Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
274
BAB
BABILLARD, ABDE (ba-bi-llar, llar-d', II mouil-
lées, et nonba-bi-yar; le d ne se lie pas : un babil-
lard 'ennuyeux, dites: ba-bi-llar ennuyeux; au
pluriel : des ba-bi-llar ennuyeux; cependant plu-
sieurs prononcent Vs : des ba-bi-Ilar-z ennuyeux),
adj. || 1° Qui aime à babiller. Enfant babillard. Les
passions sont un peubabillardes, YOhT.Lettr.Schou-
valof, 11 juin 1764. || 11 se dit des oiseaux par-
leurs. Perroquet babillard; pie babillarde. || Terme
de chasse. Chien babillard, chien qui aboie trop ou
qui aboie après avoir perdu la trace. || 2° Substan-
tivement. C'est un babillard, une babillarde. || Par
extension, personne qui ne sait pas garder un se-
cret. Une faut jamais confier son secret à un ba-
billard. || 3° Dans un moulin, axe agitant l'auget
qui fait descendre le grain de la trémie entre les
meules du moulin.
— SYN. BABILLARD, BAVARD. La différence entre
babillage et bavardage indique la différence entre
babillard et bavard. Lé babillage est facile et futile;
il n'est pas nécessairement ennuyeux et fatigant;
au lieu que le bavardage n'a rien qui le rachète.
De même le babillard n'est point déplaisant de né-
cessité; il ne l'est que par le temps, la circonstance
et l'excès; au lieu que le bavard est nécessairement
déplaisant; étant dépourvu de l'agrément que le ba-
bil a quelquefois chez les enfants, chez les femmes,
et dans les circonstances qui le comportent.
— H1ST. xvie s. Combien avons nous meilleure
raison de détester ces babillars, lesquels se conten-
tent d'avoir l'évangile au bec, le mesprisant en
toute leur vie? CALV. Instit. 537. Ptolomée Lamyros,
c'est à dire plaisanteur et babillard, AMYOT, Cor. 15.
— ÉTYM. Babiller.
BABILLEMENT (ba-bi-lle-man, Il mouillées), s.
m. Action de babiller.
— ÉTYM. Babiller.
BABILLER (ba-bi-llé, Il mouillées, et non ba-bi-
yer), v. n. ||i°Parler beaucoup, facilement, et sur-
tout pour le seul plaisir de parler. C'est véritable-
ment la tour de Babylone; Car chacun y babille, et
tout du long de l'aune, MOL. Tari, i, l. || 2° Dire
du mal. Je sais que l'on babille sur moi. || 3° Se dit
d'un limier qui donne trop de voix.
— HIST. xve s. Sçais^tu qu'il est, ne me babilles
Meshuy de ton bee : et me pay, Patelin. || xvie s.
Tous ceux qui babillent que nous sommes justifiez
par soy.... CALV. Inst. 803. Parce qu'il n'est pas
usité, Ne commun qu'une femme ou fille Sçaiche
tant, ne qu'elle babille Latin, ne gros, ne élégant,
MAHOT, IV, 163.
—ÉTYM. Babil.
fBABILLERIE (ba-bi-lle-rie, Il mouillées), s. f.
Habitude de babiller. Ce sont ordinairement des
amitiés des jeunes gens qui se tiennent aux mousta-
ches, aux cheveux, aux oeillades, aux habits, à la
morgue, à la babillerie, ST FR. DE SALES, p. 513.
BABINE (ba-bi-n') ou BABOUINE (ba-boui-n'),
s. f. || 1° Nom vulgaire des lèvres chez les singes, les
chiens, les ruminants, etc. || 2° Fig. et populaire-
ment. S'en donner par les babines, faire un bon re-
pas, manger son bien. || Se lécher les babines, ma-
nifester le plaisir qu'on a éprouvé en mangeant ou
en buvant quelque chose de bon.
— HIST. xvie s. Les babines estant disjointes bien
demi pied, demeurant ouvertes en cette belle extase,
Moyen de parvenir, p. 268.
— ÉTYM. Voy. BABOUIN; bourguig. bàbaigne.
