Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
ASP
— ÉTYM. "Aowpiio;, de à'privatif, et cuépu.a,
graine.
f ASPERMIE (a-spèr-mie), s. /. Terme de bota-
nique. Absence de graine.
— ÉTYM. Âsperme.
ASPERSION (a-spèr-sion; en poésie, de quatresyl-
labes), s. f. || i° Action d'asperger, de jeter de
l'eau. || 2° En particulier, l'action de jeter de l'eau
bénite. Pour laveries Gentils par une sainte asper-
sion, BOSS. Hist. Il, 4. || 3° Terme mystique. Arrose-
ment de la grâce sur le coeur. Avoir le coeur purifié
par une aspersion intérieure.
— HIST. xvi" s. Il jetta dedans quelques parfums,
et feit quelques aspersions, AMYOT, Cross. 34. Si
l'air n'est froid, on usera d'aspersion d'eau froide,
PARÉ, xx bis, 40.
— ÉTYM. Provenç. aspersio; espagn. aspersion;
ital. aspersione; deaspersionem, deaspergere (voy.
ASPERGER).
ASPERSOIR (a-spèr-soir), s. m. Aspergés, gou-
pillon à jeter de l'eau bénite.
— ÉTYM. Le supin aspersum (voy. ASPERGER) , par
l'intermédiaire d'une forme fictive, aspersorium.
f ASPÉRCLE (a-spé-ru-1'), s. f. Genre déplantes
auquel appartient l'aspérule odorante ou muguet des
bois, légèrement astringente et tonique.
— ÉTYM. Diminutif de asper, rude.
ASPHALTE (a-sfal-f), s. m. Bitume solide, sec,
friable, inflammable, qui se trouve particulièrement
sur les bords du lac Asphaltite ou mer Morte.
— ÉTYM. Provènç. asphalt; espagn. et ital. as-
fulto; de àa
ASPHODÈLE (a-sfo-dè-1'), s. m. Terme de bota-
nique. Plante de la famille des liliacées, à laquelle
appartient l'asphodèle rameux (asphodelus ramo-
sus, L.),dont le bulbe a été employé contre la gale.
11 n'y a parmi nous que l'asphodèle et de la viande
pour les morts, D'ABLANC. Lucien, t. i, Passage de
la barque. Jasmin ! asphodèle I Encensoirs flottants,
v. HDGO, F. d'aut. 37.
— HIST. xvi" s. Des cendres de la racine d'asphro-
dilles, o. DE SERRES, 974. Des racines d'afrodille
concassées, ID. 989. Décoction de berles, de lapace,
de frodilles, ID. 99C.
— ÉTYM. îl(npo8£Xô;; espagn. asfodelo; ital. as-
fodïllo. Oh a dit, dans le xvu" siècle, aphrodille,
comme dans le siècle précédent; et asphodèle, re-
fait sur le latin, a effacé la forme ancienne.
t ASPHYXIANT, ANTE (a-sfi-ksi-an, an-t'), adj.
Qui asphyxie. Odeur asphyxiante.
ASPHYXIE (a-sfi-ksie), s. f. Terme de médecine.
Suspension de la respiration et état de mort appa-
rente ou imminente par submersion, strangulation,
action de gaz irrespirables, etc.
— ÉTYM. 'Amputa, de à privatif et depouls (voy. SHYGMIQDE). Asphyxie a d'abord signifie
syncope (arrêt du pouls), puis, abusivement, inter-
ruption de.la respiration; c'est le sens actuel.
ASPHYXIE, ÊE (a-sfi-ksi-é, ée), port, passé. As-
phyxié par la vapeur de charbon. || Substantive-
ment. Secours pour les asphyxiés.
ASPHYXIER (a-sfi-ksi-é), v.a. Causer l'asphyxie.
|| S'asphyxier, v. rêfl. Se donner la mort par as-
phyxie.
— ÉTYM. Asphyxie.
t ASPHYXIQUE (a-sfi-ksi-k'), adj. Qui a rapport
à l'asphyxie.
— ÉTYM. Asphyxie.
