ARB
ARC
ARC
185
, f ARBRETER (ar-bre-té)', v. n. Préparer un ar-
bret. J'arbrette, j'arbretterai.
ARBRISSEAU (ar-bri-sô), s. m. Petit arbre;
dans le langage spécial de la botanique, végétal
ligneux ne s'élevant que de 4 à 6 mètres; dans
le langage général, petit arbre. Lieu planté d'arbris-
seaux. Comme un arbrisseau que les passants font
bientôt périr, en le heurtant et, le- pliant dans tous
les sens, J. i. HOHSS. Ém. n. Vous voulez passer
pour un arbrisseau, vous qui êtes un cèdre du
Liban, VOIT. Leltr. 4 87.
— HIST. xiie s. Puis vint avant dessous deux ar-
bresiaus, JRonc. p. 4 50. || XIII'^S. Et arbrissél dési-
rent qu'il fussent parfleuri, Berte, i. Arbrisiaus [il]
i'avoit, ne sai, ou sept ou huit, ib. xxxvi. Desouz
un arbrisel, delez un petit mur, ib. XLI. Si coroit
entor un ruissel ; Là dedenz avoit arbroissel De
maintes guises.... Ren. 4968. Et j'atacherai nos che-
vaus Ci ilec à ces arbrissaus., ib. 23694. || xve s. S'en
ce printemps que les feuilles et flours Et abryn-
ceaux percent nouvellement, Amours vouloit moy
fere ce secours, VILLON, Bail.
— ÉTYM. Arbrisseau suppose un mot tel que arbo-
ricillus, diminutif de arbor (voy. ARBRE). En an-
cien français, au singulier, arbrissaus, nominatif,
arbrissél, régime; au pluriel, arbrissél, nominatif,
arbrissels ou arbrissaus, régime.
t ARBROT (ar-bro), s. m. Terme de chasse. Voy.
AHBBET.
t ARBUE (ar-bue), s. f. Argile employée comme
fondant des minerais calcaires.
ARBUSTE (ar-bu-sf), s. m. Petit arbrisseau, et,
dans le langage spécial de la botanique, végétal li-
gneux ne s'élevant que de 36 centimètres à 4 mètre.
L'herbe des champs renaît, l'arbuste reverdit, RAY-
KOUARD, États de Blois, iv, 8.
—HIST. xvi" s. Herbes et arbustes odorans, comme
thim,.serpoulet, lavande, aspic et semblables, o. BE
SERRES, 202.
— ËTYM. Arbustum, de arbor (voy. ARBRE).
ARC (ark. Au pluriel Vs ne se prononcé pas : des arcs
attachés ensemble ; dites desark attachés ensemble),
s. m. || i° Arme formée d'une pièce en boisouer acier,
et d'une corde qui, attachée aux deux extrémités,
sert à la tendre et à lancer des flèches. Tirer de l'arc,
tendre un arc. De son arc toutefois il bande les res-
sorts, LA PONT. Fab. vni, 27. 11 banda son arc, FEN.
Tél. iv.Mon arc, mes javelots; mon char, tout m'im-
portune, RAC. Phèd. n, 2. || Fig. Détendre l'arc,
donner du relâche à l'esprit. || Fig. Avoir plusieurs
cordes à son arc, avoir plusieurs moyens de réussir,
d'arriver à ses fins. || 2° Terme .d'architecture. Cour-
bure de voûte. Arc de plein cintre. Arc surhaussé.
Arc surbaissé. || Arc de triomphe, monument en
forme de porte voûtée, et orné de bas-reliefs et
d'inscriptions. Six arcs triomphaux, VOIT. Lettr. 69.
