ALV
[Le comte de Foix] fit ouvrir l'huis de la prison,
et vint à son fils, ettenoit l'alemelle de son cou'el
par la pointe, ID. H, m, t3.
— ÉTYM. Norm. armelle. Alumellc est venu d'a-
lemëlle, par une fausse assimilation avec le verbe
allumer, qui n'a rien de commun avecalumeUc. Ale-
melle est composé de la préposition à, et de lamelle,
petite lame (voy. LAMELLE). On trouve dans une or-
donnance de (680 la forme correcte : allemelles de
couteaux de toutes sortes, le cent pesant payera
trente sols.
f ALUMINAIRE (a-lu-mi-nê-r'), adj. Terme de
minéralogie. Se dit des pierres volcaniques qui con-
tiennent de l'alun tout formé.
ALUMINE (a-lu-mi-n'), s. f. Terme de chimie.
Base salifiable qui existe dans l'alun et dans les di-
verses argiles; à l'état de pureté, elle est blanche,
douce au toucher, insipide, adhérente à la langue.
—ÉTYM. Alumine, ablatif de alumen (voy. ALUN).
t ALUMINE, ÉE (a-lu-mi-né, née), adj. Où on
a mis de l'alumine.
t ALUMINER (a-lu-mi-né), v. a. Mettre de l'alu-
mine.
ALUMINEUX, EDSE (a-lu-mi-neù, neû-z'), adj.
Qui contient de l'alun. Un terrain alumineux ; terre
alumineuse.
— HIST. xvre s. Galien loue fort l'eau alumineuse,
PAEÉ, xi, a. S'il est alumineux, elles auront legoust
d'alum, ID, xxv, 4(.
— ÉTYM. Alumine; provenç. ailuminos.
t ALUMINIUM (a-lu-mi-ni*-om'), s. m. Terme
de chimie. Métal qui est le radical de l'alumine.
ALUN (a-lun), s. m. Sulfate acide d'alumine et
de potasse ou d'ammoniaque, sel d'une saveur as-
tringente. Quatre boîtes d'onguents, une d'alun
brûlé, RÉGN. Sat. xi.
— HIST. XIII° s. Nus tainturiers ne puet ne ne
•doit mètre alun de bouquauz ne fuel de fuelle, car
ce sont fausses taintures, Liv. des met. (35. Et sur
ces cercles getent piaus de mouton conrées [cor-
royées] en alun, JOINV. 230. ||XIV° S. TU cuis
alumz, nitre, atramens, Fonds metaulz, brûles or-
pimens, Nat. à l'alch. err. (9.11 xvie s. Alum, escorce
de grenade.... un peu d'alun de roche, PARÉ, VI,
8. Alun calciné, ID. VU, 7. Alun de glace, ID. XXV,
32. Alum de roche. Alum de glace bruslé réduit en
poudre, 0. DE SERRES, 906..
— ÉTYM. Wall, alon; provenç. alum, alun; es-
pagn. allumbre; ital. allume; du latin alumen. C'est
la formation régulière, comme de legumen, on fit
leun; alumine, légume sont des formes modernes.
ALUNAGE (a-lu-na-j'), s. m. Terme de teinturier.
Action de plonger les étoffes dans une dissolution
d'alun pour les préparer à la teinture.
— ÉTYM. Aluner.
ALUNATION (a-lu-na-sion), s. f. Terme de chi-
mie. Formation de l'alun, soit naturelle, soit arti-
ficielle.
— ÉTYM. Aluner. '
ALUNÉ, ÉE (a-lu-nê, née), part, passé. Etoffe
alunée.
ALUNER (a-lu-né) , v. a. Tremper une étoffe
dans une dissolution d'alun pour que la couleur y
adhère. Aluner une étoffe.
— ÉTYM. Provenç. alumenar; espagn. alumbrar;
ital. alluminare (voy. ALUN).
f ALUNERIE (a-lu-ne-rie), s. f. Fabrique d'alun,
f ALUNEUX, EUSE (a-lu-neû, neû-z'), adj. Qui
contient de l'alun. Terrain aluneux.
— ÉTYM. Alun..
ALUNIÈRE (a-lu-niê-r'), s.f. Lieu d'où l'on tire
de l'alun.
