84 ÀRA
commença à se mettre ce tranchet contre la gorge,
DESPEH. Contes, xxi. Le frère ores ne craint rien
Que les aguets de son frère, YVER, p. 626. 11 avoit
mis aguets par les passages, pour surprendre les-
dits seigneurs, M. DU BELL. 482. Eomulus a esté
soupçonné d'avoir par aguet fait mourir Tatius,
AMYOT, Numa, 9. Quoy faict, ilseTemeit incontinent
à poursuivre son ennemy à la trace, lequel lui
dressa plusieurs aguets et embusches, mais jamais
il ne donna dedans pas une, ID. Marcel. 40. 11 est
plus vraysemblable que.Ctesias ait sceu certaine-
ment le temps auquel elle exécuta son aguet et sa
trahison, ID. Ârtax. 7.
— ÉTYM. À et guet; wallon awâd; aïoât; provenç.
agach, aguag, aguait, agah, agaze; cat. aguayt;
ital. agato, agguato.
t AGU1MPÉ, ÉE (a-ghin-pé, pée), adj. Garni de
guimpe. Qu'à soi montrer es parloirs aguimpées,
LAFONT. Staget. || Terme vieux.
— ÉTYM. À et guimpe.
f AGYNAIRE (a-ji-nê-r"), adj. Terme de botanique.
De Candolle nomme ainsi les fleurs formées par
les téguments floraux et les étamines transformées,
et dans lesquelles le pistil manque.
— ÉTYM. 'A priv. et YUVYJ, femme (voy. GYNÉCÉE).
t AGYMEN (a-ji-niin), s. m. Terme d'histoire
ecclésiastique. Chrétiens' du VIT» siècle, qui proscri-
vaient le mariage.
— ÉTYM. 'A privatif, et Yvvrj, femme.
t AGYNIQUE (a-ji-ni-que), adj. Terme de botani-
que. On dit que l'insertion des étamines est agy-
nique, quand ces organes n'ont pas d'adhérence avec
l'ovaire.
— ÉTYM. 'A priv. et YUVT) , femme (voy. GYNÉCÉE).
AH! (â), inlerj. |j 1° Sert à marquer la joie, la
douleur et les affections vives de l'âme. Ah ! de quel
souvenir viens-tu frapper mon âme ? RAC. Ah ! Rome I
ah ! Bérénice ! ah 1 prince malheureux I HAC. Bèrén.
iv, e. Ah! que de la vertu les charmes sont puissants !
TH. coRN.Êssex, m, 4. Ah ! quela renommée est in-
juste et trompeuse ! VOLT, dam Giraull-Duvivier.
|i 2°Ah! spuventne sert qu'à donnerplusde l'orceàla
phrase. Ah! gardez-vous de le croire! Ah! que me
dites-vous ? Ah ! si du fils d'Hector la perte était jurée,
HAC. Andr.'i, 2. Ah! si d'une autre chaîne il n'était
point lié, m.Baj. m, 8. || 3° Il se redouble quelque-
fois; alors il exprime la surprise ou l'ironie. Ah! ah !
vous en convenez enfin. Ah! ah! vous me la don-
nez belle. || 4° Employé substantivement, il est
invariable au plur. Il poussait des ah à chaque
mot.
— REM. Différence entre ah et ha; si l'on éprou-
ve un sentiment de joie',, de douleur, une émotion
vive, on l'exprime en proférant le son prolongé ah,
et c'est l'fc qui, placée après ce son, peint cette
durée. Un homme , plongé dans ses réflexions,
marche sans regarder devant lui ; il trouve quelque
chose qui l'arrête :un fossé par exemple; il fait un
mouvement, et dans sa surprise s'écrie : ha!
AHAN (a-an), s. m. Grand effort, tel que celui que
fait un homme qui fend du bois ou soulève un far-
deau pesant. Suer d'ahan, faire une chose très-pé-
nible.
— REM. Ce mot populaire, très - usité jadis,
tombe en désuétude. Pourtant il serait bon de faire
des efforts pour le conserver; car il est expressif et
a des liaisons avec toutes les langues romanes.
— HIST. xi" s. Moult [ils] ont eu et peines et
ahans, Ch. deRol. xix. Que Guenes meure par mer-
veilleus ahan, ib. CCXCI. ||xne s. Par oui [il] seiist
nostre grant ahanage, lionc. p. 8). Â moût grant
peine et à moût grant ahan, ib. p. 84. || xiir s.
