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APO
APO
APO
t APOSTÔLIN (a-po-sto-lin) | s. m. Nom des reli-
gieux d'un ancien ordre, qui se prétendait institué par
saintBarnabé; Sixte-Quint les unit aux Ambroisiens.
APOSTOLIQUE (a-po-sto-li-k'), - adj. \\ 1° Qui pro-
cède des apôtres. Doctrine, tradition apostolique.
Le saint-siége apostolique. Mission apostolique, la
mission des apôtres. || 2° Qui tient des apôtres. Vie,
zèle apostolique.Que par une règle inviolable, ceux-
là demeurent exclus de l'épiscopat, qui ne veulent
pas y arriver par des travaux apostoliques , BOSS.
Le Tellier. Ces deux vertus jointes ensemble qui
font le tempérament d'un homme apostolique,
.ont été le caractère de saint Ignace, FLÉCH. Panég.
il, 202. Xavier, cet homme apostolique, ou pour
mieux dire cet apôtre, ID. J'6.224. Il n'est pas diffi-
cile au Seigneur de porter sur ses ailes, à travers
les mers, des hommes apostoliques, MASS. Car.Fausse
confiance. Parles soins des hommes apostoliques cou-
laientdes fleuves de charité, ID. Car. Aumône. Il per-
met que nous succédions à ces hommes apostoliques,
ID. Parole. On fit dans nos campagnes des courses apo-
stoliques; les pauvres furent évangélisés, ID. Vil-
lars. || 3° Qui dépend ou émane du saint-siége.
Nonce apostolique. Bref apostolique. 114» Notaire
apostolique, notaire qui, dans chaque diocèse, était
autorisé à rédiger les actes en matière ecclésiastique.
|| 5° Les Hongrois donnent le nom d'apostolique à
leur royaume et celui d'angélique à leur couronne.
|| 6°S. m.plur. Apostoliques, hérétiques du xin*siè-
cle, dont l'erreur consistait à prétendre que tout le
monde devait renoncer au mariage et aux biens du
monde, comme les apôtres.
— I1IST. xv* s. Il leur fit lire plusieurs lettres
patentes apostoliques et impériales noblement et
aulhentiquement de plomb et d'or scellées, FROISS.
m, iv, 50. || xvi* s. Ceux qui négligent l'un et
l'autre, faussement prétendent d'estre enl'estat apo-
stolique, CALV. Inst. 849.
— ÉTYM. Apostolicus, de apostolus(voy. APÔTRE).
APOSTOLIQUEMENT (a-po-sto-li-ke-man), adv.
X la manière des apôtres.
— ÉTYM. Apostolique, et le suffixe ment.
APOSTROPHE (a-po-stro-f), s. f. ||i° Terme de
rhétorique. Figure par laquelle l'orateur, s'inler-
rompant tout à coup, adresse la parole à quelqu'un
ou à quelque chose. || 2° Trait mordant lancé à quoi-
qu'un. Il ne s'attendait pas à cette dure apostrophe.
|i 3" Familièrement, coup. X ces cris redoublés et
dont je riais fort, J'accours et je vous vois étendu
sur la place Avec une apostrophe au milieu de la
face, REGNARD, Folies amour, se. i l. || 4°Terme de
grammaire. Petit signe ['] qui marque l'élision. L'en-
fant, l'homme, pour le enfant, le homme.
— ÉTYM.'AitoaTpoçïi, de dmô, et de mpoor] (voy.
STROPHE), tour; mot à mot, détour, c'est-à-dire détour
par lequel le discours quitte la personne à qui il s'a-
dressaiteteninterpelleuneautre. L'apostrophe, mar-
que orthographique, aétéainsi nommée parce qu'elle
détourne et remplace la lettre élidée. Cette marque
n'est pas ancienne dans notre langue; nos anciens
manuscrits ne la connaissent pas. Jacques Peletier
(xvi" siècle), dans son Dialogue sur l'orthographe,
dit qu'elle a été inventée de son temps. Des gram-
mairiens ont dit que apostrophe, signe grammatical,
devait être masculin; en effet apostrophus en latin
est masculin, mais par une erreur ; car l'apostrophe
se dit en grec ^ ànôcrcpoçcç, sous-entenduce qui veut dire la marque qui détourne. Il n'y a
donc rien à changer dans le genre.
