132
AMO
AMNISTIÉ, ÉE (a-mni-sti-é, ée). || 1° Part, passé.
Les chefs de la rébellion amnistiés. || 2° Subst. Les
amnistiés rentrèrent dans le pays.
— ËTYM. Amnistie.
AMNISTIER (a-mni-sti-é), v. a. Accorder une
amnistie.
AMODIATEDR (a-mo-di-a-teur), s. m. Celui qui
prend une terre à ferme.
— ÉTYM. Amodier.
AMODIATION (a-mo-di-a-sion), s. f. Bail à ferme
d'une terre.
— ÉTYM. Amodier.
AMODIÉ, ÉE (a-mo-di-é,ée), pari, passé. Terre
amodiée en grain, en argent.
AMODIER (a-mo-di-é), v. a. Donner à ferme.Syno-
nyme d'affermer.
— HIST. xiv* s. Admuidier ou abourner du vin à
vendre en détail, DU CANGE, amodium.
— ÉTYM. Bas-lat. admodiare, de" ad, à (voy. X),
etmodus, mesure (voy. MODE).
AMOINDRI, 1E (a-moin-dri, drie), part, passé.
Les revenus amoindris par les impôts. L'autorité
royale amoindrie.
AMOINDRIR (a-moin-drir), v. a. || i° Rendre moin-
dre, au propre et au figuré. L'éloignement amoin-
drit les objets. Seigneur, s'il vous plaisait d'enten-
dre ma défense, Possible que l'excuse amoindrirait
l'offense, TRISTAN, M. de Chrispe, v, 2. || 2° Abso-
lument. Les lunettes qui amoindrissent, PASC.
Pens. part, i, art. 2. || 3° V. n. Devenir moindre. Vo-
ire revenu en amoindrira considérablement. || ^S'a-
moindrir, v. réjl. Son revenu s'amoindrit tous les
jours.
— HIST. xue s. Et si vostre pénitence estoit aman-
rie, ST-BERN. B72. 1| xnr s. Il laissa le pleuvoir,
s'amenri la froidure, Berte, XLII. Par sa très grant
convoitice, il amenrisçoit cescun jour les garnisons
[provision] de laiens, Chr. de Bains, 4(4.||xive s.
Hais pourtant sa perfection Amoindrira sans fiction,
Et mercure ne sera plus Parfaict, Trait. d'Akh. 290.
|| xv* s. Je ne di mie que nous affaiblissions ni
amendrissions l'héritage, de monseigneur de Flan-
dre, FROISS. Discours de Jean Lyon, n. n, 53. Et
pour ce que les pourveances de la cité commence-
rentàamenrir, FROISS. I, I, 4 32. Et virent bien que
en la fin ils ne le pourroient tenir [le pont] ; car les
Anglois croissoient toujours, qui issoient hors de
Calais, et leurs gens amenrissoient, m. i, i, 327.Et
veulent les aucuns dire que on trouva les viandes
toutes entières que on lui avoit portées, ni rien ne
les avoit amenries au jour de sa mort, n>. n, m, 4 3.
|| xvie s. Quand il n'y aurait autre mal, il [Dieu]
est amoindri de sa dignité, et est rendu eontempti-
ble, CALV. Inst. 289. Croistre je voy d'un costé ta
douleur, Et amoindrir d'un autre ta couleur, MA-
ROT, n, 24 7. Il se retirait en sa maison, où tant de
compagnie l'alloitvoir, que sa dépense n'amoindris-
soit guère en son ménage, MARO. NOUV. LIX. 11 dé-
clara à ses compagnons son entreprise, sans en
amoindrir le péril, D'AUB. Hist. m, 4 4. Son obliga-
tion s'en amoindrissoit et luy en pclioit moins,
MONT.I, 94.
— ËTYM. .A et moindre. Une des anciennes formes
le moindre était mendre, d'où l'ancien verbe amen-
drir ou amenrir.
. AMOINDRISSEMENT (a-moin-dri-se-man), s. m.
Action de rendre moindre. L'amoindrissement de
votre fortune, de son crédit.
— HIST. xvi" s. La fin du discours fut un jure-
ment de fidélité enlr'eus, et l'amoindrissement des
Guisars, D'AUB. Ilist.i, 404.
— ÉTYM. Amoindrir.
t AMOISE (a-moi-z'), s. f. Voy. MOÏSE.
