18b
ARC
ARC
ARCHANGE (ar-kan-j'), s. m. Ange d'un ordre
supérieur.
— inST, xnr s. Chetifs pecheours que feront,
Quant tous les angels trembleront, Et les archan-
gels précieux, Et les buisines [trompettes] corneront
Qui là venue annonceront Du très douïx filz Dieu
glorieux, J. DE MEUNG, Tr. 4 384. Li ange et li ar-
change et toutes les vertuz des cieulx -chantent de-
vant toi, Psautier, f" 490.
— ÉTYM. 'Apxârr^oç. de «PXUJ commander (voy.
ÀBCUONTE), et de ange ;bourguig. arcainge.
f ARCHANGÉLIQUE (ar - :kan - je - li-k'), adj.
|| 1° Qui tient de l'archange. || 2° S. f. En termes de
botanique; archangélique officinale, plante ombelli-
fèfe que l'on cultive pour en confire les tiges.
— ÉTYM. Archange. . "
1; ARCHE (ar-ch'), s. f. La partie d'un pont sous
laquelle l'eau passe.
—? HIST. xiie s. Ils les metront [nos corps] en ar-
che de moustier, Rdnc. p. 83. || xin' s. Et neque-
dent il fist mellour ciere que il ne pensa, et comen-
cha à deffaire une arche dou pont de Basson, Chr.
de Rains, 484. || xiv" s. Â piques et à houes [ils] ont
un pilier miné, Si qu'un [une] arche du pont cheï
dedehs le gué, Guescl. 4 96'32. || xvi" s. Ses sourcis
noirs faits en arche d'ehene, De l'arc d'amour la
forme et le portrait, D'un beau croissant contre-
imitoient le trait, BONS. 773. .
— ÊTYM. Bas-lat. archia; de arcus (voy. ABC).
. 2. ARCHE (ar-ch'), s. f. || i° Arche de Noé ou sim-
plement l'arche, proprement coffre, sorte de grand
vaisseau où Noé se sauva du déluge. Vous êtes parmi
nous la colombe de l'arche ,. v. HUGO, F. d'aut. 9.
Une arche est encor le refuge Des mortels que l'onde
poursuit, BÉRANG. Nature. || C'est l'arche de Noé, se
dit d'une maison où sont logés, des gens de toute
sorte. ||Fig. Être hors de l'arche, être hors de i'E-
glise. || L'arche d'alliance, l'arche du Seigneur,
l'arehe sainte, le coffre qui renfermait les tables de
la loi. L'arche sainte est muette et ne rend plus d'o-
racles, BAC. Ath. i, 4. L'arche qui fit tomber tant
de superbes tours.... ID. ib. v, 4. || Fig. C'est l'arche
sainte, se dit d'une chose dont il est dangereux de
s'occuper. || 2°En termes de marine, boite de char-
pente qui couvre, la pompe pour qu'elle ne soit pas
endommagée, jl 3° Cellules en briques, rangées au-
tour du four des verriers, avec lequel elles commu-
niquent , par dés lunettes. || 4° Terme d'antiquité.
Arche sépulcrale, espèce de cercueil fait comme un
coffre.
— HIST. xir s. Oza estendid sa main vers l'arche,
si la tint,Bois, 440. || xin" s. De toi, pucele pure et
monde, Porte cloze, arche d'aliance, Qui n'iez pre-
mière ne seconde, Deigna naistré par sa puissance
Cil qui noz anemiz vergônde, .BUTEB. II, 4 0. Bien
eûré furent cil que tu comëndàs entrer eh l'arche
por aus [eux] sauver, Psautier, f° 4 85. || xiv" s. D'ung
roili sovenoit, qui tenoit si grans marches, Qui fist
par bel sens faire quatre petites arches [coffrés],
Giràrt de Rosi. y. 2874.
— ÉTYM. Berry, arche, huche; provënç. àrcha,
argua; espagh. et itat. àrca; du latin 'àrca, coffre.
4. ÀRCHEE (ar-cliëe), s.f.\\ 1° Terme dé physio-
logie ancienne. Principe immatériel différent de
l'àrhë intelligente et qu'on supposait présider à tous
ies phénomènes de la vie matérielle. || 2° Terme d'al-
chimie. Nom que lés philosophes hermétiques don-
nent àù féù qu'ils placent au centré de la terre.
[—ÉTYM, Mot inventé par Basile Vâlentin, adbpté
par Pâràcelsë et Vanhelmont, et venant dé âpxfeiv,
commander (voy. ABCHONTE).
t 2'. ARCHEE (ar-chée), s. f. Portée d'un arc.
