Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
238
ATT
AU
AUB
l'honneur du Ken qui se fait. De sorte que des deux
côtés on s'attribua l'avantage de la journée. Il n'a
pas cru s'attribuer trop, quand il s'est dit l'égal de
Dieu, BOSS. Hist. n, 44.||4° S'attribuer, v. réfl.
Etre attribué. Le nom de père du peuple s'attribue
justement à Louis XII.
— SYN. ATTRIBUER, IMPDTER. Imputer veut dire
que l'on met sur le compte de; attribuer, que
l'on attache à, que l'on rapporte à. Par consé-
quent, attribuer a une signification plus générale.
Ce qu'on attribue n'implique rien de favorable ni
de défavorable. Ce qu'on impute n'est pas indiffé-
rent, c'est un blâme, ou quelquefois une louange;
car on impute aussi à bien, à mérite. Attribuer des
vers à quelqu'un, c'est dire seulement, à tort ou à
droit, qu'il en est l'auteur; imputer des vers à quel-
qu'un, ce serait faire entendre que les vers dont on
parle méritent l'animadversion.
— HIST. xrV s. Que ce qui estait le fourfait de
Appius Claudius, il ne vousissent atribuer à lui,
BERCHEURE, f°67, recto. Félicité qui est si très grant
bien et qui ne doit pas estre attribuée à fortune,
ORESME, Eth. 24. Et entre les premières et les plus
nobles conditions que il lui attribuet, ID. ib. 28.
|| xve s. Le roi Philippe a acquis le chastel de Ar-
leux en Pailluel, qui est terre de l'empire, et l'a at-
tribué au royaume de France, FROISS. I, I, 73. Ainsi
s'en vouloit chacune partie attribuer l'honneur, m.
I, i, 446. Attribuer à Dieu [les grâces et honneurs
qu'il avait reçus], COMM. V, 9. || xvie s. Et de fait,
lé nom de seigneur ne s'attribue particulièrement à
Jésus Christ pour autre raison, sinon.... CALV. Inst.
370. Les privilèges qu'ils s'attribuent, m. ib. 94 4.
Attribuer au rang le loz qui appartient au mérite,
MONT, i, 4. Aulcuns attribuoient la cause de la mort
du jeune Caton à la crainte, m. i, 266. Ils attri-
buoient la divinité, non seulement aux vertus, mais
aussi aux vices, m. H, 254. Le juge ne peult attri-
buer à punition ce qui vient à gré à celuy qui le
souffre, m. il, 258. Nous'en attribuerons justement
la coulpe à nous-mesmes, AHYOT, Démosth. 4.
— ÉTYM. Provenç. atlribuir; espagn. atribuir;
ital, attribuire;àe attribuere, de ad, à, ettribuere,
accorder (voy. TRIBUT).
ATTRIBUT (a-tri-bu ; le t ne se lie que dans le parler
soutenu; au pluriel l's se lie : les attributs et les su-
jets, dites : les a-tri-bu-z et les sujets), s. m; || 1° Ce
qui est propre ou particulier à quelqu'un ou à quel-
que chose. La recherche de la vérité est un attribut
distinctif de l'homme. C'est un attribut du sage
de.... La fluidité, la dureté, la mollesse, le mouve-
ment et le repos-se pouvant séparer de la matière,
il s'ensuit que tous ces attributs ne lui sont point es-
sentiels, MALEBRANCHE, Rech. de la vér. in, 3.
|| 2" Terme de théologie, qui se dit de toutes les
qualités et perfections que l'on connaît être en Dieu
et qui sont de sa propre essence, comme la justice,
la sagesse. Les attributs divins. || 3° En termes de lo-
gique et de grammaire, ce qui se nie ou s'affirme du
sujet de la proposition. Dans cette proposition : tout
homme est mortel, mortel est l'attribut. || 4° En ter-
mes d'histoire naturelle, ce qui est permanent et
essentiel dans une espèce, dans un individu ou dans
une de ses parties. || 5° Décoration distinctive. Les
attributs delà puissance, du souverain pouvoir. Il le
revêtit des attributs du rang suprême.
— HIST. xiv° s. Homs ont l'estre comme metaulx,
Vie et augment des vegetaulx, Instinct et sens
comme les brutes, Esprit comme ange en attributs,
' Nat. à l'alch. err. 82.
