AFF
par amisiè ne par affettion d'amour ou de haine,
ORESME, Eth. H3i. H se esjoissent de tel honneur
comme, d'un signe de la bonne affettion des segneurs
à eulz, m. ib. 243. || xvc s. Aux oeuvres non aux
paroles se demonstrent les affections du vaillant
preux, Bouciq. i, 46. [Les bourgeois tenoient le
capitaine de la ville prisonnier pour le forcer de con-
sentir à .capituler avec les Anglois] Le chevalier
perçut bien l'affection qu'ils avoient aux Anglois et
comment ils le tenoient en danger, FKOISS. I, I, 234.
Monseigneur Charles de France et Monseigneur de
Charolois estaient à une fenestre et parloient eulx
deux de très grant affection , COMM. I, 5. || xvi" s.
.... de lui porter affection de nuisance, CALVIN , Instit.
<205. Son affection [goût] mesme y contredisant,
MONT, i, 44. Quelle affection [émotion] peult estre
plus aspre et plus juste, que cellaides amis de Pom-
peius [le voyant massacrer]? ID. I,63. j'ay en parti-
culière affection cette matière, ID. i, 84. La resolu-
tion à la guerre et affection à leurs femmes, m. i,
238. Antigonus ayant prins en affection un de ses
soldats pour sa vertu, ID. n, fi. Je m'en remets à
vostre jugement, vous priant sans moquerie luy en
vouloir conseiller ce qu'il en doit faire, sans regar-
der affection particulière, MARG. Lett. 79. Je vous prie
de prendre ceste maison en telle affection que j'ay
tousjours eue et ay la vostre, ID. ih 83. La jeunesse
qui est si ardante en ses affections.... LANOUE,. 420.
Ce prince ayant parlé à ces mots, comme il faisoit
ordinairement quand il parloit d'affection [avec ani-
mation], lui répliqua.... D'ATJB. Vie, ch. 40. Jà de
vostre costé vous avez apperceuë La moindre affec-
tion que pour vous j'ay receuS, RONS. 787.
— ÉTYM. Affectio, de afficere, de ad (voy. À) et
facere (voy. FAIRE); provenç. affectio; espagn. afec-
ctore; ital. affegione.
AFFECTIONNÉ, ÉE (a-fè-ksi-o-né, née). 11 1° Part,
passé. Aimé. Affectionné par toute la maison. 112° Adj.
Attaché de coeur à, dévoué. Il est très-affectionné à ses
amis. Je suis français très-affectionné à ma patrie,
et très-reconnaissant des grâces et des bontés avec
lesquelles il a phi au roi de me distinguer depuis si
longtemps, VADB. Dîme, p. 2. Mon Linck est affec-
tionné pourmon service,HAMILT. Gramm.l. || ^Sub-
stantivement. Le roi d'Espagne défendait.à Aqua-
viva de le voir [Giudice], et lui ordonnait d'intimer
la même défense à tous ses sujets et affectionnés à
Rome, ST-SIMON, 473, 30. || 4° En style épistolaire
et à la fin des lettres : Votre très-humble et très-
affectionné serviteur, un tel. Autrefois, on disait
votre affectionné à vous.rendre service ; cette for-
mule a vieilli. ,
f Aï'FECTlONNÉMENT(a-fè-ksi-o-né-man), adv.
D'une manière affectionnée.
— HIST. xvi° s. Il n'y a homme, s'il est aimé
d'une dame, mais qu'il sache poursuivre sagement
et affectionnément.... MARG. Nouv. 9.
— ÉTYM. Affectionné par contraction pour affec-
tionnée, et nient (voy. MENT).
AFFECTIONNER (a-fè-ksi-o-né), v. a.\\ 1° Avoir
de l'affection pour. Il affectionne singulièrement
cette personne. Un singe que le prince affectionnait.
Il affectionne sa maison de campagne. Les Grecs
affectionnaientcetteetude.il 2° Produire l'affection,,,
attacher, intéresser. Vous souhaiteriez de gagner
les coeurs et de vous affectionner la maison,; BOURD.
