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ACC
l'Étour. I, 6. Il l'avait accusé de discours médisants,
m. ib. ni, s. Quand vous devez la vie aux soins de
ce grand homme, Vous osez l'accuser d'avoir trop
fait pour Rome, VOLT. Catil. v, 4. Ah! si nous pé-
rissons, n'en accusez que vous, RAC. Baj. n, 3.
La vie n'était pour lui qu'un esclavage et uHe triste
captivité ; et sans en accuser la Providence ni s'en
plaindre.... BOURD. Pensées, t. i,p. 45. || 5° Gour-
mander, blâmer. D'Egmont.... De l'incertain Mayenne
accusait la lenteur, VOLT. Senr. vin. Mais avec quel
courroux, avec quelle tendresse Mahomet de mes
sens accusa la faiblesse ! ID. Fanât, rv, 3. Contre
l'effort des vents ces myrtes sans appuis Accusent
notre indifférence, c. DELAV. Paria, n, 5. N'accuse
pointmon sort; c'est toi seul quil'as fait, CORN. Cinna,
ni, 4. Par des ambassadeurs accuser ma paresse, RAC.
Nithr. ni,4. Où donc estce grand coeur dont tantôt
l'allégresse Semblait du jour trop longaccuser la pa-
resse? BOIL. Lutr. n En vain de ton départ Les
tiens impatients accusent le retard, DELILLE, Enéi-
de, m. || 6° Enparlant des choses, servir de preuve,
d'indice. Le fait même l'accuse. Devant les dieux
vengeurs, mon désespoir m'accuse, VOLT. Sémir.
i, 5. Voyons qui son amour accusera des deux,
RAC. Mithr. ni, 4. Et son silence même accusant sa
noblesse Nous dit qu'elle nous cache une illustre
princesse, m. Iph. i, 2. Caché sous des lam-
beaux, un reste de richesse Semble encor de
son rang accuser la noblesse, DDCIS , Lear, n, 2.
|| 7° X certains jeux de cartes, accuser son jeu, en
faire connaître ce que les règles veulent qu'on dé-,
clare. || 8° Accuser juste , accuser faux, être exact,
inexact dans son récit. Chamillart convenait que
Catinat accusait vrai' en tout et partout, ST-SIMON,
■105, -f20. La renommée accuse juste en contant ce
que vous valez, MOL. Préc. 4 0. || 9° Accuser une
douleur, accuser son âge, dire qu'on sent une dou-
leur, qu'on a tel âge. || 10° Accuser la réception ou
accuser réception d;une lettre, d'un.paquet. M. Plet
ne nous accusa ni la réception de cette lettre ni celle
d'un assez gros paquet que je lui avais adressé,
VOLT. Lettr. Prusse, 36. Je n'ai de temps que pour en
accuser la réception, BOSS. Lettr. QuiéHQO. La plu-
part commencent par accuser la réception de ma
lettre, SÉV. 243. || 11° En termes de peinture, faire
sortir certaines parties qui sont recouvertes par
quelque enveloppe. Accuser .les muscles, les os.
|| 12" S'accuser, v. -réfl. Se dire coupable. Il s'ac-
cuse d'homicide. S'accuser d'une faute , de sa cré;
dulité. Elle s'accusait de ralentir ma marche. Vient-
elle s'accuser et se perdre elle-même? RAC. Ph. m,
C. Votre coeur s'accusait de trop de cruauté, ID.
Brit. iv, 3. Je m'accuse, moi-même, d'en avoir trop
entendu, MOL'. F', de Pierre, i, 3. Je me suis ac-
cusé de trop de violence, CORN. Cid, m, 4. || 13°
S'accuser, déclarer ses péchés au prêtre dans la con-
fession. S'accuser d'avoir rompu le jeûne. •
— REM. Régnier a dit : Un rêveur m'accuse Que
je ne suis pas net.... Sat. n. Cette tournure est in-
solite , et l'on dit d'habitude' de avec l'infinitif : De
n'être pas net. Cependant elle n'a rien qui soit fau-
tif en soi.
— HIST. xn° s. S'aucuns est acuseis qu'il ait au-
cun ochis.... TALLLIAR, Recueil, p. 491. Etfeissent
deux homes avant venir, qui Naboth acusassent et
sur lui testemoniassent que il out mesparlé de Deu
meïme et del rei, Bots, 33). || xnr s. Cil cui je
n'avoie riens mesfait, m'acusoient, Psautier, f. 48.
