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biens et ruinez leurs villes, AMYOT, Cam. 27. Ceste
corruption a esté cause de réduire la chose publique
en monarchie, en asservant et assubjettissant les
armes mesmes à l'argent, ID. Cor. o. llz ne asser-
virent ville quelconque qu'ilz eussent prisé, n>. Pélop.
et Marcel, comp. \. La Rochelle ne pouvoit estre as-
siégée que la rivière de Sevré, asservie par le Doi-
gnon et Maillezais, ne fut entièrement libre, D'AUB.
Vie, cxxxiv.
—ÊTYM. À et servir ; dans le xvr» siècle, on a conju-
gué ce verbe comme servir ; ce qui est la vraie conju-
gaison; et conjuguer asservir comme nous faisons,
c'est confondre Ja conjugaison qu> vient de ire latin
avec celle (par exemple fleurir) qui vient de iscere.
f ASSERVISSABLE (a-sèr-vi-sa-bl'), ad;. Néolo-
gisme. Qui peut être asservi.
— ÊTYM. Asservir.
ASSERVISSANT, ANTE (a-sèr-vi-san, san-t'),
adj. Qui asservit. Condition asservissante.
ASSERVISSEMENT (a-sèr-vi-se-man), s. m. État
de servitude, actiond'asservir. Tenir un peuple dans
l'asservissement. L'asservissement de la Grèce par les
rois macédoniens. Asservissement aux usages, aux
idées reçues. Soit aigreur contre Fénelon, soit as-
servissement au parti contraire, VOLT. Louis XIV,
quiétisme.
— ÉTYM. Asservir.
t ASSERVISSEUR (a-sèr-vi-seur), s. m. Celui qui
asservit. C'est le grand asservisseur des rois et des
consciences, le grand despote religieux, Grégoire VII,
qui favorise la hardiesse et le premier élan de l'es-
prit populaire, VILLEMAIN , Cours de liilèr. Moyen
âge, t. 1, p. 28.
ASSESSEUR (a-sè-seur), s. m. Magistrat adjoint à
un juge principal pour l'aider et le remplacer.
— HIST. xnie s. Le dieu d'amors cil cosloioient
[étaient assis à côté], Et comme assessour se seoient,
Nouv. Rec. de fabl. 1, 294. Li bailli ou li prevos,
quant il en ont mestier por lor ensoine, poent fere
acesseurspor aus [eux], BEAUM. 36. || xiv" s. Capi-
touls, sindics, trésoriers, accesseurs ou autres offi-
ciers de villes, DU CANGÈ, accessor. || XV s. Le sub-
stitut ou accesseur de notre procureur, ID. 16.
11. xvi" s. Les rois, dont les lieutenants, ausquels ils
donnent la charge de gouverneur,- sont comme leurs
assesseurs, CALV. Inslit. 402.
- —ÉTYM. Provenç. assessor ; espagn. asesor; ital.
assessore; de assessorem, de adsidere (voy. ASSEOIE).
t ASSESSORAT (a-sè-so-ra), s. m. Office d'as-
sesseur. -
tASSESSORIAL, ALE (a-sè-so-ri-al, a-1'), adj.
Qui est d'un assesseur. Droits assessoriaux.
f ASSETTË (a-sè-f), s. f. Marteau avec une tête
d'un côté et de l'autre un tranchant, large de deux
pouces et un peu recourbé vers le manche; les cou-
vre ,;rs s'en servent pour dresser, couperet clouer les
lattes et les ardoises, et les tonneliers pour polir
et arrondir les douves des tonneaux.
— ÉTYM. Même radical que asseau.
ASSEZ (a-sé;le g se lie;"j'ai assez attendu, di-
tes : a-sé-z attendu. Chifflet, {Gramm. p. 2t9, dit :
«En ce mot plusieurs ne prononcent pas le g devant
les voyelles : j'ai assez attendu, ils prononcent : j'ai
assé attendu.» Cela arrive encore souvent aujour-
d'hui dans la prononciation non soutenue), adv.
Il 1° Autant qu'il en faut. L'avare n'a jamais assez.
