Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
196
ARM
ARMILLAIRE (ar-mil-lê-r'j, adj. Usité seulement
dans sphère armillaire, instrument de cosmographie,
représentant le monde tel que les anciens le conce-
vaient : savoir la terne au centre et, autour d'elle,
avec le soleil et la lune, les principaux cercles de la
sphère céleste, les colures, l'équateur, les tropiques,
les cercles polaires et le zodiaque ; l'horizon sert de
supporta cette sphère. Quand la sphère armillaire re-
présente le monde selon les modernes, le soleil est
au centre, et autour de lui tournent toutes les pla-
nètes; mais cette représentation ne peut pas être
exacte.
— ÉTYM. Armilles.
t ARMILLÉ, ÉE (ar-mil-lé, lée), adj. Terme di-
dactique. Qui est entouré d'un anneau.
— ÉTYM. Armilles.
ARMILLES (ar-mi-11', II mouillées), s. f. plur.
|| 1° Terme d'architecture. Petites moulures qui en-
tourent le chapiteau dorique. || 2° Terme d'astrono-
mie. Instrument ancien d'observation.
— HIST. xrve s. Au départir le duc Richard donna
à l'un une armille [hracelet] de fin or quatre livres
pesant, Chron. de St-Denis, Collect. des Hist. de
France, p. 360.
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. armilla; du
latin armilla, hracelet, qui vient de armus, qui si-
gnifie le'bras, l'épaule. Armus répond à l'allemand
Arm, bras, et tient au grec 4p(i6ç, qui veut dire .
ajustement, articulation, et qui vient d'âpu, dis-
poser.
| ARMINIANISME (ar-mi-ni-a-ni-sm'), s. m. Doc-
trine des Arminiens.
f ARMINIEN (ar-mi-niin), s. m. Terme d'histoire
religieuse. Sectateur d'Arminius, docteur protestant
qui enseignait dans l'université de Leyde, vers la
fin du xvie siècle, une doctrine opposée à celle de
Calvin sur la prédestination.
ARMISTICE (ar-mi-sti-s'), s. m. Suspension
d'armes.
— REM. Armistice ne commence à se trouver
dans les dictionnaires de l'Académie qu'à partir de
4 762, où il est féminin; l'Académie, dans sa der-
nière édition, a rectifié cette erreur, armistice ne
devant pas plus être féminin que solstice. Richelet,
édit. 4759, le fait correctement du masculin, ajou-
tant qu'il se trouve dans les traités de paix et de
guerre et dans quelques gazettes, mais que peu de
gens l'approuvent. Aujourd'hui l'usage l'a pleine-
ment reçu et approuvé.
ÉTYM. Arma, armes, et stitium inusité, ar-
rêt, de stare, s'arrêter (voy. STATION).
ARMOIRE (ar-moi-r'), s. f. || 1° Grand meuble
garni de tablettes, fermé par une ou deux portes,
et destiné le plus souvent à contenir les hardes ou
le linge. || 2" En menuiserie, toute devanture ser-
vant à masquer un renfoncement à côté d'une che-
minée.
— REM. Le genre de ce mot a été longtemps incer-
tain, si bien que Ménage le tenait pour masculin
et féminin. Aujourd'hui l'usage est fixé au féminin.
— HIST. xne s. Un almarie M esteit el porche del
temple ù l'um meteit les oblatiums numéement,que
li reis soleient faire as sabatz e as jurs festivals,
Bois, 400. Cist livres est cum armarie des secreiz
Deu; plein est de figure et de signefiance, ib. 4.
|] xnr> s. Mais puis leur fait-il si desclore leur au-
maire.... Berte, LXTX. Et Renart qui moult sot de
frape, Garde denier l'autel saint Jasques, Tantost
a trovéeune aumoire, Ken. 3259. [La sainte Vierge]
Terre empreignie sanz semance, Et lumière de ve-
ritei, Etaumairesdesapience, Et ysopes d'umilitei....
