AMO
dre leur course,, D'ADB. Hist. "n, 135. Il despescha
au comte du Lucide pour faire marcher les parties
qui restoient de l'entreprise, comme ceci n'estant
que l'amorce, ID. ib. 170. Et au lieu «qu'on envoie
communément quelques sergens et harquebusiers
pour faire brusler l'amorce, à ce mestier furent em-
ployez.trente gentilshommes, ID. ib. n, 280. Il les
falut netoier à la merci des canonnades, desquelles
on eschapoit une partie parle moien d'une clochette
qui sonnoit quand l'amorce brusloit, ID. ib. m, 144.
Ledit seigneur se Voulut venger, parquoy dressa
une amorse [piège, embuscade] à ceux de la ville,
M. DU BELL. H 7.
— ÉTYM.Àmors, participe passé de l'ancien verbe
amordre, mordre à; proprement, chose à laquelle
on mord; wallon, amoUe, amorce dans le sens de
pierre d'attente; le simple est dans l'italien,, morsa,
pierre d'attente. Dans le xvic siècle, on disait es-
morce à côté de amorce. Le'provençal a amorzar,
amorsar, amorcer, amorzamen, amorcement; ce
qui suppose un substantif amorsa. .L'orthographe
amorce est mauvaise;.il faudrait écrire amorse.L'A-
cadémie devrait faire ce changement, autorisé d'ail-
leurs par d'anciennes orthographes en français ou
en provençal.
AMORCE,' ÉE (a-mor-sé, sée), part, passé.
|| 1° Garni d'une amorce. Une ligne amorcée.
|| 2° Attiré. Les poissons amorcés par l'appât qu'on
jetait. Les nommes amorcés par les plaisirs.
f AMÔRCEMENT~(a-mor-se-man), s. m. L'action
d'amorcer. L'amorcement d'une ligne.
— ÉTYM. .amorcer; provenç. amorsamen.
AMORCER (a-mor-sé. Le c prend une cé-
dille devant a et o : amorçons, j'amorçai), v. a.
|| i° Garnir d'amorce. Amorcez vos hameçons, vos
lignes. Amorcer un fusil, un pistolet, une mine.
Quand le pêcheur amorce l'eau, le poisson vient,
j. J. ROUSS. Ém. iv. ||' Absolument. Amorcer. Vous
n'aurez pas le temps d'amorcer. || 2° Attirer avec de
l'amorce. Amorcer des poissons, des oiseaux.
|| 3° Fig. Attirer, par des choses qui nattent, les
sens ou l'esprit. Amorcer par des récompenses. Le
premier sang versé rend sa fureur plus forte ; 11 l'a-
morce, il l'acharné, il en éteint l'horreur, CORN.
Nicom. v, 4. Vos raisons, comme vous, sont de si
peudefoice, Que, loin de m'arrêter, cet obstacle
m'amorce, HOTROU, Antig. m, 5. || 4° Amorcer se
dit, en physique, de l'action de faire le vide dans
un siphon pour y déterminer l'ascension du liquide
qu'on veut transvaser. || Amorcer une pompe, y ver-
ser un peu d'eau, afin qu'elle puisse marcher; celaest
nécessaire dans une pompe qui fait air par de pe-
tites fissures. || 5" Technologie. Tremper une plaque
de cuivre dans une forte dissolution d'or, de platine
ou d'argent. || Commencer à percer, dans une pièce
de fer ou de bois, un trou, qu'on achève avec la ta-
rière ou le laceret. || Aplatir un morceau de fera l'un
des bouts, comme un coin.
— HIST. xvr= s. Mais ces fols qui leur font hom-
mage, Amorcez de vaines douceurs, Ne peuvent
sentir le dommage Que traynent ces mignardes
soeurs, DUBELL. m, 91, recto. Il prend une pibtole
toute preste, bandée et amorcée, CARL. X, <2.
— ÉTYM. Amorcer; provenç. amorzar, amorsar.
Le vieux français avait amordre, qui voulait dire
mordre à, attirer. L'orthographe amorser serait pré-
férable (voy. l'étymologie d'AMORCE).
f AMORCEUR (a-mor-seur), s. m. Celui qui
amorce.