Pensées, t.n, p. 475. Est-on maître de recueillir son
esprit et d'affectionner son coeur? ip. ib. p. as. Ces
usages auront l'avantage d'affectionner les Polonais
à leur pays, J.J. ROUSS. Pol. 3. |[ 3° S'affectionner,
u. réfl. S'attacher à, se passionner pour. Le peuple
s'affectionne à l'argent ; il ne s'affectionne plus aux
affaires, MONTESQ. Esp. n , 2. Nous nous affection-
nons de plus en plus aux personnes à qui nous fai-
sons du bien, LA BRUY. '4. Les citoyens s'affection-
naient à leur pays, BOSS. Hist. in, 5. Que je suis
édifié de voir Mme votre soeur s'affectionner à son
office de chantre! m. Lett. abb. 497. Il s'affectionne
tout entier à cet ouvrage, ID. Nativ. 4. Toutes s'af-
fectionneront au chant, ID. Ord. Elles s'affectionne-
ront à la sainte pauvreté, ID. Règl. Les enfants se
moquent du corbeau et s'affectionnent tous au re-
nard, J. J. ROUSS. Ëm. H. Certaines dispositions où
il s'affectionnait à ses devoirs, BOURD. Pensées, t. u,
p. 444. Je ne veux pas faire entendre par là que nous
vivions dans une indolence qui ne s'affectionne à
rien et que rien n'émeut, in. ib. t. i, p. 49.
— SYN. S'AFFECTIONNER A, S'AFFECTIONNER POUR.
S'affectionner à, dit Marmontel, c'est s'attacher;
s'affectionner pour, c'est s'intéresser, vivement, se
passionner.
— REM. Bouhours dit daus ses Remarques : Des
personnes très-polies disent affectionner en un sens
AFF
particulier : a Les faiseurs de comédie doivent affe-
ctionner les spectateurs. » Ce sens n'a pas prévalu.
On a créé, en place, impressionner.
— HIST. xvie s. Ceux qui s'affectionnent aux gue-
nons et petits -chiens, MONT, I, 24. Il s'y affectionne
et s'y embesogne [à ces exercices], ID. u, 358. Con-
servant tant de nations si esloignées, si mal affec-
tionnées, ID. IV, 85. L'avocat estant affectionné [ani-
mé] va dire : Monsieur le président, un mot, DESPER.
Contes, xrx. Le plus affectionné serviteur et ami
qu'elle ait, MARG. NOUV. rx. Si quelque beau peré
affectionné au couvent,, vient à lire ceci.... LANOUE,
63. La concorde, qui nous rend affectionnez au bien
les uns desautres, ID. 66. Le tout représenté si vi-
vement, qu'en le lisant nous nous sentons affection-
nez, comme si les choses n'avoient pas esté faictes
par le passé, ains se faisoient présentement, AMYOT,
Préf. xiv, 42. H estoit si fort affectionné à l'estude,
qu'il en oublioit toute autre chose, ID. ib. xxiv, 52.
Et qu'il soit vrai que Martius fust ainsi alors affec-
tionné, il le monstra bien tanstost après évidem-
ment par ses effets, ID. Cor. 33. Ilz n'ozerent ja-
mais se mettre aux champs pour les aller secourir :
tant estaient leurs cueurs espris de deffiance, et mal
affectionnez à la guerre, ID. ib. 49. Sa Majesté af-
fectionnait beaucoup M. le maresehal, CARL. rx, 22.
Un bon.historien doit, escrire la vérité, sans s'affec-
tionner à l'une ou à l'autre part, M. DU BELL.--Préf.
Mon ami, je vous convie suivant vos juremens à ve-
nir mourir avec votre affectionné, D'AUB. Vie, ex.
'AFFECTUEUSEMENT :(a-fè-ktu-eû-ze-man), adv.
D'une manière affectueuse. Il m'a parlé affectueu-
sement. C'est par. le sentiment et l'impression de ce
désir du salut que le saint roi David s'écriait si souvent
et disait si affectueusement à Dieu.... BOURD. Pen-
sées, t. i, p. 44. r
— HIST. XIII° s. Car si affectueusement Ne si très
amoreusement Riens que je saiche ne me point, J.