BUTEB. H, 46. Il xve s. Aumaires.... Ferinans à clef
. très-bienetfort, CH. D'ORL. Rond. ||xvr* s. Accommo-
dant la brique plate à la mode d'armoires, o. nE
SERRES, 386. Et par ce moien les ventres des pots
[pour nids de pigeons] se trouveront en deux mains,
comme les deux armoires d'un buffet, m. 887. En
dedans, vers le logis, est fait un armoire fermant
avec son huis, pour vendanger et nettoyer les rus-
ches; aucuns ajoustent à l'armoire une vitre, ID.
437. Plusieurs font leurs caprieres dans les murail-
les regardantes le midi,où aians laissé des trous ou
armoires y logent ces plantes ci, n>. 549. Demeu-
rant l'auge close par un huis, comme celui d'un
armoire ou d'un coffret, fermant à clef, ID. 779.
— ÉTYM. Bourguig. omoile, firmère, ormeîe,
ormoire, arrière; Berry, armoire, armotse;provenç.
ormari; espagn. et ital. armario; d.'armarium, de
arma, armes, lequel, signifiant chose qui s'adapte,,
transmet son sens à armarinm. Dans les anciens
textes, almarie, armarie est une forme orthogra-
phique reproduisant le latin, mais ne valant, pour
la prononciation, que alrnaire ou armaire, comme
ARM
la mesure des vers le prouve pour ce genre de
finales.
ARMOIRIES (ar-moi-rie), s. f.- plur. En termes
de blason, signes symboliques qui distinguent les
personnes, les familles, les peuples, les villes, etc.
— SYN. ARMOIRIES, ARMES. Armes, quandilalesens
de signes symboliques, est synonyme d'armoiries;
mais c'est un sens détourné ; au lieu qu'armoiries
est le mot direct. Aussi on se gardera de subs-
tituer armes à armoiries, toutes les fois que quel-
que doute pourra exister sur le sens. Ainsi on dira :
Le blason est la science des armoiries; et non, ce
qui aurait une signification toute différente : la
science des armes.
— HIST. XVe s. Enrichi de entailleures, paintu-
res, armoiries, et autres menueriesplaisans àl'ueil,
A. CIIART. Quadrilogue. || xvi"s. h fist mettre les ar-
mairies de tous les deux aux verrières des salles,
CARL. m, 23. Comme les criminels poursuivis ont
recours aux autels et sepulchres des morts, ainsi
ceux-cy, destitués de tout mérite, ont recours à la
mémoire et armoiries de leurs majeurs, CHARRON,
Sagesse, i, 84.
— ÉTYM. La véritable orthographe serait armoierie,
qui vient de l'ancien verbe armoier, signifiant faire
la guerre et armorier (voy. l'historique de ARMO-
RIER). Les armoiries ont été ainsi nommées parce
qu'elles se peignaient sur les armes, sur le bouclier
ou écu.
i. ARMOISE (ar-moi-z'), s. f. Terme de botani-
que. Plantes de la famille des synanthérées, dont
plusieurs sont toniques et emménagogues. C'est à
l'armoise vulgaire (arlemisia vulgaris, L.) que l'on
donne, dans le langage commun, le nom d'ar-
moise.
— HIST. xm° s. Por la maladie des vers garir, la
meilleur herbe qui soit elz quatre parties dou monde,
ce est l'ermoize, RUTEB. 257. || xvi° s. L'armoyse,la
pervenche, PARÉ, XVI, 35.
— ÉTYM. Provenç. artemesia, arsemisa, arci-
misa; espagn. artemisa; ital. arlemisia; du latin
artemisia, du grec àpTe(j.i<7ia, d"ApTE|uç, nom de
Diane en grec. Comme Arlémis secourait les fem-
mes dans leurs maladies, la plante en question, qui
passait pour utile dans ces affections, reçut le nom
de la déesse.
f 2. ARMOISE (ar-moi-z'), s. f. Voy. ARMOISIN.
f ARMOISETJR (ar-moi-zeur), s. m. Celui qui fa-
brique de l'armoisin.