AMOLLI, IE (a-mo-li, lie), part, passé. \ | i° Rendu
mou. La terre amollie par les pluies. || 2" Enervé.
amolli par les voluptés. || 3° Se dit, en gravure, des
contours équivoques, qui ne sont pas assez ressentis.
AMOLLIR (a-mo-lir), v. a. ||1° Rendre mou. La
chaleur amollit la cire. ]| 2" Fig. Enerver, adoucir.
Amollir le courage. N'amollissez pas l'enfance dans
les délices. Pour amollir son coeur, je n'ai rien né-
gligé, CORN. Poly. v, 4. Une larme d'un fils peut
amollir sa haine, ID. Rodog. n, 4. || 3° S'amollir,
v. réjl. Devenir mou. La cire s'amollit à la chaleur.
|| 4° Devenir efféminé. S'amollir dans les délices et
l'oisiveté, FÊN. Tél. m. || S" S'adoucir. Son coeur s'a-
mollissait par degrés. Courage! ilss'amollissent,coRN.
Hor. li, 6. || 6" Terme de marine. Le vent s'amollit,
devient moins violent.
— HIST. xiie s. lie la chars, se ele dist aspres
choses, ne l'atraiet à impatience, u, se ele dist lo-
senges, ne l'amolisset à luxure, Job, 452. ||xme s.
Si mandèrent au connestabte que il vint parler à
AMO
eus ; et il i venist, et parlèrent ènsamble, atant que
li empereres s'amollia auques, et si taillèrent entre
els une pais telle que, etc. H. DE VAI.ENC. XXXII.
Molt les a fait amollier Li biaus parlers dou cheva-
lier, Laid'Tgnaur. Il [Danger] se set bien amoloier,
Par chuer [flatter] et par soploier, la Rose, 3147.
Mes quant ele ot bien arousé De lermes l'ôrt vilain
housé, Si le convint amoloier, ib. 4 5609. Moult a
dur cueur qui n'.amolie, Quant il trove qui l'en su-
plie, ib. 3295. || xive s. Car onques pour prières son
cuer ne s'amoli, Guescl. 12998. Cuidiés-vous pour
menaces nous soions esbahis? Nous cuidiez-vous
trouver tellement amollis Que nous rendons à vous
si tost nos edifis?... ib. 24678-24696. ||xve s. Cet
exemple amollia grandement le courage du roi d'An-
gleterre [fléchit la rigueur], FROISS. i, i, 320. Son
cueur ne se admollit jamais, COMM. IV, < 3. || xvie s.
0 bienheureux tombeau! la manne, comme rosée
tombante de l'air serein, puisse amollir ta pierre!
YVER, p. 507. Il le pria d'amollir son courage en
priant, AMYOT, Sylla, 49.
— ÉTYM. À et mou. Dans l'ancien français, il y
avait deux formes : amolir et amolier ou amo-
loier.
AMOLLISSANT, ANTE (a-mo-li-san, san-t'), adj.
Des voluptés amollissantes.
AMOLLISSEMENT (a-mo-li-se-man), s. m; || i"Ac-
tion d'amollir; état de ce qui est amolli. L'amollis-
sement de la cire. || 2° Fig. L'amollissement du
courage.
— HIST. xvr* s. Et un amolissement aux courages
de ses serviteurs, D'AUB. Hist. n, 24.
— ÉTYM. Amollir.
f AMOMACÉES ou AMOMÉES (a-mo-ma-sée ou
a-mo-mée), s. f. plur. Famille déplantes monocoty-
lédones, vivaces, voisine des orchidées.
— ÉTYM. Amome.
AMOME (a-mô-rn'), s. m. Terme de botanique.
Genre de plantes presque toutes exotiques, et
douées, en général, d'une saveur piquante et aro-
matique.
— ÉTYM. "A|i(i)|iov, aromate de l'Inde.
AMONCELE, ÉE (a-mon-se-lé, lée), part, passé.
Les cadavres amoncelés autour de la redoute.
