ÂLL
ALL
ALM
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allumer, de à et un radical lue, lumière, gui est
dans lucide (voy. ce mot).
■(■ALLUMAGE (a-lu-ma-f), s. f. Action d'allumer;
résultat de cette action.
ALLUMÉ, ÉE (a-lu-mé, mée), part, passé et adj.
|| 1» Mis en feu. Des feux allumés. || 2° Fig. Là
guerre est allumée. Que le courroux du ciel allumé
par mes voeux.... CORN. Hor. rv, 5. Prête à suivre
partout sa colère allumée, ID. Nicom. I, 6. Lors-
que des Juifs contreeuxla vengeance allumée Chassa
tout Amalec de la triste Idumée, RAC. Esth. m, 1.
La fureur était allumée dans ses yeux, FÉN. Tél. v.
Cette secte .[des Manichéens] avait des charmes pour
les imaginations allumées, VOLT. PMI. n, 376. Je
dis à M. de Beauvilliers, d'un air allumé de crainte
et d'espérance, que la conversation de la veille
m'avait affligé, ST-SIM. IS, 172. || 3° Allumé se dit
d'une teinte rouge en parlant du visage, de la peau.
Le sérieux des passions ardentes est sauvage, sombre
et allumé, VAUVEN. DU sérieux. Pourquoi êtes-vous
allumée, pourquoi votre sang est-il en colère? SÊV.
593. Si les femmes avaient le visage aussi allumé
qu'elles se le font par le rouge, LA BRDY. 3. || 4° En
termes de blason, se dit des yeux quand ils sont
d'un autre émail que le corps de l'animal; et de la
flamme d'un flambeau pu d'un autre objet.
\ AILUMELLE (a-lu-mè-1'), s. f. Fourneau de
charbon.
f ALLUMEMENT (a-lu-me-man) , s. m. Action
d'allumer. || Ce mot mériterait d'être repris.
— HIST. xiie s. Dont serat parfaiz li ans de nostre
alumement, quand li permanables jugieres aparrat,
Jo6,p. 461.
ALLUMER (a-lu-mé), v. a. || 1° Mettre le feu à.
Allumer une chandelle, une bougie. Allumer un bû-
cher. || 2° Par extension. Allumer du feu, le feu, pour
allumer du bois dans un foyer, un poêle. Allumer
une lampe, un bougeoir, pour allumer la mèche d'une
lampe ou d'une bougie. Allumer un flambeau.(Il) Re-
cherche votre fille et d'un hymen si beau Veut dans
Troie embrasée allumer le flambeau, RAC. Iphig. i,.i
|| 3° Fig. Quelle guerre intestine avons-nous allu-
mée ? RAC. Esth. ni. J'ai prévu ce tumulte et n'en
vois rien à craindre; Comme un moment l'allume,
un moment va l'éteindre, CORN. Nicom. v, 1. Votre
amour contre nous allume trop de haine, RAC. Andr.
i, 4. Vous avez vu quelle ardente colère Allumait de
ce roi le visage sévère, m. Esth. n, 9. Animés du
courroux qu'allume l'injustice, ID. Brit. m, 7. Il
présenta mon coeur aux yeux qui le charmèrent, H
prépara mon âme aux feux qu'ils allumèrent, CORN.
Hêracl. n, 2. Ils allument contre eux une implacable
haine, m. Pomp. rv,3. Moil j'auraisallumé cet inso-
lent amour ! ID. Rod. iv, 1 .Oui, je ne pus souffrir de les
voir si bien ensemble; le dépit alluma mes désirs,
MOI,. Fest. i, 2. Ce qui avait allumé dans son coeur
tant de haine contre Ulysse, FÉN. Tel. xv.U allume
le zèle des docteurs, FLÉCH. Tur. Allumer leur am-
bition [de leurs époux] par leurs désirs pressants de
s'élever au-dessus de leur condition, ID. I, p. 135.
Ce ne fut ni l'envie de vaincre ni le désir de se ven-
ger qui allumèrent ce jeune courage ; ce fut le désir
delà paix et de la sûreté publique, ID. Panég. t. n,
p. -i o. Les lâches courtisans se font une étude d'al-
lumer le vice et d'éteindre la vertu, CHATEAUB.
