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ART
ART
ARY
— ÊTYM. Provenç. artijicios; espagn. artiflcioso;
à'artificiosus, d'arlificium (voy. ARTIFICE).
ARTILLÉ, ÉE (ar-ti-llé, liée-. Il mouillées, et
non ar-ti-yé), adj. Terme de marine. Garni de son
artillerie, de ses canons. Un vaisseau artillé. Vieux;
on dit maintenant armé.
— HIST. xni" s. Avoit fait son chastel fermer,
Qui moult estoit bien batilliés, Si fort est et si bien
artilliés Qu'il necremoit ne roi ne comte, DU CANGE,
artillaria. \\ xve s. Le roi d'Angleterre , accompai-
gné de -vingt mil Anglois bien artillez, JEAN DE
TROTES, Cftron. J475. Si les babilla,' remonta, arma
et artilla le roy au mieus qu'il peut le faire, A. CHART.
Hist. de Ch. VII. Artillié soit d'avis avantureux ,
Coulevrines et canons, à largesse, r.H. D'ORL. Rond. 64.
|| xvie s. H est certain que l'armée de Monsieur,
artillée à plaisir, eust emporté tous ces gens de pied
en huict jours, D'AUB. Hist. i, 220. Quatre navires
bien artillez pour estre marchands , ID. ib. n, 300.
— ÉTYM. Espagn. artillado; provenç. artilha,
fortification. Artillé est le participe de l'ancien verbe
artiller, pour lequel on a proposé deux étymo-
logies. L'une est celle de Aluratori, qui le tire de
l'italien artiglio, griffe, serre; mais artiglio est
articulus, et notre mot orteil (aujourd'hui orteil);
or, il y a trop loin même du sens italien à artil-
\,er, pourvoir de toute sorte d'engins, et à artille-
ria , qui veut dire toute sorte d'engins, pour qu'on
accepte cette étymologie. Reste l'autre qui n'offre au-
cune difficulté : ars, artis, art, d'où arlillum, en-
gin, arlillare, pourvoir d'engins. L'ancien français
a artilleux, artificieux, dont l'étymologië, qui est
ars, artis, confirme celle à'artiller.
ARTILLERIE (ar-ti-lle-rie, Il mouillées, et non
ar-ti-ye-rie), s. f. |j 1° Partie du matériel de guerre
consistant en canons, bombes, boulets, etc. || Pièce
d'artillerie , canon , mortier. || 2° Troupes em-
ployées au service de l'artillerie. L'armée est divisée
en infanterie, cavalerie, artillerie, génie et ma-
rine. || 3° Fig. Bains et parfums.... Vin ducoucher,
toute artillerie De Cupidon....LAFONT. Omis.
— HIST. un" s. Et si tost comme il eoforçoient,
il getoient leur ars en l'artillerie [arsenal] au sou-
danc, et le mestre artillier leur bailloit ars si fors
comme il le pooit teser [tendre], JOINV. 234.11 xiv" s.
Artillerie est le charroi Qui par duc, par comte ou
par roi, Ou par aucun seigneur de terre, Est char-
gié de quarriaus en guerre, D'arbalestes, de dars,
de lances Et de targes d'unes semblances, G. GUIART,
dans DD CANGE , artillaria. Les diz complaignanz
getterent pierres, garroz et arteilleries contre iceus
nos ennemis, n>. ib. Le suppliant s'arma de hauber-
geon, chapeline, garde-bras, arc, artillerie et au-
tres armures invasibles, DU CANGE, ib. Lors fist
Bertran venir la bonne artillerie : Archiers, arbales-
triers commencent l'envaïe, Guescl. 20009. ||xve s.
Ainçois qu'il y parvint, il trouva un chastel que on
appelle la Roche-MiÙon, qui estoit bien pourvu de
bons soudoyers et d'artillerie, FROISS. 1, 1, 232.
Il xvr s. Des machines d'artilleries pour ruiner et
demollir les villes, AMYOT, Démitr. 59. Si luy mons-
tre incontinent le besoing la grande faute qu'il avoit
faitte délaisser derrière son artillerie, m. Anton. 47.