Par iceste manière bien nous acuserons [nous
prouverons notre fait], Berte, 23. Qui est accusé de
cas de crieme, il ne se puet défendre par procureur,
BEATJM. 80. En cas de crieme dont on pot perdre vie
ou membre, li acusés n'est pas tenus à jurer, se li
cas n'est de gages, ID. XX, 9. li mariages fu après
acusés, et fu depeciés [cassé], et fut tenu por mal-
vès, m. xvin, 48. Tretout ansinc vous dis pour
voir [vrai] Que li cristal, s£ns décevoir, Tout l'estre
du vergièr accusent X ceux qui dedans l'iaue mu-
sent, la Rose, -1669,11 xrve s. Et "encore eùst on tout
occis et tué,S'il n'eussent nommé l'englois et accusé
Qui les-armes pendi de Bertran l'aduré, Guesclin,
4 9767. Dame, distGàlerans, jà n'aie je pardon, Se je
vous en accuse par nulle entention, Baud. de Séb.
n, 90. || xvi" s. Ils ne nous accusoient [dénonçaient]
jamais aux ennemys, CARLOIX, v, 6. Ceux qui accu-
sent les hommes de.... MONT, I, 44. Les vieux du
Sénat accusèrent [blâmèrent] cette pratique, ID. I,
23*. Les mesmes paroles qui accusent [indiquent]
ma maladie, ID. I, 34.
— ÉTYM. Provenç accusar; espagn. acusar; ital.
accusare; de accusare, de ad, à, et d'un ra-
dical sur lequel on a varié. Priscien dit que ce ra-
dical est jusare, fréquentatif de cudere, qui veut dire
ACE
forger. Mais il est plus vraisemblable de le ratta-
cher à causa, cause (voy. ce mot). Ce qui ajoute
quelque probabilité à cette étymologie, c'est que
Bède dit que accusare s'est aussi écrit avec deux ss,
orthographe qui est aussi celle de causa, caussa.
t.... ACÉ (a-sé), suffixe employé surtout pour dési-
gner des catégories de plantes ou d'animaux ; leslilia-
cées, les crustacés.
— ÉTYM. Aceus, suffixe latin indiquant le rapport
et la ressemblance. .
ACENS (a-san), s. m. Terme d'anciennes coutu-
mes. Terre ou héritage quelconque tenu à cens.
—ÉTYM. A et cens.
ACENSÉ, ÉE (a-san-sé, sée), part, passé.
ACENSEMENT (a-san-se-rnan), s. m. Terme d'an-
ciennes coutumes. Action de donner à cens.
— HIST. xive s. La seureté de tout le vendaige ou
acensissement des dis moulins, DU CANGE, accensa-
mentum.
— ÉTYM. Âcenser; provenç. acessamen, assensa-
ment.
ACENSER (a-san-sé), «. a. Terme d'anciennes
coutumes. Donner à'cens, c'est-à-dire sous la re-
devance d'une rente.
— HIST. xine s. Il ont acensi pour els et por les
oirs du roi de Navarre les maisons le roi qui sont....
DU CANGE , accensare. Et s'il avenoit que je acense-
sisse mon winage, m. ib. || xiv s. Que toutes les
revenues de la dicte ville seront acensées, ID. ib.
|| xve s. Les communes de Paris s'esmurent et armè-
rent , et occisent tous ceux qui avoient assencé ces
gabelles et ces impositions, FROISS. II , n, 437. Robaut
dist au suppliant qu'il se achenssast et composast
par devers Jehan, DU CANGE, ib.
—ÉTYM. Acens; Berry, .accenser; provenç. aces-
sar; ital. accensare.
ACÉPHALE (à-sé-fal'), adj. Terme didactique.
||i° Qui n'a point de tête. Un monstre acéphale.
|| 2° Fig.. Qui n'a point ou qui ne reconnaît pas
de chef. Concile acéphale. Secte acéphale. || 8° Dans
la versification ancienne, vers acéphale, vers tron-
qué au commencement, et particulièrement l'hexa-
mètre qui commençait par une brève. || 4° S. m.
Espèce fabuleuse d'hommes sans tête. St Augustin
assure qu'il a vu des -acéphale», VOLT. Oreilles, 6.
|| 5° En termes d'histoire naturelle, animaux qui
n'ont point de tête. Les huîtres sont des acéphales.
