TUR
une tunique ou espèce de chemise courte, ei dans
une robe qui descend jusqu'aux talons, BARTHÉL.
Anach. ch. 48. Les femmes grecques'portèrent
des tuniques intérieures de coton ou de soie, qui
étaient presque transparentes, MONGEZ, lnstit.
item. Hist. et litt. anc. t. rv, p. 288. || 2° Habille-
ment que les évêques portent sous leur chasuble
quand ils.officient. || Vêtement des diacres et des
sous-diacres, dit aussi dalmatique. || Vêtement des
bernardins réformés, qui se portait sous la cuculle.
I!3° Sorte de veste dent les rois de France étaient
revêtus à leur sacre, sous le manteau royal. || 4° Re-
dingote d'uniforme que portent les troupes d'in-
fanterie et les éièves des lycées, des pensions.
|| 5° Terme de botanique. Enveloppe de certaines
parties des plantes. Les tuniques superposées qui
' forment l'oignon. La Provence.... Au bord des
flots couvrant, délicieux trésor, L'orange et le ci-
tron de leur tunique d'or, A. CHÉN. Hymne à la
France. || 6° Terme d'anatomie. Toute membrane
qui forme ou concourt à former les parois d'un
organe. Les tuniques artérielles. Ses pellicules [de
l'oeil] appelées tuniques, BOSS. Conn. il, 6.
— HIST. XIII" s. Apriès le viesti-on le [la] tu-
nique, qui doit iestre vers, en laquele on list
Pepistole, qui senefie soufrance, C/ir. de Rains,
p. 104. || xiv" s. Si com les tunicles des yex [yeux]
contiennent les humeurs des yex, n. DE MONDEVILLE,
ffaitte nerveuse.... LANFRANC, f° 33, verso. ||xv" s.
Et ne savoient de quoi ferrer ceux [chevaux] qui
estoient déferrés, ni de quoi se couvrir, fors que de
leurs tuniques d'armes, FROISS.I, I, 39. ||xvie s. En
forme de tuniques d'oignon couchées l'une sur
l'autre, PARÉ, xxm, 45.
— ËTYM. Prov. et esp. tunica; ital. tonica; du
lat. tunica, mot d'origine phénicienne.
t TUNIQUE, ÉE (tu-ni-ké, kée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui est muni d'une tunique,
d'une ou plusieurs espèces de tuniques. L'amande
est tuniquée quand elle est munie de tuniques
propres, bien distinctes de la paroi de l'ovaire.
Les bulbes sont tuniques quand ils sont formés de
gaines membraneuses, minces, embrassantes et
concentriques.
f TUNNEL (tu-nèl), s. ?n. Terme du génie civil.
Souterrain qui passe sous une rivière ou sous un
chemin. || S'applique maintenant à tout passage
pratiqué sous terre, à travers des montagnes, etc.
|| Tunnel sous-marin, tunnel qui passe sous un
bras de mer.
— ÉTYM. Angl. tunnel, du franc, tonnelle.
TUORBE (tu-or-b'J, s. m. Voy. TÉORBE.
| TUPINET (tu-pi-nè), s. m. Mésange à longue
queue.
t TUQUE (tu-k'), voy. TEUGUE.
t TURAULT (tu-rô) ou TURO (tu-ro), s. m. Es-
pèce de sentier haut d'environ 0™,B0, servant à
séparer les champs, et sur lequel on marche pour
éviter de fouler les terres labourées.
TURBAN (tur-ban), s. m. || 1° Coiffure de plu-
sieurs peuples orientaux, anciens et modernes, et
entre autres des Turcs. Les Turcs portent le tur-
ban blanc, et les Persans le portent rouge. Oh !
combien lors aura de veuves La gent qui porte le
turban! MALH. m, 1. Ces espèces de hauts turbans
qui élevaient la taille, étaient plus imposants aux
yeux que les perruques et les justaucorps, et plus
convenables aux climats froids, VOLT. Russie, I, 2.
|| Prendre le turban, se faire mahométan. Celui
qui prend le turban et renonce à son baptême,
BOSS. Yar. iô. Quelques années après, il [le comte
de Bonneval] alla prendre le turban à Constanti-
nople, où il est mort bâcha, VOLT. Louis XV, i.
