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TUR
pôlr de tant de concurrents Que la soif de ré-
gner avait mis sur les rangs, COHN. Pulch. n, 1.
Les actes vains et turbulents que donnent les soins
du monde, BOSS. Et. d'omis, ni, 13. Cette vie
turbulente et tumultueuse, m. Élevât, sur myst.
xvm, 1 I. Les jeux bruyants, la turbulente joie
voilent les dégoûts et l'ennui, J. i. EOUSS. Ém. iv.
|| 4° Poétiquement, il se dit du trouble des élé-
ments. L'onde turbulente Mugit de fureur, j. B.
RODSS. Cantate, Circé. Tyndarides brillants, dont
l'éclat toujours pur Des turbulentes mers blan-
chit le noir azur, MILLEV. Élég. liv. il. [| 5° S. m.
Le turbulent, espèce de merle.
— HIST. xvi' s. Il ne pouvoit reposer la nuit,
ou, s'il s'endormoit, il luy venoit des songes tur-
bul'ens en la fantaisie, AMYOT, -Marins, 84. Il n'est
pas moins ennuyeux, ne moins turbulent à l'es-
prit, omettre les choses honnestes, que commet-
tre les deshonnestes, ID. De la tranq. de l'âme, jv.
Un sommeil turbulent, et souvent une inquiétude
du corps et de l'esprit qui empescbe de dormir,
PARÉ, xx, 13.
— ÉTYM. Provenç. turbulent, turbulent ; espagn.
turbulento ; ital. turbolento ; du lat. turbulentus,
de turba, trouble (voy. TOURBE).
1. TURC, URQUE (turk, tur-k'), adj.\\l° De
Turquie. Je suis très-humble serviteur de son
altesse turque, MOL. Bourg, gent. rv, 6. Nous avons
arrêté nos yeux sur une galère turque assez bien
équipée, m. Scapin, n, 1 I, || 2° Chien turc, espèce
de chien sans poil. || 3° Cheval turc, cheval de
Turquie; on le croit produit par des croisements
de l'arabe et du persan, faits" à une époque éloi-
gnée et inconnue. Il est plus long, plus étoffé
que le premier,; il a la croupe plus arrondie et plus
droite, mais il est bien loin d'avoir ses qualités.
|| 4° S. m. et f. Un Turc, une Turque, celui, celle
qui est indigène de la Turquie. Vif comme un
Français, grave comme un Espagnol, rusé comme
un Italien, hardi comme un Turc, fier comme un
Écossais, DANCOURT, Coin, des coméd. n, H. Les
Turcs habitaient autrefois au delà du Taurus et de
l'Immaûs, et bien loin, dit-on, de l'Araxe; ils
étaient compris parmi ces Tartares que l'antiquité
•nommait Scythes, VOLT. Moeurs, 63. || Fig. et fami-
lièrement. C'est un vrai Turc, se dit d'un homme
rude, sans pitié. Il est Turc là-dessus, MOL. Avare,
n, B. || Être fort comme un Turc, être très-robuste;
locution née de la force qu'on attribue aux porte-
faix de Constantinople. 11 De Turc à More, sans
ménagement, à la rigueur (sans doute par allu-
sion à la façon rigoureuse dont les Turcs trai-
taient les Maures d'Afrique). On n'y fait quartier à
personne [dans un tripot], tout le monde y vit de
Turc à Moro, SCARR. Rom. com. i, 3. Il faut tou-
lours traiter les affaires d'intérêt de Turc à More,
UAINTENON, Lett. à M. d'Aubigné, 21 mai 1683.