—ÉTYM. 'Axéça)-oç,de a privatif, et x£(voy. CÊPHALIQUE).
t ACÉRAIN, AINE(a-sé-rin, Te-n'),adj. Qui tient
de la nature de l'acier. Fer acérain. Mine acéraine.
— HIST. xn° s. Pinabaux de Sorence tint le brant
acerin, flonc. p. 494. Le roi [il] servi au bon
branc acerin ; De plusors gueres il fist maint orfe-
nin, R. de Cambrai, 8.
—ÉTYM. Acier.
ACERBE (a-ser-b'), ad]'. || 1° D'un goût âpre. Fruits
acerbes. || 2° Fig. Sévère et dur. Des paroles acerbes.
C'est un homme "acerbe. Il m'écrivit sur un ton très-
acerbe.
— ÉTYM. Acerbus. Ce mot a une parenté évidente
avec acer, acre (voy. ACRE), et avec tous les mots'
qui, formés avec le radical ac différemment varié,
ont le sens de pointu et de piquant.
ACERBITÉ (a-sèr-bi-té),s. f. \\ 1° Qualité de ce
qui est acerbe. L'acerbité de ce fruit. || 2° Fig. L'a-
cerbité de son langage. L'obligation de raconter le
fait lui rappelle la mémoire plus vive de l'acerbité
d'un événement qui.... p. L. CODR. I, 74.
—ÉTYM. Acerbitas, de acerbus, acerbe.
f ACERE (a-se-r'), adj. m. Histoire naturelle. Il
se dit d'insectes qui n'ont point d'antennes et'de mol-
lusques dont la tête est dépourvue de tentacules.
— ÉTYM. A privatif, et xépoe;, corne (voy. CORNE).
ACÉRÉ, ÉE (a-sé-ré, rée), part, passé. || 1° Rendu
tranchant par l'acier, affilé, aigu. Fer à pointe
acérée. La plainte qu'on permet à des désespérés
Ne te sauvera pas de ses traits acérés, ROTROU,
Berc. mour. v, 3. Un serpent blessait Zadig au
coeur.de sa langue acérée, VOLT. Zadig, 7. || 2" Fig.
Qui blesse profondément. Les traits acérés delà ca-
lomnie. Langue acérée. Plaisanteries acérées.
ACÉRER (a^sé-ré. La syllabe ce prend l'accent aigu
quand la syllabe qui la suit est sonnante, j'a-
cérais, et l'accent grave quand cette syllabe est
muette, j'acère), v. a. || 1" Garnir d'acier un instru-
ment pour le rendre tranchant. || 2° Fig. Quelques
motifs particuliers acéraient encore les calomnies et
les haines qui doivent préparer les dissensions de
Marseille, MIRAB. Collection,t. ni, p. 407.
— HIST. xii" s. Hanste [il]eut moult fort, li fers
fu acerez, Ronc. p. 36.Vostre espée est reburse, ses
brans est acerez; S'il traistsur vus s'espée, sustenir
ACH
nel purrez, Th. le Mart. 36. L'escu [il] saisi, qui fu
à or bendez, Etprent l'espié qui fu bien acerez, H.
de Cambrai, 24. || xm° s. Les portes [ils] desfer-
rerent à grans pels [pieux] acérés, Ch. d'Ant.vi,
843. || xve s. Et tenoit un glaive roide et fort à un
long fer bien acéré, FROISS. i, i, 435. ||xvi°s. Il
n'y a harnois si bien trempé et acéré qui eust pu
préserver un coeur de leurpointe, YVER,p.B39. Sai-
chant que cueur d'amye ou vray amant Est acéré
trop plus que dyamant Contre infortune, j. MAROT,
v, 209. De sa lance asserée verde et roide rumpoyt
un huys, RAB. Garg. i, 23. Ilz ont les grypbes tant
fortes, longues et asserées, que rien ne leur es-
chappe, depuys que une foys l'ont mis entre leurs
serres, ID. Pant. v, 44. Cela que le soudarfaux es-
paules ferrées,Que le cheval flanqué de" bardes acé-
rées, Ne put faire par force, amour le fait seulet,
RONS. 662. Il faut roidir son courage, affermir son
ame, l'endurcir et acerer à jouir, sçavoir, enten-
dre, juger toutes choses, CHARRON, Sag. Préface.