4. ASPIC (a-spik), s. m. || 1° Serpent très-veni-
meux. L'aspic des anciens est l'haje. En Europe, on
donne ce nom, parmi le peuple, aune espèce de vi-
père. || 2° Fig. C'est un aspic, se dit d'un homme
dangereux par sa médisance. Une langue d'aspic,
une méchante langue. || Froid comme un aspic, se
dit d'un homme à manières glaciales et dangereuses.
|| 3" Ancienne pièce d'artillerie, lançant un boulet
de douze livres. _,''■■
—HIST. xni* s. Et, selonc la sambiance d'aspe sourde
(aspidis surdse) estopant ses oreilles , il ne vuelent
ouir chastiement, Psautier, f° 68. Venins d'aspes
est seur leur lèvres, ib. f° 469. Fu tantost morz unz
chevaliez d'un serpent qui a nonaspe, Hist. occid.
des croisades, t. n, p. 679. || xvie s. Leurs langues
sont cauteleuses, venin d'aspid est. sous leurs lè-
vres, CALV. Inst. 207. Le petit monsieur de Villeroy,
fier comme un aspic... SDLLY, ÛEcon.t. n, ch. 4,
p. 47, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. aspis, aspic; espagn. aspide;
ital. aspide; du latin aspis, du grec àfrançais disait aspe, qui répond au latin aspis, avec
l'accent sur la première syllabe. Aspic pour aspid.
2. ASPIC (a-spik'), s. m. Nom vulgaire de la
grande lavande. '
ASP
— HIST. xvie s. L'huile laurin, d'aspic, rue....
PARÉ, xvi, 4 0. On peut faire, l'eau de lavande sans
distiller, mettant infuser des fleurs de lavande, en
y adjoustant un peu d'huile d'aspic ou un peu de
musc,-iD. xxv,.47. Du serpoulet, du thim, de l'as-
pic, de la lavande, o. DE SERRES, 4.
— ÉTYM. Forme particulière pour spic (voy. ce
mot), née par assimilation et confusion avec aspic,
serpent.
3. ASPIC (a-spik'), s. m. Terme de cuisine. Plat
composé de viande ou de poisson froid et de gelée.
— ÉTYM. Ce plat a été ainsi nommé peut-être
parce qu'il est froid, et que l'on dit : froid comme
un aspic.
f ASPIDOCÉPHALE (a-spi-do-sé-fa-1'), adj. Ter-
me de zoologie. Qui a la tête garnie de plaques.
— ÉTYM. 'A
f ASPIDOPHORE (a-spi-do-fo-r').' adj Terme de
zoologie. Qui porte une sorte de bouclier sur le corps.
— ÉTYM. 'Auiti;, bouclier, et oeopoc, qui porte.
f ASPIRAIL (a-spi-rall', Il mouillées),, s. m.
Technologie. Trou pratiqué dans un fourneau pour
que l'air puisse y pénétrer.
— ÉTYM. Aspirer.
4. ASPIRANT, ANTE (a-spi-ran, ran-t'), adj.
Terme d'hydraulique. Qui aspire. Pompe aspi-
rante, pompe qui élève l'eau en faisant le vide.
2. ASPIRANT, ANTE (a-spi-ran, ran-t'), s. m. et f.
Celui, celle qui aspire à une fonction, à une place,
à un titre. Aspirant de marine. Aspirant au doctorat.
Une aspirante au brevet d'institutrice. Je n'ai fait
que 40 visites, 80 révérences; ce n'est rien pour un
aspirant aux emplois académiques, P. L. COUR, I, 4 36.
f ASPIRATEUR, TRICE (a-spi-ra-teur, tri-s'),
adj. Qui a rapport à l'aspiration. La force aspira-
trice des végétaux. || S. m. Technologie. Ventilateur.
— ÉTYM. Aspirer.
ASPIBATIF, IVE (a-spi-ra-ti-f, ti-v'), adj. Qui a
le caractère de l'aspiration.
ASPHtATION (a-spi-ra-sion; en poésie, de cinq
syllabes), s. f.\\ i° Action d'aspirer. L'aspiration de
l'air dans le poumon. L'aspiration de l'eau par la
pompe. || 2° Fig. Mouvement de l'âme vers Dieu;
élans du coeur vers les choses élevées. Tant d'aspi-
rations vers son Dieu répétées, Tant de foi dans la
mort, tant de vertus jetées En gage à l'immortalité,
LAMART. Harm. m, 7. || 3° Terme de grammaire.