^ — HIST. xni" s. Et si avoit bien [le fleuve] Une
■gfàrit ârchie de lé., ri. DE VALENC. XIV. Quatre ar-
chiës ërt [elle était] loin dli manoir et demie,
Bette, cix. Vous it'àurès ja plus d'une archie La
sente batue_e*t mârchië.... ïn Rosé, 7943. || xv" s. Et
• les Anglbis êsloignerèni ie rieù [ruisseau] ainsi que
lé trait clè trbis àrchées d'arc, FROÎSS. ii, lu, 83.
"— ÉTYti. Arc.
f ARCHÉGONE (ar-ché-go-n'), s. m. Tërihe de
botanique. Organe se développant dans les mousses
et les hépatiques, pendant la période qui corres-
pond à celle dé la floraison dans les ailtf es plantes.
— ÉTYM. 'Ap;çô, commencement, et Vôto;, nais-
sance.
tARCHÉLEt (ar-che-lè), s. m. \\ 1° Petit archet
a l'usage des horlogers. ||2° Terme de pêche. Bran-
ché de saule 1 pliéë eii rond, qui sert JL teiiir le vër-
vëux ouvert. || Bâtbn en croix, âiix quatre coins du-
qtië'l s'attache le filet à prendre les goujons.
ARCHÉOLOGIE (ar-ké-o-io-jie), s. f. Connais-
sance, étude aè l'antiquité,
— ÉTYM. ApxaioAoYta, de àpx<*ioç, ancien (voy.
ARCHAÏSME), et de iéyoç, discours (voy. LOGIQUE).
ARCHÉOLOGIQUE (ar-ké-o-lo-ji-k'), adj. Qui a
rapport à l'archéologie.
— ÉTYM. 'Ap/aloXoYlxôÇ (voy. AECHÉ0L0G1E).
ARCHÉOLOGUE (ar-kè-o-lo-gh'), s. m. Celui qui
est versé dans l'archéologie.
— ÉTYM. 'ApxatoXôyoç (voy. ARCHÉOLOGIE).
ARCHER (ar-ché. L'r ne se prononce jamais; au
pluriell's se lie; des archers à cheval, dites des ar-
ché-z à cheval), s. m.\\ 1° Soldat ou chasseur armé
de l'arc. Vous servirez d'abord comme simple archer
parmi les Cretois, CHATEAUB. Mari- 4 79. Cependant
un sanglier, monstre énorme et superbe, Tente çrî-
cor notre archer, friand de tels morceaux,, LÀ
FONT. Fab. viii, 27. || 2° Autrefois, officier subal-
terne de justice et de police. Voilà dans quelle mi-
sère il m'a fallu travailler; dans les transes d'un
homme qui_ voit les archers à ses trousses, p. t.
COUBR. Lett. il, 32. || 3° Francs archers, rioni d'une
milice qui avait été créée par Charles VU. || 4° Ar-
cher d'armes, se disait de certains huissiers du pa-
lais qui portaient un arc. x
— HIST. xne s. Outre [il] s'en passe le trait à un
archier, Ronc. p. 60. Li quatre sulement suit en la
sale entré ; E uns archiers Randulf, qu'il uht bd éls
mené., Th.lemart. 4 38. Eli archier acùillirehtSaûl,
sil nafrerent forment, Rois, 418. ||XIHC s.. Il àvoit-
moult grant plenté de bonne gent et d'archiers et
d'arbalestriers, VILLEH. LXIX. Li arciër commencie-
rent à traire li uns, aus autres, Chr. de tlàiiis, 26.
Quiconques veut estre archiers à Paris, c'est à savoir
feseres de ars, de fleiches et de arbalestes, Liv. des
met. 260. Mes li archiers qui moult s'efforce De moi
grever et moult se paine, la Rose, 4 708. || xvr= s.
Cinq cens archers et tireurs de -frondes, ÀSrs'OT,
Pyrr. 34. Agesilaus,. se voyant à son grand regret
forcé de se partir de l'Asie, dit à ses amis, que le
roy de Perse l'en chassoit hors avec trente mille ar-
chers, pource qu'en la monnoie de Perse il y a la fi-
gure d'un archer imprimée, ID. Artàx.il. Qu'eusse-
je fait? l'archer estoit si doux, Si doux son feu, si
doux l'or de ses nouds.... BONS. 2.
— ÈTYM. Arc; wall. airchî; prôvehb. arqùieï;
itàl. arciere,
ARCHEROT (ar-'che-ro), s. m. Petit àrcliér, iiom
donné à Cupidon. Vieux.