— ËTYM. Attributum, chose attribuée, de attri-
buere.
ATTRIBUTIF, IVE (a-tri-bu tif, ti-v'), adj.
|| 1° Terme de jurisprudence. Qui attribue. Arrêt at-
tributif de juridiction. || 2° Terme de logique. Qui in-
dique ou énonce un attribut. Proposition attribu-
tive.
— ÊTYM. Attribuer.
ATTRIBUTION(a-tri-bu-sion; en poésie, de cinq
syllabes), s. f. || i" Action d'attribuer. || Dans la ju-
risprudence, attribution de juridiction, l'action
d'étendre la compétence d'un juge. Nous verrons
s'il y a lieu de demander l'attribution d'un nouveau
tribunal, VOLT. Lettr. Damilaville, 27 mars, 4 706.
|j Lettres d'attribution, pouvoir que le roi donnait à
des commissaires ouàune juridiction subalterne pour
juger une affaire en dernier ressort. || En grammaire,
rapport d'attribution, celui qui est ordinairement ex-
primé par la préposition à. || 2" Prérogative, pri-
vilège. Ces charges ont de grandes attributions.
|| 3" Tout droit de gérer, d'administrer, de connaî-
tre, etc. Ceci est dans les attributions de tel magib-
trat, de tel tribunal. '! Par extension. Empiéter sui
les attributions de quelqu'un, s'attribuer le droit
d'un autre.
— HIST. xiv s. Ils ont aucune dépendance d'une
chose ou attribucion à aucune chose, ORESME, Eth.
vu, 42.
— ÊTYM. Attributio, de attribuere, attribuer.
ATTRISTANT, ANTE (a-tri-stan, stan-f), adj.
Qui attriste. Des nouvelles attristantes. Ce sont d'at-
tristants souvenirs.
ATTRISTÉ, ÉE (a-tri-sté, stée), part, passé. At-
tristé par la perte d'une personne aimés. Il rend
tous ses voisins attristés de sa joie, BOIL. Lutr. m.
Que peut cacher la tombe à ton oeil attristé? v. HUGO,
Odes, iv, 4 4.
ATTRISTER (a-tri-sté), v. a. || 1' Rendre triste.
Cette nouvelle attrista les coeurs. Mais ce jeune in-
connu me tourmente et m'attriste, VOLT. Mêrope,
il, 4. || Absolument. Cela attriste. Ces divisions de
Charron [dans son livre de la Sagesse] qui attristent,
PASC. dans CODSIN. || 2° S'attrister, v. réfl. Devenir
triste. Vous vous attristez sans motif.
— HIST. xvi° s. Qu'il ne falloit plus qu'il- s'attris-
tast pour l'emprisonnement de M. le connestable,
CARLOIX, VIII, 44.
— ÉTYM. A et triste.
fATTRIT, ITE (a-tn, tri-t'), adj. Terme de théo-
logie. Pénétré d'attrition. Une âme attrite.
— ÉTYM. Voy. ATTRITION. -
ATTRITION (a-tri-sion; en poésie, de quatre syl-
labes),s. f. || 1° Terme de physique. L'action de
deux corps durs qui se frottent et s'usent. Les mé-
taux, quelque attrition qu'ils puissent éprouver,
n'attirent point les corps minces à eux, VOLT. Feu,
i, m, 6. || En chirurgie, écorchure superficielle ré-
sultant d'un frottement. On a appelé aussi attrition
le plus haut jlegré de la contusion, l'écrasement
d'une partie quelconque. || 2° Terme de théologie.
Regret d'avoir offensé Dieu, causé par la crainte des
peines. Dire que la contrition soit nécessaire, et
que l'attrition toute seule ne suffit pas éivec le sa-
crement, PASC. Prov. 40.
— SYN. ATTRITION, CONTRITION. L'attrition est un
sentiment intéressé et exprime, en vue des peines
qui peuvent être infligées, le regret d'avoir offensé
Dieu. La contrition est un sentiment désintéressé,
et exprime le même regret, sans aucun regard pour
les peines et avec la seule attention au mécontente-
ment de Dieu.