— ÉTYM. Alun.
f ALUNIFÈRE (a-lu-ni-fê-r'), adj. Qui porte de
l'alun.
— ÉTYM. Alun, et ferre, porter.
f ALUNITE (a-lu-ni-f), s. f. Terme de minéralo-
gie. Roche d'où on tire l'alun du commerce.
fALUNOGÈNE (a-lu-no-jê-n'), s. m. Terme de
minéralogie. Sulfate d'alumine hydraté, en petites
masses blanches, fibreuses ou écailleuses.
ALVÉOLAIRE (al-vé-o-lê-r'), adj. Terme d'ana-
tomie. Qui appartient aux alvéoles. Nerfs, artères
alvéolaires.
— ÉTYM. Alvéole.
ALVÉOLE (al vé-o-1'), s. m. || 1° Petite cellule
où l'abeille dépose ses oeufs et so'n miel. Les unes
de leurs toits font sortir leur jeunesse Aux rayons
du soleil et dans les champs fleuris, Epaississent le
miel, ou dans leurs alvéoles De ce nectar si doux
amassent les trésors, MALFIL. Génie de Virg. ^"Ca-
vité dans laquelle les dents sont enchâssées.
— REM. Buffon, par une faute assez commune,
D1CT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
AMA
a fait alvéole du féminin : Les mouches construisent
tel nombre d'alvéoles plus grandes que les pre-
mières, BUFF. Abeilles.
— HIST. xvic s. Les dents' sont fichées dans les
mandibules en certaines cavités appellées alvéoles,
comme un pau fiché en terre, PARÉ, IV, 2. X fin
de réduire et rassembler l'alvéole qui aura estéeslar-
gi.etquelques fois rompu en tirantla dent, ID. XV,28.
— ÉTYM. Alveolus, diminutif d'alveus, qui signi-
fie lit d'un fleuve, auge, vase, vaisseau, etc. (voy.
AUGE).
t ALVÉOLE, ÉE (al-vé-o-lé, lée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui est pourvu d'alvéoles.
f ALVIER (al-vié) ou ALVINIER (al-vi-nié), s. m.
Petit étang destiné à élever de l'alevin pour peupler
les grands étangs.
ALVIN, INE (al-vin, vi-n'), adj. Terme de mé-
decine. Qui a rapport au bas-ventre. Evacuation al-
vine. Flux alvin.
— ÉTYM. Alvinus, de ahus, ventre, radical d'al-
veus, auge (voy. AUGE).
t ALYSSE (a-li-s'), s. f. ou ALYSSON (a-li-sson),
s. m. Plante d'agrément. Alysse jaune, corbeille d'or.
— ÉTYM. 'A privatif, et XÙÇEIV, avoir le hoquet;
parce que les anciens attribuaient à cette plante la
vertu d'arrêter le hoquet.
ALZAN, ANE (al-zan,za-n'), adj. Voy. ALEZAN.
f AMABILE (a-ma-bi-lé), ode. Terme de musique.
Marque une exécution douce et gracieuse.
.— ÉTYM. Ital. amabtle, aimable (voy. AIMABLE).
AMABILITÉ (a-ma-bi-li-té), s. f. Qualité de ce
qui est aimable. L'amabilité de ses manières. Je
suis persuadée de toute l'amabilité de la belle Ro-
chehonne, SÉV. 3(8.
— HIST. xiv" s. Puis que il n'ont en soy chose
qui soit aimable ou digne d'estre amée, il ne pevent
avoir amiableté à soy meisme, ORESME, Eth. 26s.
— ÉTYM. Amabilitas, de amabilis (voy. AIMABLE).
f AMADE (a-ma-d'), s. f. Terme de blason. Il se
dit de trois listes parallèles qui traversent i'écu sans
toucher aux bords.
AMADÏS (a-ma-dis'), s. m. Manche 'de robe qui
s'applique exactement sur le bras et se boutonne sur
le poignet.