|| 2e Se dit de certaines toiles de coton rayées de
bleu' et de blanc, qui se fabriquent en divers en-
droits des Indes, et qui servent à faire des tur-
bans. || 3° Coiffure d'une femme consistant, comme
le turban turc, en une pièce d'étoffe enroulée au-
tour de la tête. Sous la parure qu'elle portait d'or-
dinaire, à la fois brillante et négligée, sous ce
turban de couleur écarlate qui renfermait à demi
ses épais cheveux noirs.... Mme de Slaël ne sem-
blait plus la même personne, VILLEMAIN, SOUV.
contemp. les Cent-Jours, 1.1| 4° Turban, nom donné
au lis de Pdmpone, liliacées, dit aussi martagon
'le Pompone, et qui est le lis turban de La-
uiarck, ||5° Turban, nom vulgaire du balane clo-
Ci.ct^e (cirrhipèdes) de Linné, dit encore gland
de mer, tulipe, balane tulipe, turban turc, et
turban rouge. || Turban de Pharaon, le troque de
Pharaon (mollusques univalves). || Turban rouge,
le casque rouge (mollusques univalves) de Bru-
TUR
guières, mer des Indes. |[ Turban vert, nom vul-
gaire et spécifiquo du turbo turban vert, mollus-
ques univalves, qui est le sabot turban vert de
certains auteurs. || Turban persan, un des noms
vulgaires du turbo cidaris, mers de l'Asie australe,
de Linné, dit aussi turban turc : c'est le turbo
bonnet tartare de certains auteurs, LEGOARANT. -
— IllST. xve s. Estradiots sont gens comme gene-
taires, vestus, à pié et à cheval, comme les Turcs,
sauf la teste, où ils ne portent ceste toile qu'ils
appellent tolliban, COMM. VIII, 5. || xvi« s. Ceulx
ici [les Perses] portent leurs testes tousjours cou-
vertes de béguins et puis de turbans, MONT, I, 2GO.
— ÉTYM. Portug. turbante ; de l'arabe dulband,
de dul, tour, et persan band, bande.
f TURBANET (tur-ba-né),- s. m. Variété de pé-
pon, dit aussi giraumon. -
TURBE (tur-b'), s. f. Terme de procédure an-
cienne. Il ne s'employait que dans cette locution :
enquête par turbes ou par turbe, enquête faite en
prenant le témoignage de plusieurs habitants pour
constater les usages, Jes coutumes du lieu. Les
témoins entendus dans les enquêtes par turbes se
nommaient turbiers.
— HIST. xiv s. Garde que tu ne ensuives la turbe
ou multitude à faire mal, ORESME, Élh. iG3.
|[ xvi" s. Les parties appointées à informer par
turbes, Coust. gén. t. i, p. 43.
— ÉTYM. Lat. turba, foule (voy. TOURBE).
f TURBICULÉ, ÉE (tur-bi-ku-lé, lée), adj. Voy.
TURBINÉ.
t TURBIER (tur-bié), s.m. Témoin entendu dans
les enquêtes par turbes. bans les enquêtes par
turbes dix turbiers ne faisaient qu'un témoin.
f TURBINAGE (t'ur-bi-na-j'), s. m. Action de la
turbine.
f TURBINAIRES (tur-bi-nê-r'), s. m. pi. Nom
donné aux animaux des coquilles appelées sabot.
— ÉTYM. Lat. turbo, inis, toupie.
t TURBINE (tur-bi-n'), s. f. || 1" Terme de mé-
canique. Roue hydraulique dont l'axe est vertical.
Turbine Fourneyron, turbine Fontaine, turbine
Koechlin. || 2° Nom donné, dans quelques églises, à
un petit jubé où l'on peut se placer sans être vu.
|| Quelques-uns appellent aussi turbine l'endroit
qui contient les orgues, ou des musiciens.
— ÉTYM. Lat. turbo, turbinem, toupie. -
TURBINÉ, ÉE (tur-bi-né, née), adj. || 1° Terme de
botanique. Qui a la forme d'un cône renversé.