— HIST. xvi" s. .... de cent traits qu'un archerbt
vainqueur,* Sans y penser, me tira dans le coeur,
RONSARD, 2. Et.toy, Magny, puisque ton Cùèur Sent
encor l'archëroi vainqueur, Chante d'amour.... DU
BELLAY, VII, 25, verSO.
— ÉTYM. Diminutif,i'àrcher.
ARCHET (àr-chè. Le {, dans le parler soutenu,
se lie; au pluriel l's se lie : les archets et... dites
les ar-chè-z et..., Archets rirhë avec traits, jâinais,
succès), s. m. || 1° Sorte de baguette garnie de crins
tendus, qui sert à jouer du violon, de la basse, de
l'alto, etc. Tout reprend son âme, L'enfant sbii ho-
chet, Le foyer sa flamme, Le luth son archet,
v. HUGO,. Crép. 20. Tous les mots de cette vivi-
fiante lecture [de là déclaration] résonnaient sur
mon coeur comme l'archet sur uii instrument, ST-
siM. 54 6, 92. Jamais sceptre n'a fait stir terre Au-
tant de bien que mon archet, BËRANG. Viol. brisé._
J'entends au loin l'archet de la folié,. 0 mes amis!
prolongëzd'liëùréuxjours, ID. Carnaval. || 2° Châssis
éh arceau qu'on place au-dessus des berceaux des ëri 1
fànts. ] | Châssis courbé enàfcpour empêcher que les
couvertures du lit rie pèsehtsurlecdrps dés malades.
|| On.disait autrefois qu'un homme avait passé sous
l'archet, lorsqu'il avait passé par le grand remède,
c'ëst-â-dire par le mercure, et qu'il avait été obligé
de suer. || 3° Technologie. Arc de baleine ou d'âciêf
dont lès ouvriers se servent pour percer et pour tour-
ner. || Instrument en fil de fer avec lequel les brique-
tiers coupent la terre. || Scie en fil de fer avec la-
quelle les ouvriërseh mosaïque découpent le marbre.
|| Morceau d'àcièr plié en arc qui est attaché au-
dëssoùs des moules dans lesquels se fondent lès ca-
ractères d'imprimerie. || Petite scie de fil de laiton,
qui sert à couper les piêffés dures et précieuses.
|| 4° Eii termes de pêche, baguette souple que l'on
plie, etàuxèxtfémitêâde laquelle on attache des piè-
ces garnies d'hameçons.
— REM. Un archet frdtte et ne bat bas. Ainsi
l'expression ii'est pas juste dans ces phràses-ci :
Leurs ailes, ainsi "que des archets, frappent l'air et
eh tirent des murmures agréables', BÊRN. DE S. P.
Harm. anim. liy. n. La langue est un archet qui,
battant sur les dents et sur le p'âlâis, èïi tirë dés sbns
exquis, Bbss. Cortiiatss. iv, 2.
—HIST. xiv s. Car chascuns d'iaulx [eux] selon
l'acort De son instrument, sans descort, Pipe, souf-
fle, muse, naquaire, Taboure, et qùanque l'on peut
faire De doit, de penne et dé l'archet, MACHAULT,
p. 87. || xvi# s. Ce ne sont pas lès deux archets [sour-
cils] encore De ces beaux yeux de cent yeux adorez,
nu BELL. v, 44, recto. Un archet de fer blanc [cer-
ceau pour fracturé], PARÉ, xiri, 27. Elles couvrent
la teste de leurs nburriçoris couchés dans le berceau
d'un archet d'osier, et un linge pardessus, ID.
XVIII, 28.
— ÉTYM. Diminutif d'àrc.
ARCHÉTYPE (ar-ké-ti-p'), s. m. \\ 1° Modèle sur
lequel se fait un ouvrage. La Trinité est l'archétype
dé l'Univers, ou, si l'on veut, sa divine charpente,
CHATEAUB. Génie, I, 3. Pense-t-on qu'il compare
son archétype à deux individus? i. J. Kbuss. OrigA.
|| 2" Adj. Lès idées archétypes de Plàtbn, idées, for-
mes, modèles qui, étant de toute éternité dans le
sein de Dièù,,oht déterminé toutes lés conditions de
l'univers. Ce monde, suivant Plàto'h, était composé
d'idées archétypes qui demeuraient toujours au fond
du cerveau, VOLT. Phil. in; 4 97. Toutes les causes
séminales et formes archétypes étant véritablement
en Dieu, ib. Moeurs, 4 34. || 3° Terhiè de irionnaie.
Étalon primitif des poids et des mesures. Vieilli en'
ce sens.