AMONCELER (a-mon-se-lé. J'amoncelle; j'amon-
cellerai; j'amoncellerais; j'amoncelai; amoncelant;
quelques-uns mettent un accent grave et une seule l:
j'amoncèle, j'amoncèlerai), v. a. || 1° Mettre en mon-
ceau. Amonceler des gerbes. 1| 2° Fig. Amonceler des
richesses. Amonceler les preuves, les citations. 113° S'a-
monceler, v.réjl. Être mis en tas. Les nuages s'a-
moncellent.Les figures, l'onyx, le cristal, lesmétaux
Partout sur les buffets, sur la table étincellent....et
partout s'amoncellent, A.CHËNIER, 49. || R,ig. Hélas!
je vous le dis, ne vous endormez pas, Tandis que l'a-
venir s'amoncelle là-bas, v. HUGO, Crép 45. ||4° V.
n. En termes de manège, se dit d'un cheval bien
ensemble, bien sous lui, et qui marche sur les han-
ches sans se traverser.
. — HIST. xine s. Il amoncelé or et argent Por lui
leveret essaucier, Tlieophilus. Et en l'esperite de ta
forsenerie sunt amoncelées les eves [eaux], Psau-
tier, f° 4 83. ||xive s. Car ladouce parole les amis amon-
celé, Girart de Ross.v. 1278. ||xvi° s. Nous sommes
touts contraincts et amoncelez en nous, et avons la
veueraccourcieàlalongueurdenostre nez,MONT, I,
<70. Lors la cholere et la fureur, s'emmoncelant en
un, esclatte touts ses efforts à la première charge,
m. m, 3Bi. Je lui apprisàescrimer des deux bras, à
s'amonceler le ventre, à reculer la teste, à la bor-
deliner de bonne grâce, D'AUB. Conf. n,4. 11 a le
front refrongné, ridé et amoncelé, ses cheveux se
hérissent, PARÉ, Introd. 4 8. La tunique cornée
se ride et se amoncelle, ID. IV, 6. Aucunes fois les
veines sont courbées et repliées en plusieurs circon-
volutions emmoncelées, ID. XI, 2). La pluspart du
bled en roulant s'emmoncelle dans le f'ons des lignes,
o. DE SERRES, 113. Pour vuider l'humeur que ren-
dent les olives estans amoncelées, o. DE SERRES,
700.
— ÉTYM. 2 et monceau; picard, amoncheler. '
AMONCELLEMENT (a-mon-sè-le-man), s. m.
Action d'amonceler; étal de ce qui est amoncelé.
L'amoncellement des sables, à l'embouchure des
rivières.
— ÊTYM. Amonceler.
AMONT (a-mon), s. m. || i° Le haut d'où descend
un fleuve, une rivière, par opposition au bas qui est
dit aval. Pays d'amont, pays en amont, le pays si-
tué dans ie haut du fleuve, de la rivière. "|| En
amont de, au-dessus de. En amont de la ville.
|| 2° Vent d'amont se dit, sur les côtes où la terre est
au levant, de tout vent qui souffle de l'un des points
AMO
compris entre le nord-est et le sud-est, passant par
l'est. || 3° Terme de fauconnerie. Mettre l'oiseau
amont, le jeter. || Tenir amont, se dit de l'oiseau
quand ilsetient^en l'air en attendant qu'il découvre
le gibier.
— HIST. xi° s. Gardez [regardez] amunt devers
les porz d'Espaigne, Ch. de Roi. LXXXV. [Il] Regarde
aval et si regarde amont, ib. CLXIII. || xne s. Il se
dresa amont en son esté, Ronc. p. 35. Amont le
Sebre font les voiles tourner, ib. p. 4 4 8. Enmi la
ville parvinrent en amont, ib. p. 4 20. [Ils se
frappent] Amont es haumes où luisent li cristal,
ib. p. 444. Amont au ciel où joie est esclarcie, ib.
p. 4 74. Reynaus passa lès le meis [logis] [d']
Erembor, Ains ne daigna dresser le chef [la tête]
amont [en haut], Romancero, p. 49. Amont par mi
le Rin li orages [le temps] les guie, Sax. vu.
|| xm" s. Le coutel [elle] a saisi, si l'a amont levé,
Berte, xv. Et Bel-Acueil est en prison Amont en
lator enserré, la Rose, 3927. Si ot dedens la pierre
escrites Ou [au] hort amont letres petites Qui di-
soient.... ib. 4444. Mes onques si bel [homme] ar-
mé ne vi; car il parait [paraissait] desur toute sa
gentdès les espaules en amont [en haut], JOINV.
22e. Sire, nous n'avons pooir d'aler au roy parmi
ceste gent; maiz alons amont, et metons cest fossé
que vous veez devant vous, entre nous et eulz, ID.