Plusieurs navets ont la racine turbinêe. || 2° En
histoire naturelle, il se dit des coquilles univalves
spirées, dont la spire, composée, d'un petit nombre
do tours, forme par leur réunion un cône peu al-
longé, et assez large à sa base. Quand cette spire
est allongée, la coquille est dite turbiculée.
— ÉTYM. Lat, lurbinatus, de turbo, turbinis,
toupie.
t TURBINELLE (tur-bi-nè-1'), s. f. Genre de co-
quilles univalves dans lequel on distingue : la
turbinelle poire, dite poire et plomb, la volute
poire de certains auteurs ; la turbinelle navet,
appelée vulgairement le navet; la turbinelle rave,
dite aussi rave, et navet de la Chine ; la turbi-
nelle rhinocéros, connue sous les noms vulgaires
de rhinocéros et de vache.
TURBINITE (tur-bi-ni-f), s. f. Coquille turbi-
nêe fossile. || Genre de limaçons terrestres.
— ÉTYM. Lat. turbo, turbinis; toupie.
TÛRBITU (tur-bit'), s. m. || 1" Nom vulgaire et
spécifique du liseron turbith, convolvulus turpe-
Ihum, qui à Guzarate (Indostan) est appelé bar-
caman. La racine est un purgatif drastique autre-
fois fort employé, mais aujourd'hui peu usité.
|| Turbith bâtard, turbith de montagne, turbith
faux, le laser rude (ombellifères). || Faux turbith,
le peucédan sylvestre. || Turbith faux ou des, an-
ciens, l'un des noms de la lhapsia villosa, L.
|| Turbith blanc, nom vulgaire de la globulaire
alijpon, qui est la globulaire turbith de certains
auteurs, dite aussi séné de Provence ou des Pro-
vençaux. ||Turbith noir, nom vulgaire de l'eu-
phorbe palustre, appelée dans les officines grande
ésule (LEGOARANT). || 2° Turbith minéral, ancien
nom du sous-sulfate de deutoxyde mercuriel, ainsi
dit à cause de sa couleur analogue à celle de la ra-
cine de la plante. || Turbith nitreux, ancien nom
du sous-nitrate de deutoxyde mercuriel, ou mieux,
d'un sous-azotate mercureux, de couleur jauno-
verdâtre, obtenu en versant de l'eau froide ou
chaude sur l'azotate mercureux (LEGOARANT).
— HIST.- xvi" s. Lés Tiedicamens purgatifs
soient pillulesaurées, agaric, turbith.... PARÉ, XX, 25.
— ÉTYM. Portug. turbit; de l'arabe turbid. ,^
TUR 2379
t TURBO (tur-bo), s. m. Terme d'histoiie natu-
relle. Genre de coquilles univalves, décrit par
Adanson sous le nom de sabot, dans lequel on
distingue :1e turbo marbré qui est le type du
genre ; le turbo pie, dit vulgairement la pie, )a
veuve, le petit deuil ; le turbo rugueux ou turbo
scabre, appelé la fausse raboteuse ; le turbo ar-
gyrostome, connu sous les noms de bouche d'ar-
gent et bouche d'argent épineuse ; le turbo chry-
sostome, qui est la bouche d'or, LEGOARANT.
— HIST. Lat. turbo, toupie. '
TURBOT (tur-bo ; le t ne se lie pas), s. m. Pois-
son de mer, malacoptérygiens, de la famille des
pleuronectes, pleuronecles maximus, L. qui est
alimentaire. Et le turbot fut mis à la sauce pi-
quante, BERCHOUX, Gastronom.
— HIST. xive s. Carpes e tenches, bresnes
e tourboz, Bibl. des ch. 5" série, i. i, p. 222. Tùr-
bos à la sausse vert, bresmes au vert jus. Mena-
gier, n, 4.
— ÉTYM. Holl. tarbot. Les langues celtiques ont :
kimry, torbwt; bas-bret. turboden, turbozen ; gaé-
lique, turbaid; il est très-probable que turbot vient
de là; car il est difficile, vu la finale oï, de le
faire venir du lat. turbo, toupie, à quoi d'ailleurs
il ne ressemble pas.