APOSTROPHE, ËE (a-po-stro-fé, fée), part.
passé. Durement apostrophé par son adversaire.
APOSTROPHER (a-po-slro-fé), v. a. || i° Adresser
directement la parole. Ici Ver-vert, en vrai gibier
dégrève, L'apostropha d'un : la peste te crève,
GRESS. Ver-vert. ch. iv. Un pédant qu'à tout coup
votre femme apostrophe Du nom de bel esprit, MOL.
F. sav. Il, 9. || 2° Adresser à quelqu'un quelque pa-
role désagréable, mortifiante. || 3° Familièrement.
Apostropher quelqu'un d'un soufflet, lui appliquer
un soufflet. Un magister s'empressant d'étouffer
Quelque rumeur parmi la populace,D'un coup dans
l'oeil se fit apostropher, J. B. ROOSS. Épigr.
— ÉTYM. Apostrophe.
APOSTUME (a-po-stu-m'), s. f.\\l' Abcès. J'ai,
dit la bèto chevaline, Une apostume sous le pied,
LA PONT. Fabl. v, 8 (Des éditions portent un apo-
stume). || 2° Fig. Il ne me persuada pas [le duc de
Noailles| contre ce que je savais, mais je crus sage
de ne pas presser une telle apostume, ST-SIM. 378,
449. Je suis ravi de vous voir en colère, c'est signe
que j'ai mis le doigt sur l'apostume, ID. 390, e. || II
faut que l'apostume crève, se dit figurément de
quelque chose qui doit éclater.
— REM. L'Académie fait ce mot masculin. Mais
tous les auteurs anciens et modernes et les diction-
naires de Furetière et de Richelet le font féminin.
— HIST. XILT» s. Sire, ne sai quel maladie, Ou
fièvre ou goûte ou apostume, la liose, li&6i. Je
envoiai querre magent, et leur di que je estoie
mort, que j'avoie l'apostume en la gorge, JOINV.
240. Car cil qui d'autri bien se duelent et mal
paient, De mortel apostume navrent leurs cuerset
plaient, J. DE MEUNG, Test. 40G7. || xivc s. Si comme
le médecin conseille se il guérira l'empostume par
evacuacion et par prendre médecine, ORESHE, Eth.
68. || xv s. Si lyi prit une grosse apostume au corps,
FROISS. n, m, 85. J'ay une apostume en la gorge,
la Passion de N. S. J. C. || xvr s. Ce vénérable Ilot
fut averti De quelque argent que m'avez départi Et
que ma bourse avoit grosse apostume, MAROT, Ép.
au roi pour avoir été dérobé par mon valet. Une
apostume, M. DU BELL. 47G.
— ÉTYM. Berry, postume, pus, sanie. Apostume
par corruption pour apostème (voy. ce mot). Mortel
apostume dans J. de Meung est au féminin, sui-
vant l'ancienne règle des adjectifs, et ne fait point
exception au genre usité chez les autres auteurs.
APOSTUME, ÉE (a-po-stu-mé, mée), part, passé.
Une tumeur apostumée. Vieux ; on dit aujourd'hui
abeédée.
APOSTUMER (a-po-stu-mé), v. n. Venir à suppu-
ration. Votre abcèsapostumera bientôt. || Vieux. On
dit aujourd'hui, la tumeur abeédera.
— HIST. xvc s. Jà est celle détestable playe [le
schisme] comme apostumée et tournée en accoustu-
mance, CHRIST, DE PISAN, Charles V, m, ch. 64.
||xvi° s. Et où ces glandules s'apostemeroient, on
fera apertion avec la lancette, PARÉ, vr, 6. Elle sont
cause d'enflamber la playe et la faire apostumer,iD.
vu,'B. Ces endroitss'apostumerent, etjetterentassez
grande quantité de boue,D.vm, il. Les dents peu-
vent apostumer et pourrir comme les autres os, ID.
xv, 26.
—ÉTYM. Apostume.
•j-APOTHÉCION (a-po-té-sion), s. m. ou APO-
THÊSIE (a-po-té-zie), s. f. Terme de botanique.
Corps fructifère, femelle des lichens.