Cest premier an Më gart cil Diex en mon droit san,
Qui por nous ot paine et ahan, Et me gart l'ame,
EUTEB. 4 6. || rv* s. Tu n'as ne femme ne enfans,
Tu n'as ne terre ne ahans [champs labourés], Qui ne
soient tous mis à censé, FROISS. Buisson de jonece.
|| xvie s. Ce villain mot de concluer M'a fait d'ahan
le front suer, MAROT, II, 4 98. Chacun se plainct
que j'ay perdu Milan En grant enhan par guerre
mal menée, J. MAROT, v, 234.
— ËTYM. Provenç. afan ; catal. afany ; anc. es-
pagn. afan; ital. afa, affanno. Mot d'origine incer-
taine. Diez le regarde comme né en France et passé
de là aux autres langues romanes. On trouve le
composé enhaner, ce qui suppose un radical ha-
ner; aussi du Cange le tire-t-il d'une exclamation de
peine, de fatigue, han! Diez n'est pas éloigné d'a-
dopter cette étymologie ; cependant il note le mot
Tcymri afan, combat, trouble. Mais un mot ainsi
isolé ne donne rien de sûr.
AHANER (a-ha-né) , v. n. Eprouver une grande
fatigue en Casant quelque chose. || Peu usité.
AHÏ
— HIST. xin" s. Sarteurs ne charbonniers ne vi-
lains ahanant, Berte, cvn. Et prendoit [Richard]
proies es paysans, et tourbloit si le pays qu'on n'i
semoit ne ahanoit nient, Chr. de Rains, p. 73.
S'aucuns por foie amor se sunt entredampné, Là
seront mis ensemble, joint et enchaainé, Batu et
desrompu, froissié et ahané, Et maudiront le jour
qu'il furent d'Adam né, 3. DE MEUNG. Test. 4 974.
|| xiv" s. Encor [j'] ai dix chevaus dont j'ahenne les
blez, Et cinq cens gras moutons, Guescl. xiv, 438.
A ces félons quetis [prisonniers] donrài si mal douai-
re, La terre ahanneront mon frère roy Islaire, Et si
seront batu comme asne de Cesaire, Baud. de Seb.
v, 4 02. || xv' s. C'est un povie honis, nez de pe-
tites gens de labours, qui encore hanent les terres en
nostre pays,CHR. DE PISAN, Charles v, liv. ni, ch. 4 9.
|| xvi" s. Ne vois tu point comment ahane Athlas?
MAROT, iv, 74. Mon très cher fils , je vois que tu
ahanes [que tu t'impatientes] D'estre à repos, J.
MAROT, v, 428. Je sçais combien ahannemon ame
en compaigme d'un corps si tendre, MONT, I, 4 65. Ils
croyent que l'ame d'un homme accablé soubs une
ruyne, traisne et ahanne longtemps à sortir, ID. II,
294. Plus j'ahanne à le trouver, plus je l'enfonce
en l'oubliance, ID. m, 368. Cependant que j'ahanne
À mon blé que je vanne A la chaleur du jour, DU
BELLAY, Au vent.
— ÉTYM. Voy. AHAN; genev. affaner, gagner
avec peine. Dansl'aficien français, ahaner veut sou-
vent dire cultiver la terre ; ahan, la culture j- aha-
nable, cultivable.
AHEURTÉ; ÉE (a-eur-té, tée), part, passé et
adj. Qui se heurte à, qui ne veut pas aller outre.
Monsieur jeta le mémoire dans le feu, et il sortit du
cabinet tout aussi aheurté, RETZ, iv, 82. De tout
temps elle a étéaheurtée à cela, MOL. Mal. imag. i,
6. Ils étaient aheurtés à ne jamais vouloir croire
que.... BOSS. Conc. Entrant dans la pensée des au-
tres , point aheurté à la sienne, ID. Polit.