227. Et disoient qu'il avoient trquvé merveilles de
bestes sauvages, lyons, serpens, oliphans, qui les
venoient regarder desus la rivière, aussi comme il
aloient amont, ID. 220. || xv" s. J'appelle aussi, et
en bas et amont, Loyal espoir; mais je pense qu'il
dort, Oujecuide qu'il contrefait le mort, CH. D'ORL.
Bond. || xvie s. Je marche plus sur et plus ferme à
mont qu'à val, MONT, I, 464. Le moust bouillant
dans un vaisseau, poulse à mont tout ce qu'il y a
dans le fond, ID. u, 4 2. L'aigle s'envolant à mont,
signifioitque.... ID. n, 209. Quand la criminelle est
descendue, on retire à mont l'eschelle, AMYOT, JVK-
ma ,48.11 tiroyt à la butte, du bas en mont, d'amont.
en val, devant, de cousté, en arrière, RAB. Garg. i,
23. X ceste heure fays bien à point l'arbre fourchu
les piedz à mont, la teste en bas, ID. Pant. iv, 4 9.
— ÉTYM. À et mont.
AMORCE (a-mor-s'), s. f. || 1" Appât pour pren-
dre certains animaux. Mettre l'amorce à l'hameçon.
|| 2» Fig. Tout ce qui fait mordre à, tout ce qui at-
tire. Se laisser prendre à l'amorce des voluptés. Et
quand l'âme une fols a goûté son amorce [de l'a-
mour] , CORN. Hor. m, 4. Mais au lieu de goûter ces
grossières amorces, JD. Cinna, y, 3. Permettez ce-
pendant qu'à ces douces amorces Je prenne un
nouveau coeur et de nouvelles forces, ID. Pomp. iv,
3. Je verrai leur amour, j'éprouverai sa force, Sans
flatter leurs désirs, sans leur jeter d'amorce, ID.
Rodng. m, 3. L'hymen où je prétends ne peut trou-
ver d'amorces Au milieu d'une ville où régnent les
divorces, ID. Serlor. iv, 2. Que pour lui cette gloire
eût eu trop peu d'amorces, ID. D. San. m, 4. Plus j'y
vois de hasard, plus j'y trouve d'amorce, MALH. V ,
4. Sa grâce et sa vertu sont de douces amorces Qui,
pour tirer les coeurs, ont d'effroyables forces, MOL.
l'Étour. m, 2. Craignez d'un vain plaisir les trom-
peuses amorces, EOIL. Art poét. i. Il ne suffit pas
d'ôter aux passions les amorces qui les irritent,
MASS. Pécheresse. j| 3e Poudre avec laquelle on en-
flamme la charge d'unfusil, d'un canon, d'une mine.
Je brûle d'abord une amorce dans un pistolet, j. J.
ROUSS. Ém. i. L'amorce brûla les moustaches du
plus jeune spahi, CHATEAUB. Itin. 57. L'amorce est
déjà conduite, et la mine prête à jouer, LA BRUY. 8.
|| Prendre une ville sans brûler une amorce, sans ti-
rer un coup de fusil. Puységur eut la gloire de l'oc-
cupation de toutes les places espagnoles des Pays-
Bas sans brûler une amorce, ST-SIM.408, 408.Tessé
croyait déjà tenir le bâton de maréchal, quoiqu'il n'eu t
jamais vu d'action, ni peut-être brûlé une amorce,
ID. 91, 202. || 4°Technologie. Dissolution d'or, d'ar-
gent ou de platine, dans laquelle on trempe les
planches, lames ou vases de cuivre qu'on veut pla-
quer. || Une petite quantité d'eau qu'on verse dans
une pompe, pour qu'elle fonctionne.
— HIST. xvie s. Ce sont amorces pour escumer
l'argent des bourses, CALV. Inst, 957. Ces" amorces
[promesses] les firent retourner à la charge avec
una nouvelle vigueur, Mém. s. du G. ch. 29. Pen-
sans que ce fussent les mesmes ruses, et les mes-
mes amorces de bonne espérance et de belles paro-
les.... AMYOT, Timol. 46. 11 appelle la volupté la
principale amorche et le plus grand appast de mal
faire que les hommes ayent, ID. Caton, 5. Ce jeune
homme et ses compagnons ne faillirent pas, dès
qu'ils ouïrent siffler l'amorce [de la mine],depren-
AMO
AMNISTIÉ, ÉE (a-mni-sti-é, ée). || 1° Part, passé.