— ÈTYM. 'ÀpxéniTtdi;, de âpxï], commencement
(voy. ARCHONTE), et tijpe; mot a mot, pfèmrer
type-
ABCHEVËCHÉ(ar-che-vê-chê), s. m. || l-Territoire
sous là juridiction d'un archevêque. j| 2° Par exten-
sion, la ville où réside uri archevêque. || 3" L'habita-
tion de l'àrclièvêque. || 4° La dignité d'archevêque.
Eh ce sens, on dit aujourd'hui archiépiscopal.
— HIST. xir 2 s. Rendez en sa merci l'arceveschiê
alrei, Th. le màrt. ii. Sire, fait li uns d'els. car
vus humiliez, Al rei en sa merci l'àrcivësquié lais-
siez, îb. 37. '
— ÉTYM. Archebêqùe.
ARCHEVÊQUE (ar-che-vê-k'), s. m. Prëlat ayant
un certain iibmbre d'êvêqués pbiii- suffragàhts.. || Ar-
chevêque du sacré palais, tin dés titrés de l'archi-
Cliapëiàin des rois de France ëit'dék fem'përeûrs d'Al-
lemagne. - .
— HIST. xi° ki. Li arceves'quë avëràd de forfaiture
quarante solz, L. de Giiill. 47; Là diic Ogër, l'arcë-
vesqiië tùrpinj Ch. de. Roi, xit. ||xne ë. Et ràrci-
,yèsquè, Rohc. p. 9. Un âre'hevësquè que li rois
moutaniâ, ib. p. 476. || xiiie s: Et se il h'i a pa-
triârbhé, l'ârcëvésque de Sur [tyr] le doit côrbhèr.
Âss. deJêr. i, 29.
— ÉTYSt. 'Apxié*icrxditb';, de Sp^ùi, commander
(voy. ABCHoiiTE), et eW^ué;Bërry, arcev'èquè.
ARCHI (ar-fchi).... préfixe que l'on Construit avec
des tiorhs et des adjectifs, dans le langage familier,
pour marquer iin degré excessif. Archifbïi. Arcliipé-
dànt. C'étaient [Chat et renard] deux vrais tàrtufs,
deux àrchipàteliiis, LÏ PO'ÎJT: Fàb.li, 4 4. Qubi! cela
est fait? — Eh oui, ioadâmë. fait et arfchifàit. ST-
SïS. 2S4., 4 67. || Ce' préfixe appartient aussi à quel-
ques mbts dérivés dti grec ëtsigtiifiè en chef ; là, la
prbhonciatibn en varie,elle est qiièlqtlëfbis àr-ki.
— ÉTYM. 'Apxeui, cbmmatidër (Vby. ARCHONTÈ).
t ARCflîABBÉ (âr-Chi-a-bê), s., m: Titré dé l'abbé
de Cluny.
— ÉTYM. Arehî et àbb'è.
f ARCHÎAtRÈ (àr-chi-a-ti-'), s. Ht. Premier mê-
ilefein d'une coiir, d'Un district, etc. .... Emerveillé
de la distinction subtile d'un, fameux àrchiatrë de
ilbs jours entre l'assassinat pbs'itif et i'àssassih'ai
négatif...: DIDEROT, Essai sur Claude.
— ÉtYM. 'Apxïatpoç, de dcpxÉîv, Cbfhmâiidëf (vby.
ABbubNTÈ), et loccpôç, mêaé'citi,
t ARCHÎCAMÉRlÈR (âr-bhi-kà-rne-rié), s. M. fli-
ghitê hbiibrifiquè de là Cour dé Rô'riie.
— ÉTYM. Archi et cdmëri'er.
ÀRCHICHANCELiER (ar-Çhi-châh-ië-liê), s. t».
Le grand chancelier, titre de dignité sous lé pre-
mier empire français. ,
— ÉTYM. Archi et chdniêlxer..,'.-.
f ARCHICHASTRÈ (àr-clii-cMâti-tf). L fil. ferme
de liturgie. Le premier" chantre de b'ëriàiné'à églises.
t ARCHICHAPËLÀiiï (âf-chi^cha-pë^lin), s. in.
"Dighitâirë ecclésiastique plàèS âup'fès des Tbis de
France et dès empereurs a'illemâgrîe.
— ÉTY3I. Archi et chapelain.
ARCHlDiAcONAt (âr-chi-dW-cb-hd). s. m. Di-
gnité d'archidiacre.
^ ÉTYM. Archidiacre.
ARCHIDIACÔNÉ (âr-chi7uia-cb'-né). s. m. Eten-
due de la juridiction d'un archidiacre.
^-HlST.xii's. De Càhtorbifeavëiëi'afcëaiÉLbliehé,
| th. le mari. 87. [[xiv' s. Il îibus fit ioj et ho'màge
ARC
ARC
ARCHANGE (ar-kan-j'), s. m. Ange d'un ordre
supérieur.
