Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
36 "" ACC
— ÉTYM. À et l'anglais shore, rivage, accore, étai ; I
to shore up, aecorer.
ACCORE, ÉE (a-kb-ré, rée), part, passé. Naviro
accoré.
ACCORER (a-ko-ré), v. a. Terme de marine.
Êtayer avec des, accores un bâtiment en construc-
tion ou en réparation.
— ÉTYM. Accore.
-(■ACCORNÉ ,ÉE (a-kor-né, née), adj. Terme de bla-
son. Il se dit des animaux qui ont des cornes, quand
elles sont d'une autre couleur que l'animal.
— ÉTYM. À et corne.
ACCORT, ORTE (a-kor, kor-t'), adj. || i° Qui est de
gentil esprit ; qui est à la fois avisé et gracieux. Il pour-
suivait Pompée et chérit sa mémoire ; Il veut tirer à
soi, par un courroux accort, L'honneur de sa ven-
geance et le fruit de sa mort, COKN. il. de Pomp.
IV, 4. Son éloquence accorte, enchaînant avec
grâce L'excuse du silence à celle de l'audace, ID.
Oth. n, 4. Voyant une beauté folâtrement ac-
corte , RÉGNIER , Sat. vu. Je ne sais comment II faut se
taire accort bu parler faussement, ID. Sat. m. || 2° In-
sinuant et quelquefois flatteur. Je vis de jeunes Grec-
ques,-vives, jolies, accortes,CHATEAUB. ltin. H, 45.
D'humeur accorte, PERRAULT , Chaper. rouge , 20.
Aussi ce prince [Germanicus]était-ild'unespritdoux
et accort, PERHOT D'ABL. Tacite, 29.
— HIST. xvie s. C'est bien le plus grand mal qu'un
homme puisse avoir, Que servir une femme accorte
à décevoir, RONS. 4 25. Le libertin courtisan est si
accort, qu'il n'oublie aucun artifice pour couvrir
ce qu'il sçait bien que plusieurs reprouvent, LANOUE,
610. Lyon, regnard ; car vous tenez de la hardiesse
et valeur de l'un, et estes accort, prévoyant etad-
visé comme l'autre, CARLOIX, V, 26. Tant estoit ac-
cort et ruzé en ses responses, ID. vin, a.
— ÉTYM. Voltaire, tout en remarquant que ce mot
n'est plus en usage dans le style noble (ce qui est
vrai; pourtant on pourrait l'y faire rentrer dans
quelques cas bien choisis), le tire de accord. C'est
une erreur ; accort vient de l'italien accorto, avisé, de
accorgere (accorgcrsi, s'apercevoir) pour accoreg-
gere, de a et correggere (voy. CORRIGER) : accorto,
mot à mot, qui s'aperçoit, avisé, habile.
f ACCORTEMENT (a-kor-te-man), adv. D'une ma-
nière accorte. Ma bouche accortement saura s'en
acquitter, CORN. iléd. 11, 6.
— HIST. rvie s. Quand il apparoit y avoir grande
injustice en icelui'[commandement], ne vaut-il pas
mieux qu'il s'excuse accortement de l'accomplir [le
commandement] ? LANOUE, 220. Le nombre n'est pas
petit de ceux qui sont abreuvez de ceste fausse opi-
nion et qui la publient accortement es lieux où ils
fréquentent, ID. 492.
— ÉTYM. Accorte au féminin, et ment (voy. MENT).
ACCORTÏSE (a-kor-ti-ze), s. f. Humeur accorte".
L'accortise italienne calma la vivacité française, VOLT.
louis XIV, 87. Ses souplesses [d'Orry] et son accor-
tise l'avaient attaché et lié avec M." de Luxembourg
et ses amis, ST-SIMON, 4 31, 4 96. Mme d'Espinoy
n'était qu'une mortelle qui vivait avec Mme de Sou-
bise dans l'accortise et la subordination de sa beauté
et de sa faveur, ID. 59, 246.
— ÉTYM. Accort.
ACCOSTAHLE (a-ko-sta-bl'), adj. Qu'on peut abor-
der facilement. Les plats....N'avaient ni le maintien
ni la grâce accostable, RÉGNIER, Sat. x. Si le maire
était noble de son chef, nous le trouverions accos-
table., p. L. COOR. n, 297.