D3 quoi donc se plaint ce rare et trop heureux
mari? et quelle humeur atrabilaire le pousse à
traiter de turc à More une demi-douzaine d'hon-
nêtes garçons dont le seul tort est d'avoir eu des
yeux pour vous voir? CH. DE BERNARD, la Chasse
aux amants, xm. || Traiter' quelqu'un de Turc à
More, voy. MORE, n° 2. || 5" Abusivement, Turc se
dit pour musulman. Géronte : Cinq cents écus !
n'a-t-il point de conscience ? — Scapin : Vraiment
oui, de la conscience à un Turc! MOL. Scapin, il,
U. C'est la coutume.... qui fait tant de chrétiens;
c'est elle qui fait les Turcs, les païens, les métiers,
les soldats, PASG. Pens. x, 8, édit. HAVET. Ne
voyons-nous pas, disent-ils [les impies], mourir et
vivre les bêtes comme les hommes, et les Turcs
comme les chrétiens? ID. ib. xxiv, l6.||Se faire
Turc, se faire musulman. |j 6" Le Grand Turc, ou,
simplement, le Turc, l'empereur de Turquie. Vous
savez que le fils du Grand Turc est ici? MOL. Bourg,
gent. iv, B. JMoi, je vous dis qu'elle ne songe non
plus à lui qu'au Grand Turc, GENLIS, Thédl. d'éduc.
Tendr. matern. se. 18.11 7° Le turc, la langue tur-
que. Je vous l'avais bien dit, qu'il parle turc, MOL.
Bourg, gent. v, B. || 8° A la turque, loc. adv. X la
façon des Turcs. Destin conta à ses camarades de
quelle.façon il s'était sauvé avec son habit à la
turque, avec lequel il pensait représenter le Soli-
.man de Mairet, SCARR. Rom. com. i, 1,2. Je suis
fâché qu'il [Salomon] ait commencé son règne à
la turque, en égorgeant son frère, VOLT. Dict. phil.
Salomon. \\ Fer à la turque, fer de cheval dont la
branche interne est plus courte et plus épaisse
que la branche externe. || Fig. Sans ménagement.
Traiter quelqu'un à la turque. || 9° En musique,
rondeau tuic, ou à la turque, ou alla turca, mor-
ceau vif à 'i/4, fortement rhythmé. Le rondeau
TUR
turc de Mozart. Il y a une marche turque dans les
Ruines d'Athènes, de Beethoven. || 10° Point turc,
espèce de jour fait avec une grosse aiguille et du
fil fin, formant deux rangées de petits trous con-
traTiés, encadrés, des deux côtés, par un cordon-
net ou un feston. || il" Gazon turc, la saxifrage
mousseuse.
— HIST. xnr" s. Si avoit un frère qui avoit non
Alexis, que il avoit rachaté de la prison des Turs,
VILLEH.XUI. I|xv° s. Il y avoit encore une autre
ambassade du petit turc, lequel disoit. se les
chrestiens vouloient faire guerre au grand turc,
que son seigneur se joindroit avec les chrestiens,
MONSTREL. t, m, p. 85, dans LACORNE. || xvi° s. Ceux
qui "se souloient habiller à la bohémienne, je les
fais acoustrer à la turque, Cymbalum mundi,
p. 90. Les armées turquesques, MONT, I, 300.
2. TDRC (turk), s. m. || 1° Larve d'un insecte
indéterminé, laquelle s'est rendue redoutable par
les dégâts qu'elle fait sous l'écorce des poiriers,
ainsi nommée par plaisanterie à cause qu'elle s'at-
tache principalement aux ^poiriers de bon-chré-
tien. |( 2° Un des noms vulgaires du ver blanc ou
larve du hanneton.
— ÉTYM. Turc i ; saintong. teur, teure, tur, ture,
ver blanc de hanneton.
f TDRCARET (tur-ka-rè), s. m. Personnage d'une
comédie de Lesage, financier grossier qui ne con-
naît que son argent. || Fig. Homme grossier et
illettré qui s'est enrichi dans les opérations de
finances; agioteur qui a fondé une fortune scanda-
leuse sur la misère publique.
TURCIE (tur-sie), s. f. Levée au bord d'une
rivière pour en contenir les eaux. Réparations et
entretènements des turcies et levées étant le long
des rivières de Loir-et-Cher, Édit, mars 1023.
D'autant que l'un des plus grands obstacles qui se
rencontre à la durée des ouvrages desdites tur-
cies et levées provient de la trop grande quantité
d'îles qui se sont formées dans ladite rivière de
Loire, Ordonn. de Colbert,.i juin 16G8.