Le peuple rassemblé sous ces arcs triomphaux.... '
VOLT. Brut, il, 3.. Tous les arcs triomphants que
Rome m'adresses, ROTROU, St Gen. i, 4. Pour vous
éterniser sous ces arcs glorieux Qu'une savante main :
taille aux victorieux, TRISTAN, itf. de Chrispe, i, 3. Il 1
travaille aux inscriptions des arcs qui doivent orner i
la ville, LABRUY. 40. || 3-Terme de géométrie. Toute \
portion d'une ligne courbe. Arc de cercle, d'el- '
lipse, de parabole. Pour passer l'Escaut, Vendôme '<
suivait la corde, qui était très-courte; pour l'em- )
pêcher, Malborough avait à marcher sur l'arc, fort i
étendu et courbé, ST-SIM. 203, 207. Le port du |
Pirée décrit un arc dont les deux pointes ne laissent <
qu'un étroit passage, CHATEAUB. Itin. 24 9. || 4° Terme <
d'astronomie. Arc diurne, portion de cercle qu'un 1
astre parcourt au-dessus de l'horizon. Arc nocturne, (
portion de cercle qu'un astre parcourt au-dessous de i
l'horizon. || 5° Arc de carrosse, arc formé de deux i
pièces de fer qui joignent le bout de la flèche à l'es- i
sieudes petites roues. || 6° En anatomie, arc, partie c
décrivant un certain contour. L'arc du colon. ||7°En 1
termes de marine, arc de l'éperon, longueur qu'il c
y a du bout de l'éperon à l'avant de l'éperon, c
118" Le grand râteau d'un charbonnier. 1
— REM. On dit arc de triomphe et non arche de 1
triomphe; mais arche de pont, et non arc de pont.
—HIST. XIe s. Donnez mei l'arc que vous tenez au T
poing, Ch. de Roi. LX. || XII» S. Cil court plus tost
qu'ars ne jeté bouzon, Ronc. p. 74. Ferez i bien,
traiez.des ars turcois, ib. p. 4 37. X conseil fil] les I
enmene dessouz un arc volu, Sax. xxvm. Li arcs v
des fors est surmontez, e li fieble sunt esforciez, b
Bots, 6. || xiiie s. Et li Coramaki et li Blac et li p
Grieu chaçierent et hordoierent à celé bataille à ars
et à saiettes, VILLEH. CXLV. Car il est de l'arc d'à- a
mours trait [frappé], Bl. ctJeh. 462. Li uns des ars ti
si fu d'un bois Dont li fruit iert mal savorés, la
DICT. Î)E LA LANGUE FRANÇAISE*
- Rose, 94 4. Entre les autres [présents] li apportè-
rent ars de cor, JOINV. 279. || xv" s. Et le fit pour-
; voir [le châtel] moult bien d'espingoles, de bom-
il bardes et d'arcs à tour et d'autres instrumens,
s FROISS. I, I, 315. Il XVI° s. Aussi s'y servira-on de
:- l'arûaleste et du fort arc-agelet, mais non de l'arque-
it buse, pour n'effraier . les connins, o. BE SERRES,
s 447 Brisé lances, rompu les arcs, MARCT, rv,
r 294.
u —'ÉTYM. Arcus; bourguig. or; wall. air, cin-
tre; provenç. arc; espagn. et ital. arco. Dans l'an-
- cien français , au singulier, nominatif li ars, ré-
- gime le arc; au pluriel, nominatif li arc, régime
] les ars. Arc décor, arc de corne,
z ARCADE (ar-ka-d'),s. /. || 1° Terme d'architec-
t ture. Ouverture en forme d'arc. || Par analogie, ar-
î cades de verdure. || En anatomie, courbes que dé-
- crivent certaines parties osseuses, aponévroliques et
i artérielles. Arcade dentaire. Arcade crurale. Arcade
■ palmaire. |] En arcade, loc. adv. Cou de travers,
' omoplate en arcade, Un dos cintré propre à la bas-
tonnade.... VOLT. Crêpinade. ||2° Technologie. Par-
• tie de la châsse d'une lunette qui embrasse le nez.
- || Partie d'un balcon ou d'une rampe d'escalier qui
forme un fer à cheval.
— ÉTYM. Bas-lat. arcata; de arcus, arc.
ARCANE (ar-ka-n'), s. m. || 1° Terme d'alchimie.
Opération mystérieuse. ]| Par extension, remède
dont on tient la composition secrète. || Adjective-
ment. La parole est un miroir qui nous présenté naï-
vement les secrets les plus arcanes de nos individus,
MOL. le ilar. forcé, e. |j 2° Composition métallique
qu'on emploie dans l'étamage des métaux.
— ËTYM. Arcanus, secret, de arco,- coffre (voy. AR-
CHE) ; mot à mot, qui est serré dans le coffre, et par
conséquent caché à tous les yeux.
t ARCANNE (ar-ka-n'), s. f. Craie rouge dont
se servent les charpentiers pour tracer leur ou-
vrage.
t ARCANSON (ar-kan-son), s. m. Galipot liquéfié
dans des chaudières, filtré et coulé dans des moules
creusés au milieu du sable, pour lui donner la for-
me de pains; dit aussi brai sec et colophane, et
employé seulement dans la préparation des on-
guents et des emplâtres. || Dit aussi arcachon.