Mart. i 24. Les.délais ne servent qu'à allumer la fu-
reur des Juifs, MASS. Pass. 2. J'eusse aux rayons
d'Homère allumé mon génie, A. CHËN. 1 4 5. || 4° Met-
tre en mouvement, agiter. Allumer le sang, la bile,
les humeurs. Le chocolat vous allume une fièvre con-
tinue, SËV. -145. Tout vous blesse, tout vous al-
lume, MASSILION. || 5° Populairement. Allumer quel-
qu'un, l'entraîner par des espérances trompeuses à
donner son argent. || 6° En termes de métier, intro-
duire dans une pompe une certaine quantité d'eau
pour en faire gonfler les parties intérieures et en
expulser l'air. [| 7° S'allumer, v. réfl. Prendre feu,
s'enflammer. Sur un autel sanglant l'affreux bûcher
s'allume, J. B. RODSS. Cantate, Circê. La flamme du
bûcher d'elle-même s'allume, RAC. Iphig. v, B.
|| Poétiquement. Et que.... Jamais les feux d'hymen
ne s'allument pour elle,' RAC. Phèd. i, 1. j| 8" Deve-
nir brillant. Ses yeux s'allument et s'éteignent en
un moment, PASC. Amour. || 9° Fig. Une nouvelle
guerre s'allume, BOSS. Hist. i, -10. La guerre civile
s'allume, ID. ib.m, 7. Le dépit s'allumait dans son
coeur, HAMILT. Gramm. 8.
— HIST. xi° s. Myrrhe et timoine [ils] i firent alu-
mer, Ch. de Roi. CCIX. || xne s. Où feu n'eûst ni
chandele alumée, Ronc. p. -166. Puisqu'en vous sont
tout mal esteint Et tout bien à droit alumé, Coud
m. Si m'est au cors une autre amour emprise,
Qui me requiert et allume et esprent, QUESNES.
Romane, p. 90. Esteigniez, fait lur il, ces cirges
alumez, Th. le Mart. 52. Car qui veit le bordel [la
maison] sun veisin alumé, Il ad pour delsuen, ib.
90. De la clarted ki est devant lui sunt alumez cil ki
furent noir cume charbun, Rois, p. 206. || xm" s.
Etli feus aluma moût haut, si qu'il sembloit que
toute la terre ardist, VILLEH. XCV. Lors s'entorna en
un essart, Droit devant le chastel Renart, Et vit la
cuisine fumer Où il ot fait feu alumer, Ren. 938. Ce
dist Patous : garde de près , Se del veoir es si en-
grés; Je n'i ai soing d'aboester, Ne m'i estuet point
alumer [regarder fixement], ib. 7170. C'est la chan-
dele en la lanterne ; Qui mil en i alumeroit, Ja
mains de feu n'i troveroit, la Rose, 7449. Qui ce
qu'il aime plus regarde, Plus alume son cuer et
Tarde [brûle], te Rose, 2358. Lors escria le roy :
alume, alume, et,si fist l'en, JOINV. 250. || xrv° s.
Lors ala Bonne-voulenté Tantost alumer la chan-
delle, BRUYANT dans Ménagier, n, p. 35. j| xve s.
Cessez vostre sermon,dirent les lourdiers tout allu-
més du feu de concupiscence charnelle, LOUIS XI ,
Nouv. XCVIII. ||xvrs. Un flambeau allumé, AMYOT,
Cam. se. Hz estaient desja espris du malheureux et
calamiteux désir de la Sicile, que depuis Alcibiades
alluma d'avantage, ID. Péric. 42. Allumer l'air
d'esclairs, le troubler de diverses sortes de tempes-
tes, CALV. Inst. 18.
— ÉTYM. Wallon, aloumer, allumer, faire des
éclairs; bourguig. élemai; provenç. alumenar,
alumnar, alhumnar; anc. catal. alumar; espagn.
aïumbjYH-,-portug. ahtmear, allumiar.•ital. allumi-
narc; de al pour ad (voy. À), et lumen, lumière
(voy. LUMIÈRE).
ALLUMETTE (a-lu-mè-f), s. f.\\ i° Brin de bois
ou de chanvre soufré à un bout ou aux deux bouts.
Un paquet d'allumettes. || Allumette phosphorique,
chimique, préparée avec du phosphore, du chlo-
rate de potasse. ||2°Fig. Dames qui sont navrées des
flèches de vos yeux, et n'ont point de feux dont vo-
tre beauté n'ait été l'allumette, Francion, liv. vi,
p. 227. Muse, de vos chansonnettes Aujourd'hui l'on
va tâcher De faire des allumettes Pour ranimer ce
bûcher [de l'Emile], BÉRANG. Muse en fuite. || 3° En
termes de marine, ou plur. Sorte d'artifice employé
dans les brûlots.