— HIST. xn° S. Ils gergonnent assez de contrition
et attrition, CALV. Inst. 485. Pour l'attrition des
deux corps solides et durs conjoints ensemble,
PARÉ,I, 34. En maniant la partie fracturée, on
sent une crépitation et attrition ou craquement, ID.
XIII, 2.
— ÉTYM. Attritio, de atterere, broyer, de ad, à,
et terere, broyer (voy. TRITURER).
f ATTRITIONNAIRE(a-tri-sio-nê-r'), s. m. Terme
de théologie. Théologien qui soutient que l'attrition
est suffisante pour justifier le pécheur, opinion qui
a été condamnée.
ATTROUPÉ, ÉE (a-troupé, pée), part, passé.
Réuni en troupe. Les gens du village attroupés au-
tour du charlatan vendeur de drogues.
ATTROUPEMENT (a-trou-pe-man), s. m. Ras-
semblement tumultueux. Un attroupemsnt sédi-
tieux. Lorsqu'on voit plusieurs loups ensemble, ce
n'est point une société de paix, c'est un attroupe-
ment de guerre, qui se fait à grand bruit, avec des
hurlements affreux, BUFF. Loup.
— ÉTYM. Attrouper.
ATTROUPER (a-trou-pé), v. a. || 1° Assembler
en troupe et en tumulte. Il attroupait autour de lui
les passants. Le bruit du tocsin attroupa aussitôt les
habitants. || 2° S'attrouper, v. réfl. Les Juifs com-
mençaient à s'attrouper autour de lui, BOSS. Bist.
il, 9. Nos Bretons s'attroupent par les champs, SÉV.
220. Tous ces hommes s'attroupent au pied "des mê-
mes autels, DIDER. Relig. nat. 26. Ainsi qu'on les
voit tous s'attrouper sans effroi Contre les fiers as-
sauts des tigres d'Hyrcanie, VOLT. Scythes, i, 4.
— HIST. xnie s. Chascuns entor lui s'atropele^
Fabl. et Contes anc. t. in, p. 407.
— ÉTYM. i et troupe; provenç. atropelar.
f ATYPIQUE (a-ti-pi-k'), adj'. Terme de méde-
cine. On donne ce nom aux maladies périodiques,
et surtout aux fièvres intermittentes, dont les accès
reviennent sans aucune régularité.-
— ÉTYM. 'A privatif, et type.
AU, AUX (ô; dansaua;, l'a; se lie, comme si c'était
une s, aux mots commençant par une voyelle ou une
h muette : aux hommes, dites : ô-z hommes). || i" Au,
contraction pour à le, s'emploie avec les noms mas-
culins qui commencent par une consonne ou une h
aspirée. Au temple, au seigneur, au héros. Je lui dis
au hasard. Je l'entends au sens des molinistes, PASC
Prov. 4. L'endurcissement au péché traîne une mort
funeste, MOL. V: Juan, v, 6. Et qu'au dû de ma
charge, on ne me trouble en rien, m. Tart. v, 4.
|| 2° Aux, contraction pour à les, s'emploie avec les
substantifs des deux genres. Vivre aux champs.
Donner aux pauvres. Convenir aux femmes. Qu'on
selaisse aisément persuader aux personnes qu'on
aime ! MOL. le Bourg, genl. m, 4 0. On souffre aux
entretiens ces sortes de combats, ID. Femm. sav.
rv, 3. Nous saurons toutes deux imiter notre mère....
Vous, aux productions d'esprit et de lumière, Moi,
dans celles, ma soeur, qui, sont de la matière, ID.
t"6. i, 4. Je ne me trompe guère aux choses que je
pense, ID. Dép. am. i, 2. J'approuve là pensée, et
nous avons matière D'en faire l'épreuve première
Aux deux princes qui sont les derniers arrivés, ID.
Psyché, i, 4.
— HIST. xi" s. E se [il] mesfeist as homes de sa
baillie.... L. de Guill. 2. [Il] Forfait [mis à l'amende]
fust u duble de ce que altre fust forfait, ib. 2. Si
perde [qu'il perde] sa franchise, si al reinelpot
reachater, t"5. 44. Et dist al rei : Or ne vous es-
maiez, Ch. de Roi. m. Quant vous serez el palais
seigneuril, 'ib. x. || xir* s. Si m'avez point [piqué] el
cors profondément, Ronc. p. 164. Au chief [ils] lui
ploient un mantel aufricant, ib. p. 462. Si estes
suer [soeur] al marquis Olivier, ib. p. 4 61. Il fu
nourriz enz ou règne de France, ib. p. 465. Quant
au tierz jour [il] se prist à pourpenser, ib. p. 477.
