APP
dément mes vieux ans, et les endormir, n>. rv, 75.
Nous appastons le cheval dès lors qu'il estnay, pour
l'apprivoiser à servir, ID. IV, 356. Il ne faignitpas
de leur jetteràchascun quelque grosse somme d'ar-
gent, pour les attraireet appaster, AMYOT, Plwc. 30.
Il fut apasté d'un bon evesché ; mais il est de
l'humeur de ceux qui tirent l'eschelle après eux ;
car il a trouvé l'invention de mettre les appas si
avant dans l'hameçon, que le poisson est pris, sans
quel'appas soit avalé, D'AUB. Conf. i, 9.
— ÉTYM. Appât. Dans le xw siècle on disait aussi
appasteïer
t APPATRONNEMENT (a-^pa-tro-ne-man), s. m.
Voy. APPAREILLEMENT.
fAPPATRONNER (a-pa-tro-né), v. a. Terme d'é-
conomie rurale. Synonyme d'appareiller.
— ÉTYM. A et patron, modèle.
APPAUMÉ, ÉE (a-pô-mé, niée), adj. Terme de
blason, qui signifie une main ouverte, dont on voit
la paume ou le dedans.
— ÉTYM. À et paume. .
APPAUVRI, 1E (a-pô-vri, vrie), part, passé.
|! 1° Rendu pauvre. Un pays appauvri par la guerre.
Ce ménage appauvri par la maladie de l'homme.
Sol appauvri.Langue appauvrie. L'âme raisonnable,
née riche par les biens que lui avait donnés son au-
teur, et appauvrie volontairement pour s'être cher-
chée soi-même,BOSS. La Yallière. || 2° Le sang est ap-
pauvri , quand il est pâle et sans consistance, qu'il
contient moins de globules et d'albumine. On ap-
pelle au contraire sang riche celui qui a une cou-
leur vermeille et qui se coagule facilement. Ils n'ont
pour principe qu'un sang épuisé et appauvri, j. j.
ROUSS. Ém. iv.
APPAUVRIR (a-pô-vrir), v. a. || i° Rendre pauvre.
Ses dépenses l'ont appauvri. || 2° Fig. D'abord qui
t'a parlé, sophiste insidieux, D'appauvrir les autels
et le culte des dieux? M. J. CHÉN. Gracques, n, 3.
Souvent trop d'abondance appauvrit la matière,
BOIL. Art p. in. || Appauvrir une langue, la rendre
moins abondante. || Appauvrir un terrain, l'épuiser,
en diminuer la fertilité. Songez-y, les enfants divisés
par la haine, Appauvrissent bientôt le paternel do-
maine, mLLEv.Jalous. littér. || 3°S'appauvrir, v.réfl.
Devenir pauvre. Les riches qui se sont appauvris
pour aider les pauvres, BOSS. Hist. n, 7. | 4" Fig.
Cette terre s'appauvrit d'année en année. || Un fi-
lon s'appauvrit lorsqu'il devient moins épais ou
moins riche en parties métalliques. || On s'appau-
vrit en peu de temps par la vaine ambition d'imagi-
ner, VAUVEN. Max. CCLXXII. || Proverbe. Donner à
Dieu n'appauvrit jamais; c'est-à-dire l'aumône, la
charité n'est jamais une perte.
— HIST. XII' s. De trois cent Francs en fu France
apovrie, Ronc. p. -H2. Deus les ad à neent remis et
apovris, Th. le mort. 75. ||xnr» s. Et bien furent
mort en celé voie quarante chevalier ; dont li os fu
durement afebloiés et apovris, YILLEH. CXXII. Et la
terre en fu moût en maint lieu apovrie, Berte, LX.
Se il les lessast bien apovrir, il né li courraient pas
BUS sitost, comme se il estoient bien riche, JOINV.
292. || xve s. Et le pays durement foulé et appovri,
FROISS. i, i, 25-f. || xvi» s. Cela est fascheux de s'ap-
pauvrir par ces extravagantes folies et puis en-
core estremocqué, LANOUE, iei. Quand cauteleuse-
ment on apourit son prochain, en le trompant et
décevant, CALV. Inst. 30G. Il appauvrit et espuisa
la ville de Rome d'or et d'argent, AMYOT, Syllaet
Lys. 5.