BABIOLE (ba-bi-o-1'), s. f. || 1° Jouet d'enfants.
|| 2° Fig. et familièrement, chose de peu de valeur,
d'importance. Et cent autres babioles que je sais
quelquefois par coeur, SËV. 346'. On voulait, disait
Alberoni, tromper le roi d'Espagne, et le traiter
comme un enfant, on lui montrait de loin une ba-
biole, ST-SIM. 494, 206. £ès artistes mettent un
prix arbitraire à leurs babioles, J. J. KOUSS. Ém. m.
— HIST. XVIe s. Elle pendit ceste médaille à son
col avec les aultres babioles que femmes et filles y
portent communément, CABLOIX, vin, 26.
— ÉTYM. Ital. babbole. Sans doute d'une racine
bab qui se trouve dans l'italien babbeo, babbano,
imbécile; dans le provençal baban, sot; dans le la-
tin babulus, nigaud; dans l'anglais babe, babby,
enfant; island. babe, enfant, babiliur, jouet; irl.et
kymri, baban, enfant. Faut-il rattacher à ce même
radical le vieux français baubelet, jouet, et l'anglais
baioble, colifichet? D'après de Caillières, babiole se-
rait venu de la cour dans l'usage ordinaire; mais on
le trouve dès le xvi° siècle, où il est arrivé proba-
blement de l'italien.
f BABION (ba-bi-on), s. m. Sorte de petit singe.
— ÊTYM. Un radical bab, qui se trouve dans 6a-
biole.
BAC
fBABIROUSSA (ba-bi-rou-sa) ou BABIRUSSA
(ba-bi-ru-sa), s. m. Mammifère pachyderme, dit
aussi cochon-cerf (sus babirussa, L.).
— ÉTYM. Babi, cochon, et roussa, cerf, dans la
langue malaise.
BÂBORD (bâ-bor;'le d ne se lie jamais : le bâ-
bord .est... dites : le bâ-bor est, et non le bâ-bor-
t est), s. m. Terme de marine. Côté gauche d'un bâ-
timent, quand, placé à la poupe, on regarde la
proue. Il est opposé à tribord. || Par extension, le
marin dit que tout ce qui est à sa gauche est à bâ-
bord. || Fig. et familièrement. Faire,feu de tribord
et de bâbord, faire usage de toutes ses ressources.
— HIST. xvie s. Amure,bâbord, BAB. Pant. iv, 22.
— ÉTYM. Allem. Backbord, de Back, château
d'avant, et Bord, bord (voy. BORD), parce que, dans
les anciennes embarcations du nord, le château d'a-
vant était sur la gauche.
t BÂBORDAIS (bâ-bor-dê), s. m. Terme de ma-
rine. Les hommes de l'équipage sont classés en deux
moitiés, dont l'une, appelée les bâbordais, a ses
hamacs à bâbord, et l'autre, comprenant les tribor-
dais, couche à tribord; chacune de ces moitiés
monte à son tour sur le pont pour faire le quart,
appelé de là quart de bâbord et quart de tribord,
LEGOARANT.
t BABOTTE (ba-bo-tf), s. f. Larve d'insecte qui
dévore la luzerne.
f BABOUCARD (ba-bou-kar), s. m. Nom vulgaire
de plusieurs espèces de martin-pêcheur.
BABOUCHE (ba-bou-ch'), s. f. Pantouffle en cuir
de couleur, sans quartier et sans talon. La pièce où
j'unis hardiment Et la babouche et le bas blanc,
VOLT. Lett. vers, 20. Le Turc partit en traînant ma-
jestueusement ses babouches, CHATEAUB. Itin. 74.
— ÉTYM. Arabe, bdboudj; du persan papoch,
chaussure, de pa, pied (voy. PIED), etpocli, enve-
lopper.
BABOUIN (ba-bouin), s. m. || 1" Nom vulgaire et
spécifique du cynocéphale babouin, sorte de singe.
Il 2° Fig. et familièrement, enfant que l'on com-
pare à un singe, fil] S'avise De le tancer : ah ! le
petit babouin, Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise,
Î.A FONT. Fabl.i, 19. Il On dit, en parlant d'une pe-
tite fille, une petite babouine. 1| 3° S'est dit autre-
fois d'une figure ridicule que les soldats dessinaient
grossièrement sur les murs d'un corps de garde,
pour la faire baiser, par forme de punition, à ceux
qui enfreignaient les lois établies entre eux. || Fig.
