106
ALi
tifs tirés du grec, laquelle signifie causant de la
douleur.
— ËTYM. Voy. ALGIE.
tALGOL (al-gol), s. m.Terme d'astronomie.Nom
d'une étoile de deuxième grandeur située dans la
constellation de Persée. On l'appelle aussi tête de
Méduse. C'est la plus remarquable des étoiles chan-
geantes; car, dans sa période qui dure 2 jours
2 heures 40 minutes, son éclat varie entre la
deuxième et la quatrième grandeur.
i ALGONQUIN (al-gon-kin), s. m. Individu ap-
partenant à une tribu de sauvages' qui habitait dans
le Canada, et dont on emploie quelquefois le nom
pour désigner un homme qui ignore les usages re-
çus. C'est un algonquin. Il a l'air d'un véritable al-
gonquin. Le chef branlant, la tête chauve, Les yeux
vairons, le regard fauve, L'air farouche d'un Algon-
quin, BEAUMARCH. Barb. de Sév. 11, 13.
t ALGORITHME (al-go-ri-tm'), s. m. || i° En termes
d'algèbre, procédé de calcul. Il 2° Genre particu-
lier de notations. Algorithme différentiel.
— HIST. xm" s. Cette senefiance est apelée algo-
risme de le [la] quele nous usons de tels figures :
9, 8, 7, 6, 6, 4, 3V 2, I, Comput, f. 45. Quatre
parties sont d'angorisme, assembler, abatre, divi-
dier, multeplier, ib. || xv" s. Arismetique est science
de gecter et compter par le nombre de angorisme
et autre nombre commun, EDST. DESCHAMPS, Art de
faire chansons. || xvT s. Avecques eulx [les Véni-
tiens] leur duc serenissime, Qu'on peut juger un
chiffre [zéro] en algorisme, J. MAHOT., I, 80.
— ÉTYM. 'Apt8[u>;, nombre, avec l'article arabe,
d'après Adelung et Etienne Quatremère ; d'après
M. Reinaud, A'al Korismi, le Kharismien, célèbre
mathématicien arabe, qui vivait sous le calife Al-
mamoun, dans le premier tiers du IXe siècle; éty-
mologie bien préférable, puisqu'elle rend compte du
g. Au xiii" siècle, algorithme signifiait l'arithméti-
que avec les chiffres arabes.
ALGUAZIL (al-goua-zil), s. m. || 1° Officier de
police en Espagne. || 2° Par extension, tout agent
de la justice ou de la police. On rira des erreurs
des grands, On chansonnera leurs agents, Sans
voir arriver l'alguazil, BËRANG. Ainsi-soit-il. J'aurais
pu rester longtemps dans les griffes des alguazQs, si
on n'eût pas parlé de moi, p. L. COUH. Lett. n, 73.
— ÉTYM. Portug. alguazil, alvacil, alvacir; es-
pagn. alguaeil, alvacil; basse latinité, algatzarius,
algatserius, algozirius, alguassirus; de l'arabe al,
le, et de vazir, vizir (voy. rare).
ALGUE (al-gh'), s. f. || I" Sorte d'herbe qui croît
dans l'eau, soit douce, soit salée. Comme l'algue fu-
gitive , Sur quelque sable de la rive La vague aura
roulé mes os, LAMART. ttéd. n, 26. || 2° En botani-
que, classe de plantes acotylédones, entièrement
composée de végétaux d'une structure très-simple
et vivant pour la plupart dans l'eau.
— HIST. xvi" s. Les gens de guerre estaient con-
traints de prendre de la mousse et de l'algue qui
croist en la mer, après en avoir lavé la salure avec
de l'eau doulce, pour la donner à manger à leurs
chevaulx, AMYOT, César, 68.
— ÉTYM. Alga.
f ALHAMBRA (al-an-bra), s. m. Palais des
rois Maures à Grenade.
ALLURE (a-li-ê-r'), s. f. Voy. ALLIAIRE.
ALIBI (a-li-bi), s. m. Terme de palais. Présence
d'une personne dans un autre lieu que celui où a
été accompli le crime ou le délit dont on l'accuse.
Plaider l'alibi. || Âuplur. les alibi.