— HIST. XIV s. Et n'est bon [le soufre] qu'à ces
femmelettes Qui botellent des allumettes, Traité
d'alchimie, 48. ||xv" s. Je luy envoyé ces sornettes
Pour soy desennuyer; combien, S'il veult, face en
des allumettes, VILLON, Grand testam. Legs au sé-
néchal. |! XVIe s. Les jésuites trouvèrent des coeurs
bien préparez, sur tout en Picardie, qui fut l'alu-
mette de l'embrazement que nous verrons ci-après,
D'AUB. Hist. 11, 223. Mais c'est au contraire : la
honte sert d'aiguillon et d'allumette, CHARRON, Sa-
gesse,!, 23.
— ÉTYM. Allumer; bourguig. élemôte.
f ALLUMETTIER (a-lu-mé-tié), s. m. Fabricant
d'allumettes.
ALLUMEUR (a-lu-meur), s. ro. Celui qui est
chargé d'allumer régulièrement les réverbères, les
becs de gaz.
—ÉTYM. Allumer.
f ALLUMI (a-lu-mi), s. m. Petit morceau de
bois allumé dont on se sert pour éclairer l'intérieur
d'un four.
f ALLUMTÈRE (a-lu-miê-r'), s. f. Fabrique d'al-
lumettes. H Boîte aux allumettes.
ALLURE (a-lu-r'), s. f. || i° Façon de marcher.
Ralentir son allure. On reconnaît certaines gens à
leur allure. Il était guindé dans toutes ses allures,
HAMILT. Gramm. 7. || Il se dit du cheval. Les trois
allures naturelles du cheval sont le pas, le trot et le
galop. H Par extension, en parlant du soleil : Tu dois
ta flamme atout le monde; Et ton allure vagabon-
de.... MALH. n, 3. y 2° Fig. Marche habituelle des cho-
ses. La monarchie avait son allure par des ressorts
qu'il fallait toujours remonter, MONTESQ. Esp. xxx, 4.
L'intolérance, front levé, Reprendra son allure, DÉ-
RANGER, Mission. || Tournure que prend une affaire.
Cela prend une mauvaise allure. || 3° Conduite d'une
personne dans une affaire. Son allure n'est pas fran-
che. Je me défie des allures des gens paresseux, SËV.
302. Il 4° Ce jeune homme a des allures, il a quelque
commerce secret de galanterie. Cettelocutionavieilli.
115° En termes de marine, direction de la route d'un bâ-
timent par rapport à celle du vent ; disposition de voi-
lure appropriée à cette route. || 6° En termes de chasse,
distance de l'empreinte des pieds de devant à celle
des pieds de derrière. Allures du cerf, les endroits par
où il passe. || 7° En termes de mineur, état d'un filon
dans la rocheoudansle terrain qu'il traverse. |j 8° En
termes d'usine, allure d'un feu ou d'un fourneau,
sa manière dé se compo. ter dans les opérations mé-
tallurgiques. "
— HIST. xn° s. Si tost cum li ber fu sur sun cheval
sailluz, Grant alure s'en est à la porte venuz, Th. le
mart. 47. Sur les chiefs des trefs ki furent defors,
furent faiz unes allures de set aines [aunes] de
led [large], Rois, 246. Et li reis Achazias chaïd as
alures amunt de une sue maisun qu'il out en Sama-
rie, si en fud malade e mahaignez,{&.844. || xmc s.
Lors m'en alai grant aleùre [vitesse], la Rose, 613.
Dont chevaucha à toute sa bataille vers les fuians
grant aleûre, VILLEH. 144. Les messagers le roi ari-
verent au port d'Antioche et dès Antioche jusques
à leur grant roy trouvèrent bien un an d'aleûre à
chevaucher dix lieues le jor, JOINV. 202. || xv° s. [Il]
ot belle aleure, voix d'omme de beau ton, CHRIST, DE
PISAN, Charles V, 1, ch. 17. || xvi° s. Dont à l'heure
Thony s'en vint sur le pré grand alleure Nous accor-
der, MAROT, 1, 221. S'ilz alloyent de cul, vous eus-
siez estimé estre leur alleure naturelle, RAB. Pant.
v, 29. L'ennemy n'osa faire contenance de les at-
tendre, ains print le chemin pour se retirer aux
grandes alleures à Verceil, M. DU BELL. 25I.