— HIST. xve s. Lesquelz entrèrent en la maison
d'un armoiseur, et là prindrent chacun une huvette
ou capeline, DU CANGE, ermisinus.
— ÉTYM. Armoise, 2.
ARMOISIN (ar-moi-zin), s. m. Taffetas léger et
peu lustré. L'armoisin venait d'Italie. On en fait à
Lyon, où il est aussi appelé armoise. || Armoisin
des Indes, espèce de taffetas fabriqué aux Indes
orientales, plus faible et de moindre lustre que l'ar-
moisin d'Europe.
— ÉTYM. ital. ermisino, e/mmno; bas-lat. ermi-
sinus.
ARMON (ar-mon), s. m. Pièce du train d'un car-
rosse, où s'attache le gros bout du timon.
— ÉTYM. Origine inconnue, à moins qu'on ne le
rapporte à artemo qu'un glossaire dans du Cange
exotique par temo, timon.
ÀRMORIAL (ar-mo-ri-al). || 1" Adj. m. Qui traite
d'armoiries, et qui contient les armes de" quelques
personnes. Un livre armoriai. Le Mercure armoriai a
été recherché en son temps. || 2° S. m. Livre con-
tenant les armoiries de la noblesse d'un pays. Les
armoriaux de ces deux provinces.
— ÉTYM. Armoirie.
f ARMORICAIN (ar-mo-ri-kin), s. m. Terme de
philologie. Langue parlée dans l'Armorique ou Basse-
Bretagne. L'armoricain est un dialecte celtique, se
rapprochant beaucoup du kymri ou langue du pays
de Galles, en Angleterre.
— ÉTYM. Armorique, du celtique ar, sur, etmor,
la mer : qui avoisine la mer.
ARMORIÉ, ÉE (ar-mo-ri-é, ée), part, passé. Un
écu armorié.
ARMORIER (ar-mo-ri-é), v. a. Peindre ou appli-
quer des armoiries sur quelque chose. Armorier sa
vaisselle. Et pour toute vertu fit au dos d'un car-
rosse, A côté d'une mitre armorier sa crosse, Bon..
Lutr. vi. Au sein de Paris même, encor plein de sa
honte, Epouser les aïeux d'un marquis ou d'un
comte, Armorier son char de glaives, de drapeaux
Et se masquer d'un nom porté par des héros, GILB.
Apologie.
— HIST. xve s. Et mirent leurs pennons avant, ar-
moyésde Saint George.... FROISS. I, I, 4 96 Et le
ARN
repos où il fut couché enfant ( armoyêdeses armes,
m. n, n, 4 63. Sire, responctit le sire de Bracque-
mont, nous avons et de l'un et'de l'autre, car tou-
jours ne peut-on pas jouer ni toujours armoyer
[faire la guerre], m. n, ni, 32. ||xvr s. La pluspart
avec les torches ardantes et armoyées, CARL. U, 4 4.
Les quatre bannières armoiées des armes des susdicts
barons,' ID. m, 2,
— ÉTYM. Armoirie. Les auteurs de blason disaient
jadis de préférence armoier, qui signifiait armo-
rier et faire la guerre.
ARMORISTE (ar-mo-ri-sf), s. m. Celui qui fait
des armoiries, qui sait et enseigne le blason.
— ÉTYM. Armoirie.
ARMURE (ar-mu-r'), s. f. || 1° L'ensemble des
armes, et surtout des armes défensives qui couvrent
le corps. Armure légère, pesante. Les pièces d'une
armure. L'armure que Narbas apporta de ces lieux,
VOLT. Uérope,iï, 6. Rien d'humain ne battait sous
ton épaisse armure, LAMART. Bonaparte. L'enfant
d'un air enjoué, Ayant un peu,secoué Les pièces de
son armure [son arc etses flèches],LA FONT. l'Amour
mouilU. Il Fig. Il n'a plus besoin d'armer cette tête
qu'il expose à tant de périls; Dieu lui est une ar-
mure plus assurée ; les coups semblent perdre leur
force en l'approchant, BOSS. Louis de Bourbon.