La ville ne lui parut pas assez grande. Assez long-
temps. Ce n'est pas assez pour eux de donner des
préceptes. C'est assez parler de nos affaires. Autre-
ment, un philosophe vous dira en vain que vous
devez être rassasié d'années et de jours, et que vous
avez assez vu les saisons se renouveler et le monde
rouler autour de vous, ou plutôt que vous vous êtes
assez vu rouler vous-même et passer avec le monde,
BOSS. le Tellier. Quoi donc! n'est-ce pas assez que
nous soyons attaqués au dedans et au dehors? in.
ib. Ces belles années, dont on ne peut assez admi-
rer le cours glorieux, ID. t&. Ah 1 pour cela il est
toujours assez bonne heure, MOL. Dèp. am. iv, t.
Sur vous l'on sait assez que je jette les yeux, EE-
GNARD, Joueur, 11, 4. I| Bien assez. Il a été bien as-
sez humble. J'ai bien assez vécu. || C'est assez, c'en
est assez, en voilà assez, et, elliptiquement, assez;
n'en parlons plus, n'en disons pas davantage. || As-
sez de. H est tombé assez de pluie. Et sans atteindre
au but où l'on ne peut atteindre, Ce m'est assez d'hon-
neur.... MALH. v, 30. Assez de funestes batailles, Et
de carnages inhumains, ID. ni, 2. || Avoir assez d'une
chose, en avoir suffisamment, !et, quelquefois, en
être fatigué, rassasié. |l 2° Assez d'autres, un nom-
bre bien suffisant, autant que j'en voudrai. Assez
orautres Etats lui prêteront asile, CORN. Sertor. n, 4.
Assez d'autres sans vous n'ont pas mis en oubli ...
ID. Cinna, 1,2. Assez d'autres sans moi soutiendront
vos lauriers, ID. Hor. v, 2. Assez d'autres viendront,
à mes ordres soumis, Se couvrir des lauriers qui
vous furent promis, RAC. Iph.Tf, 6. || 3°Quelquepeu,
dans un sens qui est ou diminutif ou augmentatif
suivant les mots : elle est assez jolie, c'est-à-dire elle
n'est qu'un peu jolie; une lettre assez longue, c'est-
à-dire qui dépasse la longueur ordinaire. Assez petit.
11 est assez mal traité parla critique. Nous louons par-
fois des gens assez médiocres. Elle s'approcha du bû-
cher, ens'exposant assez. Il fit assez de chemin. 11 est
assez étonnant que.... Ma présence est assez inutile
en ce lieu, REGNARD, Joueur, m, 2. Nous pouvons
nous y faire un assez beau destin, CORN. Sertor. IV, 2.
Et d'abord je trouvai ses princes assemblés Qu'un
péril assez grand semblait avoir troublés, RAC. Andr.
1, 4. H 4° Assez et trop longtemps, locution poétique
signifiant pendant trop longtemps. Assez et trop
longtemps ma lâche complaisance De vos jeux cri-
minels a nourri l'insolence, BOIL. Sat. ix. Assez et
trop longtemps mon amitié t'accable, RAC. Andr.
m, i. Assez et trop longtemps sous ma feinte pour-
suite, HOTR. Vencesl. in, 2. Assez et trop longtemps
votre discours la flatte, CORN. Cid, m, 6. || 5° Assez
peu, assez souvent, assez rarement; dans ces locu-
tions, assez est explétif. C'est un homme d'assez
peu d'esprit. Assez peu éloquent. 11 venait assez ra-
rement au sénat. || 6° Assez pour.... devant un infi-
nitif. Il est assez riche pour acheter ce domaine.
Etait-il assez sot pour croire...? Personne n'est assez
méchant pour vouloir le paraître. Il n'y eut per-
sonne d'assez dur pour ne pas pleurer. || On a dit,
dans le même sens, assez de.... Les Athéniens or-
donnèrent une punition de mort contre le premier
qui serait assez hardi de proposer la guerre, FËN.
Solon. H On a dit'aussi : assez.... que de. Nousavons
été assez ingrats que de faire servir les créatures con-
tre le Seigneur même, à qui elles appartiennent,
MASS. Profession religieuse, sermons. Quel châti-
ment ne doivent pas attendre les ministres du temple
eux-mêmes, s'ils sont assez malheureux que d'en
abuser? ID. Revenus ecclésiastiques. Si l'on est assez
malheureux que de retomber, ID. ïnconsl. C'est une
tournure très-fréquente dans Massillon. || 7° S. m.
Séparer le peu d'avec le beaucoup, Tassez d'avec le
trop, BAYLE, Dict. hist.Chrys. remarque 0.
— SYN. ASSEZ, SUFFISAMMENT. Suffisamment ex-
prime que ce qu'on a suffit, mais ne va pas au delà.