Les chefs de la rébellion amnistiés. || 2° Subst. Les
amnistiés rentrèrent dans le pays.
— ËTYM. Amnistie.
AMNISTIER (a-mni-sti-é), v. a. Accorder une
amnistie.
AMODIATEDR (a-mo-di-a-teur), s. m. Celui qui
prend une terre à ferme.
— ÉTYM. Amodier.
AMODIATION (a-mo-di-a-sion), s. f. Bail à ferme
d'une terre.
— ÉTYM. Amodier.
AMODIÉ, ÉE (a-mo-di-é,ée), pari, passé. Terre
amodiée en grain, en argent.
AMODIER (a-mo-di-é), v. a. Donner à ferme.Syno-
nyme d'affermer.
— HIST. xiv* s. Admuidier ou abourner du vin à
vendre en détail, DU CANGE, amodium.
— ÉTYM. Bas-lat. admodiare, de" ad, à (voy. X),
etmodus, mesure (voy. MODE).
AMOINDRI, 1E (a-moin-dri, drie), part, passé.
Les revenus amoindris par les impôts. L'autorité
royale amoindrie.
AMOINDRIR (a-moin-drir), v. a. || i° Rendre moin-
dre, au propre et au figuré. L'éloignement amoin-
drit les objets. Seigneur, s'il vous plaisait d'enten-
dre ma défense, Possible que l'excuse amoindrirait
l'offense, TRISTAN, M. de Chrispe, v, 2. || 2° Abso-
lument. Les lunettes qui amoindrissent, PASC.
Pens. part, i, art. 2. || 3° V. n. Devenir moindre. Vo-
ire revenu en amoindrira considérablement. || ^S'a-
moindrir, v. réjl. Son revenu s'amoindrit tous les
jours.
— HIST. xue s. Et si vostre pénitence estoit aman-
rie, ST-BERN. B72. 1| xnr s. Il laissa le pleuvoir,
s'amenri la froidure, Berte, XLII. Par sa très grant
convoitice, il amenrisçoit cescun jour les garnisons
[provision] de laiens, Chr. de Bains, 4(4.||xive s.
Hais pourtant sa perfection Amoindrira sans fiction,
Et mercure ne sera plus Parfaict, Trait. d'Akh. 290.
|| xv* s. Je ne di mie que nous affaiblissions ni
amendrissions l'héritage, de monseigneur de Flan-
dre, FROISS. Discours de Jean Lyon, n. n, 53. Et
pour ce que les pourveances de la cité commence-
rentàamenrir, FROISS. I, I, 4 32. Et virent bien que
en la fin ils ne le pourroient tenir [le pont] ; car les
Anglois croissoient toujours, qui issoient hors de
Calais, et leurs gens amenrissoient, m. i, i, 327.Et
veulent les aucuns dire que on trouva les viandes
toutes entières que on lui avoit portées, ni rien ne
les avoit amenries au jour de sa mort, n>. n, m, 4 3.
|| xvie s. Quand il n'y aurait autre mal, il [Dieu]
est amoindri de sa dignité, et est rendu eontempti-
ble, CALV. Inst. 289. Croistre je voy d'un costé ta
douleur, Et amoindrir d'un autre ta couleur, MA-
ROT, n, 24 7. Il se retirait en sa maison, où tant de
compagnie l'alloitvoir, que sa dépense n'amoindris-
soit guère en son ménage, MARO. NOUV. LIX. 11 dé-
clara à ses compagnons son entreprise, sans en
amoindrir le péril, D'AUB. Hist. m, 4 4. Son obliga-
tion s'en amoindrissoit et luy en pclioit moins,
MONT.I, 94.
— ËTYM. .A et moindre. Une des anciennes formes
le moindre était mendre, d'où l'ancien verbe amen-
drir ou amenrir.
. AMOINDRISSEMENT (a-moin-dri-se-man), s. m.
Action de rendre moindre. L'amoindrissement de
votre fortune, de son crédit.
— HIST. xvi" s. La fin du discours fut un jure-
ment de fidélité enlr'eus, et l'amoindrissement des
Guisars, D'AUB. Ilist.i, 404.
— ÉTYM. Amoindrir.
t AMOISE (a-moi-z'), s. f. Voy. MOÏSE.