Mustapha, par ce moyen ayant foudroyé tout ce
que l'artillerie pouvoit voir, mit la place hors de
(oute deffense, D'AUB. Hist. n, 245. On marcha au
siège de Menerbe avec 15 pièces de toute artillerie,
m. ib. n, 373. Ils capitulèrent à la veuê du pétard,
aprehendans ceste artillerie peu congneuê vers eux
en ce temps là, ID. ib. in, 403.
— ÉTYM. Voy. ARTILLÉ. Provenç. artillaria, ar-
lilheria; espagn. artilleria; ital. artiglieria. Artil-
lerie, avant la poudre à canon, a signifié l'ensem-
ble des engins de guerre, soit pour l'attaque soit
pour la défense.
ARTILLEUR (ar-ti-lleur, Il mouillées, et non
ar-ti-yeur), s. m. Soldat attaché au corps d'artil-
lerie.
— HIST. xive s. Jehan de Lyons, artilleur [chef
de l'artillerie] du chastel du Louvre, su CANGE, ar-
tillator. Quiconque doresenavant vouldra estre ar-
tilleur et user du mestier d'artillerie en la ville
et banlieue de Paris, c'est à savoir faiseur d'arcs,
de flèches, d'arbalestes, ID. ib.
— ÉTYM. Voy. ARTILLÉ.
ARTIMON (ar-ti-mon), s. m. Nom de celui des
mâts d'un vaisseau qui est placé le plus près de l'ar-
rière ou de la poupe. La différence avec les autres,
est qu'il ne porte point de perroquets, et que la ver-
gue le traverse de biais.
— t.TVM.Artemo, du grec àpTÉu.«v, d'àpxâo), être
suspendu, ou àpTÉw, disposer, lesquels tous deux
se rattachent à âpw, arranger.
| ARTIOZOAIRE (ar-ti-o-zo-ê-r'), s. m. Terme de
zoologie. Animal dont la forme est paire ou symé-
trique.
— ËTYM. "Aptio:, pair, et Çwâpiov, animal.
ARTISAN (ar-ti-zan), s. m. || 1° Celui qui exerce
un art mécanique, un métier. Artisan habile, adroit.
Il 2e Anciennement, artiste. Vous.... voyez dans les
arts les secrets qui ne sont connus que des artisans,
EALZ. Liv. vi, Letl. 6. L'artisan exprima si bien Le
caractère de l'idole, Qu'on trouva qu'il ne manquait
rien  Jupiter que la parole, LA FONT. Fab. ix, 6.
Ce monarque guerrier, Qui ne pouvait souffrir
qu'un artisan grossier Entreprît de tracer.... Un
portrait réservé pour le pinceau d'Apelle , BOIL.
Disc, au rot. Il 3° Fig. Auteur, cause. C'est un ar-
tisan de désordres. L'artisan des maux que le sort
vous destine, Tombera le premier dessous notre
ruine, ROTR. Vencesl. ni, 3. Nous sommes du bon-
heur de nous-même artisans , RÉGNIER , Sat. xiv.
Chacun est artisan de sa bonne fortune, ID. Sat.
XIII. Quoi! ce même Lépide, De nos derniers mal-
heurs sacrilège artisan, VOLT. Triumv. 1, 4. Trop
crédule artisan de mes tristes destins, ID. OEdipe,
v, 2. Villars avait été l'artisan de sa fortune, ID.
Louis XIV, 18. 11 y a quelque chose de plusdoux à
être soi-même l'artisan de sa propre grandeur et à
ne devoir rien qu'à soi-même, Mlle DE SCUDÉRI , Con-
versation des souhaits. || Proverbe. X l'oeuvre on
connaît l'artisan, c'est-à-dire le mérite d'un homme
se connaît à ce qu'il fait.
— SYN. ARTISAN, OUVRIER. L'étymologië est au
fond de la distinction qui existe entre ces deux mots.
L'ouvrier, de opéra, oeuvre, fait un ouvrage; arti-
san, de ars, exerce un art mécanique. L'artisan est
un ouvrier ; mais l'ouvrier n'est pas un artisan. On
dit les ouvriers d'une fabrique, et non les artisans.
On dit encore les ouvriers de la campagne pour dési-
gner ceux qui labourent, moissonnent, fauchent,
etc. mais on ne dit pas les artisans de la campagne,
ou ce serait un autre sens. Bref, artisan, retenant
toujours son étymologie, indique l'homme exerçant
un métier considéré comme art mécanique.