— ÉTYM. « On appelle ainsi, dit Ménage, depuis
quelques années, la manche d'une veste d'homme
serrée et boutonnée jusqu'au poignet. Et elle a été"
ainsi appelée parce que dans l'opéra d'Amadis les
acteurs avaient de ces sortes de manches. » Ama-
dis, nom du héros d'un roman célèbre du moyen
âge et qui vient "de amare, aimer (voy. AIMER).
f AMADOTE (a-ma-do-f). Poire amadote. .Terme
formé par corruption du mot damoudot ou plutôt
dame Oudet, laquelle dame était du village de De-
migni, entre Beaune et Châlon, et eut la première
de ces fruits en ce pays-là.
AMADOU (a-ma-dou), s. m. Substance qui, rece-
vant une étincelle, prend feu. L'amadou est la par-
tie spongieuse de l'agaric du chêne, réduite en
plaques minces par le martelage sur un billot en
bois, bouillie ensuite dans une solution de nitrate
de potasse, puis battue de nouveau et séchée,
— .REM. Il y a bsaucoup de tendance à faire ama-
dou du féminin ; c'est une faute grossière.
—ÉTYM. Voy. AMADOUER ; génev. madou.
AMADOUÉ, ÉE (a-ma-dou-é, ée), part, passé.
Amadoué par de belles paroles. Qu'on est aisément
amadoué par ces animaux-là 1 MOL. le Bourg. G. m,
(0. Glorieux.de me voir si hautement loué, Je de-
vins aussi fier qu'un chat amadoué, RÉGNIER, Sat.
VIII.
f AMADOUEMENT (a-ma-doû-man), s. m. Action
d'amadouer.
—HIST. xvi°s. L'autre plus ordinaire est par flatte-
rie et amadouement ; car il ne lui faut pas résister
tout ouvertement, CHARRON, Sagesse, liv. m,
chap. 4.
— ÉTYM. Amadouer. Il est écrit amandouement
dans COTGRAVE , Dict.
AMADOUER (a-ma-dou-é), V. a. Flatter quel-
qu'un, le caresser de manière à le rendre favorable
et facile. Voilà les discours qu'elle tenait à son mari ;
et l'ayant su amadouer, Francion, 11, p. 60. Il l'a-
madoue, elle le flatte, LA FONT. Fab.n, (8. Quanta
Vulcain, elle le flatte, le supplie, l'implore, l'ama-
doue, BERN. DE s. p. Arcdd. Mme de Soubise ama-
doua et intimida si bien Châtea'uneuf, qu'elle lui fit
écrire sur ses registres que ces messieurs [de Sou-
bise et comte d'Auvergne] n'avaient pas pris l'ordre
pour n'avoir pas voulu céder à des cadets de la mai- |
son de Lorraine,"ST-SIM. 58, 222. Demeure, toi, je
veux te parler sans témoins (Il faut l'amadouer, j'ai
besoin de ses soins), REGNARD, Folies oro. I, 3.
AMA
121
— HIST. xvi« s. Puisque desja nousne sommes que
trop enclins à hypocrisie, iln'estoitjamestier d'attiser
le feu, ou bien'nous faire crouppir en nos ordures en
amadouant nostre paresse, CALV. Inst. 317. Il ne
nous faut imaginer une fiance, laquelle amadoua
l'ame et lui donne un repos souef pour l'endormir,
ID. ib. 683. Ores le guerroiant comme il pouvoit,
ores l'amadouant par trefve, BRANT. Ferdinand 1.