Prononciation aspirée d'une Voyelle. || 4° En musi-
que, défaut du chanteur qui consiste à mettre un h
devant les voyelles et quelquefois même devant les
consonnes. Se prend aussi en bonne part, lorsque le
chanteur emploie une espèce de soupir léger pour
orner son chant, ou lorsqu'il sait prendre adroite-
ment sa respiration de manière à prolonger la tenue
et la progression de la voix. || Sorte d'agrément, sur
le clavecin.
— HIST. xiie s. Par la repunse [cachée] parole
puet l'om entendre l'aparlement de la divine aspira-
tion, Job, 477.
— ÉTYM. Provenç. aspiralio; espag. aspiracion;
ital. aspirasione; de aspirationem, de aspirare
(voy. ASPIRER).
ASPIRÉ, ÉE (a-spi-ré, rée), part, passé. || 1° At-
tiré. L'eau aspirée, par les végétaux. || 2° En'termes
de grammaire, affecté d'aspiration. Une lettre aspi-
rée. La langue de l'Iroquois, presque toute aspirée,
étonnait l'oreille, CHATEAUB. Ainêr. 249. || S. f. Une
aspirée, les aspirées, lettres qui ont une aspiration.
Le chi grec est une aspirée.
ASPIRER (a-spi-ré), v. a. || 1° Attirer l'air dans
ses poumons. Aspirer l'air. Le poumon qui aspire et
expire l'air. Le cheval aspire l'air de ses larges na-
seaux. Et chaque souffle enfin que j'exhale ouj'aspire,
LAMART. Harm. i, 4. || Absolument. Aspirer avec
force. Les oiseaux boivent en aspirant. || 2° Elever
l'eau en faisant le vide. Cette pompe aspire l'eau avec
beaucoup de force. || 3" Terme de grammaire. Pronon-
cerde la gorge. Aspirer l'h. || Absolument. Aspirer,
suivant le Dictionnaire de l'Académie, c'est... D'OLI-
VET, Prosod.fr. || 4° Avoir le désir de. Aspirer à la
royauté, à régner, aux honneurs. II aspire au pre-
mier rang. Quiconque, après sa. mort, aspire à,la
couronne, CORN. Cinna, n,2. Et monté sur le faite,
il aspire à descendre, m. ib. Il, 4. Nous devions as-
pirer à sa possession, Par amour, par devoir ou par
ambition, m. Rodog. iv, 3. A de plus grands hon-
neurs faut-il qu'un père aspire? ID. Hor. iv, 2. Il
m'a plu sans peut-être aspirer à me plaire,RAC. Baj.
i, 3. N'aspirant qu'à troubler le repos où nous som-
mes, ID. Esth. n, 4. Il n'a plus aspiré qu'à s'ouvrir
des chemins.... ID. Milhr. v, 4. Et je ne puis songer
Que Troie en cet état aspire à se venger, ID. Andr.
i, 2. Sortez du temps et du changement, aspirez à
ASS
211
l'éternité, BOSS. Duch. d'Orl. || Onl'aaussi construit
avec de. Elle n'aspire encore d'y arriver que par. des
moyens qui viennent de Dieu même, PASC. dans GI-
RAULT-DUVIVIER.
— SYN. ASPIRER À, PRÉTENDRE i. La différence
entre ces deux mots, c'est que aspirer n'implique
que l'idée des désirs qui nous poussent à une chose;
et que prétendre implique que nous y avons des
droits réels ou imaginaires."
—HIST. xiie s. Teu (telle) parole unt'le duc nonciée,
Si cum Deus les outaspirez [inspirés], BENOÎT, Chr. de
Korm. t. n, p. 485,v. 20744. || xive s. Aspirer la fumée
de l'eaue, Ménag. n, 6. || xve s. L'oeil regarde où le
cueur aspire, BASSELIN, m. ||xvies. Ils veulent, ils
aspirent, ils s'efforcent : mais rien en telle perfection
qu'il appartient,CALV. insf. 660. Chascun aspire si^na-
turellement à la liberté et auctorîté, que.... MONT.I,
59. L'éloquence et la louange de bien dire estoit desjà
le but ordinaire, auquel aspiraient et taschoient de
parvenir tous les jeunes hommes romains, AMYOT . Ca-
lon, 9. Tellieu est continuellement aspire et eventilé
de la frigidité de l'air qui nous environne, PARÉ, VI,
23. 11 a aspiré cest office ung long temps, PALSGR.