- HIST. xvi" s. Tant y a que cette amorce fut
bruslée [on attira au combat], et les amorseurs def-
faits, D'AUB. Hist. n, (68.
— ÉTYM. Amorcer.
AMORÇOIR (a-mor-soir), s. m. ||1° Terme d'arts
mécaniques. Outil dont l'artisan qui travaille en bois
se sert pour commencer les trous. Synonyme d'é-
nauchoir, qui est plus usité. || 2° Petit instrument
dont on se sert pour amorcer les fusils à piston.
— ÉTYM. Amorcer.
f AMOROSO (a-mo-ro-zo), adv. Terme de musi-
que. Indique une expression tendre et gracieuse et
un mouvement un peu lent.
— ÉTYM. Ital. amoroso, amoureux ' (voy. ce
mot).
f AMORPHE (a-mor-f), adj. Terme didactique.
Qui n'a pas de forme déterminée.
— ÉTYM. "Au.opço;, de à privatif, et f-opoï], forme
(voy. MORPH....).
+ AMORPHIE (a-mor-fie), s. f. Terme didactique.
ACsence de forme déterminée, difformité, désordre
dans la conformation.
— ÉTYM. Amorphe.
AMORTI, IE (a-mor-ti, tie), port, passé. Balle
AMO
amortie. Le coup amorti par les vêtements. Haines
amorties par le temps. L'inimitié qui règne entre
nos deux parts N'y rend pas de l'honneur tous les
droits amortis, CORN. Sertor. m, 2. Hélas! il con-
sultait de mettre bas les armes; Et déjà son cour-
roux était presque amorti, ROTROU, Antig. m, 7.Et
jurant que la flamme est du tout amortie, RÉGNIER,
Élég. il. Les passions amorties dégradent les hom-
mes extraordinaires, DIDER. Pens. phil. 9. Quand la
fougue de la jeunesse sera amortie, VOLT. Ingénu ,
13. Quand de nos jeunes ans l'éclat est amorti, MOL.
Mis. m, 6. Je vois de votre teint les roses amorties,
ID. Psych. IV, 3.
AMORTIR (a-mor-tir), v. a. || i° Rendre comme
mort, c'est-à-dire rendre plus faible, moins vif,
moins violent, moins dur. On barrage amortissait la
force du courant. Amortir un choc, une chute. Amor-
tir l'éclat de la lumière. L'âge amortira l'ardeur des
passions. L'esprit ? C'est un feu qu'une maladie et
qu'un accident amortissent, FLÊCH.Mont. Mille choses
que le temps devrait avoir amorties, SFV. 26. || En
parlant des herbes, leur faire perdre leur àcreté.
Amortir ou faire amortir des herbes, du céleri.
Il Rendre la viande plus tendre. Certaines viandes
ont besoin d'être amorties. || 2° En terme? de finan-
ces, racheter une dette, une rente, uns redevance.
|| 3° Autrefois, donner aux mainmortables le droit
de devenir propriétaires. || Donner un bien sous la
condition qu'on sera nourri jusqu'à la mort par le
donataire. || Dans l'anciennejurisprudence, amortir
un héritage, diminuer les droits, profits et revenus
qui en dépendent. || Amortir la foi et hommage, se
faire décharger de la foi et hommage, à la charge de
quelque autre redevance. || 4° En termes de marine,
ôler à un bâtiment ' sa vitesse par un moyeu quel-
conque. || V. n. Rester échoué pendant le reflux.
|| 5° S'amortir, v. re'fl. Devenir amorti. Son ardeur
s'est promptement amortie. Ce nectar où tes feux
s'amortissent, BÉRANGER, Bacchante.
— HIST. xin's. Li cos, quierttouzamortez, Quant
il senti laschier la bouche, Bâti ses eles, si s'en
touche Et vint volant sur un pomier, Renart,t68a.
Car ains qu'ele en potit cheoir, Tost en porroit, sans
resortir, La Rose du tout amortir, la Rose, .16028.