— ÉTYM. 'Aito6ïj-/.ri, réservoir (voy. APOTHICAIRE).
f APOTHÈME (a-po-tê-m'), J. m. || 1° Terme de
géométrie. Perpendiculaire menée du centre sur le
côté d'un polygone régulier. || La hauteur d'une
quelconque des faces triangulaires d'une pyramide
régulière. || 2° Terme de chimie. Précipité brun qui
se forme peu à peu dans les dissolutions des extraits
végétaux.
— ÉTYM.'Airè, de, et TiOïi[ii, poser; action de me-
ner en bas, de déposer (voy. THÈME).
APOTHÉOSE (a-po-lé.-ô-z'), s. f. ||1° Mise au
rang des dieux ; réception parmi les dieux. On lui
décerna l'apothéose. L'apothéose des empereurs ro-
mains. Mais àparler sans fard de tant d'apothéoses,
CORN. Poly. îv, c. || 2° Par extension. J'ai vu que le
fils de Pépin, Redoutant son apothéose [la mort),
Disait à l'évêque Turpin, BËRANG. Mort de Char-
lem. || 3° Honneurs, éloges extraordinaires dispen-
sés par l'opinion publique. Les sages feront votre
apothéose de votre vivant, VOLT. Lelt. à Calh. -10.
— SYN. APOTHÉOSE, DÉIFICATION. Donner l'apo-
théose, c'est mettre au rang des dieux; déifier,
c'est transformer en dieu. On donnait l'apothéose aux
héros et aux rois, aux empereurs, en les agrégeant
aux êtres célestes; c'était une divinité de plus. On
déifie en attribuant un pouvoir divin, une nature di-
vine à ce qui n'a rien de tel. Quand la crainte ou
l'espérance déifiaient les objets naturels, elles n'en
faisaient pas l'apothéose.
— ÉTYM. 'Aîto6éwDIEU).
t APOTHÉRAPIE (a-po-té-ra-pie), s. f. Terme de
médecine. Chez les anciens, terminaison de la cure
par les bains et autres soins.
— ÉTYM. 'ATIO, indiquant ce qui vient après, et
-ÔEpaTtEÏcc, thérapie.
t APOTHÈSE (a-po-tê-z'), s. f.\\ i° Terme de chi-
rurgie. Position qu'il convient de donner à un mem-
bre fracturé, après que la fracture a été réduite et
maintenue par un bandage. || 2° Terme de rhéto-
rique. Chute finale, trait piquant.
— ÉTYM. 'Aiié6£c7!c, mot à mot, disposition, de
cote, et 6scn; (voy. THÈSE).
f APOTHÉSIE (a-po-té-zie), s. f. Voy. APOTHÉ-
CION.
APOTHICAIRE (a-po-ti-kê-r'), s. m. Celui qui
prépare et vend des médicaments. Pharmacien est
présentement plus usité. || Familièrement. M. de
Brissac avait infiniment d'esprit, avec une figure
de plat apothicaire, ST-SIM. 64, 66. || Mémoire d'à»
potin caire, compte sur lequel il y a beaucoup à ra <
battre. )| Faire de son corps une boutique d'apothi-
caire, faire abus de médicaments. || Un apothicaire
sans sucre, un homme qui n'est pas fourni des cho-
ses de sa profession.
— HIST. xnr s. Tuit cirier, tuit pevrier, et tuit
apotecaire,seil metent avant au samedi eshalesou u
marchié, chascun doit obole de coutume, Liv. des
mit. 322. Fisicien, n'apoticaire, Ne me puent doner
santé, RUTEB. 37.
— ÉTYM. Bas-lat. apotliecarius, dulatin apotheca,
du grec &TCo6rjxYi, boutique, de àttb, indiquant la
mise à l'écart, en réserve, et da •ti(h]|i.i, mettre
(voy. THÈME et BOUTIQUE).
APOTHlCAIRERIE(a-po-ti-kê-re-rie), s. f. || 1° Of-
ficine ou magasin de drogues pour médicaments.
|| 2° Art de l'apothicaire. On dit aujourd'hui de pré-
férence pharmacie. || 3° Le lieu d'un couvent où l'on
met les drogues.
— ÉTYM. Apothicaire, qui devrait former apothi-
cairie; apolhicairerie supposant un substantif apo-
thicairier.
t APOTHICA1RESSE (a-po-ti-kê-rè-s'), s./'.'Reli-
gieuse qui prépare les remèdes pour les malades de
son couvent.
t APOTOME (a-po-to-m'), s. m. || i° Ancien terme
d'algèbre. Reste de deux grandeurs incommensura-
bles dont l'une est retranchée de l'autre. || 2°Terme
de musique ancienne. Partie du ton, tantôt plus
grande, tantôt plus petite que le semi-ton moyen.