p. 42I. Nul aultre n'y pouvoit aspirer ny parvenir
s'il n'estoit des sus dictes sept races, CARL. VI, 6.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. aspirar; ital. aspi-
rare; du latin aspirare, de a pour ad (voy. A), et
spirare, souffler (voy. ESPRIT). Comme la prononcia-
tion d'une lettre aspirée et, au reste, de toute autre
lettre, se fait non dans l'aspiration mais dans l'ex-
piration, on a ditque aspirer était ici dit pour aspé-
rer, rendre âpre, les Latins appelant en effet aspw
l'esprit rude des Grecs. Mais cela ne s'appuie sur au-
cun exemple. Il est bien plus probable que, les
Grecs appelant itvsûjia, et les Latins spiritus, c'est-
à-dire souffle, ce que nous appelons aspiration, as-
piration a été dite chez nous pour souffle, par une
méprise sur le mécanisme vocal.
f ASPLE (a-spl'), s. m. Technologie. Voy. ASPE:
ASPRE (a-spr'), s. m. Petite monnaie d'argent
chez les Turcs. Je vous estime trente aspres, dit un
poète au grand kan, VOLT. Moeurs, 58.
— HIST. xvie s. Pour dix aspres un turc se don-
nera une entaille, MONT, I, 309.
— ÉTYM. Bas-latin, asperi, aspri, aspratura;
grec .moderne, ôoirpoç. En grec moderne, âOTtpo;
signifie blanc ; et en effet l'aspre est une monnaie
d'argent, et c'est ainsi que chez nous une pièce
blanche s'est nommée un blanc. Cette monnaie est
en usage chez les Turcs; mais le mot n'est pas turc;
car on le trouve dans Alexis Comriène bien long-
temps avant l'établissement des Ottomans, Sià Tpa-
3(£MV âuTtpuv vou.imonnaie non usée. Cette phrase explique en même
temps l'origine du mot aspre. En effet i les Latins ■
nommaient nummus asper, une monnaie âpre,
c'est-à-dire non usée par le frottement, en d'autres
termes, fraîchement frappée. On a là une des plus
curieuses mutations de sens qu'une langue puisse
offrir. Asper nummus signifie en latin une monnaie
qui sort de la fabrique ; le mot asper passe dans le
grec avec le sens de monnaie, puis il prend le sens
spécial de monnaie d'argent ; et comme l'argent est
blanc, il arrive à exprimer la blancheur, de sorte
que,par une déduction qu'on suit nettement, asper
devient synonyme de blanc.
ASSA (a-ssa), s. f. Suc végétal concret : 4° Assa
dulcis, ancien nom "du benjoin ; 2° Assa foetida,
gomme résine fétide fournie par la férule persique
(ombellifères).
— HIST. xvi" s. Asse-fetide, o. DE SERRES, 944.
— ÉTYM. Origine inconnue. Allemand', Asand. La
plupart des auteurs de matière médicale font assa
foetida du masculin : le meilleur assa foetida.
t ASSAGIR (a-ssa-jir'). || 1° V: a. Rendre sage.
L'âge assagit les jeunes gens. Les afflictions assa-
gissent ordinairement les hommes. || 2e V. n. Deve-
nir sage. || Ce verbe a vieilli ; c'est dommage ; et bien
employé ii pourrait renattre.
— HIST. xve s. Quant un peu fui plus assagis,
Estre me convint plus-sougis, FROISS. Èspin. amou-
reuse. Robes de vair ne de gris n'ont puissance
D'assagirnul.... E. DESCH. l'Habit ne fait pas l'homme.
|| xvie s. Il nous fault abestir, pour nous assagk,
MONT, n, 244. J'estudiai jeune pour l'ostentation;
depuis, un peu pour m'assagir, ID. m, 290. Vieillir
n'est pas assagir ny quitter les vices, maisseulement
les changer en pires, -CHARRON, Sagesse, chap. 36.