DE MEUNG, TV. 479. || xvc s. Il fit [Hue le Dépen-
sier] le roi d'Angleterre escrire au Saint-pere, en
suppliant assez affectueusement qu'il voulust escrire
et mander au roi Charles de France qu'il lui voulust
renvoyer sa femme.... FROISS. I, I, 44. Ces parolles
d'appoinctement plaisoient au roy et audit conte de
Charolois comme je luy ay ouy compter depuis, et
si affectueusement parloient d'achever le demourant
qu'ils ne regardoient point où ilz alloient, COMM, I, ;
4 3. || xvi 0 s. Je ne me suis point espargné de ser-
vir à l'église de Dieu en cest endroit, le plus affec-
tueusement qu'il m'a esté possible, CALVIN, Inst.
épit. Si vous avez ce que TOUS demandez, qui vous,
contraint d'en parler si affectueusement? MARG.
Nouv. x.... Dont il se prit à l'aimer et honorer fort
affectueusement, AMYOT, Lyc. 46. Il le pria le plus
affectueusement qu'il luy fut possible, qu'il retour^
nast en volunté de vivre, ID. Périe. 36. Les sou-
dards de Fimbria venoient saluer ceulx de Marius
et leur aidoient bien affectueusement à faire leur,
trenchée, ID. Sylla, 52. Ne doutant point qu'une
telle et si rare perle ne deust estre fort affectueuse-
ment recherchée,, CARL. I, 26.
— ÉTYM. Affectueuse au féminin, et ment; pro-
venç. affectuosamens.
AFFECTUEUX,.EUSE (a-fè-ktu-eû, eû-z'), ad).
Qui montre beaucoup, d'affection. Je = m'étais con-
duit comme un ami. trèsraffectueux. Lettre affec-
tueuse. : Discours affectueux. On assiste les pauvres
parce que naturellement on. est sensible aux misères
d'autrui, et qu'on a le coeur, tendre et affectueux,
Borna).Pensées, t. i, p..sm.[,
— REM. Cemot est fort bon, et se dit, surtout en.
matière de piété, pour marquer, ce qui; vient du
coeur : Ces mouvements de dévotion tendres, et affec-
tueux, BOUHOURS, NOUV. Rem.
— ETYM. Provenç. affectuos; espagn. afectuoso;
ital.affettuoso; à'affectuosus, d'affectus, impression,
d'af/îcere(voy. AFFECTION). .-..;...
f AFFENAGE (a-fe-na-j'), s. m. Terme d'agricul-
ture. Action d'affener. .....'
. — ÉTYM. Affener.
f AFFENË, ÉE (a-fe-né, née), part, passé.
f AFFENER (a-fe-né. La syllabe ne prend l'accent
grave, quand celle qui suit est muette; et elle est
sans accent, quand la syllabe qui suit est son-
nante) , v. a. Terme d'agriculture. Donner la pâture
aux bestiaux.
— ÉTYM. Ad, à, etfenum, foin (voy. FOIN).
AFFÉRENT, ENTE (a-fé-ran, ran-t'), adj. En
termes de droit, il se dit de la part qui revient à
chaque intéressé dans un objet indivis. Portion af-
férente.
' —, HIST. xi» s. Ice plait afierent à la couronne le
rei, Lois de Guill. 2. || xue s. 11 n?afiert pas à vous
AFF 67
que nuls s'en plaigne, Couci, 9. || xine s. Lors fu-
rent li ostel desparti à chascun endroit soi, tel com-
me il aferoit, VILLEH. 49. Car ce n'aferist mie à
l'homme Que sens et proesce renomme, la R ose,
6427. || xiv 0 s. Le gai [guet] fu d'autre part, qu'on
ala ordenant, Et avoit fait son tour, si con est afe-
rant, Guescl. (6547. || xve s. Si honorablement
comme à telle damoiselle qui devoit estre raine
d'Angleterre afferoit, FROISS. I, I, 46. || xvi" s. Tel
est vestu de cappe hespaignolle, qui, en son cou-
raige, nullement affiert à Hespaigne, RAB. Garg. 4,
Prol. Mais pour autant qu'il afiert aux amis Et ser-
viteurs, jamais ne celer rien X leurs aymez, soit
de mal soit de bien..... MAROT, II, 72. Il n'affiert
qu'aux grands poètes d'user des licences . de l'art,
MONT. I, 466.
— ÉTYM. Provenç. a/fenV;bas-lat. affirere, dans
un texte du XIIe siècle. M. Burguy le tire de ad et
ferire, frapper (voy. FÉRIR). La conjugaison y invite
en effet, et elle.est parfaitement régulière ; dès lors
le sens sera : frapper à, aller à,- convenir. Comme
on voit, afferir, avec le sens de convenir, avait un
usage étendu et n'était pas borné au participe pré-
sent.