— REM. L'Académie ne donne pas le féminin arti-
sane. Cependant des lexicographes réclament l'en-
registrement de ce mot, qui en effet se dit : une
artisane, la femme d'un artisan; la classe artisane,-
la classe des artisans. Dans les anciens dictionnaire*.-,
on trouve noté que artisane ne se dit qu'au figuré ;
La sagesse est Partisane de toutes choses.
— HIST. xvie s. Peintre, poète ou aultre artisan,
MONT, m, 25. Si bien que la facture De l'artizan sur-
montait la nature, RONS. 638. De Dieu certain ça
bas viennent les songes, Et Dieu n'est pas artisan
de mensonges, ID. 644. De leur petit bec artisan,
BELLEAU dans H. EST. Précell. p. 70.
— ÉTYM. Bourguig. atizan; espagn. artesano;
portug. artegdo; ital. artigiano; bas-lat. artesanus;
de ars, artis (voy. ART), par l'intermédiaire du la-
tin artitus, bien instruit; d'où un adjectif bas-latin,
artitianus.
ARTISON (ar-ti-zon), s. m. Nom commun des insec-
tes qui rongent le bois, les pelleteries et les étoffes.
—HIST. xive s. Artuison, c'est ver de drap, Gloss.
du p. LABBE. H xvie s. Ne plus ne moins que les arti-
sons s'engendrent et se mettent principalement es
bois tendres et doulx, AMYOT, Comm. dise, leflatt.s.
Les artusons , mittes, vermisseaux et autres bes-
tioles ne mordront aux fourmages, si on les frotte
avec de la lie molle de bon vin, o. DE SERRES, 289.
— ÊTYM. Origine inconnue. On a dit aussi autre-
fois arte et artre.
ARTISONNÉ, ÉE (ar-ti-zo-né, née), adj. Rongé
par les artisons.
— ÉTYM Artisan.
ARTISTE (ar-ti-sf), s. m. et f.\\i° Celui qui
exerce un des beaux-arts. Ce peintre, ce sculpteur
est un grand artiste. Une jeune artiste, une pauvre
artiste. Remarquez, pour la consolation des grands
artistes, que les persécuteurs sont assurés du mépris
et de l'horreur du genre humain, VOLT. Lettr. Alber-
gatt',23 déc. 1760. || 2° Adj. Qui a le génie, le senti-
ment, le goût des arts. Cet homme est né artiste.
|| 3° Artiste dramatique ou simplement artiste, co-
médien. || 4° Artiste vétérinaire, celui qui soigne les
animaux malades.
— REM. Artiste n'a pris le sens qu'il a aujourd'hui
que dans l'édition de l'Académie de 1762 ; il se di-
sait.: relativement, artiste en tapisserie, en orfèvre-
rie ; absolument, artiste, celui qui était chimiste, qui
travaillait au grand art.
— HIST. xvie s. Nature faict naistre, ez nations
moins cultivées par art, des productions d'esprit
souvent qui luictent les plus artistes productions,
MONT. 1, 143. [Après avoir cité un tour de la for-
tune] Semble il pas que ce soit unsort artiste'? m.
I, 253. La nature, dict-il, est un feu artiste, propre
à engendrer, ID. II, 278. Choses lesquelles se pro-
posent tous bons ouvriers et artistes en cest art [de
distillation], PARÉ, XXVI, 4.
— ÊTYM. Espagn. et ital. arlista; bas-lat. artista
dans R.LULLE, fin duxni" siècle; de ars, artie (voy.
ART).
ARTISTEMENT (ar-ti-ste-man), adv. Avec art,
avec habileté. Un autre verre plus artistement taillé,
PASC. Géom. Six vers artistement rangés, BOIL. Art
p. 11. Regardons le latin comme un superbe édifice
détruit par le temps, mais dont les pierres artiste-
ment retaillées ont servi à construire un nouvel
édifice, D'OLIVET, Préf. Il vous mène à l'arbre,
cueille artistement cette prune exqufse, il l'ouvre....