— REM. 11 vaudrait mieux ne pas faire d'excep-
tion et écrire au pluriel des alibis; d'autant plus
que l'Académie, pour ce genre de mots, n'est pas
partout conséquente avec elle-même, et qu'elle
écrit des bonis, des macaronis, des parolis. On
trouve d'ailleurs, dans d'anciens textes, alibis au
pluriel (voy. ALIBDJORAIN).
—- HIST. xvi" s. Et, se desrobant, vint en dili-
gence trouver le roi en son camp, afin de témoi-
gner,' par cet alibi, qu'il n'estoit assistant à ce for-
fait, yVER, p. 621.
—ÉTYM. Alibi, ailleurs, de alius, autre, et
t&t, ici (voy. Y).
ALIBIFORAIN (a-li-bi-fo-rin), s. m. Propos sans
rapport avec la chose en question; défaite. N'avoir à
la bouche que des alibiforains. || Vieilli.
— HEM. On écrivait autrefois en deux mots, alibi
forain. Un matou qui m'écrit sur les reins Des
griffes et des dents mille alibis forains, RÉGNIER
Sat. xi.
— HIST. xv" s. Les femmes sont coutumieres d'en
user pour trouver les échappatoires et alibis fo-
rains, LOUIS a, Nouv. c.
ALI
— ËTYM. Alibi, ailleurs (voy. ALIBI), et forain,
étranger (voy. FORAIN).
ALIBILE (a-li-bi-1'), adjr Terme de médecine.
Qui est propre à nourrir. En physiologie, on en-
tend par substance alibile la portion du chyme des-
tinée à notre nutrition, celle qui se convertit en
notre substance.
— SYN. ALIBILE, ALIMENTAIRE. Substance alibile
diffère de substance alimentaire; car les subs-
tances alimentaires ou les aliments contiennent, ou-
tre la partie alibile, une substance non alibile ou
excrémentitielle.
— ÉTYM. Alibilis, de alere, nourrir (voy. ALI-
MENT).
f ALIBILITÉ (a-li-bi-li-té), s. f. Terme de physio-
logie. Qualité qu'a un aliment de renfermer plus ou
moins de substances alibiles.
— ÉTYM. Alibile.
ALIBORON (a-li-bo-ron), s. m. || 1° Maître alibo-
ron, l'âne. Arrive un troisième larron Qui saisit
maître aliboron, LA FONT. Fab. i, 13. || 2° Homme
ignorant et stupide. C'est un maître aliboron.
— HIST. xm" s. Et herbes i trova assez Dont li rois
sera respassez ; Aliboron [sorte d'herbe] i a trové
Que plusors genz ont esprové, Ren. 19309. ||xv° s.
Se je fusse roi ou régent, Ou un grant maistre ali-
boron, Chascun ostast son chaperon, Mr. de Ste Ge-
neviève. || xvi" s. Surce point nous despeschasmes ce
maistre aliborum du Fay, justement trompeur et
trompé, D'AUB. Conf. n, 3. Qu'il vienne de là les
monts quelque messer qui se vante d'estre un
maistre aliboron en tout et guérir de toutes mala-
dies, POISSENOT, l'Esté, f. no, verso.
— ÉTYM. Mot d'origine douteuse. Dans le procès
d'Egidius de Rays (1440), cité par Du Cange, alibo-
rum est dit signifier le diable ; et dans la dernière
édition de Du Cange on propose l'étymologie alle-
mande altboran, de ait, vieux, et de boran, en-
nemi, le vieil ennemi. Aliboron, on le voit à l'his-
torique , a signifié aussi une plante. Ménage adopte
l'opinion de Huet, qui regarde aliborum comme le
génitif de alibi, pensant que maître aliborum a
été dit premièrement d'un homme fécond et subtil
à trouver des alibi. On fait venir aussi ce mot de
art, va, et bourou, baudet (voy. BOURRIQUE). Cette
dernière étymologie ne peut se concilier avec ali-
boron, plante, et avec le sens primitif qui est, per-
sonnage de conséquence.
fALIBOUFIER (a-li-bou-fié), s. m. Terme de bo-
tanique. Nom vulgaire du styrax officinal, arbre
qui fournit le baume appelé styrax.
f ALICATE (a-li-ka-t), s. f. Sorte de pince dont
se servent les émailleurs à la lampe.
f ALICHON (a-li-chon), s. m. Planche de bois sur
laquelle l'eau tombe pour faire tourner une roue de
moulin.
t ALICONBE (a-li-kon-d') ,s. m. Arbre de Nigritie,
dont on file l'écorce.