— ÉTYM. 2 et pauvre ; provenç. apaubrir. Il y
avait dans l'ancien français une forme apourier,
apouroier.
APPAUVRISSEMENT (a-pô-vri-se-man), s. m.
]| 1° Réduction à l'état ■ de pauvreté. L'appauvrisse-
ment d'une famille, d'un peuple. || 2° Par extension,
appauvrissement du sol, état d'une terre épuisée.
|| Appauvrissement d'une langue, état d'une langue
devenue moins abondante, moins expressive. || Ap-
pauvrissement du sang, état du sang qui a perdu
une partie de ses principes constituants. || Détério-
ration des caractères et des qualités d'une race domes-
. tique.
— HIST. xvi" s. En après les guerres civiles sont
survenues, et en ceste manière est venu son apau-
vrissement [la ruine de la noblesse], LANOUE, J59.
— ÉTYM. Appauvrir.
APPEAU(a-pô), s.m. || l°Enginimitant-lecrides
oiseaux, et servant à les appeler et à les attirer dans
un piège. Il 2° Fig. Et ce beau cuisinier armé d'un
grand couteau? Reviendrais-tu pour cet appeau? LA
FONT. Fab. vm, 2i. M 3° Oiseau dressé à attirer les
autres. || 4° Petit timbre qui sert à sonner les quarts
et les demi-heures. \\ Au pluriel, des appeaux..
DICT. DE !.A r.AXGU2 FRANÇAISE.
APP
— HIST. xv s. Aussi il fist si bonne mine Qu'il
fut esleu sans nul appeau Pour estre varlet de cuy-
sine, VILLON, Repues fr. Leurs maris, qui avoient
assez bien bu le soir, et qui s'attendoient à l'appeau
[appel] de leurs femmes, dormoisnt au plus fort,
LOUIS xi, Nouv. xxx.
— ÉTYM. Appel, dans l'ancien français, fait au
nominatif singulier apels, apex, apaao, prononcé
apeu ou apau; de là le mot appeau (voy. APPEL).
APPEL (a-pèl) , s. m. || 1° Action d'appeler. Ce
cri est un appel. || Faire un appel à la générosité
de quelqu'un, à la charité publique, l'invoquer, en
réclamer des secours. || 2° Vérification de présence
obligée des membres d'une assemblée, d'un corps.
Faire l'appel ; manquer à l'appel ; ne pas répondre à
à l'appel. || Appel nominal, appel des membres-
d'une assemblée délibérante, pour que chacun donne
son vote. || Fig. Je vais faire le recensement de
l'Amérique septentrionale : beaucoup de tribus man-
queront à l'appel, CHATEAUB. Amer. 253. || 3" Si-
gnal donné par la trompette ou le tambour pour
assembler les soldats. On sonne à trois heures le pre-
mier appel. || 4° Terme d'escrime. Attaque faite par
un simple battement du pied. || 5° Provocation en
duel. Je m'en pris à lui [au comte d'Harcourt] ; je
lui fis un appel à la Comédie, RETZ, I, 3. Cherchez
si l'on vit un seul appel quand elle [Rome] était cou-
verte'de héros, J. J.ROUSS. Hél.i, 57. Maintenant on
emploieplus ordinairement cartel.]! 8° Terme de ma-
nège et de chasse. Appel de langue, action d'exciter
un chien ou un cheval en donnant de la langue.
|]7° Manière desonnerdu corpouranimerleschiens.
|| En musique, appel de cors, traits de cors dans
une symphonie qui offre quelque ressemblance avec
les appels de chasse. || 8° En termes de conscription,
action d'appeler sous les drapeaux. On fera au mois
de janvier prochain l'appel de la classe de cette
année. || 9" Ternie de finances. Appel de fonds, de-
mande du versement de nouveaux fonds à des ac-
tionnaires ou à des associés. I| 10° Terme de procé-
dure. Recours à un juge supérieur. Cour d'appel.