Faire baiser le babouin à quelqu'un, le réduire à se
soumettre, malgré qu'il en ait. || 4° Familièrement.
Un babouin, de petits boutons autour des lèvres.
— HIST. xiv° s. Et plusieurs autres bestes, si
comme babuins et singes, 3. DE MAND. dans DU
CANGE, babewynus. Li quens de Flandres Baudoin
Ne semble mie babouin, Ne bec jaune, ne fous
nais, Au départir de son pays, GUIART dans DU
CANGE, baboynus. ||xvie s. On n'emploie pas seule-
ment les personnes à chasser les oiseaux [des che-
nevièresj, mais les choses mortes, qu'on appelle au
païs les babouins, D'AUE.Foerc. m, 15.
— ÉTYM. Bourguig. babouin, enfant au berceau;
espagn. babuino ; ital. babbuino ; de même racine
que bobine, et qui a sans doute pour radical un
mot des patois allemands, bàppe, muffle ; de sorte
que babouin voudrait dire autant que lippu (comp.
BAEOUER).
1. BABOUINE (ba-boui-n'), s. f. Voy. BABOUIN.
f 2. BABOUINE (ba-boui-n'), s. f. Voy. BABINE.
fBABOUVISME (ba-bou-vi-srn'), s. m. Doctrine
des babouvistes.
fBABOUVISTE (ba-bou-vi-sf), s. m. Partisan
de l'égalité absolue entre tous les hommes.
— ÉTYM. Baboeuf, auteur d'une secte socialiste,
et qui périt, en 1796, àla suite d'une conspiration.
f BABYLONE (ba-bi-lo-n'), s. f. Ville très-célè-
bre de l'Asie, située sur l'Euphrate. || Fig. et en
style de chaire, lieu de désordre et de crimes, le
monde, la société.
BAC (bak), s. m. 1° Grand bateau glissant le long
d'un câble qui sert aie faire mouvoir et destiné à passer
les hommes, les animaux, les voitures, etc. d'unhord
d'une rivière à l'autre. Préeomtal avait fait passer
l'Adige à une vingtaine de soldats, au-dessous de
Vicence, près d'Albaredo, où ils étaient, pour ame-
ner un bac de notre côté, ST-SIM. 95, 2. || 2° Tech-
nologie. Cuve en pierre pour recevoir l'eau de pluie.
Il Grand coffre pour piler le sucre au sortir de l'é-
tuve. Il Vase de bois dans lequel le brasseur prépare
les grains et le houblon. || Endroit plein d'eau pour
conserverie poisson. || Bassin en briques pour étein-
dre la chaux. |) ;Baç à eau, baquet pour mettre de
l'eau, dont on fait usage dans les serres. || Bac à
BAC
terre, baquet servant à délayer la terre pour terrer
le sucre.
— HIST. xv° s. Une fois puet on, quoiqu'on die,
Faire une grant Teste en sa vie, Une foisfault passer
ce bac [se marier], E. DESCHAMPS dans STE-PA-
LAYE.
— ÉTYM. Wallon, bâche, bac et bâche, bac,
auge; namurois, bauche, bac, auge, mangeoire;
Berry, boche, bassin, auge; bas-lat. bachiwn, bac-
cus; du bas bret. bak ou bag, bateau; bagea, con-
duire un bateau. Comparez cependant bassin, avec
le radical duquel les patois qui emploient bac pour
auge le confondent.
BACCALAURÉAT (ba-kka-lo-ré-a), s. m. Le pre-
mier grade universitaire, celui qui donne le titre de
bachelier. Se préparer pour le baccalauréat.