— ÉTYM. Bas-lat. torcia, lorsia, dans un texte
du xne siècle. La forme du bas-latin indique un
même radical que torchis, ces levées se faisant de
claies et de terre. Notez pourtant le bas-breton
torgen, tertre.
f TURCIQUE (tur-si-k'), adj. f. Terme d'ana-
tomie. Selle turcique, nom donné, en raison de sa
forme, à la fosse du sphénoïde qui loge le corps
pituitaire. x
f TDRCISME (tur-ci-sm'), s. m. Religion des
Turcs. En 1685, dit Jurieu, Dieu a abaissé les
réformés et les Turcs pour les relever en même
temps, et les faire être les instruments de sa ven-
geance contre l'empire papal; qui n'admirerait
cette relation du turcisme avec la réforme et
cette commune destinée de l'un et de l'autre ? BOSS.
Var. xm, 39.
t TUUf.O (tur-ko), s. m. Tirailleur indigène de
l'armée d'Afrique. Des turcos.
f TURCOIN (tur-koin), s. m. Nom que les fabri-
cants de camelot donnent au poil de chèvre filé.
t TCRCOPOLIER (tur-ko-po-lié), s. m. Dans
l'ordre de Malte, titre du chef de la langue d'An-
gleterre, avant le schisme. Le turcopoiiër avait,
en cette qualité, le commandement de la cavale-
rie et des gardes de la marine d'Angleterre.
— ÉTYM. Bas^lat. turcopuli, soldats armés à la
légère, du bas-grec tupxôwouXoi, de turc, et m>ù-
).oç, enfant.
f TURDE (tur-d'), s. m. Terme d'histoire natu-
relle. Nom moderne du genre grive et merle
(insectivores); d'après quoi grive serait le nom
vulgaire du turde musicien, et merle le nom vul-
gaire et spécifique du turde merle. || Le turde vis-
civore, dit vulgairement draine, grosse grive,
doublegrive, traye, et grive draine. || Le turde pila-
ride, appelé litorne. || Le turde émigrant, nommé
litorne du Canada. || Le turde iliaque, appelé mau-
vis, calandrote, grive de vigne, petit sourd. || Le
turde polyglotte, dit le moqueur et le polyglotte.
|| Le turde cincle/de Latham, appelé merle d'eau,
et qui était le cincle aquatique de Gervais. || Le
turde rupestre (voy. BOCAR), LEGOARANT.
— ÉTYM. Lat. turdus, grive.
t TURDIDÉS (tur-di-dés), s. m. pi. Famille d'oi-
seaux dont le type est le genre turde.
TDRELURE (tu-re-lu-r'), s. f. Terme populaire
emprunté à un refrain de chanson, et usité seule-
ment dans cette locution : C'est toujours la même
turelure, c'est toujours la même chose. |] On a écrit
aussi turlure. Faut toujours lui payer sa dîme, Ses
messes, les enterrements, Les services, les sacre-
TUR
menls, C'est toujours la même turlure, Deuxième
harangue à Monseigneur l'archevêque de Paris, etc.
Pièces et anecdotes intéressantes, etc. 1re partie, p. 4 3.
— HIST. xiv s. Un cornet y avoit d'une oeuvre
manovrée, Qui turelure a nom en tant mainte con-
trée; Icele turelure fu hautement sonnée, Guescl.
3816.
— ÉTYM. Onomatopée de fantaisie.
t •TURF, (turf), sym. Lieu où se. font, les courses
dé chevaux. Sur le turf.,Un habitué-du turjL,
— ÉTYM. Angl. lurf, champ de gazon.
f TURFISTE (tur-fi-sf), s. m. Celui qui fré-
quente le turf, qui fait courir.
t TURFOL (tur-fol), s. m. Terme de chimie.
Produit huileux de la distillation de la tourbe.
— ÉTYM. Turfe ou tourbe, et lat. oleum, huile.
TURGESCENCE (tur-jè-ssan-s'), s. f. Terme de
physiologie et de pathologie. Enflure causée par
la surabondance des fluides, dans, un organe. C'est
[la puberté] l'époque de la turgescence et des
hémorrhagies, FOURCROY, Conn. chim. t. ix, p. 162.
|| Turgescence de la bile, ancien nom de ce qu'on
a appelé depuis embarras gastrique.
