TRO
cuer doit-on trouver merci, Coud, IY. Cil qui pre-
miers la trueve [dame Helissant] à Guiteclin la
rent [remet], Sax. xn. X Soissons [ils] truevent
€harle, l'empereor gaillart, ib. xxix. || XIIIe s. Ains
•se doit-on bien garder D'enquerre par jalousie Ce
•qu'on n'i voudrait trover, AUBOINS DE SEZANNE, Ro-
mancero, p. 126. Lasse, com j'ai trouvé gent mau-
vaise et amere I Berte, xvra. Où à manger [je]
peûsse un petitet trouver, ib. xua. [Je] N'avoie
•qu'un cheval qui me trouvoit [gagnait] mon pain,
ib. Lxxin. Et gardez qu'en mensonge ne soiez pas
trouvée, ib. cxv. Voirs est que autrement ne poi [je
ne pus] trouver merci De l'home qu-i hui main ens
-el bois m'assailli, ib. cxvm. Mais lasl qui ne
trueve ne prent, Lai de l'ombre. Ou s'il avient
qu'il soit malades, Et truist toutes viandes fades,
ta Rose, sots. Ne jà nus [nul] si lin [joyeux] ne
■sera, Quant il bien se porpensera, Qu'il ne truist
en sa greignor aise Quelque chose qui li desplaise,
•«'&. 6861. Les pot [peut] penre le [la] justice laie, en
•quelque lieu ele les truist, BEAUM. XI, 14. Et se je
sui outrageux du trouver [si mes vers sont ou-
•trageux], QDESNES, Romancero, p. 84. Je trouvai
{j'appris] par les chevaliers de Bourgoingne,
quant il revindrent de prison, que il.... JOINV. 254.
i|xrv" s. Se le Gastal nous vient, il soit li bien
trouvé ; Bataille liverrons, quant il l'aura mandé,
Guescl. 20645. Mais qui.... Le contraire vourroit
«scripre, Trouveroit assez bien que dire Sur celx
•qui tenoint la partie De monsieur Charles.... lis.
du bon Jeh. 325. || xve s. Quant le roy l'ut auprès
-de Peronne, je me vins trouver au devant de lui,
GOMM. v, 13. Quant ilveit Luthes en la place prest
et appareillé de tournoyer, il trouvast à qui, il en
eut très grant deuil, car il pensa bien qu'il pre-
-tendoit à la pucelle, Perçeforest, t. ni, f" 7. Vuel-
lez vous au sermon trouver, VILLON, Repues fran-
ches. || xvie s or oste ceste laine, Et la toison que
dessus toy je treuve, Il te convient vestir de robbe
nuefve, MAROT, I, 2SD. Encore que nous trouvis-
sions nos ennemis sans défense, MARG. NOUV. xn.
Et lui s'en alla çn son logis pour reposer son tra-
vail, ce qu'il fit, de sorte que neuf heures du ma-
tin le trouvèrent au lit, m. ib. xiv. Jusques à la der-
nière goutte de sang qui' se trouva espandable,
MONT, i, 6. Il se trouva le plus foible, m. i, 25.
Trouver à qui parler, ID. I, 49. J'ay trouvé bien
estrange qu'il feust.... ID. I, 59. S'en bien, s'en
mal trouver, ID. I, 89. Je treuve vraysemblable
qu'il ayt regardé plus avant et voulu dire.... m.
i, 67. Il s'est Vouvé des hommes à qui.... ID. I,
^00. Vous ne trouvarez jamais personne en France
qui.... CARLorx, v, i. Et estant appelle au conseil,
il ne s'y vouloit pas trouver, tant que Caton le
menaça qu'il.... AMYOT, Cal. d'Utiq. 60. Qui bien
fera bien se trouvera, COTGRAVE.
— ÊTYM. Wallon, trové; ,bourguign. trôvai;
Berry et picard, treuver; poitev. treure, troure;
Maine, trouer ; provenç. trobor; espagn. et portug.
troeor; ital. trovare. Grimm suppose un mot gothi-
que drupan, qui correspondrait à l'anc. haut-
allem. treffan, rencontrer; mais drupan est une
supposition et ne se trouve pas. Venons au domaine
latin. Il est certain que turbare a pu fournir la
' forme du mot; Diez cite l'anc. portug. trovar,
troubler ; le napo'lit. struvare, qui est le lat. dis-
turbare, et controvare qui est le lat. conturbare;
on peut y ajouter le français truver : Es tribula-
tions chi truverent [troublèrent] nus mult, Liber
psalm. p. ei.Diezélablitainsilasériedessens : fur-
bare, remuer, fouiller, d'où chercher, d'où trouver.