AFFÉRENT, ENTE (a-fé-rant,ran-tf), adj. En ter-
mes d'anatomie, qui apporte. On appelle vaisseaux
afférents les vaisseaux lymphatiques qui, marchant
vers leurs réservoirs centraux, arrivent aux gan-
glions situés sur leur trajet, et y apportent les liqui-
des absorbés.
— ÉTYM. Afferens, apportant, de afferre.
t AFFERMAGE (a-fèr-ma-j'), s. m. Action d'affer-
mer. Les propriétés nationales, proposées d'abord
au prix de 4 o années de leur affermage annuel, s'é-
levèrent avec les succès de la république [d'Angle-
terre], CHATEAUB. StuartS, 255.
— ÉTYM. Affermer.
t AFFERME (a-fèr-m'), s. f. Fermage. On ne peut
moins donner que deux moulins à chaque lieue
carrée, chacun desquels pourra rendre d'affermé,
l'un portant l'autre, pour le maître et pour les va-
lets, trois cent trente livres, VAUB. Dîme, p. 76.
|| Terme vieilli.
— HIST. xvi» s. En cas d'affermé, que le seigneur
accorde avec son fermier du prix du revenu de son
bien, 0. DE SERRES, 67.
AFFERMÉ, ÉE (a-fèr-mé, mée), part, passé.
|| 1° Donné à ferme. Terre affermée par le proprié-
taire à un homme actif. || 2° Pris à ferme. Terre
affermée par un homme actif qui la fera bien valoir.
AFFERMER (a-fèr-mé), v. a. Donner à ferme ou
à bail ; prendre à ferme ou à bail. J'ai affermé mes
terres àun excellent fermier. Mon fermier a affermé
une terre qui me restait. Affermer la perception des
impôts. Cet entrepreneur afferma la fourniture des
chevaux. Les financiers, sous l'ancienne monarchie,
affermaient, pour un prix qu'ils payaient à l'Etat,
les impôts.
'■ —SYN. AFFERMER,LOUER. Ces deux mots signifient
l'action par laquelle le propriétaire d'une chose en
cède à un autre la jouissance et l'usufruit, au moyen
d'une somme annuelle. Mais affermer m se dit que
des biens ruraux, des impôts ou des fournitures,
et louer. est un terme plus général, qui s'applique
atout, aux terres, comme aux logements, ustensi-
les, animaux.
— HIST. xvi" s. Nous voions quel bien nous pou-
vons affermer ou arrenter et quel teriir à nostre
main, OL.. DE SERRES, 57.
— ÉTYM. A et ferme, s. f.
AFFERMI, MIE (a-rfèr-mi, mie), part, passé.
Rendu ferme. Affermi sur ses pieds. Maison, affer-
mie sur ses fondements. Trône affermi dans la 'mai-
son de Hugues Capet. Un État affermi. Paix affer-
mie. Autorité mal affermie. Affermi dans son opi-
nion. Le tremblement de terre de Lisbonne empê-
che-t-il que vous n'ayez fait le voyage de Madrid à
Rome sur la terre affermie? VOLT. Dial. xxiv, 4. Ce
même Bajazet, sur lé trône affermi, Méconnaîtra
peut-être un inutile ami, RAG. Baj. i, 4. Les Dieux
m'ont secourue, et mon coeur affermi N'a rien
dit ou du moins n'a parlé qu'à dt'mi, ID. Mithr.
n, 4. Mais si dans son devoir votre coeur affer-
mi Voulait ne point s'entendre avec son ennemi....
ID. Br-it. m, 4. Rien ne remuait en Judée contre
Athalie:elle se croyait affermie par un règne de
sixans, BOSS. Hist. i, 6. Un prince est sur son trône
à jamais affermi, Quand il est honoré du nom de
son ami, CORN. Nicom-. m, 2. Enfin notre bonheur
est-il bien affermi? m. Hor. i, 4. Je. vois que
Cécile l'accuse ; Dans un projet coupable il le fait,
affermi, TH. CORN. Essex, n, 3.