ARCASSE (ar-ka-s'), s. f. || 1° Nom des deux piè-
ces de bois qui enferment la roue d'une poulie.
(I 2° Terme de marine. Charpente horizontale qui
lie les estains à l'étambot.
— ÉTYM. Ital. arcaccia; espagn. arcaga, coffre;
de arca, coffre (voy. ARCHE, 2).
f ARCATURE (ar-ka-tu-r'), s. f. Terme d'archi-
tecture. Série de petites arcades décoratives sous les
appuis des fenêtres ou sous les corniches. Tous les
chapiteaux des colonnes de l'arcature intérieure de
cette église sont couverts d'hommes, d'animaux et
de feuillages. • i
— ÉTYM. Arc.
ARC-BOUTANT (ar-bou-tan; se prononce au plu- ;
rielcomme au singulier), s. m. || 1° Terme d'archi- i
tecture. Construction extérieure qui se termine en i
forme de demi-arc, et qui sert à soutenir un mur. .
!| 2° Terme de charpentier. Pièces de bois qui ser- i
vent de soutien. || 3" Les arcs-boutants d'un train de i
■carrosse, les verges qui.servent à tenir en état les i
montants du carrosse. || 4° Fig. Principal soutien. Ce J
ministre a été longtemps l'arc-boutant de l'Etat.
|| 5° En gymnastique, lutte debout à l'arc-boutant; i
chacun des deux adversaires appuie sur l'épaule'
droite le petit arc qui termine les deux bouts d'un bâ- <
ton, puis saisit le bâton d'abord avec la main droite, i
ensuite avec la gauche, et, se penchant, essaye de <
faire reculer son adversaire. || 6° En termes de ser-
rurerie, barreau droit servant à bouter une grille, t
un balcon, etc.|| Barre d'une porte cochère ou pied- t
de-biche. || Branches de cuivre qui séparent les ba-
leines d'un parapluie, lorsqu'il est ouvert. 11 En termes 1
de marine, pièce de bois placée horizontalement a
dans des hunes pour maintenir l'écartement des gai- 1
haubans. || Petit mât ferré qui sert à repousser l'a- c
bordage. || Au plut. Des arcs-boutants. s c
— HIST. xvie s. Et toy généreux arc-boutant de 1
l'Union, Louis d'Orléans, Salir, mén. p; 401. c
— ÉTYM. Arc-bouter. c
ARC-BOUTÉ, ÉE (ar-bou-té, tée), part, passé. I
Il se tourna ensuite vers un prêtre qu'on avait fait s
venir, se confessa, et fut pendu à une échelle arc- A
boutée contre une poutre, ANQUET. Ligue, ni,
p. 202. ■ o
ARC-BOUTER (ar-bou-té), v. a. Fortifier par un à
arc-boutant: Un pilier arc-boute cette construc- e
tion. < . „
— ËTYM. Arc et bouter. a
•■- ARC-DOUBLEAU (ar-dou-blô), .s. m. Terme d'ar-
•- chitecture. Sorte d'arcade formant saillie sous la
- courbure d'une voûte, qu'elle soutient et fortifie.
, || Au plur. Des arcs-doubleaux.
e — ÉTYM. Arc et double.
!- ARCEAU (ar-sô), s. m. || i" Terme d'architecture.
, Courbure d'une voûte ; toute ouverture en arc ou
, cintre. || 2° Fig. La vigne.... couvre de ses verts ar-
ceaux La maison par l'été jaunie, LAMART. Epit. à
- V. Hugo. || 3" Terme de sculpture. Ornement en
- forme de trèfle. || 4° Terme de chirurgie. Châs-
- sis en arc fait pour garantir un membre fracturé
3 || S" Terme de pêche. Anse de cordage qui est des-
tinée à faire aller au fond les cordages et les filets.
- || 6" En métallurgie, petits arcs sur lesquels repo-
- senties caisses de cémentation. || 7° Terme de zoolo-
- gie. Partie constituante des anneaux du corps des
t animaux articulés.
Î —HIST. xvi« s. Les-arceaux des fours estoyent
, liquifiez, PALISSY, 300. Puis rompit les youltes el
- arceaux qui soustiennent.... AMYOT, Agis et Cléom.
- 60.