AMOLLI, IE (a-mo-li, lie), part, passé. \ | i° Rendu
mou. La terre amollie par les pluies. || 2" Enervé.
amolli par les voluptés. || 3° Se dit, en gravure, des
contours équivoques, qui ne sont pas assez ressentis.
AMOLLIR (a-mo-lir), v. a. ||1° Rendre mou. La
chaleur amollit la cire. ]| 2" Fig. Enerver, adoucir.
Amollir le courage. N'amollissez pas l'enfance dans
les délices. Pour amollir son coeur, je n'ai rien né-
gligé, CORN. Poly. v, 4. Une larme d'un fils peut
amollir sa haine, ID. Rodog. n, 4. || 3° S'amollir,
v. réjl. Devenir mou. La cire s'amollit à la chaleur.
|| 4° Devenir efféminé. S'amollir dans les délices et
l'oisiveté, FÊN. Tél. m. || S" S'adoucir. Son coeur s'a-
mollissait par degrés. Courage! ilss'amollissent,coRN.
Hor. li, 6. || 6" Terme de marine. Le vent s'amollit,
devient moins violent.
— HIST. xiie s. lie la chars, se ele dist aspres
choses, ne l'atraiet à impatience, u, se ele dist lo-
senges, ne l'amolisset à luxure, Job, 452. ||xme s.
Si mandèrent au connestabte que il vint parler à
AMO
eus ; et il i venist, et parlèrent ènsamble, atant que
li empereres s'amollia auques, et si taillèrent entre
els une pais telle que, etc. H. DE VAI.ENC. XXXII.
Molt les a fait amollier Li biaus parlers dou cheva-
lier, Laid'Tgnaur. Il [Danger] se set bien amoloier,
Par chuer [flatter] et par soploier, la Rose, 3147.
Mes quant ele ot bien arousé De lermes l'ôrt vilain
housé, Si le convint amoloier, ib. 4 5609. Moult a
dur cueur qui n'.amolie, Quant il trove qui l'en su-
plie, ib. 3295. || xive s. Car onques pour prières son
cuer ne s'amoli, Guescl. 12998. Cuidiés-vous pour
menaces nous soions esbahis? Nous cuidiez-vous
trouver tellement amollis Que nous rendons à vous
si tost nos edifis?... ib. 24678-24696. ||xve s. Cet
exemple amollia grandement le courage du roi d'An-
gleterre [fléchit la rigueur], FROISS. i, i, 320. Son
cueur ne se admollit jamais, COMM. IV, < 3. || xvie s.
0 bienheureux tombeau! la manne, comme rosée
tombante de l'air serein, puisse amollir ta pierre!
YVER, p. 507. Il le pria d'amollir son courage en
priant, AMYOT, Sylla, 49.
— ÉTYM. À et mou. Dans l'ancien français, il y
avait deux formes : amolir et amolier ou amo-
loier.
AMOLLISSANT, ANTE (a-mo-li-san, san-t'), adj.
Des voluptés amollissantes.
AMOLLISSEMENT (a-mo-li-se-man), s. m; || i"Ac-
tion d'amollir; état de ce qui est amolli. L'amollis-
sement de la cire. || 2° Fig. L'amollissement du
courage.
— HIST. xvr* s. Et un amolissement aux courages
de ses serviteurs, D'AUB. Hist. n, 24.
— ÉTYM. Amollir.
f AMOMACÉES ou AMOMÉES (a-mo-ma-sée ou
a-mo-mée), s. f. plur. Famille déplantes monocoty-
lédones, vivaces, voisine des orchidées.
— ÉTYM. Amome.
AMOME (a-mô-rn'), s. m. Terme de botanique.
Genre de plantes presque toutes exotiques, et
douées, en général, d'une saveur piquante et aro-
matique.
— ÉTYM. "A|i(i)|iov, aromate de l'Inde.
AMONCELE, ÉE (a-mon-se-lé, lée), part, passé.
Les cadavres amoncelés autour de la redoute.