ALIDADE (a-li-da-d'), s. f.\\ 1° Règle de bois ou
de métal munie d'une pinnule à chaque extrémité,
et servant à tracer, sur un instrument appelé plan-
chette , les lignes déterminant la direction des ob-
jets visés à travers- les pinnules. || 2" Règle mobile
qui, tournant autour d'un cercle divisé en degrés,
sert à mesurer les angles ; celle-ci est munie d'un
vernier et porte également des pinnules ou une lu-
nette.
— ÉTYM. Bas-lat. alidada, alhidada, de l'arabe
al, le, et idad, computation.
t ALIÉNABILITÉ (a-li-é-na-bi-li-té), s. f. Qualité
de ce qui est aliénable.
ALIÉNABLE (a-li-é-na-W), adj. Qui peut être
aliéné. Domaine aliénable. Les majorats n'étaient
pas aliénables. |j II se place toujours après le sub-
stantif.
f ALLÊNATAIBE (a-lié—na-tê-r'), s. m. et /'.Ce-
lui, celle en faveur de qui on aliène.
t ALLÉNATEUR, TRICE (a-li-é-na-teur, tri-se),
s. m. et /V .Celui ou celle qui aliène.
ALLÉNAT40N (a-li-é-na-sion), s. /\J|i° Vente,
transport d'une propriété, d'un fonds. |) 2° Fig.
Aliénation des esprits, aversion que des personnes
ont les unes pour les autres. Combien par là
ne voit-on pas de, mérites qui, par l'aliénation
des coeurs ou par la contrariété désintérêts, bien
loin d'activer la bienveillance et l'amour, exci-
tent plutôt la jalousie et la haine, EOURD. Avent,
13. Des commandements qui, pouvant être exé-
cutés à l'instant même , auraient créé dans la
France un déplorable état de choses, mis l'aliéna-
tion à la place de la confiance, et fait avorter toutes
vos intentions généreuses, MIRAB. Collection, t. 1,
p. 327. Ô corps mortel avec lequel je ne puis avoir
AU
ni guerre ni paix, parce qu'à chaque moment i
faut s'accorder, et à chaque moment il faut rompreI
Ô inconcevable union, et aliénation non moins
surprenante ! BOSS. Pensées chrét. 37. || 3° Aliéna-
tion d'esprit, aliénation mentale, égarement d'es-
prit, folie. J'ai vu en elle de l'aliénation d'esprit,
MOL. l'Am. méd. m, 6. C'était une aliénation d«
sens, une maladie surnaturelle, BALZ. Socrate,
dise. 3, y Absolument. Folie. On a dit que la co-
lère est une courte aliénation.
— HIST. xiii' s. Li rois, par ceste establison, ju-
gea que les alienacions des clers fêtes des fiez [fiefs]
sanzlavolentê le roi, fussent nules, Liv.dejust. u.
Il xvr" s. Combien qu'ils aient une fois conféré en-
semble, néanmoins il y avoit telle aliénation, qu'ils
s'en retournèrent sans aucun accord, CAL VIN, Inst.
208. Excusant sa confession sur l'aliénation de son
esprit, causée par le vin, YVER, p. 666. Aliénation
d'esprit, syncopes.... PARÉ, vm, 23. Ces hargnes
et riottes engendrent de grandes aliénations de
voulentez entre les personnes, AMYOT, P. Mm. 7.
Ptolomseus adonc revenant comme d'une pasmoison
ou d'une aliénation d'entendement en son bon
sens.... ID. C. d'Utiq. 47.
— ÉTYM. Provenç. alienatio; de alienationem, de
alienare, aliéner.
ALIÉNÉ, ÉE (a-li-é-né, née), part, passé.
Il i" Dont la propriété a été transférée. Bien aliéné.