Dès-ci as ongles sont armé sans faillance, ib.
p. 434. [Amour] Me fait chanter de la plus debo-
naire Qu'on puist el mont [monde] ne vouer ne
trouver, Couci, n. Et que mes cuers au vostre s'hu-
melie, t&. Que naist la rose et le lis Et la rosée ou
vert pré, ib. xn. Ou palais de Tremoigne [il] a sa
femme laissie ; Au départir de li l'a doucement bai-
sie, Sam. vu. 11x111" s. El jardin le [du] roi [il y] ot
mainte table dressée, Berte, n. Au manger sist li
rois'o sa gente mesnie, ib. Moût a eu grant. guerre
on pays longuement, ib. XLVH. Que le ïïvre as his-
toires [il] me montra, où je vi.... ib. i. Se li uns
des arbitres ne pot entendre à autres besongnes
qu'aus [à celles de] sonsegneur, BEAUM. XLI, 8.
|| xvie s. Aux longues guerres d'entre luy et Robert,
MONT, I, 4 6. Razias, surnommé le père aux Juifs,
m. n, 33. Punissant aux enfants la faulte des pères,
ID. n, 497. De toutes les absurdités, la plus absurde
aux Epicuriens est desadvouer la force et l'effect des
sens, m. n, 42.
■— ÉTYM. Au, ou, u, on sont des formes diverses
de el ou al ; al est pour à le; mais et est sans doute
pour en le ; aux, aus, as sont pour à les.
AUBADE (ô-ba-d'), s. f. || i» Concert donné en
plein air, le plus souvent vers l'aube du jour, à la
porte ou sous les fenêtres de la personne à qui on
veut faire honneur. Le régiment a donné une au-
bade à son coloneL Les gentilshommes de la garni-
son attaquent les donneurs d'aubade, p. L. COUR
1,267. || 2° Ironiquement. Lefranc fait bien tout ce
qu'il peut pour m'attirer cette aubade [les sifflets],
VOLT. Lett. vers.... 46. Hubert me faisait rire avec
ses pasquinades, Et j'entrais dans la tombe au son
de ses aubades, ID. Ep. 402. Pour vous venir don-
ner une fâcheuse aubade, MOL. l'Étour. m, io. Qu'il
aille au diable avec sa sérénade; Je vais songer à lui
donner l'aubade, moi, REGNARD, Sérénade, se. (.
— HIST. xv" s. Mais les seigneurs dont nous par-
lons Eurent tous pour ce coup l'aubade; Chas-
cun d'eulx fut, que ne faillons, De la grant peur
troys jours malade, VILLON, 4™ rep. franche. Et
durant ces devises, elle n'oublia pas de -le servir
d'aubades [agaceries] assez largement, LOUIS xi,
Nouv. xxm. || xvie s. Et une aubade que lui donne-
rez tous les ans, le premier jour du mois de mai,
D'ESPER. Contes, LI. Quand oirrons nous au matin les
aubades De divers luths marier à la vois? RONS. 697.
— ÉTYM. Espagn. albada, de alba (voy. AUBE) ;
wallon, ombdde.
fAUBAGE (ô-ba-j'), s. m. Terme de charron.
Planches refendues, dont on fait les panneaux.
— ÉTYM. Aube 3.
AURAIN (ô-bin), s. m. Etranger qui n'est pas na-
turalisé et qui est sujet au droit d'aubaine. Les Ge-
nevois ne sont point aubains en France ; ils jouissent
de tous les"privilèges des Suisses, VOLT. Lettr. d'Ar-
gental, 2 mars, 4 766. *
— HIST. XIIIe s. Aubains ne puet faire autre sei-
gneur que le roy en -s'obeissance, DU CANGE, al-
bani. Se aucuns aubains muert sans hoir ou sans
lignage, li rois est hoirs, ID. ib: || xrves. Albains sont
hommes et femmes qui sont nez en villes dehors le
ATT
AU
AUB
l'honneur du Ken qui se fait. De sorte que des deux
côtés on s'attribua l'avantage de la journée. Il n'a
pas cru s'attribuer trop, quand il s'est dit l'égal de
Dieu, BOSS. Hist. n, 44.||4° S'attribuer, v. réfl.