— HIST. xi° [que] Il volge [veuille] doner wage e
trover plege à persuir soun apel, L. de Guitt. 25.
||xm° s. Parla cit d'Antioche font lor apel soner,
Plus de soixante mil se courent adober, Ch. d'Ant.
v, 413. Qui veaut [veut] faire apeau de murtre, il
doit savoir que est murtre, Ass. de Jér. 85. Et il a
grant différence entre les apiax qui sont fet des ju-
gemens des baillis et les apiax qui sont fet des ju-
gemens des homes, BEAUM. 30. Puisque la sentence
est passée sans apel, m. ib. xvm, ta. ||xiv« s. À
son moustier revient li predons honnorés, Il a dit à
son clerc : or tost l'apel sonnés, Baud. de Seb. xn,
398. || xvi" s. Des sentences feut appelle parles par-
ties condemnées : toutes feurent confirmées : lesap-
peaulx renversez et à néant mis, BAB. Pant. m, 30.
L'amende du fol appel, LOYSEL, 860. Ce qui est avoir
mis tout l'avantage de l'appel [cartel] démon costé,
D'AUB. Tie, XLVII.
— ÉTYM. Voy. APPELER.
f APPELAELE, adj. Donton peutappeler. Instance
appelable, DE BROSSES, Lettr. Ital. i, 2.
APPELANT, ANTE (a-pe-lan , lan-t') , adj.
|| 1° Terme de palais. Qui appelle d'un jugement. Je
suis appelant. Elle se rend appelante. |j 2° Subst.
L'appelant etiKintimé. || 3° Fig. Pour être reçu ap-
pelant de la soumission de tant de siècles, MASS.
Doutes. || 4° Oiseau tenu en captivité pour appeler
les autres et les attirer dans le piège. On dit aussi
appeleur. j| 5° Nom donné aux évêques et aux prê-
tres qui avaient interjeté appel au futur concile de
la bulle Unigenitus. || H ne se met qu'après le sub-
stantif : la partie appelante.
—HIST. xiv° s. La loi de talion fut introduite,
tant contre l'appellant,que contre l'appelle, LOYSEL,
819. Que tout appellant comme estant celui qui blesse
le droit du roy, fust dégradé de noblesse, D'AUB.
Foen, i, 9.
— ÉTYM. Appeler. On disait dans l'ancien fran-
çais apeleur.
APPELÉ, ÉE (a-pe-lé, lée), pari, passé. || 1° Qu'on
fait venir. Appelé par son nom. Les ministres
appelés successivement chez le roi. Nos vais-
seaux par les vents semblaient être appelés, RAC.
Iphig. i, I. || 2° En parlant de la prédestination,
beaucoup d'appelés, et peu d'élus. || En un sens ana-
logue, appelé à de hautes destinées. Cet état où tout
le monde n'est pas appelé, BOSS. Préf. || 3° Qui a tel
nom. Octave appelé ensuite Auguste.
— SYN. APPELÉ, NOMMÉ. Appelé, employé substan-
tivement, comme dans la phrase suivante : je l'ai vu
avec l'appelé Richard, n'est pas bon. On dira : je l'ai
vu avec le nommé Richard. Appelé, pris substanti-
APP
169
vement,garde sa signification primitive : les appelés
et les élus.
APPELER (a-pe-lé), v. a. j'appelle,tu appelles, il
appelle, nous appelons, vous appelez, ils appellent;
j'appelais, nous appelions ; j'appelai, nous appelâr
mes; j'appellerai, nous appellerons; j'appellerais,
nous appellerions; appelle, appelons, appelez; que
j'appelle, que tu appelles, qu'il appelle, que nous ap.
pelions, que vous appeliez, qu'ils appellent; que j'ap-
pelasse; appelant, (l'Académie exprime ici par ell le
passage de l'e muet à l'e ouvert; ailleurs elle rend
ce passage par èle, comme dans je gèle; Userait
bien utile d'adopter pour tous les cas une orthogra-
phe uniforme). || 1° Crier pour faire venir quel-
qu'un ; prononcer à haute voix une suite de noms ;
faire signe de venir. 2° Mander, inviter, au propre
et au figuré; admettre, attirer. 3° Provoquer, défier.