— HlST.xvr 1 s. L'ayant trouvé bien conditionné et
de conversation fort accostable.... CARL. m, 7. Lors
vous trouvant aussi douce et traitable Qu'auparavant
vous n'estiez accostable.... RONS. 8)7.
— ÉTYM. Accoster.
+ ACCOSTANT, ANTE (a-ko-stan, stan-t'), adj.
Qui accoste avec facilité, lie facilement conversation.
Termes était poli et accostant, mais à peine lui ré-
pondait-on enfuyant, ST-SIMON, 129, 4 77.
f ACCOSTE (a-ko-sf). Terme de marine. Com-
mandement d'approcher. Accoste au quai.. Substan-
tivement, commander l'accoste.
— ÉTYM. Impératif du verbe accoster.
ACCOSTÉ,ÉE (a-ko-sté,stée),part. passé. ||l'Ac-
costé par un individu de mauvaise mine. Le
vaisseau fut accosté par une chaloupe. || 2° En bla-
son, se dit de toutes les pièces de longueur, mises
en pal ou en bande, quand elles en ont d'autres à
leur côté.
ACCOSTER (à-ko-sté), «. o. || 1° Aborder quel-
qu'un qu'on rencontre. [Gens qui] vous viennent ac-
coster comme personnes ivres, RÉGNIER, Sat. n.
Il 2° S'accoster de,*, réfl. Prendre pour compagnon,
hanter, fréquenter. N'ayant point dmé, Je m'accos-
ACC
tai d'un homme à lourde mine, VOLT. P. Diable.
Accostez-vous de fidèles critiques ; Fouillez, puisez
dans les sources antiques ; Lisez les Grecs, savourez
les latins ; Je ne dis tous, car Rome a ses Cotins,
3. B. ROUSS. Ép.m,i ,à Marot. || 3° En termes de ma-
rine , en parlant d'un bâtiment, d'une embarcation,
venir se placer le long et à côté de. La chaloupe ac-
costa le vaisseau. Ce vapeur accosta le quai.
—HIST. xlie s. Ses homes se acosterentà lui, sili
distrent : Bel père, se li prophètes te deïst que
Rots, 363. Lez Oliver s'acoste le meschin [il se met
près du jeune Olivier], Ronc. 50. Et à un pilier [il]
s'est tenuz et acostez, Th. le Mart. 448. || xni" s.
Maintes fois avint que en esté il aloit seoir au bois
de Vincennes, après sa messe, et se acostoioit à
un chesne, JOINV. 4 99. Lez un fossé se plaint et
plore, Et cil lui corent andoi seure Là où il se fu acos-
tez, Tien. 4 8573. Il xiv s. Au lez devers la mer [il]
les a fais acoster ; Les pors lor a tolus, et les pas des-
tournez, Guesclin, 14782. || xv° s. Les archers d'An-
gleterre estaient accostés aux deux lez du chemin,
FROISS. 1,1, 218. y xvic s. J'avois le latin si prest et
si à la main que mes précepteurs craignoient à m'ac-
coster, MONT. 1, (94. Junia s'estant accostée d'elle
familièrement, elle la repoussa rudement, ID. III,
4 80. M. de Vendosme vint acoster M. de Vielleville,
CARLOIX, IV, IG. Toutefois il s'acosta de lui pour se
descharger de sa créance, ID. n, 7. [Dans le cor-
tège] les archevesques de Cologne et de Mayence
accostoyent [étaient à côté] l'empereur, SLEIHAN ,
p. 18.
— ÉTYM. "Wallon, acouter; prpvenç. et espagn.
acostar; ital. accostare; de ad, à, et costa, côte
(voy. CÔTE). Joinville a dit acosloier, verbe fait de d
et costoyer, que nous disons côtoyer. Il y avait,
dans l'ancien français, le substantif aeost, qui si-
gnifiait action d'accoster : Et Renart si s'en vait
fuyant Qui n'avoitsoing de son acost, Ren. 25915.On
remarquera que nos anciens auteurs écrivaient gé-
néralement par un seul c accoster et les mots composés
semblablement. Cela prouve qu'ils n'en prononçaient
qu'un seul. Nous n'en prononçons qu'un seul non
plus; pourquoi ne faisons-nous pas comme eux?