— inST, xnr s. Chetifs pecheours que feront,
Quant tous les angels trembleront, Et les archan-
gels précieux, Et les buisines [trompettes] corneront
Qui là venue annonceront Du très douïx filz Dieu
glorieux, J. DE MEUNG, Tr. 4 384. Li ange et li ar-
change et toutes les vertuz des cieulx -chantent de-
vant toi, Psautier, f" 490.
— ÉTYM. 'Apxârr^oç. de «PXUJ commander (voy.
ÀBCUONTE), et de ange ;bourguig. arcainge.
f ARCHANGÉLIQUE (ar - :kan - je - li-k'), adj.
|| 1° Qui tient de l'archange. || 2° S. f. En termes de
botanique; archangélique officinale, plante ombelli-
fèfe que l'on cultive pour en confire les tiges.
— ÉTYM. Archange. . "
1; ARCHE (ar-ch'), s. f. La partie d'un pont sous
laquelle l'eau passe.
—? HIST. xiie s. Ils les metront [nos corps] en ar-
che de moustier, Rdnc. p. 83. || xin' s. Et neque-
dent il fist mellour ciere que il ne pensa, et comen-
cha à deffaire une arche dou pont de Basson, Chr.
de Rains, 484. || xiv" s. Â piques et à houes [ils] ont
un pilier miné, Si qu'un [une] arche du pont cheï
dedehs le gué, Guescl. 4 96'32. || xvi" s. Ses sourcis
noirs faits en arche d'ehene, De l'arc d'amour la
forme et le portrait, D'un beau croissant contre-
imitoient le trait, BONS. 773. .
— ÊTYM. Bas-lat. archia; de arcus (voy. ABC).
. 2. ARCHE (ar-ch'), s. f. || i° Arche de Noé ou sim-
plement l'arche, proprement coffre, sorte de grand
vaisseau où Noé se sauva du déluge. Vous êtes parmi
nous la colombe de l'arche ,. v. HUGO, F. d'aut. 9.
Une arche est encor le refuge Des mortels que l'onde
poursuit, BÉRANG. Nature. || C'est l'arche de Noé, se
dit d'une maison où sont logés, des gens de toute
sorte. ||Fig. Être hors de l'arche, être hors de i'E-
glise. || L'arche d'alliance, l'arche du Seigneur,
l'arehe sainte, le coffre qui renfermait les tables de
la loi. L'arche sainte est muette et ne rend plus d'o-
racles, BAC. Ath. i, 4. L'arche qui fit tomber tant
de superbes tours.... ID. ib. v, 4. || Fig. C'est l'arche
sainte, se dit d'une chose dont il est dangereux de
s'occuper. || 2°En termes de marine, boite de char-
pente qui couvre, la pompe pour qu'elle ne soit pas
endommagée, jl 3° Cellules en briques, rangées au-
tour du four des verriers, avec lequel elles commu-
niquent , par dés lunettes. || 4° Terme d'antiquité.
Arche sépulcrale, espèce de cercueil fait comme un
coffre.
— HIST. xir s. Oza estendid sa main vers l'arche,
si la tint,Bois, 440. || xin" s. De toi, pucele pure et
monde, Porte cloze, arche d'aliance, Qui n'iez pre-
mière ne seconde, Deigna naistré par sa puissance
Cil qui noz anemiz vergônde, .BUTEB. II, 4 0. Bien
eûré furent cil que tu comëndàs entrer eh l'arche
por aus [eux] sauver, Psautier, f° 4 85. || xiv" s. D'ung
roili sovenoit, qui tenoit si grans marches, Qui fist
par bel sens faire quatre petites arches [coffrés],
Giràrt de Rosi. y. 2874.
— ÉTYM. Berry, arche, huche; provënç. àrcha,
argua; espagh. et itat. àrca; du latin 'àrca, coffre.
4. ÀRCHEE (ar-cliëe), s.f.\\ 1° Terme dé physio-
logie ancienne. Principe immatériel différent de
l'àrhë intelligente et qu'on supposait présider à tous
ies phénomènes de la vie matérielle. || 2° Terme d'al-
chimie. Nom que lés philosophes hermétiques don-
nent àù féù qu'ils placent au centré de la terre.
[—ÉTYM, Mot inventé par Basile Vâlentin, adbpté
par Pâràcelsë et Vanhelmont, et venant dé âpxfeiv,
commander (voy. ABCHONTE).
t 2'. ARCHEE (ar-chée), s. f. Portée d'un arc.