Les Grecs distinguaient plusieurs apotomes.
— ÉTYM. 'AitoTou.r,, retranchement, de àrai, in-
diquant séparation, et Topi, action de couper (voy.
TOME).
APÔTRE (a-pô-tr'), s. m. ||i° Nom donné aux
douze disciples que Jésus-Christ chargea de prêcher
l'Évangile. Après la mort de N. S. on donna le nom
d'apôtre à saint Mathias, élu pour remplacer Judas,
à saint Paul et à saint Barnabe. Les apôtres tien-
nent le concile de Jérusalem, où saint Pierre parle
le premier, comme il fait partout ailleurs, BOSS.
Hist. i, -10. Les apôtres (c'était encore au temps de
la passion), assemblés autour de leur maître, lui
montraient le temple et les bâtiments d'alentour,ID.
t'6. n, 9. || L'apôtre des gentils,des nations, le grand
apôtre ousimplement l'apôtre, saint Paul. || Le prince
des apôtres, saint Pierre. || Les princes des apôtres,
saint Pierre et saint Paul. || 2° Par extension, celui
qui le premier a prêché la foi dans un pays. Saint
Denis est l'apôtre de Paris. || Prêcher en apôtre,
comme un apôtre; prêcher avec onction. || 3° Nom
qu'on donne aux douze pauvres à qui on lave les
pieds le jeudi saint. |j 4° Fig. Celui qui, par ses pa-
roles ou ses exemples, propage une doctrine, une
opinion. 11 s'est fait l'apôtre de cette doctrine nou-
velle. )| 6" Familièrement. Si Bacchus, dont je suis
l'apôtre, Ne m'inspire un joyeux transport, BËRANG.
Mort subite. Mes bons amis, que je vous prêche à
table, Moi, l'apôtro de la gaieté, ID. Mes cheveux.
|| 6° Ironiquement et par antiphrase. Bon apôtre,
homme fin et de mauvaise foi. Tout Picard que j'é-
tais, j'étais un bon apôtre, RAC. Plaid, i, <.Grippe-
minaud le bon apôtre, Jetant des deux côtés la
griffe en même temps, Mit les plaideurs d'accord en
croquant l'un et l'autre, LA FONT. Fab. vu, ta. Là,
Cormoran le bon apôtre.... Vous les [poissons] pre-
nait sans peine, ID. ib. x, 4. Il doit l'avoir gagné;
car c'est un bon apôtre, ID. Orais. || Faire le bon
apôtre, contrefaire l'homme de bien.
— HIST. xi" s. Dès les apostles ne fut hom tel
prophète, Ch. de Roi. CIJÎIV. [Il] Reclame Deu et
l'aposlle de Rome [lepape], ib. CCXIII. ||xii°s.-Saint
et martir, apostre et innocent Se plainderoient de
vous au jugement, QUESNES, Romancero, p. <02.
L'aposloïe [le pape] s'apresle pour la messe chan-
ter, Sax. xm. L'apostoiles de Rome fu en mi le
palais, ib. xv. || xiu" s. Se tu lui fais nul mal, par
l'apostre saint Pierre.... Berte, xx. || xrv s. Clé-
ment, par la divine pourveance apostole de l'église
de Rome, DU CANGE, apostolicus. De nostre père
l'apostoile Voulsisse qu'il semblast l'estoile Qui ne se
muet [je voudrais que le pape ressemblât à l'é-
toile], ID. ib. || xv s. Là tins-je de la foy escole,
Comme pastron et apostole De France et de tout le
paîs, Mir. de sainte Cenev. ||xvies* Tous ministres
de l'Eglise se peuvent nommer apostres, d'autant
qu'ils sont envoyez de Dieu, et sont*ses messagers,
CALV. Instit. 84 9.