C'est une simplification digne d'être recommandée à
l'Académie.
ACCOTÉ,ÉE(a-ko-té,tée, part, passé. || 1° Accoté
contre un arbre. || 2° En blason, se dit des pièces qui
sont posées à côté d'une autre pièce de l'écu.,
f ACCOTEMENT (a-ko-te-man), s. m. || i° Terme
d'horlogerie. Rencontre vicieuse d'une roue et diun
pignon. Il 2° En termes de ponts et chaussées, espace
compris entre la chaussée et le fossé, entre le ruis-
seau et la maison.
— ÉTYM. Accoter.
ACCOTER (a-ko-té), v. a. || i° Soutenir à l'aide
d'une cale, appuyer par côté. Accoter sa tête. Ac-
coter un pot, de peur qu'il ne se renverse. || 2°. S'ac-
coter, v. réfl. S'accoter contre une muraille. Heur-
tant contre une porte , en pensant m'accoter,
RÉGNIER , Sat. x. 11 3° F. n. Etre couché sur le côté par
la force du- vent, en parlant d'un navire. || 4" En
horlogerie, frotter l'une contre l'autre, en parlant
des pièces.
— HIST. xni" s. Dedenz le cortil au vilein, S'entrè-
rent andui tout à plein; Le vilein ont moult redoté;
Lez la paroi sontacoté, Ren. 42260. || xv" s. Et je me
sarray cy à terre, Et m'acoteray sur le coûte, Afin que
j'entende et escoute, Myst. ïïesurr. de N. S.
—ÉTYM. Norm. acout, appui, acouter, appuyer;
•wallon, ascot, appui, ascoter, accoter. Dans le ge-
nevois, il y a cotte, étai, cale, cotter, serrer, as-
sujettir; dans le franc-comtois, coûte, appui. Notre
verbe vient donc de à et d'un radical cote ou cotte,
radical qui est sans doute celui du verbe cotir
(voy. COTIR). Dans l'ancien français il est souvent
difficile de distinguer accoter et accouder, qui se di-
sait acouter.
ACCOTOIR (a-ko-toir), s. m. || 1" Ce qui sert à s'ap-
puyer par côté. Les accotoirs d'un carrosse, d'un fau-
teuil. Cela vous servira d'accotoir. Il 2" Etai sur le-
quel on appuie les navires en construction.
— ÉTYM. Accoter; bourguig. écotôrre, appui,
dossier.
•j-ACCOUARDI, IE(a-kou-ar-di,die), part, passé.
Rendu couard, devenu couard.
f ACCOTJARDIR (a-kou-ar-dir) , v. a. Rendre
couard. || Bon mot, anciennement français, et qui
se comprend sans aucune explication.
— HIST. xm* s. Par parole sont moult hardi ; Mais
tost restent acoardi, Quant vienent à un poi d'ef-
fort, Ren. 46712. Il xiv* s. Il estoit preux es armes,
couraigeux et Hardis; Oncques en un bon fait ne fut
acouardis, Girard deRoss. v. <376. || xves. Ma dame,
ACG
que Jhesus hohneure! Me regardoit, cem'estoit vis.
Si liement que tous ravis Estoie, en soi seule esgar-
dant; Mais tousm'aloieacouardant, FROISS. Ep. Am.
Il xvie s. La demeure de la maison n'acouardit pas
tellement ceux qui la suivent, qu'une bonne partie
ne soit en bonne disposition de bien faire quand
l'honneur le commande, LANOUE, 240. Si du front
m'asosté L'honneur, la honte et l'audace première,
Acouardant mon ame prisonnière, Serve à ta volonté,
RONS. 185.
— ÉTYM. À et couard.
ACCOUCHÉE (a-kou-chée). )| 1" Part.passê f.Cette
femme ayant été accouchée par le forceps. || 2° S. f.
Femme qui vient d'accoucher. || Proverbe. Elle
est parée comme une accouchée, se dit d'une femme
fort parée, à cause dé l'habitude qu'avaient les
femmes de recevoir en toilette, dans leur lit, les
visites de leurs amies. || Le caquet de l'accouchée,
conversation frivole, que l'on nomme ainsi à cause
du babil ordinaire dans les visites qui se rendent
aux femmes en couches.