Assez exprime que ce qu'on a non-seulement suffit,
mais encore satisfait amplement à ce que nous vou-
lons. Ce qui suffit ne surabonde pas; ce qui est assez
peut surabonder. De plus, au point de vue de la syn-
taxe, assez reçoit facilement un complément avec
de ; ce que suffisamment ne fait pas, au moins dans
le style correct.
— HIST. xie s. En ceste terre ad assez osteiet [fait
la guerre], Ch. de Roi. m. Assez est mieuz qu'il i
perdent les chefs [têtes], ib. ni. Dient paien : de ce
avom asez, ib. v. Neymesli dux et des autresasez,
t'6. LUI. Or endreit sei at il asez que faire, ib. CLV.
Asez i meurent et des uns et des autres, ib. CCLIV.
Baptizét sont asez plus de cent mille, ib. CCLXVUI.
|| XII" s. Asez oezque Guenes va disant, Ronc. p. 36.
Mieux vaut Mahons que St Pieres assez, ib. p. a.
Assez savez quex est li cuens Rolanz, ib. p. 84. Ains
que tu l'aies, auras assez à faire, ib. p. 446. Se je
vous aim, j'i assez ai raison, Couci, 11. Assez aim
[j'aime] mieux mourir en bon désir, Que vivre irez
et m'amie haïr, ib. ix. Ainçois me dout [je crains]
qu'en trestout mon aage [je] Ne puisse assez lui
[elle] et s'amour servir, t'6. xix. Car j'ai assez autre
chose à penser, QUESNES, Romane, p. 100. Il leur a
demandé : quels nouveles, baron?— Sire, ce dist
Gisarz, assez [nous] vous en diron, Sax. xxn.
H xinc s. Et là trova il pèlerins assés et gens qui s'en
alloient en Tost, VILLEH. XLII. Et furent assez plus
que cil qui estoient devant Constantinoble, ID. C. Et
la dame n'ot pas assez de vesteûre, Berte, XLII. Elle
amast assez mieux que elle eûst mentit, ib. LUI.
Qui n'avoit encores passés, Si curh je cuit [crois],
douze ans d'assês [de beaucoup], larose, m, i 270. Pour
ce que il croient que il seront assez plus aise quant il
seront mors, que il n'estoient devant, JOINV. 260.
||xiv's. Dieu loent [ils], sans estre lassés, Aussitost
d'un pou com d'assez, BRUYANT dans Ménagier, t.il,
p. m. Céulx ici mesmes profitassent plus assez en
telles besongnes, se avecquesla bonne abilitéde na-
ture que ilz ont, ilz eussent la doctrine, ORESMB,
Prol. Il xve s. L'autre [fils] eut nom Jean d'Eltheus et
mourut assez jeune, FROISS. 1,1, 3. si gasterent
tout le pays, et ardirent jusques à la cité de Du-
reunne, et assez outre, ID. I, I, 30. Et dit le roi
d'Angleterre à son cousin le comte Derby qu'il prist
assez or et argent, et le donnast et departist large-
ment aux chevaliers et escuyers..'.. ID. I, I, 215.
Ils les haioient plus assez quelesEscots, ID, I, I, st. ■
Et à ce temps là les Escots aimoient et prisoient
assez peu les Anglois, et encore font ils à presunt,
ID. 1, 1, 34. Il leur sembla qu'ils seraient forts et
puissans assez pour la conquerre, ID. I, I, 97. En
ladicte bataille estoient mors huyt mil nommes et
autres menues gens assez, COMM. V, 3. Et que ils
avoient passé la rivière ; c'estoit assez et suffisoit bien
sans passer celle.... ID. 1, 2. ||xvr s. Assez moins
que.... MONT, i, -H. Non-seulement en basque, les
femmes.... mais assez ailleurs, et, qui plus est,
en.... ID. 11, 201. Rien n'a qui assez n'a, GENIN,
Récréât, t. 11, p. 249.
— ÉTYM. Bourguig. akseg; provenç. assois; anc.
espagn. asaz ; portug. assag,- assas; ital. assai; de
ad, à, et satis, suffisamment (voy. SATIÉTÉ). Dans
l'ancien français, assez, comme aujourd'hui encore
assai en italien, voulait dire beaucoup.