Paor. a que no Franc n'aient perdu la vie;Poignant
s'en vient aus murs de la cité antie, Nos.tre gent i
trova dolente et amortie : Devant eus gist l'eschiele
qui estoit depecie, Ch. d'Ant. vi, 8l4.Tel uzagequi
sont amorti se passeraient par amende du meffet,
BEADM. xxiv, 16. Li tiers cas, qui apartient àsainte
Eglise, si est de toz les biens et de toutes ammos-
nes qui sont données, ammosnées ou amorties, por
sainte Eglise servir et soustenir, ID. xi,4. Tout soit
li héritages venus de lor sers , ce que li serf des
églises aquierent ne demeure pas amorti as églises,
s'il n'est otroié du souverain, ID. XLV, 33. || xive s.
[La mort] L'assailli tellement qu'il n'ot ne cuer ne
veine Qui ne fust amortis .ains la sepmaine pleine,
Guescl. 22677. || xvc s. [Le maître médecin] amortit
tout bu en partie le venin qu'il avoit pris et reçu,
FROISS. ii,li,7Ô. || xvi"s. llamortitl'inimitié qu'ilavoil
portée contre ce duc [sa propre inimitié], MONT, I,
2. En moins de rien lui furent, que vuidés, que
accordés, que amortis, deux ou trois cents procès,
DES PER. Contes, xxxvi. Toutes ces envies, toutes
ces haines et detractions à rencontre de Marius,
furent bien tost après esteinctes et amorties par
le grand danger qui survint à toute l'Italie du costé
du ponent, AMYOT, Marius, io. Sa gloire et son
authorité s'alloit petit à petit anéantissant et amor-
tissant par trop demourer en paix sans rien faire,
m. Slarius, 66. La lassitude du corps àmortissoit
l'aise et le contentement de l'esprit, ID. Aralus, 27.
Les privilèges que quelques uns avoient de ne con-
tribuer pas esgallement aux levées du pays, c'estoit
que, par une somme une fois levée, ils vouloient
amortir toutes ces choses, D'AUB. Hist. i, 362. Si
pour telles choses les porreaux ne s'amortissoient,
on les touchera d'huile de vitriol, PARÉ, v, 21.
Quelques fois on trouve les vipères si surprises de
froid qu'elles demeurent toutes amorties et immo-
biles, comme si elles estoient gelées, ID. XXIII, 6.
Ce qui attise ou amortit le feu, RONS. 820.
— ÉTYM. Bourguig. émoli; provenç. amortir,
amortar, amorsar; anc. cat. amortir; ital. ammor-
tire, ammortare; de à et mort. L'ancien français
avait aussi amorter.
AMORTISSARLE (a-mor-ti-sa-bl'), adj. Terme de
finances. Qui peut être amorti. Rente amortis-
sable.
— ÉTYM. Amortir.
AMORTISSEMENT ( a-mor-ti-se-man ) , s. m.
H i" Action d'amortir, d'affaiblir. L'amortissement du
AMO
133
coup. L'amortissement des haines. || 2" Faculté don-
née autrefois aux mainmortables de devenir proprié-
taires. || 3° Rachat d'une rente, d'une pension, d'une
redevance, etc. Amortissement de la dette publique.
Cette confiscation était une espèce de droit d'amortis-
sement pour le prince des taxes qu'il levait sur les
Juifs, MONTESQ. Esp. xxi, 20. || Caisse d'amortisse-
ment, caisse établie pour l'extinction graduelle de la
dette publique. || Fonds d'amortissement, fonds des^
tinés à l'amortissement d'une rente. || 4° Enfermes
d'architecture, ce qui termine, ce qui finit le com-
ble d'un bâtiment. || 5° Amortissements, les cavets
renversés qui couvrent des corniches, des croisées
et des portes extérieures, pour les garantir de la
pluie. || 6° En termes de marine, état d'un bâtiment
qui est amorti.
— HIST. xvB s. Lesquelz il renta moult riche-
ment par amortissement perpétuel, CHRIST, DE PI-
SAN, Charles V, ni, ch. n. || xvie s. L'amortisse-
ment [droit pour ce qui passe en mainmorte] de ce
qui est tenu immédiatement du roi s'estime à la
valeur du tiers de la chose, LOYSEL, 78. Peu de
temps après ils apperceurent bien que ce partage
n'estoit point amortissement d'inimitié, ains plus
tost commencement de querelles et de dissensions,
entre eulx, AMYOT, Pyrrh. 23.