Etre attribué. Le nom de père du peuple s'attribue
justement à Louis XII.
— SYN. ATTRIBUER, IMPDTER. Imputer veut dire
que l'on met sur le compte de; attribuer, que
l'on attache à, que l'on rapporte à. Par consé-
quent, attribuer a une signification plus générale.
Ce qu'on attribue n'implique rien de favorable ni
de défavorable. Ce qu'on impute n'est pas indiffé-
rent, c'est un blâme, ou quelquefois une louange;
car on impute aussi à bien, à mérite. Attribuer des
vers à quelqu'un, c'est dire seulement, à tort ou à
droit, qu'il en est l'auteur; imputer des vers à quel-
qu'un, ce serait faire entendre que les vers dont on
parle méritent l'animadversion.
— HIST. xrV s. Que ce qui estait le fourfait de
Appius Claudius, il ne vousissent atribuer à lui,
BERCHEURE, f°67, recto. Félicité qui est si très grant
bien et qui ne doit pas estre attribuée à fortune,
ORESME, Eth. 24. Et entre les premières et les plus
nobles conditions que il lui attribuet, ID. ib. 28.
|| xve s. Le roi Philippe a acquis le chastel de Ar-
leux en Pailluel, qui est terre de l'empire, et l'a at-
tribué au royaume de France, FROISS. I, I, 73. Ainsi
s'en vouloit chacune partie attribuer l'honneur, m.
I, i, 446. Attribuer à Dieu [les grâces et honneurs
qu'il avait reçus], COMM. V, 9. || xvie s. Et de fait,
lé nom de seigneur ne s'attribue particulièrement à
Jésus Christ pour autre raison, sinon.... CALV. Inst.
370. Les privilèges qu'ils s'attribuent, m. ib. 94 4.
Attribuer au rang le loz qui appartient au mérite,
MONT, i, 4. Aulcuns attribuoient la cause de la mort
du jeune Caton à la crainte, m. i, 266. Ils attri-
buoient la divinité, non seulement aux vertus, mais
aussi aux vices, m. H, 254. Le juge ne peult attri-
buer à punition ce qui vient à gré à celuy qui le
souffre, m. il, 258. Nous'en attribuerons justement
la coulpe à nous-mesmes, AHYOT, Démosth. 4.
— ÉTYM. Provenç. atlribuir; espagn. atribuir;
ital, attribuire;àe attribuere, de ad, à, ettribuere,
accorder (voy. TRIBUT).
ATTRIBUT (a-tri-bu ; le t ne se lie que dans le parler
soutenu; au pluriel l's se lie : les attributs et les su-
jets, dites : les a-tri-bu-z et les sujets), s. m; || 1° Ce
qui est propre ou particulier à quelqu'un ou à quel-
que chose. La recherche de la vérité est un attribut
distinctif de l'homme. C'est un attribut du sage
de.... La fluidité, la dureté, la mollesse, le mouve-
ment et le repos-se pouvant séparer de la matière,
il s'ensuit que tous ces attributs ne lui sont point es-
sentiels, MALEBRANCHE, Rech. de la vér. in, 3.
|| 2" Terme de théologie, qui se dit de toutes les
qualités et perfections que l'on connaît être en Dieu
et qui sont de sa propre essence, comme la justice,
la sagesse. Les attributs divins. || 3° En termes de lo-
gique et de grammaire, ce qui se nie ou s'affirme du
sujet de la proposition. Dans cette proposition : tout
homme est mortel, mortel est l'attribut. || 4° En ter-
mes d'histoire naturelle, ce qui est permanent et
essentiel dans une espèce, dans un individu ou dans
une de ses parties. || 5° Décoration distinctive. Les
attributs delà puissance, du souverain pouvoir. Il le
revêtit des attributs du rang suprême.
— HIST. xiv° s. Homs ont l'estre comme metaulx,
Vie et augment des vegetaulx, Instinct et sens
comme les brutes, Esprit comme ange en attributs,
' Nat. à l'alch. err. 82.