AMONCELER (a-mon-se-lé. J'amoncelle; j'amon-
cellerai; j'amoncellerais; j'amoncelai; amoncelant;
quelques-uns mettent un accent grave et une seule l:
j'amoncèle, j'amoncèlerai), v. a. || 1° Mettre en mon-
ceau. Amonceler des gerbes. 1| 2° Fig. Amonceler des
richesses. Amonceler les preuves, les citations. 113° S'a-
monceler, v.réjl. Être mis en tas. Les nuages s'a-
moncellent.Les figures, l'onyx, le cristal, lesmétaux
Partout sur les buffets, sur la table étincellent....et
partout s'amoncellent, A.CHËNIER, 49. || R,ig. Hélas!
je vous le dis, ne vous endormez pas, Tandis que l'a-
venir s'amoncelle là-bas, v. HUGO, Crép 45. ||4° V.
n. En termes de manège, se dit d'un cheval bien
ensemble, bien sous lui, et qui marche sur les han-
ches sans se traverser.
. — HIST. xine s. Il amoncelé or et argent Por lui
leveret essaucier, Tlieophilus. Et en l'esperite de ta
forsenerie sunt amoncelées les eves [eaux], Psau-
tier, f° 4 83. ||xive s. Car ladouce parole les amis amon-
celé, Girart de Ross.v. 1278. ||xvi° s. Nous sommes
touts contraincts et amoncelez en nous, et avons la
veueraccourcieàlalongueurdenostre nez,MONT, I,
<70. Lors la cholere et la fureur, s'emmoncelant en
un, esclatte touts ses efforts à la première charge,
m. m, 3Bi. Je lui apprisàescrimer des deux bras, à
s'amonceler le ventre, à reculer la teste, à la bor-
deliner de bonne grâce, D'AUB. Conf. n,4. 11 a le
front refrongné, ridé et amoncelé, ses cheveux se
hérissent, PARÉ, Introd. 4 8. La tunique cornée
se ride et se amoncelle, ID. IV, 6. Aucunes fois les
veines sont courbées et repliées en plusieurs circon-
volutions emmoncelées, ID. XI, 2). La pluspart du
bled en roulant s'emmoncelle dans le f'ons des lignes,
o. DE SERRES, 113. Pour vuider l'humeur que ren-
dent les olives estans amoncelées, o. DE SERRES,
700.
— ÉTYM. 2 et monceau; picard, amoncheler. '
AMONCELLEMENT (a-mon-sè-le-man), s. m.
Action d'amonceler; étal de ce qui est amoncelé.
L'amoncellement des sables, à l'embouchure des
rivières.
— ÊTYM. Amonceler.
AMONT (a-mon), s. m. || i° Le haut d'où descend
un fleuve, une rivière, par opposition au bas qui est
dit aval. Pays d'amont, pays en amont, le pays si-
tué dans ie haut du fleuve, de la rivière. "|| En
amont de, au-dessus de. En amont de la ville.
|| 2° Vent d'amont se dit, sur les côtes où la terre est
au levant, de tout vent qui souffle de l'un des points
AMO
compris entre le nord-est et le sud-est, passant par
l'est. || 3° Terme de fauconnerie. Mettre l'oiseau
amont, le jeter. || Tenir amont, se dit de l'oiseau
quand ilsetient^en l'air en attendant qu'il découvre
le gibier.
— HIST. xi° s. Gardez [regardez] amunt devers
les porz d'Espaigne, Ch. de Roi. LXXXV. [Il] Regarde
aval et si regarde amont, ib. CLXIII. || xne s. Il se
dresa amont en son esté, Ronc. p. 35. Amont le
Sebre font les voiles tourner, ib. p. 4 4 8. Enmi la
ville parvinrent en amont, ib. p. 4 20. [Ils se
frappent] Amont es haumes où luisent li cristal,
ib. p. 444. Amont au ciel où joie est esclarcie, ib.
p. 4 74. Reynaus passa lès le meis [logis] [d']
Erembor, Ains ne daigna dresser le chef [la tête]
amont [en haut], Romancero, p. 49. Amont par mi
le Rin li orages [le temps] les guie, Sax. vu.
|| xm" s. Le coutel [elle] a saisi, si l'a amont levé,
Berte, xv. Et Bel-Acueil est en prison Amont en
lator enserré, la Rose, 3927. Si ot dedens la pierre
escrites Ou [au] hort amont letres petites Qui di-
soient.... ib. 4444. Mes onques si bel [homme] ar-
mé ne vi; car il parait [paraissait] desur toute sa
gentdès les espaules en amont [en haut], JOINV.
22e. Sire, nous n'avons pooir d'aler au roy parmi
ceste gent; maiz alons amont, et metons cest fossé
que vous veez devant vous, entre nous et eulz, ID.