4° Citer quelqu'un en justice ; procéder au jugement
d'une cause. 5° Convoquer sous les drapeaux. 6° In-
voquer. 7° Choisir pour une fonction, désigner. 8°Ré-
clamer, exiger, nécessiter. 9° Donner un nom, dé-
signer par un nom, nommer. iO'V.n. Recourir à un
tribunal supérieur. U° En appeler, ne pas se sou-
mettre ; en appeler à, avoir recours à. i 2° En termes
de marine, une manoeuvre appelle. 13° T. réfl. s'ap-
peler, avoir pour nom. || i° Appeler quelqu'un à
haute voix. Appeler chacun par son nom. Qui m'ap-
pelle? || Appeler les lettres de l'alphabet, les nom-
mer successivement l'une après l'autre. || En termes
de palais, appeler une cause, dire à haute voix le
nom des parties. || Appeler son chien, l'appeler de la .
voix ou en sifflant. || Il se dit des animaux. La brebis
appelle son agneau; la poule appelle ses poussins.
|| Absolument. Il appelle, et personne ne vient.]] Fig.
Appeler à son aide sa vertu. Celui qui sent sa fai-
blesse, appelle à .son secours le manège et l'intrigue.
Il appelle les idolâtres à la connaissance de Dieu,
BOSS. Hist. n, 7. Quelquefois elle appelle Oreste à
son secours, RAC. Andr. i, i. Par les dieux qu'en
pleurant tes serments appelèrent, RÉGNIER, Élég.
n. Il appelait à témoin les dieux et les hom-
mes que la république était trahie, VERTOT, llévol.
rom. in, 274. 1] Appeler des oiseaux, les attirer en
se servant d'un appeau. || Absolument, en termes de
chasse. Quelque terrier, dit-il, a sauvé mon galant;
Mes chiens n'appellent point, au delà des colonnes,
LAFONT. Fab. xn, 23. || Ce chien appelle en faux, il
aboie dans l'endroit où les perdrix ont été, ou à la
rencontre du frai des perdrix. || 2° Louis XIV appela
Colbert dans ses conseils. Si tu appelles le médecin.
Les destinées nous appellent. Appeler la bienveil-
lance par ses bons offices. La corneille appelle la
pluie. Le coq appelle le jour. Une fourberie en ap-
pelle une autre. N'est-ce pas vous enfin de qui la
voix pressante Nous a tous appelés aux campagnes
du Xanthe? RAC. Iphig. i, 3. Les cloches dans les
airs de leurs voix argentines Appelaient à grand
bruit les chantres à matines, BOIL. Lutr. n. Nos
vaisseaux sont tout prêts et le vent nous appelle,
■RAc4ndr..m, I.Etnos champs, malheureux par leur
fécondité, Appellent l'avarice et la férocité Des bri-
gands du midi, du nord et de l'aurore, VOLT. Tancr.
i, I. Au pied de ses remparts quel intérêt m'appelle?
RAC. Iphig. iv, H. L'infidèle en nos murs appelle
l'étranger, VOLT. Tancr. n, i. Enfin, las d'appeler
un sommeil qui le fuit... RAC. Esth.n, t. Argos
nous tend les bras, et Sparte nous appelle, ID. Phèdr.
v, 1.1| Par extension. Dieu vient de l'appeler à lui,
il vient de mourir. Je sens que Dieu m'appelle à
lui, je sens que ma fin approche. |l 3° Àppeier un
adversaire au combat. Appeler à une lutte de ta-
lents. || Appeler en duel ou simplement appeler,
provoquer à un combat singulier. Je l'irais appeler
comme mon adversaire, RÉGNIER, Sat. vi. Il fit
appeler le duc de Buckingham, HAMILT. Gramw.
il. Je sais de bonne part qu'on t'a fait appeler, j*v..
Fdch. ni, 4. || 4° Appeler quelqu'un en justice. Les
uns sont condamLés, les autres ne sont pas même
appelés. || Appeler quelqu'un en témoignage ou
comme témoin. || Appeler quelqu'un en garantie.
|| 5° Appeler des soldats sous les drapeaux. Appeler
les vétérans. On appelle le contingent de cette an-
née. || 6° Tous les voeux l'appellent. Appeler, le mal-
heur, la vengeance du ciel sur quelqu'un. Armée
qui appelle le combat de tous ses voeux.- Appeler sur
quelqu'un les bénédictions du ciel. Il appelait sur
vous la haine et le mépris. || 7° Appeler quelqu'un à
une charge. Il fut appelé au trône. Être appelé au
consulat. Appeler quelqu'un à siéger dans le sénat.
Appeler à une chaire un professeur habile. Il ne faut
pas résister quand Dieu nous appelle. Le génie de
Turenne l'appelait au commandement des armées.
Quoi! vous à qui Néron doit le jour qu'il respire,
I. — 22
dément mes vieux ans, et les endormir, n>. rv, 75.
