
-T- ÉTYM. Un radical bad, qui se trouve dans le
bas-latin badare, être ouvert (voy. BÉANT).
t BADROUILLE (ba-drou-11, Il mouillées), s. f.
Terme de marine. Pelote formée de vieux cordages
goudronnés, pour chauffer un vieux bâtiment que
l'on veut caréner.
BAFOUÉ, ÉE (ba-fou-é, ée), part, passé. 11 se vit
bafoué, Berné, sifflé, moqué, joué,LA FONT. Fab.x, 8.
BAD
BAD
BAF
t BÂDAMIER (ba-da-mié), s. m. Arbre de Mala-
bar (terminalia catalpa, L.) qui donne des amandes
émulsives très-agréables à manger et fournissant
par l'expression une huile douce analogue à celle
de l'olive.
— ÉTYM. On dit que ce mot est une corruption
de bois de damier.
BADAUD, AUDE (ba-dô, dô-d'; le d ne se lie
pas : le badaud est.... dites : le ba-dô est.... J's se
lie au pluriel : les badauds à l'entour, dites : les
ba-dô-z à l'entour), s. m. et f. || Qui s'arrête à
considérer tout ce qui lui semble nouveau. Les
badauds de Paris, locution qui vient de ce que, à
Paris comme dans les grandes villes, une foule s'a-
masse rapidement autour de quoi que ce soit. Tu
seras des badauds en passant adoré, RÉGNIER, Sat.
xvi. L'espoir qui le domine, C'est, chez son vieux
portier, De parler de la Chine Aux badauds du
quartier, BÉRANG. Jean de Paris. Et la vieille ba-
daude, au fond de son quartier, Dans ses voisins
badauds voit l'univers entier, VOLT. Vanité. Un
troisième, moine et seigneur, dont les paysans sont
mainmortables, attendait un arrêt du conseil qui le
mit en possession de tout le bien d'un badaud de
Paris qui, ayant par inadvertance demeuré un an
et un jour dans une maison sujette à cette servi-
tude, y était mort au bout de l'année, m. l'Homme
aux quarante écus, aud. du contr. gén. Paris est
un grand lieupleinde marchands mêlés....Et, parmi
tant d'esprits plus polis et meilleurs, 11 y croît des
badauds autant et plus qu'ailleurs, CORN. Menteur,
I, i. Le tout glacé, verni, blanchi, doré, Et des
badauds à coup sûr admiré, VOLT. Temple du
goût.
— SYN. BADAUD, BENÊT, NIGAUD, NIAIS. L'étymo-
logie, du moins pour les trois premiers, montre les
nuances. Le badaud est celui qui baye aux corneil-
les, qui s'arrête à toute chose, comme s'il n'avait
jamais rien vu; le niais, comme le jeune oiseau qui
sort pour la première fois de son nid, est sans ex-
périence, et, en quoi que ce soit, il ne sait com-
ment s'y prendre; le benêt est une créature bénite,
simple, et qui fait ou croit tout ce qu'on veut. Le
nigaud est celui qui s'attrape à toute chose, et
qu'aussi par toute chose on attrape.
— HIST. xvic s. Car j'entends que plusieurs ba-
daux S'en vont disant : ce n'est qu'ivrognerie Que
les vaux-de-vire nouveaux, JEAN LE HOUX, II. Repu-
tez grands badaux, et caillettes, sots en latin et
enfrançois, de l'avoir enduré, Sat. Mén. p. 83. Le
fort de Gournay, qu'on appelle maintenant bride-
badaut; tb.'p. 4 65. Et ainsi le pauvre badautde vil-
lage s'en alla quitte.... PARÉ, XV, 28.
— ÉTYM. Berry, bader, bavarder; wallon, bada,
femme étourdie, évaporée; provenç. badau, niai-
serie, badoc, badin, badaul, baducl, niais. Ce
mot, qui paraît n'être entré dans le français que
tard, vient du provençal; le provençal se rattache à
un mot bas-latin, badare ou batare, qui signifie
bâiller. Aller plus loin est difficile. Il y a dans le
celtique : cornwall. badxis, lunatique; bas-breton,
bad, stupeur, étourdissement ; gaél. baodli, baoth,
bdth, stupide, vain; mais ces mots ne répondent
pas à la signification primitive de badare, qui si-
gnifie bailler.
f BADAUDAGE (ba-dô-da-j'), s. m. Action de ba-
dauder.