— ÉTYM. Apostolus, de àTuôo-ToXo;, de ami, in-
diquant envoi, mission, et errel/(o, disposer, en-
voyer (voy. STOLE). Provenç. aposlol; espagn. apo-
stol; ital. aposlolo. Dans le vieux français, le pape se
APO
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APO
t APOSTÔLIN (a-po-sto-lin) | s. m. Nom des reli-
gieux d'un ancien ordre, qui se prétendait institué par
saintBarnabé; Sixte-Quint les unit aux Ambroisiens.
APOSTOLIQUE (a-po-sto-li-k'), - adj. \\ 1° Qui pro-
cède des apôtres. Doctrine, tradition apostolique.
Le saint-siége apostolique. Mission apostolique, la
mission des apôtres. || 2° Qui tient des apôtres. Vie,
zèle apostolique.Que par une règle inviolable, ceux-
là demeurent exclus de l'épiscopat, qui ne veulent
pas y arriver par des travaux apostoliques , BOSS.
Le Tellier. Ces deux vertus jointes ensemble qui
font le tempérament d'un homme apostolique,
.ont été le caractère de saint Ignace, FLÉCH. Panég.
il, 202. Xavier, cet homme apostolique, ou pour
mieux dire cet apôtre, ID. J'6.224. Il n'est pas diffi-
cile au Seigneur de porter sur ses ailes, à travers
les mers, des hommes apostoliques, MASS. Car.Fausse
confiance. Parles soins des hommes apostoliques cou-
laientdes fleuves de charité, ID. Car. Aumône. Il per-
met que nous succédions à ces hommes apostoliques,
ID. Parole. On fit dans nos campagnes des courses apo-
stoliques; les pauvres furent évangélisés, ID. Vil-
lars. || 3° Qui dépend ou émane du saint-siége.
Nonce apostolique. Bref apostolique. 114» Notaire
apostolique, notaire qui, dans chaque diocèse, était
autorisé à rédiger les actes en matière ecclésiastique.
|| 5° Les Hongrois donnent le nom d'apostolique à
leur royaume et celui d'angélique à leur couronne.
|| 6°S. m.plur. Apostoliques, hérétiques du xin*siè-
cle, dont l'erreur consistait à prétendre que tout le
monde devait renoncer au mariage et aux biens du
monde, comme les apôtres.
— I1IST. xv* s. Il leur fit lire plusieurs lettres
patentes apostoliques et impériales noblement et
aulhentiquement de plomb et d'or scellées, FROISS.
m, iv, 50. || xvi* s. Ceux qui négligent l'un et
l'autre, faussement prétendent d'estre enl'estat apo-
stolique, CALV. Inst. 849.
— ÉTYM. Apostolicus, de apostolus(voy. APÔTRE).
APOSTOLIQUEMENT (a-po-sto-li-ke-man), adv.
X la manière des apôtres.
— ÉTYM. Apostolique, et le suffixe ment.
APOSTROPHE (a-po-stro-f), s. f. ||i° Terme de
rhétorique. Figure par laquelle l'orateur, s'inler-
rompant tout à coup, adresse la parole à quelqu'un
ou à quelque chose. || 2° Trait mordant lancé à quoi-
qu'un. Il ne s'attendait pas à cette dure apostrophe.
|i 3" Familièrement, coup. X ces cris redoublés et
dont je riais fort, J'accours et je vous vois étendu
sur la place Avec une apostrophe au milieu de la
face, REGNARD, Folies amour, se. i l. || 4°Terme de
grammaire. Petit signe ['] qui marque l'élision. L'en-
fant, l'homme, pour le enfant, le homme.
— ÉTYM.'AitoaTpoçïi, de dmô, et de mpoor] (voy.
STROPHE), tour; mot à mot, détour, c'est-à-dire détour
par lequel le discours quitte la personne à qui il s'a-
dressaiteteninterpelleuneautre. L'apostrophe, mar-
que orthographique, aétéainsi nommée parce qu'elle
détourne et remplace la lettre élidée. Cette marque
n'est pas ancienne dans notre langue; nos anciens
manuscrits ne la connaissent pas. Jacques Peletier
(xvi" siècle), dans son Dialogue sur l'orthographe,
dit qu'elle a été inventée de son temps. Des gram-
mairiens ont dit que apostrophe, signe grammatical,
devait être masculin; en effet apostrophus en latin
est masculin, mais par une erreur ; car l'apostrophe
se dit en grec ^ ànôcrcpoçcç, sous-entendu
donc rien à changer dans le genre.