— ËTYM. Diminutif d'arc; Berry, arcelet.
i ARC-EN-CIEL (ar-kan-sièl; se prononce au plu-
riel comme au singulier.)", s. m. || 1° Météoreenforme
d'arc, offrant les couleurs du prisme, et toujours placé
à l'opposite du soleil. Il me semble qu'elle est votre
i Iris, et que c'est comme un arc-en-ciel qui paraît
. après l'orage, VOIT. Lettr. 63. Je vois.... D'un arc-
• en-ciel resplendir les couleurs, BÉRANG. Treize à
table. || 2° Fig. La princesse d'Harcourt était basse
i comme l'herbe ou sur l'arc-en-ciel, selon ceux à qu
elle avait affaire, ST-SIM. 443, 230. Un esprit qui....
. S'idolâtre, s'admire, et-, d'un parler de miel, Se va
■ préconisant cousin de l'arc-en-ciel, RÉGNIER, Sat. x.
(I Au plur. Des arcs-en-ciel. '
— HIST. xiie s. Lors descendra del ciel la cengle
Que nos apelum arc del ciel, Adam, Mystère, p. 80.
|| xme s. Et, pour eus chastoier, fais tu aparoir
l'arc ou ciel, Psautier, f°74. || xvie s. Il proposa
l'arc du ciel à Noé pour signe et enseigne à lui et à
sa postérité, qu'il ne perdroit jamais plus la terre
par déluge, CAL VIN, Instit. 4 04.
— ÉTYM. Arc, en et ciel; bourguig.' arcancié.
Vaugelas voulait qu'on écrivit des arc-en-ciels ; et
d'autres, en particulier M. Vanier, ont proposé d'é-
crire en un seul mot arquenciel, arquenciels.
t ARC-EN-TERRE (ar-kan-tê-r'), s. m. Terme de
physique. Phénomène qui est analogue à l'arc-en-
ciel, et qui est produit par un effet de la pluie ou de
la rosée.
t ARCHAÏQUE (ar-ka-i-k'), adj. || 1° Enfer-
mes de grammaire , qui tient de l'archaïsme.
|| 2° En termes d'arts, qui.appartient à la haute an-
tiquité-. Le style archaïque de ce monument montre
qu'il appartient aux temps qui ont précédé Phi-
dias.
ARCHAÏSME (ar-ka-i-sm'), s. m. || i" Façon de
parler ancienne inusitée aujourd'hui. Pieça, pour
dire depuis longtemps; d'ores-en-avant, pour doré-
navant, sont des archaïsmes. Scarron, dans son
Roman comique, dit de deux amants, qu'aucun des
deux curés ne voulut les épouser, c'est-à-dire les
rendre époux, les marier : épouser, dans ce sens,
est un archaïsme. || 2" Affectation d'un écrivain à
faire usage d'expressions et de tours vieillis.
— ÉTYM. 'Ap7.àpxr,, commencement (voy. ARCHONTE).
ARCHAL (ar-chal), s. ro.^Laiton. Usité seulement
dans cette locution, fil d'archal. Les Russes se ser-
vaient, pour leurs calculs, de petites boules enfilées
dans des fils d'archal, VOLT. Charl. XII, *■
— REM. Fil d'archal est une locution souvent es-
tropiée en fil d'aréchal ou fild'arichal, ou même,du
temps de Vaugelas, en fil de richar.
— HIST. xiie s. Hyram refist vaissele de meinte
baillie, poz e chanes ê pichers; et furent tuit de „
archal, Rois, 256. || xin" s. Quiconques veut estre
bateres d'archal à Paris, estre le puet, mes qu'il sa-
che fere le mestier, Lin. des met. 65. || xvie s. Fil
d'archal, PALISSY, 77. Et percer les costes, les
liant avec fil deleton ou d'archau, PARÉ, IV, chap.
compl. Passer la terre par un crible de fer d'ar-
chant, pour la rendre déliée, o. BE SERRES, 4 4 7.
Un treillis de fil d'archail, ID. 348. Et ses pieds
sembloient à archal, Bible française, Paris, 4 644, ^
Apoc. i, 4 5. „ >
— ËTYM. Norm. arkal; espagn. arambre; ital.
oricalco; de aurichalcum ou orichalcuvi, du grec
ôpsîyaXxo;, deôpoç, montagne (voy. OBÉOGRAPHIE),
et de xa'-xoç, airain; mot à mot, airain de monta-
gne, ainsi nommé à cause de l'origine attribuée à
cette substance métallique.