—ÉTYM. Acier; provenç. aceirar; espagn. acerar;
ital. aciajare.
f ACÉRURE (a-sé-ru-r'),s. f. Morceau d'acier pré-
paré pour être soudé à une pièce qu'on veut acérer.
ACESCENSE (a-sè-ssan-s'), s. f. Terme didacti-
que. Disposition à s'aigrir.
—ÉTYM. Acescent.
ACKSCENT, ENTE(a-sè-ssan,ssant'), adj. Terme
didactique. Qui commence à devenir acide.
—ÉTYM. Acescens, de acescere, devenir acide, d'un
radical ac qui se trouve dans acide (voy. ACIDE).
TACÉTABULE(a-sé-ta-bu-l'), s. m. || i» Terme
d'antiquité. Sorte de vase destiné au vinaigre. || 2° Me-
sure répondant à la cotyle grecque et contenant
0,27 litres. || 3° Les anatomistes appelaient autre-
fois acétabules les cavités articulaires qu'on nomme
aujourd'hui cavités cotyloïdes. Ils donnaient aussi
le nom d'acétabule à des enfoncements qui se voient
à l'intérieur de la matrice chez les chèvres, les bre-
bis, etc. || Histoire naturelle. Suçoir des bras des
mollusques céphalopodes.
— HIST. xvie s. L'air est conduit.... de la grand
artère aux artères de la matrice et cotilidoines , qui
sont au chorium, par les acetables, et des acetables
à l'umbilic de l'enfant, par la veine umbilicale,
PARÉ, t. II, p. 634. Iceux orifices ont esté appelles
des Grecs cotylédons, et des Latins acetables, ID.
XVIII, 6.
—ÉTYM. Acetabulum, de acelum, vinaigre (voy
ACÉTIQUE).
ACÉTATE (a-sé-ta-f), s. m. Terme de chimie. Se
dit des sels produits par les combinaisons de l'acide
acétique avec une base. De l'acétate de morphine,
un grain dans une cuve se perd, en une cuillerée
tue, p. L. COUP, n, 384.
— ÉTYM.- Acétique.
ACÉTEUX, EUSE (a-sé-teû, teû-se), adj. Qui
a le goût du vinaigre. Acide acéteux, nom ancien-
nement donné au vinaigre ordinaire,que l'on croyait
différer de l'acide acétique concentré, par un degré
moindre d'oxygénation.
— HIST. xvie s. Toutes ces choses aceteuses sont
fort louées, parce qu'elles irritent l'appétit, PARÉ,
xxrv, 2.
—ÉTYM. Acetum , vinaigre , d'un radical ac qui
se trouve dans acide (voy. ACIDE).
t ACÉTIFICATION (a-sé-ti-fi-ka-sion), s.f. Réac-
tion chimique qui transforme l'esprit-de-vin en vi-
naigre.
— ÉTYM. Acetum, vinaigre, et facere, faire.
ACÉTIQUE (a-sé-ti-k'), adj. Terme de chimie. .
Acide acétique, acide qui est le principe du viniigre.
— ÉTYM. acetum, vinaigre, d'un radical ac qui se
trouve dans acide (voy. ACIDE). •
-(-ACHALANDAGE (a-cha-lan-da-j'), s. m. L'en-
semble des chalands.
— ÉTYM. Achfllander.
ACHALANDÉ, ÉE (a-cha-lan-dé, dée), part, passé.
Qui a beaucoup de chalands. Boutique achalandée.
Ce marchand est très-achalandé. Il y a des artisans
bien plus achalandés les uns que les autres, plus
forts et plus adroits, et qui gagnent par conséquent
davantage, VAUBAN, Dîme, p. 94.
ACHALANDER(a-cha-lan-dé),».a. || i-Achalan-
deruneboutique.yfairevenirdeschalands. || 2°Fig.
Procurer la vogue. Il fallait bien des cérémonies,
bien du temps pour achalander un oracle, VOLT.
Moeurs, Oracle. || 3" S'achalander, v. réfl. Devenir
achalandé.
— ÉTYM. A et chaland.