|| 2° En physique, assemblage de lames de fer doux
qu'on associe aux aimants naturels, et qui exercent
sur eux une réaction capable non-seulement de con-
server la vertu magnétique, que le temps affaiblit
quand on les abandonne à eux-mêmes, mais encore
d'augmenter en eux cette vertu. 11 3° En termes de ma-
rine, la dernière des jumelles qui s'endente sur un
màt, une vergue ou un ban pour en compléter les di-
mensions. || 4°Technologie.Toute piècede ferqui sert
à la conservation ou aux usages d'une charpente,
d'une machine, etc. || Petite pièce de fer qui garnit
chacun des bouts d'une navette. || S" En termes de
chasse, peau très-épaisse que les sangliers ont au-
dessus et au défaut de l'épaule.
— SYN. ARMURE, ARMES. Bienque les armes soient
ofiensives ou défensives et que l'armure ne soit d'or-
dinaire que défensive, néanmoins ce qui distingue
vraiment armes et armure, c est que, avec' armes,
on considère chaque arme en particulier, et que,
avec armure, on considère l'ensemble, mêmequand
on dit une armure de tête, une armure de cuisse,
où il s'agit encore de ce qui arme complètement la
tête, la cuisse.
— HIST. xiii" s. Et vit lonc de lui reluire l'or et
l'asurdes armeûres, Chron. de Rains, p. 69. Sire,
je présente mei et mes armeûres à vos et à la court,
Ass. de Jèr. i, 467. Li sires défient à porter coutel
apointé ou aucune armeûre molue, BEAUM. XXX, 34.
Le chevalier lessa son cheval au roy et s'armeûre,
et s'en ala de l'ost, JOINV. 267. C'est nostre divine
armeûre, Qui devers Dieu nous asseûre, j. nE
MEUNG, Tr. 466. Son escu et s'autre armeûre -, Chaus-
ces et janbieres bien fêtes, Ren. 44583. Li cuens
nous doit aidier en la terre de Hainau et en la con-
tée de Flandres à mil armures [soldats armés] de
fer, DU CANGE, arma. || xive s. Quérir peccune ou
faire armeûres, ORESMÉ, Eth. es. ||xve s. Si enten-
dirent les dessus dits seigneurs à faire armer et ap-
pareiller et pourvoir d'armures chacun selon son
estât, FROISS. i, i, 266. Ils ne furent, tous comptés,
quand ils entrèrent en mer à Dourdrech, que trois
cents armures de fer, qui firent si hardie entre-
prise, m. i, i, 22.
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. armadura;
du latin armatura, de armare (voy. ARMER).
f ARMURERIE (ar-mu-re-rie), s. f. Profession
d'armurier; forge, boutique d'armurier.
— ÉTYM. Armurier.
ARMURD3R (ar-mu-rié) ,f. m. Celui qui fabrique et
qui vend des armes. || En termes de marine, ouvrier
de l'arsenal, embarqué pour diverses réparations.
— HIST. xni' s. Armuriers etfourbisseurs, Queue
de Renart. || xive s. Si comme l'armeurier tent af-
fin que le cheval soit bien armé, et le chevalier le
veult affin que il se combate, ORESME, Eth. 44.
|| xv" s. Les brodeurs, armoyers et forbisseurs de
nostre bonne ville de Paris, DU CANGE, armeator.
|| xvie s. Les armes pendues es boutiques des armeu-
riers etfourbisseurs, AMYOT, Pèlop. 23.
— ÉTYM. Armure. On a dit aussi dans l'ancien
français armoyer, de l'ancien verbe armoier (voy.
ARMORIER).
t ARNICA (ar-ni-ka) ou ARNTQUE (ar-ni-k'), s. f,
Genre de plantes de la famille des composées. L'ar-
nique des montagnes est réputée tonique et stimu-
lante; toutes les parties en sont fréquemment em-
ployées par les habitants des montagnes.