Il ajoute que cette étymologie rend raison de con-
trôler, controvare; la préposition latine cum ne
se joint pas d'ordinaire avec un verbe roman; mais,
si trouver est turbare, le mot controuver a été
produit par conturbare, avec le changement de
sens.
TROUVÈRE (trou-vè-r'), s. m. Se dit des poètes
de la langue d'oil ou d'oui, qui florissaient du xie
au xiv* siècle. Toutes les provinces de la France
eurent leurs trouvères, HUET, Orig. des Rom.
p. 168, dans POUGENS. Troubadours et trouvères
Au nez des rois vidaient gaîment leurs verres,
BÉHANG. Trou&ad. || On dit aussi quelquefois, bien
que rarement, trouveur.
— ÊTYM. ïrouuere est le nominatif d'un mot
qui au régime est troveor, répondant au provenç.
troubadour, et venant de trouver, dans le sens
de composer des vers (voy. TROUBADOUR).
t TROUVEUR (trou-veur), s.-m.1|l» Celui qui
trouve ou qui invente. || Terme d'astronomie. Pe-
tite lunette dioptrique qu'on ajoute à un téle-
scope newtonien, pour trouver plus facilement l'ob-
TRU
jet qu'on veut observer. || Adj. terme de chasse.
Chiens trouveurs, .certains chiens qui ont le nez
très-fin, surtout pour la chasse du renard. || 2° Sy-
nonyme de trouvère.
— HIST. xme s. L'amende doit estre d'autant de
valeur comme le [la] coze trovée, lequele li trou-
vères vaut retenir à soi, BEAUMAN. XXV, 21. || XIVe S.
Les trouveurs auront la moitié de ladite trouveure
pour leur part, DU CANGE, troef.
TRUAND, ANDE (tru-an, an-d'), s. m. et f.
|| Ie Vaurien, vagabond qui mendie par fainéan-
tise. Tais-toi, truand, pied plat, cagou, bigot!
SCARR. D. Japh. d'Arménie, m, 21. Ahl truande,
as-tu bien le courage De m'avoir fait cocu dans la
fleur de mon âge? MOL. Sganar. ix. ||2» S. m.
Marchepied du métier de tisserand. . ^
— HIST. xue s. Toute France [il] a cerchie [par-
courue] corne tapins truanz, Sax. v. Tro bien
semblés truans et pautonnier, Raoul de C. 280.
Il xin" Quant ge voi tous nus ces truans Trembler,
sor ces femiers puans, De froit, de fain crier et
braire, la Rose, 11437. El [la fortune] les veskiès
[évèchés| done as truans, Et les boins clers fait
pain querans, FI. et bl. 2515. || xve s. Je ne fusse
pas bons truans; Je ne sça' deux fois demander,
E. DESCII. Poésies mss. f° 182. Lès truandes font
les maqueleries En truandant, en portant leur cofin ;
Et pour rober sont maintes fois espies, ID. ib. t" 353.
Lequel Hardelet dit au suppliant qu'il avoit menti
comme mauvais trutain, fils de putain, navarrbis,
DU CANGE, trutanus. || xvie s. Qui fit normand, il fit
truand, COTGRAVE. NOS anciens appellerent un
homme truant qui alloit mendiant sa vie, et truan-
der pour caimander, PASQUIER, vin, p. 717, dans LA-
CURNE.
— ÊTYM. Wallon, trouwan; poitevin, trudant;
provenç. truan ; catal. truâ, truhâ ; espagn. truhan;
portug. truào; bas-lat. trulanus, trudanus. Ce mot
paraît venir du celtique : gaél. truaghan, pauvre,
misérable; kimry, tryan; gaél. trudanach, un
vagabond. Du Cange, après Pasquier, tire truant
de l'ancien treii, tribut : il paraît bien qu'on a dit
truanderie pour impôt : Nouveaux imposts, nou-
velles daces, truanderies et maletotes, PASQUIER,
Lett. t. in, p. 44. Mais, malgré cela, jamais treù
équivalant au latin tributum, n'aurait pu donner
truand dans l'ancienne langue.