ASSIDU, UE (a-ssi-du, due; quelques-uns di-
sent a-si-du), adj. H i° Exact à se tenir où il doit
être. Cet employé est assidu à son bureau. Magis-
trat assidu aux audiences. || 2° Qui a une application
soutenue. Un enfant assidu Que tous les JuiTs,
dans Suze répandus, Â prier avec vous jour et nuit
assidus, RAC. Esth. 1, 3. D'écoliers libertins une
troupe indocile, Loin des yeux d'un préfet au tra-
vail assidu, Va tenir quelquefois un brelan défendu,
BOIL. Lulr. ch. m. Ecoutez tout le monde, assidu
consultant; Un fat quelquefois ouvre un avis impor-
tant, ID. A. poét. iv. Ils ont beau vers le ciel leurs
murailles accroître, Beau d'un soin assidu travail-
le! à leurs forts, MALH. n, 4 2.113° Qui rend des soins
continuels à une personne. Soyez assidu auprès de ce
pauvre malade. On a nommé huit ou dix hommes,
avec 600 fr. de pension, pour être assidus auprès de
M. le Dauphin, SÉV. 406 Qui pourra montrer
une marque certaine D'avoir meilleure part au coeur
de Célimène, L'autre ici fera place au vainqueur
prétendu, Et le délivrera d'un rival assidu, MOL.
Mis. m, i. Apparemment, luidis-je, que vous avez
quelque charge ou quelque emploi qui vous empêche
d'être plus assidu auprès d'elles, MONTESQ. Lett.
pers. 48. Compagne assidue,, RAC. Esth. 1, i. Qui est
plus esclave qu'un courtisan assidu, si ce n'est un
courtisan plus assidu? LABRUY. 8..|| 4°En parlantdes.
choses, continu, constant. Ces plaintes assidues,
RAC. Rrit. iv, 2. Il n'avait plus pour moi cette ardeur
assidue, Lorsqu'il passait les jours attachés sur ma
vue, ID. Bérén. 1, 4. Par des voeux assidus je crus
les détourner, ID. Phèd.i, 3.
— HIST. xvi" s. Le flatteur est en cela assidu,
continuel, sans' jamais se lasser, AMYOT, Comm.
discern. le flatt. 38.
—ÉTYM. Provenç. assiduos; anc. catal. assiduit;
anc. espagn. asiduo; ital. assiduo; de assiduus, deas-
sidere, être assis auprès (yoy. ASSEOIR). On disait plus
volontiers, auxvr siècle, assiduelqu'assidu. Le pro-
vençal assiduos suppose un mot barbare assiduosus.
ASSIDUITÉ (a-ssi-du-i-té; quelques-uns pronon-
cent a-si-du-i-té), s.f. Il i° Présence assidue dans
un lieu, près de quelqu'un. Assiduité d'un juge
aux audiences. Il paye aussi libéralement les assi-
duités ou plutôt l'oisiveté de ses courtisans que les
campagnes laborieuses de ses capitaines, MONTESQ.
Lett. pers. 37. Et l'assiduité près d'un charmant ob-
jet N'attend point notre aveu pour faire son effet,
CORN. Pulchér. iv, 3. 11 interprète malignement cer-
taines assiduités suspectes, MASS. Injusl. || 2° Appli-
cation continuelle. L'assiduité de cet employé lui va-
lut de l'avancement. L'assiduité au travail. Son goût
pour s'instruire, son assiduité.à l'étude, VOLT.
Leltr. Schouvalof, fi nov. -1759.
— HIST. xvie s. La longueur du temps adjouxtée
à l'assiduité du labeur en la manufacture d'un ou-
vrage, lui donne force et vigueur de longue durée,
AMYOT, Péric. 26. Par diligence et assiduité d'advo-
casser, n>. Crassus, ii.
— ÉTYM. Provenç. assiduitatg; anc. espagn. asi-
duidad; portug. ass'iduidade; ital. assiduité; de as-
siduitatem, A'assiduus (voy. ASSIDU).
ASSIDÛMENT (a-ssi-du-man ; quelques-uns pro-
noncent a-si-du-man; l'accent circonflexe indi-
que la suppression d'un e), adv. D'une manière as-
sidue. Travailler assidûment. Faire assidûment sa
cour. Allez, et que partout on veille assidûment,
BRIFAÙT, Ninus, m, 3.