ARM
ARMILLAIRE (ar-mil-lê-r'j, adj. Usité seulement
dans sphère armillaire, instrument de cosmographie,
représentant le monde tel que les anciens le conce-
vaient : savoir la terne au centre et, autour d'elle,
avec le soleil et la lune, les principaux cercles de la
sphère céleste, les colures, l'équateur, les tropiques,
les cercles polaires et le zodiaque ; l'horizon sert de
supporta cette sphère. Quand la sphère armillaire re-
présente le monde selon les modernes, le soleil est
au centre, et autour de lui tournent toutes les pla-
nètes; mais cette représentation ne peut pas être
exacte.
— ÉTYM. Armilles.
t ARMILLÉ, ÉE (ar-mil-lé, lée), adj. Terme di-
dactique. Qui est entouré d'un anneau.
— ÉTYM. Armilles.
ARMILLES (ar-mi-11', II mouillées), s. f. plur.
|| 1° Terme d'architecture. Petites moulures qui en-
tourent le chapiteau dorique. || 2° Terme d'astrono-
mie. Instrument ancien d'observation.
— HIST. xrve s. Au départir le duc Richard donna
à l'un une armille [hracelet] de fin or quatre livres
pesant, Chron. de St-Denis, Collect. des Hist. de
France, p. 360.
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. armilla; du
latin armilla, hracelet, qui vient de armus, qui si-
gnifie le'bras, l'épaule. Armus répond à l'allemand
Arm, bras, et tient au grec 4p(i6ç, qui veut dire .
ajustement, articulation, et qui vient d'âpu, dis-
poser.
| ARMINIANISME (ar-mi-ni-a-ni-sm'), s. m. Doc-
trine des Arminiens.
f ARMINIEN (ar-mi-niin), s. m. Terme d'histoire
religieuse. Sectateur d'Arminius, docteur protestant
qui enseignait dans l'université de Leyde, vers la
fin du xvie siècle, une doctrine opposée à celle de
Calvin sur la prédestination.
ARMISTICE (ar-mi-sti-s'), s. m. Suspension
d'armes.
— REM. Armistice ne commence à se trouver
dans les dictionnaires de l'Académie qu'à partir de
4 762, où il est féminin; l'Académie, dans sa der-
nière édition, a rectifié cette erreur, armistice ne
devant pas plus être féminin que solstice. Richelet,
édit. 4759, le fait correctement du masculin, ajou-
tant qu'il se trouve dans les traités de paix et de
guerre et dans quelques gazettes, mais que peu de
gens l'approuvent. Aujourd'hui l'usage l'a pleine-
ment reçu et approuvé.
ÉTYM. Arma, armes, et stitium inusité, ar-
rêt, de stare, s'arrêter (voy. STATION).
ARMOIRE (ar-moi-r'), s. f. || 1° Grand meuble
garni de tablettes, fermé par une ou deux portes,
et destiné le plus souvent à contenir les hardes ou
le linge. || 2" En menuiserie, toute devanture ser-
vant à masquer un renfoncement à côté d'une che-
minée.
— REM. Le genre de ce mot a été longtemps incer-
tain, si bien que Ménage le tenait pour masculin
et féminin. Aujourd'hui l'usage est fixé au féminin.
— HIST. xne s. Un almarie M esteit el porche del
temple ù l'um meteit les oblatiums numéement,que
li reis soleient faire as sabatz e as jurs festivals,
Bois, 400. Cist livres est cum armarie des secreiz
Deu; plein est de figure et de signefiance, ib. 4.
|] xnr> s. Mais puis leur fait-il si desclore leur au-
maire.... Berte, LXTX. Et Renart qui moult sot de
frape, Garde denier l'autel saint Jasques, Tantost
a trovéeune aumoire, Ken. 3259. [La sainte Vierge]
Terre empreignie sanz semance, Et lumière de ve-
ritei, Etaumairesdesapience, Et ysopes d'umilitei....