TURBOTIËRE (tur-bo-tiè-r'), s. f. Terme de
cuisine. Vaisseau destiné à faire cuire des turbots
et qui a à peu près la forme de ce poisson.
TURBOTIN (tur-bo-tin), s. m. Petit turbot.
TURBULEMMENT (tur-bu-la-man), adv. D'une
manière turbulente. Ils n'agissaient point turbu-
lemment comme dans une émeute populaire, D'A-
BLANC. Tacite, Annal, v, 5.
— HIST. xvie s. Turbulemment, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Turbulent, et le suffixe ment. «>
TURBULENCE (tur-bu-lan-s'), s. f. ||i» Carac-
tère, défaut de celui qui est turbulent. Cet enfant
est d'une turbulence insupportable. Chaque pas-
sion a plus ou moins de malignité, selon le degré
de son impétuosité et de sa turbulence, L'ABBÉ ES-
PRIT (mort en (678), dans RICHELET, éd. de <759.
J'abhorre le fracas, le bruit, la turbulence, REGNARD,
le Distr. n, 7. A force de prières, d'exhortations et
de pénitences, insensiblement elle perdit un peu
de cet excès de turbulence, GENLIS, Veill. du chdt.
t. n, p. 244, dans POUGENS. || 2° Esprit de trouble.
Sixte-Quint, né aux Grottes, dans la marche d'An-
cone, d|un pauvre vigneron nommé Peretti, homme
dont la turbulence égala la dissimulation, VOLT.
Henr. ni, notes. || 3" Troubles. Les turbulences qui
sont arrivées dans cette ville, et l'appréhension
que nous avons eue de quelques grands malheurs,
ont fait oublier à plusieurs de remplir leurs plus
chers devoirs, POUSSIN, Lett. 3 juin 1646.
— REM. Turbulence n'est dans le Dictionnaire
de l'Académie qu'à partir de l'édition de--1762..
L'abbé Legendre dit dans ses Mémoires, écrits au
commencement du xvin" siècle : « M. le cardinal
[de Noailles] avait interdit [le jésuite] Doucin à
cause de ses mauvais discours et de sa turbu-
lence, si j'ose me servir de ce terme. » Le mot
est pourtant ancien ; car il est dans Poussin.
— ÉTYM. Lat. turbulentia, de turbulentus, tur-
bulent.
TURBULENT, ENTE (tur-bu-lan, lant'), adj.
|| 1° Porté à faire du bruit, à s'agiter bruyamment.
Ainsi le turbulent Éole te soit aussi affable qu'aux
•pacifiques nids des Alcyons ! CYR. BERG. Péd. joué,
i, 5. Lorsque deux animaux m'ont arrêté les yeux:
L'un doux, bénin et gracieux, Et l'autre turbu-
lent et plein d'inquiétude, LA PONT. Fabl. VI, 5.
Le jeu rassemble tout; il unit à la fois Le turbu-
lent marquis, le paisible bourgeois, REGNARD, le
Joueur, ni, 6. On m'avait donné là [aux Tuileries]
une chambre où j'allais quelquefois me reposer
l'après-dîner à'Vabri de mes turbulentes compa-
gnes, STAAL, Mém. t. il, p.' 30. || Par extension.
Trois pasteurs.... accourus aux abois turbulents
Des molosses, gardiens de leurs troupeaux bê-
lants, A. CHÉN. l'Aveugle. || 2° Qui se plaît dans
le désordre, dans le troublé. Esprits vastes, mais
inquiets et turbulents, capables de tout sou-
tenir . hors le repos, MASS. Pet. carême, Fausse
gloir. hum. L'humeur turbulente des sliélitz, VOLT.
Russie, i, 6. Quoique je déteste Par.s, je vous
aime beaucoup plus que je ne hais cette grande,
vilaine, turbulente, frivole et injuste ville, n>.
Lett. d'Argental, 8 oct. 1749. Vaut-il mieux qu'un
peuple soit éternellement abruti que d'être quel-
quefois turbulent? RAYNAL, Hist. phil. x, 13.
|| 3° Qui a le caractère du trouble, du tumulte.