— ÉTYM. Singulier barbarisme : évidemment, ce
mot, introduit dans le xvie siècle, a été pris par
ceux qui le dénaturaient, comme formé de bacca,
baie, ou bacchar, gantelée (comme dans la Lusiade
de Camoëns, in, 97 : dobaccharo e do sempre verde
louro), et laurea, laurier. Il est une altération du
bas-latin bachalariatus, désignant un rang de dé-
butant d'abord dans la chevalerie, et puis dans la
hiérarchie religieuse et universitaire (voy. BACHE-
LIER).
f BACCARA (ba-ka-ra), s. m. Jeu de cartes qui
se joue entre un banquier et un certain nombre de
pontes.
BACCHANAL (ba-ka-nal), s. m. Familièrement,
grand bruit, vacarme. || Il n'a point de pluriel.
— HIST. xme s. Durant les quatre samedis fu si
grant baquenal en. la mer devant Damiette, que il
y otbien douze vins vessiaus, que gransque petiz,
briziez etperdus, JOINV. 219.
— ÉTYM. Bacchanal, fête de Bacchus, de bac-
clwri, se livrer aux orgies (voy. BACCHUS).
BACCHANALE (ba-ka-na-f), s. f. || 1° Danse
bruyante et tumultueuse. || Familièrement, débauche
faite avec bruit. || 2° Au plur. Fêtes que les anciens
célébraient en l'honneur de Bacchus. || Au sing. Re-
présentation d'une danse de bacchantes et de saty-
res. La bacchanale du Poussin.
— SYN. BACCHANALE, BACCHANAL. Un bacchanal,
c'est un grand bruit, un grand tapage. Une baccha-
nale ajoute au bruit le sens de fête désordonnée ou
de débauche.
— HIST. xvie s. Quant aux rémunérations' baccha-
nales [bacchiques], les uns et les autres y partici-
pent, et il est difficile d'avoir continué ce train ici
quelque temps, qu'on ne sente desjà les avant-cou-
reurs des maladies, LANOUE, 622.
— ÉTYM. Bacchanalis, de bacchari, se livrer aux
orgies (voy. BACCHUS).
BACCHANTE (ba-kkan-f), s. f. ]\ i° Prêtresse de
Bacchus célébrant les bacchanales. || 2° Fig. C'est
une bacchante, une vraie bacchante, se dit d'une
femme sans modestie et sans retenue. Une mode
qui éloigne les cheveux du visage, bien qu'ils ne
croissent que pour l'accompagner, qui les relève et
les hérisse à la manière des bacchantes.... LA BRUY.
13. Il 3° Joli papillon de France qui vole par sac-
cades.
— ÉTYM. Bacchari, célébrer les orgies (voy BAC-
CHUS).
fBACCfflAQUE (ba-kki-a-k'), àdj. Vers bacchia-
que, sorte de vers grec ou latin composé principa-
lement de bacchius.
fBACCHIUS (ba-kki-us'), s. m. Pied grec ou la-
tin composé d'une brève et de deux longues.
— ÉTYM. Baxyeïoç, relatif à Bacchus, sous-en-
tendu itoûç, pied (voy. BACCHUS).
t BACCHUS (ba-kkus'), s. m, || 1°-Divinité de la
Fable, présidant au vin. |j 2° Fig. Le vin lui-même.
Il les mène à sa table oublier leur querelle Et
Bacchus scelle entre eux une paix éternelle, ST-
LAMBERT, 1 Saisons, Hiver.
— ÉTYM. Bacchus, pâxxo?, du sanscrit balssha,
manger, parce que le feu, dont cette divinité est
un symbole, dévore les sacrifices.. ,
BACCIFÈRE (ba-ksi-fê-r'), adj. Terme de botani-
que. Qui porte des baies.
— ÉTYM. Bacca, baie, et ferre, porter.
f BACCIFORME (ba-ksi-for-m'), adj. Terme de
botanique. Qui a la forme d'une baie.
— ÉTYM. Bacca, baie, et forme.
t BACCIVORE (ba-ksi-vo-r'J, adj. Terme de zoo-
logie. Qui vit principalement de baies,
— ÉTYM. Bacca, baie, ctvorare, manger.