— ÉTYM. À et sage.
f ASSAGISSEMENT (a-ssa-ji-se-man), s.m. Ac-
tion de rendre sage ou de devenir sage. '
— ÉTYM. Assagir.
t ASSAI (a-ssa-ie), adv. Terme de musique. Se
— ÉTYM. "Aowpiio;, de à'privatif, et cuépu.a,
graine.
f ASPERMIE (a-spèr-mie), s. /. Terme de bota-
nique. Absence de graine.
— ÉTYM. Âsperme.
ASPERSION (a-spèr-sion; en poésie, de quatresyl-
labes), s. f. || i° Action d'asperger, de jeter de
l'eau. || 2° En particulier, l'action de jeter de l'eau
bénite. Pour laveries Gentils par une sainte asper-
sion, BOSS. Hist. Il, 4. || 3° Terme mystique. Arrose-
ment de la grâce sur le coeur. Avoir le coeur purifié
par une aspersion intérieure.
— HIST. xvi" s. Il jetta dedans quelques parfums,
et feit quelques aspersions, AMYOT, Cross. 34. Si
l'air n'est froid, on usera d'aspersion d'eau froide,
PARÉ, xx bis, 40.
— ÉTYM. Provenç. aspersio; espagn. aspersion;
ital. aspersione; deaspersionem, deaspergere (voy.
ASPERGER).
ASPERSOIR (a-spèr-soir), s. m. Aspergés, gou-
pillon à jeter de l'eau bénite.
— ÉTYM. Le supin aspersum (voy. ASPERGER) , par
l'intermédiaire d'une forme fictive, aspersorium.
f ASPÉRCLE (a-spé-ru-1'), s. f. Genre déplantes
auquel appartient l'aspérule odorante ou muguet des
bois, légèrement astringente et tonique.
— ÉTYM. Diminutif de asper, rude.
ASPHALTE (a-sfal-f), s. m. Bitume solide, sec,
friable, inflammable, qui se trouve particulièrement
sur les bords du lac Asphaltite ou mer Morte.
— ÉTYM. Provènç. asphalt; espagn. et ital. as-
fulto; de àa
ASPHODÈLE (a-sfo-dè-1'), s. m. Terme de bota-
nique. Plante de la famille des liliacées, à laquelle
appartient l'asphodèle rameux (asphodelus ramo-
sus, L.),dont le bulbe a été employé contre la gale.
11 n'y a parmi nous que l'asphodèle et de la viande
pour les morts, D'ABLANC. Lucien, t. i, Passage de
la barque. Jasmin ! asphodèle I Encensoirs flottants,
v. HDGO, F. d'aut. 37.
— HIST. xvi" s. Des cendres de la racine d'asphro-
dilles, o. DE SERRES, 974. Des racines d'afrodille
concassées, ID. 989. Décoction de berles, de lapace,
de frodilles, ID. 99C.
— ÉTYM. îl(npo8£Xô;; espagn. asfodelo; ital. as-
fodïllo. Oh a dit, dans le xvu" siècle, aphrodille,
comme dans le siècle précédent; et asphodèle, re-
fait sur le latin, a effacé la forme ancienne.
t ASPHYXIANT, ANTE (a-sfi-ksi-an, an-t'), adj.
Qui asphyxie. Odeur asphyxiante.
ASPHYXIE (a-sfi-ksie), s. f. Terme de médecine.
Suspension de la respiration et état de mort appa-
rente ou imminente par submersion, strangulation,
action de gaz irrespirables, etc.
— ÉTYM. 'Amputa, de à privatif et de
syncope (arrêt du pouls), puis, abusivement, inter-
ruption de.la respiration; c'est le sens actuel.
ASPHYXIE, ÊE (a-sfi-ksi-é, ée), port, passé. As-
phyxié par la vapeur de charbon. || Substantive-
ment. Secours pour les asphyxiés.
ASPHYXIER (a-sfi-ksi-é), v.a. Causer l'asphyxie.
|| S'asphyxier, v. rêfl. Se donner la mort par as-
phyxie.
— ÉTYM. Asphyxie.
t ASPHYXIQUE (a-sfi-ksi-k'), adj. Qui a rapport
à l'asphyxie.
— ÉTYM. Asphyxie.