227. Et disoient qu'il avoient trquvé merveilles de
bestes sauvages, lyons, serpens, oliphans, qui les
venoient regarder desus la rivière, aussi comme il
aloient amont, ID. 220. || xv" s. J'appelle aussi, et
en bas et amont, Loyal espoir; mais je pense qu'il
dort, Oujecuide qu'il contrefait le mort, CH. D'ORL.
Bond. || xvie s. Je marche plus sur et plus ferme à
mont qu'à val, MONT, I, 464. Le moust bouillant
dans un vaisseau, poulse à mont tout ce qu'il y a
dans le fond, ID. u, 4 2. L'aigle s'envolant à mont,
signifioitque.... ID. n, 209. Quand la criminelle est
descendue, on retire à mont l'eschelle, AMYOT, JVK-
ma ,48.11 tiroyt à la butte, du bas en mont, d'amont.
en val, devant, de cousté, en arrière, RAB. Garg. i,
23. X ceste heure fays bien à point l'arbre fourchu
les piedz à mont, la teste en bas, ID. Pant. iv, 4 9.
— ÉTYM. À et mont.
AMORCE (a-mor-s'), s. f. || 1" Appât pour pren-
dre certains animaux. Mettre l'amorce à l'hameçon.
|| 2» Fig. Tout ce qui fait mordre à, tout ce qui at-
tire. Se laisser prendre à l'amorce des voluptés. Et
quand l'âme une fols a goûté son amorce [de l'a-
mour] , CORN. Hor. m, 4. Mais au lieu de goûter ces
grossières amorces, JD. Cinna, y, 3. Permettez ce-
pendant qu'à ces douces amorces Je prenne un
nouveau coeur et de nouvelles forces, ID. Pomp. iv,
3. Je verrai leur amour, j'éprouverai sa force, Sans
flatter leurs désirs, sans leur jeter d'amorce, ID.
Rodng. m, 3. L'hymen où je prétends ne peut trou-
ver d'amorces Au milieu d'une ville où régnent les
divorces, ID. Serlor. iv, 2. Que pour lui cette gloire
eût eu trop peu d'amorces, ID. D. San. m, 4. Plus j'y
vois de hasard, plus j'y trouve d'amorce, MALH. V ,
4. Sa grâce et sa vertu sont de douces amorces Qui,
pour tirer les coeurs, ont d'effroyables forces, MOL.
l'Étour. m, 2. Craignez d'un vain plaisir les trom-
peuses amorces, EOIL. Art poét. i. Il ne suffit pas
d'ôter aux passions les amorces qui les irritent,
MASS. Pécheresse. j| 3e Poudre avec laquelle on en-
flamme la charge d'unfusil, d'un canon, d'une mine.
Je brûle d'abord une amorce dans un pistolet, j. J.
ROUSS. Ém. i. L'amorce brûla les moustaches du
plus jeune spahi, CHATEAUB. Itin. 57. L'amorce est
déjà conduite, et la mine prête à jouer, LA BRUY. 8.
|| Prendre une ville sans brûler une amorce, sans ti-
rer un coup de fusil. Puységur eut la gloire de l'oc-
cupation de toutes les places espagnoles des Pays-
Bas sans brûler une amorce, ST-SIM.408, 408.Tessé
croyait déjà tenir le bâton de maréchal, quoiqu'il n'eu t
jamais vu d'action, ni peut-être brûlé une amorce,
ID. 91, 202. || 4°Technologie. Dissolution d'or, d'ar-
gent ou de platine, dans laquelle on trempe les
planches, lames ou vases de cuivre qu'on veut pla-
quer. || Une petite quantité d'eau qu'on verse dans
une pompe, pour qu'elle fonctionne.
— HIST. xvie s. Ce sont amorces pour escumer
l'argent des bourses, CALV. Inst, 957. Ces" amorces
[promesses] les firent retourner à la charge avec
una nouvelle vigueur, Mém. s. du G. ch. 29. Pen-
sans que ce fussent les mesmes ruses, et les mes-
mes amorces de bonne espérance et de belles paro-
les.... AMYOT, Timol. 46. 11 appelle la volupté la
principale amorche et le plus grand appast de mal
faire que les hommes ayent, ID. Caton, 5. Ce jeune
homme et ses compagnons ne faillirent pas, dès
qu'ils ouïrent siffler l'amorce [de la mine],depren-
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