— REM. On remarquera l'accent circonflexe que
met l'Académie, tandis qu'elle n'en met ni à abso-
lument, ni à ambigument, etc. Il vaudrait mieux
qu'elle suivît un système, et mît partout l'accent
circonflexe ou le supprimât partout
ASS
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biens et ruinez leurs villes, AMYOT, Cam. 27. Ceste
corruption a esté cause de réduire la chose publique
en monarchie, en asservant et assubjettissant les
armes mesmes à l'argent, ID. Cor. o. llz ne asser-
virent ville quelconque qu'ilz eussent prisé, n>. Pélop.
et Marcel, comp. \. La Rochelle ne pouvoit estre as-
siégée que la rivière de Sevré, asservie par le Doi-
gnon et Maillezais, ne fut entièrement libre, D'AUB.
Vie, cxxxiv.
—ÊTYM. À et servir ; dans le xvr» siècle, on a conju-
gué ce verbe comme servir ; ce qui est la vraie conju-
gaison; et conjuguer asservir comme nous faisons,
c'est confondre Ja conjugaison qu> vient de ire latin
avec celle (par exemple fleurir) qui vient de iscere.
f ASSERVISSABLE (a-sèr-vi-sa-bl'), ad;. Néolo-
gisme. Qui peut être asservi.
— ÊTYM. Asservir.
ASSERVISSANT, ANTE (a-sèr-vi-san, san-t'),
adj. Qui asservit. Condition asservissante.
ASSERVISSEMENT (a-sèr-vi-se-man), s. m. État
de servitude, actiond'asservir. Tenir un peuple dans
l'asservissement. L'asservissement de la Grèce par les
rois macédoniens. Asservissement aux usages, aux
idées reçues. Soit aigreur contre Fénelon, soit as-
servissement au parti contraire, VOLT. Louis XIV,
quiétisme.
— ÉTYM. Asservir.
t ASSERVISSEUR (a-sèr-vi-seur), s. m. Celui qui
asservit. C'est le grand asservisseur des rois et des
consciences, le grand despote religieux, Grégoire VII,
qui favorise la hardiesse et le premier élan de l'es-
prit populaire, VILLEMAIN , Cours de liilèr. Moyen
âge, t. 1, p. 28.
ASSESSEUR (a-sè-seur), s. m. Magistrat adjoint à
un juge principal pour l'aider et le remplacer.
— HIST. xnie s. Le dieu d'amors cil cosloioient
[étaient assis à côté], Et comme assessour se seoient,
Nouv. Rec. de fabl. 1, 294. Li bailli ou li prevos,
quant il en ont mestier por lor ensoine, poent fere
acesseurspor aus [eux], BEAUM. 36. || xiv" s. Capi-
touls, sindics, trésoriers, accesseurs ou autres offi-
ciers de villes, DU CANGÈ, accessor. || XV s. Le sub-
stitut ou accesseur de notre procureur, ID. 16.
11. xvi" s. Les rois, dont les lieutenants, ausquels ils
donnent la charge de gouverneur,- sont comme leurs
assesseurs, CALV. Inslit. 402.
- —ÉTYM. Provenç. assessor ; espagn. asesor; ital.
assessore; de assessorem, de adsidere (voy. ASSEOIE).
t ASSESSORAT (a-sè-so-ra), s. m. Office d'as-
sesseur. -
tASSESSORIAL, ALE (a-sè-so-ri-al, a-1'), adj.
Qui est d'un assesseur. Droits assessoriaux.
f ASSETTË (a-sè-f), s. f. Marteau avec une tête
d'un côté et de l'autre un tranchant, large de deux
pouces et un peu recourbé vers le manche; les cou-
vre ,;rs s'en servent pour dresser, couperet clouer les
lattes et les ardoises, et les tonneliers pour polir
et arrondir les douves des tonneaux.
— ÉTYM. Même radical que asseau.
ASSEZ (a-sé;le g se lie;"j'ai assez attendu, di-
tes : a-sé-z attendu. Chifflet, {Gramm. p. 2t9, dit :
«En ce mot plusieurs ne prononcent pas le g devant
les voyelles : j'ai assez attendu, ils prononcent : j'ai
assé attendu.» Cela arrive encore souvent aujour-
d'hui dans la prononciation non soutenue), adv.
Il 1° Autant qu'il en faut. L'avare n'a jamais assez.