4. ASPIC (a-spik), s. m. || 1° Serpent très-veni-
meux. L'aspic des anciens est l'haje. En Europe, on
donne ce nom, parmi le peuple, aune espèce de vi-
père. || 2° Fig. C'est un aspic, se dit d'un homme
dangereux par sa médisance. Une langue d'aspic,
une méchante langue. || Froid comme un aspic, se
dit d'un homme à manières glaciales et dangereuses.
|| 3" Ancienne pièce d'artillerie, lançant un boulet
de douze livres. _,''■■
—HIST. xni* s. Et, selonc la sambiance d'aspe sourde
(aspidis surdse) estopant ses oreilles , il ne vuelent
ouir chastiement, Psautier, f° 68. Venins d'aspes
est seur leur lèvres, ib. f° 469. Fu tantost morz unz
chevaliez d'un serpent qui a nonaspe, Hist. occid.
des croisades, t. n, p. 679. || xvie s. Leurs langues
sont cauteleuses, venin d'aspid est. sous leurs lè-
vres, CALV. Inst. 207. Le petit monsieur de Villeroy,
fier comme un aspic... SDLLY, ÛEcon.t. n, ch. 4,
p. 47, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. aspis, aspic; espagn. aspide;
ital. aspide; du latin aspis, du grec à
l'accent sur la première syllabe. Aspic pour aspid.
2. ASPIC (a-spik'), s. m. Nom vulgaire de la
grande lavande. '
ASP
— HIST. xvie s. L'huile laurin, d'aspic, rue....
PARÉ, xvi, 4 0. On peut faire, l'eau de lavande sans
distiller, mettant infuser des fleurs de lavande, en
y adjoustant un peu d'huile d'aspic ou un peu de
musc,-iD. xxv,.47. Du serpoulet, du thim, de l'as-
pic, de la lavande, o. DE SERRES, 4.
— ÉTYM. Forme particulière pour spic (voy. ce
mot), née par assimilation et confusion avec aspic,
serpent.
3. ASPIC (a-spik'), s. m. Terme de cuisine. Plat
composé de viande ou de poisson froid et de gelée.
— ÉTYM. Ce plat a été ainsi nommé peut-être
parce qu'il est froid, et que l'on dit : froid comme
un aspic.
f ASPIDOCÉPHALE (a-spi-do-sé-fa-1'), adj. Ter-
me de zoologie. Qui a la tête garnie de plaques.
— ÉTYM. 'A
f ASPIDOPHORE (a-spi-do-fo-r').' adj Terme de
zoologie. Qui porte une sorte de bouclier sur le corps.
— ÉTYM. 'Auiti;, bouclier, et oeopoc, qui porte.
f ASPIRAIL (a-spi-rall', Il mouillées),, s. m.
Technologie. Trou pratiqué dans un fourneau pour
que l'air puisse y pénétrer.
— ÉTYM. Aspirer.
4. ASPIRANT, ANTE (a-spi-ran, ran-t'), adj.
Terme d'hydraulique. Qui aspire. Pompe aspi-
rante, pompe qui élève l'eau en faisant le vide.
2. ASPIRANT, ANTE (a-spi-ran, ran-t'), s. m. et f.
Celui, celle qui aspire à une fonction, à une place,
à un titre. Aspirant de marine. Aspirant au doctorat.
Une aspirante au brevet d'institutrice. Je n'ai fait
que 40 visites, 80 révérences; ce n'est rien pour un
aspirant aux emplois académiques, P. L. COUR, I, 4 36.
f ASPIRATEUR, TRICE (a-spi-ra-teur, tri-s'),
adj. Qui a rapport à l'aspiration. La force aspira-
trice des végétaux. || S. m. Technologie. Ventilateur.
— ÉTYM. Aspirer.
ASPIBATIF, IVE (a-spi-ra-ti-f, ti-v'), adj. Qui a
le caractère de l'aspiration.
ASPHtATION (a-spi-ra-sion; en poésie, de cinq
syllabes), s. f.\\ i° Action d'aspirer. L'aspiration de
l'air dans le poumon. L'aspiration de l'eau par la
pompe. || 2° Fig. Mouvement de l'âme vers Dieu;
élans du coeur vers les choses élevées. Tant d'aspi-
rations vers son Dieu répétées, Tant de foi dans la
mort, tant de vertus jetées En gage à l'immortalité,
LAMART. Harm. m, 7. || 3° Terme de grammaire.
