Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
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TRO
TRO
TRO
ces], Et dist e3kec : moult li fubel, FI. et Bl. 2217.
Il regarde sus sa main senestre ; si vit un tropiau
de Turs, là où il y en avoit bien huit qui s'es-
toient arestez pour veoir la jouste, JOINV. 277. Si
fist toz les , cors des crestiens assambler après la
bataille en une pièce de terre, et chascuns i traïst
moult volantiers les cors de ses amis les uns près
des autres par tropeiaus, Merlin, f" 52. || xv° s. Re-
trancher la mauvaise chair de la bonne et la bre-
bis rongneuse du trouppel, MOKSTREL. t. n, f° i 59,
dans RENOUARD, Lexique. || xvi" s. Le bon pasteur,
Dit l'empereur, Tond son troupeau, Sans l'escor-
clier, Ny grain toucher Ne cuir ne peau, LEROUX
DE LINCY, Prov. t. i, p. 203. Oster les chiens pour
venir à bout du troupeau, COTGRAVE. Sottes filles à
marier .sont fascheux troupeaux à garder, m.
Fieres bestes qui se ruoient sur le bestial des po-
pulaires et le devoroient tant aumaille que trou-
peau, Alector, p; 82, dans LACURNE.
— ÉTYM. Bourguig. tropéa; provenç. tropel,
trepel, tropeil; espagn. iropel; dimin. tiré du
bas-lat. troppus, troupeau (voy. TROUPE).
fTROUPIALE (trou-pi-a-1'), s. m. Genre d'oiseaux
d'Amérique voisin des étourneaux.
f TROUPIER (trou-pié), s. m. Terme populaire.
Soldat. Un bon troupier.
— ÉTYM. Troupe.
TROUSSE (trou-s'), s. f. || 1° Amas ou faisceau de
plusieurs choses liées ensemble Trousse de linge.
Le manteau de voyage à l'épaule ; arrange ouverte-
ment ta trousse, et qu'on voie ton cheval à la grille,
BEAUMARCH. Mar. de Figaro, i, i 1.1| Grosse et lon-
gue botte de fourrage vert que porte derrière lui le
cavalier qui revient de la provision. Chaque me-
sure de seigle, chaque trousse de fourrage nous
étaient disputées ; il fallait les arracher à l'ennemi,
SÉGUR, Hist. de Nap. vm, iO. || Fig. Donner une
trousse à quelqu'un, lui faire quelque tromperie
(locution vieillie). Indubitablement on m'a donné
la trousse, MAIRET, dans RICHELET. || 2° Carquois
(sens vieilli). Plus une trousse d'amazone, Ses
flèches et son baudrier, SCARR. Virg. v. |{ 3° Étui
où les barbiers mettent leurs rasoirs, leurs ci-
seaux, etc. Une trousse où étaient deux rasoirs
qui semblaient avoir rasé dix générations, tant ils
étaient usés, LESAGE, Gil Bl. u, 7. || 4° Espèce d'é-
tui ou plutôt de portefeuille divisé en un certain
nombre de compartiments et contenant les instru-
ments les plus nécessaires à un chirurgien, à un
vétérinaire. || 5° Trousse de jardinier, poche qui
s'attache autour du corps avec une ceinture à
boucles. || 6° Cuir qui enveloppe ou entoure la
queue d'un cheval. || 7° Paquet de lamettes ou de
petites barres d'acier destinées à forger ensuite
des lames de sabre. || Certaine quantité de feuilles
de fer battu pliées en deux. || 8° Terme de maçon
et de charpentier. Cordage de moyenne grosseur
dont on se sert pour élever de médiocres fardeaux.
|| 9° Dans les mines, trousse à picoter, châssis de
bois placé au fond du cuvelage dans le boisage à
travers les niveaux. || Trousse-plate, dernière trousse
à picoter, celle qui supporte toutes les autres.