ACHARNÉ, ÉE (a-char-hé, née), part, passé.
|| i° Attaché furieusement à sa proie, au propre et
au figuré. Accusateur acharné. C'est un joueur
ACC
l'Étour. I, 6. Il l'avait accusé de discours médisants,
m. ib. ni, s. Quand vous devez la vie aux soins de
ce grand homme, Vous osez l'accuser d'avoir trop
fait pour Rome, VOLT. Catil. v, 4. Ah! si nous pé-
rissons, n'en accusez que vous, RAC. Baj. n, 3.
La vie n'était pour lui qu'un esclavage et uHe triste
captivité ; et sans en accuser la Providence ni s'en
plaindre.... BOURD. Pensées, t. i,p. 45. || 5° Gour-
mander, blâmer. D'Egmont.... De l'incertain Mayenne
accusait la lenteur, VOLT. Senr. vin. Mais avec quel
courroux, avec quelle tendresse Mahomet de mes
sens accusa la faiblesse ! ID. Fanât, rv, 3. Contre
l'effort des vents ces myrtes sans appuis Accusent
notre indifférence, c. DELAV. Paria, n, 5. N'accuse
pointmon sort; c'est toi seul quil'as fait, CORN. Cinna,
ni, 4. Par des ambassadeurs accuser ma paresse, RAC.
Nithr. ni,4. Où donc estce grand coeur dont tantôt
l'allégresse Semblait du jour trop longaccuser la pa-
resse? BOIL. Lutr. n En vain de ton départ Les
tiens impatients accusent le retard, DELILLE, Enéi-
de, m. || 6° Enparlant des choses, servir de preuve,
d'indice. Le fait même l'accuse. Devant les dieux
vengeurs, mon désespoir m'accuse, VOLT. Sémir.
i, 5. Voyons qui son amour accusera des deux,
RAC. Mithr. ni, 4. Et son silence même accusant sa
noblesse Nous dit qu'elle nous cache une illustre
princesse, m. Iph. i, 2. Caché sous des lam-
beaux, un reste de richesse Semble encor de
son rang accuser la noblesse, DDCIS , Lear, n, 2.
|| 7° X certains jeux de cartes, accuser son jeu, en
faire connaître ce que les règles veulent qu'on dé-,
clare. || 8° Accuser juste , accuser faux, être exact,
inexact dans son récit. Chamillart convenait que
Catinat accusait vrai' en tout et partout, ST-SIMON,
■105, -f20. La renommée accuse juste en contant ce
que vous valez, MOL. Préc. 4 0. || 9° Accuser une
douleur, accuser son âge, dire qu'on sent une dou-
leur, qu'on a tel âge. || 10° Accuser la réception ou
accuser réception d;une lettre, d'un.paquet. M. Plet
ne nous accusa ni la réception de cette lettre ni celle
d'un assez gros paquet que je lui avais adressé,
VOLT. Lettr. Prusse, 36. Je n'ai de temps que pour en
accuser la réception, BOSS. Lettr. QuiéHQO. La plu-
part commencent par accuser la réception de ma
lettre, SÉV. 243. || 11° En termes de peinture, faire
sortir certaines parties qui sont recouvertes par
quelque enveloppe. Accuser .les muscles, les os.
|| 12" S'accuser, v. -réfl. Se dire coupable. Il s'ac-
cuse d'homicide. S'accuser d'une faute , de sa cré;
dulité. Elle s'accusait de ralentir ma marche. Vient-
elle s'accuser et se perdre elle-même? RAC. Ph. m,
C. Votre coeur s'accusait de trop de cruauté, ID.
Brit. iv, 3. Je m'accuse, moi-même, d'en avoir trop
entendu, MOL'. F', de Pierre, i, 3. Je me suis ac-
cusé de trop de violence, CORN. Cid, m, 4. || 13°
S'accuser, déclarer ses péchés au prêtre dans la con-
fession. S'accuser d'avoir rompu le jeûne. •
— REM. Régnier a dit : Un rêveur m'accuse Que
je ne suis pas net.... Sat. n. Cette tournure est in-
solite , et l'on dit d'habitude' de avec l'infinitif : De
n'être pas net. Cependant elle n'a rien qui soit fau-
tif en soi.
— HIST. xn° s. S'aucuns est acuseis qu'il ait au-
cun ochis.... TALLLIAR, Recueil, p. 491. Etfeissent
deux homes avant venir, qui Naboth acusassent et
sur lui testemoniassent que il out mesparlé de Deu
meïme et del rei, Bots, 33). || xnr s. Cil cui je
n'avoie riens mesfait, m'acusoient, Psautier, f. 48.