— ÉTYM. Amortir ; provenç. amortissament,
amortesimen; espagn. amorlecimiento.
f AMOTJILLE (a-mou-ll', II mouillées), s. f. Nom
vulgaire, du premier lait fourni par une vache qui
vient de vêler.
f AMOUILLER (a-mou-lié, Il mouillées), v. n. Il
se dit d'une vache qui est sur le point ou qui vient
de vêler.
f AMOULER (a-mou-lé), v. a. Technologie.
Passer sur la meule, aiguiser, affiler.
— ÉTYM. À et meule (voy. MEULE).
AMOUR (a-mourj, s. m. || i° Sentiment d'affection
d'un sexe pour l'autre. Épris d'amour. Brûler d'amour.
Un secret amour. Un amour partagé. L'amour des fem-
mes. Lettre d'amour. Un amour violent aux raisons
ne s'amuse, RÉGNIER, Élég. n. En amour l'innocence
est un savant mystère, ID. Sat. xin. Chloris et moi
nous nous aimions d'amour, LA FONT. Quipr. En un
habita donner de l'amour, ro. Or. Le duc de Riche-
mont mourait d'amour pour elle, HAMILT. Gramm.
9. Seigneur, l'amour toujours n'attend pas la raison;
RAC. Brit. n, 2. L'amour n'est pas un feu qu'on ren-
ferme en son âme; Tout nous trahit, RAG. Andr.n,
2. X peine cependant Bajazet m'a parlé; L'amour fit
le serment, l'amour l'a violé, ID. Baj. ni, 6. L'amour
le plus discret Laisse par quelque marque échapper
son secret, m. ib. in, 8. Un véritable amour brave la
main des Parques, CORN. Hor. iv, 4. L'amour entre
les rois ne fait pasl'hyménée, ID. Nicom. n, 4. L'a-
mour au désespoir fait gloire encor d'aimer, ID.
Agésïl. iv, 7. L'amour est un tyran qui n'épargne
personne, ID. Cid,Y, 4. 11 n'y a point, dans le
coeur d'une jeune personne, un si violent amour
auquel l'intérêt ou l'ambition n'ajoute quelque cho-
se, LA BRUY. 3. I] Au féminin. Mais j'ai grand'
peur, enfin, que l'amour soit plus forte, RÉGNIER,
Élég. il. Il disait qu'il m'aimait d'une amour sans
seconde, MOL. Éc. des F. u, '6. Vous ne pouvez ai-
mer que d'une amour grossière, ID. Femmes san.
iv, 2. J'ignore le destin de mon amour ardente, ID.
le Dép. iv, 3. L'aimes-tu d'une amour qui soit si vio-
lente? ID. Mélic. 1,2. C'est l'amour, jointe à la tris-
tesse, qui cause la plupart des larmes, DESC. Pass.
t(7. Qu'une première amour est belle! Qu'on a
peine à s'en dégager! Et qu'on doit plaindre un
coeur fidèle, Lorsqu'il est forcé de changer! QUIN.
Atys, iv, i .Outre que tant d'amour vous serait impor-
tune, LA FONT. Joconde. Votre amour de la mienne
eût dû se défier, RAC. Baj. v, 6. Amour ignorée,
ID. Brit. i, I. De l'amour la plus tendre et la plus
malheureuse, ID. Bérén. v, 7. Avant que dans son
coeur cette amour fût formée, ID. Baj.l, 4. Ne l'a
point averti de votre amour nouvelle, ID. ib. iv, 5.
Possédant une amour qui me fut déniée, ID. Milhr.
in, 5. Sur la foi d'une amour si saintement jurée,
ID. Andr. II,I. Tant d'amour n'en peut être effacée,
ID. Bir. iv, 6. Si d'une égale amour votre coeur est
épris, VOLT. Zaïre, i, 2. Que vos destins.... Coulent
toujours trempés d'ambroisie et de miel, Et non
sans quelque amour paisible et mutuelle, A. CHÉN.
92. || Au plur. f. De mutuelles amours. Je redoutai
du roi les cruelles amours, RAC. itithr. i, i. Il dés-
honora son règne par ses amours monstrueuses,
BOSS. 3ist. i, 10. || Commerce amoureux. Mais ca
n'est pas assez expier vos amours, RAC. Bérén. v, s.