|| 10° Assemblage des couteaux de la machine à
fendre le fer. || 11° Au plur. Chausses que por-
taient autrefois les pages, et que portaient aussi
les chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit quand ils
avaient leurs habits de novices. Les jeunes gens
imaginèrent les trousses, espèce de haut-de-
chausse court et relevé, qui ne descendait qu'à la
moitié des cuisses, et que l'on couvrait d'une demi-
jupe, SAINT-FOIX, Ess. Paris, OEuv. t. iv, p. (H,
dans POUGENS. Le roi a des trousses ou culottes fort
courtes plissées et froncées, où sont attachés de
longs bas de soie.... GUILIET DE ST-GEORGES, dans
Mém. inéd. sur l'Acad. de peint, publ, par DUSSIEUX,
etc. t. i, p. 233. Chacune [barque, sur la Tamise]
avait deux rameurs, tous vêtus comme l'étaient
autrefois nos pages, avec des trousses et de petits
pourpoints ornés d'une plaque d'argent sur l'é-
paule, VOLT. Ml. litt. à M'**, 1727. || On disait
d'un page qui avait fini son terme, qu'il avait
quitté les trousses. || 12° Aux trousses, à la pour-
suite. Dom pourceau criait en chemin, Comme s'il
avait eu cent bouchers à ses troussesj LA FONT.
Fabl. vm, 12. Un alguazil et des archers sont à
vos trousses; ils vont vous cherchor d'hôtellerie en
hôtellerie, LESAGE, Bachelier, 30. Ils sont actuel-
lement aux trousses de Marmontel, qui, je crois,
s'est trop avancé avec eux, et qui aura de la
peine à s'en tirer, D'A^EMB. Lett. à Voltaire, 6 avril
1161. J'ai deux ministres à mes trousses, dont l'un
veut me faire fusiller comme déserteur, p. L. COUR.
lett. n* 48. Il Être aux trousses de quelqu'un, être
toujours à sa suite, ne pas le quitter. Sous ma fe-
nêtre il passe incessamment; Je ne saurais faire un
pas seulement Que je ne l'aie "aussitôt à mes trous-
ses, LA FONT. Confia. Tu n'as pas un jaloux à tes
trousses, qui vienne te chicaner tes paroles et tes
regards, GHERARDI , Théât. ital. t. m, Font, de
sapience, se. l.j|13° En trousse, loc. adv. En
croupe derrière un cavalier. Mettre une femme en
trousse derrièie soi. Que dit-il, quand il voit, avec
la mort en trousse, Courir chez un malade un
assassin en housse [un médecin] ? BOIL. Sat. vni.
il On dit plus souvent en croupe. || Se dit aussi des
valises, des paquets qu'un cavalier porte derrière
lui sur son cheval.
— HIST. xme s. Chevax qui porte à tourse, Liv.
des met. 270. Quiconques veut estre laceurde fil et
de soie et de laz et feseres de trouses à seles et de
rubans, estre le puet franchement, ib. 78. || xv° s.
Et si leur renvoyèrent grant quantité, de trousses
de fleschesàarc, artillerie.... J. DE TROYES, Chron.
1472. [Des lutteurs] tant virèrent et tournoyèrent
que d'une autre trousse [croc en jambe] assez
plus forte que la première le seigneur de Saintré
abbatit, Petit Jehan de Saintré, p. 035, dans LA-
CURNE. || xvic s. Polysperchon, qui avoit la charge
de la personne du roy, voulant donner une trousse
à Cassander, envoya au peuple d'Athènes une pa-
tente, par laquelle [il s'agit d'un piège qu'il lui
tend pour le chasser d'Athènes].... AMYOT, Phoc.
45. 11 marchoitluy rnesme le premier à pied, por-
tant sa trousse en escharpe sur ses espaules, et son
bouclier sur son bras, m. Arlax. sa. Tout cela recon-
nu, Clermont d'Antragues sort aux trousses de ces
trompeurs, pert leur piste au moulin, et.... D'AUB.
Hist. n, <93. Une douzaine d'arcs de fin bresil,
aceompaignez de douze trousses ou carquois, CARL.
in, 30. Ainsi que Catherine alloit aux champs en
treusse sus un cheval.... PARÉ, XIX, 14.