BUTEB. H, 46. Il xve s. Aumaires.... Ferinans à clef
. très-bienetfort, CH. D'ORL. Rond. ||xvr* s. Accommo-
dant la brique plate à la mode d'armoires, o. nE
SERRES, 386. Et par ce moien les ventres des pots
[pour nids de pigeons] se trouveront en deux mains,
comme les deux armoires d'un buffet, m. 887. En
dedans, vers le logis, est fait un armoire fermant
avec son huis, pour vendanger et nettoyer les rus-
ches; aucuns ajoustent à l'armoire une vitre, ID.
437. Plusieurs font leurs caprieres dans les murail-
les regardantes le midi,où aians laissé des trous ou
armoires y logent ces plantes ci, n>. 549. Demeu-
rant l'auge close par un huis, comme celui d'un
armoire ou d'un coffret, fermant à clef, ID. 779.
— ÉTYM. Bourguig. omoile, firmère, ormeîe,
ormoire, arrière; Berry, armoire, armotse;provenç.
ormari; espagn. et ital. armario; d.'armarium, de
arma, armes, lequel, signifiant chose qui s'adapte,,
transmet son sens à armarinm. Dans les anciens
textes, almarie, armarie est une forme orthogra-
phique reproduisant le latin, mais ne valant, pour
la prononciation, que alrnaire ou armaire, comme
ARM
la mesure des vers le prouve pour ce genre de
finales.
ARMOIRIES (ar-moi-rie), s. f.- plur. En termes
de blason, signes symboliques qui distinguent les
personnes, les familles, les peuples, les villes, etc.
— SYN. ARMOIRIES, ARMES. Armes, quandilalesens
de signes symboliques, est synonyme d'armoiries;
mais c'est un sens détourné ; au lieu qu'armoiries
est le mot direct. Aussi on se gardera de subs-
tituer armes à armoiries, toutes les fois que quel-
que doute pourra exister sur le sens. Ainsi on dira :
Le blason est la science des armoiries; et non, ce
qui aurait une signification toute différente : la
science des armes.
— HIST. XVe s. Enrichi de entailleures, paintu-
res, armoiries, et autres menueriesplaisans àl'ueil,
A. CIIART. Quadrilogue. || xvi"s. h fist mettre les ar-
mairies de tous les deux aux verrières des salles,
CARL. m, 23. Comme les criminels poursuivis ont
recours aux autels et sepulchres des morts, ainsi
ceux-cy, destitués de tout mérite, ont recours à la
mémoire et armoiries de leurs majeurs, CHARRON,
Sagesse, i, 84.
— ÉTYM. La véritable orthographe serait armoierie,
qui vient de l'ancien verbe armoier, signifiant faire
la guerre et armorier (voy. l'historique de ARMO-
RIER). Les armoiries ont été ainsi nommées parce
qu'elles se peignaient sur les armes, sur le bouclier
ou écu.
i. ARMOISE (ar-moi-z'), s. f. Terme de botani-
que. Plantes de la famille des synanthérées, dont
plusieurs sont toniques et emménagogues. C'est à
l'armoise vulgaire (arlemisia vulgaris, L.) que l'on
donne, dans le langage commun, le nom d'ar-
moise.
— HIST. xm° s. Por la maladie des vers garir, la
meilleur herbe qui soit elz quatre parties dou monde,
ce est l'ermoize, RUTEB. 257. || xvi° s. L'armoyse,la
pervenche, PARÉ, XVI, 35.
— ÉTYM. Provenç. artemesia, arsemisa, arci-
misa; espagn. artemisa; ital. arlemisia; du latin
artemisia, du grec àpTe(j.i<7ia, d"ApTE|uç, nom de
Diane en grec. Comme Arlémis secourait les fem-
mes dans leurs maladies, la plante en question, qui
passait pour utile dans ces affections, reçut le nom
de la déesse.
f 2. ARMOISE (ar-moi-z'), s. f. Voy. ARMOISIN.
f ARMOISETJR (ar-moi-zeur), s. m. Celui qui fa-
brique de l'armoisin.