— ÉTYM. Turgescent.
TURGESCENT, ENTE (tur-jè-ssan, ssan-f), adj.
Terme de physiologie . et de pathologie. Qui se
gonfle par une surabondance de fluides, en parlant
d'un tissu, d'un organe.
— ÉTYM. Lat. turgescere, se gonfler. Paré dit
turgent.
t TURGIDE (tur-ji-d'), adj. Terme d'histoire
naturelle. Qui est gonflé d'humeur.
t TURGOT (tur-go), s. m. Espèce de papier à
écrire.
f TURGOTINE (tur-go-ti-n'), s. f. Nom donné
aux diligences des Messageries royales établies en
1775 à Paris rue Notre-Dame-des-Victoires.
— ÉTYM. Le célèbre Turgot, qui contribua à les
établir.
f TURGUET (tur-ghè), s. m. Nom d'une sorte de
blé du Levant, qui ressemble à l'épautre, mais qui
est moins nourrissant.
— ÉTYM. Turguet, pour turguet, dérivé de turc,
t TURIOBULBE (tu-ri-o-bul-b'), s. m. Terme de
botanique. Bourgeon terminal de rameaux souter-
rains se renflant en une masse charnue et n'en-
voyant des tiges florifères que l'année suivante.
— ÉTYM. Turion, et bulbe.
f TURION (tu-ri-on), s. m. || 1° Terme de botani-
que. Bourgeon des herbes vivaces, naissant de la
partie de leur tige qui persiste sous terre ou à
fleur de terre, et renfermant leurs jeunes pousses
aériennes annuelles. Le turion de l'asperge est la
partie que l'on sert sur nos tables. || 2° Pousse qui '
s'allonge beaucoup avant de produire des feuilles.
— ÉTYM. LaL turionem, jeune pousse.
f TURLUI (tur-lu-i), s. m. Nom vulgaire du
courlis, en quelques provinces.
TURLUPIN (tur-lu-pin), s. m. || i° Sectes d'hé-
rétiques qui se répandirent en France, en Allema-
gne et dans les Pays-Bas pendant le xme et le
xive siècle; ils soutenaient qu'on ne doit avoir
honte de rien de ce qui est naturel. || 2° Fig. Nom de
farce que prit-un comédien. L'un [acteur de l'Hô-
tel de Bourgogne], dont le nom de famille était Le-
grand, s'appelait Belleville dans la tragédie, et
Turlupin dans la farce, d'où vient le nom de tur-
lupinade, VOLT. Vie de Molière. || 3° Homme qui
fait des allusions froides et basses, de mauvais
jeux de mots. Des pointes.de turlupin, BALZ. Pis-
serf, crif. 7. Je les en tiens [les mauvais plai-
sants] moins excusables [de l'être de propos déli-
béré] ; et, si j'en étais juge, je sais bien à quoi je
condamnerais tous ces messieurs les turlupins,
MOL. Critique, i. Toutefois à la cour les turlupins
restèrent, Insipides plaisants, bouffons infortunés,
D'un jeu de mots grossier partisans surannés,
BOIL. Art. p..n. \\Adj. De sage et posé que j'étais
auparavant, je devins vif, étourdi, turlupin, LE-
SAGE, Gil Blas, m, B.
> — HIST. XIVe s. Faisant poursuitte contre les tur-
lupins et turlupines, qui trouvez et pris ont esté eu
ladite province, et par sa diligence punis de leurs
mesprentures et erreurs, DU CANGE, lurlupini.
|| xvie s. Autant en dit un turlupin de mes livres,
RAB. Prol. liv. i.
— ÉTYM. Origine inconnue.
TURLUPINADE (tur-lu-pi-na-d'), s. f. || 1" Plai-
santerie basse, de mauvais goût, fondée sur quel-
que froid jeu de mots. ï.la façon du siècle qui se
plaisait aux turlupinades, Commines avait fait
mettre sur la porte de sa chapelle un globe et
un chou cabus, pour dire que le monde n'est
TUR
pôlr de tant de concurrents Que la soif de ré-
gner avait mis sur les rangs, COHN. Pulch. n, 1.