APOSTROPHE, ËE (a-po-stro-fé, fée), part.
passé. Durement apostrophé par son adversaire.
APOSTROPHER (a-po-slro-fé), v. a. || i° Adresser
directement la parole. Ici Ver-vert, en vrai gibier
dégrève, L'apostropha d'un : la peste te crève,
GRESS. Ver-vert. ch. iv. Un pédant qu'à tout coup
votre femme apostrophe Du nom de bel esprit, MOL.
F. sav. Il, 9. || 2° Adresser à quelqu'un quelque pa-
role désagréable, mortifiante. || 3° Familièrement.
Apostropher quelqu'un d'un soufflet, lui appliquer
un soufflet. Un magister s'empressant d'étouffer
Quelque rumeur parmi la populace,D'un coup dans
l'oeil se fit apostropher, J. B. ROOSS. Épigr.
— ÉTYM. Apostrophe.
APOSTUME (a-po-stu-m'), s. f.\\l' Abcès. J'ai,
dit la bèto chevaline, Une apostume sous le pied,
LA PONT. Fabl. v, 8 (Des éditions portent un apo-
stume). || 2° Fig. Il ne me persuada pas [le duc de
Noailles| contre ce que je savais, mais je crus sage
de ne pas presser une telle apostume, ST-SIM. 378,
449. Je suis ravi de vous voir en colère, c'est signe
que j'ai mis le doigt sur l'apostume, ID. 390, e. || II
faut que l'apostume crève, se dit figurément de
quelque chose qui doit éclater.
— REM. L'Académie fait ce mot masculin. Mais
tous les auteurs anciens et modernes et les diction-
naires de Furetière et de Richelet le font féminin.
— HIST. XILT» s. Sire, ne sai quel maladie, Ou
fièvre ou goûte ou apostume, la liose, li&6i. Je
envoiai querre magent, et leur di que je estoie
mort, que j'avoie l'apostume en la gorge, JOINV.
240. Car cil qui d'autri bien se duelent et mal
paient, De mortel apostume navrent leurs cuerset
plaient, J. DE MEUNG, Test. 40G7. || xivc s. Si comme
le médecin conseille se il guérira l'empostume par
evacuacion et par prendre médecine, ORESHE, Eth.
68. || xv s. Si lyi prit une grosse apostume au corps,
FROISS. n, m, 85. J'ay une apostume en la gorge,
la Passion de N. S. J. C. || xvr s. Ce vénérable Ilot
fut averti De quelque argent que m'avez départi Et
que ma bourse avoit grosse apostume, MAROT, Ép.
au roi pour avoir été dérobé par mon valet. Une
apostume, M. DU BELL. 47G.
— ÉTYM. Berry, postume, pus, sanie. Apostume
par corruption pour apostème (voy. ce mot). Mortel
apostume dans J. de Meung est au féminin, sui-
vant l'ancienne règle des adjectifs, et ne fait point
exception au genre usité chez les autres auteurs.
APOSTUME, ÉE (a-po-stu-mé, mée), part, passé.
Une tumeur apostumée. Vieux ; on dit aujourd'hui
abeédée.
APOSTUMER (a-po-stu-mé), v. n. Venir à suppu-
ration. Votre abcèsapostumera bientôt. || Vieux. On
dit aujourd'hui, la tumeur abeédera.
— HIST. xvc s. Jà est celle détestable playe [le
schisme] comme apostumée et tournée en accoustu-
mance, CHRIST, DE PISAN, Charles V, m, ch. 64.
||xvi° s. Et où ces glandules s'apostemeroient, on
fera apertion avec la lancette, PARÉ, vr, 6. Elle sont
cause d'enflamber la playe et la faire apostumer,iD.
vu,'B. Ces endroitss'apostumerent, etjetterentassez
grande quantité de boue,D.vm, il. Les dents peu-
vent apostumer et pourrir comme les autres os, ID.
xv, 26.
—ÉTYM. Apostume.
•j-APOTHÉCION (a-po-té-sion), s. m. ou APO-
THÊSIE (a-po-té-zie), s. f. Terme de botanique.
Corps fructifère, femelle des lichens.