—HIST. xvie s. Ilestoit bourgeois de Paris, Et de
fait par un long usage II retenoit du badaudage,
Sat. Mên. p. 247.
— ÉTYM. Badauder.
BADAUDER (ba-dô-dé), v. n. Faire le badaud. Il
se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Badaud.
BÀDATJDERIE (ba-dô-de-rie), s. f. Entretiens et
actions de badauder. Nous allâmes au Palais-Royal
oùlabadauderie des courtisans m'étonna plus que
celle des bourgeois, RETZ, m, 60.
—T ÉTYM. Badauder.
•f BADE (bâ-d'), s. f. Terme de charpenterie. Ou-
verture du compas qui mesure les jours entre une
pièce de bois et la place où elle doit être mise.
— ÉTYM. Radical bad, qui est dans le bas-latin
badare, être ouvert (voy. BÉANT).
f BADELAIRE (ba-de-lê-r'), s. m. Terme de bla-
son signifiant une épée courte, large et recourbée.
— HIST. xii* s. Cavelier tira un grand panait ou
sadelaire, DU CANGE, badelare. Et lors il sacha un
bazeiaire et en fery si grand cop....iD. ib. || xv" s.
Si les convint couper plançons de bois à leurs espées
et leurs badelaires pour leurs chevaux lier, FROISS.
I, i, 38. Le connestable contre les coups se cou-
vroit de son bras et croisoit de son badelaire en soi
défendant vaillamment, ID. III, IV, 28. Un petit
coustel portatif, apelé baudelaire, DU CANGE, ba-
delare. || xvr» s. Affiloient cimeterres, brancs d'a-
cier, badelaires, RAB. Prol. du livre ni.
— ÉTYM. Bas-lat. badelare, badarellus.
BADERNE (ba-dèr-n'), s. f. Terme de marine.
|| Tresse plus ou moins large, faite de fils de caret
et employée à recouvrir les mâts, les vergues , les
câbles, dans les parties que des frottements pour-
raient détériorer. || Grosse tresse en vieilles cordes
pour empêcher des bestiaux de glisser par l'effet du
roulis. || Fig. Toute chose ou tout individu hors d'é-
tat de servir.
— ÉTYM. Origine inconnue. Espagn. etital.&oder-
na; bas-breton, badem; grec. mod. |i7taôépva.
BADIANE (ba-di-a-n'), s. f. Terme de botanique.
Grand arbre de la Chine et de la Tartarie (illicium
anisalum, L.), qui porte des fruits appelés anis
'étoile.
BADIGEON (ba-di-jon), s. m.\\ 1° Couleur en dé-
trempe dont on peint les murailles. || 2° Pâte qui
sert à remplir les trous et les défauts des figures
sculptées et du bois.
— ÉTYM. Origine inconnue.
BADIGEONNAGE (ba-di-jo-na-j'), s. m. Action de
badigeonner.
BADIGEONNÉ, ÉE (ba-di-jo-né, née), part, passé.
Mur badigeonné.
BADIGEONNER (ba-di-jo-né), v. a. || i" Peindre
une muraille avec du badigeon. Badigeonner une
façade. || 2" Remplir les creux d'un morceau de
sculpture ou de menuiserie avec du badigeon.
— ÉTYM. Badigeon.
BADIGEONNEUR (ba-di-jo-neur), i. m. Celui
dont le métier est de badigeonner.
— ÉTYM. Badigeonner.
t BADILLON (ba-di-llon, Il mouillées), s. .m.
Terme de marine. Petite brochette que l'on cloue
de distance en distance sur le gabarit d'un bâtiment
en construction, pour indiquer la largeur des
pièces de bois.
BADIN, INE (ba-din,'di-n'), adj. j| 1° Qui se platt
aux choses légères. Un homme badin. Riez, Zélie,
soyez badine et folâtre à votre ordinaire, LA BRBY. t'A.
Ce n'est que pourtoi seul qu'elle est fière et chagrine;
Aux autres elle est douce, agréable, badine, BOIL.