Les actes vains et turbulents que donnent les soins
du monde, BOSS. Et. d'omis, ni, 13. Cette vie
turbulente et tumultueuse, m. Élevât, sur myst.
xvm, 1 I. Les jeux bruyants, la turbulente joie
voilent les dégoûts et l'ennui, J. i. EOUSS. Ém. iv.
|| 4° Poétiquement, il se dit du trouble des élé-
ments. L'onde turbulente Mugit de fureur, j. B.
RODSS. Cantate, Circé. Tyndarides brillants, dont
l'éclat toujours pur Des turbulentes mers blan-
chit le noir azur, MILLEV. Élég. liv. il. [| 5° S. m.
Le turbulent, espèce de merle.
— HIST. xvi' s. Il ne pouvoit reposer la nuit,
ou, s'il s'endormoit, il luy venoit des songes tur-
bul'ens en la fantaisie, AMYOT, -Marins, 84. Il n'est
pas moins ennuyeux, ne moins turbulent à l'es-
prit, omettre les choses honnestes, que commet-
tre les deshonnestes, ID. De la tranq. de l'âme, jv.
Un sommeil turbulent, et souvent une inquiétude
du corps et de l'esprit qui empescbe de dormir,
PARÉ, xx, 13.
— ÉTYM. Provenç. turbulent, turbulent ; espagn.
turbulento ; ital. turbolento ; du lat. turbulentus,
de turba, trouble (voy. TOURBE).
1. TURC, URQUE (turk, tur-k'), adj.\\l° De
Turquie. Je suis très-humble serviteur de son
altesse turque, MOL. Bourg, gent. rv, 6. Nous avons
arrêté nos yeux sur une galère turque assez bien
équipée, m. Scapin, n, 1 I, || 2° Chien turc, espèce
de chien sans poil. || 3° Cheval turc, cheval de
Turquie; on le croit produit par des croisements
de l'arabe et du persan, faits" à une époque éloi-
gnée et inconnue. Il est plus long, plus étoffé
que le premier,; il a la croupe plus arrondie et plus
droite, mais il est bien loin d'avoir ses qualités.
|| 4° S. m. et f. Un Turc, une Turque, celui, celle
qui est indigène de la Turquie. Vif comme un
Français, grave comme un Espagnol, rusé comme
un Italien, hardi comme un Turc, fier comme un
Écossais, DANCOURT, Coin, des coméd. n, H. Les
Turcs habitaient autrefois au delà du Taurus et de
l'Immaûs, et bien loin, dit-on, de l'Araxe; ils
étaient compris parmi ces Tartares que l'antiquité
•nommait Scythes, VOLT. Moeurs, 63. || Fig. et fami-
lièrement. C'est un vrai Turc, se dit d'un homme
rude, sans pitié. Il est Turc là-dessus, MOL. Avare,
n, B. || Être fort comme un Turc, être très-robuste;
locution née de la force qu'on attribue aux porte-
faix de Constantinople. 11 De Turc à More, sans
ménagement, à la rigueur (sans doute par allu-
sion à la façon rigoureuse dont les Turcs trai-
taient les Maures d'Afrique). On n'y fait quartier à
personne [dans un tripot], tout le monde y vit de
Turc à Moro, SCARR. Rom. com. i, 3. Il faut tou-
lours traiter les affaires d'intérêt de Turc à More,
UAINTENON, Lett. à M. d'Aubigné, 21 mai 1683.