— ËTYM. Attributum, chose attribuée, de attri-
buere.
ATTRIBUTIF, IVE (a-tri-bu tif, ti-v'), adj.
|| 1° Terme de jurisprudence. Qui attribue. Arrêt at-
tributif de juridiction. || 2° Terme de logique. Qui in-
dique ou énonce un attribut. Proposition attribu-
tive.
— ÊTYM. Attribuer.
ATTRIBUTION(a-tri-bu-sion; en poésie, de cinq
syllabes), s. f. || i" Action d'attribuer. || Dans la ju-
risprudence, attribution de juridiction, l'action
d'étendre la compétence d'un juge. Nous verrons
s'il y a lieu de demander l'attribution d'un nouveau
tribunal, VOLT. Lettr. Damilaville, 27 mars, 4 706.
|j Lettres d'attribution, pouvoir que le roi donnait à
des commissaires ouàune juridiction subalterne pour
juger une affaire en dernier ressort. || En grammaire,
rapport d'attribution, celui qui est ordinairement ex-
primé par la préposition à. || 2" Prérogative, pri-
vilège. Ces charges ont de grandes attributions.
|| 3" Tout droit de gérer, d'administrer, de connaî-
tre, etc. Ceci est dans les attributions de tel magib-
trat, de tel tribunal. '! Par extension. Empiéter sui
les attributions de quelqu'un, s'attribuer le droit
d'un autre.
— HIST. xiv s. Ils ont aucune dépendance d'une
chose ou attribucion à aucune chose, ORESME, Eth.
vu, 42.
— ÊTYM. Attributio, de attribuere, attribuer.
ATTRISTANT, ANTE (a-tri-stan, stan-f), adj.
Qui attriste. Des nouvelles attristantes. Ce sont d'at-
tristants souvenirs.
ATTRISTÉ, ÉE (a-tri-sté, stée), part, passé. At-
tristé par la perte d'une personne aimés. Il rend
tous ses voisins attristés de sa joie, BOIL. Lutr. m.
Que peut cacher la tombe à ton oeil attristé? v. HUGO,
Odes, iv, 4 4.
ATTRISTER (a-tri-sté), v. a. || 1' Rendre triste.
Cette nouvelle attrista les coeurs. Mais ce jeune in-
connu me tourmente et m'attriste, VOLT. Mêrope,
il, 4. || Absolument. Cela attriste. Ces divisions de
Charron [dans son livre de la Sagesse] qui attristent,
PASC. dans CODSIN. || 2° S'attrister, v. réfl. Devenir
triste. Vous vous attristez sans motif.
— HIST. xvi° s. Qu'il ne falloit plus qu'il- s'attris-
tast pour l'emprisonnement de M. le connestable,
CARLOIX, VIII, 44.
— ÉTYM. A et triste.
fATTRIT, ITE (a-tn, tri-t'), adj. Terme de théo-
logie. Pénétré d'attrition. Une âme attrite.
— ÉTYM. Voy. ATTRITION. -
ATTRITION (a-tri-sion; en poésie, de quatre syl-
labes),s. f. || 1° Terme de physique. L'action de
deux corps durs qui se frottent et s'usent. Les mé-
taux, quelque attrition qu'ils puissent éprouver,
n'attirent point les corps minces à eux, VOLT. Feu,
i, m, 6. || En chirurgie, écorchure superficielle ré-
sultant d'un frottement. On a appelé aussi attrition
le plus haut jlegré de la contusion, l'écrasement
d'une partie quelconque. || 2° Terme de théologie.
Regret d'avoir offensé Dieu, causé par la crainte des
peines. Dire que la contrition soit nécessaire, et
que l'attrition toute seule ne suffit pas éivec le sa-
crement, PASC. Prov. 40.
— SYN. ATTRITION, CONTRITION. L'attrition est un
sentiment intéressé et exprime, en vue des peines
qui peuvent être infligées, le regret d'avoir offensé
Dieu. La contrition est un sentiment désintéressé,
et exprime le même regret, sans aucun regard pour
les peines et avec la seule attention au mécontente-
ment de Dieu.