— HIST. xvi" s. Aux accouchées laissons Ces dou-
ceresses boissons; Ce bon cidre caressons, 3. LU
HOUX, -14.
ACCOUCHEMENT (a-kou-che-man),s. m. || l°Tout
le travail de la mise au monde de l'enfant depuis les
premières douleurs jusqu'à la terminaison. Accou-
chement heureux, laborieux. || 2° Action d'aiderune
femme à accoucher. Faire un accouchement, un
cours d'accouchement. || 3° Fig. Difficulté qu'on
éprouve à dire une chose, à prendre un parti. C'é-
tait un accouchement pour lui que de traiter ce
point délicat .
— SYN. ACCOUCHEMENT, ENFANTEMENT. Le premier
est un terme de médecine, et le second est un
terme général. Le premier indique non-seulement
l'enfantoment, mais tout ce qui le précède et le suit
immédiatement; le second n'indique que l'action de
mettre l'enfant au monde. Le premier a un sens pas-
sif : l'accouchement de cette femme par une sage-
femme ; le second n'a qu'un sens actif.
—ÉTYM. Accoucher.
ACCOUCHER (a-kou-ché). H 1* V. n. Mettre au
monde. Accoucher à terme, avant terme. Elle est
accouchée de deux jumeaux. Et la triste Emilie est
morte en accouchant, CORN. Sert, v, 2, Que ses pa-
rents et ses voisins l'avaient vue grosse de la fille
dont elle avait accouché, VERTOT, Rév. rom. v, 60.
Elle vient d'accoucher d'un garçon, SÉV. 3. || 2° Fig.
et dans le style badin ou critique. L'un enfante
des volumes, l'autre accouche d'épigramtnes. Que
votre esprit accouche enfin de ce que.... Le sort
de ce sonnet a droit de vous toucher ; Car c'est
dans votre cour que j'en viens d'accoucher, MOL. .
F.sac. ni, 4. Mais enfin j'accouche d'un dessein Qui
passera l'effort de tout le genre humain, REGNARD,
Lég. rv, 2. Monsieur avait accouché de projets toute
la nuit, RETZ, m, i78. Si quelquefois il n'enfan-
tait pas heureusement ses idées, du moins il savait
faire accoucher heureusement ses auditeurs des vé-
rités cachées qui étaient en eux, DESFONT. Éloge
de Renau. || 3* S'expliquer. Parlez, accouchez enfin,
et voyons ce qui vous inquiète. Le roi insistant, il
fallut bien accoucher, et Chamillart lui dit que....
ST-SIMON, 4 05, 420. || 4° F. a. Aider une femme à
accoucher. Accoucher une femme. Ce chirurgien
accouche bien.
— REM. Accoucher, v. n. se conjugue avec être
quand il s'agit d'exprimer l'état, et avec avoir quand
il s'agit d'exprimer l'acte : Elle est accouchée depuis
un mois; Elle a accouché heureusement. hoc. vie. :
Elle a accouché d'hier. Dites : Elle est accouchée
d'hier.
— HIST. xm' s. Mahius de Montmorencyaccoucha
malades, et tant fu agrevés qu'il morut, VILLEH.
89. Li quens del Perche s'acoucha de maladie, ID.
29. La comtesse Marie si acoucha d'une fille, ID. 480.
Novellement est acouchée, X chascun [petit] donoit
sa bouchée, Ren. 363. Et pour les dites maladies
[j' ] acouchai au lit malade en la mi carême,
JOINV. 237. Car trois jours devant ce que elle acou-
chast, lui vinrent les nouvelles que li rois estoit
pris, ID.262. Et avint antre ces entrefates que là
reïne fust preste d'acouefiier ; et lo jor devant que
ele acouchast.... MERLIN, f° 68, recto. || xiv" s.
Si le [Piètre] leva de fons [fut sa marraine] la
royne jolie, Qui d'une fille estoit h ce temps acou
chie, Guesclin, 8624. || xvc s. Après advint que
celle dame fut enceinte, et le dit roi, son mari, ac-
coucha malade au lict de la mort, FROISS. I, I, 49.
L'abbesse , qui belle et jeune et en bon point lors
estoit, nagueres s'acouche malade, L. xi, Nouv. 24.