LA BRU Y. 13,
— HIST. xvie s. Une tragi-comédie, la plus belle,
et aussi bien et artistement représentée que l'on
pourrait imaginer, CASTELNAU, 169. Et à ce que la
besongne s'achève bien, il la faut bien commencer,
c'est-à-dire artistement et par ordre, 0. DESERRES, G9.
— ÉTYM. Artiste, et le suffixe ment.
t ARTISTIQUE (ar-ti-sti-k'), adj. Néologisme. Qui
concerne les arts; qui appartient aux arts.
— REM. Ce néologisme est mal fait; artistiquesiT
gnifie qui concerne les artistes, comme sophistique
signifie qui concerne les sophistes. Le vrai mot se-
rait artiel.
— ÉTYM. Artiste.
t ARTOCARPE (ar-to-kar-p'), s. m. Terme de bo-
tanique. L'arbre à pain de l'île des Amis.
— ÉTYM. "Apto;, pain, et xapTtôç. fruit.
t ARTOLÂTRE (ar-to-lâ-tr'), s. m. Terme d'his-
toire religieuse. Adorateur du pain, terme de déni-
grement par lequel les calvinistes et autres sectes ont
désigné les catholiques, qui croient à la présence
réelle dans l'hostie.
— ÊTYM. "Apioç, pain , et XaîpEvw, adorer (voy.
LATRIE).
f ARTOLITHE (ar-to-li-tf), s. m. Terme de miné-
ralogie. Concrétion pierreuse de forme arrondie,
comme un pain, qui se trouve dans les terrains ter-
tiaires.
— ÉTYM. ^p-roç, pain, et Xi'Ooç, pierre.
t ARTOPHAGE (ar-to-fa-f), adj. Qui mange sur-
tout du pain.
— ÉTYM. "ADTO;, pain., et çaysiv, manger.
f ARTOTYRITE (ar-to-ti-ri-f), s. m. Terme d'his-
toire religieuse. Membre d'une secte chrétienne qu
se servait de pain et de fromage pour l'eucharistie,
et qui admettait des prêtresses.
— ÉTYM. "Apto;, pain-, etiupôç, fromage.
ARUM la-rom'), s. m. Genre de plantes dont plu-
sieurs espèces, notamment le chou caraïbe (arum
esculentum, L.) , fournissent des fécules nutri-
tives. Le gouet ou pied-de-veau (arum macula-
tum, L.) croit abondamment dans les environs de
Paris.
—ËTYM. "Apov.
+ ABUNDEL (a-ron-dèl), s. m. Marbres d'Arundel
ou marbres de Paros, marbres antiques trouvés au
xviie siècle et où sont inscrites les époques de l'his-
toire grecque.
—ÉTYM. Arundel, nom d'un Anglais.
t ARUNDINACÉES ( a-ron-di-na-sée ), s. f. pi.
Terme de botanique. Tribu de graminées renfer-
mant le roseau.
— ÉTYM. Arundo, roseau.
ARUSPICE (a-ru-spi-s'), s. m. Prêtre romain qui
consultait les entrailles des victimes.
— ÉTYM. Aruspex ou haruspex; la dernière partie
spex paraît se rapporter à spieere, regarder; la pre-
mière aru ou haru a donné lieu à des conjectures
qui sont toutes très-douteuses.
t ARUSPICINE (a-ru-spi-si-n'), s. m. Terme d'an-
tiquité romaine. L'art des aruspices.
— ÉTYM. Aruspicina (voy. ARUSPICE).
t ARVALES (ar-va-1'), adj. m. plur. Terme d'an-
tiquité romaine. Frères arvales, prêtres de Cérès.
— REM. Quelques-uns disent les frères arvaux.
Quant à frères arvales, c'est le mot latin arvales où
le dernier e est devenu muet.
— ÉTYM. Analis, de anum, champ.
t ARVICOLE (ar-vi-ko-1'), adj. Terme d'histoire
naturelle. Qui vit dans les champs couverts de blé.
Il Nom moderne du genre campagnol (rongeurs).
— ÊTYM. Arvicola, de arvurn, champ, et colère,
habiter.
t ARYEN, ENNE (a-riin, iè-n'), adj. Nom donné à
l'ensemble des peuples qui parlent sanscrit, persan,
grec, latin, allemand, slave et celtique. Les lau-
ART
ART
ARY
— ÊTYM. Provenç. artijicios; espagn. artiflcioso;
à'artificiosus, d'arlificium (voy. ARTIFICE).