Terre aliénée. || 2° Séparé. C'est déjà un scandale
qu'un pasteur soit aliéné de ses brebis; mais c'est
une profanation et le comble du désordre qu'il s'au-
torise là-dessus à leur refuser les saints mystères,
MASS.Confèr. Amour despast. || 3"Eloigné, en parlant
des esprits. Coeurs aliénés. Combien voyons-nous de
chrétiens aliénés de la vie de Dieu! FÉN. t. xvu, p.
328. Les soucis ou les espérances le tenaient toujours
aliéné, VAUVEN. Cléon, Yar. || 4° Rendu fou. Il a
l'esprit aliéné. Il est aliéné d'esprit. Il est aliéné.
Canillactrouve le duc d'Orléans versant des larmes,
aliéné par le désespoir, VOLT. Louis XIV, 27. Ah!
seigneur, pardonnez À mes sens éperdus, d'horreur
aliénés, ID. Guèbres, 11, 7. || 5° S. m. et f. Un alié-
né, une aliénée, un fou, une folle. L'hôpital des
aliénés.
ALIÉNER (a-li-é-né. La syllabe en prend l'accent
grave quand la syllabe qui suit est muette, i)
aliène, excepté au futur et au conditionnel, il alié-
nera) , v. a. 111° Transférer à un autre une propriété.
Aliéner son bien, son revenu. Dieu, quoiqu'il vous
en ait laissé l'usage [des biens ecclésiastiques], n'en
aaliéné ni le fonds, ni la propriété, puisqu'ilpeutvous
les ôterpar la mort, par l'injustice des hommes....
MASS. Usagedes biens ecclés. || Fig. Il ne vous est pas
permis d'aliéner un pareil soin, J. 3. ROUSS. I, -17.
(I 2° Fig. Rendre hostile. Par là il aliéna les es-
prits des peuples, BOSS. Hist. l, U. 3e choquerai le
maître qui m'emploie ; j'aliénerai de moi le protec-
teur qui m'a placé, BOURD. Pensées, 1.1, p. 4 8. Par
ses fureurs déplacées, elle aliène l'esprit de son
fils.... DIDER. ESS. sur. Claude.
S'ALIÉNER, v. réfl. \\ 1° Etre aliéné, vendu. Cette
terre ne peut s'aliéner. Si un homme peut légitime-
ment s'aliéner à un autre, J. J. ROUSS.Ëm.y. Il n'est
pas permis de s'aliéner à des princes auxquels on ne
doit rien, m. Hél. I, 34. || 2° S'aliéner, se séparer.
Toute société partielle s'aliène de la grande, J. J.
ROUSS. Ém. 1. y 3° S'abstraire. Je sais aussi m'alié-
ner, talent sans lequel on ne fait rien qui vaille,
DIDER. Lettr. à Mme Riccoboni. || 4° Tourner à la fo-
lie. Son esprit s'aliène. Cet homme s'est aliéné
tout à coup.
—HIST. xm" s. Bourgois ne puet pas- aliéner ]a
chose de la commune sanz le commandement le roi,
Liv. dejust. 47. Et se le clamant dit que.... fié ne se
peut vendre ne aliéner, que par l'assise des ventes
ou par partie de servise.... Ass. de J. 63. Chascun
peut le sien doner et aliéner par savolenté, ib. 1,
483. [| xive s. Et se leur tristece est alegée ou aliénée
pour l'une cau*e ou pour l'autre, nous n'en diron
plus à présent, ORESME, Eth. 289. Laquelle chose
eust le pueple aliéné en celui temps très périlleux,
BERCHEURE,f. 38,recto. ||xV s. Le chevalier s'excusa
et dit que l'héritage du roi d'Angleterre, il ne
pouvoit vendre, donner ni aliéner que il ne fust
trahistre, FROISS. n, m, 40. ||.xvi" s. Ils vous di-
ront que vostre doux langage les coeurs humains
aliène et engage, ST-GEL. 32.... Et si du tout alié-
nés vous n'estes Par nos deffauts de nous et nos
requestes,... ID. 247. Il approuva seulement les do-
nations qui ne seroient point procedées de sens
aliéné par quelque griefve maladie, AMYOT, Solon,
40. Hz se partirent l'un d'avec l'autre, encore plus
aliénez qu'ilz n'estoient auparavant, ID. Lucul 72,
ALi
tifs tirés du grec, laquelle signifie causant de la
douleur.