AHEURTEMENT (a-heur-te-man), s. m. Attache-
ment opiniâtre à un sentiment, à une opinion. Le
régent prétendit n'avoir trouvé que aheurtement
aveugle dans le chancelier esclave de toutes formes
contre les raisons péremploires de Law, ST-SIM. 479,
4 92. Ces sortes d'aheurtements demandent la même
douceur, BOSS. Lett. abb. 3. Je doute fort qu'une sim-
plicité, accompagnée d'un tel aheurtement et de
tant d'opiniâtreté, doive être traitée de bonne foi,
BOURD. Pensées, t. n, p. 363.
— HIST. xvr s. De là sourdent tant de schismes,
tant d'erreurs et opinions perverses, tant de scan-
dales et aheurtements de notre foi, CALVIN,Inst. 30.
— ÉTYM. Alieurter.
AHEDRTER (S') (a-heur-té), v. réfl. Se heurter à
quelque chose, s'opiniâtrer, s'obstiner. S'aheurter
à un sentiment, à une opinion. Elle ne s'était ja-
mais aheurtée à les défendre, J. i. ROUSS. Hél. vi,
4 4. Mais [elle] s'aheurte où sans plus quelque ap-
pât la convie, RÉGNIER,Sat.ix. Sans cela on ne se se-
rait pas aheurté à J. C. PASC. Proph. 24.
— HIST. XIII" s. Je cuide estre mescreant, pource
que je ne puis mon cuer ahurter à ce que je croie
ou sacrement de l'autel, JOINV. 4 97. "|| xv» s. Quant
[les sujets] reçoivent familiarités Des souverains,
ils en sont ahurtés A faire moins devoir, obé-
dience, E. DESCH. Comment les roys et les prin-
ces etc. || xvi" s. Gardons nous sur toutes choses
de ce rocher, auquel on ne peut ahurter sans ma-
lencontre, CALV. Instit. 776. Il vault mieulx prester
au coup, que, s'aheurtant à ne rien relascher, don-
ner occasion à.... MONT, I, 4 26. Les plus aheurtéz à
cette si juste persuasion de l'immortalité , ID. II,
305. Il y en a de si abeurtez en leurs opinions,
que.... LANOUE, 480. Depuis il passa oultrele devoir et
s'aheurta trop opiniastrement à vouloir empescher
l'accroissement de Scipion, AMYOT, Fab. 64. Ceulx
qui se aheurtent obstinéement à leurs opinions, et
ne se veulent jamais accommoder à autruy, demeu-
rent à la fin tous seuls, AMYOT, Cor. 20. Le roi fut
conseillé d'éluder ces demandes, au lieu de s'y ahur-
ter, D'AUB. Hist. n, 4 07. Ces puissantes familles
animées et aheurtées l'une contre l'autre , sans es-
poir de reconciliation, Satyr. Mén. p. 4 19.
— ÉTYM. À (voy. À) et heurter; picard, ahur-
ter.
AHI!(a-i),tnterj". Cri qui exprime le sentiment
d'une vive douleur. Ahi ! ahi ! ani I vous ne m'avez
pas dit que les coups en seraient, MOL. Prie. 4 4.
— HIST. XII"s. Ail francs cuers, qui tant convoit
[convoite], Coud, m. Ahi! fel Guenes, pourquoi
alasquerant?... Bonc. p. 4 54. ||xines. Cill'esgarde,
puis li escrie : Ha! ha! le leu! ahie! ahie! Ben.
4 212. .
ÀlD
— ÉTYM. Il est possible que ahi soit une simple
exclamation composée des deux vcyelles a et t,
mais il.se peut aussi queoftt* ou aï, et surtout ahie,
soit pour aïe, qui est une_ ancienne forme d'aide
(voy. AIDE).
t AHRIMANE ou AHRIMAN (a-ri-ma-n' ou a-ri-
man) , s. m. Mythologie persane. Principe du mai
chez les anciens Perses.
— ËTYM. Zend, agra, méchant, etmaynious, es-
prit, d'un radical man, qui se trouve dans la plu-
part des langues aryennes et qui signifie espril
(voy. MENTAL).
AHURI, IE (a-ù-ri, rie). || Ie Part, passé et adj.
Troublé. Je suis ahuri par la foule et le bruit. Elle
est tout ahurie. || 2° Subst. Il a l'air d'un ahuri.
AHURIR (a-u-rir), v. a. Étonner, interdire, trou-
bler. Vous ahurissez ce pauvre enfant par votre
brusquerie.