N'allez point par vos pleurs déclarer vos amours,
ID. Baj. i, 4. L'hymen va succéder à vos longues
dre leur course,, D'ADB. Hist. "n, 135. Il despescha
au comte du Lucide pour faire marcher les parties
qui restoient de l'entreprise, comme ceci n'estant
que l'amorce, ID. ib. 170. Et au lieu «qu'on envoie
communément quelques sergens et harquebusiers
pour faire brusler l'amorce, à ce mestier furent em-
ployez.trente gentilshommes, ID. ib. n, 280. Il les
falut netoier à la merci des canonnades, desquelles
on eschapoit une partie parle moien d'une clochette
qui sonnoit quand l'amorce brusloit, ID. ib. m, 144.
Ledit seigneur se Voulut venger, parquoy dressa
une amorse [piège, embuscade] à ceux de la ville,
M. DU BELL. H 7.
— ÉTYM.Àmors, participe passé de l'ancien verbe
amordre, mordre à; proprement, chose à laquelle
on mord; wallon, amoUe, amorce dans le sens de
pierre d'attente; le simple est dans l'italien,, morsa,
pierre d'attente. Dans le xvic siècle, on disait es-
morce à côté de amorce. Le'provençal a amorzar,
amorsar, amorcer, amorzamen, amorcement; ce
qui suppose un substantif amorsa. .L'orthographe
amorce est mauvaise;.il faudrait écrire amorse.L'A-
cadémie devrait faire ce changement, autorisé d'ail-
leurs par d'anciennes orthographes en français ou
en provençal.
AMORCE,' ÉE (a-mor-sé, sée), part, passé.
|| 1° Garni d'une amorce. Une ligne amorcée.
|| 2° Attiré. Les poissons amorcés par l'appât qu'on
jetait. Les nommes amorcés par les plaisirs.
f AMÔRCEMENT~(a-mor-se-man), s. m. L'action
d'amorcer. L'amorcement d'une ligne.
— ÉTYM. .amorcer; provenç. amorsamen.
AMORCER (a-mor-sé. Le c prend une cé-
dille devant a et o : amorçons, j'amorçai), v. a.
|| i° Garnir d'amorce. Amorcez vos hameçons, vos
lignes. Amorcer un fusil, un pistolet, une mine.
Quand le pêcheur amorce l'eau, le poisson vient,
j. J. ROUSS. Ém. iv. ||' Absolument. Amorcer. Vous
n'aurez pas le temps d'amorcer. || 2° Attirer avec de
l'amorce. Amorcer des poissons, des oiseaux.
|| 3° Fig. Attirer, par des choses qui nattent, les
sens ou l'esprit. Amorcer par des récompenses. Le
premier sang versé rend sa fureur plus forte ; 11 l'a-
morce, il l'acharné, il en éteint l'horreur, CORN.
Nicom. v, 4. Vos raisons, comme vous, sont de si
peudefoice, Que, loin de m'arrêter, cet obstacle
m'amorce, HOTROU, Antig. m, 5. || 4° Amorcer se
dit, en physique, de l'action de faire le vide dans
un siphon pour y déterminer l'ascension du liquide
qu'on veut transvaser. || Amorcer une pompe, y ver-
ser un peu d'eau, afin qu'elle puisse marcher; celaest
nécessaire dans une pompe qui fait air par de pe-
tites fissures. || 5" Technologie. Tremper une plaque
de cuivre dans une forte dissolution d'or, de platine
ou d'argent. || Commencer à percer, dans une pièce
de fer ou de bois, un trou, qu'on achève avec la ta-
rière ou le laceret. || Aplatir un morceau de fera l'un
des bouts, comme un coin.
— HIST. xvr= s. Mais ces fols qui leur font hom-
mage, Amorcez de vaines douceurs, Ne peuvent
sentir le dommage Que traynent ces mignardes
soeurs, DUBELL. m, 91, recto. Il prend une pibtole
toute preste, bandée et amorcée, CARL. X, <2.
— ÉTYM. Amorcer; provenç. amorzar, amorsar.
Le vieux français avait amordre, qui voulait dire
mordre à, attirer. L'orthographe amorser serait pré-
férable (voy. l'étymologie d'AMORCE).
f AMORCEUR (a-mor-seur), s. m. Celui qui
amorce.
- HIST. xvi" s. Tant y a que cette amorce fut
bruslée [on attira au combat], et les amorseurs def-
faits, D'AUB. Hist. n, (68.