— ËTYM. Voy. ALGIE.
tALGOL (al-gol), s. m.Terme d'astronomie.Nom
d'une étoile de deuxième grandeur située dans la
constellation de Persée. On l'appelle aussi tête de
Méduse. C'est la plus remarquable des étoiles chan-
geantes; car, dans sa période qui dure 2 jours
2 heures 40 minutes, son éclat varie entre la
deuxième et la quatrième grandeur.
i ALGONQUIN (al-gon-kin), s. m. Individu ap-
partenant à une tribu de sauvages' qui habitait dans
le Canada, et dont on emploie quelquefois le nom
pour désigner un homme qui ignore les usages re-
çus. C'est un algonquin. Il a l'air d'un véritable al-
gonquin. Le chef branlant, la tête chauve, Les yeux
vairons, le regard fauve, L'air farouche d'un Algon-
quin, BEAUMARCH. Barb. de Sév. 11, 13.
t ALGORITHME (al-go-ri-tm'), s. m. || i° En termes
d'algèbre, procédé de calcul. Il 2° Genre particu-
lier de notations. Algorithme différentiel.
— HIST. xm" s. Cette senefiance est apelée algo-
risme de le [la] quele nous usons de tels figures :
9, 8, 7, 6, 6, 4, 3V 2, I, Comput, f. 45. Quatre
parties sont d'angorisme, assembler, abatre, divi-
dier, multeplier, ib. || xv" s. Arismetique est science
de gecter et compter par le nombre de angorisme
et autre nombre commun, EDST. DESCHAMPS, Art de
faire chansons. || xvT s. Avecques eulx [les Véni-
tiens] leur duc serenissime, Qu'on peut juger un
chiffre [zéro] en algorisme, J. MAHOT., I, 80.
— ÉTYM. 'Apt8[u>;, nombre, avec l'article arabe,
d'après Adelung et Etienne Quatremère ; d'après
M. Reinaud, A'al Korismi, le Kharismien, célèbre
mathématicien arabe, qui vivait sous le calife Al-
mamoun, dans le premier tiers du IXe siècle; éty-
mologie bien préférable, puisqu'elle rend compte du
g. Au xiii" siècle, algorithme signifiait l'arithméti-
que avec les chiffres arabes.
ALGUAZIL (al-goua-zil), s. m. || 1° Officier de
police en Espagne. || 2° Par extension, tout agent
de la justice ou de la police. On rira des erreurs
des grands, On chansonnera leurs agents, Sans
voir arriver l'alguazil, BËRANG. Ainsi-soit-il. J'aurais
pu rester longtemps dans les griffes des alguazQs, si
on n'eût pas parlé de moi, p. L. COUH. Lett. n, 73.
— ÉTYM. Portug. alguazil, alvacil, alvacir; es-
pagn. alguaeil, alvacil; basse latinité, algatzarius,
algatserius, algozirius, alguassirus; de l'arabe al,
le, et de vazir, vizir (voy. rare).
ALGUE (al-gh'), s. f. || I" Sorte d'herbe qui croît
dans l'eau, soit douce, soit salée. Comme l'algue fu-
gitive , Sur quelque sable de la rive La vague aura
roulé mes os, LAMART. ttéd. n, 26. || 2° En botani-
que, classe de plantes acotylédones, entièrement
composée de végétaux d'une structure très-simple
et vivant pour la plupart dans l'eau.
— HIST. xvi" s. Les gens de guerre estaient con-
traints de prendre de la mousse et de l'algue qui
croist en la mer, après en avoir lavé la salure avec
de l'eau doulce, pour la donner à manger à leurs
chevaulx, AMYOT, César, 68.
— ÉTYM. Alga.
f ALHAMBRA (al-an-bra), s. m. Palais des
rois Maures à Grenade.
ALLURE (a-li-ê-r'), s. f. Voy. ALLIAIRE.
ALIBI (a-li-bi), s. m. Terme de palais. Présence
d'une personne dans un autre lieu que celui où a
été accompli le crime ou le délit dont on l'accuse.
Plaider l'alibi. || Âuplur. les alibi.