— ÉTYM. Picard, amidouler, ramiouler; wallon,
madoûler, amadoûler, amidouler, et aussi adawl
adoûler, amadoûler, amidouler, anu7owder; et en-
core, agnoûler, andoûler;rouchi, amadoûler, ami-
touler; madoule, enjôleuse. Ménage tire ce mot de
amatus, aimé, sans aucun fondement. Diez fait venir
non pas amadouer d'amadou, mais amadou d'ama-
douer .-l'ancien Scandinave mata, danois mode, veut
dire donner de la nourriture, par exemple aux petits
oiseaux; gothique, matjan, manger; amadouer en
aurait été formé avec l'introduction de la voyelle de
dérivation ou (comp. ÉVANOUIR) : a-mad-ouer, attirer
avec des aliments ; ital. ad-escare; à la vérité, on de-
vrait attendre amatoucr; mais que le t gothique se
change en d, c'est ce que prouve guider devitan;
la forme picarde est amidouler. Cette étymologie
est savante et probablement bonne. On remarquera
qu'amadouer est récent dans la langue française (je
n'ai pas d'exemple plus ancien que le xvic siècle ; et
même amadou n'est pas dans la première édition du
Dictionnaire de l'Académie).Onremarquera aussi que
amadouer, dans ses diverses formes, appartient aux
pays du Nord (Picardie, pays wallon, Namur, Rou-
chi). Cette circonstance favorise l'opinion de
M. Diez, en même temps qu'elle fait croire que c'est
du patois de ces pays que le mot a passé dans le
français. M. Grandgagnage, vu les formes adawî,
adouler, préfère une étymologie latine, adulari,
flatter, avec une m épenthétique par raison d'eu-
phonie. Toutefois^"de mon côté, prenant en consi-
dération les formes agnoûler, andoûler, je suis
porté à croire que les formes ont subi cette dégra-
dation-ci : amadoûler, andoûler, agnoûler, adoû-
ler; par conséquent j'incline du côté de l'opinion
de M. Diez.
tAMADOUEUR,EUSE (a-ma-dou-eur, eû-z'), s.
m. et f. Celui, celle qui amadoue.
f AMADOUVIER (a-ma-dou-vié), s. m. Terme de
botanique. Nom donné particulièrement à l'agaric
amadouvier, sorte de champignon.
—ÉTYM. Amadou.
AMAIGRI, IE(a-mè-gri,grie), part, passé. Ren-
du maigre. Un boeuf amaigri. Son visage amaigri
par la douleur.
AMAIGRIR (a-mè-grir), v. a. ||1° Rendre mai-
gre. Le jeûne l'amaigrissait. || Absolument. On pré-
tend que l'usage du vinaigre amaigrit. || 2" Fig.
Bien qu'il soit infiniment • sensible à la misère et
aux plaintes de son peuple, il n'a pu néanmoins
s'empêcher de l'amaigrir, BALZ. Le Prince, ch. (7.
Il 3" Amaigrir un terrain, le rendre stérile. Le cheval
et la plupart des autres animaux' amaigrissent en peu
d'années les meilleures prairies, BUFF. Boeuf. \\ 4° Ter-
me d'architecture. Diminuer l'épaisseur. Amaigrir
une pierre, une pièce de charpente. || En peinture,
amoindrir. Ce muscle est trop fort ; il faut l'amaigrir.
Il 5° S'amaigrir, v.réjl. Se rendre maigre. S'amaigrir-
par l'abstinence. Pour m'aller amaigrir avec un tel cha-
grin, MOL. le Dépit, 1, 2. Il En parlant d'un modèle
en terre glaise, diminuerde volume, se resserrer en
séchant. Cette figure s'est amaigrie.
— HIST.xm 0 s. Icis venirs, icisalers,Icis veilliers,
icis parlers Font as amans sous lor drapiaus (vête-
ments] Durement ameigrir lor piaus, la llose,
2B58. A li [papelardise] et as siens est la porte De-
veée de paradis; Car ices gent si font lor vis [vi-
sages] Amegrir, a dit l'Evangile-, Pour avoir loz
parmi la ville, la Rose, 433. || xv* s. II convient
qu'il soit amesgriz; Il a trop grasse la ventraille,
Mart. de S. P. et S. P. || xvr= s. En lieu d'amaigrir
pour le jeune de caresme, elle estait plus belle et
plus fraische qu'à caresme-prenant, MARG.' NOUV.
xxxv.Lesciches emmaigrissentla terre,0. DE SERRES,
(00.
— ËTYM. Provenç. amagrezir; catal. amagrir; es-
pagn. arnagrecer; de à (voy. À) et maigrir (voy. MAI-
GRIR).
AMAIGRISSEMENT (a-mè-gri-se-man), s. m. Di-
minution d'embonpoint.
— HIST. xvi"s. L'atrophie ou amaigrissement vient
d'avoir trop longtemps tenu la partie en repos,.ei
aussi pour l'avoir tenue liée, PARÉ, XIV, 62.
— ÉTYM. Amaigrir.