— ÉTYM. Amorcer.
AMORÇOIR (a-mor-soir), s. m. ||1° Terme d'arts
mécaniques. Outil dont l'artisan qui travaille en bois
se sert pour commencer les trous. Synonyme d'é-
nauchoir, qui est plus usité. || 2° Petit instrument
dont on se sert pour amorcer les fusils à piston.
— ÉTYM. Amorcer.
f AMOROSO (a-mo-ro-zo), adv. Terme de musi-
que. Indique une expression tendre et gracieuse et
un mouvement un peu lent.
— ÉTYM. Ital. amoroso, amoureux ' (voy. ce
mot).
f AMORPHE (a-mor-f), adj. Terme didactique.
Qui n'a pas de forme déterminée.
— ÉTYM. "Au.opço;, de à privatif, et f-opoï], forme
(voy. MORPH....).
+ AMORPHIE (a-mor-fie), s. f. Terme didactique.
ACsence de forme déterminée, difformité, désordre
dans la conformation.
— ÉTYM. Amorphe.
AMORTI, IE (a-mor-ti, tie), port, passé. Balle
AMO
amortie. Le coup amorti par les vêtements. Haines
amorties par le temps. L'inimitié qui règne entre
nos deux parts N'y rend pas de l'honneur tous les
droits amortis, CORN. Sertor. m, 2. Hélas! il con-
sultait de mettre bas les armes; Et déjà son cour-
roux était presque amorti, ROTROU, Antig. m, 7.Et
jurant que la flamme est du tout amortie, RÉGNIER,
Élég. il. Les passions amorties dégradent les hom-
mes extraordinaires, DIDER. Pens. phil. 9. Quand la
fougue de la jeunesse sera amortie, VOLT. Ingénu ,
13. Quand de nos jeunes ans l'éclat est amorti, MOL.
Mis. m, 6. Je vois de votre teint les roses amorties,
ID. Psych. IV, 3.
AMORTIR (a-mor-tir), v. a. || i° Rendre comme
mort, c'est-à-dire rendre plus faible, moins vif,
moins violent, moins dur. On barrage amortissait la
force du courant. Amortir un choc, une chute. Amor-
tir l'éclat de la lumière. L'âge amortira l'ardeur des
passions. L'esprit ? C'est un feu qu'une maladie et
qu'un accident amortissent, FLÊCH.Mont. Mille choses
que le temps devrait avoir amorties, SFV. 26. || En
parlant des herbes, leur faire perdre leur àcreté.
Amortir ou faire amortir des herbes, du céleri.
Il Rendre la viande plus tendre. Certaines viandes
ont besoin d'être amorties. || 2° En terme? de finan-
ces, racheter une dette, une rente, uns redevance.
|| 3° Autrefois, donner aux mainmortables le droit
de devenir propriétaires. || Donner un bien sous la
condition qu'on sera nourri jusqu'à la mort par le
donataire. || Dans l'anciennejurisprudence, amortir
un héritage, diminuer les droits, profits et revenus
qui en dépendent. || Amortir la foi et hommage, se
faire décharger de la foi et hommage, à la charge de
quelque autre redevance. || 4° En termes de marine,
ôler à un bâtiment ' sa vitesse par un moyeu quel-
conque. || V. n. Rester échoué pendant le reflux.
|| 5° S'amortir, v. re'fl. Devenir amorti. Son ardeur
s'est promptement amortie. Ce nectar où tes feux
s'amortissent, BÉRANGER, Bacchante.
— HIST. xin's. Li cos, quierttouzamortez, Quant
il senti laschier la bouche, Bâti ses eles, si s'en
touche Et vint volant sur un pomier, Renart,t68a.
Car ains qu'ele en potit cheoir, Tost en porroit, sans
resortir, La Rose du tout amortir, la Rose, .16028.