— f.TYM. Provenç. trossa; espagn. troxa; portug.
trouxa, paquet, faisceau. L'allem. Tross, bagage,
est, d'après les germanistes, d'origine romane.
Le celtique (gaélique trus, paquet, kimry trios, bas-
breton Irons) serait d'une forme et d'un sens très-
favorables. Mais Diez pense qu'il doit céder le pas à
une dérivation latine, et que trousse ou tourse ap-
partient à un même radical que l'Haï, torciare,
tordre, attacher solidement. Ce radical est le latin
tortus, tordu, de torquere : Le sens d'action de
tordre, de donner un croc en jambe, écarte le
celtique et donne raison au latin (voy. TORCHE).
TROUSSÉ, ÉE (trou-sé, sée), part, passé de
trousser. || 1" Mis en faisceau. Une grande huppe
écarlate, troussée en une seule touffe, BUFF. Ois.
t. XIII, p. 74. |1 2° Qui a ses vêtements arrangés
d'une certaine façon. Ayant mis ce jour-là, pour
être plus agile, Cotillon simple et souliers plats;
Notre laitière ainsi troussée.... LA FONT. Fabl. vu,
10. Jamais Mme de Soubise ne fut troussée comme
les autres femmes, de peur de s'échauffer les reins
et de se rougir le nez, ST-SIM. 218, 186. ||3° Dont
la robe, la jupe est relevée. Une femme nue n'est
point indécente ; c'est une femme troussée qui
l'est, DIDER. Salon de 1767, OEuv. t. xiv, p. 03,
dans POUGENS. || 4= Nez troussé, nez retroussé (cette
locution a vieilli). Mme de Monglas a les yeux pe-
tits, noirs et brillants, la bouche agréable, le nez
un peu troussé, BUSSY-RABUTIN, Hist. amour, des
Gaules, p. 220. || 5° Fig. Troussé en malle, ou,
simplement, troussé, qu'on a enlevé, qu'on a fait
partir. La pauvre petite Chesterfield, pour quel-
ques lorgnades d'imprudence, se voit d'abord
troussée par un mari fâcheux qui vous l.j mène
passer les fêtes de Noël dans un château de plai-
sance à cinquante lieues d'ici, HAMILT. Gram. 9.
Il 6° Figur. et familièrement. Disposé, arrangé.
C'était un repas,bien troussé, MOL. Poure. 1, e.
Je ne saurais imaginer M. le chevalier de Gri-
gnan à Paris sans son petit équipage, si honnête,
si bien troussé, SÉV. il juin 1690. Que faire de
trois cents personnes au milieu des neiges, à mi-
nuit que le spectacle a fini ? il a fallu leur donner
à souper à toutes ensemble, ensuite il a fallu les
faire danser ; c'était une fête assez bien troussée,
VOLT. Lett. d'Argental, 8 mars -1762. || Cela est
troussé à la diable, cela est fort mal arrangé.
H Un Heu bien troussé, un lieu en bon ordre,
agréable. Une petite maison bien troussée. N'êtes-
vous pas venue chez moi au pré St-Gervais?...
c'est un petit endroit bien troussé, n'est-ce pas?
DANCOURT, Vacances, se. 9. || C'est un petit homme
bien troussé, c'est un petit homme bien fait, bien
proportionné. Il entre en votre corps, petit mais bien
troussé, Je ne sais quo' rie grand dont je me sens
blessé, TH. CORN. Comt. d'Orgueil, iv, 0. || Un che-
val bien troussé, celui qui est bien pris et un peu
ramassé. || 7° Il se dit.familièrement des choses
d'esprit. Un compliment bien troussé. Je trouve
cela bien troussé, et il y a là dedans de petits dic-
tons assez jolis, MOL. Bourg, gent. 1, 2.
TROUSSEAU (trou-sô), s. m. |l 1° Petite trousse,
c'est-à-dire petit faisceau; usité en ce sens seule-
ment, en parlant de clefs. Une large ceinture de
cuir, d'où pendait d'un côté un trousseau de clefs,
et de l'autre un chapelet à gros grains, LESAGE,
Gil Blas, 11, i. Il allait me donner le ttousseau;
la clé de la jalousie n'y est-elle pas? BEAUMARCH.