ARTILLÉ, ÉE (ar-ti-llé, liée-. Il mouillées, et
non ar-ti-yé), adj. Terme de marine. Garni de son
artillerie, de ses canons. Un vaisseau artillé. Vieux;
on dit maintenant armé.
— HIST. xni" s. Avoit fait son chastel fermer,
Qui moult estoit bien batilliés, Si fort est et si bien
artilliés Qu'il necremoit ne roi ne comte, DU CANGE,
artillaria. \\ xve s. Le roi d'Angleterre , accompai-
gné de -vingt mil Anglois bien artillez, JEAN DE
TROTES, Cftron. J475. Si les babilla,' remonta, arma
et artilla le roy au mieus qu'il peut le faire, A. CHART.
Hist. de Ch. VII. Artillié soit d'avis avantureux ,
Coulevrines et canons, à largesse, r.H. D'ORL. Rond. 64.
|| xvie s. H est certain que l'armée de Monsieur,
artillée à plaisir, eust emporté tous ces gens de pied
en huict jours, D'AUB. Hist. i, 220. Quatre navires
bien artillez pour estre marchands , ID. ib. n, 300.
— ÉTYM. Espagn. artillado; provenç. artilha,
fortification. Artillé est le participe de l'ancien verbe
artiller, pour lequel on a proposé deux étymo-
logies. L'une est celle de Aluratori, qui le tire de
l'italien artiglio, griffe, serre; mais artiglio est
articulus, et notre mot orteil (aujourd'hui orteil);
or, il y a trop loin même du sens italien à artil-
\,er, pourvoir de toute sorte d'engins, et à artille-
ria , qui veut dire toute sorte d'engins, pour qu'on
accepte cette étymologie. Reste l'autre qui n'offre au-
cune difficulté : ars, artis, art, d'où arlillum, en-
gin, arlillare, pourvoir d'engins. L'ancien français
a artilleux, artificieux, dont l'étymologië, qui est
ars, artis, confirme celle à'artiller.
ARTILLERIE (ar-ti-lle-rie, Il mouillées, et non
ar-ti-ye-rie), s. f. |j 1° Partie du matériel de guerre
consistant en canons, bombes, boulets, etc. || Pièce
d'artillerie , canon , mortier. || 2° Troupes em-
ployées au service de l'artillerie. L'armée est divisée
en infanterie, cavalerie, artillerie, génie et ma-
rine. || 3° Fig. Bains et parfums.... Vin ducoucher,
toute artillerie De Cupidon....LAFONT. Omis.
— HIST. un" s. Et si tost comme il eoforçoient,
il getoient leur ars en l'artillerie [arsenal] au sou-
danc, et le mestre artillier leur bailloit ars si fors
comme il le pooit teser [tendre], JOINV. 234.11 xiv" s.
Artillerie est le charroi Qui par duc, par comte ou
par roi, Ou par aucun seigneur de terre, Est char-
gié de quarriaus en guerre, D'arbalestes, de dars,
de lances Et de targes d'unes semblances, G. GUIART,
dans DD CANGE , artillaria. Les diz complaignanz
getterent pierres, garroz et arteilleries contre iceus
nos ennemis, n>. ib. Le suppliant s'arma de hauber-
geon, chapeline, garde-bras, arc, artillerie et au-
tres armures invasibles, DU CANGE, ib. Lors fist
Bertran venir la bonne artillerie : Archiers, arbales-
triers commencent l'envaïe, Guescl. 20009. ||xve s.
Ainçois qu'il y parvint, il trouva un chastel que on
appelle la Roche-MiÙon, qui estoit bien pourvu de
bons soudoyers et d'artillerie, FROISS. 1, 1, 232.
Il xvr s. Des machines d'artilleries pour ruiner et
demollir les villes, AMYOT, Démitr. 59. Si luy mons-
tre incontinent le besoing la grande faute qu'il avoit
faitte délaisser derrière son artillerie, m. Anton. 47.