Et [le sénat] s'est débarrassé.... Du turbulent es-
une tunique ou espèce de chemise courte, ei dans
une robe qui descend jusqu'aux talons, BARTHÉL.
Anach. ch. 48. Les femmes grecques'portèrent
des tuniques intérieures de coton ou de soie, qui
étaient presque transparentes, MONGEZ, lnstit.
item. Hist. et litt. anc. t. rv, p. 288. || 2° Habille-
ment que les évêques portent sous leur chasuble
quand ils.officient. || Vêtement des diacres et des
sous-diacres, dit aussi dalmatique. || Vêtement des
bernardins réformés, qui se portait sous la cuculle.
I!3° Sorte de veste dent les rois de France étaient
revêtus à leur sacre, sous le manteau royal. || 4° Re-
dingote d'uniforme que portent les troupes d'in-
fanterie et les éièves des lycées, des pensions.
|| 5° Terme de botanique. Enveloppe de certaines
parties des plantes. Les tuniques superposées qui
' forment l'oignon. La Provence.... Au bord des
flots couvrant, délicieux trésor, L'orange et le ci-
tron de leur tunique d'or, A. CHÉN. Hymne à la
France. || 6° Terme d'anatomie. Toute membrane
qui forme ou concourt à former les parois d'un
organe. Les tuniques artérielles. Ses pellicules [de
l'oeil] appelées tuniques, BOSS. Conn. il, 6.
— HIST. XIII" s. Apriès le viesti-on le [la] tu-
nique, qui doit iestre vers, en laquele on list
Pepistole, qui senefie soufrance, C/ir. de Rains,
p. 104. || xiv" s. Si com les tunicles des yex [yeux]
contiennent les humeurs des yex, n. DE MONDEVILLE,
f
Et ne savoient de quoi ferrer ceux [chevaux] qui
estoient déferrés, ni de quoi se couvrir, fors que de
leurs tuniques d'armes, FROISS.I, I, 39. ||xvie s. En
forme de tuniques d'oignon couchées l'une sur
l'autre, PARÉ, xxm, 45.
— ËTYM. Prov. et esp. tunica; ital. tonica; du
lat. tunica, mot d'origine phénicienne.
t TUNIQUE, ÉE (tu-ni-ké, kée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui est muni d'une tunique,
d'une ou plusieurs espèces de tuniques. L'amande
est tuniquée quand elle est munie de tuniques
propres, bien distinctes de la paroi de l'ovaire.
Les bulbes sont tuniques quand ils sont formés de
gaines membraneuses, minces, embrassantes et
concentriques.
f TUNNEL (tu-nèl), s. ?n. Terme du génie civil.
Souterrain qui passe sous une rivière ou sous un
chemin. || S'applique maintenant à tout passage
pratiqué sous terre, à travers des montagnes, etc.
|| Tunnel sous-marin, tunnel qui passe sous un
bras de mer.
— ÉTYM. Angl. tunnel, du franc, tonnelle.
TUORBE (tu-or-b'J, s. m. Voy. TÉORBE.
| TUPINET (tu-pi-nè), s. m. Mésange à longue
queue.
t TUQUE (tu-k'), voy. TEUGUE.
t TURAULT (tu-rô) ou TURO (tu-ro), s. m. Es-
pèce de sentier haut d'environ 0™,B0, servant à
séparer les champs, et sur lequel on marche pour
éviter de fouler les terres labourées.
TURBAN (tur-ban), s. m. || 1° Coiffure de plu-
sieurs peuples orientaux, anciens et modernes, et
entre autres des Turcs. Les Turcs portent le tur-
ban blanc, et les Persans le portent rouge. Oh !
combien lors aura de veuves La gent qui porte le
turban! MALH. m, 1. Ces espèces de hauts turbans
qui élevaient la taille, étaient plus imposants aux
yeux que les perruques et les justaucorps, et plus
convenables aux climats froids, VOLT. Russie, I, 2.
|| Prendre le turban, se faire mahométan. Celui
qui prend le turban et renonce à son baptême,
BOSS. Yar. iô. Quelques années après, il [le comte
de Bonneval] alla prendre le turban à Constanti-
nople, où il est mort bâcha, VOLT. Louis XV, i.