Paor. a que no Franc n'aient perdu la vie;Poignant
s'en vient aus murs de la cité antie, Nos.tre gent i
trova dolente et amortie : Devant eus gist l'eschiele
qui estoit depecie, Ch. d'Ant. vi, 8l4.Tel uzagequi
sont amorti se passeraient par amende du meffet,
BEADM. xxiv, 16. Li tiers cas, qui apartient àsainte
Eglise, si est de toz les biens et de toutes ammos-
nes qui sont données, ammosnées ou amorties, por
sainte Eglise servir et soustenir, ID. xi,4. Tout soit
li héritages venus de lor sers , ce que li serf des
églises aquierent ne demeure pas amorti as églises,
s'il n'est otroié du souverain, ID. XLV, 33. || xive s.
[La mort] L'assailli tellement qu'il n'ot ne cuer ne
veine Qui ne fust amortis .ains la sepmaine pleine,
Guescl. 22677. || xvc s. [Le maître médecin] amortit
tout bu en partie le venin qu'il avoit pris et reçu,
FROISS. ii,li,7Ô. || xvi"s. llamortitl'inimitié qu'ilavoil
portée contre ce duc [sa propre inimitié], MONT, I,
2. En moins de rien lui furent, que vuidés, que
accordés, que amortis, deux ou trois cents procès,
DES PER. Contes, xxxvi. Toutes ces envies, toutes
ces haines et detractions à rencontre de Marius,
furent bien tost après esteinctes et amorties par
le grand danger qui survint à toute l'Italie du costé
du ponent, AMYOT, Marius, io. Sa gloire et son
authorité s'alloit petit à petit anéantissant et amor-
tissant par trop demourer en paix sans rien faire,
m. Slarius, 66. La lassitude du corps àmortissoit
l'aise et le contentement de l'esprit, ID. Aralus, 27.
Les privilèges que quelques uns avoient de ne con-
tribuer pas esgallement aux levées du pays, c'estoit
que, par une somme une fois levée, ils vouloient
amortir toutes ces choses, D'AUB. Hist. i, 362. Si
pour telles choses les porreaux ne s'amortissoient,
on les touchera d'huile de vitriol, PARÉ, v, 21.
Quelques fois on trouve les vipères si surprises de
froid qu'elles demeurent toutes amorties et immo-
biles, comme si elles estoient gelées, ID. XXIII, 6.
Ce qui attise ou amortit le feu, RONS. 820.
— ÉTYM. Bourguig. émoli; provenç. amortir,
amortar, amorsar; anc. cat. amortir; ital. ammor-
tire, ammortare; de à et mort. L'ancien français
avait aussi amorter.
AMORTISSARLE (a-mor-ti-sa-bl'), adj. Terme de
finances. Qui peut être amorti. Rente amortis-
sable.
— ÉTYM. Amortir.
AMORTISSEMENT ( a-mor-ti-se-man ) , s. m.
H i" Action d'amortir, d'affaiblir. L'amortissement du
AMO
133
coup. L'amortissement des haines. || 2" Faculté don-
née autrefois aux mainmortables de devenir proprié-
taires. || 3° Rachat d'une rente, d'une pension, d'une
redevance, etc. Amortissement de la dette publique.
Cette confiscation était une espèce de droit d'amortis-
sement pour le prince des taxes qu'il levait sur les
Juifs, MONTESQ. Esp. xxi, 20. || Caisse d'amortisse-
ment, caisse établie pour l'extinction graduelle de la
dette publique. || Fonds d'amortissement, fonds des^
tinés à l'amortissement d'une rente. || 4° Enfermes
d'architecture, ce qui termine, ce qui finit le com-
ble d'un bâtiment. || 5° Amortissements, les cavets
renversés qui couvrent des corniches, des croisées
et des portes extérieures, pour les garantir de la
pluie. || 6° En termes de marine, état d'un bâtiment
qui est amorti.
— HIST. xvB s. Lesquelz il renta moult riche-
ment par amortissement perpétuel, CHRIST, DE PI-
SAN, Charles V, ni, ch. n. || xvie s. L'amortisse-
ment [droit pour ce qui passe en mainmorte] de ce
qui est tenu immédiatement du roi s'estime à la
valeur du tiers de la chose, LOYSEL, 78. Peu de
temps après ils apperceurent bien que ce partage
n'estoit point amortissement d'inimitié, ains plus
tost commencement de querelles et de dissensions,
entre eulx, AMYOT, Pyrrh. 23.