La ville ne lui parut pas assez grande. Assez long-
temps. Ce n'est pas assez pour eux de donner des
préceptes. C'est assez parler de nos affaires. Autre-
ment, un philosophe vous dira en vain que vous
devez être rassasié d'années et de jours, et que vous
avez assez vu les saisons se renouveler et le monde
rouler autour de vous, ou plutôt que vous vous êtes
assez vu rouler vous-même et passer avec le monde,
BOSS. le Tellier. Quoi donc! n'est-ce pas assez que
nous soyons attaqués au dedans et au dehors? in.
ib. Ces belles années, dont on ne peut assez admi-
rer le cours glorieux, ID. t&. Ah 1 pour cela il est
toujours assez bonne heure, MOL. Dèp. am. iv, t.
Sur vous l'on sait assez que je jette les yeux, EE-
GNARD, Joueur, 11, 4. I| Bien assez. Il a été bien as-
sez humble. J'ai bien assez vécu. || C'est assez, c'en
est assez, en voilà assez, et, elliptiquement, assez;
n'en parlons plus, n'en disons pas davantage. || As-
sez de. H est tombé assez de pluie. Et sans atteindre
au but où l'on ne peut atteindre, Ce m'est assez d'hon-
neur.... MALH. v, 30. Assez de funestes batailles, Et
de carnages inhumains, ID. ni, 2. || Avoir assez d'une
chose, en avoir suffisamment, !et, quelquefois, en
être fatigué, rassasié. |l 2° Assez d'autres, un nom-
bre bien suffisant, autant que j'en voudrai. Assez
orautres Etats lui prêteront asile, CORN. Sertor. n, 4.
Assez d'autres sans vous n'ont pas mis en oubli ...
ID. Cinna, 1,2. Assez d'autres sans moi soutiendront
vos lauriers, ID. Hor. v, 2. Assez d'autres viendront,
à mes ordres soumis, Se couvrir des lauriers qui
vous furent promis, RAC. Iph.Tf, 6. || 3°Quelquepeu,
dans un sens qui est ou diminutif ou augmentatif
suivant les mots : elle est assez jolie, c'est-à-dire elle
n'est qu'un peu jolie; une lettre assez longue, c'est-
à-dire qui dépasse la longueur ordinaire. Assez petit.
11 est assez mal traité parla critique. Nous louons par-
fois des gens assez médiocres. Elle s'approcha du bû-
cher, ens'exposant assez. Il fit assez de chemin. 11 est
assez étonnant que.... Ma présence est assez inutile
en ce lieu, REGNARD, Joueur, m, 2. Nous pouvons
nous y faire un assez beau destin, CORN. Sertor. IV, 2.
Et d'abord je trouvai ses princes assemblés Qu'un
péril assez grand semblait avoir troublés, RAC. Andr.
1, 4. H 4° Assez et trop longtemps, locution poétique
signifiant pendant trop longtemps. Assez et trop
longtemps ma lâche complaisance De vos jeux cri-
minels a nourri l'insolence, BOIL. Sat. ix. Assez et
trop longtemps mon amitié t'accable, RAC. Andr.
m, i. Assez et trop longtemps sous ma feinte pour-
suite, HOTR. Vencesl. in, 2. Assez et trop longtemps
votre discours la flatte, CORN. Cid, m, 6. || 5° Assez
peu, assez souvent, assez rarement; dans ces locu-
tions, assez est explétif. C'est un homme d'assez
peu d'esprit. Assez peu éloquent. 11 venait assez ra-
rement au sénat. || 6° Assez pour.... devant un infi-
nitif. Il est assez riche pour acheter ce domaine.
Etait-il assez sot pour croire...? Personne n'est assez
méchant pour vouloir le paraître. Il n'y eut per-
sonne d'assez dur pour ne pas pleurer. || On a dit,
dans le même sens, assez de.... Les Athéniens or-
donnèrent une punition de mort contre le premier
qui serait assez hardi de proposer la guerre, FËN.
Solon. H On a dit'aussi : assez.... que de. Nousavons
été assez ingrats que de faire servir les créatures con-
tre le Seigneur même, à qui elles appartiennent,
MASS. Profession religieuse, sermons. Quel châti-
ment ne doivent pas attendre les ministres du temple
eux-mêmes, s'ils sont assez malheureux que d'en
abuser? ID. Revenus ecclésiastiques. Si l'on est assez
malheureux que de retomber, ID. ïnconsl. C'est une
tournure très-fréquente dans Massillon. || 7° S. m.
Séparer le peu d'avec le beaucoup, Tassez d'avec le
trop, BAYLE, Dict. hist.Chrys. remarque 0.
— SYN. ASSEZ, SUFFISAMMENT. Suffisamment ex-
prime que ce qu'on a suffit, mais ne va pas au delà.