AMALGAMATION (a-mal-ga-ma-sion) , s. f
Terme d'arts;. Procédé métallurgique au moyen du
1. — 16
[Le comte de Foix] fit ouvrir l'huis de la prison,
et vint à son fils, ettenoit l'alemelle de son cou'el
par la pointe, ID. H, m, t3.
— ÉTYM. Norm. armelle. Alumellc est venu d'a-
lemëlle, par une fausse assimilation avec le verbe
allumer, qui n'a rien de commun avecalumeUc. Ale-
melle est composé de la préposition à, et de lamelle,
petite lame (voy. LAMELLE). On trouve dans une or-
donnance de (680 la forme correcte : allemelles de
couteaux de toutes sortes, le cent pesant payera
trente sols.
f ALUMINAIRE (a-lu-mi-nê-r'), adj. Terme de
minéralogie. Se dit des pierres volcaniques qui con-
tiennent de l'alun tout formé.
ALUMINE (a-lu-mi-n'), s. f. Terme de chimie.
Base salifiable qui existe dans l'alun et dans les di-
verses argiles; à l'état de pureté, elle est blanche,
douce au toucher, insipide, adhérente à la langue.
—ÉTYM. Alumine, ablatif de alumen (voy. ALUN).
t ALUMINE, ÉE (a-lu-mi-né, née), adj. Où on
a mis de l'alumine.
t ALUMINER (a-lu-mi-né), v. a. Mettre de l'alu-
mine.
ALUMINEUX, EDSE (a-lu-mi-neù, neû-z'), adj.
Qui contient de l'alun. Un terrain alumineux ; terre
alumineuse.
— HIST. xvre s. Galien loue fort l'eau alumineuse,
PAEÉ, xi, a. S'il est alumineux, elles auront legoust
d'alum, ID, xxv, 4(.
— ÉTYM. Alumine; provenç. ailuminos.
t ALUMINIUM (a-lu-mi-ni*-om'), s. m. Terme
de chimie. Métal qui est le radical de l'alumine.
ALUN (a-lun), s. m. Sulfate acide d'alumine et
de potasse ou d'ammoniaque, sel d'une saveur as-
tringente. Quatre boîtes d'onguents, une d'alun
brûlé, RÉGN. Sat. xi.
— HIST. XIII° s. Nus tainturiers ne puet ne ne
•doit mètre alun de bouquauz ne fuel de fuelle, car
ce sont fausses taintures, Liv. des met. (35. Et sur
ces cercles getent piaus de mouton conrées [cor-
royées] en alun, JOINV. 230. ||XIV° S. TU cuis
alumz, nitre, atramens, Fonds metaulz, brûles or-
pimens, Nat. à l'alch. err. (9.11 xvie s. Alum, escorce
de grenade.... un peu d'alun de roche, PARÉ, VI,
8. Alun calciné, ID. VU, 7. Alun de glace, ID. XXV,
32. Alum de roche. Alum de glace bruslé réduit en
poudre, 0. DE SERRES, 906..
— ÉTYM. Wall, alon; provenç. alum, alun; es-
pagn. allumbre; ital. allume; du latin alumen. C'est
la formation régulière, comme de legumen, on fit
leun; alumine, légume sont des formes modernes.
ALUNAGE (a-lu-na-j'), s. m. Terme de teinturier.
Action de plonger les étoffes dans une dissolution
d'alun pour les préparer à la teinture.
— ÉTYM. Aluner.
ALUNATION (a-lu-na-sion), s. f. Terme de chi-
mie. Formation de l'alun, soit naturelle, soit arti-
ficielle.
— ÉTYM. Aluner. '
ALUNÉ, ÉE (a-lu-nê, née), part, passé. Etoffe
alunée.
ALUNER (a-lu-né) , v. a. Tremper une étoffe
dans une dissolution d'alun pour que la couleur y
adhère. Aluner une étoffe.
— ÉTYM. Provenç. alumenar; espagn. alumbrar;
ital. alluminare (voy. ALUN).
f ALUNERIE (a-lu-ne-rie), s. f. Fabrique d'alun,
f ALUNEUX, EUSE (a-lu-neû, neû-z'), adj. Qui
contient de l'alun. Terrain aluneux.
— ÉTYM. Alun..
ALUNIÈRE (a-lu-niê-r'), s.f. Lieu d'où l'on tire
de l'alun.