TRUANDAILLE (tru-an-da-U', ({ mouillées), s. f.
Terme collectif. Ceux qui truandent. Un autre
vous eût dit: canailles, Vous n'êtes rien quetruan-
dailles, SCARR. Virg. i.
— HIST. xv° s Vous n'estes rien que truandaille;
Vous ne logerez point céans, DU CANGE, truta-
nus. Mais que luy eusse abandonné Ce que reffu-
sent truandailles, VILLON , Les regrets de la belle
heaulmiére.
TRUANDER (tru-an-dé), ». n. Gueuser, men-
dier. || Ilîe conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xnr s. Venistes-vos por truander ? Ren.
998. || xiv* s. Yassaus, dist Polibans, ne vous poes
raviser; Oncques a voie [avec] trouant je n'alai
truander, Baud. de Seb. xn, 644. ||xve s. Qui po-
vres est, chascun vers lui se faint; Grant doleur a
de son pain truander, Honte le suit, indigence le
vaint, E. DESCH. Poésies mss. f" 51.
— ÊTYM. Truand ; wallon, trouander; provenç.
truondor; espagn. truhanear.
TRUANDERIE (Iru-an-de-rie), s. f. État de
truand, de mendiant vagabond. Les rues de la
Truanderie ont pris leur nom du mot truand, qui
signifiait anciennement un gueux, un fripon, parce
qu'elles étaient habitées par ces sortes de gens,
avant que la bourgeoisie y vînt demeurer, PIGA-
NIOL DE LA FORCE, Description de Paris, t, m, Quar-
tier des Halles.
— HIST. xve s. Tant qu'avoir puist, et sans truan-
derie, Vivre, vestir.... E. DESCH. Poésies mss.
f 325. Icellui JametondistauditCoyrier:cene sont
que truenderies que tu me dis, DU CANGE, frufan-
nare. Il xvie s. Nous n'estimons pas que ceulx-là
soient flatteurs, qui n'ont rien d honeste, et dont
la vilianie se manifeste à un seul plat de viande
et un verre Je vin avec toute truanderie et mes-
chanceté, AMYOT, Comm. discern. le (lait. 7.
— ÊTYM. Truander.
TRCBLE (tru-bl'), s. f. Terme de pêche. Filet,
en forme de sac, attaché au bout d'une perche,
qui sert à prendre le poisson dans .les 'réservoirs
|| On dit aussi trouble, i la Chine, on les prend
[les cailles] au vol avec des troubles légères que-
les Chinois manient fort adroitement, BUKF. Ois.
t. iv, p. 277. Les saisir [les papillons] au vol avec
un petit filet connu sous le nom de trouble, GEN-
TRU 2371
LIS, Maison rust. t.i, p. 132, dans POUGENS. || Quel-
ques-uns font, à tort, ce mot du masculin. .
:— HIST. xnie Le» saimes et les trubles à bois de
l'eaue lé roi doivent estre aus molles [moules] le
roi, lit), des met. 262. Li menu pescheour de Vau-
quelour pescheront.... à la truvle et aa jonchiés,
ausi comme il ont fait avant, Bibl. des ch. 6« sé-
rie, t. m, p. 697. || xrv« s. Truble de fil, autre que
celle à boiz, de quoy en tous temps l'en pourra
peschier, Ordonn. des rois, t. vu, r. 779.
— ÊTYM. Wallon IroAl. Origine inconnue,
t TRUBLEAU (tru-blô); s. m. Petite truble.
t l. TRUC (truk), s. m. |] Ie Espèce de billard
dont on fait usage dans quelques pays, et qii
est ordinairement plus long que celui sur lequel
on joue en France. || 2" Anciennement, choc; coup,
(signification conservée dans l'argot). Vous voyant
comme un autre Alcide Ne craindre feu, ni bois,
•ni fer.... Ni pic, ni truc, ni tac, ni choc, DASSOUCY,
dans FR. MICIIEL, Argot. || 3e Fig. Telle ou telle ma-
nière d'agir. La mort de ma pauvre femme m'a
tué.... elle savait si bien appeler son monde!