— REM. 11 vaudrait mieux ne pas faire d'excep-
tion et écrire au pluriel des alibis; d'autant plus
que l'Académie, pour ce genre de mots, n'est pas
partout conséquente avec elle-même, et qu'elle
écrit des bonis, des macaronis, des parolis. On
trouve d'ailleurs, dans d'anciens textes, alibis au
pluriel (voy. ALIBDJORAIN).
—- HIST. xvi" s. Et, se desrobant, vint en dili-
gence trouver le roi en son camp, afin de témoi-
gner,' par cet alibi, qu'il n'estoit assistant à ce for-
fait, yVER, p. 621.
—ÉTYM. Alibi, ailleurs, de alius, autre, et
t&t, ici (voy. Y).
ALIBIFORAIN (a-li-bi-fo-rin), s. m. Propos sans
rapport avec la chose en question; défaite. N'avoir à
la bouche que des alibiforains. || Vieilli.
— HEM. On écrivait autrefois en deux mots, alibi
forain. Un matou qui m'écrit sur les reins Des
griffes et des dents mille alibis forains, RÉGNIER
Sat. xi.
— HIST. xv" s. Les femmes sont coutumieres d'en
user pour trouver les échappatoires et alibis fo-
rains, LOUIS a, Nouv. c.
ALI
— ËTYM. Alibi, ailleurs (voy. ALIBI), et forain,
étranger (voy. FORAIN).
ALIBILE (a-li-bi-1'), adjr Terme de médecine.
Qui est propre à nourrir. En physiologie, on en-
tend par substance alibile la portion du chyme des-
tinée à notre nutrition, celle qui se convertit en
notre substance.
— SYN. ALIBILE, ALIMENTAIRE. Substance alibile
diffère de substance alimentaire; car les subs-
tances alimentaires ou les aliments contiennent, ou-
tre la partie alibile, une substance non alibile ou
excrémentitielle.
— ÉTYM. Alibilis, de alere, nourrir (voy. ALI-
MENT).
f ALIBILITÉ (a-li-bi-li-té), s. f. Terme de physio-
logie. Qualité qu'a un aliment de renfermer plus ou
moins de substances alibiles.
— ÉTYM. Alibile.
ALIBORON (a-li-bo-ron), s. m. || 1° Maître alibo-
ron, l'âne. Arrive un troisième larron Qui saisit
maître aliboron, LA FONT. Fab. i, 13. || 2° Homme
ignorant et stupide. C'est un maître aliboron.
— HIST. xm" s. Et herbes i trova assez Dont li rois
sera respassez ; Aliboron [sorte d'herbe] i a trové
Que plusors genz ont esprové, Ren. 19309. ||xv° s.
Se je fusse roi ou régent, Ou un grant maistre ali-
boron, Chascun ostast son chaperon, Mr. de Ste Ge-
neviève. || xvi" s. Surce point nous despeschasmes ce
maistre aliborum du Fay, justement trompeur et
trompé, D'AUB. Conf. n, 3. Qu'il vienne de là les
monts quelque messer qui se vante d'estre un
maistre aliboron en tout et guérir de toutes mala-
dies, POISSENOT, l'Esté, f. no, verso.
— ÉTYM. Mot d'origine douteuse. Dans le procès
d'Egidius de Rays (1440), cité par Du Cange, alibo-
rum est dit signifier le diable ; et dans la dernière
édition de Du Cange on propose l'étymologie alle-
mande altboran, de ait, vieux, et de boran, en-
nemi, le vieil ennemi. Aliboron, on le voit à l'his-
torique , a signifié aussi une plante. Ménage adopte
l'opinion de Huet, qui regarde aliborum comme le
génitif de alibi, pensant que maître aliborum a
été dit premièrement d'un homme fécond et subtil
à trouver des alibi. On fait venir aussi ce mot de
art, va, et bourou, baudet (voy. BOURRIQUE). Cette
dernière étymologie ne peut se concilier avec ali-
boron, plante, et avec le sens primitif qui est, per-
sonnage de conséquence.
fALIBOUFIER (a-li-bou-fié), s. m. Terme de bo-
tanique. Nom vulgaire du styrax officinal, arbre
qui fournit le baume appelé styrax.
f ALICATE (a-li-ka-t), s. f. Sorte de pince dont
se servent les émailleurs à la lampe.
f ALICHON (a-li-chon), s. m. Planche de bois sur
laquelle l'eau tombe pour faire tourner une roue de
moulin.
t ALICONBE (a-li-kon-d') ,s. m. Arbre de Nigritie,
dont on file l'écorce.