Nous appastons le cheval dès lors qu'il estnay, pour
l'apprivoiser à servir, ID. IV, 356. Il ne faignitpas
de leur jetteràchascun quelque grosse somme d'ar-
gent, pour les attraireet appaster, AMYOT, Plwc. 30.
Il fut apasté d'un bon evesché ; mais il est de
l'humeur de ceux qui tirent l'eschelle après eux ;
car il a trouvé l'invention de mettre les appas si
avant dans l'hameçon, que le poisson est pris, sans
quel'appas soit avalé, D'AUB. Conf. i, 9.
— ÉTYM. Appât. Dans le xw siècle on disait aussi
appasteïer
t APPATRONNEMENT (a-^pa-tro-ne-man), s. m.
Voy. APPAREILLEMENT.
fAPPATRONNER (a-pa-tro-né), v. a. Terme d'é-
conomie rurale. Synonyme d'appareiller.
— ÉTYM. A et patron, modèle.
APPAUMÉ, ÉE (a-pô-mé, niée), adj. Terme de
blason, qui signifie une main ouverte, dont on voit
la paume ou le dedans.
— ÉTYM. À et paume. .
APPAUVRI, 1E (a-pô-vri, vrie), part, passé.
|! 1° Rendu pauvre. Un pays appauvri par la guerre.
Ce ménage appauvri par la maladie de l'homme.
Sol appauvri.Langue appauvrie. L'âme raisonnable,
née riche par les biens que lui avait donnés son au-
teur, et appauvrie volontairement pour s'être cher-
chée soi-même,BOSS. La Yallière. || 2° Le sang est ap-
pauvri , quand il est pâle et sans consistance, qu'il
contient moins de globules et d'albumine. On ap-
pelle au contraire sang riche celui qui a une cou-
leur vermeille et qui se coagule facilement. Ils n'ont
pour principe qu'un sang épuisé et appauvri, j. j.
ROUSS. Ém. iv.
APPAUVRIR (a-pô-vrir), v. a. || i° Rendre pauvre.
Ses dépenses l'ont appauvri. || 2° Fig. D'abord qui
t'a parlé, sophiste insidieux, D'appauvrir les autels
et le culte des dieux? M. J. CHÉN. Gracques, n, 3.
Souvent trop d'abondance appauvrit la matière,
BOIL. Art p. in. || Appauvrir une langue, la rendre
moins abondante. || Appauvrir un terrain, l'épuiser,
en diminuer la fertilité. Songez-y, les enfants divisés
par la haine, Appauvrissent bientôt le paternel do-
maine, mLLEv.Jalous. littér. || 3°S'appauvrir, v.réfl.
Devenir pauvre. Les riches qui se sont appauvris
pour aider les pauvres, BOSS. Hist. n, 7. | 4" Fig.
Cette terre s'appauvrit d'année en année. || Un fi-
lon s'appauvrit lorsqu'il devient moins épais ou
moins riche en parties métalliques. || On s'appau-
vrit en peu de temps par la vaine ambition d'imagi-
ner, VAUVEN. Max. CCLXXII. || Proverbe. Donner à
Dieu n'appauvrit jamais; c'est-à-dire l'aumône, la
charité n'est jamais une perte.
— HIST. XII' s. De trois cent Francs en fu France
apovrie, Ronc. p. -H2. Deus les ad à neent remis et
apovris, Th. le mort. 75. ||xnr» s. Et bien furent
mort en celé voie quarante chevalier ; dont li os fu
durement afebloiés et apovris, YILLEH. CXXII. Et la
terre en fu moût en maint lieu apovrie, Berte, LX.
Se il les lessast bien apovrir, il né li courraient pas
BUS sitost, comme se il estoient bien riche, JOINV.
292. || xve s. Et le pays durement foulé et appovri,
FROISS. i, i, 25-f. || xvi» s. Cela est fascheux de s'ap-
pauvrir par ces extravagantes folies et puis en-
core estremocqué, LANOUE, iei. Quand cauteleuse-
ment on apourit son prochain, en le trompant et
décevant, CALV. Inst. 30G. Il appauvrit et espuisa
la ville de Rome d'or et d'argent, AMYOT, Syllaet
Lys. 5.