— HIST. xiiie s. La gent barbée et ahurie, Robert
le Diable, cité dans Diez, Etym. W.
— ÉTYM. À (voy. A) et hure (voy. ce mot). Hure
a voulu dire chevelure hérissée, ahuri, hérissé, de
là le sens moderne.
AÏ (a-i), s. m. Terme d'histoire naturelle. Qua-
drupède muni d'une queue et se mouvant avec une
extrême lenteur.
— HIST. xvie s. En Afrique se trouve une beste
nommée des sauvages haiif, fort difforme, et est
presque incredible qu'il en soit de teEe qui ne l'au-
roit veuê.... Ce haiif estant pris jette de grands sou-
pirs, PARÉ, Monstres, App. 3.
t AÏ (a-i), s. m. Terme de chirurgie. Crépitation
douloureuse des tendons. Cette affection, qui peut
attaquer tous les tendons, siège particulièrement
dans ceux de l'avant-bras.
— ÉTYM. Ce mot provient sans doute de l'excla-
mation de douleur qu'arrache cette affection.
fÀÏ (a-i), ville de France (Marne), dont les envi-
rons produisent un excellent vin. Le vin d'Aï ou
simplement l'aï, s. m. est un vin de Champagne.
Chloris, Eglé me versent de leur main D'un vin d'Aï
dont la mousse pressée, De la bouteille avec force
élancée, Comme un éclair fait voler le bouchon,
YOLT. Mondain [Le peuple] Pour qui nos fontaines
Versent, toujours pleines, Le beaune et l'aï, BËRAN-
GER, Cocagne.
t AÏAUT (a-iô), s. m. Nom vulgaire dii pséudo-
narcisse dans divers départements.
fAICHE ou ÉCHE (é-ch'), s. m. Nom que les pê-
cheurs donnent aux vers de terre employés comme
appât.
— ÉTYM. Esca, appât; ancien français, esche,
amadou. Il faudrait écrire ce mot éche.
f AICHER(é-ché), v.a. Terme de pêche. Amorcer
une ligne.
f AIDABLE (ê-da-bP), adj. Qui peut être aidé. Il
n'y a guère d'aidables que les gens qui s'aident eux-
mêmes en quelque chose.
— ÉTYM. Aider. Aidàble se trouve dans l'ancien
français, mais avec la signification contraire de,qui
peut aider, secourable. Et firent tant qu'ils furent
[ dans la forteresse ] plus de quinze cents hom-
mes tous aidables et pourvus de vivres, FROISS.I, I,
263.
AIDANT,ANTE (ê-dan,dan-tf). || i'Adj.Qui aide.
Donc toutes choses étant causées et causantes, ai-
dées et aidantes, médiatement et immédiatement,
et s'entretenant par un lien naturel et insensible
qui lie les plus éloignées et les plus différentes,PASC.
Pensées,part, i, art. 6. || 2° S. m. plur. Lui et tous
ses aidants. 11 le fera malgré vous et vos aidants.
On. a prétendu que la locution malgré lui, mal-
gré ses dents, est une corruption pour malgré lui et
ses aidants. Rien n'autorise à le penser : aidant étant
un mot usuel, il est difficile qu'il se soit altéré.
Puis, malgré ses dents est une expression métapho-
rique qui se comprend.
— HIST. xine s. Et li apbstoles le fist escumeniier
par toute crestienté et tous ses aidans en toute ma-
nière, Chr. de Bains, 4 67. || xve s. Malgré le pro-
pre roi et tous ses aidans, FROISS. I, I, 22.
— ÉTYM. Aider.
AIDE (ô-d'), t. f. || i" Secours, protection. De-
mander de l'aide à quelqu'un. Leur aide nous fut
très-utile. Il recourra, dans le besoin, à notre aide.