— ÉTYM. Alun.
f ALUNIFÈRE (a-lu-ni-fê-r'), adj. Qui porte de
l'alun.
— ÉTYM. Alun, et ferre, porter.
f ALUNITE (a-lu-ni-f), s. f. Terme de minéralo-
gie. Roche d'où on tire l'alun du commerce.
fALUNOGÈNE (a-lu-no-jê-n'), s. m. Terme de
minéralogie. Sulfate d'alumine hydraté, en petites
masses blanches, fibreuses ou écailleuses.
ALVÉOLAIRE (al-vé-o-lê-r'), adj. Terme d'ana-
tomie. Qui appartient aux alvéoles. Nerfs, artères
alvéolaires.
— ÉTYM. Alvéole.
ALVÉOLE (al vé-o-1'), s. m. || 1° Petite cellule
où l'abeille dépose ses oeufs et so'n miel. Les unes
de leurs toits font sortir leur jeunesse Aux rayons
du soleil et dans les champs fleuris, Epaississent le
miel, ou dans leurs alvéoles De ce nectar si doux
amassent les trésors, MALFIL. Génie de Virg. ^"Ca-
vité dans laquelle les dents sont enchâssées.
— REM. Buffon, par une faute assez commune,
D1CT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
AMA
a fait alvéole du féminin : Les mouches construisent
tel nombre d'alvéoles plus grandes que les pre-
mières, BUFF. Abeilles.
— HIST. xvic s. Les dents' sont fichées dans les
mandibules en certaines cavités appellées alvéoles,
comme un pau fiché en terre, PARÉ, IV, 2. X fin
de réduire et rassembler l'alvéole qui aura estéeslar-
gi.etquelques fois rompu en tirantla dent, ID. XV,28.
— ÉTYM. Alveolus, diminutif d'alveus, qui signi-
fie lit d'un fleuve, auge, vase, vaisseau, etc. (voy.
AUGE).
t ALVÉOLE, ÉE (al-vé-o-lé, lée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui est pourvu d'alvéoles.
f ALVIER (al-vié) ou ALVINIER (al-vi-nié), s. m.
Petit étang destiné à élever de l'alevin pour peupler
les grands étangs.
ALVIN, INE (al-vin, vi-n'), adj. Terme de mé-
decine. Qui a rapport au bas-ventre. Evacuation al-
vine. Flux alvin.
— ÉTYM. Alvinus, de ahus, ventre, radical d'al-
veus, auge (voy. AUGE).
t ALYSSE (a-li-s'), s. f. ou ALYSSON (a-li-sson),
s. m. Plante d'agrément. Alysse jaune, corbeille d'or.
— ÉTYM. 'A privatif, et XÙÇEIV, avoir le hoquet;
parce que les anciens attribuaient à cette plante la
vertu d'arrêter le hoquet.
ALZAN, ANE (al-zan,za-n'), adj. Voy. ALEZAN.
f AMABILE (a-ma-bi-lé), ode. Terme de musique.
Marque une exécution douce et gracieuse.
.— ÉTYM. Ital. amabtle, aimable (voy. AIMABLE).
AMABILITÉ (a-ma-bi-li-té), s. f. Qualité de ce
qui est aimable. L'amabilité de ses manières. Je
suis persuadée de toute l'amabilité de la belle Ro-
chehonne, SÉV. 3(8.
— HIST. xiv" s. Puis que il n'ont en soy chose
qui soit aimable ou digne d'estre amée, il ne pevent
avoir amiableté à soy meisme, ORESME, Eth. 26s.
— ÉTYM. Amabilitas, de amabilis (voy. AIMABLE).
f AMADE (a-ma-d'), s. f. Terme de blason. Il se
dit de trois listes parallèles qui traversent i'écu sans
toucher aux bords.
AMADÏS (a-ma-dis'), s. m. Manche 'de robe qui
s'applique exactement sur le bras et se boutonne sur
le poignet.