— ÉTYM. Aller. La forme ancienne régulière est
aleùre, dont la contraction s'est faite de très-bonne
heure et qui suppose un bas-latin, alatura.
tALLUSIF (al-lu-zif, zi-v'), adj. Qui confient une
allusion. Phrase allusive.
ALLUSION (al-lu-zion ; en poésie, de cinq syllabes),
s. f. Il i° Figure de rhétorique consistant à dire une
chose qui fait penser à une autre. On distingue les
allusions en historiques, quand elles rappellent un
trait d'histoire; mythologiques, si elles sont fondées
sur un point de la fable ; nominales, si elles repo-
sent sur un nom; verbales, si elles consistent dans
le mot seulement, c'est-à-dire dans une équivoque.
Benserade faisait des allusions délicates et piquantes
aux caractères des personnes, VOLT. Louis XIV, 25.
Dieu par ces paroles fait allusion aux Juifs, BOSS.
Tar. 15. C'est une secrète allusion au mystère de
l'Incarnation, ID. Nouv. Mysl. n. || 2" Application d'unv
trait de satire ou d'éloge. Le public est prompt à
saisir les allusions. || 3° Allusion de mots, jeu de
mots. Ne se dit plus en ce sens.
— ÉTYM. Ital. allusione; espagn. alusion; d'allu-
sionem; de al pour ad, vers, et de ludere, jouer
(voy. LUDION).
t ALLUVIAL, ALE (al-lu-vi-al, a-1'), adj. Terme
de géologie. Qui a les caractères, ou qui est le pro-
duit d'une alluvion. Plaine alluviale. Terrains allu-
viaux.
— ÉTYM. Voy. ALLUVION.
t ALLUVIEN, ENNE (al-lu-viin, viè-n'), adj. Terme
de géologie. Se dit des terrains produits par l'ac-
tion des eaux actuelles ; se dit aussi des dépôts
meubles dus aux eaux dans les vallées et les
plaines.
ALLUVION (al-lu-vion), s. f. Accroissement de
terrain résultant des dépôts terreux qu'abandonne
une rivière. L'alluvion profite aux propriétaires rive-
rains. Pendant ce temps, les alluvions du Nil ont été dé-
posées le long du reste du rivage et l'ont immensément
étendu, cuv. Révol. p. 148. S est bon de remarquer
que les plaines faites par alluvion sont plus hautes
vers les bords des rivières qui les ont produites, et
toujours ensuite plus basses, FONTEN. Guglielmini.
—HIST. xvi" s. L'on n'estime pas la grandeur d'une
rivière de l'eau qui lui est advenue par une subite
alluvion et desbordement des prochains torrents et
ruisseaux, CHARRON, Sagesse, 1, 1.
— ÉTYM. Provenç. aïluvio; espagn. aluvion; por-
tug. alluvido; ital. alluvione; de al pour ad (voy. À),
et lucre, arroser, laver (voy. LOTION).
f ALLUVIONNAIRE (al-lu-vio-nê-r'), adj. Qui
tient de l'alluvion. Terres alluvionnaires.
ï ALMADIE (al-ma-die), s. f. Sorte de grande pi-
rogue de quelques parties de l'Afrique.
— ÉTYM. Arabe, al, le, et madhi, qui passe ou
fend l'eau.
ALMAGESTE(al-ma-jè-st'), s. m. Collection d'ob-
servations astronomiques faites par d'anciens astro-
nomes. L'Almageste de Ptolémée. Ce système [de
Ptolémée] a subsisté pendant quatorze siècles ; au-
jourd'hui même qu'il est entièrement détruit, l'Ai -
mageste, considéré comme le dépôt des anciennes
observations, est un des plus précieux monuments
de l'antiquité, LA PLACE, Expos, v, 2.
— HIST. xni° s. Cil qui nous escrit l'Almageste,
la Rose, 18772. - - '
— ÉTYM. Ital. almagesto; bas-lat. almageste; mol
hybride, composé de l'article arabe al, la, et du
grec LuYi'dTïi, très-grande. L'almageste de la basse
latinité signifie: 1° le grand oeuvra des alchimistes,
ALL
ALM
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allumer, de à et un radical lue, lumière, gui est
dans lucide (voy. ce mot).