Mustapha, par ce moyen ayant foudroyé tout ce
que l'artillerie pouvoit voir, mit la place hors de
(oute deffense, D'AUB. Hist. n, 245. On marcha au
siège de Menerbe avec 15 pièces de toute artillerie,
m. ib. n, 373. Ils capitulèrent à la veuê du pétard,
aprehendans ceste artillerie peu congneuê vers eux
en ce temps là, ID. ib. in, 403.
— ÉTYM. Voy. ARTILLÉ. Provenç. artillaria, ar-
lilheria; espagn. artilleria; ital. artiglieria. Artil-
lerie, avant la poudre à canon, a signifié l'ensem-
ble des engins de guerre, soit pour l'attaque soit
pour la défense.
ARTILLEUR (ar-ti-lleur, Il mouillées, et non
ar-ti-yeur), s. m. Soldat attaché au corps d'artil-
lerie.
— HIST. xive s. Jehan de Lyons, artilleur [chef
de l'artillerie] du chastel du Louvre, su CANGE, ar-
tillator. Quiconque doresenavant vouldra estre ar-
tilleur et user du mestier d'artillerie en la ville
et banlieue de Paris, c'est à savoir faiseur d'arcs,
de flèches, d'arbalestes, ID. ib.
— ÉTYM. Voy. ARTILLÉ.
ARTIMON (ar-ti-mon), s. m. Nom de celui des
mâts d'un vaisseau qui est placé le plus près de l'ar-
rière ou de la poupe. La différence avec les autres,
est qu'il ne porte point de perroquets, et que la ver-
gue le traverse de biais.
— t.TVM.Artemo, du grec àpTÉu.«v, d'àpxâo), être
suspendu, ou àpTÉw, disposer, lesquels tous deux
se rattachent à âpw, arranger.
| ARTIOZOAIRE (ar-ti-o-zo-ê-r'), s. m. Terme de
zoologie. Animal dont la forme est paire ou symé-
trique.
— ËTYM. "Aptio:, pair, et Çwâpiov, animal.
ARTISAN (ar-ti-zan), s. m. || 1° Celui qui exerce
un art mécanique, un métier. Artisan habile, adroit.
Il 2e Anciennement, artiste. Vous.... voyez dans les
arts les secrets qui ne sont connus que des artisans,
EALZ. Liv. vi, Letl. 6. L'artisan exprima si bien Le
caractère de l'idole, Qu'on trouva qu'il ne manquait
rien  Jupiter que la parole, LA FONT. Fab. ix, 6.
Ce monarque guerrier, Qui ne pouvait souffrir
qu'un artisan grossier Entreprît de tracer.... Un
portrait réservé pour le pinceau d'Apelle , BOIL.
Disc, au rot. Il 3° Fig. Auteur, cause. C'est un ar-
tisan de désordres. L'artisan des maux que le sort
vous destine, Tombera le premier dessous notre
ruine, ROTR. Vencesl. ni, 3. Nous sommes du bon-
heur de nous-même artisans , RÉGNIER , Sat. xiv.
Chacun est artisan de sa bonne fortune, ID. Sat.
XIII. Quoi! ce même Lépide, De nos derniers mal-
heurs sacrilège artisan, VOLT. Triumv. 1, 4. Trop
crédule artisan de mes tristes destins, ID. OEdipe,
v, 2. Villars avait été l'artisan de sa fortune, ID.
Louis XIV, 18. 11 y a quelque chose de plusdoux à
être soi-même l'artisan de sa propre grandeur et à
ne devoir rien qu'à soi-même, Mlle DE SCUDÉRI , Con-
versation des souhaits. || Proverbe. X l'oeuvre on
connaît l'artisan, c'est-à-dire le mérite d'un homme
se connaît à ce qu'il fait.
— SYN. ARTISAN, OUVRIER. L'étymologië est au
fond de la distinction qui existe entre ces deux mots.
L'ouvrier, de opéra, oeuvre, fait un ouvrage; arti-
san, de ars, exerce un art mécanique. L'artisan est
un ouvrier ; mais l'ouvrier n'est pas un artisan. On
dit les ouvriers d'une fabrique, et non les artisans.
On dit encore les ouvriers de la campagne pour dési-
gner ceux qui labourent, moissonnent, fauchent,
etc. mais on ne dit pas les artisans de la campagne,
ou ce serait un autre sens. Bref, artisan, retenant
toujours son étymologie, indique l'homme exerçant
un métier considéré comme art mécanique.