Ils appelèrent letemps à leur aide. Il fit cela avec
l'aide de ses amis. Vous êtes toute son aide. Il n'a
pas eu d'autre aide que les livres qui étaient sous
sa main. Pompée a besoin d'aide, il vient chercher
la votre, CORN. Pomp. i, 4.Tu t'es.vengé sans aide
et lu veux m'en donner, ID. ib. ni, 4. Et puisqu'il
faut en faire une aide à ma faiblesse, ID. Rodog. n,
12. Ce monsieur, son pédant à son aide réclame/
commença à se mettre ce tranchet contre la gorge,
DESPEH. Contes, xxi. Le frère ores ne craint rien
Que les aguets de son frère, YVER, p. 626. 11 avoit
mis aguets par les passages, pour surprendre les-
dits seigneurs, M. DU BELL. 482. Eomulus a esté
soupçonné d'avoir par aguet fait mourir Tatius,
AMYOT, Numa, 9. Quoy faict, ilseTemeit incontinent
à poursuivre son ennemy à la trace, lequel lui
dressa plusieurs aguets et embusches, mais jamais
il ne donna dedans pas une, ID. Marcel. 40. 11 est
plus vraysemblable que.Ctesias ait sceu certaine-
ment le temps auquel elle exécuta son aguet et sa
trahison, ID. Ârtax. 7.
— ÉTYM. À et guet; wallon awâd; aïoât; provenç.
agach, aguag, aguait, agah, agaze; cat. aguayt;
ital. agato, agguato.
t AGU1MPÉ, ÉE (a-ghin-pé, pée), adj. Garni de
guimpe. Qu'à soi montrer es parloirs aguimpées,
LAFONT. Staget. || Terme vieux.
— ÉTYM. À et guimpe.
f AGYNAIRE (a-ji-nê-r"), adj. Terme de botanique.
De Candolle nomme ainsi les fleurs formées par
les téguments floraux et les étamines transformées,
et dans lesquelles le pistil manque.
— ÉTYM. 'A priv. et YUVYJ, femme (voy. GYNÉCÉE).
t AGYMEN (a-ji-niin), s. m. Terme d'histoire
ecclésiastique. Chrétiens' du VIT» siècle, qui proscri-
vaient le mariage.
— ÉTYM. 'A privatif, et Yvvrj, femme.
t AGYNIQUE (a-ji-ni-que), adj. Terme de botani-
que. On dit que l'insertion des étamines est agy-
nique, quand ces organes n'ont pas d'adhérence avec
l'ovaire.
— ÉTYM. 'A priv. et YUVT) , femme (voy. GYNÉCÉE).
AH! (â), inlerj. |j 1° Sert à marquer la joie, la
douleur et les affections vives de l'âme. Ah ! de quel
souvenir viens-tu frapper mon âme ? RAC. Ah ! Rome I
ah ! Bérénice ! ah 1 prince malheureux I HAC. Bèrén.
iv, e. Ah! que de la vertu les charmes sont puissants !
TH. coRN.Êssex, m, 4. Ah ! quela renommée est in-
juste et trompeuse ! VOLT, dam Giraull-Duvivier.
|i 2°Ah! spuventne sert qu'à donnerplusde l'orceàla
phrase. Ah! gardez-vous de le croire! Ah! que me
dites-vous ? Ah ! si du fils d'Hector la perte était jurée,
HAC. Andr.'i, 2. Ah! si d'une autre chaîne il n'était
point lié, m.Baj. m, 8. || 3° Il se redouble quelque-
fois; alors il exprime la surprise ou l'ironie. Ah! ah !
vous en convenez enfin. Ah! ah! vous me la don-
nez belle. || 4° Employé substantivement, il est
invariable au plur. Il poussait des ah à chaque
mot.
— REM. Différence entre ah et ha; si l'on éprou-
ve un sentiment de joie',, de douleur, une émotion
vive, on l'exprime en proférant le son prolongé ah,
et c'est l'fc qui, placée après ce son, peint cette
durée. Un homme , plongé dans ses réflexions,
marche sans regarder devant lui ; il trouve quelque
chose qui l'arrête :un fossé par exemple; il fait un
mouvement, et dans sa surprise s'écrie : ha!
AHAN (a-an), s. m. Grand effort, tel que celui que
fait un homme qui fend du bois ou soulève un far-
deau pesant. Suer d'ahan, faire une chose très-pé-
nible.
— REM. Ce mot populaire, très - usité jadis,
tombe en désuétude. Pourtant il serait bon de faire
des efforts pour le conserver; car il est expressif et
a des liaisons avec toutes les langues romanes.
— HIST. xi" s. Moult [ils] ont eu et peines et
ahans, Ch. deRol. xix. Que Guenes meure par mer-
veilleus ahan, ib. CCXCI. ||xne s. Par oui [il] seiist
nostre grant ahanage, lionc. p. 8). Â moût grant
peine et à moût grant ahan, ib. p. 84. || xiir s.