■(■ALLUMAGE (a-lu-ma-f), s. f. Action d'allumer;
résultat de cette action.
ALLUMÉ, ÉE (a-lu-mé, mée), part, passé et adj.
|| 1» Mis en feu. Des feux allumés. || 2° Fig. Là
guerre est allumée. Que le courroux du ciel allumé
par mes voeux.... CORN. Hor. rv, 5. Prête à suivre
partout sa colère allumée, ID. Nicom. I, 6. Lors-
que des Juifs contreeuxla vengeance allumée Chassa
tout Amalec de la triste Idumée, RAC. Esth. m, 1.
La fureur était allumée dans ses yeux, FÉN. Tél. v.
Cette secte .[des Manichéens] avait des charmes pour
les imaginations allumées, VOLT. PMI. n, 376. Je
dis à M. de Beauvilliers, d'un air allumé de crainte
et d'espérance, que la conversation de la veille
m'avait affligé, ST-SIM. IS, 172. || 3° Allumé se dit
d'une teinte rouge en parlant du visage, de la peau.
Le sérieux des passions ardentes est sauvage, sombre
et allumé, VAUVEN. DU sérieux. Pourquoi êtes-vous
allumée, pourquoi votre sang est-il en colère? SÊV.
593. Si les femmes avaient le visage aussi allumé
qu'elles se le font par le rouge, LA BRDY. 3. || 4° En
termes de blason, se dit des yeux quand ils sont
d'un autre émail que le corps de l'animal; et de la
flamme d'un flambeau pu d'un autre objet.
\ AILUMELLE (a-lu-mè-1'), s. f. Fourneau de
charbon.
f ALLUMEMENT (a-lu-me-man) , s. m. Action
d'allumer. || Ce mot mériterait d'être repris.
— HIST. xiie s. Dont serat parfaiz li ans de nostre
alumement, quand li permanables jugieres aparrat,
Jo6,p. 461.
ALLUMER (a-lu-mé), v. a. || 1° Mettre le feu à.
Allumer une chandelle, une bougie. Allumer un bû-
cher. || 2° Par extension. Allumer du feu, le feu, pour
allumer du bois dans un foyer, un poêle. Allumer
une lampe, un bougeoir, pour allumer la mèche d'une
lampe ou d'une bougie. Allumer un flambeau.(Il) Re-
cherche votre fille et d'un hymen si beau Veut dans
Troie embrasée allumer le flambeau, RAC. Iphig. i,.i
|| 3° Fig. Quelle guerre intestine avons-nous allu-
mée ? RAC. Esth. ni. J'ai prévu ce tumulte et n'en
vois rien à craindre; Comme un moment l'allume,
un moment va l'éteindre, CORN. Nicom. v, 1. Votre
amour contre nous allume trop de haine, RAC. Andr.
i, 4. Vous avez vu quelle ardente colère Allumait de
ce roi le visage sévère, m. Esth. n, 9. Animés du
courroux qu'allume l'injustice, ID. Brit. m, 7. Il
présenta mon coeur aux yeux qui le charmèrent, H
prépara mon âme aux feux qu'ils allumèrent, CORN.
Hêracl. n, 2. Ils allument contre eux une implacable
haine, m. Pomp. rv,3. Moil j'auraisallumé cet inso-
lent amour ! ID. Rod. iv, 1 .Oui, je ne pus souffrir de les
voir si bien ensemble; le dépit alluma mes désirs,
MOI,. Fest. i, 2. Ce qui avait allumé dans son coeur
tant de haine contre Ulysse, FÉN. Tel. xv.U allume
le zèle des docteurs, FLÉCH. Tur. Allumer leur am-
bition [de leurs époux] par leurs désirs pressants de
s'élever au-dessus de leur condition, ID. I, p. 135.
Ce ne fut ni l'envie de vaincre ni le désir de se ven-
ger qui allumèrent ce jeune courage ; ce fut le désir
delà paix et de la sûreté publique, ID. Panég. t. n,
p. -i o. Les lâches courtisans se font une étude d'al-
lumer le vice et d'éteindre la vertu, CHATEAUB.