quel truc elle avait 1 quel truc! quel trucl DE-
SAUGIERS, le Diner de Kadelon, se. 4. [| Connaître
le truc, avoir le truc, connaître le secret, être ha-
bile, rusé. || 4" Populairement, manière de voler.
|| 5e Secret, moyen caché pour exécuter un tour de
passe-passe ou de physique amusante. || 6° Terme
de théâtre. Moyen, machine pour faire réussir une
féerie. Les féeries sont des pièces à trucs. Chaque
incident d'une féerie se nomme truc; il y en a de
fort ingénieux et de vraiment étonnants; un bon
truc doit être imprévu, rapide, net, et ne pas mon-
trer la ficelle, Dict. de la convers. Suppl. au mot-
féerie. || 7° La science des détails. On dit d'un
écrivain qui file la scène avec difficulté, qu'il
manque de truc.
— HIST. xiv s. Franczois prenoint trop divers
noms Pour faire paour aux Bretons ; Mais Ils sa-
voient plus de vieil trut Que vieille truye qui est
en rut, le Livre du Bon Jehan, 2828. || xvi" s.
Nous fisrnes tant que nous lui àpprisme le lans-
quenet et le truq, D'AUB. Foen. IV, 14. J'y eus par
l'eschine force trucs et bastonades, ID. ib. Il, 16.
— ÊTYM. Provenç. et catal. truc, coup, choc ;
espagn. portug. et ital. trucco; du germanique,
d'après Diez : allem. druefc, druefeen, presser,
anglo-sax. thrycean, anc. scand. thryckia. Les sens,
ûgurés paraissent provenir du truc, jeu; et le
truc, jeu, provient de truc, coup, ce jeu étant une
espèce de billard.
f 2. TRUC ou TRUCK (truk), s. m. Chariot, wa-
gon pour le transport des marchandises. || Dans les
chemins de fer, plate-forme montée sur des roues,
sur laquelle on élève, au moyen d'un mécanisme,
des voitures et des bagages, afin de les.5|ransporter
au loin. '■■1ïS|ï^&.r; .
— ÊTYM. Angl. truck. :/'WÊfM^''
f TRUCAGE (tru-ka-j'J, s. m.Termeprë|qûed'ar-
got désignant cette industrie borgne qui consiste à
faire payer très-cher à des amateurs passionné»
pour l'antique des objets fabriqués la veille et sa-
vamment habillés d'un vernis d'ancienneté.
t TRUCUE (tru-ch'), s. f. Nom, dans le Dau-
phiné, d'une grande urne à conserver l'huile
TRCCIIEHAN ou TRUCHEMENT (tru-che-man),
s. m. j 1° Celui qui explique à des personnes qui
parlent des langues différentes, ce qu'elles se di-
sent l'une à l'autre. Où est le truchement, pour lui
dire qui vous êtes, et lui faire entendre ce que
vous dites? vous verrez qu'il vous répondra; et il
parle turc à merveille, MOL. Bourg, gent. v, 4.
Son armée [de Mithridate] était de près de trois
cent mille hommes, et composée de vingt:deux
nations différentes, qui avaient chacune une langue
particulière; et Mithridate les savait toutes, en
sorte qu'il n'avait pas besoin de truchements pour
leur parler, HOLLIN, Uist. anc. OEuv. t. xi, 2e part,
p. 448, dans POUGENS. || 2° Fig. Une personne qui
parle à la place d'une autre, qui exprime les in-
tentions d'une autre. Nous n'entendons pas bien
ce qu'un soupir veut dire; Et je vous servirais de
meilleur truchement, Si vous vous expliquiez un
peu plus clairement, CORN. Sertor. iv, i. C'est
ainsi que ma muse, aux bords d'une onde pure,
Traduisait en langue des dieux Tout ce que disent
sous les cieux Tant d'êtres empruntant la voix de
la nature; Truchement de peuples divers, Je les
faisais servir d'acteurs en mon ouvrage, LA FONT.
Fabl.xi, Épil. Jugez, lecteur, si l'auteur d'une si
noire supposition ne doit pas passer désormais
pour le truchement du père des mensonges, PASC.