D3 quoi donc se plaint ce rare et trop heureux
mari? et quelle humeur atrabilaire le pousse à
traiter de turc à More une demi-douzaine d'hon-
nêtes garçons dont le seul tort est d'avoir eu des
yeux pour vous voir? CH. DE BERNARD, la Chasse
aux amants, xm. || Traiter' quelqu'un de Turc à
More, voy. MORE, n° 2. || 5" Abusivement, Turc se
dit pour musulman. Géronte : Cinq cents écus !
n'a-t-il point de conscience ? — Scapin : Vraiment
oui, de la conscience à un Turc! MOL. Scapin, il,
U. C'est la coutume.... qui fait tant de chrétiens;
c'est elle qui fait les Turcs, les païens, les métiers,
les soldats, PASG. Pens. x, 8, édit. HAVET. Ne
voyons-nous pas, disent-ils [les impies], mourir et
vivre les bêtes comme les hommes, et les Turcs
comme les chrétiens? ID. ib. xxiv, l6.||Se faire
Turc, se faire musulman. |j 6" Le Grand Turc, ou,
simplement, le Turc, l'empereur de Turquie. Vous
savez que le fils du Grand Turc est ici? MOL. Bourg,
gent. iv, B. JMoi, je vous dis qu'elle ne songe non
plus à lui qu'au Grand Turc, GENLIS, Thédl. d'éduc.
Tendr. matern. se. 18.11 7° Le turc, la langue tur-
que. Je vous l'avais bien dit, qu'il parle turc, MOL.
Bourg, gent. v, B. || 8° A la turque, loc. adv. X la
façon des Turcs. Destin conta à ses camarades de
quelle.façon il s'était sauvé avec son habit à la
turque, avec lequel il pensait représenter le Soli-
.man de Mairet, SCARR. Rom. com. i, 1,2. Je suis
fâché qu'il [Salomon] ait commencé son règne à
la turque, en égorgeant son frère, VOLT. Dict. phil.
Salomon. \\ Fer à la turque, fer de cheval dont la
branche interne est plus courte et plus épaisse
que la branche externe. || Fig. Sans ménagement.
Traiter quelqu'un à la turque. || 9° En musique,
rondeau tuic, ou à la turque, ou alla turca, mor-
ceau vif à 'i/4, fortement rhythmé. Le rondeau
TUR
turc de Mozart. Il y a une marche turque dans les
Ruines d'Athènes, de Beethoven. || 10° Point turc,
espèce de jour fait avec une grosse aiguille et du
fil fin, formant deux rangées de petits trous con-
traTiés, encadrés, des deux côtés, par un cordon-
net ou un feston. || il" Gazon turc, la saxifrage
mousseuse.
— HIST. xnr" s. Si avoit un frère qui avoit non
Alexis, que il avoit rachaté de la prison des Turs,
VILLEH.XUI. I|xv° s. Il y avoit encore une autre
ambassade du petit turc, lequel disoit. se les
chrestiens vouloient faire guerre au grand turc,
que son seigneur se joindroit avec les chrestiens,
MONSTREL. t, m, p. 85, dans LACORNE. || xvi° s. Ceux
qui "se souloient habiller à la bohémienne, je les
fais acoustrer à la turque, Cymbalum mundi,
p. 90. Les armées turquesques, MONT, I, 300.
2. TDRC (turk), s. m. || 1° Larve d'un insecte
indéterminé, laquelle s'est rendue redoutable par
les dégâts qu'elle fait sous l'écorce des poiriers,
ainsi nommée par plaisanterie à cause qu'elle s'at-
tache principalement aux ^poiriers de bon-chré-
tien. |( 2° Un des noms vulgaires du ver blanc ou
larve du hanneton.
— ÉTYM. Turc i ; saintong. teur, teure, tur, ture,
ver blanc de hanneton.
f TDRCARET (tur-ka-rè), s. m. Personnage d'une
comédie de Lesage, financier grossier qui ne con-
naît que son argent. || Fig. Homme grossier et
illettré qui s'est enrichi dans les opérations de
finances; agioteur qui a fondé une fortune scanda-
leuse sur la misère publique.
TURCIE (tur-sie), s. f. Levée au bord d'une
rivière pour en contenir les eaux. Réparations et
entretènements des turcies et levées étant le long
des rivières de Loir-et-Cher, Édit, mars 1023.
D'autant que l'un des plus grands obstacles qui se
rencontre à la durée des ouvrages desdites tur-
cies et levées provient de la trop grande quantité
d'îles qui se sont formées dans ladite rivière de
Loire, Ordonn. de Colbert,.i juin 16G8.