ALIDADE (a-li-da-d'), s. f.\\ 1° Règle de bois ou
de métal munie d'une pinnule à chaque extrémité,
et servant à tracer, sur un instrument appelé plan-
chette , les lignes déterminant la direction des ob-
jets visés à travers- les pinnules. || 2" Règle mobile
qui, tournant autour d'un cercle divisé en degrés,
sert à mesurer les angles ; celle-ci est munie d'un
vernier et porte également des pinnules ou une lu-
nette.
— ÉTYM. Bas-lat. alidada, alhidada, de l'arabe
al, le, et idad, computation.
t ALIÉNABILITÉ (a-li-é-na-bi-li-té), s. f. Qualité
de ce qui est aliénable.
ALIÉNABLE (a-li-é-na-W), adj. Qui peut être
aliéné. Domaine aliénable. Les majorats n'étaient
pas aliénables. |j II se place toujours après le sub-
stantif.
f ALLÊNATAIBE (a-lié—na-tê-r'), s. m. et /'.Ce-
lui, celle en faveur de qui on aliène.
t ALLÉNATEUR, TRICE (a-li-é-na-teur, tri-se),
s. m. et /V .Celui ou celle qui aliène.
ALLÉNAT40N (a-li-é-na-sion), s. /\J|i° Vente,
transport d'une propriété, d'un fonds. |) 2° Fig.
Aliénation des esprits, aversion que des personnes
ont les unes pour les autres. Combien par là
ne voit-on pas de, mérites qui, par l'aliénation
des coeurs ou par la contrariété désintérêts, bien
loin d'activer la bienveillance et l'amour, exci-
tent plutôt la jalousie et la haine, EOURD. Avent,
13. Des commandements qui, pouvant être exé-
cutés à l'instant même , auraient créé dans la
France un déplorable état de choses, mis l'aliéna-
tion à la place de la confiance, et fait avorter toutes
vos intentions généreuses, MIRAB. Collection, t. 1,
p. 327. Ô corps mortel avec lequel je ne puis avoir
AU
ni guerre ni paix, parce qu'à chaque moment i
faut s'accorder, et à chaque moment il faut rompreI
Ô inconcevable union, et aliénation non moins
surprenante ! BOSS. Pensées chrét. 37. || 3° Aliéna-
tion d'esprit, aliénation mentale, égarement d'es-
prit, folie. J'ai vu en elle de l'aliénation d'esprit,
MOL. l'Am. méd. m, 6. C'était une aliénation d«
sens, une maladie surnaturelle, BALZ. Socrate,
dise. 3, y Absolument. Folie. On a dit que la co-
lère est une courte aliénation.
— HIST. xiii' s. Li rois, par ceste establison, ju-
gea que les alienacions des clers fêtes des fiez [fiefs]
sanzlavolentê le roi, fussent nules, Liv.dejust. u.
Il xvr" s. Combien qu'ils aient une fois conféré en-
semble, néanmoins il y avoit telle aliénation, qu'ils
s'en retournèrent sans aucun accord, CAL VIN, Inst.
208. Excusant sa confession sur l'aliénation de son
esprit, causée par le vin, YVER, p. 666. Aliénation
d'esprit, syncopes.... PARÉ, vm, 23. Ces hargnes
et riottes engendrent de grandes aliénations de
voulentez entre les personnes, AMYOT, P. Mm. 7.
Ptolomseus adonc revenant comme d'une pasmoison
ou d'une aliénation d'entendement en son bon
sens.... ID. C. d'Utiq. 47.
— ÉTYM. Provenç. alienatio; de alienationem, de
alienare, aliéner.
ALIÉNÉ, ÉE (a-li-é-né, née), part, passé.
Il i" Dont la propriété a été transférée. Bien aliéné.