— ÉTYM. « On appelle ainsi, dit Ménage, depuis
quelques années, la manche d'une veste d'homme
serrée et boutonnée jusqu'au poignet. Et elle a été"
ainsi appelée parce que dans l'opéra d'Amadis les
acteurs avaient de ces sortes de manches. » Ama-
dis, nom du héros d'un roman célèbre du moyen
âge et qui vient "de amare, aimer (voy. AIMER).
f AMADOTE (a-ma-do-f). Poire amadote. .Terme
formé par corruption du mot damoudot ou plutôt
dame Oudet, laquelle dame était du village de De-
migni, entre Beaune et Châlon, et eut la première
de ces fruits en ce pays-là.
AMADOU (a-ma-dou), s. m. Substance qui, rece-
vant une étincelle, prend feu. L'amadou est la par-
tie spongieuse de l'agaric du chêne, réduite en
plaques minces par le martelage sur un billot en
bois, bouillie ensuite dans une solution de nitrate
de potasse, puis battue de nouveau et séchée,
— .REM. Il y a bsaucoup de tendance à faire ama-
dou du féminin ; c'est une faute grossière.
—ÉTYM. Voy. AMADOUER ; génev. madou.
AMADOUÉ, ÉE (a-ma-dou-é, ée), part, passé.
Amadoué par de belles paroles. Qu'on est aisément
amadoué par ces animaux-là 1 MOL. le Bourg. G. m,
(0. Glorieux.de me voir si hautement loué, Je de-
vins aussi fier qu'un chat amadoué, RÉGNIER, Sat.
VIII.
f AMADOUEMENT (a-ma-doû-man), s. m. Action
d'amadouer.
—HIST. xvi°s. L'autre plus ordinaire est par flatte-
rie et amadouement ; car il ne lui faut pas résister
tout ouvertement, CHARRON, Sagesse, liv. m,
chap. 4.
— ÉTYM. Amadouer. Il est écrit amandouement
dans COTGRAVE , Dict.
AMADOUER (a-ma-dou-é), V. a. Flatter quel-
qu'un, le caresser de manière à le rendre favorable
et facile. Voilà les discours qu'elle tenait à son mari ;
et l'ayant su amadouer, Francion, 11, p. 60. Il l'a-
madoue, elle le flatte, LA FONT. Fab.n, (8. Quanta
Vulcain, elle le flatte, le supplie, l'implore, l'ama-
doue, BERN. DE s. p. Arcdd. Mme de Soubise ama-
doua et intimida si bien Châtea'uneuf, qu'elle lui fit
écrire sur ses registres que ces messieurs [de Sou-
bise et comte d'Auvergne] n'avaient pas pris l'ordre
pour n'avoir pas voulu céder à des cadets de la mai- |
son de Lorraine,"ST-SIM. 58, 222. Demeure, toi, je
veux te parler sans témoins (Il faut l'amadouer, j'ai
besoin de ses soins), REGNARD, Folies oro. I, 3.
AMA
121
— HIST. xvi« s. Puisque desja nousne sommes que
trop enclins à hypocrisie, iln'estoitjamestier d'attiser
le feu, ou bien'nous faire crouppir en nos ordures en
amadouant nostre paresse, CALV. Inst. 317. Il ne
nous faut imaginer une fiance, laquelle amadoua
l'ame et lui donne un repos souef pour l'endormir,
ID. ib. 683. Ores le guerroiant comme il pouvoit,
ores l'amadouant par trefve, BRANT. Ferdinand 1.