Barb. de Sèv. ni, 6. || Un trousseau de flèches, un
faisceau de flèches (locution vieillie). || 2° Terme d'a-
natomie. Réunion d'un certain nombre de fibresmus-
culaires, ligamenteuses. || 3° Hardes, habits, linge,
tout ce qu'on donne à une fille lorsqu'on la marie
ou qu'elle se fait religieuse. Les leurs [femmes de
nos aïeux] ne lisaient point, mais elles vivaient
bien ; Leurs ménages étaient tout leur docte en-
tretien, Et leurs livres un dé, du fil et des ai-
guilles Dont elles travaillaient au trousseau de
leurs filles, MOL. F. sav. n, 7. Je n'eus point de
trousseau, mais je fus très-bien mise le jour de
mon mariage, GENLIS, Mme de Maintenon, t. 1,
p. -109, dans POUGENS. || 4° Dans les collèges, etc.,
habits, linge, etc. que doit apporter un élève.
Il-5° Ancien terme de monnaie. Le coin supérieur
contenant la croix ou l'effigie du roi, par opposi-
tion au coin inférieur dit pile.
— HIST. xir» s. Puis vint au lit Richart, si l'a
fait tost lever, Dedenz un troussel d'erbe l'a fait
enveloper,Rou, v. 3102. || xnie s. Trouselà espousée
qui vait hors de la vile de Paris ne doit point
de chaucie, se il est chargiés dedens la vile de
Paris, Liv. des met. 279. Que chascun troussiau
de cordouan ou de basane, soit dedenz les bones
[bornes] de la foire ou dedenz la banliue de
Paris, que enascun troussiau doit deux sous de
siège, ib. 232. S'adont, fait-il, estoie là, Mes tour-
siaus [ma pacotille] puet estre vendroie ; Si cuit
[je pense] que jou i gaigneroie, FI. et Bl. 4376.
î. tant sont mis hors li toursel, Recargié sont tost
et isnel, ib. 1413. Tout [il] prent, tout robe, tout
pelice, N'i a laissiécroiz ne chalice; Un troussiau
fet; troussiau? mes trousse, BUTEB. SU*. ||xvi" s.
Un trousseau de flesches liées ensemble, LANGUE,
48. Les chardons, mis en trousseaux, seront gar-
dés suspendus en lieu sec, 0. DE SERRES, 738.
X André Belenfant orfèvre demeurant à Bourges,
six sols pour avoir fait une pille et ung trousseau,
en laquelle pille a troys moutons coronés, et audit
trousseau ung bituris coroné et taillé, DE FONTE-
NAY, Manuel de l'amateur de jetons, p. 197. Fils
ou filles mariez ne sont tenus de raporter les fraiz
de nopees et banquets, mais seulement robes nup-
tiales, joyaux et trousseaux, comme lits, draps et
autres choses, Coust. gén. 1.1, p. 209. Son troussel,
c'est à sçavoir son lict, son coffre, ses robes et
joyaux, ib. t. 11, p. 782.
— ÉTYM. Trousse.
f TROUSSE-BARRE (trou-se-ba-r'J, s. f. Morceau
de bois dont on se sert pour faire joindre ensem-
ble les coupons d'un train à flotter.
TROUSSE-ÉTRIERS (trou-sé-tri-é), s. m. Voy.
PORTE-ÉTRIERS.
TROUSSE-GALANT (trou-se-ga-lan), s. m. Sorte
de maladie violente et rapide qui abat, emporte
le malade en peu de temps. || On a désigné quel-
quefois par ce nom le choléra-morbus. Un choléra-
morbus, vulgairement appelé un trousse-galant,
emporta mon époux en moins de dix jours, LESAGE,
Estev. "Gons. 55, || Nom vulgaire donné au char-
bon, maladie gangreneuse.
— ÉTYM. Trousser, et galant.