Prov. xv. Nul ne peut vous entendre à moins d'un
cuer doit-on trouver merci, Coud, IY. Cil qui pre-
miers la trueve [dame Helissant] à Guiteclin la
rent [remet], Sax. xn. X Soissons [ils] truevent
€harle, l'empereor gaillart, ib. xxix. || XIIIe s. Ains
•se doit-on bien garder D'enquerre par jalousie Ce
•qu'on n'i voudrait trover, AUBOINS DE SEZANNE, Ro-
mancero, p. 126. Lasse, com j'ai trouvé gent mau-
vaise et amere I Berte, xvra. Où à manger [je]
peûsse un petitet trouver, ib. xua. [Je] N'avoie
•qu'un cheval qui me trouvoit [gagnait] mon pain,
ib. Lxxin. Et gardez qu'en mensonge ne soiez pas
trouvée, ib. cxv. Voirs est que autrement ne poi [je
ne pus] trouver merci De l'home qu-i hui main ens
-el bois m'assailli, ib. cxvm. Mais lasl qui ne
trueve ne prent, Lai de l'ombre. Ou s'il avient
qu'il soit malades, Et truist toutes viandes fades,
ta Rose, sots. Ne jà nus [nul] si lin [joyeux] ne
■sera, Quant il bien se porpensera, Qu'il ne truist
en sa greignor aise Quelque chose qui li desplaise,
•«'&. 6861. Les pot [peut] penre le [la] justice laie, en
•quelque lieu ele les truist, BEAUM. XI, 14. Et se je
sui outrageux du trouver [si mes vers sont ou-
•trageux], QDESNES, Romancero, p. 84. Je trouvai
{j'appris] par les chevaliers de Bourgoingne,
quant il revindrent de prison, que il.... JOINV. 254.
i|xrv" s. Se le Gastal nous vient, il soit li bien
trouvé ; Bataille liverrons, quant il l'aura mandé,
Guescl. 20645. Mais qui.... Le contraire vourroit
«scripre, Trouveroit assez bien que dire Sur celx
•qui tenoint la partie De monsieur Charles.... lis.
du bon Jeh. 325. || xve s. Quant le roy l'ut auprès
-de Peronne, je me vins trouver au devant de lui,
GOMM. v, 13. Quant ilveit Luthes en la place prest
et appareillé de tournoyer, il trouvast à qui, il en
eut très grant deuil, car il pensa bien qu'il pre-
-tendoit à la pucelle, Perçeforest, t. ni, f" 7. Vuel-
lez vous au sermon trouver, VILLON, Repues fran-
ches. || xvie s or oste ceste laine, Et la toison que
dessus toy je treuve, Il te convient vestir de robbe
nuefve, MAROT, I, 2SD. Encore que nous trouvis-
sions nos ennemis sans défense, MARG. NOUV. xn.
Et lui s'en alla çn son logis pour reposer son tra-
vail, ce qu'il fit, de sorte que neuf heures du ma-
tin le trouvèrent au lit, m. ib. xiv. Jusques à la der-
nière goutte de sang qui' se trouva espandable,
MONT, i, 6. Il se trouva le plus foible, m. i, 25.
Trouver à qui parler, ID. I, 49. J'ay trouvé bien
estrange qu'il feust.... ID. I, 59. S'en bien, s'en
mal trouver, ID. I, 89. Je treuve vraysemblable
qu'il ayt regardé plus avant et voulu dire.... m.
i, 67. Il s'est Vouvé des hommes à qui.... ID. I,
^00. Vous ne trouvarez jamais personne en France
qui.... CARLorx, v, i. Et estant appelle au conseil,
il ne s'y vouloit pas trouver, tant que Caton le
menaça qu'il.... AMYOT, Cal. d'Utiq. 60. Qui bien
fera bien se trouvera, COTGRAVE.
— ÊTYM. Wallon, trové; ,bourguign. trôvai;
Berry et picard, treuver; poitev. treure, troure;
Maine, trouer ; provenç. trobor; espagn. et portug.
troeor; ital. trovare. Grimm suppose un mot gothi-
que drupan, qui correspondrait à l'anc. haut-
allem. treffan, rencontrer; mais drupan est une
supposition et ne se trouve pas. Venons au domaine
latin. Il est certain que turbare a pu fournir la
' forme du mot; Diez cite l'anc. portug. trovar,
troubler ; le napo'lit. struvare, qui est le lat. dis-
turbare, et controvare qui est le lat. conturbare;
on peut y ajouter le français truver : Es tribula-
tions chi truverent [troublèrent] nus mult, Liber
psalm. p. ei.Diezélablitainsilasériedessens : fur-
bare, remuer, fouiller, d'où chercher, d'où trouver.