— HIST. xve s. Lesquelz entrèrent en la maison
d'un armoiseur, et là prindrent chacun une huvette
ou capeline, DU CANGE, ermisinus.
— ÉTYM. Armoise, 2.
ARMOISIN (ar-moi-zin), s. m. Taffetas léger et
peu lustré. L'armoisin venait d'Italie. On en fait à
Lyon, où il est aussi appelé armoise. || Armoisin
des Indes, espèce de taffetas fabriqué aux Indes
orientales, plus faible et de moindre lustre que l'ar-
moisin d'Europe.
— ÉTYM. ital. ermisino, e/mmno; bas-lat. ermi-
sinus.
ARMON (ar-mon), s. m. Pièce du train d'un car-
rosse, où s'attache le gros bout du timon.
— ÉTYM. Origine inconnue, à moins qu'on ne le
rapporte à artemo qu'un glossaire dans du Cange
exotique par temo, timon.
ÀRMORIAL (ar-mo-ri-al). || 1" Adj. m. Qui traite
d'armoiries, et qui contient les armes de" quelques
personnes. Un livre armoriai. Le Mercure armoriai a
été recherché en son temps. || 2° S. m. Livre con-
tenant les armoiries de la noblesse d'un pays. Les
armoriaux de ces deux provinces.
— ÉTYM. Armoirie.
f ARMORICAIN (ar-mo-ri-kin), s. m. Terme de
philologie. Langue parlée dans l'Armorique ou Basse-
Bretagne. L'armoricain est un dialecte celtique, se
rapprochant beaucoup du kymri ou langue du pays
de Galles, en Angleterre.
— ÉTYM. Armorique, du celtique ar, sur, etmor,
la mer : qui avoisine la mer.
ARMORIÉ, ÉE (ar-mo-ri-é, ée), part, passé. Un
écu armorié.
ARMORIER (ar-mo-ri-é), v. a. Peindre ou appli-
quer des armoiries sur quelque chose. Armorier sa
vaisselle. Et pour toute vertu fit au dos d'un car-
rosse, A côté d'une mitre armorier sa crosse, Bon..
Lutr. vi. Au sein de Paris même, encor plein de sa
honte, Epouser les aïeux d'un marquis ou d'un
comte, Armorier son char de glaives, de drapeaux
Et se masquer d'un nom porté par des héros, GILB.
Apologie.
— HIST. xve s. Et mirent leurs pennons avant, ar-
moyésde Saint George.... FROISS. I, I, 4 96 Et le
ARN
repos où il fut couché enfant ( armoyêdeses armes,
m. n, n, 4 63. Sire, responctit le sire de Bracque-
mont, nous avons et de l'un et'de l'autre, car tou-
jours ne peut-on pas jouer ni toujours armoyer
[faire la guerre], m. n, ni, 32. ||xvr s. La pluspart
avec les torches ardantes et armoyées, CARL. U, 4 4.
Les quatre bannières armoiées des armes des susdicts
barons,' ID. m, 2,
— ÉTYM. Armoirie. Les auteurs de blason disaient
jadis de préférence armoier, qui signifiait armo-
rier et faire la guerre.
ARMORISTE (ar-mo-ri-sf), s. m. Celui qui fait
des armoiries, qui sait et enseigne le blason.
— ÉTYM. Armoirie.
ARMURE (ar-mu-r'), s. f. || 1° L'ensemble des
armes, et surtout des armes défensives qui couvrent
le corps. Armure légère, pesante. Les pièces d'une
armure. L'armure que Narbas apporta de ces lieux,
VOLT. Uérope,iï, 6. Rien d'humain ne battait sous
ton épaisse armure, LAMART. Bonaparte. L'enfant
d'un air enjoué, Ayant un peu,secoué Les pièces de
son armure [son arc etses flèches],LA FONT. l'Amour
mouilU. Il Fig. Il n'a plus besoin d'armer cette tête
qu'il expose à tant de périls; Dieu lui est une ar-
mure plus assurée ; les coups semblent perdre leur
force en l'approchant, BOSS. Louis de Bourbon.