|| 2e Se dit de certaines toiles de coton rayées de
bleu' et de blanc, qui se fabriquent en divers en-
droits des Indes, et qui servent à faire des tur-
bans. || 3° Coiffure d'une femme consistant, comme
le turban turc, en une pièce d'étoffe enroulée au-
tour de la tête. Sous la parure qu'elle portait d'or-
dinaire, à la fois brillante et négligée, sous ce
turban de couleur écarlate qui renfermait à demi
ses épais cheveux noirs.... Mme de Slaël ne sem-
blait plus la même personne, VILLEMAIN, SOUV.
contemp. les Cent-Jours, 1.1| 4° Turban, nom donné
au lis de Pdmpone, liliacées, dit aussi martagon
'le Pompone, et qui est le lis turban de La-
uiarck, ||5° Turban, nom vulgaire du balane clo-
Ci.ct^e (cirrhipèdes) de Linné, dit encore gland
de mer, tulipe, balane tulipe, turban turc, et
turban rouge. || Turban de Pharaon, le troque de
Pharaon (mollusques univalves). || Turban rouge,
le casque rouge (mollusques univalves) de Bru-
TUR
guières, mer des Indes. |[ Turban vert, nom vul-
gaire et spécifiquo du turbo turban vert, mollus-
ques univalves, qui est le sabot turban vert de
certains auteurs. || Turban persan, un des noms
vulgaires du turbo cidaris, mers de l'Asie australe,
de Linné, dit aussi turban turc : c'est le turbo
bonnet tartare de certains auteurs, LEGOARANT. -
— IllST. xve s. Estradiots sont gens comme gene-
taires, vestus, à pié et à cheval, comme les Turcs,
sauf la teste, où ils ne portent ceste toile qu'ils
appellent tolliban, COMM. VIII, 5. || xvi« s. Ceulx
ici [les Perses] portent leurs testes tousjours cou-
vertes de béguins et puis de turbans, MONT, I, 2GO.
— ÉTYM. Portug. turbante ; de l'arabe dulband,
de dul, tour, et persan band, bande.
f TURBANET (tur-ba-né),- s. m. Variété de pé-
pon, dit aussi giraumon. -
TURBE (tur-b'), s. f. Terme de procédure an-
cienne. Il ne s'employait que dans cette locution :
enquête par turbes ou par turbe, enquête faite en
prenant le témoignage de plusieurs habitants pour
constater les usages, Jes coutumes du lieu. Les
témoins entendus dans les enquêtes par turbes se
nommaient turbiers.
— HIST. xiv s. Garde que tu ne ensuives la turbe
ou multitude à faire mal, ORESME, Élh. iG3.
|[ xvi" s. Les parties appointées à informer par
turbes, Coust. gén. t. i, p. 43.
— ÉTYM. Lat. turba, foule (voy. TOURBE).
f TURBICULÉ, ÉE (tur-bi-ku-lé, lée), adj. Voy.
TURBINÉ.
t TURBIER (tur-bié), s.m. Témoin entendu dans
les enquêtes par turbes. bans les enquêtes par
turbes dix turbiers ne faisaient qu'un témoin.
f TURBINAGE (t'ur-bi-na-j'), s. m. Action de la
turbine.
f TURBINAIRES (tur-bi-nê-r'), s. m. pi. Nom
donné aux animaux des coquilles appelées sabot.
— ÉTYM. Lat. turbo, inis, toupie.
t TURBINE (tur-bi-n'), s. f. || 1" Terme de mé-
canique. Roue hydraulique dont l'axe est vertical.
Turbine Fourneyron, turbine Fontaine, turbine
Koechlin. || 2° Nom donné, dans quelques églises, à
un petit jubé où l'on peut se placer sans être vu.
|| Quelques-uns appellent aussi turbine l'endroit
qui contient les orgues, ou des musiciens.
— ÉTYM. Lat. turbo, turbinem, toupie. -
TURBINÉ, ÉE (tur-bi-né, née), adj. || 1° Terme de
botanique. Qui a la forme d'un cône renversé.