— ÉTYM. Bas-lat. torcia, lorsia, dans un texte
du xne siècle. La forme du bas-latin indique un
même radical que torchis, ces levées se faisant de
claies et de terre. Notez pourtant le bas-breton
torgen, tertre.
f TURCIQUE (tur-si-k'), adj. f. Terme d'ana-
tomie. Selle turcique, nom donné, en raison de sa
forme, à la fosse du sphénoïde qui loge le corps
pituitaire. x
f TDRCISME (tur-ci-sm'), s. m. Religion des
Turcs. En 1685, dit Jurieu, Dieu a abaissé les
réformés et les Turcs pour les relever en même
temps, et les faire être les instruments de sa ven-
geance contre l'empire papal; qui n'admirerait
cette relation du turcisme avec la réforme et
cette commune destinée de l'un et de l'autre ? BOSS.
Var. xm, 39.
t TUUf.O (tur-ko), s. m. Tirailleur indigène de
l'armée d'Afrique. Des turcos.
f TURCOIN (tur-koin), s. m. Nom que les fabri-
cants de camelot donnent au poil de chèvre filé.
t TCRCOPOLIER (tur-ko-po-lié), s. m. Dans
l'ordre de Malte, titre du chef de la langue d'An-
gleterre, avant le schisme. Le turcopoiiër avait,
en cette qualité, le commandement de la cavale-
rie et des gardes de la marine d'Angleterre.
— ÉTYM. Bas^lat. turcopuli, soldats armés à la
légère, du bas-grec tupxôwouXoi, de turc, et m>ù-
).oç, enfant.
f TURDE (tur-d'), s. m. Terme d'histoire natu-
relle. Nom moderne du genre grive et merle
(insectivores); d'après quoi grive serait le nom
vulgaire du turde musicien, et merle le nom vul-
gaire et spécifique du turde merle. || Le turde vis-
civore, dit vulgairement draine, grosse grive,
doublegrive, traye, et grive draine. || Le turde pila-
ride, appelé litorne. || Le turde émigrant, nommé
litorne du Canada. || Le turde iliaque, appelé mau-
vis, calandrote, grive de vigne, petit sourd. || Le
turde polyglotte, dit le moqueur et le polyglotte.
|| Le turde cincle/de Latham, appelé merle d'eau,
et qui était le cincle aquatique de Gervais. || Le
turde rupestre (voy. BOCAR), LEGOARANT.
— ÉTYM. Lat. turdus, grive.
t TURDIDÉS (tur-di-dés), s. m. pi. Famille d'oi-
seaux dont le type est le genre turde.
TDRELURE (tu-re-lu-r'), s. f. Terme populaire
emprunté à un refrain de chanson, et usité seule-
ment dans cette locution : C'est toujours la même
turelure, c'est toujours la même chose. |] On a écrit
aussi turlure. Faut toujours lui payer sa dîme, Ses
messes, les enterrements, Les services, les sacre-
TUR
menls, C'est toujours la même turlure, Deuxième
harangue à Monseigneur l'archevêque de Paris, etc.
Pièces et anecdotes intéressantes, etc. 1re partie, p. 4 3.
— HIST. xiv s. Un cornet y avoit d'une oeuvre
manovrée, Qui turelure a nom en tant mainte con-
trée; Icele turelure fu hautement sonnée, Guescl.
3816.
— ÉTYM. Onomatopée de fantaisie.
t •TURF, (turf), sym. Lieu où se. font, les courses
dé chevaux. Sur le turf.,Un habitué-du turjL,
— ÉTYM. Angl. lurf, champ de gazon.
f TURFISTE (tur-fi-sf), s. m. Celui qui fré-
quente le turf, qui fait courir.
t TURFOL (tur-fol), s. m. Terme de chimie.
Produit huileux de la distillation de la tourbe.
— ÉTYM. Turfe ou tourbe, et lat. oleum, huile.
TURGESCENCE (tur-jè-ssan-s'), s. f. Terme de
physiologie et de pathologie. Enflure causée par
la surabondance des fluides, dans, un organe. C'est
[la puberté] l'époque de la turgescence et des
hémorrhagies, FOURCROY, Conn. chim. t. ix, p. 162.
|| Turgescence de la bile, ancien nom de ce qu'on
a appelé depuis embarras gastrique.