TROUSSE-PÈTE (trou-se-pè-f), s. f. || i" Terme
populaire de mépris ou de plaisanterie, qui se dit
en parlant d'une petite fille. Taisez-vous, trousse-
pète. Il 2° On le dit aussi au masculin : Un trousse-pet,
f TROUSSE-PIED ( trou-se-pié ), s. m. Moyen
d'assujettir un animal domestique, et qui consiste
à attacher à l'aide d'un lien, par exemple chez le
cheval, le paturon et Favant-bras rapprochés l'un
de l'autre. || Au plur. Des trousse-pied.
TROUSSE-QUEUE (trou-se-kéue), s. m. Morceau
de cuir dans lequel on fait passer le haut de la
queue d'un cheval. || Gros cuir qu'on attache à la
queue des chevaux sauteurs. || Auplur. Des trousse-
queue.
1. TROUSSEQUIN (trou-se-kin), s. m. Dans la
selle, la partie postérieure et élevée de l'arçon.
— ÉTYM. U se pourrait que ce fût" un dérivé du
TRO
TRO
TRO
ces], Et dist e3kec : moult li fubel, FI. et Bl. 2217.
Il regarde sus sa main senestre ; si vit un tropiau
de Turs, là où il y en avoit bien huit qui s'es-
toient arestez pour veoir la jouste, JOINV. 277. Si
fist toz les , cors des crestiens assambler après la
bataille en une pièce de terre, et chascuns i traïst
moult volantiers les cors de ses amis les uns près
des autres par tropeiaus, Merlin, f" 52. || xv° s. Re-
trancher la mauvaise chair de la bonne et la bre-
bis rongneuse du trouppel, MOKSTREL. t. n, f° i 59,
dans RENOUARD, Lexique. || xvi" s. Le bon pasteur,
Dit l'empereur, Tond son troupeau, Sans l'escor-
clier, Ny grain toucher Ne cuir ne peau, LEROUX
DE LINCY, Prov. t. i, p. 203. Oster les chiens pour
venir à bout du troupeau, COTGRAVE. Sottes filles à
marier .sont fascheux troupeaux à garder, m.
Fieres bestes qui se ruoient sur le bestial des po-
pulaires et le devoroient tant aumaille que trou-
peau, Alector, p; 82, dans LACURNE.
— ÉTYM. Bourguig. tropéa; provenç. tropel,
trepel, tropeil; espagn. iropel; dimin. tiré du
bas-lat. troppus, troupeau (voy. TROUPE).
fTROUPIALE (trou-pi-a-1'), s. m. Genre d'oiseaux
d'Amérique voisin des étourneaux.
f TROUPIER (trou-pié), s. m. Terme populaire.
Soldat. Un bon troupier.
— ÉTYM. Troupe.
TROUSSE (trou-s'), s. f. || 1° Amas ou faisceau de
plusieurs choses liées ensemble Trousse de linge.
Le manteau de voyage à l'épaule ; arrange ouverte-
ment ta trousse, et qu'on voie ton cheval à la grille,
BEAUMARCH. Mar. de Figaro, i, i 1.1| Grosse et lon-
gue botte de fourrage vert que porte derrière lui le
cavalier qui revient de la provision. Chaque me-
sure de seigle, chaque trousse de fourrage nous
étaient disputées ; il fallait les arracher à l'ennemi,
SÉGUR, Hist. de Nap. vm, iO. || Fig. Donner une
trousse à quelqu'un, lui faire quelque tromperie
(locution vieillie). Indubitablement on m'a donné
la trousse, MAIRET, dans RICHELET. || 2° Carquois
(sens vieilli). Plus une trousse d'amazone, Ses
flèches et son baudrier, SCARR. Virg. v. |{ 3° Étui
où les barbiers mettent leurs rasoirs, leurs ci-
seaux, etc. Une trousse où étaient deux rasoirs
qui semblaient avoir rasé dix générations, tant ils
étaient usés, LESAGE, Gil Bl. u, 7. || 4° Espèce d'é-
tui ou plutôt de portefeuille divisé en un certain
nombre de compartiments et contenant les instru-
ments les plus nécessaires à un chirurgien, à un
vétérinaire. || 5° Trousse de jardinier, poche qui
s'attache autour du corps avec une ceinture à
boucles. || 6° Cuir qui enveloppe ou entoure la
queue d'un cheval. || 7° Paquet de lamettes ou de
petites barres d'acier destinées à forger ensuite
des lames de sabre. || Certaine quantité de feuilles
de fer battu pliées en deux. || 8° Terme de maçon
et de charpentier. Cordage de moyenne grosseur
dont on se sert pour élever de médiocres fardeaux.