BACHA (ba-cha), s. m. Espèce de préfet chez les
Turcs. Les préteurs et les proconsuls étaient, si
j'ose me servir de ce terme, les bâchas de la répu-
blique, MONTESQ. E;vr. xi, 19 (voy. PACHA)*
BAB
BABILLARD, ABDE (ba-bi-llar, llar-d', II mouil-
lées, et nonba-bi-yar; le d ne se lie pas : un babil-
lard 'ennuyeux, dites: ba-bi-llar ennuyeux; au
pluriel : des ba-bi-llar ennuyeux; cependant plu-
sieurs prononcent Vs : des ba-bi-Ilar-z ennuyeux),
adj. || 1° Qui aime à babiller. Enfant babillard. Les
passions sont un peubabillardes, YOhT.Lettr.Schou-
valof, 11 juin 1764. || 11 se dit des oiseaux par-
leurs. Perroquet babillard; pie babillarde. || Terme
de chasse. Chien babillard, chien qui aboie trop ou
qui aboie après avoir perdu la trace. || 2° Substan-
tivement. C'est un babillard, une babillarde. || Par
extension, personne qui ne sait pas garder un se-
cret. Une faut jamais confier son secret à un ba-
billard. || 3° Dans un moulin, axe agitant l'auget
qui fait descendre le grain de la trémie entre les
meules du moulin.
— SYN. BABILLARD, BAVARD. La différence entre
babillage et bavardage indique la différence entre
babillard et bavard. Lé babillage est facile et futile;
il n'est pas nécessairement ennuyeux et fatigant;
au lieu que le bavardage n'a rien qui le rachète.
De même le babillard n'est point déplaisant de né-
cessité; il ne l'est que par le temps, la circonstance
et l'excès; au lieu que le bavard est nécessairement
déplaisant; étant dépourvu de l'agrément que le ba-
bil a quelquefois chez les enfants, chez les femmes,
et dans les circonstances qui le comportent.
— H1ST. xvie s. Combien avons nous meilleure
raison de détester ces babillars, lesquels se conten-
tent d'avoir l'évangile au bec, le mesprisant en
toute leur vie? CALV. Instit. 537. Ptolomée Lamyros,
c'est à dire plaisanteur et babillard, AMYOT, Cor. 15.
— ÉTYM. Babiller.
BABILLEMENT (ba-bi-lle-man, Il mouillées), s.
m. Action de babiller.
— ÉTYM. Babiller.
BABILLER (ba-bi-llé, Il mouillées, et non ba-bi-
yer), v. n. ||i°Parler beaucoup, facilement, et sur-
tout pour le seul plaisir de parler. C'est véritable-
ment la tour de Babylone; Car chacun y babille, et
tout du long de l'aune, MOL. Tari, i, l. || 2° Dire
du mal. Je sais que l'on babille sur moi. || 3° Se dit
d'un limier qui donne trop de voix.
— HIST. xve s. Sçais^tu qu'il est, ne me babilles
Meshuy de ton bee : et me pay, Patelin. || xvie s.
Tous ceux qui babillent que nous sommes justifiez
par soy.... CALV. Inst. 803. Parce qu'il n'est pas
usité, Ne commun qu'une femme ou fille Sçaiche
tant, ne qu'elle babille Latin, ne gros, ne élégant,
MAHOT, IV, 163.
—ÉTYM. Babil.
fBABILLERIE (ba-bi-lle-rie, Il mouillées), s. f.
Habitude de babiller. Ce sont ordinairement des
amitiés des jeunes gens qui se tiennent aux mousta-
ches, aux cheveux, aux oeillades, aux habits, à la
morgue, à la babillerie, ST FR. DE SALES, p. 513.
BABINE (ba-bi-n') ou BABOUINE (ba-boui-n'),
s. f. || 1° Nom vulgaire des lèvres chez les singes, les
chiens, les ruminants, etc. || 2° Fig. et populaire-
ment. S'en donner par les babines, faire un bon re-
pas, manger son bien. || Se lécher les babines, ma-
nifester le plaisir qu'on a éprouvé en mangeant ou
en buvant quelque chose de bon.
— HIST. xvie s. Les babines estant disjointes bien
demi pied, demeurant ouvertes en cette belle extase,
Moyen de parvenir, p. 268.
— ÉTYM. Voy. BABOUIN; bourguig. bàbaigne.