— ÉTYM. Picard, amidouler, ramiouler; wallon,
madoûler, amadoûler, amidouler, et aussi adawl
adoûler, amadoûler, amidouler, anu7owder; et en-
core, agnoûler, andoûler;rouchi, amadoûler, ami-
touler; madoule, enjôleuse. Ménage tire ce mot de
amatus, aimé, sans aucun fondement. Diez fait venir
non pas amadouer d'amadou, mais amadou d'ama-
douer .-l'ancien Scandinave mata, danois mode, veut
dire donner de la nourriture, par exemple aux petits
oiseaux; gothique, matjan, manger; amadouer en
aurait été formé avec l'introduction de la voyelle de
dérivation ou (comp. ÉVANOUIR) : a-mad-ouer, attirer
avec des aliments ; ital. ad-escare; à la vérité, on de-
vrait attendre amatoucr; mais que le t gothique se
change en d, c'est ce que prouve guider devitan;
la forme picarde est amidouler. Cette étymologie
est savante et probablement bonne. On remarquera
qu'amadouer est récent dans la langue française (je
n'ai pas d'exemple plus ancien que le xvic siècle ; et
même amadou n'est pas dans la première édition du
Dictionnaire de l'Académie).Onremarquera aussi que
amadouer, dans ses diverses formes, appartient aux
pays du Nord (Picardie, pays wallon, Namur, Rou-
chi). Cette circonstance favorise l'opinion de
M. Diez, en même temps qu'elle fait croire que c'est
du patois de ces pays que le mot a passé dans le
français. M. Grandgagnage, vu les formes adawî,
adouler, préfère une étymologie latine, adulari,
flatter, avec une m épenthétique par raison d'eu-
phonie. Toutefois^"de mon côté, prenant en consi-
dération les formes agnoûler, andoûler, je suis
porté à croire que les formes ont subi cette dégra-
dation-ci : amadoûler, andoûler, agnoûler, adoû-
ler; par conséquent j'incline du côté de l'opinion
de M. Diez.
tAMADOUEUR,EUSE (a-ma-dou-eur, eû-z'), s.
m. et f. Celui, celle qui amadoue.
f AMADOUVIER (a-ma-dou-vié), s. m. Terme de
botanique. Nom donné particulièrement à l'agaric
amadouvier, sorte de champignon.
—ÉTYM. Amadou.
AMAIGRI, IE(a-mè-gri,grie), part, passé. Ren-
du maigre. Un boeuf amaigri. Son visage amaigri
par la douleur.
AMAIGRIR (a-mè-grir), v. a. ||1° Rendre mai-
gre. Le jeûne l'amaigrissait. || Absolument. On pré-
tend que l'usage du vinaigre amaigrit. || 2" Fig.
Bien qu'il soit infiniment • sensible à la misère et
aux plaintes de son peuple, il n'a pu néanmoins
s'empêcher de l'amaigrir, BALZ. Le Prince, ch. (7.
Il 3" Amaigrir un terrain, le rendre stérile. Le cheval
et la plupart des autres animaux' amaigrissent en peu
d'années les meilleures prairies, BUFF. Boeuf. \\ 4° Ter-
me d'architecture. Diminuer l'épaisseur. Amaigrir
une pierre, une pièce de charpente. || En peinture,
amoindrir. Ce muscle est trop fort ; il faut l'amaigrir.
Il 5° S'amaigrir, v.réjl. Se rendre maigre. S'amaigrir-
par l'abstinence. Pour m'aller amaigrir avec un tel cha-
grin, MOL. le Dépit, 1, 2. Il En parlant d'un modèle
en terre glaise, diminuerde volume, se resserrer en
séchant. Cette figure s'est amaigrie.
— HIST.xm 0 s. Icis venirs, icisalers,Icis veilliers,
icis parlers Font as amans sous lor drapiaus (vête-
ments] Durement ameigrir lor piaus, la llose,
2B58. A li [papelardise] et as siens est la porte De-
veée de paradis; Car ices gent si font lor vis [vi-
sages] Amegrir, a dit l'Evangile-, Pour avoir loz
parmi la ville, la Rose, 433. || xv* s. II convient
qu'il soit amesgriz; Il a trop grasse la ventraille,
Mart. de S. P. et S. P. || xvr= s. En lieu d'amaigrir
pour le jeune de caresme, elle estait plus belle et
plus fraische qu'à caresme-prenant, MARG.' NOUV.
xxxv.Lesciches emmaigrissentla terre,0. DE SERRES,
(00.
— ËTYM. Provenç. amagrezir; catal. amagrir; es-
pagn. arnagrecer; de à (voy. À) et maigrir (voy. MAI-
GRIR).
AMAIGRISSEMENT (a-mè-gri-se-man), s. m. Di-
minution d'embonpoint.
— HIST. xvi"s. L'atrophie ou amaigrissement vient
d'avoir trop longtemps tenu la partie en repos,.ei
aussi pour l'avoir tenue liée, PARÉ, XIV, 62.
— ÉTYM. Amaigrir.
AMALGAMATION (a-mal-ga-ma-sion) , s. f
Terme d'arts;. Procédé métallurgique au moyen du
1. — 16
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