|| 9° Dans les mines, trousse à picoter, châssis de
bois placé au fond du cuvelage dans le boisage à
travers les niveaux. || Trousse-plate, dernière trousse
à picoter, celle qui supporte toutes les autres.
|| 10° Assemblage des couteaux de la machine à
fendre le fer. || 11° Au plur. Chausses que por-
taient autrefois les pages, et que portaient aussi
les chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit quand ils
avaient leurs habits de novices. Les jeunes gens
imaginèrent les trousses, espèce de haut-de-
chausse court et relevé, qui ne descendait qu'à la
moitié des cuisses, et que l'on couvrait d'une demi-
jupe, SAINT-FOIX, Ess. Paris, OEuv. t. iv, p. (H,
dans POUGENS. Le roi a des trousses ou culottes fort
courtes plissées et froncées, où sont attachés de
longs bas de soie.... GUILIET DE ST-GEORGES, dans
Mém. inéd. sur l'Acad. de peint, publ, par DUSSIEUX,
etc. t. i, p. 233. Chacune [barque, sur la Tamise]
avait deux rameurs, tous vêtus comme l'étaient
autrefois nos pages, avec des trousses et de petits
pourpoints ornés d'une plaque d'argent sur l'é-
paule, VOLT. Ml. litt. à M'**, 1727. || On disait
d'un page qui avait fini son terme, qu'il avait
quitté les trousses. || 12° Aux trousses, à la pour-
suite. Dom pourceau criait en chemin, Comme s'il
avait eu cent bouchers à ses troussesj LA FONT.
Fabl. vm, 12. Un alguazil et des archers sont à
vos trousses; ils vont vous cherchor d'hôtellerie en
hôtellerie, LESAGE, Bachelier, 30. Ils sont actuel-
lement aux trousses de Marmontel, qui, je crois,
s'est trop avancé avec eux, et qui aura de la
peine à s'en tirer, D'A^EMB. Lett. à Voltaire, 6 avril
1161. J'ai deux ministres à mes trousses, dont l'un
veut me faire fusiller comme déserteur, p. L. COUR.
lett. n* 48. Il Être aux trousses de quelqu'un, être
toujours à sa suite, ne pas le quitter. Sous ma fe-
nêtre il passe incessamment; Je ne saurais faire un
pas seulement Que je ne l'aie "aussitôt à mes trous-
ses, LA FONT. Confia. Tu n'as pas un jaloux à tes
trousses, qui vienne te chicaner tes paroles et tes
regards, GHERARDI , Théât. ital. t. m, Font, de
sapience, se. l.j|13° En trousse, loc. adv. En
croupe derrière un cavalier. Mettre une femme en
trousse derrièie soi. Que dit-il, quand il voit, avec
la mort en trousse, Courir chez un malade un
assassin en housse [un médecin] ? BOIL. Sat. vni.
il On dit plus souvent en croupe. || Se dit aussi des
valises, des paquets qu'un cavalier porte derrière
lui sur son cheval.
— HIST. xme s. Chevax qui porte à tourse, Liv.
des met. 270. Quiconques veut estre laceurde fil et
de soie et de laz et feseres de trouses à seles et de
rubans, estre le puet franchement, ib. 78. || xv° s.
Et si leur renvoyèrent grant quantité, de trousses
de fleschesàarc, artillerie.... J. DE TROYES, Chron.
1472. [Des lutteurs] tant virèrent et tournoyèrent
que d'une autre trousse [croc en jambe] assez
plus forte que la première le seigneur de Saintré
abbatit, Petit Jehan de Saintré, p. 035, dans LA-
CURNE. || xvic s. Polysperchon, qui avoit la charge
de la personne du roy, voulant donner une trousse
à Cassander, envoya au peuple d'Athènes une pa-
tente, par laquelle [il s'agit d'un piège qu'il lui
tend pour le chasser d'Athènes].... AMYOT, Phoc.