BABIOLE (ba-bi-o-1'), s. f. || 1° Jouet d'enfants.
|| 2° Fig. et familièrement, chose de peu de valeur,
d'importance. Et cent autres babioles que je sais
quelquefois par coeur, SËV. 346'. On voulait, disait
Alberoni, tromper le roi d'Espagne, et le traiter
comme un enfant, on lui montrait de loin une ba-
biole, ST-SIM. 494, 206. £ès artistes mettent un
prix arbitraire à leurs babioles, J. J. KOUSS. Ém. m.
— HIST. XVIe s. Elle pendit ceste médaille à son
col avec les aultres babioles que femmes et filles y
portent communément, CABLOIX, vin, 26.
— ÉTYM. Ital. babbole. Sans doute d'une racine
bab qui se trouve dans l'italien babbeo, babbano,
imbécile; dans le provençal baban, sot; dans le la-
tin babulus, nigaud; dans l'anglais babe, babby,
enfant; island. babe, enfant, babiliur, jouet; irl.et
kymri, baban, enfant. Faut-il rattacher à ce même
radical le vieux français baubelet, jouet, et l'anglais
baioble, colifichet? D'après de Caillières, babiole se-
rait venu de la cour dans l'usage ordinaire; mais on
le trouve dès le xvi° siècle, où il est arrivé proba-
blement de l'italien.
f BABION (ba-bi-on), s. m. Sorte de petit singe.
— ÊTYM. Un radical bab, qui se trouve dans 6a-
biole.
BAC
fBABIROUSSA (ba-bi-rou-sa) ou BABIRUSSA
(ba-bi-ru-sa), s. m. Mammifère pachyderme, dit
aussi cochon-cerf (sus babirussa, L.).
— ÉTYM. Babi, cochon, et roussa, cerf, dans la
langue malaise.
BÂBORD (bâ-bor;'le d ne se lie jamais : le bâ-
bord .est... dites : le bâ-bor est, et non le bâ-bor-
t est), s. m. Terme de marine. Côté gauche d'un bâ-
timent, quand, placé à la poupe, on regarde la
proue. Il est opposé à tribord. || Par extension, le
marin dit que tout ce qui est à sa gauche est à bâ-
bord. || Fig. et familièrement. Faire,feu de tribord
et de bâbord, faire usage de toutes ses ressources.
— HIST. xvie s. Amure,bâbord, BAB. Pant. iv, 22.
— ÉTYM. Allem. Backbord, de Back, château
d'avant, et Bord, bord (voy. BORD), parce que, dans
les anciennes embarcations du nord, le château d'a-
vant était sur la gauche.
t BÂBORDAIS (bâ-bor-dê), s. m. Terme de ma-
rine. Les hommes de l'équipage sont classés en deux
moitiés, dont l'une, appelée les bâbordais, a ses
hamacs à bâbord, et l'autre, comprenant les tribor-
dais, couche à tribord; chacune de ces moitiés
monte à son tour sur le pont pour faire le quart,
appelé de là quart de bâbord et quart de tribord,
LEGOARANT.
t BABOTTE (ba-bo-tf), s. f. Larve d'insecte qui
dévore la luzerne.
f BABOUCARD (ba-bou-kar), s. m. Nom vulgaire
de plusieurs espèces de martin-pêcheur.
BABOUCHE (ba-bou-ch'), s. f. Pantouffle en cuir
de couleur, sans quartier et sans talon. La pièce où
j'unis hardiment Et la babouche et le bas blanc,
VOLT. Lett. vers, 20. Le Turc partit en traînant ma-
jestueusement ses babouches, CHATEAUB. Itin. 74.
— ÉTYM. Arabe, bdboudj; du persan papoch,
chaussure, de pa, pied (voy. PIED), etpocli, enve-
lopper.
BABOUIN (ba-bouin), s. m. || 1" Nom vulgaire et
spécifique du cynocéphale babouin, sorte de singe.
Il 2° Fig. et familièrement, enfant que l'on com-
pare à un singe, fil] S'avise De le tancer : ah ! le
petit babouin, Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise,
Î.A FONT. Fabl.i, 19. Il On dit, en parlant d'une pe-
tite fille, une petite babouine. 1| 3° S'est dit autre-
fois d'une figure ridicule que les soldats dessinaient
grossièrement sur les murs d'un corps de garde,
pour la faire baiser, par forme de punition, à ceux
qui enfreignaient les lois établies entre eux. || Fig.