Il ajoute que cette étymologie rend raison de con-
trôler, controvare; la préposition latine cum ne
se joint pas d'ordinaire avec un verbe roman; mais,
si trouver est turbare, le mot controuver a été
produit par conturbare, avec le changement de
sens.
TROUVÈRE (trou-vè-r'), s. m. Se dit des poètes
de la langue d'oil ou d'oui, qui florissaient du xie
au xiv* siècle. Toutes les provinces de la France
eurent leurs trouvères, HUET, Orig. des Rom.
p. 168, dans POUGENS. Troubadours et trouvères
Au nez des rois vidaient gaîment leurs verres,
BÉHANG. Trou&ad. || On dit aussi quelquefois, bien
que rarement, trouveur.
— ÊTYM. ïrouuere est le nominatif d'un mot
qui au régime est troveor, répondant au provenç.
troubadour, et venant de trouver, dans le sens
de composer des vers (voy. TROUBADOUR).
t TROUVEUR (trou-veur), s.-m.1|l» Celui qui
trouve ou qui invente. || Terme d'astronomie. Pe-
tite lunette dioptrique qu'on ajoute à un téle-
scope newtonien, pour trouver plus facilement l'ob-
TRU
jet qu'on veut observer. || Adj. terme de chasse.
Chiens trouveurs, .certains chiens qui ont le nez
très-fin, surtout pour la chasse du renard. || 2° Sy-
nonyme de trouvère.
— HIST. xme s. L'amende doit estre d'autant de
valeur comme le [la] coze trovée, lequele li trou-
vères vaut retenir à soi, BEAUMAN. XXV, 21. || XIVe S.
Les trouveurs auront la moitié de ladite trouveure
pour leur part, DU CANGE, troef.
TRUAND, ANDE (tru-an, an-d'), s. m. et f.
|| Ie Vaurien, vagabond qui mendie par fainéan-
tise. Tais-toi, truand, pied plat, cagou, bigot!
SCARR. D. Japh. d'Arménie, m, 21. Ahl truande,
as-tu bien le courage De m'avoir fait cocu dans la
fleur de mon âge? MOL. Sganar. ix. ||2» S. m.
Marchepied du métier de tisserand. . ^
— HIST. xue s. Toute France [il] a cerchie [par-
courue] corne tapins truanz, Sax. v. Tro bien
semblés truans et pautonnier, Raoul de C. 280.
Il xin" Quant ge voi tous nus ces truans Trembler,
sor ces femiers puans, De froit, de fain crier et
braire, la Rose, 11437. El [la fortune] les veskiès
[évèchés| done as truans, Et les boins clers fait
pain querans, FI. et bl. 2515. || xve s. Je ne fusse
pas bons truans; Je ne sça' deux fois demander,
E. DESCII. Poésies mss. f° 182. Lès truandes font
les maqueleries En truandant, en portant leur cofin ;
Et pour rober sont maintes fois espies, ID. ib. t" 353.
Lequel Hardelet dit au suppliant qu'il avoit menti
comme mauvais trutain, fils de putain, navarrbis,
DU CANGE, trutanus. || xvie s. Qui fit normand, il fit
truand, COTGRAVE. NOS anciens appellerent un
homme truant qui alloit mendiant sa vie, et truan-
der pour caimander, PASQUIER, vin, p. 717, dans LA-
CURNE.
— ÊTYM. Wallon, trouwan; poitevin, trudant;
provenç. truan ; catal. truâ, truhâ ; espagn. truhan;
portug. truào; bas-lat. trulanus, trudanus. Ce mot
paraît venir du celtique : gaél. truaghan, pauvre,
misérable; kimry, tryan; gaél. trudanach, un
vagabond. Du Cange, après Pasquier, tire truant
de l'ancien treii, tribut : il paraît bien qu'on a dit
truanderie pour impôt : Nouveaux imposts, nou-
velles daces, truanderies et maletotes, PASQUIER,
Lett. t. in, p. 44. Mais, malgré cela, jamais treù
équivalant au latin tributum, n'aurait pu donner
truand dans l'ancienne langue.