^ — HIST. xni" s. Et si avoit bien [le fleuve] Une
■gfàrit ârchie de lé., ri. DE VALENC. XIV. Quatre ar-
chiës ërt [elle était] loin dli manoir et demie,
Bette, cix. Vous it'àurès ja plus d'une archie La
sente batue_e*t mârchië.... ïn Rosé, 7943. || xv" s. Et
• les Anglbis êsloignerèni ie rieù [ruisseau] ainsi que
lé trait clè trbis àrchées d'arc, FROÎSS. ii, lu, 83.
"— ÉTYti. Arc.
f ARCHÉGONE (ar-ché-go-n'), s. m. Tërihe de
botanique. Organe se développant dans les mousses
et les hépatiques, pendant la période qui corres-
pond à celle dé la floraison dans les ailtf es plantes.
— ÉTYM. 'Ap;çô, commencement, et Vôto;, nais-
sance.
tARCHÉLEt (ar-che-lè), s. m. \\ 1° Petit archet
a l'usage des horlogers. ||2° Terme de pêche. Bran-
ché de saule 1 pliéë eii rond, qui sert JL teiiir le vër-
vëux ouvert. || Bâtbn en croix, âiix quatre coins du-
qtië'l s'attache le filet à prendre les goujons.
ARCHÉOLOGIE (ar-ké-o-io-jie), s. f. Connais-
sance, étude aè l'antiquité,
— ÉTYM. ApxaioAoYta, de àpx<*ioç, ancien (voy.
ARCHAÏSME), et de iéyoç, discours (voy. LOGIQUE).
ARCHÉOLOGIQUE (ar-ké-o-lo-ji-k'), adj. Qui a
rapport à l'archéologie.
— ÉTYM. 'Ap/aloXoYlxôÇ (voy. AECHÉ0L0G1E).
ARCHÉOLOGUE (ar-kè-o-lo-gh'), s. m. Celui qui
est versé dans l'archéologie.
— ÉTYM. 'ApxatoXôyoç (voy. ARCHÉOLOGIE).
ARCHER (ar-ché. L'r ne se prononce jamais; au
pluriell's se lie; des archers à cheval, dites des ar-
ché-z à cheval), s. m.\\ 1° Soldat ou chasseur armé
de l'arc. Vous servirez d'abord comme simple archer
parmi les Cretois, CHATEAUB. Mari- 4 79. Cependant
un sanglier, monstre énorme et superbe, Tente çrî-
cor notre archer, friand de tels morceaux,, LÀ
FONT. Fab. viii, 27. || 2° Autrefois, officier subal-
terne de justice et de police. Voilà dans quelle mi-
sère il m'a fallu travailler; dans les transes d'un
homme qui_ voit les archers à ses trousses, p. t.
COUBR. Lett. il, 32. || 3° Francs archers, rioni d'une
milice qui avait été créée par Charles VU. || 4° Ar-
cher d'armes, se disait de certains huissiers du pa-
lais qui portaient un arc. x
— HIST. xne s. Outre [il] s'en passe le trait à un
archier, Ronc. p. 60. Li quatre sulement suit en la
sale entré ; E uns archiers Randulf, qu'il uht bd éls
mené., Th.lemart. 4 38. Eli archier acùillirehtSaûl,
sil nafrerent forment, Rois, 418. ||XIHC s.. Il àvoit-
moult grant plenté de bonne gent et d'archiers et
d'arbalestriers, VILLEH. LXIX. Li arciër commencie-
rent à traire li uns, aus autres, Chr. de tlàiiis, 26.
Quiconques veut estre archiers à Paris, c'est à savoir
feseres de ars, de fleiches et de arbalestes, Liv. des
met. 260. Mes li archiers qui moult s'efforce De moi
grever et moult se paine, la Rose, 4 708. || xvr= s.
Cinq cens archers et tireurs de -frondes, ÀSrs'OT,
Pyrr. 34. Agesilaus,. se voyant à son grand regret
forcé de se partir de l'Asie, dit à ses amis, que le
roy de Perse l'en chassoit hors avec trente mille ar-
chers, pource qu'en la monnoie de Perse il y a la fi-
gure d'un archer imprimée, ID. Artàx.il. Qu'eusse-
je fait? l'archer estoit si doux, Si doux son feu, si
doux l'or de ses nouds.... BONS. 2.
— ÈTYM. Arc; wall. airchî; prôvehb. arqùieï;
itàl. arciere,
ARCHEROT (ar-'che-ro), s. m. Petit àrcliér, iiom
donné à Cupidon. Vieux.