|| 2° En physique, assemblage de lames de fer doux
qu'on associe aux aimants naturels, et qui exercent
sur eux une réaction capable non-seulement de con-
server la vertu magnétique, que le temps affaiblit
quand on les abandonne à eux-mêmes, mais encore
d'augmenter en eux cette vertu. 11 3° En termes de ma-
rine, la dernière des jumelles qui s'endente sur un
màt, une vergue ou un ban pour en compléter les di-
mensions. || 4°Technologie.Toute piècede ferqui sert
à la conservation ou aux usages d'une charpente,
d'une machine, etc. || Petite pièce de fer qui garnit
chacun des bouts d'une navette. || S" En termes de
chasse, peau très-épaisse que les sangliers ont au-
dessus et au défaut de l'épaule.
— SYN. ARMURE, ARMES. Bienque les armes soient
ofiensives ou défensives et que l'armure ne soit d'or-
dinaire que défensive, néanmoins ce qui distingue
vraiment armes et armure, c est que, avec' armes,
on considère chaque arme en particulier, et que,
avec armure, on considère l'ensemble, mêmequand
on dit une armure de tête, une armure de cuisse,
où il s'agit encore de ce qui arme complètement la
tête, la cuisse.
— HIST. xiii" s. Et vit lonc de lui reluire l'or et
l'asurdes armeûres, Chron. de Rains, p. 69. Sire,
je présente mei et mes armeûres à vos et à la court,
Ass. de Jèr. i, 467. Li sires défient à porter coutel
apointé ou aucune armeûre molue, BEAUM. XXX, 34.
Le chevalier lessa son cheval au roy et s'armeûre,
et s'en ala de l'ost, JOINV. 267. C'est nostre divine
armeûre, Qui devers Dieu nous asseûre, j. nE
MEUNG, Tr. 466. Son escu et s'autre armeûre -, Chaus-
ces et janbieres bien fêtes, Ren. 44583. Li cuens
nous doit aidier en la terre de Hainau et en la con-
tée de Flandres à mil armures [soldats armés] de
fer, DU CANGE, arma. || xive s. Quérir peccune ou
faire armeûres, ORESMÉ, Eth. es. ||xve s. Si enten-
dirent les dessus dits seigneurs à faire armer et ap-
pareiller et pourvoir d'armures chacun selon son
estât, FROISS. i, i, 266. Ils ne furent, tous comptés,
quand ils entrèrent en mer à Dourdrech, que trois
cents armures de fer, qui firent si hardie entre-
prise, m. i, i, 22.
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. armadura;
du latin armatura, de armare (voy. ARMER).
f ARMURERIE (ar-mu-re-rie), s. f. Profession
d'armurier; forge, boutique d'armurier.
— ÉTYM. Armurier.
ARMURD3R (ar-mu-rié) ,f. m. Celui qui fabrique et
qui vend des armes. || En termes de marine, ouvrier
de l'arsenal, embarqué pour diverses réparations.
— HIST. xni' s. Armuriers etfourbisseurs, Queue
de Renart. || xive s. Si comme l'armeurier tent af-
fin que le cheval soit bien armé, et le chevalier le
veult affin que il se combate, ORESME, Eth. 44.
|| xv" s. Les brodeurs, armoyers et forbisseurs de
nostre bonne ville de Paris, DU CANGE, armeator.
|| xvie s. Les armes pendues es boutiques des armeu-
riers etfourbisseurs, AMYOT, Pèlop. 23.
— ÉTYM. Armure. On a dit aussi dans l'ancien
français armoyer, de l'ancien verbe armoier (voy.
ARMORIER).
t ARNICA (ar-ni-ka) ou ARNTQUE (ar-ni-k'), s. f,
Genre de plantes de la famille des composées. L'ar-
nique des montagnes est réputée tonique et stimu-
lante; toutes les parties en sont fréquemment em-
ployées par les habitants des montagnes.
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