Sat, x. || Substantivement. Horsde mode aujourd'hui
chez nos plus froids badins, BOIL. Sot. xii. || 2° En
parlant des choses. Un air badin. Esprit badin. Lettre
badine. L'âme du singe fit tant de tours plaisants
et badins, que l'inflexible roi des enfers ne put s'em-
pêcher de rire, FÊN. t. xrx, 64. Ô Dieu! où serait
ici votre sagesse de n'avoir montré des hommes à la
terre que pour faire des essais badins de votre puis-
sance? MASS. Cor. Avenir. Le ton de la conversation y
est [à Paris] savant sans pédanterie, gai sans tumulte,
poli sans affectation, galant sans fadeur, badin sans
équivoque, J. J. ROUSS. Hél. n, a. ||Poëme badin,
poème qui raconte, en un style léger, des aventures
badines, comme le Vert-Verlde Gresset. || En termes
de graveur, pointe badine, main adroite et légère à
tracer les traits. || 3" Adj. Fou, peu raisonnable. En
ce sens il est peu usité présentement. Moi, jaloux !
Dieu m'en garde, et d'être assez badin Pour m'aller
amaigrir avec un tel chagrin, MOL. te Dép. i, 2.
|| Substantivement. Sus, badin, levez-vous; si vous
tombiez dedans.... RÉGNIER, Sat. xiv.
— SYN. BADIN, ENJOUÉ, FOLÂTRE. Badin, quand
on laisse de côté le sens ancien, qui le rapproche de
badaud, signifie celui qui, se plaisant aux choses
légères, y met ou de l'esprit ou de la grâce. L'en-
joué met de la gaieté aux choses qu'il dit. Le folâtre
se livre à de petites folies qui ont leur charme, si
la circonstance s'y prêle, mais qui dépassent et le
badinage et l'enjouement.
— HIST. xvie s. On voit ez comédies italiennes
tousjours un pédante pour badin [plastron], MONT.
I, -138. Quand je tunse avecques mon valet, quand
je l'appelle un badin, un veau.... ID. I, 270. J'ay
veu aussi les badins excellents, vestus simple-
ment, m. n, 4 04. Pour rire un ris acheté à p-ix
d'argent, qu'ils payent à des baladins et à des
badins et joueurs de farces, AMYOT, Tranquill.
d'âme, 40. Au reste ils sont si sots et si badins
qu'ils craignent Les charmeurs dont les points et la
voix les contraignent 5. leur faire service.... RONS.
878.
— ÉTYM. Le même radical que badaud.
BADINAGE (ba-di-na-j'), s. m. || 1° Action de ba-
diner. Un innocent badinage. Le badinage de son
humeur, HAMILT. Gramm. te. C'est une chose bien
sérieuse que de mourir; ce n'est point alors le ba-
dinage qui sied bien, mais la constance, LABRUY. i 6.
Croyez-vous qu'ébloui de vos vaines paroles., J'ignora
qu'en effet tous vos discours frivoles Ne sont qu'un
badinage.... BOIL.'SOÎ. x. Vouloir accorder tout le luxe
et tout le badinage du monde avec la dévotion, cela
n'est pas sans exemple, mais c'est l'aveuglement le
plus déplorable, BOURD. Pensées, t. i, p. 459. Faire
Dieu le sujet d'un badinage affreux, BOIL. Art p. n.
|| 2° Ton badin, manières badines, style badin. Il
y a un badinage agréable dans les écrits de cet au-
teur. Imitez de Marot l'élégant badinage, BOILEAU,
Art p.i. Quand il n'était question que de plaisirs, on
eût dit qu'il n'avait étudié toute sa vie que l'art si
difficile, quoique frivole, des agréments et du ba-
dinage, FONTEN. Argenson. || Locution proverbiale,
mais qui a vieilli : être instruit en badinage/c'est-
à-dire être fait à tout ce qu'on veut, être instruit de
toute l'intrigue, être accoutumé à tout ce qu'on dé-
sire.
— HIST. xvi" s. Je sçay bien que les poures
Egyptiens d'Hérodote sont fort moquez quant à leur
religion, et ne nie pas que ce ne soit à bon droict;
car on y voit de grans badinages, H. EST. Apolog.
pour Hérod. Disc, prélim. vi.