Mart. i 24. Les.délais ne servent qu'à allumer la fu-
reur des Juifs, MASS. Pass. 2. J'eusse aux rayons
d'Homère allumé mon génie, A. CHËN. 1 4 5. || 4° Met-
tre en mouvement, agiter. Allumer le sang, la bile,
les humeurs. Le chocolat vous allume une fièvre con-
tinue, SËV. -145. Tout vous blesse, tout vous al-
lume, MASSILION. || 5° Populairement. Allumer quel-
qu'un, l'entraîner par des espérances trompeuses à
donner son argent. || 6° En termes de métier, intro-
duire dans une pompe une certaine quantité d'eau
pour en faire gonfler les parties intérieures et en
expulser l'air. [| 7° S'allumer, v. réfl. Prendre feu,
s'enflammer. Sur un autel sanglant l'affreux bûcher
s'allume, J. B. RODSS. Cantate, Circê. La flamme du
bûcher d'elle-même s'allume, RAC. Iphig. v, B.
|| Poétiquement. Et que.... Jamais les feux d'hymen
ne s'allument pour elle,' RAC. Phèd. i, 1. j| 8" Deve-
nir brillant. Ses yeux s'allument et s'éteignent en
un moment, PASC. Amour. || 9° Fig. Une nouvelle
guerre s'allume, BOSS. Hist. i, -10. La guerre civile
s'allume, ID. ib.m, 7. Le dépit s'allumait dans son
coeur, HAMILT. Gramm. 8.
— HIST. xi° s. Myrrhe et timoine [ils] i firent alu-
mer, Ch. de Roi. CCIX. || xne s. Où feu n'eûst ni
chandele alumée, Ronc. p. -166. Puisqu'en vous sont
tout mal esteint Et tout bien à droit alumé, Coud
m. Si m'est au cors une autre amour emprise,
Qui me requiert et allume et esprent, QUESNES.
Romane, p. 90. Esteigniez, fait lur il, ces cirges
alumez, Th. le Mart. 52. Car qui veit le bordel [la
maison] sun veisin alumé, Il ad pour delsuen, ib.
90. De la clarted ki est devant lui sunt alumez cil ki
furent noir cume charbun, Rois, p. 206. || xm" s.
Etli feus aluma moût haut, si qu'il sembloit que
toute la terre ardist, VILLEH. XCV. Lors s'entorna en
un essart, Droit devant le chastel Renart, Et vit la
cuisine fumer Où il ot fait feu alumer, Ren. 938. Ce
dist Patous : garde de près , Se del veoir es si en-
grés; Je n'i ai soing d'aboester, Ne m'i estuet point
alumer [regarder fixement], ib. 7170. C'est la chan-
dele en la lanterne ; Qui mil en i alumeroit, Ja
mains de feu n'i troveroit, la Rose, 7449. Qui ce
qu'il aime plus regarde, Plus alume son cuer et
Tarde [brûle], te Rose, 2358. Lors escria le roy :
alume, alume, et,si fist l'en, JOINV. 250. || xrv° s.
Lors ala Bonne-voulenté Tantost alumer la chan-
delle, BRUYANT dans Ménagier, n, p. 35. j| xve s.
Cessez vostre sermon,dirent les lourdiers tout allu-
més du feu de concupiscence charnelle, LOUIS XI ,
Nouv. XCVIII. ||xvrs. Un flambeau allumé, AMYOT,
Cam. se. Hz estaient desja espris du malheureux et
calamiteux désir de la Sicile, que depuis Alcibiades
alluma d'avantage, ID. Péric. 42. Allumer l'air
d'esclairs, le troubler de diverses sortes de tempes-
tes, CALV. Inst. 18.
— ÉTYM. Wallon, aloumer, allumer, faire des
éclairs; bourguig. élemai; provenç. alumenar,
alumnar, alhumnar; anc. catal. alumar; espagn.
aïumbjYH-,-portug. ahtmear, allumiar.•ital. allumi-
narc; de al pour ad (voy. À), et lumen, lumière
(voy. LUMIÈRE).
ALLUMETTE (a-lu-mè-f), s. f.\\ i° Brin de bois
ou de chanvre soufré à un bout ou aux deux bouts.
Un paquet d'allumettes. || Allumette phosphorique,
chimique, préparée avec du phosphore, du chlo-
rate de potasse. ||2°Fig. Dames qui sont navrées des
flèches de vos yeux, et n'ont point de feux dont vo-
tre beauté n'ait été l'allumette, Francion, liv. vi,
p. 227. Muse, de vos chansonnettes Aujourd'hui l'on
va tâcher De faire des allumettes Pour ranimer ce
bûcher [de l'Emile], BÉRANG. Muse en fuite. || 3° En
termes de marine, ou plur. Sorte d'artifice employé
dans les brûlots.