I. — 2k
ARC
ARC
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, f ARBRETER (ar-bre-té)', v. n. Préparer un ar-
bret. J'arbrette, j'arbretterai.
ARBRISSEAU (ar-bri-sô), s. m. Petit arbre;
dans le langage spécial de la botanique, végétal
ligneux ne s'élevant que de 4 à 6 mètres; dans
le langage général, petit arbre. Lieu planté d'arbris-
seaux. Comme un arbrisseau que les passants font
bientôt périr, en le heurtant et, le- pliant dans tous
les sens, J. i. HOHSS. Ém. n. Vous voulez passer
pour un arbrisseau, vous qui êtes un cèdre du
Liban, VOIT. Leltr. 4 87.
— HIST. xiie s. Puis vint avant dessous deux ar-
bresiaus, JRonc. p. 4 50. || XIII'^S. Et arbrissél dési-
rent qu'il fussent parfleuri, Berte, i. Arbrisiaus [il]
i'avoit, ne sai, ou sept ou huit, ib. xxxvi. Desouz
un arbrisel, delez un petit mur, ib. XLI. Si coroit
entor un ruissel ; Là dedenz avoit arbroissel De
maintes guises.... Ren. 4968. Et j'atacherai nos che-
vaus Ci ilec à ces arbrissaus., ib. 23694. || xve s. S'en
ce printemps que les feuilles et flours Et abryn-
ceaux percent nouvellement, Amours vouloit moy
fere ce secours, VILLON, Bail.
— ÉTYM. Arbrisseau suppose un mot tel que arbo-
ricillus, diminutif de arbor (voy. ARBRE). En an-
cien français, au singulier, arbrissaus, nominatif,
arbrissél, régime; au pluriel, arbrissél, nominatif,
arbrissels ou arbrissaus, régime.
t ARBROT (ar-bro), s. m. Terme de chasse. Voy.
AHBBET.
t ARBUE (ar-bue), s. f. Argile employée comme
fondant des minerais calcaires.
ARBUSTE (ar-bu-sf), s. m. Petit arbrisseau, et,
dans le langage spécial de la botanique, végétal li-
gneux ne s'élevant que de 36 centimètres à 4 mètre.
L'herbe des champs renaît, l'arbuste reverdit, RAY-
KOUARD, États de Blois, iv, 8.
—HIST. xvi" s. Herbes et arbustes odorans, comme
thim,.serpoulet, lavande, aspic et semblables, o. BE
SERRES, 202.
— ËTYM. Arbustum, de arbor (voy. ARBRE).
ARC (ark. Au pluriel Vs ne se prononcé pas : des arcs
attachés ensemble ; dites desark attachés ensemble),
s. m. || i° Arme formée d'une pièce en boisouer acier,
et d'une corde qui, attachée aux deux extrémités,
sert à la tendre et à lancer des flèches. Tirer de l'arc,
tendre un arc. De son arc toutefois il bande les res-
sorts, LA PONT. Fab. vni, 27. 11 banda son arc, FEN.
Tél. iv.Mon arc, mes javelots; mon char, tout m'im-
portune, RAC. Phèd. n, 2. || Fig. Détendre l'arc,
donner du relâche à l'esprit. || Fig. Avoir plusieurs
cordes à son arc, avoir plusieurs moyens de réussir,
d'arriver à ses fins. || 2° Terme .d'architecture. Cour-
bure de voûte. Arc de plein cintre. Arc surhaussé.
Arc surbaissé. || Arc de triomphe, monument en
forme de porte voûtée, et orné de bas-reliefs et
d'inscriptions. Six arcs triomphaux, VOIT. Lettr. 69.