Advint qu'elle fut malade et au lit de la mort acou-
— ÉTYM. À et l'anglais shore, rivage, accore, étai ; I
to shore up, aecorer.
ACCORE, ÉE (a-kb-ré, rée), part, passé. Naviro
accoré.
ACCORER (a-ko-ré), v. a. Terme de marine.
Êtayer avec des, accores un bâtiment en construc-
tion ou en réparation.
— ÉTYM. Accore.
-(■ACCORNÉ ,ÉE (a-kor-né, née), adj. Terme de bla-
son. Il se dit des animaux qui ont des cornes, quand
elles sont d'une autre couleur que l'animal.
— ÉTYM. À et corne.
ACCORT, ORTE (a-kor, kor-t'), adj. || i° Qui est de
gentil esprit ; qui est à la fois avisé et gracieux. Il pour-
suivait Pompée et chérit sa mémoire ; Il veut tirer à
soi, par un courroux accort, L'honneur de sa ven-
geance et le fruit de sa mort, COKN. il. de Pomp.
IV, 4. Son éloquence accorte, enchaînant avec
grâce L'excuse du silence à celle de l'audace, ID.
Oth. n, 4. Voyant une beauté folâtrement ac-
corte , RÉGNIER , Sat. vu. Je ne sais comment II faut se
taire accort bu parler faussement, ID. Sat. m. || 2° In-
sinuant et quelquefois flatteur. Je vis de jeunes Grec-
ques,-vives, jolies, accortes,CHATEAUB. ltin. H, 45.
D'humeur accorte, PERRAULT , Chaper. rouge , 20.
Aussi ce prince [Germanicus]était-ild'unespritdoux
et accort, PERHOT D'ABL. Tacite, 29.
— HIST. xvie s. C'est bien le plus grand mal qu'un
homme puisse avoir, Que servir une femme accorte
à décevoir, RONS. 4 25. Le libertin courtisan est si
accort, qu'il n'oublie aucun artifice pour couvrir
ce qu'il sçait bien que plusieurs reprouvent, LANOUE,
610. Lyon, regnard ; car vous tenez de la hardiesse
et valeur de l'un, et estes accort, prévoyant etad-
visé comme l'autre, CARLOIX, V, 26. Tant estoit ac-
cort et ruzé en ses responses, ID. vin, a.
— ÉTYM. Voltaire, tout en remarquant que ce mot
n'est plus en usage dans le style noble (ce qui est
vrai; pourtant on pourrait l'y faire rentrer dans
quelques cas bien choisis), le tire de accord. C'est
une erreur ; accort vient de l'italien accorto, avisé, de
accorgere (accorgcrsi, s'apercevoir) pour accoreg-
gere, de a et correggere (voy. CORRIGER) : accorto,
mot à mot, qui s'aperçoit, avisé, habile.
f ACCORTEMENT (a-kor-te-man), adv. D'une ma-
nière accorte. Ma bouche accortement saura s'en
acquitter, CORN. iléd. 11, 6.
— HIST. rvie s. Quand il apparoit y avoir grande
injustice en icelui'[commandement], ne vaut-il pas
mieux qu'il s'excuse accortement de l'accomplir [le
commandement] ? LANOUE, 220. Le nombre n'est pas
petit de ceux qui sont abreuvez de ceste fausse opi-
nion et qui la publient accortement es lieux où ils
fréquentent, ID. 492.
— ÉTYM. Accorte au féminin, et ment (voy. MENT).
ACCORTÏSE (a-kor-ti-ze), s. f. Humeur accorte".
L'accortise italienne calma la vivacité française, VOLT.
louis XIV, 87. Ses souplesses [d'Orry] et son accor-
tise l'avaient attaché et lié avec M." de Luxembourg
et ses amis, ST-SIMON, 4 31, 4 96. Mme d'Espinoy
n'était qu'une mortelle qui vivait avec Mme de Sou-
bise dans l'accortise et la subordination de sa beauté
et de sa faveur, ID. 59, 246.
— ÉTYM. Accort.
ACCOSTAHLE (a-ko-sta-bl'), adj. Qu'on peut abor-
der facilement. Les plats....N'avaient ni le maintien
ni la grâce accostable, RÉGNIER, Sat. x. Si le maire
était noble de son chef, nous le trouverions accos-
table., p. L. COOR. n, 297.