Plusieurs navets ont la racine turbinêe. || 2° En
histoire naturelle, il se dit des coquilles univalves
spirées, dont la spire, composée, d'un petit nombre
do tours, forme par leur réunion un cône peu al-
longé, et assez large à sa base. Quand cette spire
est allongée, la coquille est dite turbiculée.
— ÉTYM. Lat, lurbinatus, de turbo, turbinis,
toupie.
t TURBINELLE (tur-bi-nè-1'), s. f. Genre de co-
quilles univalves dans lequel on distingue : la
turbinelle poire, dite poire et plomb, la volute
poire de certains auteurs ; la turbinelle navet,
appelée vulgairement le navet; la turbinelle rave,
dite aussi rave, et navet de la Chine ; la turbi-
nelle rhinocéros, connue sous les noms vulgaires
de rhinocéros et de vache.
TURBINITE (tur-bi-ni-f), s. f. Coquille turbi-
nêe fossile. || Genre de limaçons terrestres.
— ÉTYM. Lat. turbo, turbinis; toupie.
TÛRBITU (tur-bit'), s. m. || 1" Nom vulgaire et
spécifique du liseron turbith, convolvulus turpe-
Ihum, qui à Guzarate (Indostan) est appelé bar-
caman. La racine est un purgatif drastique autre-
fois fort employé, mais aujourd'hui peu usité.
|| Turbith bâtard, turbith de montagne, turbith
faux, le laser rude (ombellifères). || Faux turbith,
le peucédan sylvestre. || Turbith faux ou des, an-
ciens, l'un des noms de la lhapsia villosa, L.
|| Turbith blanc, nom vulgaire de la globulaire
alijpon, qui est la globulaire turbith de certains
auteurs, dite aussi séné de Provence ou des Pro-
vençaux. ||Turbith noir, nom vulgaire de l'eu-
phorbe palustre, appelée dans les officines grande
ésule (LEGOARANT). || 2° Turbith minéral, ancien
nom du sous-sulfate de deutoxyde mercuriel, ainsi
dit à cause de sa couleur analogue à celle de la ra-
cine de la plante. || Turbith nitreux, ancien nom
du sous-nitrate de deutoxyde mercuriel, ou mieux,
d'un sous-azotate mercureux, de couleur jauno-
verdâtre, obtenu en versant de l'eau froide ou
chaude sur l'azotate mercureux (LEGOARANT).
— HIST.- xvi" s. Lés Tiedicamens purgatifs
soient pillulesaurées, agaric, turbith.... PARÉ, XX, 25.
— ÉTYM. Portug. turbit; de l'arabe turbid. ,^
TUR 2379
t TURBO (tur-bo), s. m. Terme d'histoiie natu-
relle. Genre de coquilles univalves, décrit par
Adanson sous le nom de sabot, dans lequel on
distingue :1e turbo marbré qui est le type du
genre ; le turbo pie, dit vulgairement la pie, )a
veuve, le petit deuil ; le turbo rugueux ou turbo
scabre, appelé la fausse raboteuse ; le turbo ar-
gyrostome, connu sous les noms de bouche d'ar-
gent et bouche d'argent épineuse ; le turbo chry-
sostome, qui est la bouche d'or, LEGOARANT.
— HIST. Lat. turbo, toupie. '
TURBOT (tur-bo ; le t ne se lie pas), s. m. Pois-
son de mer, malacoptérygiens, de la famille des
pleuronectes, pleuronecles maximus, L. qui est
alimentaire. Et le turbot fut mis à la sauce pi-
quante, BERCHOUX, Gastronom.
— HIST. xive s. Carpes e tenches, bresnes
e tourboz, Bibl. des ch. 5" série, i. i, p. 222. Tùr-
bos à la sausse vert, bresmes au vert jus. Mena-
gier, n, 4.
— ÉTYM. Holl. tarbot. Les langues celtiques ont :
kimry, torbwt; bas-bret. turboden, turbozen ; gaé-
lique, turbaid; il est très-probable que turbot vient
de là; car il est difficile, vu la finale oï, de le
faire venir du lat. turbo, toupie, à quoi d'ailleurs
il ne ressemble pas.