— HIST. XIV s. Et n'est bon [le soufre] qu'à ces
femmelettes Qui botellent des allumettes, Traité
d'alchimie, 48. ||xv" s. Je luy envoyé ces sornettes
Pour soy desennuyer; combien, S'il veult, face en
des allumettes, VILLON, Grand testam. Legs au sé-
néchal. |! XVIe s. Les jésuites trouvèrent des coeurs
bien préparez, sur tout en Picardie, qui fut l'alu-
mette de l'embrazement que nous verrons ci-après,
D'AUB. Hist. 11, 223. Mais c'est au contraire : la
honte sert d'aiguillon et d'allumette, CHARRON, Sa-
gesse,!, 23.
— ÉTYM. Allumer; bourguig. élemôte.
f ALLUMETTIER (a-lu-mé-tié), s. m. Fabricant
d'allumettes.
ALLUMEUR (a-lu-meur), s. ro. Celui qui est
chargé d'allumer régulièrement les réverbères, les
becs de gaz.
—ÉTYM. Allumer.
f ALLUMI (a-lu-mi), s. m. Petit morceau de
bois allumé dont on se sert pour éclairer l'intérieur
d'un four.
f ALLUMTÈRE (a-lu-miê-r'), s. f. Fabrique d'al-
lumettes. H Boîte aux allumettes.
ALLURE (a-lu-r'), s. f. || i° Façon de marcher.
Ralentir son allure. On reconnaît certaines gens à
leur allure. Il était guindé dans toutes ses allures,
HAMILT. Gramm. 7. || Il se dit du cheval. Les trois
allures naturelles du cheval sont le pas, le trot et le
galop. H Par extension, en parlant du soleil : Tu dois
ta flamme atout le monde; Et ton allure vagabon-
de.... MALH. n, 3. y 2° Fig. Marche habituelle des cho-
ses. La monarchie avait son allure par des ressorts
qu'il fallait toujours remonter, MONTESQ. Esp. xxx, 4.
L'intolérance, front levé, Reprendra son allure, DÉ-
RANGER, Mission. || Tournure que prend une affaire.
Cela prend une mauvaise allure. || 3° Conduite d'une
personne dans une affaire. Son allure n'est pas fran-
che. Je me défie des allures des gens paresseux, SËV.
302. Il 4° Ce jeune homme a des allures, il a quelque
commerce secret de galanterie. Cettelocutionavieilli.
115° En termes de marine, direction de la route d'un bâ-
timent par rapport à celle du vent ; disposition de voi-
lure appropriée à cette route. || 6° En termes de chasse,
distance de l'empreinte des pieds de devant à celle
des pieds de derrière. Allures du cerf, les endroits par
où il passe. || 7° En termes de mineur, état d'un filon
dans la rocheoudansle terrain qu'il traverse. |j 8° En
termes d'usine, allure d'un feu ou d'un fourneau,
sa manière dé se compo. ter dans les opérations mé-
tallurgiques. "
— HIST. xn° s. Si tost cum li ber fu sur sun cheval
sailluz, Grant alure s'en est à la porte venuz, Th. le
mart. 47. Sur les chiefs des trefs ki furent defors,
furent faiz unes allures de set aines [aunes] de
led [large], Rois, 246. Et li reis Achazias chaïd as
alures amunt de une sue maisun qu'il out en Sama-
rie, si en fud malade e mahaignez,{&.844. || xmc s.
Lors m'en alai grant aleùre [vitesse], la Rose, 613.
Dont chevaucha à toute sa bataille vers les fuians
grant aleûre, VILLEH. 144. Les messagers le roi ari-
verent au port d'Antioche et dès Antioche jusques
à leur grant roy trouvèrent bien un an d'aleûre à
chevaucher dix lieues le jor, JOINV. 202. || xv° s. [Il]
ot belle aleure, voix d'omme de beau ton, CHRIST, DE
PISAN, Charles V, 1, ch. 17. || xvi° s. Dont à l'heure
Thony s'en vint sur le pré grand alleure Nous accor-
der, MAROT, 1, 221. S'ilz alloyent de cul, vous eus-
siez estimé estre leur alleure naturelle, RAB. Pant.
v, 29. L'ennemy n'osa faire contenance de les at-
tendre, ains print le chemin pour se retirer aux
grandes alleures à Verceil, M. DU BELL. 25I.