— ÉTYM. 2 et pauvre ; provenç. apaubrir. Il y
avait dans l'ancien français une forme apourier,
apouroier.
APPAUVRISSEMENT (a-pô-vri-se-man), s. m.
]| 1° Réduction à l'état ■ de pauvreté. L'appauvrisse-
ment d'une famille, d'un peuple. || 2° Par extension,
appauvrissement du sol, état d'une terre épuisée.
|| Appauvrissement d'une langue, état d'une langue
devenue moins abondante, moins expressive. || Ap-
pauvrissement du sang, état du sang qui a perdu
une partie de ses principes constituants. || Détério-
ration des caractères et des qualités d'une race domes-
. tique.
— HIST. xvi" s. En après les guerres civiles sont
survenues, et en ceste manière est venu son apau-
vrissement [la ruine de la noblesse], LANOUE, J59.
— ÉTYM. Appauvrir.
APPEAU(a-pô), s.m. || l°Enginimitant-lecrides
oiseaux, et servant à les appeler et à les attirer dans
un piège. Il 2° Fig. Et ce beau cuisinier armé d'un
grand couteau? Reviendrais-tu pour cet appeau? LA
FONT. Fab. vm, 2i. M 3° Oiseau dressé à attirer les
autres. || 4° Petit timbre qui sert à sonner les quarts
et les demi-heures. \\ Au pluriel, des appeaux..
DICT. DE !.A r.AXGU2 FRANÇAISE.
APP
— HIST. xv s. Aussi il fist si bonne mine Qu'il
fut esleu sans nul appeau Pour estre varlet de cuy-
sine, VILLON, Repues fr. Leurs maris, qui avoient
assez bien bu le soir, et qui s'attendoient à l'appeau
[appel] de leurs femmes, dormoisnt au plus fort,
LOUIS xi, Nouv. xxx.
— ÉTYM. Appel, dans l'ancien français, fait au
nominatif singulier apels, apex, apaao, prononcé
apeu ou apau; de là le mot appeau (voy. APPEL).
APPEL (a-pèl) , s. m. || 1° Action d'appeler. Ce
cri est un appel. || Faire un appel à la générosité
de quelqu'un, à la charité publique, l'invoquer, en
réclamer des secours. || 2° Vérification de présence
obligée des membres d'une assemblée, d'un corps.
Faire l'appel ; manquer à l'appel ; ne pas répondre à
à l'appel. || Appel nominal, appel des membres-
d'une assemblée délibérante, pour que chacun donne
son vote. || Fig. Je vais faire le recensement de
l'Amérique septentrionale : beaucoup de tribus man-
queront à l'appel, CHATEAUB. Amer. 253. || 3" Si-
gnal donné par la trompette ou le tambour pour
assembler les soldats. On sonne à trois heures le pre-
mier appel. || 4° Terme d'escrime. Attaque faite par
un simple battement du pied. || 5° Provocation en
duel. Je m'en pris à lui [au comte d'Harcourt] ; je
lui fis un appel à la Comédie, RETZ, I, 3. Cherchez
si l'on vit un seul appel quand elle [Rome] était cou-
verte'de héros, J. J.ROUSS. Hél.i, 57. Maintenant on
emploieplus ordinairement cartel.]! 8° Terme de ma-
nège et de chasse. Appel de langue, action d'exciter
un chien ou un cheval en donnant de la langue.
|]7° Manière desonnerdu corpouranimerleschiens.
|| En musique, appel de cors, traits de cors dans
une symphonie qui offre quelque ressemblance avec
les appels de chasse. || 8° En termes de conscription,
action d'appeler sous les drapeaux. On fera au mois
de janvier prochain l'appel de la classe de cette
année. || 9" Ternie de finances. Appel de fonds, de-
mande du versement de nouveaux fonds à des ac-
tionnaires ou à des associés. I| 10° Terme de procé-
dure. Recours à un juge supérieur. Cour d'appel.