Cest premier an Më gart cil Diex en mon droit san,
Qui por nous ot paine et ahan, Et me gart l'ame,
EUTEB. 4 6. || rv* s. Tu n'as ne femme ne enfans,
Tu n'as ne terre ne ahans [champs labourés], Qui ne
soient tous mis à censé, FROISS. Buisson de jonece.
|| xvie s. Ce villain mot de concluer M'a fait d'ahan
le front suer, MAROT, II, 4 98. Chacun se plainct
que j'ay perdu Milan En grant enhan par guerre
mal menée, J. MAROT, v, 234.
— ËTYM. Provenç. afan ; catal. afany ; anc. es-
pagn. afan; ital. afa, affanno. Mot d'origine incer-
taine. Diez le regarde comme né en France et passé
de là aux autres langues romanes. On trouve le
composé enhaner, ce qui suppose un radical ha-
ner; aussi du Cange le tire-t-il d'une exclamation de
peine, de fatigue, han! Diez n'est pas éloigné d'a-
dopter cette étymologie ; cependant il note le mot
Tcymri afan, combat, trouble. Mais un mot ainsi
isolé ne donne rien de sûr.
AHANER (a-ha-né) , v. n. Eprouver une grande
fatigue en Casant quelque chose. || Peu usité.
AHÏ
— HIST. xin" s. Sarteurs ne charbonniers ne vi-
lains ahanant, Berte, cvn. Et prendoit [Richard]
proies es paysans, et tourbloit si le pays qu'on n'i
semoit ne ahanoit nient, Chr. de Rains, p. 73.
S'aucuns por foie amor se sunt entredampné, Là
seront mis ensemble, joint et enchaainé, Batu et
desrompu, froissié et ahané, Et maudiront le jour
qu'il furent d'Adam né, 3. DE MEUNG. Test. 4 974.
|| xiv" s. Encor [j'] ai dix chevaus dont j'ahenne les
blez, Et cinq cens gras moutons, Guescl. xiv, 438.
A ces félons quetis [prisonniers] donrài si mal douai-
re, La terre ahanneront mon frère roy Islaire, Et si
seront batu comme asne de Cesaire, Baud. de Seb.
v, 4 02. || xv' s. C'est un povie honis, nez de pe-
tites gens de labours, qui encore hanent les terres en
nostre pays,CHR. DE PISAN, Charles v, liv. ni, ch. 4 9.
|| xvi" s. Ne vois tu point comment ahane Athlas?
MAROT, iv, 74. Mon très cher fils , je vois que tu
ahanes [que tu t'impatientes] D'estre à repos, J.
MAROT, v, 428. Je sçais combien ahannemon ame
en compaigme d'un corps si tendre, MONT, I, 4 65. Ils
croyent que l'ame d'un homme accablé soubs une
ruyne, traisne et ahanne longtemps à sortir, ID. II,
294. Plus j'ahanne à le trouver, plus je l'enfonce
en l'oubliance, ID. m, 368. Cependant que j'ahanne
À mon blé que je vanne A la chaleur du jour, DU
BELLAY, Au vent.
— ÉTYM. Voy. AHAN; genev. affaner, gagner
avec peine. Dansl'aficien français, ahaner veut sou-
vent dire cultiver la terre ; ahan, la culture j- aha-
nable, cultivable.
AHEURTÉ; ÉE (a-eur-té, tée), part, passé et
adj. Qui se heurte à, qui ne veut pas aller outre.
Monsieur jeta le mémoire dans le feu, et il sortit du
cabinet tout aussi aheurté, RETZ, iv, 82. De tout
temps elle a étéaheurtée à cela, MOL. Mal. imag. i,
6. Ils étaient aheurtés à ne jamais vouloir croire
que.... BOSS. Conc. Entrant dans la pensée des au-
tres , point aheurté à la sienne, ID. Polit.