TRUANDAILLE (tru-an-da-U', ({ mouillées), s. f.
Terme collectif. Ceux qui truandent. Un autre
vous eût dit: canailles, Vous n'êtes rien quetruan-
dailles, SCARR. Virg. i.
— HIST. xv° s Vous n'estes rien que truandaille;
Vous ne logerez point céans, DU CANGE, truta-
nus. Mais que luy eusse abandonné Ce que reffu-
sent truandailles, VILLON , Les regrets de la belle
heaulmiére.
TRUANDER (tru-an-dé), ». n. Gueuser, men-
dier. || Ilîe conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xnr s. Venistes-vos por truander ? Ren.
998. || xiv* s. Yassaus, dist Polibans, ne vous poes
raviser; Oncques a voie [avec] trouant je n'alai
truander, Baud. de Seb. xn, 644. ||xve s. Qui po-
vres est, chascun vers lui se faint; Grant doleur a
de son pain truander, Honte le suit, indigence le
vaint, E. DESCH. Poésies mss. f" 51.
— ÊTYM. Truand ; wallon, trouander; provenç.
truondor; espagn. truhanear.
TRUANDERIE (Iru-an-de-rie), s. f. État de
truand, de mendiant vagabond. Les rues de la
Truanderie ont pris leur nom du mot truand, qui
signifiait anciennement un gueux, un fripon, parce
qu'elles étaient habitées par ces sortes de gens,
avant que la bourgeoisie y vînt demeurer, PIGA-
NIOL DE LA FORCE, Description de Paris, t, m, Quar-
tier des Halles.
— HIST. xve s. Tant qu'avoir puist, et sans truan-
derie, Vivre, vestir.... E. DESCH. Poésies mss.
f 325. Icellui JametondistauditCoyrier:cene sont
que truenderies que tu me dis, DU CANGE, frufan-
nare. Il xvie s. Nous n'estimons pas que ceulx-là
soient flatteurs, qui n'ont rien d honeste, et dont
la vilianie se manifeste à un seul plat de viande
et un verre Je vin avec toute truanderie et mes-
chanceté, AMYOT, Comm. discern. le (lait. 7.
— ÊTYM. Truander.
TRCBLE (tru-bl'), s. f. Terme de pêche. Filet,
en forme de sac, attaché au bout d'une perche,
qui sert à prendre le poisson dans .les 'réservoirs
|| On dit aussi trouble, i la Chine, on les prend
[les cailles] au vol avec des troubles légères que-
les Chinois manient fort adroitement, BUKF. Ois.
t. iv, p. 277. Les saisir [les papillons] au vol avec
un petit filet connu sous le nom de trouble, GEN-
TRU 2371
LIS, Maison rust. t.i, p. 132, dans POUGENS. || Quel-
ques-uns font, à tort, ce mot du masculin. .
:— HIST. xnie Le» saimes et les trubles à bois de
l'eaue lé roi doivent estre aus molles [moules] le
roi, lit), des met. 262. Li menu pescheour de Vau-
quelour pescheront.... à la truvle et aa jonchiés,
ausi comme il ont fait avant, Bibl. des ch. 6« sé-
rie, t. m, p. 697. || xrv« s. Truble de fil, autre que
celle à boiz, de quoy en tous temps l'en pourra
peschier, Ordonn. des rois, t. vu, r. 779.
— ÊTYM. Wallon IroAl. Origine inconnue,
t TRUBLEAU (tru-blô); s. m. Petite truble.
t l. TRUC (truk), s. m. |] Ie Espèce de billard
dont on fait usage dans quelques pays, et qii
est ordinairement plus long que celui sur lequel
on joue en France. || 2" Anciennement, choc; coup,
(signification conservée dans l'argot). Vous voyant
comme un autre Alcide Ne craindre feu, ni bois,
•ni fer.... Ni pic, ni truc, ni tac, ni choc, DASSOUCY,
dans FR. MICIIEL, Argot. || 3e Fig. Telle ou telle ma-
nière d'agir. La mort de ma pauvre femme m'a
tué.... elle savait si bien appeler son monde!