— ÉTYM. Aller. La forme ancienne régulière est
aleùre, dont la contraction s'est faite de très-bonne
heure et qui suppose un bas-latin, alatura.
tALLUSIF (al-lu-zif, zi-v'), adj. Qui confient une
allusion. Phrase allusive.
ALLUSION (al-lu-zion ; en poésie, de cinq syllabes),
s. f. Il i° Figure de rhétorique consistant à dire une
chose qui fait penser à une autre. On distingue les
allusions en historiques, quand elles rappellent un
trait d'histoire; mythologiques, si elles sont fondées
sur un point de la fable ; nominales, si elles repo-
sent sur un nom; verbales, si elles consistent dans
le mot seulement, c'est-à-dire dans une équivoque.
Benserade faisait des allusions délicates et piquantes
aux caractères des personnes, VOLT. Louis XIV, 25.
Dieu par ces paroles fait allusion aux Juifs, BOSS.
Tar. 15. C'est une secrète allusion au mystère de
l'Incarnation, ID. Nouv. Mysl. n. || 2" Application d'unv
trait de satire ou d'éloge. Le public est prompt à
saisir les allusions. || 3° Allusion de mots, jeu de
mots. Ne se dit plus en ce sens.
— ÉTYM. Ital. allusione; espagn. alusion; d'allu-
sionem; de al pour ad, vers, et de ludere, jouer
(voy. LUDION).
t ALLUVIAL, ALE (al-lu-vi-al, a-1'), adj. Terme
de géologie. Qui a les caractères, ou qui est le pro-
duit d'une alluvion. Plaine alluviale. Terrains allu-
viaux.
— ÉTYM. Voy. ALLUVION.
t ALLUVIEN, ENNE (al-lu-viin, viè-n'), adj. Terme
de géologie. Se dit des terrains produits par l'ac-
tion des eaux actuelles ; se dit aussi des dépôts
meubles dus aux eaux dans les vallées et les
plaines.
ALLUVION (al-lu-vion), s. f. Accroissement de
terrain résultant des dépôts terreux qu'abandonne
une rivière. L'alluvion profite aux propriétaires rive-
rains. Pendant ce temps, les alluvions du Nil ont été dé-
posées le long du reste du rivage et l'ont immensément
étendu, cuv. Révol. p. 148. S est bon de remarquer
que les plaines faites par alluvion sont plus hautes
vers les bords des rivières qui les ont produites, et
toujours ensuite plus basses, FONTEN. Guglielmini.
—HIST. xvi" s. L'on n'estime pas la grandeur d'une
rivière de l'eau qui lui est advenue par une subite
alluvion et desbordement des prochains torrents et
ruisseaux, CHARRON, Sagesse, 1, 1.
— ÉTYM. Provenç. aïluvio; espagn. aluvion; por-
tug. alluvido; ital. alluvione; de al pour ad (voy. À),
et lucre, arroser, laver (voy. LOTION).
f ALLUVIONNAIRE (al-lu-vio-nê-r'), adj. Qui
tient de l'alluvion. Terres alluvionnaires.
ï ALMADIE (al-ma-die), s. f. Sorte de grande pi-
rogue de quelques parties de l'Afrique.
— ÉTYM. Arabe, al, le, et madhi, qui passe ou
fend l'eau.
ALMAGESTE(al-ma-jè-st'), s. m. Collection d'ob-
servations astronomiques faites par d'anciens astro-
nomes. L'Almageste de Ptolémée. Ce système [de
Ptolémée] a subsisté pendant quatorze siècles ; au-
jourd'hui même qu'il est entièrement détruit, l'Ai -
mageste, considéré comme le dépôt des anciennes
observations, est un des plus précieux monuments
de l'antiquité, LA PLACE, Expos, v, 2.
— HIST. xni° s. Cil qui nous escrit l'Almageste,
la Rose, 18772. - - '
— ÉTYM. Ital. almagesto; bas-lat. almageste; mol
hybride, composé de l'article arabe al, la, et du
grec LuYi'dTïi, très-grande. L'almageste de la basse
latinité signifie: 1° le grand oeuvra des alchimistes,
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