Terre aliénée. || 2° Séparé. C'est déjà un scandale
qu'un pasteur soit aliéné de ses brebis; mais c'est
une profanation et le comble du désordre qu'il s'au-
torise là-dessus à leur refuser les saints mystères,
MASS.Confèr. Amour despast. || 3"Eloigné, en parlant
des esprits. Coeurs aliénés. Combien voyons-nous de
chrétiens aliénés de la vie de Dieu! FÉN. t. xvu, p.
328. Les soucis ou les espérances le tenaient toujours
aliéné, VAUVEN. Cléon, Yar. || 4° Rendu fou. Il a
l'esprit aliéné. Il est aliéné d'esprit. Il est aliéné.
Canillactrouve le duc d'Orléans versant des larmes,
aliéné par le désespoir, VOLT. Louis XIV, 27. Ah!
seigneur, pardonnez À mes sens éperdus, d'horreur
aliénés, ID. Guèbres, 11, 7. || 5° S. m. et f. Un alié-
né, une aliénée, un fou, une folle. L'hôpital des
aliénés.
ALIÉNER (a-li-é-né. La syllabe en prend l'accent
grave quand la syllabe qui suit est muette, i)
aliène, excepté au futur et au conditionnel, il alié-
nera) , v. a. 111° Transférer à un autre une propriété.
Aliéner son bien, son revenu. Dieu, quoiqu'il vous
en ait laissé l'usage [des biens ecclésiastiques], n'en
aaliéné ni le fonds, ni la propriété, puisqu'ilpeutvous
les ôterpar la mort, par l'injustice des hommes....
MASS. Usagedes biens ecclés. || Fig. Il ne vous est pas
permis d'aliéner un pareil soin, J. 3. ROUSS. I, -17.
(I 2° Fig. Rendre hostile. Par là il aliéna les es-
prits des peuples, BOSS. Hist. l, U. 3e choquerai le
maître qui m'emploie ; j'aliénerai de moi le protec-
teur qui m'a placé, BOURD. Pensées, 1.1, p. 4 8. Par
ses fureurs déplacées, elle aliène l'esprit de son
fils.... DIDER. ESS. sur. Claude.
S'ALIÉNER, v. réfl. \\ 1° Etre aliéné, vendu. Cette
terre ne peut s'aliéner. Si un homme peut légitime-
ment s'aliéner à un autre, J. J. ROUSS.Ëm.y. Il n'est
pas permis de s'aliéner à des princes auxquels on ne
doit rien, m. Hél. I, 34. || 2° S'aliéner, se séparer.
Toute société partielle s'aliène de la grande, J. J.
ROUSS. Ém. 1. y 3° S'abstraire. Je sais aussi m'alié-
ner, talent sans lequel on ne fait rien qui vaille,
DIDER. Lettr. à Mme Riccoboni. || 4° Tourner à la fo-
lie. Son esprit s'aliène. Cet homme s'est aliéné
tout à coup.
—HIST. xm" s. Bourgois ne puet pas- aliéner ]a
chose de la commune sanz le commandement le roi,
Liv. dejust. 47. Et se le clamant dit que.... fié ne se
peut vendre ne aliéner, que par l'assise des ventes
ou par partie de servise.... Ass. de J. 63. Chascun
peut le sien doner et aliéner par savolenté, ib. 1,
483. [| xive s. Et se leur tristece est alegée ou aliénée
pour l'une cau*e ou pour l'autre, nous n'en diron
plus à présent, ORESME, Eth. 289. Laquelle chose
eust le pueple aliéné en celui temps très périlleux,
BERCHEURE,f. 38,recto. ||xV s. Le chevalier s'excusa
et dit que l'héritage du roi d'Angleterre, il ne
pouvoit vendre, donner ni aliéner que il ne fust
trahistre, FROISS. n, m, 40. ||.xvi" s. Ils vous di-
ront que vostre doux langage les coeurs humains
aliène et engage, ST-GEL. 32.... Et si du tout alié-
nés vous n'estes Par nos deffauts de nous et nos
requestes,... ID. 247. Il approuva seulement les do-
nations qui ne seroient point procedées de sens
aliéné par quelque griefve maladie, AMYOT, Solon,
40. Hz se partirent l'un d'avec l'autre, encore plus
aliénez qu'ilz n'estoient auparavant, ID. Lucul 72,
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