— HIST. xn° S. Ils gergonnent assez de contrition
et attrition, CALV. Inst. 485. Pour l'attrition des
deux corps solides et durs conjoints ensemble,
PARÉ,I, 34. En maniant la partie fracturée, on
sent une crépitation et attrition ou craquement, ID.
XIII, 2.
— ÉTYM. Attritio, de atterere, broyer, de ad, à,
et terere, broyer (voy. TRITURER).
f ATTRITIONNAIRE(a-tri-sio-nê-r'), s. m. Terme
de théologie. Théologien qui soutient que l'attrition
est suffisante pour justifier le pécheur, opinion qui
a été condamnée.
ATTROUPÉ, ÉE (a-troupé, pée), part, passé.
Réuni en troupe. Les gens du village attroupés au-
tour du charlatan vendeur de drogues.
ATTROUPEMENT (a-trou-pe-man), s. m. Ras-
semblement tumultueux. Un attroupemsnt sédi-
tieux. Lorsqu'on voit plusieurs loups ensemble, ce
n'est point une société de paix, c'est un attroupe-
ment de guerre, qui se fait à grand bruit, avec des
hurlements affreux, BUFF. Loup.
— ÉTYM. Attrouper.
ATTROUPER (a-trou-pé), v. a. || 1° Assembler
en troupe et en tumulte. Il attroupait autour de lui
les passants. Le bruit du tocsin attroupa aussitôt les
habitants. || 2° S'attrouper, v. réfl. Les Juifs com-
mençaient à s'attrouper autour de lui, BOSS. Bist.
il, 9. Nos Bretons s'attroupent par les champs, SÉV.
220. Tous ces hommes s'attroupent au pied "des mê-
mes autels, DIDER. Relig. nat. 26. Ainsi qu'on les
voit tous s'attrouper sans effroi Contre les fiers as-
sauts des tigres d'Hyrcanie, VOLT. Scythes, i, 4.
— HIST. xnie s. Chascuns entor lui s'atropele^
Fabl. et Contes anc. t. in, p. 407.
— ÉTYM. i et troupe; provenç. atropelar.
f ATYPIQUE (a-ti-pi-k'), adj'. Terme de méde-
cine. On donne ce nom aux maladies périodiques,
et surtout aux fièvres intermittentes, dont les accès
reviennent sans aucune régularité.-
— ÉTYM. 'A privatif, et type.
AU, AUX (ô; dansaua;, l'a; se lie, comme si c'était
une s, aux mots commençant par une voyelle ou une
h muette : aux hommes, dites : ô-z hommes). || i" Au,
contraction pour à le, s'emploie avec les noms mas-
culins qui commencent par une consonne ou une h
aspirée. Au temple, au seigneur, au héros. Je lui dis
au hasard. Je l'entends au sens des molinistes, PASC
Prov. 4. L'endurcissement au péché traîne une mort
funeste, MOL. V: Juan, v, 6. Et qu'au dû de ma
charge, on ne me trouble en rien, m. Tart. v, 4.
|| 2° Aux, contraction pour à les, s'emploie avec les
substantifs des deux genres. Vivre aux champs.
Donner aux pauvres. Convenir aux femmes. Qu'on
selaisse aisément persuader aux personnes qu'on
aime ! MOL. le Bourg, genl. m, 4 0. On souffre aux
entretiens ces sortes de combats, ID. Femm. sav.
rv, 3. Nous saurons toutes deux imiter notre mère....
Vous, aux productions d'esprit et de lumière, Moi,
dans celles, ma soeur, qui, sont de la matière, ID.
t"6. i, 4. Je ne me trompe guère aux choses que je
pense, ID. Dép. am. i, 2. J'approuve là pensée, et
nous avons matière D'en faire l'épreuve première
Aux deux princes qui sont les derniers arrivés, ID.
Psyché, i, 4.
— HIST. xi" s. E se [il] mesfeist as homes de sa
baillie.... L. de Guill. 2. [Il] Forfait [mis à l'amende]
fust u duble de ce que altre fust forfait, ib. 2. Si
perde [qu'il perde] sa franchise, si al reinelpot
reachater, t"5. 44. Et dist al rei : Or ne vous es-
maiez, Ch. de Roi. m. Quant vous serez el palais
seigneuril, 'ib. x. || xir* s. Si m'avez point [piqué] el
cors profondément, Ronc. p. 164. Au chief [ils] lui
ploient un mantel aufricant, ib. p. 462. Si estes
suer [soeur] al marquis Olivier, ib. p. 4 61. Il fu
nourriz enz ou règne de France, ib. p. 465. Quant
au tierz jour [il] se prist à pourpenser, ib. p. 477.