— ÉTYM. 'Aito6ïj-/.ri, réservoir (voy. APOTHICAIRE).
f APOTHÈME (a-po-tê-m'), J. m. || 1° Terme de
géométrie. Perpendiculaire menée du centre sur le
côté d'un polygone régulier. || La hauteur d'une
quelconque des faces triangulaires d'une pyramide
régulière. || 2° Terme de chimie. Précipité brun qui
se forme peu à peu dans les dissolutions des extraits
végétaux.
— ÉTYM.'Airè, de, et TiOïi[ii, poser; action de me-
ner en bas, de déposer (voy. THÈME).
APOTHÉOSE (a-po-lé.-ô-z'), s. f. ||1° Mise au
rang des dieux ; réception parmi les dieux. On lui
décerna l'apothéose. L'apothéose des empereurs ro-
mains. Mais àparler sans fard de tant d'apothéoses,
CORN. Poly. îv, c. || 2° Par extension. J'ai vu que le
fils de Pépin, Redoutant son apothéose [la mort),
Disait à l'évêque Turpin, BËRANG. Mort de Char-
lem. || 3° Honneurs, éloges extraordinaires dispen-
sés par l'opinion publique. Les sages feront votre
apothéose de votre vivant, VOLT. Lelt. à Calh. -10.
— SYN. APOTHÉOSE, DÉIFICATION. Donner l'apo-
théose, c'est mettre au rang des dieux; déifier,
c'est transformer en dieu. On donnait l'apothéose aux
héros et aux rois, aux empereurs, en les agrégeant
aux êtres célestes; c'était une divinité de plus. On
déifie en attribuant un pouvoir divin, une nature di-
vine à ce qui n'a rien de tel. Quand la crainte ou
l'espérance déifiaient les objets naturels, elles n'en
faisaient pas l'apothéose.
— ÉTYM. 'Aîto6éw
t APOTHÉRAPIE (a-po-té-ra-pie), s. f. Terme de
médecine. Chez les anciens, terminaison de la cure
par les bains et autres soins.
— ÉTYM. 'ATIO, indiquant ce qui vient après, et
-ÔEpaTtEÏcc, thérapie.
t APOTHÈSE (a-po-tê-z'), s. f.\\ i° Terme de chi-
rurgie. Position qu'il convient de donner à un mem-
bre fracturé, après que la fracture a été réduite et
maintenue par un bandage. || 2° Terme de rhéto-
rique. Chute finale, trait piquant.
— ÉTYM. 'Aiié6£c7!c, mot à mot, disposition, de
cote, et 6scn; (voy. THÈSE).
f APOTHÉSIE (a-po-té-zie), s. f. Voy. APOTHÉ-
CION.
APOTHICAIRE (a-po-ti-kê-r'), s. m. Celui qui
prépare et vend des médicaments. Pharmacien est
présentement plus usité. || Familièrement. M. de
Brissac avait infiniment d'esprit, avec une figure
de plat apothicaire, ST-SIM. 64, 66. || Mémoire d'à»
potin caire, compte sur lequel il y a beaucoup à ra <
battre. )| Faire de son corps une boutique d'apothi-
caire, faire abus de médicaments. || Un apothicaire
sans sucre, un homme qui n'est pas fourni des cho-
ses de sa profession.
— HIST. xnr s. Tuit cirier, tuit pevrier, et tuit
apotecaire,seil metent avant au samedi eshalesou u
marchié, chascun doit obole de coutume, Liv. des
mit. 322. Fisicien, n'apoticaire, Ne me puent doner
santé, RUTEB. 37.
— ÉTYM. Bas-lat. apotliecarius, dulatin apotheca,
du grec &TCo6rjxYi, boutique, de àttb, indiquant la
mise à l'écart, en réserve, et da •ti(h]|i.i, mettre
(voy. THÈME et BOUTIQUE).
APOTHlCAIRERIE(a-po-ti-kê-re-rie), s. f. || 1° Of-
ficine ou magasin de drogues pour médicaments.
|| 2° Art de l'apothicaire. On dit aujourd'hui de pré-
férence pharmacie. || 3° Le lieu d'un couvent où l'on
met les drogues.
— ÉTYM. Apothicaire, qui devrait former apothi-
cairie; apolhicairerie supposant un substantif apo-
thicairier.
t APOTHICA1RESSE (a-po-ti-kê-rè-s'), s./'.'Reli-
gieuse qui prépare les remèdes pour les malades de
son couvent.
t APOTOME (a-po-to-m'), s. m. || i° Ancien terme
d'algèbre. Reste de deux grandeurs incommensura-
bles dont l'une est retranchée de l'autre. || 2°Terme
de musique ancienne. Partie du ton, tantôt plus
grande, tantôt plus petite que le semi-ton moyen.