Faire baiser le babouin à quelqu'un, le réduire à se
soumettre, malgré qu'il en ait. || 4° Familièrement.
Un babouin, de petits boutons autour des lèvres.
— HIST. xiv° s. Et plusieurs autres bestes, si
comme babuins et singes, 3. DE MAND. dans DU
CANGE, babewynus. Li quens de Flandres Baudoin
Ne semble mie babouin, Ne bec jaune, ne fous
nais, Au départir de son pays, GUIART dans DU
CANGE, baboynus. ||xvie s. On n'emploie pas seule-
ment les personnes à chasser les oiseaux [des che-
nevièresj, mais les choses mortes, qu'on appelle au
païs les babouins, D'AUE.Foerc. m, 15.
— ÉTYM. Bourguig. babouin, enfant au berceau;
espagn. babuino ; ital. babbuino ; de même racine
que bobine, et qui a sans doute pour radical un
mot des patois allemands, bàppe, muffle ; de sorte
que babouin voudrait dire autant que lippu (comp.
BAEOUER).
1. BABOUINE (ba-boui-n'), s. f. Voy. BABOUIN.
f 2. BABOUINE (ba-boui-n'), s. f. Voy. BABINE.
fBABOUVISME (ba-bou-vi-srn'), s. m. Doctrine
des babouvistes.
fBABOUVISTE (ba-bou-vi-sf), s. m. Partisan
de l'égalité absolue entre tous les hommes.
— ÉTYM. Baboeuf, auteur d'une secte socialiste,
et qui périt, en 1796, àla suite d'une conspiration.
f BABYLONE (ba-bi-lo-n'), s. f. Ville très-célè-
bre de l'Asie, située sur l'Euphrate. || Fig. et en
style de chaire, lieu de désordre et de crimes, le
monde, la société.
BAC (bak), s. m. 1° Grand bateau glissant le long
d'un câble qui sert aie faire mouvoir et destiné à passer
les hommes, les animaux, les voitures, etc. d'unhord
d'une rivière à l'autre. Préeomtal avait fait passer
l'Adige à une vingtaine de soldats, au-dessous de
Vicence, près d'Albaredo, où ils étaient, pour ame-
ner un bac de notre côté, ST-SIM. 95, 2. || 2° Tech-
nologie. Cuve en pierre pour recevoir l'eau de pluie.
Il Grand coffre pour piler le sucre au sortir de l'é-
tuve. Il Vase de bois dans lequel le brasseur prépare
les grains et le houblon. || Endroit plein d'eau pour
conserverie poisson. || Bassin en briques pour étein-
dre la chaux. |) ;Baç à eau, baquet pour mettre de
l'eau, dont on fait usage dans les serres. || Bac à
BAC
terre, baquet servant à délayer la terre pour terrer
le sucre.
— HIST. xv° s. Une fois puet on, quoiqu'on die,
Faire une grant Teste en sa vie, Une foisfault passer
ce bac [se marier], E. DESCHAMPS dans STE-PA-
LAYE.
— ÉTYM. Wallon, bâche, bac et bâche, bac,
auge; namurois, bauche, bac, auge, mangeoire;
Berry, boche, bassin, auge; bas-lat. bachiwn, bac-
cus; du bas bret. bak ou bag, bateau; bagea, con-
duire un bateau. Comparez cependant bassin, avec
le radical duquel les patois qui emploient bac pour
auge le confondent.
BACCALAURÉAT (ba-kka-lo-ré-a), s. m. Le pre-
mier grade universitaire, celui qui donne le titre de
bachelier. Se préparer pour le baccalauréat.