— HIST. xvi" s. .... de cent traits qu'un archerbt
vainqueur,* Sans y penser, me tira dans le coeur,
RONSARD, 2. Et.toy, Magny, puisque ton Cùèur Sent
encor l'archëroi vainqueur, Chante d'amour.... DU
BELLAY, VII, 25, verSO.
— ÉTYM. Diminutif,i'àrcher.
ARCHET (àr-chè. Le {, dans le parler soutenu,
se lie; au pluriel l's se lie : les archets et... dites
les ar-chè-z et..., Archets rirhë avec traits, jâinais,
succès), s. m. || 1° Sorte de baguette garnie de crins
tendus, qui sert à jouer du violon, de la basse, de
l'alto, etc. Tout reprend son âme, L'enfant sbii ho-
chet, Le foyer sa flamme, Le luth son archet,
v. HUGO,. Crép. 20. Tous les mots de cette vivi-
fiante lecture [de là déclaration] résonnaient sur
mon coeur comme l'archet sur uii instrument, ST-
siM. 54 6, 92. Jamais sceptre n'a fait stir terre Au-
tant de bien que mon archet, BËRANG. Viol. brisé._
J'entends au loin l'archet de la folié,. 0 mes amis!
prolongëzd'liëùréuxjours, ID. Carnaval. || 2° Châssis
éh arceau qu'on place au-dessus des berceaux des ëri 1
fànts. ] | Châssis courbé enàfcpour empêcher que les
couvertures du lit rie pèsehtsurlecdrps dés malades.
|| On.disait autrefois qu'un homme avait passé sous
l'archet, lorsqu'il avait passé par le grand remède,
c'ëst-â-dire par le mercure, et qu'il avait été obligé
de suer. || 3° Technologie. Arc de baleine ou d'âciêf
dont lès ouvriers se servent pour percer et pour tour-
ner. || Instrument en fil de fer avec lequel les brique-
tiers coupent la terre. || Scie en fil de fer avec la-
quelle les ouvriërseh mosaïque découpent le marbre.
|| Morceau d'àcièr plié en arc qui est attaché au-
dëssoùs des moules dans lesquels se fondent lès ca-
ractères d'imprimerie. || Petite scie de fil de laiton,
qui sert à couper les piêffés dures et précieuses.
|| 4° Eii termes de pêche, baguette souple que l'on
plie, etàuxèxtfémitêâde laquelle on attache des piè-
ces garnies d'hameçons.
— REM. Un archet frdtte et ne bat bas. Ainsi
l'expression ii'est pas juste dans ces phràses-ci :
Leurs ailes, ainsi "que des archets, frappent l'air et
eh tirent des murmures agréables', BÊRN. DE S. P.
Harm. anim. liy. n. La langue est un archet qui,
battant sur les dents et sur le p'âlâis, èïi tirë dés sbns
exquis, Bbss. Cortiiatss. iv, 2.
—HIST. xiv s. Car chascuns d'iaulx [eux] selon
l'acort De son instrument, sans descort, Pipe, souf-
fle, muse, naquaire, Taboure, et qùanque l'on peut
faire De doit, de penne et dé l'archet, MACHAULT,
p. 87. || xvi# s. Ce ne sont pas lès deux archets [sour-
cils] encore De ces beaux yeux de cent yeux adorez,
nu BELL. v, 44, recto. Un archet de fer blanc [cer-
ceau pour fracturé], PARÉ, xiri, 27. Elles couvrent
la teste de leurs nburriçoris couchés dans le berceau
d'un archet d'osier, et un linge pardessus, ID.
XVIII, 28.
— ÉTYM. Diminutif d'àrc.
ARCHÉTYPE (ar-ké-ti-p'), s. m. \\ 1° Modèle sur
lequel se fait un ouvrage. La Trinité est l'archétype
dé l'Univers, ou, si l'on veut, sa divine charpente,
CHATEAUB. Génie, I, 3. Pense-t-on qu'il compare
son archétype à deux individus? i. J. Kbuss. OrigA.
|| 2" Adj. Lès idées archétypes de Plàtbn, idées, for-
mes, modèles qui, étant de toute éternité dans le
sein de Dièù,,oht déterminé toutes lés conditions de
l'univers. Ce monde, suivant Plàto'h, était composé
d'idées archétypes qui demeuraient toujours au fond
du cerveau, VOLT. Phil. in; 4 97. Toutes les causes
séminales et formes archétypes étant véritablement
en Dieu, ib. Moeurs, 4 34. || 3° Terhiè de irionnaie.
Étalon primitif des poids et des mesures. Vieilli en'
ce sens.