AFFERMIR (a-fèr-mir), v. a. \\ 1° rlenOïe ferme.
par amisiè ne par affettion d'amour ou de haine,
ORESME, Eth. H3i. H se esjoissent de tel honneur
comme, d'un signe de la bonne affettion des segneurs
à eulz, m. ib. 243. || xvc s. Aux oeuvres non aux
paroles se demonstrent les affections du vaillant
preux, Bouciq. i, 46. [Les bourgeois tenoient le
capitaine de la ville prisonnier pour le forcer de con-
sentir à .capituler avec les Anglois] Le chevalier
perçut bien l'affection qu'ils avoient aux Anglois et
comment ils le tenoient en danger, FKOISS. I, I, 234.
Monseigneur Charles de France et Monseigneur de
Charolois estaient à une fenestre et parloient eulx
deux de très grant affection , COMM. I, 5. || xvi" s.
.... de lui porter affection de nuisance, CALVIN , Instit.
<205. Son affection [goût] mesme y contredisant,
MONT, i, 44. Quelle affection [émotion] peult estre
plus aspre et plus juste, que cellaides amis de Pom-
peius [le voyant massacrer]? ID. I,63. j'ay en parti-
culière affection cette matière, ID. i, 84. La resolu-
tion à la guerre et affection à leurs femmes, m. i,
238. Antigonus ayant prins en affection un de ses
soldats pour sa vertu, ID. n, fi. Je m'en remets à
vostre jugement, vous priant sans moquerie luy en
vouloir conseiller ce qu'il en doit faire, sans regar-
der affection particulière, MARG. Lett. 79. Je vous prie
de prendre ceste maison en telle affection que j'ay
tousjours eue et ay la vostre, ID. ih 83. La jeunesse
qui est si ardante en ses affections.... LANOUE,. 420.
Ce prince ayant parlé à ces mots, comme il faisoit
ordinairement quand il parloit d'affection [avec ani-
mation], lui répliqua.... D'ATJB. Vie, ch. 40. Jà de
vostre costé vous avez apperceuë La moindre affec-
tion que pour vous j'ay receuS, RONS. 787.
— ÉTYM. Affectio, de afficere, de ad (voy. À) et
facere (voy. FAIRE); provenç. affectio; espagn. afec-
ctore; ital. affegione.
AFFECTIONNÉ, ÉE (a-fè-ksi-o-né, née). 11 1° Part,
passé. Aimé. Affectionné par toute la maison. 112° Adj.
Attaché de coeur à, dévoué. Il est très-affectionné à ses
amis. Je suis français très-affectionné à ma patrie,
et très-reconnaissant des grâces et des bontés avec
lesquelles il a phi au roi de me distinguer depuis si
longtemps, VADB. Dîme, p. 2. Mon Linck est affec-
tionné pourmon service,HAMILT. Gramm.l. || ^Sub-
stantivement. Le roi d'Espagne défendait.à Aqua-
viva de le voir [Giudice], et lui ordonnait d'intimer
la même défense à tous ses sujets et affectionnés à
Rome, ST-SIMON, 473, 30. || 4° En style épistolaire
et à la fin des lettres : Votre très-humble et très-
affectionné serviteur, un tel. Autrefois, on disait
votre affectionné à vous.rendre service ; cette for-
mule a vieilli. ,
f Aï'FECTlONNÉMENT(a-fè-ksi-o-né-man), adv.
D'une manière affectionnée.
— HIST. xvi° s. Il n'y a homme, s'il est aimé
d'une dame, mais qu'il sache poursuivre sagement
et affectionnément.... MARG. Nouv. 9.
— ÉTYM. Affectionné par contraction pour affec-
tionnée, et nient (voy. MENT).
AFFECTIONNER (a-fè-ksi-o-né), v. a.\\ 1° Avoir
de l'affection pour. Il affectionne singulièrement
cette personne. Un singe que le prince affectionnait.
Il affectionne sa maison de campagne. Les Grecs
affectionnaientcetteetude.il 2° Produire l'affection,,,
attacher, intéresser. Vous souhaiteriez de gagner
les coeurs et de vous affectionner la maison,; BOURD.