— ÉTYM. Badiner.
BADINANT (ba-di-nan), s. m. || 1° Cheval surnu-
méraire dans un attelage. Six chevaux de carrosse
et un badinant. Il a vieilli. |j 2° Avant laRévolution,
badinant, le neuvième conseiller d'une chambre, au
parlement de Paris.
— ÉTYM. Badiner.
BADINE (ba-di-n'), s. f. Baguette mince, sou-
ple et légère. \\S. f. plur. Sorte de petites pincettes.
— ÉTYM. Badin.
f BADINEMENT (ba-di-ne-man), adv. D'une ma-
nière badine. Pégase s'agenouillait badinement,
quand Voiture le montait, SARRAZIN, Pompe funèbre
de Voiture.
— ÉTYM. Badine, et le suffixe ment.
BADINER (ba-di-né), v. n. || 1° Faire le badin,
plaisanter. Avec ses compagnons tout le jour badi-
ner, Sauter, courir, se promener, LA FONT. Fàb.
vm, <6. Je rapporte ceci pour une leçon qui doit
apprendre à ne jamais badiner avec les armes, ST-
SIM. i, 4 89. Le disciple de Zenon a sans cesse la
lance en arrêt contre la volupté ; celui d'Épicure vit
sous la même tente et badine avec elle, DIDER. Essai
s. Claude, liv. n. Des choses que vous dites en ba-
dinant, SÊV. ut. Il badine sur la belle pièce que
j'ai faite, ID. 562. J'ai eu tort de badiner sur M. d'Ol-
denbourg, m. 435. La maladie de nos jours est de
vouloir badiner de tout, VAUVEN. Sur les anc. et les
mod. Mais du vent qui s'élève un souffle inaperçu
Badine avec ma voile et l'enfle à mon insu, LAMART.
Ép. àDelav. La véritable grandeur s'abandonne quel-
quefois.... elle rit, joue et badine, mais avec dignité,
LA BRUT. 2. || Familièrement. C'est un homme qui ne
badine pas, il est grave, susceptible, sévère. || Fig.
En parlant des ajustements. Cette dentelle badine,
Laissez badiner ce voile. || En termes de manège, ce
cheval badine avec son mors, il joue avec son frein.
|| 2° Avoir le ton badin, le style badin. Cet auteur
badine agréablement dans ses écrits. Ce n'est pas
quelquefois qu'une muse un peu fine Sur un mot en
passant ne joue et ne badine, BOIL. A. poét.n. || 11 se
conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Badin.
BADINERIE (ba-di-ne-rie), s. f. Chose dite ou faite
pour badiner. Si le lecteur est scandalisé de toutes
les badineries qu'il a vues dans ce livre, il fera fort
bien de n'en lire pas davantage, SCARR. Rom. com.
ch. t2. Cette badinerie n'est ni fade, ni usée, SËV.
57-2. || Chose folle ou niaise. Si j'appréhende quelque
chose, c'est que des personnes un peu sérieuses ne
traitent de badineries le procès du chien et les ex-
travagances du juge, RAC. Plaideurs, préface. Les
génies les plus élevés tombent quelquefois dans la
badinerie, BOIL. Longin, ch. 7.
— HIST. xvie s. Ce sera quelqu'un qui fera men-
tion d'une autre personne en bonne part [dans les
épitaphes], ou ce!uy-là est le meilleur amy que j'aye,
et plusieurs autres escripts pleins de telle badine-
rie, AMYOT, De la curiosité, 4 9.
— ÉTYM. Badiner.
f BADOURS (ba-dour), s. m. plur. Tenailles
moyennes.
-T- ÉTYM. Un radical bad, qui se trouve dans le
bas-latin badare, être ouvert (voy. BÉANT).
t BADROUILLE (ba-drou-11, Il mouillées), s. f.
Terme de marine. Pelote formée de vieux cordages
goudronnés, pour chauffer un vieux bâtiment que
l'on veut caréner.
BAFOUÉ, ÉE (ba-fou-é, ée), part, passé. 11 se vit
bafoué, Berné, sifflé, moqué, joué,LA FONT. Fab.x, 8.
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