AHEURTEMENT (a-heur-te-man), s. m. Attache-
ment opiniâtre à un sentiment, à une opinion. Le
régent prétendit n'avoir trouvé que aheurtement
aveugle dans le chancelier esclave de toutes formes
contre les raisons péremploires de Law, ST-SIM. 479,
4 92. Ces sortes d'aheurtements demandent la même
douceur, BOSS. Lett. abb. 3. Je doute fort qu'une sim-
plicité, accompagnée d'un tel aheurtement et de
tant d'opiniâtreté, doive être traitée de bonne foi,
BOURD. Pensées, t. n, p. 363.
— HIST. xvr s. De là sourdent tant de schismes,
tant d'erreurs et opinions perverses, tant de scan-
dales et aheurtements de notre foi, CALVIN,Inst. 30.
— ÉTYM. Alieurter.
AHEDRTER (S') (a-heur-té), v. réfl. Se heurter à
quelque chose, s'opiniâtrer, s'obstiner. S'aheurter
à un sentiment, à une opinion. Elle ne s'était ja-
mais aheurtée à les défendre, J. i. ROUSS. Hél. vi,
4 4. Mais [elle] s'aheurte où sans plus quelque ap-
pât la convie, RÉGNIER,Sat.ix. Sans cela on ne se se-
rait pas aheurté à J. C. PASC. Proph. 24.
— HIST. XIII" s. Je cuide estre mescreant, pource
que je ne puis mon cuer ahurter à ce que je croie
ou sacrement de l'autel, JOINV. 4 97. "|| xv» s. Quant
[les sujets] reçoivent familiarités Des souverains,
ils en sont ahurtés A faire moins devoir, obé-
dience, E. DESCH. Comment les roys et les prin-
ces etc. || xvi" s. Gardons nous sur toutes choses
de ce rocher, auquel on ne peut ahurter sans ma-
lencontre, CALV. Instit. 776. Il vault mieulx prester
au coup, que, s'aheurtant à ne rien relascher, don-
ner occasion à.... MONT, I, 4 26. Les plus aheurtéz à
cette si juste persuasion de l'immortalité , ID. II,
305. Il y en a de si abeurtez en leurs opinions,
que.... LANOUE, 480. Depuis il passa oultrele devoir et
s'aheurta trop opiniastrement à vouloir empescher
l'accroissement de Scipion, AMYOT, Fab. 64. Ceulx
qui se aheurtent obstinéement à leurs opinions, et
ne se veulent jamais accommoder à autruy, demeu-
rent à la fin tous seuls, AMYOT, Cor. 20. Le roi fut
conseillé d'éluder ces demandes, au lieu de s'y ahur-
ter, D'AUB. Hist. n, 4 07. Ces puissantes familles
animées et aheurtées l'une contre l'autre , sans es-
poir de reconciliation, Satyr. Mén. p. 4 19.
— ÉTYM. À (voy. À) et heurter; picard, ahur-
ter.
AHI!(a-i),tnterj". Cri qui exprime le sentiment
d'une vive douleur. Ahi ! ahi ! ani I vous ne m'avez
pas dit que les coups en seraient, MOL. Prie. 4 4.
— HIST. XII"s. Ail francs cuers, qui tant convoit
[convoite], Coud, m. Ahi! fel Guenes, pourquoi
alasquerant?... Bonc. p. 4 54. ||xines. Cill'esgarde,
puis li escrie : Ha! ha! le leu! ahie! ahie! Ben.
4 212. .
ÀlD
— ÉTYM. Il est possible que ahi soit une simple
exclamation composée des deux vcyelles a et t,
mais il.se peut aussi queoftt* ou aï, et surtout ahie,
soit pour aïe, qui est une_ ancienne forme d'aide
(voy. AIDE).
t AHRIMANE ou AHRIMAN (a-ri-ma-n' ou a-ri-
man) , s. m. Mythologie persane. Principe du mai
chez les anciens Perses.
— ËTYM. Zend, agra, méchant, etmaynious, es-
prit, d'un radical man, qui se trouve dans la plu-
part des langues aryennes et qui signifie espril
(voy. MENTAL).
AHURI, IE (a-ù-ri, rie). || Ie Part, passé et adj.
Troublé. Je suis ahuri par la foule et le bruit. Elle
est tout ahurie. || 2° Subst. Il a l'air d'un ahuri.
AHURIR (a-u-rir), v. a. Étonner, interdire, trou-
bler. Vous ahurissez ce pauvre enfant par votre
brusquerie.