— HIST. xi° [que] Il volge [veuille] doner wage e
trover plege à persuir soun apel, L. de Guitt. 25.
||xm° s. Parla cit d'Antioche font lor apel soner,
Plus de soixante mil se courent adober, Ch. d'Ant.
v, 413. Qui veaut [veut] faire apeau de murtre, il
doit savoir que est murtre, Ass. de Jér. 85. Et il a
grant différence entre les apiax qui sont fet des ju-
gemens des baillis et les apiax qui sont fet des ju-
gemens des homes, BEAUM. 30. Puisque la sentence
est passée sans apel, m. ib. xvm, ta. ||xiv« s. À
son moustier revient li predons honnorés, Il a dit à
son clerc : or tost l'apel sonnés, Baud. de Seb. xn,
398. || xvi" s. Des sentences feut appelle parles par-
ties condemnées : toutes feurent confirmées : lesap-
peaulx renversez et à néant mis, BAB. Pant. m, 30.
L'amende du fol appel, LOYSEL, 860. Ce qui est avoir
mis tout l'avantage de l'appel [cartel] démon costé,
D'AUB. Tie, XLVII.
— ÉTYM. Voy. APPELER.
f APPELAELE, adj. Donton peutappeler. Instance
appelable, DE BROSSES, Lettr. Ital. i, 2.
APPELANT, ANTE (a-pe-lan , lan-t') , adj.
|| 1° Terme de palais. Qui appelle d'un jugement. Je
suis appelant. Elle se rend appelante. |j 2° Subst.
L'appelant etiKintimé. || 3° Fig. Pour être reçu ap-
pelant de la soumission de tant de siècles, MASS.
Doutes. || 4° Oiseau tenu en captivité pour appeler
les autres et les attirer dans le piège. On dit aussi
appeleur. j| 5° Nom donné aux évêques et aux prê-
tres qui avaient interjeté appel au futur concile de
la bulle Unigenitus. || H ne se met qu'après le sub-
stantif : la partie appelante.
—HIST. xiv° s. La loi de talion fut introduite,
tant contre l'appellant,que contre l'appelle, LOYSEL,
819. Que tout appellant comme estant celui qui blesse
le droit du roy, fust dégradé de noblesse, D'AUB.
Foen, i, 9.
— ÉTYM. Appeler. On disait dans l'ancien fran-
çais apeleur.
APPELÉ, ÉE (a-pe-lé, lée), pari, passé. || 1° Qu'on
fait venir. Appelé par son nom. Les ministres
appelés successivement chez le roi. Nos vais-
seaux par les vents semblaient être appelés, RAC.
Iphig. i, I. || 2° En parlant de la prédestination,
beaucoup d'appelés, et peu d'élus. || En un sens ana-
logue, appelé à de hautes destinées. Cet état où tout
le monde n'est pas appelé, BOSS. Préf. || 3° Qui a tel
nom. Octave appelé ensuite Auguste.
— SYN. APPELÉ, NOMMÉ. Appelé, employé substan-
tivement, comme dans la phrase suivante : je l'ai vu
avec l'appelé Richard, n'est pas bon. On dira : je l'ai
vu avec le nommé Richard. Appelé, pris substanti-
APP
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vement,garde sa signification primitive : les appelés
et les élus.
APPELER (a-pe-lé), v. a. j'appelle,tu appelles, il
appelle, nous appelons, vous appelez, ils appellent;
j'appelais, nous appelions ; j'appelai, nous appelâr
mes; j'appellerai, nous appellerons; j'appellerais,
nous appellerions; appelle, appelons, appelez; que
j'appelle, que tu appelles, qu'il appelle, que nous ap.
pelions, que vous appeliez, qu'ils appellent; que j'ap-
pelasse; appelant, (l'Académie exprime ici par ell le
passage de l'e muet à l'e ouvert; ailleurs elle rend
ce passage par èle, comme dans je gèle; Userait
bien utile d'adopter pour tous les cas une orthogra-
phe uniforme). || 1° Crier pour faire venir quel-
qu'un ; prononcer à haute voix une suite de noms ;
faire signe de venir. 2° Mander, inviter, au propre
et au figuré; admettre, attirer. 3° Provoquer, défier.