Prononciation aspirée d'une Voyelle. || 4° En musi-
que, défaut du chanteur qui consiste à mettre un h
devant les voyelles et quelquefois même devant les
consonnes. Se prend aussi en bonne part, lorsque le
chanteur emploie une espèce de soupir léger pour
orner son chant, ou lorsqu'il sait prendre adroite-
ment sa respiration de manière à prolonger la tenue
et la progression de la voix. || Sorte d'agrément, sur
le clavecin.
— HIST. xiie s. Par la repunse [cachée] parole
puet l'om entendre l'aparlement de la divine aspira-
tion, Job, 477.
— ÉTYM. Provenç. aspiralio; espag. aspiracion;
ital. aspirasione; de aspirationem, de aspirare
(voy. ASPIRER).
ASPIRÉ, ÉE (a-spi-ré, rée), part, passé. || 1° At-
tiré. L'eau aspirée, par les végétaux. || 2° En'termes
de grammaire, affecté d'aspiration. Une lettre aspi-
rée. La langue de l'Iroquois, presque toute aspirée,
étonnait l'oreille, CHATEAUB. Ainêr. 249. || S. f. Une
aspirée, les aspirées, lettres qui ont une aspiration.
Le chi grec est une aspirée.
ASPIRER (a-spi-ré), v. a. || 1° Attirer l'air dans
ses poumons. Aspirer l'air. Le poumon qui aspire et
expire l'air. Le cheval aspire l'air de ses larges na-
seaux. Et chaque souffle enfin que j'exhale ouj'aspire,
LAMART. Harm. i, 4. || Absolument. Aspirer avec
force. Les oiseaux boivent en aspirant. || 2° Elever
l'eau en faisant le vide. Cette pompe aspire l'eau avec
beaucoup de force. || 3" Terme de grammaire. Pronon-
cerde la gorge. Aspirer l'h. || Absolument. Aspirer,
suivant le Dictionnaire de l'Académie, c'est... D'OLI-
VET, Prosod.fr. || 4° Avoir le désir de. Aspirer à la
royauté, à régner, aux honneurs. II aspire au pre-
mier rang. Quiconque, après sa. mort, aspire à,la
couronne, CORN. Cinna, n,2. Et monté sur le faite,
il aspire à descendre, m. ib. Il, 4. Nous devions as-
pirer à sa possession, Par amour, par devoir ou par
ambition, m. Rodog. iv, 3. A de plus grands hon-
neurs faut-il qu'un père aspire? ID. Hor. iv, 2. Il
m'a plu sans peut-être aspirer à me plaire,RAC. Baj.
i, 3. N'aspirant qu'à troubler le repos où nous som-
mes, ID. Esth. n, 4. Il n'a plus aspiré qu'à s'ouvrir
des chemins.... ID. Milhr. v, 4. Et je ne puis songer
Que Troie en cet état aspire à se venger, ID. Andr.
i, 2. Sortez du temps et du changement, aspirez à
ASS
211
l'éternité, BOSS. Duch. d'Orl. || Onl'aaussi construit
avec de. Elle n'aspire encore d'y arriver que par. des
moyens qui viennent de Dieu même, PASC. dans GI-
RAULT-DUVIVIER.
— SYN. ASPIRER À, PRÉTENDRE i. La différence
entre ces deux mots, c'est que aspirer n'implique
que l'idée des désirs qui nous poussent à une chose;
et que prétendre implique que nous y avons des
droits réels ou imaginaires."
—HIST. xiie s. Teu (telle) parole unt'le duc nonciée,
Si cum Deus les outaspirez [inspirés], BENOÎT, Chr. de
Korm. t. n, p. 485,v. 20744. || xive s. Aspirer la fumée
de l'eaue, Ménag. n, 6. || xve s. L'oeil regarde où le
cueur aspire, BASSELIN, m. ||xvies. Ils veulent, ils
aspirent, ils s'efforcent : mais rien en telle perfection
qu'il appartient,CALV. insf. 660. Chascun aspire si^na-
turellement à la liberté et auctorîté, que.... MONT.I,
59. L'éloquence et la louange de bien dire estoit desjà
le but ordinaire, auquel aspiraient et taschoient de
parvenir tous les jeunes hommes romains, AMYOT . Ca-
lon, 9. Tellieu est continuellement aspire et eventilé
de la frigidité de l'air qui nous environne, PARÉ, VI,
23. 11 a aspiré cest office ung long temps, PALSGR.