Pensées, t.n, p. 475. Est-on maître de recueillir son
esprit et d'affectionner son coeur? ip. ib. p. as. Ces
usages auront l'avantage d'affectionner les Polonais
à leur pays, J.J. ROUSS. Pol. 3. |[ 3° S'affectionner,
u. réfl. S'attacher à, se passionner pour. Le peuple
s'affectionne à l'argent ; il ne s'affectionne plus aux
affaires, MONTESQ. Esp. n , 2. Nous nous affection-
nons de plus en plus aux personnes à qui nous fai-
sons du bien, LA BRUY. '4. Les citoyens s'affection-
naient à leur pays, BOSS. Hist. in, 5. Que je suis
édifié de voir Mme votre soeur s'affectionner à son
office de chantre! m. Lett. abb. 497. Il s'affectionne
tout entier à cet ouvrage, ID. Nativ. 4. Toutes s'af-
fectionneront au chant, ID. Ord. Elles s'affectionne-
ront à la sainte pauvreté, ID. Règl. Les enfants se
moquent du corbeau et s'affectionnent tous au re-
nard, J. J. ROUSS. Ëm. H. Certaines dispositions où
il s'affectionnait à ses devoirs, BOURD. Pensées, t. u,
p. 444. Je ne veux pas faire entendre par là que nous
vivions dans une indolence qui ne s'affectionne à
rien et que rien n'émeut, in. ib. t. i, p. 49.
— SYN. S'AFFECTIONNER A, S'AFFECTIONNER POUR.
S'affectionner à, dit Marmontel, c'est s'attacher;
s'affectionner pour, c'est s'intéresser, vivement, se
passionner.
— REM. Bouhours dit daus ses Remarques : Des
personnes très-polies disent affectionner en un sens
AFF
particulier : a Les faiseurs de comédie doivent affe-
ctionner les spectateurs. » Ce sens n'a pas prévalu.
On a créé, en place, impressionner.
— HIST. xvie s. Ceux qui s'affectionnent aux gue-
nons et petits -chiens, MONT, I, 24. Il s'y affectionne
et s'y embesogne [à ces exercices], ID. u, 358. Con-
servant tant de nations si esloignées, si mal affec-
tionnées, ID. IV, 85. L'avocat estant affectionné [ani-
mé] va dire : Monsieur le président, un mot, DESPER.
Contes, xrx. Le plus affectionné serviteur et ami
qu'elle ait, MARG. NOUV. rx. Si quelque beau peré
affectionné au couvent,, vient à lire ceci.... LANOUE,
63. La concorde, qui nous rend affectionnez au bien
les uns desautres, ID. 66. Le tout représenté si vi-
vement, qu'en le lisant nous nous sentons affection-
nez, comme si les choses n'avoient pas esté faictes
par le passé, ains se faisoient présentement, AMYOT,
Préf. xiv, 42. H estoit si fort affectionné à l'estude,
qu'il en oublioit toute autre chose, ID. ib. xxiv, 52.
Et qu'il soit vrai que Martius fust ainsi alors affec-
tionné, il le monstra bien tanstost après évidem-
ment par ses effets, ID. Cor. 33. Ilz n'ozerent ja-
mais se mettre aux champs pour les aller secourir :
tant estaient leurs cueurs espris de deffiance, et mal
affectionnez à la guerre, ID. ib. 49. Sa Majesté af-
fectionnait beaucoup M. le maresehal, CARL. rx, 22.
Un bon.historien doit, escrire la vérité, sans s'affec-
tionner à l'une ou à l'autre part, M. DU BELL.--Préf.
Mon ami, je vous convie suivant vos juremens à ve-
nir mourir avec votre affectionné, D'AUB. Vie, ex.
'AFFECTUEUSEMENT :(a-fè-ktu-eû-ze-man), adv.
D'une manière affectueuse. Il m'a parlé affectueu-
sement. C'est par. le sentiment et l'impression de ce
désir du salut que le saint roi David s'écriait si souvent
et disait si affectueusement à Dieu.... BOURD. Pen-
sées, t. i, p. 44. r
— HIST. XIII° s. Car si affectueusement Ne si très
amoreusement Riens que je saiche ne me point, J.