TURBOTIËRE (tur-bo-tiè-r'), s. f. Terme de
cuisine. Vaisseau destiné à faire cuire des turbots
et qui a à peu près la forme de ce poisson.
TURBOTIN (tur-bo-tin), s. m. Petit turbot.
TURBULEMMENT (tur-bu-la-man), adv. D'une
manière turbulente. Ils n'agissaient point turbu-
lemment comme dans une émeute populaire, D'A-
BLANC. Tacite, Annal, v, 5.
— HIST. xvie s. Turbulemment, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Turbulent, et le suffixe ment. «>
TURBULENCE (tur-bu-lan-s'), s. f. ||i» Carac-
tère, défaut de celui qui est turbulent. Cet enfant
est d'une turbulence insupportable. Chaque pas-
sion a plus ou moins de malignité, selon le degré
de son impétuosité et de sa turbulence, L'ABBÉ ES-
PRIT (mort en (678), dans RICHELET, éd. de <759.
J'abhorre le fracas, le bruit, la turbulence, REGNARD,
le Distr. n, 7. A force de prières, d'exhortations et
de pénitences, insensiblement elle perdit un peu
de cet excès de turbulence, GENLIS, Veill. du chdt.
t. n, p. 244, dans POUGENS. || 2° Esprit de trouble.
Sixte-Quint, né aux Grottes, dans la marche d'An-
cone, d|un pauvre vigneron nommé Peretti, homme
dont la turbulence égala la dissimulation, VOLT.
Henr. ni, notes. || 3" Troubles. Les turbulences qui
sont arrivées dans cette ville, et l'appréhension
que nous avons eue de quelques grands malheurs,
ont fait oublier à plusieurs de remplir leurs plus
chers devoirs, POUSSIN, Lett. 3 juin 1646.
— REM. Turbulence n'est dans le Dictionnaire
de l'Académie qu'à partir de l'édition de--1762..
L'abbé Legendre dit dans ses Mémoires, écrits au
commencement du xvin" siècle : « M. le cardinal
[de Noailles] avait interdit [le jésuite] Doucin à
cause de ses mauvais discours et de sa turbu-
lence, si j'ose me servir de ce terme. » Le mot
est pourtant ancien ; car il est dans Poussin.
— ÉTYM. Lat. turbulentia, de turbulentus, tur-
bulent.
TURBULENT, ENTE (tur-bu-lan, lant'), adj.
|| 1° Porté à faire du bruit, à s'agiter bruyamment.
Ainsi le turbulent Éole te soit aussi affable qu'aux
•pacifiques nids des Alcyons ! CYR. BERG. Péd. joué,
i, 5. Lorsque deux animaux m'ont arrêté les yeux:
L'un doux, bénin et gracieux, Et l'autre turbu-
lent et plein d'inquiétude, LA PONT. Fabl. VI, 5.
Le jeu rassemble tout; il unit à la fois Le turbu-
lent marquis, le paisible bourgeois, REGNARD, le
Joueur, ni, 6. On m'avait donné là [aux Tuileries]
une chambre où j'allais quelquefois me reposer
l'après-dîner à'Vabri de mes turbulentes compa-
gnes, STAAL, Mém. t. il, p.' 30. || Par extension.
Trois pasteurs.... accourus aux abois turbulents
Des molosses, gardiens de leurs troupeaux bê-
lants, A. CHÉN. l'Aveugle. || 2° Qui se plaît dans
le désordre, dans le troublé. Esprits vastes, mais
inquiets et turbulents, capables de tout sou-
tenir . hors le repos, MASS. Pet. carême, Fausse
gloir. hum. L'humeur turbulente des sliélitz, VOLT.
Russie, i, 6. Quoique je déteste Par.s, je vous
aime beaucoup plus que je ne hais cette grande,
vilaine, turbulente, frivole et injuste ville, n>.
Lett. d'Argental, 8 oct. 1749. Vaut-il mieux qu'un
peuple soit éternellement abruti que d'être quel-
quefois turbulent? RAYNAL, Hist. phil. x, 13.
|| 3° Qui a le caractère du trouble, du tumulte.
Et [le sénat] s'est débarrassé.... Du turbulent es-
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