p. 42I. Nul aultre n'y pouvoit aspirer ny parvenir
s'il n'estoit des sus dictes sept races, CARL. VI, 6.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. aspirar; ital. aspi-
rare; du latin aspirare, de a pour ad (voy. A), et
spirare, souffler (voy. ESPRIT). Comme la prononcia-
tion d'une lettre aspirée et, au reste, de toute autre
lettre, se fait non dans l'aspiration mais dans l'ex-
piration, on a ditque aspirer était ici dit pour aspé-
rer, rendre âpre, les Latins appelant en effet aspw
l'esprit rude des Grecs. Mais cela ne s'appuie sur au-
cun exemple. Il est bien plus probable que, les
Grecs appelant itvsûjia, et les Latins spiritus, c'est-
à-dire souffle, ce que nous appelons aspiration, as-
piration a été dite chez nous pour souffle, par une
méprise sur le mécanisme vocal.
f ASPLE (a-spl'), s. m. Technologie. Voy. ASPE:
ASPRE (a-spr'), s. m. Petite monnaie d'argent
chez les Turcs. Je vous estime trente aspres, dit un
poète au grand kan, VOLT. Moeurs, 58.
— HIST. xvie s. Pour dix aspres un turc se don-
nera une entaille, MONT, I, 309.
— ÉTYM. Bas-latin, asperi, aspri, aspratura;
grec .moderne, ôoirpoç. En grec moderne, âOTtpo;
signifie blanc ; et en effet l'aspre est une monnaie
d'argent, et c'est ainsi que chez nous une pièce
blanche s'est nommée un blanc. Cette monnaie est
en usage chez les Turcs; mais le mot n'est pas turc;
car on le trouve dans Alexis Comriène bien long-
temps avant l'établissement des Ottomans, Sià Tpa-
3(£MV âuTtpuv vou.i
temps l'origine du mot aspre. En effet i les Latins ■
nommaient nummus asper, une monnaie âpre,
c'est-à-dire non usée par le frottement, en d'autres
termes, fraîchement frappée. On a là une des plus
curieuses mutations de sens qu'une langue puisse
offrir. Asper nummus signifie en latin une monnaie
qui sort de la fabrique ; le mot asper passe dans le
grec avec le sens de monnaie, puis il prend le sens
spécial de monnaie d'argent ; et comme l'argent est
blanc, il arrive à exprimer la blancheur, de sorte
que,par une déduction qu'on suit nettement, asper
devient synonyme de blanc.
ASSA (a-ssa), s. f. Suc végétal concret : 4° Assa
dulcis, ancien nom "du benjoin ; 2° Assa foetida,
gomme résine fétide fournie par la férule persique
(ombellifères).
— HIST. xvi" s. Asse-fetide, o. DE SERRES, 944.
— ÉTYM. Origine inconnue. Allemand', Asand. La
plupart des auteurs de matière médicale font assa
foetida du masculin : le meilleur assa foetida.
t ASSAGIR (a-ssa-jir'). || 1° V: a. Rendre sage.
L'âge assagit les jeunes gens. Les afflictions assa-
gissent ordinairement les hommes. || 2e V. n. Deve-
nir sage. || Ce verbe a vieilli ; c'est dommage ; et bien
employé ii pourrait renattre.
— HIST. xve s. Quant un peu fui plus assagis,
Estre me convint plus-sougis, FROISS. Èspin. amou-
reuse. Robes de vair ne de gris n'ont puissance
D'assagirnul.... E. DESCH. l'Habit ne fait pas l'homme.
|| xvie s. Il nous fault abestir, pour nous assagk,
MONT, n, 244. J'estudiai jeune pour l'ostentation;
depuis, un peu pour m'assagir, ID. m, 290. Vieillir
n'est pas assagir ny quitter les vices, maisseulement
les changer en pires, -CHARRON, Sagesse, chap. 36.
— ÉTYM. À et sage.
f ASSAGISSEMENT (a-ssa-ji-se-man), s.m. Ac-
tion de rendre sage ou de devenir sage. '
— ÉTYM. Assagir.
t ASSAI (a-ssa-ie), adv. Terme de musique. Se
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