Le peuple rassemblé sous ces arcs triomphaux.... '
VOLT. Brut, il, 3.. Tous les arcs triomphants que
Rome m'adresses, ROTROU, St Gen. i, 4. Pour vous
éterniser sous ces arcs glorieux Qu'une savante main :
taille aux victorieux, TRISTAN, itf. de Chrispe, i, 3. Il 1
travaille aux inscriptions des arcs qui doivent orner i
la ville, LABRUY. 40. || 3-Terme de géométrie. Toute \
portion d'une ligne courbe. Arc de cercle, d'el- '
lipse, de parabole. Pour passer l'Escaut, Vendôme '<
suivait la corde, qui était très-courte; pour l'em- )
pêcher, Malborough avait à marcher sur l'arc, fort i
étendu et courbé, ST-SIM. 203, 207. Le port du |
Pirée décrit un arc dont les deux pointes ne laissent <
qu'un étroit passage, CHATEAUB. Itin. 24 9. || 4° Terme <
d'astronomie. Arc diurne, portion de cercle qu'un 1
astre parcourt au-dessus de l'horizon. Arc nocturne, (
portion de cercle qu'un astre parcourt au-dessous de i
l'horizon. || 5° Arc de carrosse, arc formé de deux i
pièces de fer qui joignent le bout de la flèche à l'es- i
sieudes petites roues. || 6° En anatomie, arc, partie c
décrivant un certain contour. L'arc du colon. ||7°En 1
termes de marine, arc de l'éperon, longueur qu'il c
y a du bout de l'éperon à l'avant de l'éperon, c
118" Le grand râteau d'un charbonnier. 1
— REM. On dit arc de triomphe et non arche de 1
triomphe; mais arche de pont, et non arc de pont.
—HIST. XIe s. Donnez mei l'arc que vous tenez au T
poing, Ch. de Roi. LX. || XII» S. Cil court plus tost
qu'ars ne jeté bouzon, Ronc. p. 74. Ferez i bien,
traiez.des ars turcois, ib. p. 4 37. X conseil fil] les I
enmene dessouz un arc volu, Sax. xxvm. Li arcs v
des fors est surmontez, e li fieble sunt esforciez, b
Bots, 6. || xiiie s. Et li Coramaki et li Blac et li p
Grieu chaçierent et hordoierent à celé bataille à ars
et à saiettes, VILLEH. CXLV. Car il est de l'arc d'à- a
mours trait [frappé], Bl. ctJeh. 462. Li uns des ars ti
si fu d'un bois Dont li fruit iert mal savorés, la
DICT. Î)E LA LANGUE FRANÇAISE*
- Rose, 94 4. Entre les autres [présents] li apportè-
rent ars de cor, JOINV. 279. || xv" s. Et le fit pour-
; voir [le châtel] moult bien d'espingoles, de bom-
il bardes et d'arcs à tour et d'autres instrumens,
s FROISS. I, I, 315. Il XVI° s. Aussi s'y servira-on de
:- l'arûaleste et du fort arc-agelet, mais non de l'arque-
it buse, pour n'effraier . les connins, o. BE SERRES,
s 447 Brisé lances, rompu les arcs, MARCT, rv,
r 294.
u —'ÉTYM. Arcus; bourguig. or; wall. air, cin-
tre; provenç. arc; espagn. et ital. arco. Dans l'an-
- cien français , au singulier, nominatif li ars, ré-
- gime le arc; au pluriel, nominatif li arc, régime
] les ars. Arc décor, arc de corne,
z ARCADE (ar-ka-d'),s. /. || 1° Terme d'architec-
t ture. Ouverture en forme d'arc. || Par analogie, ar-
î cades de verdure. || En anatomie, courbes que dé-
- crivent certaines parties osseuses, aponévroliques et
i artérielles. Arcade dentaire. Arcade crurale. Arcade
■ palmaire. |] En arcade, loc. adv. Cou de travers,
' omoplate en arcade, Un dos cintré propre à la bas-
tonnade.... VOLT. Crêpinade. ||2° Technologie. Par-
• tie de la châsse d'une lunette qui embrasse le nez.
- || Partie d'un balcon ou d'une rampe d'escalier qui
forme un fer à cheval.
— ÉTYM. Bas-lat. arcata; de arcus, arc.
ARCANE (ar-ka-n'), s. m. || 1° Terme d'alchimie.
Opération mystérieuse. ]| Par extension, remède
dont on tient la composition secrète. || Adjective-
ment. La parole est un miroir qui nous présenté naï-
vement les secrets les plus arcanes de nos individus,
MOL. le ilar. forcé, e. |j 2° Composition métallique
qu'on emploie dans l'étamage des métaux.
— ËTYM. Arcanus, secret, de arco,- coffre (voy. AR-
CHE) ; mot à mot, qui est serré dans le coffre, et par
conséquent caché à tous les yeux.
t ARCANNE (ar-ka-n'), s. f. Craie rouge dont
se servent les charpentiers pour tracer leur ou-
vrage.
t ARCANSON (ar-kan-son), s. m. Galipot liquéfié
dans des chaudières, filtré et coulé dans des moules
creusés au milieu du sable, pour lui donner la for-
me de pains; dit aussi brai sec et colophane, et
employé seulement dans la préparation des on-
guents et des emplâtres. || Dit aussi arcachon.