Par iceste manière bien nous acuserons [nous
prouverons notre fait], Berte, 23. Qui est accusé de
cas de crieme, il ne se puet défendre par procureur,
BEATJM. 80. En cas de crieme dont on pot perdre vie
ou membre, li acusés n'est pas tenus à jurer, se li
cas n'est de gages, ID. XX, 9. li mariages fu après
acusés, et fu depeciés [cassé], et fut tenu por mal-
vès, m. xvin, 48. Tretout ansinc vous dis pour
voir [vrai] Que li cristal, s£ns décevoir, Tout l'estre
du vergièr accusent X ceux qui dedans l'iaue mu-
sent, la Rose, -1669,11 xrve s. Et "encore eùst on tout
occis et tué,S'il n'eussent nommé l'englois et accusé
Qui les-armes pendi de Bertran l'aduré, Guesclin,
4 9767. Dame, distGàlerans, jà n'aie je pardon, Se je
vous en accuse par nulle entention, Baud. de Séb.
n, 90. || xvi" s. Ils ne nous accusoient [dénonçaient]
jamais aux ennemys, CARLOIX, v, 6. Ceux qui accu-
sent les hommes de.... MONT, I, 44. Les vieux du
Sénat accusèrent [blâmèrent] cette pratique, ID. I,
23*. Les mesmes paroles qui accusent [indiquent]
ma maladie, ID. I, 34.
— ÉTYM. Provenç accusar; espagn. acusar; ital.
accusare; de accusare, de ad, à, et d'un ra-
dical sur lequel on a varié. Priscien dit que ce ra-
dical est jusare, fréquentatif de cudere, qui veut dire
ACE
forger. Mais il est plus vraisemblable de le ratta-
cher à causa, cause (voy. ce mot). Ce qui ajoute
quelque probabilité à cette étymologie, c'est que
Bède dit que accusare s'est aussi écrit avec deux ss,
orthographe qui est aussi celle de causa, caussa.
t.... ACÉ (a-sé), suffixe employé surtout pour dési-
gner des catégories de plantes ou d'animaux ; leslilia-
cées, les crustacés.
— ÉTYM. Aceus, suffixe latin indiquant le rapport
et la ressemblance. .
ACENS (a-san), s. m. Terme d'anciennes coutu-
mes. Terre ou héritage quelconque tenu à cens.
—ÉTYM. A et cens.
ACENSÉ, ÉE (a-san-sé, sée), part, passé.
ACENSEMENT (a-san-se-rnan), s. m. Terme d'an-
ciennes coutumes. Action de donner à cens.
— HIST. xive s. La seureté de tout le vendaige ou
acensissement des dis moulins, DU CANGE, accensa-
mentum.
— ÉTYM. Âcenser; provenç. acessamen, assensa-
ment.
ACENSER (a-san-sé), «. a. Terme d'anciennes
coutumes. Donner à'cens, c'est-à-dire sous la re-
devance d'une rente.
— HIST. xine s. Il ont acensi pour els et por les
oirs du roi de Navarre les maisons le roi qui sont....
DU CANGE , accensare. Et s'il avenoit que je acense-
sisse mon winage, m. ib. || xiv s. Que toutes les
revenues de la dicte ville seront acensées, ID. ib.
|| xve s. Les communes de Paris s'esmurent et armè-
rent , et occisent tous ceux qui avoient assencé ces
gabelles et ces impositions, FROISS. II , n, 437. Robaut
dist au suppliant qu'il se achenssast et composast
par devers Jehan, DU CANGE, ib.
—ÉTYM. Acens; Berry, .accenser; provenç. aces-
sar; ital. accensare.
ACÉPHALE (à-sé-fal'), adj. Terme didactique.
||i° Qui n'a point de tête. Un monstre acéphale.
|| 2° Fig.. Qui n'a point ou qui ne reconnaît pas
de chef. Concile acéphale. Secte acéphale. || 8° Dans
la versification ancienne, vers acéphale, vers tron-
qué au commencement, et particulièrement l'hexa-
mètre qui commençait par une brève. || 4° S. m.