— ÉTYM. Turgescent.
TURGESCENT, ENTE (tur-jè-ssan, ssan-f), adj.
Terme de physiologie . et de pathologie. Qui se
gonfle par une surabondance de fluides, en parlant
d'un tissu, d'un organe.
— ÉTYM. Lat. turgescere, se gonfler. Paré dit
turgent.
t TURGIDE (tur-ji-d'), adj. Terme d'histoire
naturelle. Qui est gonflé d'humeur.
t TURGOT (tur-go), s. m. Espèce de papier à
écrire.
f TURGOTINE (tur-go-ti-n'), s. f. Nom donné
aux diligences des Messageries royales établies en
1775 à Paris rue Notre-Dame-des-Victoires.
— ÉTYM. Le célèbre Turgot, qui contribua à les
établir.
f TURGUET (tur-ghè), s. m. Nom d'une sorte de
blé du Levant, qui ressemble à l'épautre, mais qui
est moins nourrissant.
— ÉTYM. Turguet, pour turguet, dérivé de turc,
t TURIOBULBE (tu-ri-o-bul-b'), s. m. Terme de
botanique. Bourgeon terminal de rameaux souter-
rains se renflant en une masse charnue et n'en-
voyant des tiges florifères que l'année suivante.
— ÉTYM. Turion, et bulbe.
f TURION (tu-ri-on), s. m. || 1° Terme de botani-
que. Bourgeon des herbes vivaces, naissant de la
partie de leur tige qui persiste sous terre ou à
fleur de terre, et renfermant leurs jeunes pousses
aériennes annuelles. Le turion de l'asperge est la
partie que l'on sert sur nos tables. || 2° Pousse qui '
s'allonge beaucoup avant de produire des feuilles.
— ÉTYM. LaL turionem, jeune pousse.
f TURLUI (tur-lu-i), s. m. Nom vulgaire du
courlis, en quelques provinces.
TURLUPIN (tur-lu-pin), s. m. || i° Sectes d'hé-
rétiques qui se répandirent en France, en Allema-
gne et dans les Pays-Bas pendant le xme et le
xive siècle; ils soutenaient qu'on ne doit avoir
honte de rien de ce qui est naturel. || 2° Fig. Nom de
farce que prit-un comédien. L'un [acteur de l'Hô-
tel de Bourgogne], dont le nom de famille était Le-
grand, s'appelait Belleville dans la tragédie, et
Turlupin dans la farce, d'où vient le nom de tur-
lupinade, VOLT. Vie de Molière. || 3° Homme qui
fait des allusions froides et basses, de mauvais
jeux de mots. Des pointes.de turlupin, BALZ. Pis-
serf, crif. 7. Je les en tiens [les mauvais plai-
sants] moins excusables [de l'être de propos déli-
béré] ; et, si j'en étais juge, je sais bien à quoi je
condamnerais tous ces messieurs les turlupins,
MOL. Critique, i. Toutefois à la cour les turlupins
restèrent, Insipides plaisants, bouffons infortunés,
D'un jeu de mots grossier partisans surannés,
BOIL. Art. p..n. \\Adj. De sage et posé que j'étais
auparavant, je devins vif, étourdi, turlupin, LE-
SAGE, Gil Blas, m, B.
> — HIST. XIVe s. Faisant poursuitte contre les tur-
lupins et turlupines, qui trouvez et pris ont esté eu
ladite province, et par sa diligence punis de leurs
mesprentures et erreurs, DU CANGE, lurlupini.
|| xvie s. Autant en dit un turlupin de mes livres,
RAB. Prol. liv. i.
— ÉTYM. Origine inconnue.
TURLUPINADE (tur-lu-pi-na-d'), s. f. || 1" Plai-
santerie basse, de mauvais goût, fondée sur quel-
que froid jeu de mots. ï.la façon du siècle qui se
plaisait aux turlupinades, Commines avait fait
mettre sur la porte de sa chapelle un globe et
un chou cabus, pour dire que le monde n'est
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