— HIST. xiiie s. La gent barbée et ahurie, Robert
le Diable, cité dans Diez, Etym. W.
— ÉTYM. À (voy. A) et hure (voy. ce mot). Hure
a voulu dire chevelure hérissée, ahuri, hérissé, de
là le sens moderne.
AÏ (a-i), s. m. Terme d'histoire naturelle. Qua-
drupède muni d'une queue et se mouvant avec une
extrême lenteur.
— HIST. xvie s. En Afrique se trouve une beste
nommée des sauvages haiif, fort difforme, et est
presque incredible qu'il en soit de teEe qui ne l'au-
roit veuê.... Ce haiif estant pris jette de grands sou-
pirs, PARÉ, Monstres, App. 3.
t AÏ (a-i), s. m. Terme de chirurgie. Crépitation
douloureuse des tendons. Cette affection, qui peut
attaquer tous les tendons, siège particulièrement
dans ceux de l'avant-bras.
— ÉTYM. Ce mot provient sans doute de l'excla-
mation de douleur qu'arrache cette affection.
fÀÏ (a-i), ville de France (Marne), dont les envi-
rons produisent un excellent vin. Le vin d'Aï ou
simplement l'aï, s. m. est un vin de Champagne.
Chloris, Eglé me versent de leur main D'un vin d'Aï
dont la mousse pressée, De la bouteille avec force
élancée, Comme un éclair fait voler le bouchon,
YOLT. Mondain [Le peuple] Pour qui nos fontaines
Versent, toujours pleines, Le beaune et l'aï, BËRAN-
GER, Cocagne.
t AÏAUT (a-iô), s. m. Nom vulgaire dii pséudo-
narcisse dans divers départements.
fAICHE ou ÉCHE (é-ch'), s. m. Nom que les pê-
cheurs donnent aux vers de terre employés comme
appât.
— ÉTYM. Esca, appât; ancien français, esche,
amadou. Il faudrait écrire ce mot éche.
f AICHER(é-ché), v.a. Terme de pêche. Amorcer
une ligne.
f AIDABLE (ê-da-bP), adj. Qui peut être aidé. Il
n'y a guère d'aidables que les gens qui s'aident eux-
mêmes en quelque chose.
— ÉTYM. Aider. Aidàble se trouve dans l'ancien
français, mais avec la signification contraire de,qui
peut aider, secourable. Et firent tant qu'ils furent
[ dans la forteresse ] plus de quinze cents hom-
mes tous aidables et pourvus de vivres, FROISS.I, I,
263.
AIDANT,ANTE (ê-dan,dan-tf). || i'Adj.Qui aide.
Donc toutes choses étant causées et causantes, ai-
dées et aidantes, médiatement et immédiatement,
et s'entretenant par un lien naturel et insensible
qui lie les plus éloignées et les plus différentes,PASC.
Pensées,part, i, art. 6. || 2° S. m. plur. Lui et tous
ses aidants. 11 le fera malgré vous et vos aidants.
On. a prétendu que la locution malgré lui, mal-
gré ses dents, est une corruption pour malgré lui et
ses aidants. Rien n'autorise à le penser : aidant étant
un mot usuel, il est difficile qu'il se soit altéré.
Puis, malgré ses dents est une expression métapho-
rique qui se comprend.
— HIST. xine s. Et li apbstoles le fist escumeniier
par toute crestienté et tous ses aidans en toute ma-
nière, Chr. de Bains, 4 67. || xve s. Malgré le pro-
pre roi et tous ses aidans, FROISS. I, I, 22.
— ÉTYM. Aider.
AIDE (ô-d'), t. f. || i" Secours, protection. De-
mander de l'aide à quelqu'un. Leur aide nous fut
très-utile. Il recourra, dans le besoin, à notre aide.
Ils appelèrent letemps à leur aide. Il fit cela avec
l'aide de ses amis. Vous êtes toute son aide. Il n'a
pas eu d'autre aide que les livres qui étaient sous
sa main. Pompée a besoin d'aide, il vient chercher
la votre, CORN. Pomp. i, 4.Tu t'es.vengé sans aide
et lu veux m'en donner, ID. ib. ni, 4. Et puisqu'il
faut en faire une aide à ma faiblesse, ID. Rodog. n,
12. Ce monsieur, son pédant à son aide réclame/
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