Les Grecs distinguaient plusieurs apotomes.
— ÉTYM. 'AitoTou.r,, retranchement, de àrai, in-
diquant séparation, et Topi, action de couper (voy.
TOME).
APÔTRE (a-pô-tr'), s. m. ||i° Nom donné aux
douze disciples que Jésus-Christ chargea de prêcher
l'Évangile. Après la mort de N. S. on donna le nom
d'apôtre à saint Mathias, élu pour remplacer Judas,
à saint Paul et à saint Barnabe. Les apôtres tien-
nent le concile de Jérusalem, où saint Pierre parle
le premier, comme il fait partout ailleurs, BOSS.
Hist. i, -10. Les apôtres (c'était encore au temps de
la passion), assemblés autour de leur maître, lui
montraient le temple et les bâtiments d'alentour,ID.
t'6. n, 9. || L'apôtre des gentils,des nations, le grand
apôtre ousimplement l'apôtre, saint Paul. || Le prince
des apôtres, saint Pierre. || Les princes des apôtres,
saint Pierre et saint Paul. || 2° Par extension, celui
qui le premier a prêché la foi dans un pays. Saint
Denis est l'apôtre de Paris. || Prêcher en apôtre,
comme un apôtre; prêcher avec onction. || 3° Nom
qu'on donne aux douze pauvres à qui on lave les
pieds le jeudi saint. |j 4° Fig. Celui qui, par ses pa-
roles ou ses exemples, propage une doctrine, une
opinion. 11 s'est fait l'apôtre de cette doctrine nou-
velle. )| 6" Familièrement. Si Bacchus, dont je suis
l'apôtre, Ne m'inspire un joyeux transport, BËRANG.
Mort subite. Mes bons amis, que je vous prêche à
table, Moi, l'apôtro de la gaieté, ID. Mes cheveux.
|| 6° Ironiquement et par antiphrase. Bon apôtre,
homme fin et de mauvaise foi. Tout Picard que j'é-
tais, j'étais un bon apôtre, RAC. Plaid, i, <.Grippe-
minaud le bon apôtre, Jetant des deux côtés la
griffe en même temps, Mit les plaideurs d'accord en
croquant l'un et l'autre, LA FONT. Fab. vu, ta. Là,
Cormoran le bon apôtre.... Vous les [poissons] pre-
nait sans peine, ID. ib. x, 4. Il doit l'avoir gagné;
car c'est un bon apôtre, ID. Orais. || Faire le bon
apôtre, contrefaire l'homme de bien.
— HIST. xi" s. Dès les apostles ne fut hom tel
prophète, Ch. de Roi. CIJÎIV. [Il] Reclame Deu et
l'aposlle de Rome [lepape], ib. CCXIII. ||xii°s.-Saint
et martir, apostre et innocent Se plainderoient de
vous au jugement, QUESNES, Romancero, p. <02.
L'aposloïe [le pape] s'apresle pour la messe chan-
ter, Sax. xm. L'apostoiles de Rome fu en mi le
palais, ib. xv. || xiu" s. Se tu lui fais nul mal, par
l'apostre saint Pierre.... Berte, xx. || xrv s. Clé-
ment, par la divine pourveance apostole de l'église
de Rome, DU CANGE, apostolicus. De nostre père
l'apostoile Voulsisse qu'il semblast l'estoile Qui ne se
muet [je voudrais que le pape ressemblât à l'é-
toile], ID. ib. || xv s. Là tins-je de la foy escole,
Comme pastron et apostole De France et de tout le
paîs, Mir. de sainte Cenev. ||xvies* Tous ministres
de l'Eglise se peuvent nommer apostres, d'autant
qu'ils sont envoyez de Dieu, et sont*ses messagers,
CALV. Instit. 84 9.
— ÉTYM. Apostolus, de àTuôo-ToXo;, de ami, in-
diquant envoi, mission, et errel/(o, disposer, en-
voyer (voy. STOLE). Provenç. aposlol; espagn. apo-
stol; ital. aposlolo. Dans le vieux français, le pape se
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