— ÈTYM. 'ÀpxéniTtdi;, de âpxï], commencement
(voy. ARCHONTE), et tijpe; mot a mot, pfèmrer
type-
ABCHEVËCHÉ(ar-che-vê-chê), s. m. || l-Territoire
sous là juridiction d'un archevêque. j| 2° Par exten-
sion, la ville où réside uri archevêque. || 3" L'habita-
tion de l'àrclièvêque. || 4° La dignité d'archevêque.
Eh ce sens, on dit aujourd'hui archiépiscopal.
— HIST. xir 2 s. Rendez en sa merci l'arceveschiê
alrei, Th. le màrt. ii. Sire, fait li uns d'els. car
vus humiliez, Al rei en sa merci l'àrcivësquié lais-
siez, îb. 37. '
— ÉTYM. Archebêqùe.
ARCHEVÊQUE (ar-che-vê-k'), s. m. Prëlat ayant
un certain iibmbre d'êvêqués pbiii- suffragàhts.. || Ar-
chevêque du sacré palais, tin dés titrés de l'archi-
Cliapëiàin des rois de France ëit'dék fem'përeûrs d'Al-
lemagne. - .
— HIST. xi° ki. Li arceves'quë avëràd de forfaiture
quarante solz, L. de Giiill. 47; Là diic Ogër, l'arcë-
vesqiië tùrpinj Ch. de. Roi, xit. ||xne ë. Et ràrci-
,yèsquè, Rohc. p. 9. Un âre'hevësquè que li rois
moutaniâ, ib. p. 476. || xiiie s: Et se il h'i a pa-
triârbhé, l'ârcëvésque de Sur [tyr] le doit côrbhèr.
Âss. deJêr. i, 29.
— ÉTYSt. 'Apxié*icrxditb';, de Sp^ùi, commander
(voy. ABCHoiiTE), et eW^ué;Bërry, arcev'èquè.
ARCHI (ar-fchi).... préfixe que l'on Construit avec
des tiorhs et des adjectifs, dans le langage familier,
pour marquer iin degré excessif. Archifbïi. Arcliipé-
dànt. C'étaient [Chat et renard] deux vrais tàrtufs,
deux àrchipàteliiis, LÏ PO'ÎJT: Fàb.li, 4 4. Qubi! cela
est fait? — Eh oui, ioadâmë. fait et arfchifàit. ST-
SïS. 2S4., 4 67. || Ce' préfixe appartient aussi à quel-
ques mbts dérivés dti grec ëtsigtiifiè en chef ; là, la
prbhonciatibn en varie,elle est qiièlqtlëfbis àr-ki.
— ÉTYM. 'Apxeui, cbmmatidër (Vby. ARCHONTÈ).
t ARCflîABBÉ (âr-Chi-a-bê), s., m: Titré dé l'abbé
de Cluny.
— ÉTYM. Arehî et àbb'è.
f ARCHÎAtRÈ (àr-chi-a-ti-'), s. Ht. Premier mê-
ilefein d'une coiir, d'Un district, etc. .... Emerveillé
de la distinction subtile d'un, fameux àrchiatrë de
ilbs jours entre l'assassinat pbs'itif et i'àssassih'ai
négatif...: DIDEROT, Essai sur Claude.
— ÉtYM. 'Apxïatpoç, de dcpxÉîv, Cbfhmâiidëf (vby.
ABbubNTÈ), et loccpôç, mêaé'citi,
t ARCHÎCAMÉRlÈR (âr-bhi-kà-rne-rié), s. M. fli-
ghitê hbiibrifiquè de là Cour dé Rô'riie.
— ÉTYM. Archi et cdmëri'er.
ÀRCHICHANCELiER (ar-Çhi-châh-ië-liê), s. t».
Le grand chancelier, titre de dignité sous lé pre-
mier empire français. ,
— ÉTYM. Archi et chdniêlxer..,'.-.
f ARCHICHASTRÈ (àr-clii-cMâti-tf). L fil. ferme
de liturgie. Le premier" chantre de b'ëriàiné'à églises.
t ARCHICHAPËLÀiiï (âf-chi^cha-pë^lin), s. in.
"Dighitâirë ecclésiastique plàèS âup'fès des Tbis de
France et dès empereurs a'illemâgrîe.
— ÉTY3I. Archi et chapelain.
ARCHlDiAcONAt (âr-chi-dW-cb-hd). s. m. Di-
gnité d'archidiacre.
^ ÉTYM. Archidiacre.
ARCHIDIACÔNÉ (âr-chi7uia-cb'-né). s. m. Eten-
due de la juridiction d'un archidiacre.
^-HlST.xii's. De Càhtorbifeavëiëi'afcëaiÉLbliehé,
| th. le mari. 87. [[xiv' s. Il îibus fit ioj et ho'màge
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