4° Citer quelqu'un en justice ; procéder au jugement
d'une cause. 5° Convoquer sous les drapeaux. 6° In-
voquer. 7° Choisir pour une fonction, désigner. 8°Ré-
clamer, exiger, nécessiter. 9° Donner un nom, dé-
signer par un nom, nommer. iO'V.n. Recourir à un
tribunal supérieur. U° En appeler, ne pas se sou-
mettre ; en appeler à, avoir recours à. i 2° En termes
de marine, une manoeuvre appelle. 13° T. réfl. s'ap-
peler, avoir pour nom. || i° Appeler quelqu'un à
haute voix. Appeler chacun par son nom. Qui m'ap-
pelle? || Appeler les lettres de l'alphabet, les nom-
mer successivement l'une après l'autre. || En termes
de palais, appeler une cause, dire à haute voix le
nom des parties. || Appeler son chien, l'appeler de la .
voix ou en sifflant. || Il se dit des animaux. La brebis
appelle son agneau; la poule appelle ses poussins.
|| Absolument. Il appelle, et personne ne vient.]] Fig.
Appeler à son aide sa vertu. Celui qui sent sa fai-
blesse, appelle à .son secours le manège et l'intrigue.
Il appelle les idolâtres à la connaissance de Dieu,
BOSS. Hist. n, 7. Quelquefois elle appelle Oreste à
son secours, RAC. Andr. i, i. Par les dieux qu'en
pleurant tes serments appelèrent, RÉGNIER, Élég.
n. Il appelait à témoin les dieux et les hom-
mes que la république était trahie, VERTOT, llévol.
rom. in, 274. 1] Appeler des oiseaux, les attirer en
se servant d'un appeau. || Absolument, en termes de
chasse. Quelque terrier, dit-il, a sauvé mon galant;
Mes chiens n'appellent point, au delà des colonnes,
LAFONT. Fab. xn, 23. || Ce chien appelle en faux, il
aboie dans l'endroit où les perdrix ont été, ou à la
rencontre du frai des perdrix. || 2° Louis XIV appela
Colbert dans ses conseils. Si tu appelles le médecin.
Les destinées nous appellent. Appeler la bienveil-
lance par ses bons offices. La corneille appelle la
pluie. Le coq appelle le jour. Une fourberie en ap-
pelle une autre. N'est-ce pas vous enfin de qui la
voix pressante Nous a tous appelés aux campagnes
du Xanthe? RAC. Iphig. i, 3. Les cloches dans les
airs de leurs voix argentines Appelaient à grand
bruit les chantres à matines, BOIL. Lutr. n. Nos
vaisseaux sont tout prêts et le vent nous appelle,
■RAc4ndr..m, I.Etnos champs, malheureux par leur
fécondité, Appellent l'avarice et la férocité Des bri-
gands du midi, du nord et de l'aurore, VOLT. Tancr.
i, I. Au pied de ses remparts quel intérêt m'appelle?
RAC. Iphig. iv, H. L'infidèle en nos murs appelle
l'étranger, VOLT. Tancr. n, i. Enfin, las d'appeler
un sommeil qui le fuit... RAC. Esth.n, t. Argos
nous tend les bras, et Sparte nous appelle, ID. Phèdr.
v, 1.1| Par extension. Dieu vient de l'appeler à lui,
il vient de mourir. Je sens que Dieu m'appelle à
lui, je sens que ma fin approche. |l 3° Àppeier un
adversaire au combat. Appeler à une lutte de ta-
lents. || Appeler en duel ou simplement appeler,
provoquer à un combat singulier. Je l'irais appeler
comme mon adversaire, RÉGNIER, Sat. vi. Il fit
appeler le duc de Buckingham, HAMILT. Gramw.
il. Je sais de bonne part qu'on t'a fait appeler, j*v..
Fdch. ni, 4. || 4° Appeler quelqu'un en justice. Les
uns sont condamLés, les autres ne sont pas même
appelés. || Appeler quelqu'un en témoignage ou
comme témoin. || Appeler quelqu'un en garantie.
|| 5° Appeler des soldats sous les drapeaux. Appeler
les vétérans. On appelle le contingent de cette an-
née. || 6° Tous les voeux l'appellent. Appeler, le mal-
heur, la vengeance du ciel sur quelqu'un. Armée
qui appelle le combat de tous ses voeux.- Appeler sur
quelqu'un les bénédictions du ciel. Il appelait sur
vous la haine et le mépris. || 7° Appeler quelqu'un à
une charge. Il fut appelé au trône. Être appelé au
consulat. Appeler quelqu'un à siéger dans le sénat.
Appeler à une chaire un professeur habile. Il ne faut
pas résister quand Dieu nous appelle. Le génie de
Turenne l'appelait au commandement des armées.
Quoi! vous à qui Néron doit le jour qu'il respire,
I. — 22
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