— HlST.xvr 1 s. L'ayant trouvé bien conditionné et
de conversation fort accostable.... CARL. m, 7. Lors
vous trouvant aussi douce et traitable Qu'auparavant
vous n'estiez accostable.... RONS. 8)7.
— ÉTYM. Accoster.
+ ACCOSTANT, ANTE (a-ko-stan, stan-t'), adj.
Qui accoste avec facilité, lie facilement conversation.
Termes était poli et accostant, mais à peine lui ré-
pondait-on enfuyant, ST-SIMON, 129, 4 77.
f ACCOSTE (a-ko-sf). Terme de marine. Com-
mandement d'approcher. Accoste au quai.. Substan-
tivement, commander l'accoste.
— ÉTYM. Impératif du verbe accoster.
ACCOSTÉ,ÉE (a-ko-sté,stée),part. passé. ||l'Ac-
costé par un individu de mauvaise mine. Le
vaisseau fut accosté par une chaloupe. || 2° En bla-
son, se dit de toutes les pièces de longueur, mises
en pal ou en bande, quand elles en ont d'autres à
leur côté.
ACCOSTER (à-ko-sté), «. o. || 1° Aborder quel-
qu'un qu'on rencontre. [Gens qui] vous viennent ac-
coster comme personnes ivres, RÉGNIER, Sat. n.
Il 2° S'accoster de,*, réfl. Prendre pour compagnon,
hanter, fréquenter. N'ayant point dmé, Je m'accos-
ACC
tai d'un homme à lourde mine, VOLT. P. Diable.
Accostez-vous de fidèles critiques ; Fouillez, puisez
dans les sources antiques ; Lisez les Grecs, savourez
les latins ; Je ne dis tous, car Rome a ses Cotins,
3. B. ROUSS. Ép.m,i ,à Marot. || 3° En termes de ma-
rine , en parlant d'un bâtiment, d'une embarcation,
venir se placer le long et à côté de. La chaloupe ac-
costa le vaisseau. Ce vapeur accosta le quai.
—HIST. xlie s. Ses homes se acosterentà lui, sili
distrent : Bel père, se li prophètes te deïst que
Rots, 363. Lez Oliver s'acoste le meschin [il se met
près du jeune Olivier], Ronc. 50. Et à un pilier [il]
s'est tenuz et acostez, Th. le Mart. 448. || xni" s.
Maintes fois avint que en esté il aloit seoir au bois
de Vincennes, après sa messe, et se acostoioit à
un chesne, JOINV. 4 99. Lez un fossé se plaint et
plore, Et cil lui corent andoi seure Là où il se fu acos-
tez, Tien. 4 8573. Il xiv s. Au lez devers la mer [il]
les a fais acoster ; Les pors lor a tolus, et les pas des-
tournez, Guesclin, 14782. || xv° s. Les archers d'An-
gleterre estaient accostés aux deux lez du chemin,
FROISS. 1,1, 218. y xvic s. J'avois le latin si prest et
si à la main que mes précepteurs craignoient à m'ac-
coster, MONT. 1, (94. Junia s'estant accostée d'elle
familièrement, elle la repoussa rudement, ID. III,
4 80. M. de Vendosme vint acoster M. de Vielleville,
CARLOIX, IV, IG. Toutefois il s'acosta de lui pour se
descharger de sa créance, ID. n, 7. [Dans le cor-
tège] les archevesques de Cologne et de Mayence
accostoyent [étaient à côté] l'empereur, SLEIHAN ,
p. 18.
— ÉTYM. "Wallon, acouter; prpvenç. et espagn.
acostar; ital. accostare; de ad, à, et costa, côte
(voy. CÔTE). Joinville a dit acosloier, verbe fait de d
et costoyer, que nous disons côtoyer. Il y avait,
dans l'ancien français, le substantif aeost, qui si-
gnifiait action d'accoster : Et Renart si s'en vait
fuyant Qui n'avoitsoing de son acost, Ren. 25915.On
remarquera que nos anciens auteurs écrivaient gé-
néralement par un seul c accoster et les mots composés
semblablement. Cela prouve qu'ils n'en prononçaient
qu'un seul. Nous n'en prononçons qu'un seul non
plus; pourquoi ne faisons-nous pas comme eux?