ARCASSE (ar-ka-s'), s. f. || 1° Nom des deux piè-
ces de bois qui enferment la roue d'une poulie.
(I 2° Terme de marine. Charpente horizontale qui
lie les estains à l'étambot.
— ÉTYM. Ital. arcaccia; espagn. arcaga, coffre;
de arca, coffre (voy. ARCHE, 2).
f ARCATURE (ar-ka-tu-r'), s. f. Terme d'archi-
tecture. Série de petites arcades décoratives sous les
appuis des fenêtres ou sous les corniches. Tous les
chapiteaux des colonnes de l'arcature intérieure de
cette église sont couverts d'hommes, d'animaux et
de feuillages. • i
— ÉTYM. Arc.
ARC-BOUTANT (ar-bou-tan; se prononce au plu- ;
rielcomme au singulier), s. m. || 1° Terme d'archi- i
tecture. Construction extérieure qui se termine en i
forme de demi-arc, et qui sert à soutenir un mur. .
!| 2° Terme de charpentier. Pièces de bois qui ser- i
vent de soutien. || 3" Les arcs-boutants d'un train de i
■carrosse, les verges qui.servent à tenir en état les i
montants du carrosse. || 4° Fig. Principal soutien. Ce J
ministre a été longtemps l'arc-boutant de l'Etat.
|| 5° En gymnastique, lutte debout à l'arc-boutant; i
chacun des deux adversaires appuie sur l'épaule'
droite le petit arc qui termine les deux bouts d'un bâ- <
ton, puis saisit le bâton d'abord avec la main droite, i
ensuite avec la gauche, et, se penchant, essaye de <
faire reculer son adversaire. || 6° En termes de ser-
rurerie, barreau droit servant à bouter une grille, t
un balcon, etc.|| Barre d'une porte cochère ou pied- t
de-biche. || Branches de cuivre qui séparent les ba-
leines d'un parapluie, lorsqu'il est ouvert. 11 En termes 1
de marine, pièce de bois placée horizontalement a
dans des hunes pour maintenir l'écartement des gai- 1
haubans. || Petit mât ferré qui sert à repousser l'a- c
bordage. || Au plut. Des arcs-boutants. s c
— HIST. xvie s. Et toy généreux arc-boutant de 1
l'Union, Louis d'Orléans, Salir, mén. p; 401. c
— ÉTYM. Arc-bouter. c
ARC-BOUTÉ, ÉE (ar-bou-té, tée), part, passé. I
Il se tourna ensuite vers un prêtre qu'on avait fait s
venir, se confessa, et fut pendu à une échelle arc- A
boutée contre une poutre, ANQUET. Ligue, ni,
p. 202. ■ o
ARC-BOUTER (ar-bou-té), v. a. Fortifier par un à
arc-boutant: Un pilier arc-boute cette construc- e
tion. < . „
— ËTYM. Arc et bouter. a
•■- ARC-DOUBLEAU (ar-dou-blô), .s. m. Terme d'ar-
•- chitecture. Sorte d'arcade formant saillie sous la
- courbure d'une voûte, qu'elle soutient et fortifie.
, || Au plur. Des arcs-doubleaux.
e — ÉTYM. Arc et double.
!- ARCEAU (ar-sô), s. m. || i" Terme d'architecture.
, Courbure d'une voûte ; toute ouverture en arc ou
, cintre. || 2° Fig. La vigne.... couvre de ses verts ar-
ceaux La maison par l'été jaunie, LAMART. Epit. à
- V. Hugo. || 3" Terme de sculpture. Ornement en
- forme de trèfle. || 4° Terme de chirurgie. Châs-
- sis en arc fait pour garantir un membre fracturé
3 || S" Terme de pêche. Anse de cordage qui est des-
tinée à faire aller au fond les cordages et les filets.
- || 6" En métallurgie, petits arcs sur lesquels repo-
- senties caisses de cémentation. || 7° Terme de zoolo-
- gie. Partie constituante des anneaux du corps des
t animaux articulés.
Î —HIST. xvi« s. Les-arceaux des fours estoyent
, liquifiez, PALISSY, 300. Puis rompit les youltes el
- arceaux qui soustiennent.... AMYOT, Agis et Cléom.
- 60.