Espèce fabuleuse d'hommes sans tête. St Augustin
assure qu'il a vu des -acéphale», VOLT. Oreilles, 6.
|| 5° En termes d'histoire naturelle, animaux qui
n'ont point de tête. Les huîtres sont des acéphales.
—ÉTYM. 'Axéça)-oç,de a privatif, et x£
t ACÉRAIN, AINE(a-sé-rin, Te-n'),adj. Qui tient
de la nature de l'acier. Fer acérain. Mine acéraine.
— HIST. xn° s. Pinabaux de Sorence tint le brant
acerin, flonc. p. 494. Le roi [il] servi au bon
branc acerin ; De plusors gueres il fist maint orfe-
nin, R. de Cambrai, 8.
—ÉTYM. Acier.
ACERBE (a-ser-b'), ad]'. || 1° D'un goût âpre. Fruits
acerbes. || 2° Fig. Sévère et dur. Des paroles acerbes.
C'est un homme "acerbe. Il m'écrivit sur un ton très-
acerbe.
— ÉTYM. Acerbus. Ce mot a une parenté évidente
avec acer, acre (voy. ACRE), et avec tous les mots'
qui, formés avec le radical ac différemment varié,
ont le sens de pointu et de piquant.
ACERBITÉ (a-sèr-bi-té),s. f. \\ 1° Qualité de ce
qui est acerbe. L'acerbité de ce fruit. || 2° Fig. L'a-
cerbité de son langage. L'obligation de raconter le
fait lui rappelle la mémoire plus vive de l'acerbité
d'un événement qui.... p. L. CODR. I, 74.
—ÉTYM. Acerbitas, de acerbus, acerbe.
f ACERE (a-se-r'), adj. m. Histoire naturelle. Il
se dit d'insectes qui n'ont point d'antennes et'de mol-
lusques dont la tête est dépourvue de tentacules.
— ÉTYM. A privatif, et xépoe;, corne (voy. CORNE).
ACÉRÉ, ÉE (a-sé-ré, rée), part, passé. || 1° Rendu
tranchant par l'acier, affilé, aigu. Fer à pointe
acérée. La plainte qu'on permet à des désespérés
Ne te sauvera pas de ses traits acérés, ROTROU,
Berc. mour. v, 3. Un serpent blessait Zadig au
coeur.de sa langue acérée, VOLT. Zadig, 7. || 2" Fig.
Qui blesse profondément. Les traits acérés delà ca-
lomnie. Langue acérée. Plaisanteries acérées.
ACÉRER (a^sé-ré. La syllabe ce prend l'accent aigu
quand la syllabe qui la suit est sonnante, j'a-
cérais, et l'accent grave quand cette syllabe est
muette, j'acère), v. a. || 1" Garnir d'acier un instru-
ment pour le rendre tranchant. || 2° Fig. Quelques
motifs particuliers acéraient encore les calomnies et
les haines qui doivent préparer les dissensions de
Marseille, MIRAB. Collection,t. ni, p. 407.
— HIST. xii" s. Hanste [il]eut moult fort, li fers
fu acerez, Ronc. p. 36.Vostre espée est reburse, ses
brans est acerez; S'il traistsur vus s'espée, sustenir
ACH
nel purrez, Th. le Mart. 36. L'escu [il] saisi, qui fu
à or bendez, Etprent l'espié qui fu bien acerez, H.
de Cambrai, 24. || xm° s. Les portes [ils] desfer-
rerent à grans pels [pieux] acérés, Ch. d'Ant.vi,
843. || xve s. Et tenoit un glaive roide et fort à un
long fer bien acéré, FROISS. i, i, 435. ||xvi°s. Il
n'y a harnois si bien trempé et acéré qui eust pu
préserver un coeur de leurpointe, YVER,p.B39. Sai-
chant que cueur d'amye ou vray amant Est acéré
trop plus que dyamant Contre infortune, j. MAROT,
v, 209. De sa lance asserée verde et roide rumpoyt
un huys, RAB. Garg. i, 23. Ilz ont les grypbes tant
fortes, longues et asserées, que rien ne leur es-
chappe, depuys que une foys l'ont mis entre leurs
serres, ID. Pant. v, 44. Cela que le soudarfaux es-
paules ferrées,Que le cheval flanqué de" bardes acé-
rées, Ne put faire par force, amour le fait seulet,
RONS. 662. Il faut roidir son courage, affermir son
ame, l'endurcir et acerer à jouir, sçavoir, enten-
dre, juger toutes choses, CHARRON, Sag. Préface.