— REM. L'Académie ne donne pas le féminin arti-
sane. Cependant des lexicographes réclament l'en-
registrement de ce mot, qui en effet se dit : une
artisane, la femme d'un artisan; la classe artisane,-
la classe des artisans. Dans les anciens dictionnaire*.-,
on trouve noté que artisane ne se dit qu'au figuré ;
La sagesse est Partisane de toutes choses.
— HIST. xvie s. Peintre, poète ou aultre artisan,
MONT, m, 25. Si bien que la facture De l'artizan sur-
montait la nature, RONS. 638. De Dieu certain ça
bas viennent les songes, Et Dieu n'est pas artisan
de mensonges, ID. 644. De leur petit bec artisan,
BELLEAU dans H. EST. Précell. p. 70.
— ÉTYM. Bourguig. atizan; espagn. artesano;
portug. artegdo; ital. artigiano; bas-lat. artesanus;
de ars, artis (voy. ART), par l'intermédiaire du la-
tin artitus, bien instruit; d'où un adjectif bas-latin,
artitianus.
ARTISON (ar-ti-zon), s. m. Nom commun des insec-
tes qui rongent le bois, les pelleteries et les étoffes.
—HIST. xive s. Artuison, c'est ver de drap, Gloss.
du p. LABBE. H xvie s. Ne plus ne moins que les arti-
sons s'engendrent et se mettent principalement es
bois tendres et doulx, AMYOT, Comm. dise, leflatt.s.
Les artusons , mittes, vermisseaux et autres bes-
tioles ne mordront aux fourmages, si on les frotte
avec de la lie molle de bon vin, o. DE SERRES, 289.
— ÊTYM. Origine inconnue. On a dit aussi autre-
fois arte et artre.
ARTISONNÉ, ÉE (ar-ti-zo-né, née), adj. Rongé
par les artisons.
— ÉTYM Artisan.
ARTISTE (ar-ti-sf), s. m. et f.\\i° Celui qui
exerce un des beaux-arts. Ce peintre, ce sculpteur
est un grand artiste. Une jeune artiste, une pauvre
artiste. Remarquez, pour la consolation des grands
artistes, que les persécuteurs sont assurés du mépris
et de l'horreur du genre humain, VOLT. Lettr. Alber-
gatt',23 déc. 1760. || 2° Adj. Qui a le génie, le senti-
ment, le goût des arts. Cet homme est né artiste.
|| 3° Artiste dramatique ou simplement artiste, co-
médien. || 4° Artiste vétérinaire, celui qui soigne les
animaux malades.
— REM. Artiste n'a pris le sens qu'il a aujourd'hui
que dans l'édition de l'Académie de 1762 ; il se di-
sait.: relativement, artiste en tapisserie, en orfèvre-
rie ; absolument, artiste, celui qui était chimiste, qui
travaillait au grand art.
— HIST. xvie s. Nature faict naistre, ez nations
moins cultivées par art, des productions d'esprit
souvent qui luictent les plus artistes productions,
MONT. 1, 143. [Après avoir cité un tour de la for-
tune] Semble il pas que ce soit unsort artiste'? m.
I, 253. La nature, dict-il, est un feu artiste, propre
à engendrer, ID. II, 278. Choses lesquelles se pro-
posent tous bons ouvriers et artistes en cest art [de
distillation], PARÉ, XXVI, 4.
— ÊTYM. Espagn. et ital. arlista; bas-lat. artista
dans R.LULLE, fin duxni" siècle; de ars, artie (voy.
ART).
ARTISTEMENT (ar-ti-ste-man), adv. Avec art,
avec habileté. Un autre verre plus artistement taillé,
PASC. Géom. Six vers artistement rangés, BOIL. Art
p. 11. Regardons le latin comme un superbe édifice
détruit par le temps, mais dont les pierres artiste-
ment retaillées ont servi à construire un nouvel
édifice, D'OLIVET, Préf. Il vous mène à l'arbre,
cueille artistement cette prune exqufse, il l'ouvre....