DE MEUNG, TV. 479. || xvc s. Il fit [Hue le Dépen-
sier] le roi d'Angleterre escrire au Saint-pere, en
suppliant assez affectueusement qu'il voulust escrire
et mander au roi Charles de France qu'il lui voulust
renvoyer sa femme.... FROISS. I, I, 44. Ces parolles
d'appoinctement plaisoient au roy et audit conte de
Charolois comme je luy ay ouy compter depuis, et
si affectueusement parloient d'achever le demourant
qu'ils ne regardoient point où ilz alloient, COMM, I, ;
4 3. || xvi 0 s. Je ne me suis point espargné de ser-
vir à l'église de Dieu en cest endroit, le plus affec-
tueusement qu'il m'a esté possible, CALVIN, Inst.
épit. Si vous avez ce que TOUS demandez, qui vous,
contraint d'en parler si affectueusement? MARG.
Nouv. x.... Dont il se prit à l'aimer et honorer fort
affectueusement, AMYOT, Lyc. 46. Il le pria le plus
affectueusement qu'il luy fut possible, qu'il retour^
nast en volunté de vivre, ID. Périe. 36. Les sou-
dards de Fimbria venoient saluer ceulx de Marius
et leur aidoient bien affectueusement à faire leur,
trenchée, ID. Sylla, 52. Ne doutant point qu'une
telle et si rare perle ne deust estre fort affectueuse-
ment recherchée,, CARL. I, 26.
— ÉTYM. Affectueuse au féminin, et ment; pro-
venç. affectuosamens.
AFFECTUEUX,.EUSE (a-fè-ktu-eû, eû-z'), ad).
Qui montre beaucoup, d'affection. Je = m'étais con-
duit comme un ami. trèsraffectueux. Lettre affec-
tueuse. : Discours affectueux. On assiste les pauvres
parce que naturellement on. est sensible aux misères
d'autrui, et qu'on a le coeur, tendre et affectueux,
Borna).Pensées, t. i, p..sm.[,
— REM. Cemot est fort bon, et se dit, surtout en.
matière de piété, pour marquer, ce qui; vient du
coeur : Ces mouvements de dévotion tendres, et affec-
tueux, BOUHOURS, NOUV. Rem.
— ETYM. Provenç. affectuos; espagn. afectuoso;
ital.affettuoso; à'affectuosus, d'affectus, impression,
d'af/îcere(voy. AFFECTION). .-..;...
f AFFENAGE (a-fe-na-j'), s. m. Terme d'agricul-
ture. Action d'affener. .....'
. — ÉTYM. Affener.
f AFFENË, ÉE (a-fe-né, née), part, passé.
f AFFENER (a-fe-né. La syllabe ne prend l'accent
grave, quand celle qui suit est muette; et elle est
sans accent, quand la syllabe qui suit est son-
nante) , v. a. Terme d'agriculture. Donner la pâture
aux bestiaux.
— ÉTYM. Ad, à, etfenum, foin (voy. FOIN).
AFFÉRENT, ENTE (a-fé-ran, ran-t'), adj. En
termes de droit, il se dit de la part qui revient à
chaque intéressé dans un objet indivis. Portion af-
férente.
' —, HIST. xi» s. Ice plait afierent à la couronne le
rei, Lois de Guill. 2. || xue s. 11 n?afiert pas à vous
AFF 67
que nuls s'en plaigne, Couci, 9. || xine s. Lors fu-
rent li ostel desparti à chascun endroit soi, tel com-
me il aferoit, VILLEH. 49. Car ce n'aferist mie à
l'homme Que sens et proesce renomme, la R ose,
6427. || xiv 0 s. Le gai [guet] fu d'autre part, qu'on
ala ordenant, Et avoit fait son tour, si con est afe-
rant, Guescl. (6547. || xve s. Si honorablement
comme à telle damoiselle qui devoit estre raine
d'Angleterre afferoit, FROISS. I, I, 46. || xvi" s. Tel
est vestu de cappe hespaignolle, qui, en son cou-
raige, nullement affiert à Hespaigne, RAB. Garg. 4,
Prol. Mais pour autant qu'il afiert aux amis Et ser-
viteurs, jamais ne celer rien X leurs aymez, soit
de mal soit de bien..... MAROT, II, 72. Il n'affiert
qu'aux grands poètes d'user des licences . de l'art,
MONT. I, 466.
— ÉTYM. Provenç. a/fenV;bas-lat. affirere, dans
un texte du XIIe siècle. M. Burguy le tire de ad et
ferire, frapper (voy. FÉRIR). La conjugaison y invite
en effet, et elle.est parfaitement régulière ; dès lors
le sens sera : frapper à, aller à,- convenir. Comme
on voit, afferir, avec le sens de convenir, avait un
usage étendu et n'était pas borné au participe pré-
sent.