Assez exprime que ce qu'on a non-seulement suffit,
mais encore satisfait amplement à ce que nous vou-
lons. Ce qui suffit ne surabonde pas; ce qui est assez
peut surabonder. De plus, au point de vue de la syn-
taxe, assez reçoit facilement un complément avec
de ; ce que suffisamment ne fait pas, au moins dans
le style correct.
— HIST. xie s. En ceste terre ad assez osteiet [fait
la guerre], Ch. de Roi. m. Assez est mieuz qu'il i
perdent les chefs [têtes], ib. ni. Dient paien : de ce
avom asez, ib. v. Neymesli dux et des autresasez,
t'6. LUI. Or endreit sei at il asez que faire, ib. CLV.
Asez i meurent et des uns et des autres, ib. CCLIV.
Baptizét sont asez plus de cent mille, ib. CCLXVUI.
|| XII" s. Asez oezque Guenes va disant, Ronc. p. 36.
Mieux vaut Mahons que St Pieres assez, ib. p. a.
Assez savez quex est li cuens Rolanz, ib. p. 84. Ains
que tu l'aies, auras assez à faire, ib. p. 446. Se je
vous aim, j'i assez ai raison, Couci, 11. Assez aim
[j'aime] mieux mourir en bon désir, Que vivre irez
et m'amie haïr, ib. ix. Ainçois me dout [je crains]
qu'en trestout mon aage [je] Ne puisse assez lui
[elle] et s'amour servir, t'6. xix. Car j'ai assez autre
chose à penser, QUESNES, Romane, p. 100. Il leur a
demandé : quels nouveles, baron?— Sire, ce dist
Gisarz, assez [nous] vous en diron, Sax. xxn.
H xinc s. Et là trova il pèlerins assés et gens qui s'en
alloient en Tost, VILLEH. XLII. Et furent assez plus
que cil qui estoient devant Constantinoble, ID. C. Et
la dame n'ot pas assez de vesteûre, Berte, XLII. Elle
amast assez mieux que elle eûst mentit, ib. LUI.
Qui n'avoit encores passés, Si curh je cuit [crois],
douze ans d'assês [de beaucoup], larose, m, i 270. Pour
ce que il croient que il seront assez plus aise quant il
seront mors, que il n'estoient devant, JOINV. 260.
||xiv's. Dieu loent [ils], sans estre lassés, Aussitost
d'un pou com d'assez, BRUYANT dans Ménagier, t.il,
p. m. Céulx ici mesmes profitassent plus assez en
telles besongnes, se avecquesla bonne abilitéde na-
ture que ilz ont, ilz eussent la doctrine, ORESMB,
Prol. Il xve s. L'autre [fils] eut nom Jean d'Eltheus et
mourut assez jeune, FROISS. 1,1, 3. si gasterent
tout le pays, et ardirent jusques à la cité de Du-
reunne, et assez outre, ID. I, I, 30. Et dit le roi
d'Angleterre à son cousin le comte Derby qu'il prist
assez or et argent, et le donnast et departist large-
ment aux chevaliers et escuyers..'.. ID. I, I, 215.
Ils les haioient plus assez quelesEscots, ID, I, I, st. ■
Et à ce temps là les Escots aimoient et prisoient
assez peu les Anglois, et encore font ils à presunt,
ID. 1, 1, 34. Il leur sembla qu'ils seraient forts et
puissans assez pour la conquerre, ID. I, I, 97. En
ladicte bataille estoient mors huyt mil nommes et
autres menues gens assez, COMM. V, 3. Et que ils
avoient passé la rivière ; c'estoit assez et suffisoit bien
sans passer celle.... ID. 1, 2. ||xvr s. Assez moins
que.... MONT, i, -H. Non-seulement en basque, les
femmes.... mais assez ailleurs, et, qui plus est,
en.... ID. 11, 201. Rien n'a qui assez n'a, GENIN,
Récréât, t. 11, p. 249.
— ÉTYM. Bourguig. akseg; provenç. assois; anc.
espagn. asaz ; portug. assag,- assas; ital. assai; de
ad, à, et satis, suffisamment (voy. SATIÉTÉ). Dans
l'ancien français, assez, comme aujourd'hui encore
assai en italien, voulait dire beaucoup.