LA BRU Y. 13,
— HIST. xvie s. Une tragi-comédie, la plus belle,
et aussi bien et artistement représentée que l'on
pourrait imaginer, CASTELNAU, 169. Et à ce que la
besongne s'achève bien, il la faut bien commencer,
c'est-à-dire artistement et par ordre, 0. DESERRES, G9.
— ÉTYM. Artiste, et le suffixe ment.
t ARTISTIQUE (ar-ti-sti-k'), adj. Néologisme. Qui
concerne les arts; qui appartient aux arts.
— REM. Ce néologisme est mal fait; artistiquesiT
gnifie qui concerne les artistes, comme sophistique
signifie qui concerne les sophistes. Le vrai mot se-
rait artiel.
— ÉTYM. Artiste.
t ARTOCARPE (ar-to-kar-p'), s. m. Terme de bo-
tanique. L'arbre à pain de l'île des Amis.
— ÉTYM. "Apto;, pain, et xapTtôç. fruit.
t ARTOLÂTRE (ar-to-lâ-tr'), s. m. Terme d'his-
toire religieuse. Adorateur du pain, terme de déni-
grement par lequel les calvinistes et autres sectes ont
désigné les catholiques, qui croient à la présence
réelle dans l'hostie.
— ÊTYM. "Apioç, pain , et XaîpEvw, adorer (voy.
LATRIE).
f ARTOLITHE (ar-to-li-tf), s. m. Terme de miné-
ralogie. Concrétion pierreuse de forme arrondie,
comme un pain, qui se trouve dans les terrains ter-
tiaires.
— ÉTYM. ^p-roç, pain, et Xi'Ooç, pierre.
t ARTOPHAGE (ar-to-fa-f), adj. Qui mange sur-
tout du pain.
— ÉTYM. "ADTO;, pain., et çaysiv, manger.
f ARTOTYRITE (ar-to-ti-ri-f), s. m. Terme d'his-
toire religieuse. Membre d'une secte chrétienne qu
se servait de pain et de fromage pour l'eucharistie,
et qui admettait des prêtresses.
— ÉTYM. "Apto;, pain-, etiupôç, fromage.
ARUM la-rom'), s. m. Genre de plantes dont plu-
sieurs espèces, notamment le chou caraïbe (arum
esculentum, L.) , fournissent des fécules nutri-
tives. Le gouet ou pied-de-veau (arum macula-
tum, L.) croit abondamment dans les environs de
Paris.
—ËTYM. "Apov.
+ ABUNDEL (a-ron-dèl), s. m. Marbres d'Arundel
ou marbres de Paros, marbres antiques trouvés au
xviie siècle et où sont inscrites les époques de l'his-
toire grecque.
—ÉTYM. Arundel, nom d'un Anglais.
t ARUNDINACÉES ( a-ron-di-na-sée ), s. f. pi.
Terme de botanique. Tribu de graminées renfer-
mant le roseau.
— ÉTYM. Arundo, roseau.
ARUSPICE (a-ru-spi-s'), s. m. Prêtre romain qui
consultait les entrailles des victimes.
— ÉTYM. Aruspex ou haruspex; la dernière partie
spex paraît se rapporter à spieere, regarder; la pre-
mière aru ou haru a donné lieu à des conjectures
qui sont toutes très-douteuses.
t ARUSPICINE (a-ru-spi-si-n'), s. m. Terme d'an-
tiquité romaine. L'art des aruspices.
— ÉTYM. Aruspicina (voy. ARUSPICE).
t ARVALES (ar-va-1'), adj. m. plur. Terme d'an-
tiquité romaine. Frères arvales, prêtres de Cérès.
— REM. Quelques-uns disent les frères arvaux.
Quant à frères arvales, c'est le mot latin arvales où
le dernier e est devenu muet.
— ÉTYM. Analis, de anum, champ.
t ARVICOLE (ar-vi-ko-1'), adj. Terme d'histoire
naturelle. Qui vit dans les champs couverts de blé.
Il Nom moderne du genre campagnol (rongeurs).
— ÊTYM. Arvicola, de arvurn, champ, et colère,
habiter.
t ARYEN, ENNE (a-riin, iè-n'), adj. Nom donné à
l'ensemble des peuples qui parlent sanscrit, persan,
grec, latin, allemand, slave et celtique. Les lau-
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