Dès-ci as ongles sont armé sans faillance, ib.
p. 434. [Amour] Me fait chanter de la plus debo-
naire Qu'on puist el mont [monde] ne vouer ne
trouver, Couci, n. Et que mes cuers au vostre s'hu-
melie, t&. Que naist la rose et le lis Et la rosée ou
vert pré, ib. xn. Ou palais de Tremoigne [il] a sa
femme laissie ; Au départir de li l'a doucement bai-
sie, Sam. vu. 11x111" s. El jardin le [du] roi [il y] ot
mainte table dressée, Berte, n. Au manger sist li
rois'o sa gente mesnie, ib. Moût a eu grant. guerre
on pays longuement, ib. XLVH. Que le ïïvre as his-
toires [il] me montra, où je vi.... ib. i. Se li uns
des arbitres ne pot entendre à autres besongnes
qu'aus [à celles de] sonsegneur, BEAUM. XLI, 8.
|| xvie s. Aux longues guerres d'entre luy et Robert,
MONT, I, 4 6. Razias, surnommé le père aux Juifs,
m. n, 33. Punissant aux enfants la faulte des pères,
ID. n, 497. De toutes les absurdités, la plus absurde
aux Epicuriens est desadvouer la force et l'effect des
sens, m. n, 42.
■— ÉTYM. Au, ou, u, on sont des formes diverses
de el ou al ; al est pour à le; mais et est sans doute
pour en le ; aux, aus, as sont pour à les.
AUBADE (ô-ba-d'), s. f. || i» Concert donné en
plein air, le plus souvent vers l'aube du jour, à la
porte ou sous les fenêtres de la personne à qui on
veut faire honneur. Le régiment a donné une au-
bade à son coloneL Les gentilshommes de la garni-
son attaquent les donneurs d'aubade, p. L. COUR
1,267. || 2° Ironiquement. Lefranc fait bien tout ce
qu'il peut pour m'attirer cette aubade [les sifflets],
VOLT. Lett. vers.... 46. Hubert me faisait rire avec
ses pasquinades, Et j'entrais dans la tombe au son
de ses aubades, ID. Ep. 402. Pour vous venir don-
ner une fâcheuse aubade, MOL. l'Étour. m, io. Qu'il
aille au diable avec sa sérénade; Je vais songer à lui
donner l'aubade, moi, REGNARD, Sérénade, se. (.
— HIST. xv" s. Mais les seigneurs dont nous par-
lons Eurent tous pour ce coup l'aubade; Chas-
cun d'eulx fut, que ne faillons, De la grant peur
troys jours malade, VILLON, 4™ rep. franche. Et
durant ces devises, elle n'oublia pas de -le servir
d'aubades [agaceries] assez largement, LOUIS xi,
Nouv. xxm. || xvie s. Et une aubade que lui donne-
rez tous les ans, le premier jour du mois de mai,
D'ESPER. Contes, LI. Quand oirrons nous au matin les
aubades De divers luths marier à la vois? RONS. 697.
— ÉTYM. Espagn. albada, de alba (voy. AUBE) ;
wallon, ombdde.
fAUBAGE (ô-ba-j'), s. m. Terme de charron.
Planches refendues, dont on fait les panneaux.
— ÉTYM. Aube 3.
AURAIN (ô-bin), s. m. Etranger qui n'est pas na-
turalisé et qui est sujet au droit d'aubaine. Les Ge-
nevois ne sont point aubains en France ; ils jouissent
de tous les"privilèges des Suisses, VOLT. Lettr. d'Ar-
gental, 2 mars, 4 766. *
— HIST. XIIIe s. Aubains ne puet faire autre sei-
gneur que le roy en -s'obeissance, DU CANGE, al-
bani. Se aucuns aubains muert sans hoir ou sans
lignage, li rois est hoirs, ID. ib: || xrves. Albains sont
hommes et femmes qui sont nez en villes dehors le
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