AFFÉRENT, ENTE (a-fé-rant,ran-tf), adj. En ter-
mes d'anatomie, qui apporte. On appelle vaisseaux
afférents les vaisseaux lymphatiques qui, marchant
vers leurs réservoirs centraux, arrivent aux gan-
glions situés sur leur trajet, et y apportent les liqui-
des absorbés.
— ÉTYM. Afferens, apportant, de afferre.
t AFFERMAGE (a-fèr-ma-j'), s. m. Action d'affer-
mer. Les propriétés nationales, proposées d'abord
au prix de 4 o années de leur affermage annuel, s'é-
levèrent avec les succès de la république [d'Angle-
terre], CHATEAUB. StuartS, 255.
— ÉTYM. Affermer.
t AFFERME (a-fèr-m'), s. f. Fermage. On ne peut
moins donner que deux moulins à chaque lieue
carrée, chacun desquels pourra rendre d'affermé,
l'un portant l'autre, pour le maître et pour les va-
lets, trois cent trente livres, VAUB. Dîme, p. 76.
|| Terme vieilli.
— HIST. xvi» s. En cas d'affermé, que le seigneur
accorde avec son fermier du prix du revenu de son
bien, 0. DE SERRES, 67.
AFFERMÉ, ÉE (a-fèr-mé, mée), part, passé.
|| 1° Donné à ferme. Terre affermée par le proprié-
taire à un homme actif. || 2° Pris à ferme. Terre
affermée par un homme actif qui la fera bien valoir.
AFFERMER (a-fèr-mé), v. a. Donner à ferme ou
à bail ; prendre à ferme ou à bail. J'ai affermé mes
terres àun excellent fermier. Mon fermier a affermé
une terre qui me restait. Affermer la perception des
impôts. Cet entrepreneur afferma la fourniture des
chevaux. Les financiers, sous l'ancienne monarchie,
affermaient, pour un prix qu'ils payaient à l'Etat,
les impôts.
'■ —SYN. AFFERMER,LOUER. Ces deux mots signifient
l'action par laquelle le propriétaire d'une chose en
cède à un autre la jouissance et l'usufruit, au moyen
d'une somme annuelle. Mais affermer m se dit que
des biens ruraux, des impôts ou des fournitures,
et louer. est un terme plus général, qui s'applique
atout, aux terres, comme aux logements, ustensi-
les, animaux.
— HIST. xvi" s. Nous voions quel bien nous pou-
vons affermer ou arrenter et quel teriir à nostre
main, OL.. DE SERRES, 57.
— ÉTYM. A et ferme, s. f.
AFFERMI, MIE (a-rfèr-mi, mie), part, passé.
Rendu ferme. Affermi sur ses pieds. Maison, affer-
mie sur ses fondements. Trône affermi dans la 'mai-
son de Hugues Capet. Un État affermi. Paix affer-
mie. Autorité mal affermie. Affermi dans son opi-
nion. Le tremblement de terre de Lisbonne empê-
che-t-il que vous n'ayez fait le voyage de Madrid à
Rome sur la terre affermie? VOLT. Dial. xxiv, 4. Ce
même Bajazet, sur lé trône affermi, Méconnaîtra
peut-être un inutile ami, RAG. Baj. i, 4. Les Dieux
m'ont secourue, et mon coeur affermi N'a rien
dit ou du moins n'a parlé qu'à dt'mi, ID. Mithr.
n, 4. Mais si dans son devoir votre coeur affer-
mi Voulait ne point s'entendre avec son ennemi....
ID. Br-it. m, 4. Rien ne remuait en Judée contre
Athalie:elle se croyait affermie par un règne de
sixans, BOSS. Hist. i, 6. Un prince est sur son trône
à jamais affermi, Quand il est honoré du nom de
son ami, CORN. Nicom-. m, 2. Enfin notre bonheur
est-il bien affermi? m. Hor. i, 4. Je. vois que
Cécile l'accuse ; Dans un projet coupable il le fait,
affermi, TH. CORN. Essex, n, 3.
AFFERMIR (a-fèr-mir), v. a. \\ 1° rlenOïe ferme.
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