C'est une simplification digne d'être recommandée à
l'Académie.
ACCOTÉ,ÉE(a-ko-té,tée, part, passé. || 1° Accoté
contre un arbre. || 2° En blason, se dit des pièces qui
sont posées à côté d'une autre pièce de l'écu.,
f ACCOTEMENT (a-ko-te-man), s. m. || i° Terme
d'horlogerie. Rencontre vicieuse d'une roue et diun
pignon. Il 2° En termes de ponts et chaussées, espace
compris entre la chaussée et le fossé, entre le ruis-
seau et la maison.
— ÉTYM. Accoter.
ACCOTER (a-ko-té), v. a. || i° Soutenir à l'aide
d'une cale, appuyer par côté. Accoter sa tête. Ac-
coter un pot, de peur qu'il ne se renverse. || 2°. S'ac-
coter, v. réfl. S'accoter contre une muraille. Heur-
tant contre une porte , en pensant m'accoter,
RÉGNIER , Sat. x. 11 3° F. n. Etre couché sur le côté par
la force du- vent, en parlant d'un navire. || 4" En
horlogerie, frotter l'une contre l'autre, en parlant
des pièces.
— HIST. xni" s. Dedenz le cortil au vilein, S'entrè-
rent andui tout à plein; Le vilein ont moult redoté;
Lez la paroi sontacoté, Ren. 42260. || xv" s. Et je me
sarray cy à terre, Et m'acoteray sur le coûte, Afin que
j'entende et escoute, Myst. ïïesurr. de N. S.
—ÉTYM. Norm. acout, appui, acouter, appuyer;
•wallon, ascot, appui, ascoter, accoter. Dans le ge-
nevois, il y a cotte, étai, cale, cotter, serrer, as-
sujettir; dans le franc-comtois, coûte, appui. Notre
verbe vient donc de à et d'un radical cote ou cotte,
radical qui est sans doute celui du verbe cotir
(voy. COTIR). Dans l'ancien français il est souvent
difficile de distinguer accoter et accouder, qui se di-
sait acouter.
ACCOTOIR (a-ko-toir), s. m. || 1" Ce qui sert à s'ap-
puyer par côté. Les accotoirs d'un carrosse, d'un fau-
teuil. Cela vous servira d'accotoir. Il 2" Etai sur le-
quel on appuie les navires en construction.
— ÉTYM. Accoter; bourguig. écotôrre, appui,
dossier.
•j-ACCOUARDI, IE(a-kou-ar-di,die), part, passé.
Rendu couard, devenu couard.
f ACCOTJARDIR (a-kou-ar-dir) , v. a. Rendre
couard. || Bon mot, anciennement français, et qui
se comprend sans aucune explication.
— HIST. xm* s. Par parole sont moult hardi ; Mais
tost restent acoardi, Quant vienent à un poi d'ef-
fort, Ren. 46712. Il xiv* s. Il estoit preux es armes,
couraigeux et Hardis; Oncques en un bon fait ne fut
acouardis, Girard deRoss. v. <376. || xves. Ma dame,
ACG
que Jhesus hohneure! Me regardoit, cem'estoit vis.
Si liement que tous ravis Estoie, en soi seule esgar-
dant; Mais tousm'aloieacouardant, FROISS. Ep. Am.
Il xvie s. La demeure de la maison n'acouardit pas
tellement ceux qui la suivent, qu'une bonne partie
ne soit en bonne disposition de bien faire quand
l'honneur le commande, LANOUE, 240. Si du front
m'asosté L'honneur, la honte et l'audace première,
Acouardant mon ame prisonnière, Serve à ta volonté,
RONS. 185.
— ÉTYM. À et couard.
ACCOUCHÉE (a-kou-chée). )| 1" Part.passê f.Cette
femme ayant été accouchée par le forceps. || 2° S. f.
Femme qui vient d'accoucher. || Proverbe. Elle
est parée comme une accouchée, se dit d'une femme
fort parée, à cause dé l'habitude qu'avaient les
femmes de recevoir en toilette, dans leur lit, les
visites de leurs amies. || Le caquet de l'accouchée,
conversation frivole, que l'on nomme ainsi à cause
du babil ordinaire dans les visites qui se rendent
aux femmes en couches.