ASSIDU, UE (a-ssi-du, due; quelques-uns di-
sent a-si-du), adj. H i° Exact à se tenir où il doit
être. Cet employé est assidu à son bureau. Magis-
trat assidu aux audiences. || 2° Qui a une application
soutenue. Un enfant assidu Que tous les JuiTs,
dans Suze répandus, Â prier avec vous jour et nuit
assidus, RAC. Esth. 1, 3. D'écoliers libertins une
troupe indocile, Loin des yeux d'un préfet au tra-
vail assidu, Va tenir quelquefois un brelan défendu,
BOIL. Lulr. ch. m. Ecoutez tout le monde, assidu
consultant; Un fat quelquefois ouvre un avis impor-
tant, ID. A. poét. iv. Ils ont beau vers le ciel leurs
murailles accroître, Beau d'un soin assidu travail-
le! à leurs forts, MALH. n, 4 2.113° Qui rend des soins
continuels à une personne. Soyez assidu auprès de ce
pauvre malade. On a nommé huit ou dix hommes,
avec 600 fr. de pension, pour être assidus auprès de
M. le Dauphin, SÉV. 406 Qui pourra montrer
une marque certaine D'avoir meilleure part au coeur
de Célimène, L'autre ici fera place au vainqueur
prétendu, Et le délivrera d'un rival assidu, MOL.
Mis. m, i. Apparemment, luidis-je, que vous avez
quelque charge ou quelque emploi qui vous empêche
d'être plus assidu auprès d'elles, MONTESQ. Lett.
pers. 48. Compagne assidue,, RAC. Esth. 1, i. Qui est
plus esclave qu'un courtisan assidu, si ce n'est un
courtisan plus assidu? LABRUY. 8..|| 4°En parlantdes.
choses, continu, constant. Ces plaintes assidues,
RAC. Rrit. iv, 2. Il n'avait plus pour moi cette ardeur
assidue, Lorsqu'il passait les jours attachés sur ma
vue, ID. Bérén. 1, 4. Par des voeux assidus je crus
les détourner, ID. Phèd.i, 3.
— HIST. xvi" s. Le flatteur est en cela assidu,
continuel, sans' jamais se lasser, AMYOT, Comm.
discern. le flatt. 38.
—ÉTYM. Provenç. assiduos; anc. catal. assiduit;
anc. espagn. asiduo; ital. assiduo; de assiduus, deas-
sidere, être assis auprès (yoy. ASSEOIR). On disait plus
volontiers, auxvr siècle, assiduelqu'assidu. Le pro-
vençal assiduos suppose un mot barbare assiduosus.
ASSIDUITÉ (a-ssi-du-i-té; quelques-uns pronon-
cent a-si-du-i-té), s.f. Il i° Présence assidue dans
un lieu, près de quelqu'un. Assiduité d'un juge
aux audiences. Il paye aussi libéralement les assi-
duités ou plutôt l'oisiveté de ses courtisans que les
campagnes laborieuses de ses capitaines, MONTESQ.
Lett. pers. 37. Et l'assiduité près d'un charmant ob-
jet N'attend point notre aveu pour faire son effet,
CORN. Pulchér. iv, 3. 11 interprète malignement cer-
taines assiduités suspectes, MASS. Injusl. || 2° Appli-
cation continuelle. L'assiduité de cet employé lui va-
lut de l'avancement. L'assiduité au travail. Son goût
pour s'instruire, son assiduité.à l'étude, VOLT.
Leltr. Schouvalof, fi nov. -1759.
— HIST. xvie s. La longueur du temps adjouxtée
à l'assiduité du labeur en la manufacture d'un ou-
vrage, lui donne force et vigueur de longue durée,
AMYOT, Péric. 26. Par diligence et assiduité d'advo-
casser, n>. Crassus, ii.
— ÉTYM. Provenç. assiduitatg; anc. espagn. asi-
duidad; portug. ass'iduidade; ital. assiduité; de as-
siduitatem, A'assiduus (voy. ASSIDU).
ASSIDÛMENT (a-ssi-du-man ; quelques-uns pro-
noncent a-si-du-man; l'accent circonflexe indi-
que la suppression d'un e), adv. D'une manière as-
sidue. Travailler assidûment. Faire assidûment sa
cour. Allez, et que partout on veille assidûment,
BRIFAÙT, Ninus, m, 3.
— REM. On remarquera l'accent circonflexe que
met l'Académie, tandis qu'elle n'en met ni à abso-
lument, ni à ambigument, etc. Il vaudrait mieux
qu'elle suivît un système, et mît partout l'accent
circonflexe ou le supprimât partout
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