— ÉTYM. Singulier barbarisme : évidemment, ce
mot, introduit dans le xvie siècle, a été pris par
ceux qui le dénaturaient, comme formé de bacca,
baie, ou bacchar, gantelée (comme dans la Lusiade
de Camoëns, in, 97 : dobaccharo e do sempre verde
louro), et laurea, laurier. Il est une altération du
bas-latin bachalariatus, désignant un rang de dé-
butant d'abord dans la chevalerie, et puis dans la
hiérarchie religieuse et universitaire (voy. BACHE-
LIER).
f BACCARA (ba-ka-ra), s. m. Jeu de cartes qui
se joue entre un banquier et un certain nombre de
pontes.
BACCHANAL (ba-ka-nal), s. m. Familièrement,
grand bruit, vacarme. || Il n'a point de pluriel.
— HIST. xme s. Durant les quatre samedis fu si
grant baquenal en. la mer devant Damiette, que il
y otbien douze vins vessiaus, que gransque petiz,
briziez etperdus, JOINV. 219.
— ÉTYM. Bacchanal, fête de Bacchus, de bac-
clwri, se livrer aux orgies (voy. BACCHUS).
BACCHANALE (ba-ka-na-f), s. f. || 1° Danse
bruyante et tumultueuse. || Familièrement, débauche
faite avec bruit. || 2° Au plur. Fêtes que les anciens
célébraient en l'honneur de Bacchus. || Au sing. Re-
présentation d'une danse de bacchantes et de saty-
res. La bacchanale du Poussin.
— SYN. BACCHANALE, BACCHANAL. Un bacchanal,
c'est un grand bruit, un grand tapage. Une baccha-
nale ajoute au bruit le sens de fête désordonnée ou
de débauche.
— HIST. xvie s. Quant aux rémunérations' baccha-
nales [bacchiques], les uns et les autres y partici-
pent, et il est difficile d'avoir continué ce train ici
quelque temps, qu'on ne sente desjà les avant-cou-
reurs des maladies, LANOUE, 622.
— ÉTYM. Bacchanalis, de bacchari, se livrer aux
orgies (voy. BACCHUS).
BACCHANTE (ba-kkan-f), s. f. ]\ i° Prêtresse de
Bacchus célébrant les bacchanales. || 2° Fig. C'est
une bacchante, une vraie bacchante, se dit d'une
femme sans modestie et sans retenue. Une mode
qui éloigne les cheveux du visage, bien qu'ils ne
croissent que pour l'accompagner, qui les relève et
les hérisse à la manière des bacchantes.... LA BRUY.
13. Il 3° Joli papillon de France qui vole par sac-
cades.
— ÉTYM. Bacchari, célébrer les orgies (voy BAC-
CHUS).
fBACCfflAQUE (ba-kki-a-k'), àdj. Vers bacchia-
que, sorte de vers grec ou latin composé principa-
lement de bacchius.
fBACCHIUS (ba-kki-us'), s. m. Pied grec ou la-
tin composé d'une brève et de deux longues.
— ÉTYM. Baxyeïoç, relatif à Bacchus, sous-en-
tendu itoûç, pied (voy. BACCHUS).
t BACCHUS (ba-kkus'), s. m, || 1°-Divinité de la
Fable, présidant au vin. |j 2° Fig. Le vin lui-même.
Il les mène à sa table oublier leur querelle Et
Bacchus scelle entre eux une paix éternelle, ST-
LAMBERT, 1 Saisons, Hiver.
— ÉTYM. Bacchus, pâxxo?, du sanscrit balssha,
manger, parce que le feu, dont cette divinité est
un symbole, dévore les sacrifices.. ,
BACCIFÈRE (ba-ksi-fê-r'), adj. Terme de botani-
que. Qui porte des baies.
— ÉTYM. Bacca, baie, et ferre, porter.
f BACCIFORME (ba-ksi-for-m'), adj. Terme de
botanique. Qui a la forme d'une baie.
— ÉTYM. Bacca, baie, et forme.
t BACCIVORE (ba-ksi-vo-r'J, adj. Terme de zoo-
logie. Qui vit principalement de baies,
— ÉTYM. Bacca, baie, ctvorare, manger.
BACHA (ba-cha), s. m. Espèce de préfet chez les
Turcs. Les préteurs et les proconsuls étaient, si
j'ose me servir de ce terme, les bâchas de la répu-
blique, MONTESQ. E;vr. xi, 19 (voy. PACHA)*
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