quel truc elle avait 1 quel truc! quel trucl DE-
SAUGIERS, le Diner de Kadelon, se. 4. [| Connaître
le truc, avoir le truc, connaître le secret, être ha-
bile, rusé. || 4" Populairement, manière de voler.
|| 5e Secret, moyen caché pour exécuter un tour de
passe-passe ou de physique amusante. || 6° Terme
de théâtre. Moyen, machine pour faire réussir une
féerie. Les féeries sont des pièces à trucs. Chaque
incident d'une féerie se nomme truc; il y en a de
fort ingénieux et de vraiment étonnants; un bon
truc doit être imprévu, rapide, net, et ne pas mon-
trer la ficelle, Dict. de la convers. Suppl. au mot-
féerie. || 7° La science des détails. On dit d'un
écrivain qui file la scène avec difficulté, qu'il
manque de truc.
— HIST. xiv s. Franczois prenoint trop divers
noms Pour faire paour aux Bretons ; Mais Ils sa-
voient plus de vieil trut Que vieille truye qui est
en rut, le Livre du Bon Jehan, 2828. || xvi" s.
Nous fisrnes tant que nous lui àpprisme le lans-
quenet et le truq, D'AUB. Foen. IV, 14. J'y eus par
l'eschine force trucs et bastonades, ID. ib. Il, 16.
— ÊTYM. Provenç. et catal. truc, coup, choc ;
espagn. portug. et ital. trucco; du germanique,
d'après Diez : allem. druefc, druefeen, presser,
anglo-sax. thrycean, anc. scand. thryckia. Les sens,
ûgurés paraissent provenir du truc, jeu; et le
truc, jeu, provient de truc, coup, ce jeu étant une
espèce de billard.
f 2. TRUC ou TRUCK (truk), s. m. Chariot, wa-
gon pour le transport des marchandises. || Dans les
chemins de fer, plate-forme montée sur des roues,
sur laquelle on élève, au moyen d'un mécanisme,
des voitures et des bagages, afin de les.5|ransporter
au loin. '■■1ïS|ï^&.r; .
— ÊTYM. Angl. truck. :/'WÊfM^''
f TRUCAGE (tru-ka-j'J, s. m.Termeprë|qûed'ar-
got désignant cette industrie borgne qui consiste à
faire payer très-cher à des amateurs passionné»
pour l'antique des objets fabriqués la veille et sa-
vamment habillés d'un vernis d'ancienneté.
t TRUCUE (tru-ch'), s. f. Nom, dans le Dau-
phiné, d'une grande urne à conserver l'huile
TRCCIIEHAN ou TRUCHEMENT (tru-che-man),
s. m. j 1° Celui qui explique à des personnes qui
parlent des langues différentes, ce qu'elles se di-
sent l'une à l'autre. Où est le truchement, pour lui
dire qui vous êtes, et lui faire entendre ce que
vous dites? vous verrez qu'il vous répondra; et il
parle turc à merveille, MOL. Bourg, gent. v, 4.
Son armée [de Mithridate] était de près de trois
cent mille hommes, et composée de vingt:deux
nations différentes, qui avaient chacune une langue
particulière; et Mithridate les savait toutes, en
sorte qu'il n'avait pas besoin de truchements pour
leur parler, HOLLIN, Uist. anc. OEuv. t. xi, 2e part,
p. 448, dans POUGENS. || 2° Fig. Une personne qui
parle à la place d'une autre, qui exprime les in-
tentions d'une autre. Nous n'entendons pas bien
ce qu'un soupir veut dire; Et je vous servirais de
meilleur truchement, Si vous vous expliquiez un
peu plus clairement, CORN. Sertor. iv, i. C'est
ainsi que ma muse, aux bords d'une onde pure,
Traduisait en langue des dieux Tout ce que disent
sous les cieux Tant d'êtres empruntant la voix de
la nature; Truchement de peuples divers, Je les
faisais servir d'acteurs en mon ouvrage, LA FONT.
Fabl.xi, Épil. Jugez, lecteur, si l'auteur d'une si
noire supposition ne doit pas passer désormais
pour le truchement du père des mensonges, PASC.
Prov. xv. Nul ne peut vous entendre à moins d'un
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