— ÉTYM. Amortir ; provenç. amortissament,
amortesimen; espagn. amorlecimiento.
f AMOTJILLE (a-mou-ll', II mouillées), s. f. Nom
vulgaire, du premier lait fourni par une vache qui
vient de vêler.
f AMOUILLER (a-mou-lié, Il mouillées), v. n. Il
se dit d'une vache qui est sur le point ou qui vient
de vêler.
f AMOULER (a-mou-lé), v. a. Technologie.
Passer sur la meule, aiguiser, affiler.
— ÉTYM. À et meule (voy. MEULE).
AMOUR (a-mourj, s. m. || i° Sentiment d'affection
d'un sexe pour l'autre. Épris d'amour. Brûler d'amour.
Un secret amour. Un amour partagé. L'amour des fem-
mes. Lettre d'amour. Un amour violent aux raisons
ne s'amuse, RÉGNIER, Élég. n. En amour l'innocence
est un savant mystère, ID. Sat. xin. Chloris et moi
nous nous aimions d'amour, LA FONT. Quipr. En un
habita donner de l'amour, ro. Or. Le duc de Riche-
mont mourait d'amour pour elle, HAMILT. Gramm.
9. Seigneur, l'amour toujours n'attend pas la raison;
RAC. Brit. n, 2. L'amour n'est pas un feu qu'on ren-
ferme en son âme; Tout nous trahit, RAG. Andr.n,
2. X peine cependant Bajazet m'a parlé; L'amour fit
le serment, l'amour l'a violé, ID. Baj. ni, 6. L'amour
le plus discret Laisse par quelque marque échapper
son secret, m. ib. in, 8. Un véritable amour brave la
main des Parques, CORN. Hor. iv, 4. L'amour entre
les rois ne fait pasl'hyménée, ID. Nicom. n, 4. L'a-
mour au désespoir fait gloire encor d'aimer, ID.
Agésïl. iv, 7. L'amour est un tyran qui n'épargne
personne, ID. Cid,Y, 4. 11 n'y a point, dans le
coeur d'une jeune personne, un si violent amour
auquel l'intérêt ou l'ambition n'ajoute quelque cho-
se, LA BRUY. 3. I] Au féminin. Mais j'ai grand'
peur, enfin, que l'amour soit plus forte, RÉGNIER,
Élég. il. Il disait qu'il m'aimait d'une amour sans
seconde, MOL. Éc. des F. u, '6. Vous ne pouvez ai-
mer que d'une amour grossière, ID. Femmes san.
iv, 2. J'ignore le destin de mon amour ardente, ID.
le Dép. iv, 3. L'aimes-tu d'une amour qui soit si vio-
lente? ID. Mélic. 1,2. C'est l'amour, jointe à la tris-
tesse, qui cause la plupart des larmes, DESC. Pass.
t(7. Qu'une première amour est belle! Qu'on a
peine à s'en dégager! Et qu'on doit plaindre un
coeur fidèle, Lorsqu'il est forcé de changer! QUIN.
Atys, iv, i .Outre que tant d'amour vous serait impor-
tune, LA FONT. Joconde. Votre amour de la mienne
eût dû se défier, RAC. Baj. v, 6. Amour ignorée,
ID. Brit. i, I. De l'amour la plus tendre et la plus
malheureuse, ID. Bérén. v, 7. Avant que dans son
coeur cette amour fût formée, ID. Baj.l, 4. Ne l'a
point averti de votre amour nouvelle, ID. ib. iv, 5.
Possédant une amour qui me fut déniée, ID. Milhr.
in, 5. Sur la foi d'une amour si saintement jurée,
ID. Andr. II,I. Tant d'amour n'en peut être effacée,
ID. Bir. iv, 6. Si d'une égale amour votre coeur est
épris, VOLT. Zaïre, i, 2. Que vos destins.... Coulent
toujours trempés d'ambroisie et de miel, Et non
sans quelque amour paisible et mutuelle, A. CHÉN.
92. || Au plur. f. De mutuelles amours. Je redoutai
du roi les cruelles amours, RAC. itithr. i, i. Il dés-
honora son règne par ses amours monstrueuses,
BOSS. 3ist. i, 10. || Commerce amoureux. Mais ca
n'est pas assez expier vos amours, RAC. Bérén. v, s.
N'allez point par vos pleurs déclarer vos amours,
ID. Baj. i, 4. L'hymen va succéder à vos longues
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