—ÉTYM. Acier; provenç. aceirar; espagn. acerar;
ital. aciajare.
f ACÉRURE (a-sé-ru-r'),s. f. Morceau d'acier pré-
paré pour être soudé à une pièce qu'on veut acérer.
ACESCENSE (a-sè-ssan-s'), s. f. Terme didacti-
que. Disposition à s'aigrir.
—ÉTYM. Acescent.
ACKSCENT, ENTE(a-sè-ssan,ssant'), adj. Terme
didactique. Qui commence à devenir acide.
—ÉTYM. Acescens, de acescere, devenir acide, d'un
radical ac qui se trouve dans acide (voy. ACIDE).
TACÉTABULE(a-sé-ta-bu-l'), s. m. || i» Terme
d'antiquité. Sorte de vase destiné au vinaigre. || 2° Me-
sure répondant à la cotyle grecque et contenant
0,27 litres. || 3° Les anatomistes appelaient autre-
fois acétabules les cavités articulaires qu'on nomme
aujourd'hui cavités cotyloïdes. Ils donnaient aussi
le nom d'acétabule à des enfoncements qui se voient
à l'intérieur de la matrice chez les chèvres, les bre-
bis, etc. || Histoire naturelle. Suçoir des bras des
mollusques céphalopodes.
— HIST. xvie s. L'air est conduit.... de la grand
artère aux artères de la matrice et cotilidoines , qui
sont au chorium, par les acetables, et des acetables
à l'umbilic de l'enfant, par la veine umbilicale,
PARÉ, t. II, p. 634. Iceux orifices ont esté appelles
des Grecs cotylédons, et des Latins acetables, ID.
XVIII, 6.
—ÉTYM. Acetabulum, de acelum, vinaigre (voy
ACÉTIQUE).
ACÉTATE (a-sé-ta-f), s. m. Terme de chimie. Se
dit des sels produits par les combinaisons de l'acide
acétique avec une base. De l'acétate de morphine,
un grain dans une cuve se perd, en une cuillerée
tue, p. L. COUP, n, 384.
— ÉTYM.- Acétique.
ACÉTEUX, EUSE (a-sé-teû, teû-se), adj. Qui
a le goût du vinaigre. Acide acéteux, nom ancien-
nement donné au vinaigre ordinaire,que l'on croyait
différer de l'acide acétique concentré, par un degré
moindre d'oxygénation.
— HIST. xvie s. Toutes ces choses aceteuses sont
fort louées, parce qu'elles irritent l'appétit, PARÉ,
xxrv, 2.
—ÉTYM. Acetum , vinaigre , d'un radical ac qui
se trouve dans acide (voy. ACIDE).
t ACÉTIFICATION (a-sé-ti-fi-ka-sion), s.f. Réac-
tion chimique qui transforme l'esprit-de-vin en vi-
naigre.
— ÉTYM. Acetum, vinaigre, et facere, faire.
ACÉTIQUE (a-sé-ti-k'), adj. Terme de chimie. .
Acide acétique, acide qui est le principe du viniigre.
— ÉTYM. acetum, vinaigre, d'un radical ac qui se
trouve dans acide (voy. ACIDE). •
-(-ACHALANDAGE (a-cha-lan-da-j'), s. m. L'en-
semble des chalands.
— ÉTYM. Achfllander.
ACHALANDÉ, ÉE (a-cha-lan-dé, dée), part, passé.
Qui a beaucoup de chalands. Boutique achalandée.
Ce marchand est très-achalandé. Il y a des artisans
bien plus achalandés les uns que les autres, plus
forts et plus adroits, et qui gagnent par conséquent
davantage, VAUBAN, Dîme, p. 94.
ACHALANDER(a-cha-lan-dé),».a. || i-Achalan-
deruneboutique.yfairevenirdeschalands. || 2°Fig.
Procurer la vogue. Il fallait bien des cérémonies,
bien du temps pour achalander un oracle, VOLT.
Moeurs, Oracle. || 3" S'achalander, v. réfl. Devenir
achalandé.
— ÉTYM. A et chaland.
ACHARNÉ, ÉE (a-char-hé, née), part, passé.
|| i° Attaché furieusement à sa proie, au propre et
au figuré. Accusateur acharné. C'est un joueur
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