— ËTYM. Diminutif d'arc; Berry, arcelet.
i ARC-EN-CIEL (ar-kan-sièl; se prononce au plu-
riel comme au singulier.)", s. m. || 1° Météoreenforme
d'arc, offrant les couleurs du prisme, et toujours placé
à l'opposite du soleil. Il me semble qu'elle est votre
i Iris, et que c'est comme un arc-en-ciel qui paraît
. après l'orage, VOIT. Lettr. 63. Je vois.... D'un arc-
• en-ciel resplendir les couleurs, BÉRANG. Treize à
table. || 2° Fig. La princesse d'Harcourt était basse
i comme l'herbe ou sur l'arc-en-ciel, selon ceux à qu
elle avait affaire, ST-SIM. 443, 230. Un esprit qui....
. S'idolâtre, s'admire, et-, d'un parler de miel, Se va
■ préconisant cousin de l'arc-en-ciel, RÉGNIER, Sat. x.
(I Au plur. Des arcs-en-ciel. '
— HIST. xiie s. Lors descendra del ciel la cengle
Que nos apelum arc del ciel, Adam, Mystère, p. 80.
|| xme s. Et, pour eus chastoier, fais tu aparoir
l'arc ou ciel, Psautier, f°74. || xvie s. Il proposa
l'arc du ciel à Noé pour signe et enseigne à lui et à
sa postérité, qu'il ne perdroit jamais plus la terre
par déluge, CAL VIN, Instit. 4 04.
— ÉTYM. Arc, en et ciel; bourguig.' arcancié.
Vaugelas voulait qu'on écrivit des arc-en-ciels ; et
d'autres, en particulier M. Vanier, ont proposé d'é-
crire en un seul mot arquenciel, arquenciels.
t ARC-EN-TERRE (ar-kan-tê-r'), s. m. Terme de
physique. Phénomène qui est analogue à l'arc-en-
ciel, et qui est produit par un effet de la pluie ou de
la rosée.
t ARCHAÏQUE (ar-ka-i-k'), adj. || 1° Enfer-
mes de grammaire , qui tient de l'archaïsme.
|| 2° En termes d'arts, qui.appartient à la haute an-
tiquité-. Le style archaïque de ce monument montre
qu'il appartient aux temps qui ont précédé Phi-
dias.
ARCHAÏSME (ar-ka-i-sm'), s. m. || i" Façon de
parler ancienne inusitée aujourd'hui. Pieça, pour
dire depuis longtemps; d'ores-en-avant, pour doré-
navant, sont des archaïsmes. Scarron, dans son
Roman comique, dit de deux amants, qu'aucun des
deux curés ne voulut les épouser, c'est-à-dire les
rendre époux, les marier : épouser, dans ce sens,
est un archaïsme. || 2" Affectation d'un écrivain à
faire usage d'expressions et de tours vieillis.
— ÉTYM. 'Ap7.
ARCHAL (ar-chal), s. ro.^Laiton. Usité seulement
dans cette locution, fil d'archal. Les Russes se ser-
vaient, pour leurs calculs, de petites boules enfilées
dans des fils d'archal, VOLT. Charl. XII, *■
— REM. Fil d'archal est une locution souvent es-
tropiée en fil d'aréchal ou fild'arichal, ou même,du
temps de Vaugelas, en fil de richar.
— HIST. xiie s. Hyram refist vaissele de meinte
baillie, poz e chanes ê pichers; et furent tuit de „
archal, Rois, 256. || xin" s. Quiconques veut estre
bateres d'archal à Paris, estre le puet, mes qu'il sa-
che fere le mestier, Lin. des met. 65. || xvie s. Fil
d'archal, PALISSY, 77. Et percer les costes, les
liant avec fil deleton ou d'archau, PARÉ, IV, chap.
compl. Passer la terre par un crible de fer d'ar-
chant, pour la rendre déliée, o. BE SERRES, 4 4 7.
Un treillis de fil d'archail, ID. 348. Et ses pieds
sembloient à archal, Bible française, Paris, 4 644, ^
Apoc. i, 4 5. „ >
— ËTYM. Norm. arkal; espagn. arambre; ital.
oricalco; de aurichalcum ou orichalcuvi, du grec
ôpsîyaXxo;, deôpoç, montagne (voy. OBÉOGRAPHIE),
et de xa'-xoç, airain; mot à mot, airain de monta-
gne, ainsi nommé à cause de l'origine attribuée à
cette substance métallique.
I. — 2k
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