— HIST. xvi" s. Aux accouchées laissons Ces dou-
ceresses boissons; Ce bon cidre caressons, 3. LU
HOUX, -14.
ACCOUCHEMENT (a-kou-che-man),s. m. || l°Tout
le travail de la mise au monde de l'enfant depuis les
premières douleurs jusqu'à la terminaison. Accou-
chement heureux, laborieux. || 2° Action d'aiderune
femme à accoucher. Faire un accouchement, un
cours d'accouchement. || 3° Fig. Difficulté qu'on
éprouve à dire une chose, à prendre un parti. C'é-
tait un accouchement pour lui que de traiter ce
point délicat .
— SYN. ACCOUCHEMENT, ENFANTEMENT. Le premier
est un terme de médecine, et le second est un
terme général. Le premier indique non-seulement
l'enfantoment, mais tout ce qui le précède et le suit
immédiatement; le second n'indique que l'action de
mettre l'enfant au monde. Le premier a un sens pas-
sif : l'accouchement de cette femme par une sage-
femme ; le second n'a qu'un sens actif.
—ÉTYM. Accoucher.
ACCOUCHER (a-kou-ché). H 1* V. n. Mettre au
monde. Accoucher à terme, avant terme. Elle est
accouchée de deux jumeaux. Et la triste Emilie est
morte en accouchant, CORN. Sert, v, 2, Que ses pa-
rents et ses voisins l'avaient vue grosse de la fille
dont elle avait accouché, VERTOT, Rév. rom. v, 60.
Elle vient d'accoucher d'un garçon, SÉV. 3. || 2° Fig.
et dans le style badin ou critique. L'un enfante
des volumes, l'autre accouche d'épigramtnes. Que
votre esprit accouche enfin de ce que.... Le sort
de ce sonnet a droit de vous toucher ; Car c'est
dans votre cour que j'en viens d'accoucher, MOL. .
F.sac. ni, 4. Mais enfin j'accouche d'un dessein Qui
passera l'effort de tout le genre humain, REGNARD,
Lég. rv, 2. Monsieur avait accouché de projets toute
la nuit, RETZ, m, i78. Si quelquefois il n'enfan-
tait pas heureusement ses idées, du moins il savait
faire accoucher heureusement ses auditeurs des vé-
rités cachées qui étaient en eux, DESFONT. Éloge
de Renau. || 3* S'expliquer. Parlez, accouchez enfin,
et voyons ce qui vous inquiète. Le roi insistant, il
fallut bien accoucher, et Chamillart lui dit que....
ST-SIMON, 4 05, 420. || 4° F. a. Aider une femme à
accoucher. Accoucher une femme. Ce chirurgien
accouche bien.
— REM. Accoucher, v. n. se conjugue avec être
quand il s'agit d'exprimer l'état, et avec avoir quand
il s'agit d'exprimer l'acte : Elle est accouchée depuis
un mois; Elle a accouché heureusement. hoc. vie. :
Elle a accouché d'hier. Dites : Elle est accouchée
d'hier.
— HIST. xm' s. Mahius de Montmorencyaccoucha
malades, et tant fu agrevés qu'il morut, VILLEH.
89. Li quens del Perche s'acoucha de maladie, ID.
29. La comtesse Marie si acoucha d'une fille, ID. 480.
Novellement est acouchée, X chascun [petit] donoit
sa bouchée, Ren. 363. Et pour les dites maladies
[j' ] acouchai au lit malade en la mi carême,
JOINV. 237. Car trois jours devant ce que elle acou-
chast, lui vinrent les nouvelles que li rois estoit
pris, ID.262. Et avint antre ces entrefates que là
reïne fust preste d'acouefiier ; et lo jor devant que
ele acouchast.... MERLIN, f° 68, recto. || xiv" s.
Si le [Piètre] leva de fons [fut sa marraine] la
royne jolie, Qui d'une fille estoit h ce temps acou
chie, Guesclin, 8624. || xvc s. Après advint que
celle dame fut enceinte, et le dit roi, son mari, ac-
coucha malade au lict de la mort, FROISS. I, I, 49.
L'abbesse , qui belle et jeune et en bon point lors
estoit, nagueres s'acouche malade, L. xi, Nouv. 24.
Advint qu'elle fut malade et au lit de la mort acou-
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