45. 11 marchoitluy rnesme le premier à pied, por-
tant sa trousse en escharpe sur ses espaules, et son
bouclier sur son bras, m. Arlax. sa. Tout cela recon-
nu, Clermont d'Antragues sort aux trousses de ces
trompeurs, pert leur piste au moulin, et.... D'AUB.
Hist. n, <93. Une douzaine d'arcs de fin bresil,
aceompaignez de douze trousses ou carquois, CARL.
in, 30. Ainsi que Catherine alloit aux champs en
treusse sus un cheval.... PARÉ, XIX, 14.
— f.TYM. Provenç. trossa; espagn. troxa; portug.
trouxa, paquet, faisceau. L'allem. Tross, bagage,
est, d'après les germanistes, d'origine romane.
Le celtique (gaélique trus, paquet, kimry trios, bas-
breton Irons) serait d'une forme et d'un sens très-
favorables. Mais Diez pense qu'il doit céder le pas à
une dérivation latine, et que trousse ou tourse ap-
partient à un même radical que l'Haï, torciare,
tordre, attacher solidement. Ce radical est le latin
tortus, tordu, de torquere : Le sens d'action de
tordre, de donner un croc en jambe, écarte le
celtique et donne raison au latin (voy. TORCHE).
TROUSSÉ, ÉE (trou-sé, sée), part, passé de
trousser. || 1" Mis en faisceau. Une grande huppe
écarlate, troussée en une seule touffe, BUFF. Ois.
t. XIII, p. 74. |1 2° Qui a ses vêtements arrangés
d'une certaine façon. Ayant mis ce jour-là, pour
être plus agile, Cotillon simple et souliers plats;
Notre laitière ainsi troussée.... LA FONT. Fabl. vu,
10. Jamais Mme de Soubise ne fut troussée comme
les autres femmes, de peur de s'échauffer les reins
et de se rougir le nez, ST-SIM. 218, 186. ||3° Dont
la robe, la jupe est relevée. Une femme nue n'est
point indécente ; c'est une femme troussée qui
l'est, DIDER. Salon de 1767, OEuv. t. xiv, p. 03,
dans POUGENS. || 4= Nez troussé, nez retroussé (cette
locution a vieilli). Mme de Monglas a les yeux pe-
tits, noirs et brillants, la bouche agréable, le nez
un peu troussé, BUSSY-RABUTIN, Hist. amour, des
Gaules, p. 220. || 5° Fig. Troussé en malle, ou,
simplement, troussé, qu'on a enlevé, qu'on a fait
partir. La pauvre petite Chesterfield, pour quel-
ques lorgnades d'imprudence, se voit d'abord
troussée par un mari fâcheux qui vous l.j mène
passer les fêtes de Noël dans un château de plai-
sance à cinquante lieues d'ici, HAMILT. Gram. 9.
Il 6° Figur. et familièrement. Disposé, arrangé.
C'était un repas,bien troussé, MOL. Poure. 1, e.
Je ne saurais imaginer M. le chevalier de Gri-
gnan à Paris sans son petit équipage, si honnête,
si bien troussé, SÉV. il juin 1690. Que faire de
trois cents personnes au milieu des neiges, à mi-
nuit que le spectacle a fini ? il a fallu leur donner
à souper à toutes ensemble, ensuite il a fallu les
faire danser ; c'était une fête assez bien troussée,
VOLT. Lett. d'Argental, 8 mars -1762. || Cela est
troussé à la diable, cela est fort mal arrangé.
H Un Heu bien troussé, un lieu en bon ordre,
agréable. Une petite maison bien troussée. N'êtes-
vous pas venue chez moi au pré St-Gervais?...
c'est un petit endroit bien troussé, n'est-ce pas?
DANCOURT, Vacances, se. 9. || C'est un petit homme
bien troussé, c'est un petit homme bien fait, bien
proportionné. Il entre en votre corps, petit mais bien
troussé, Je ne sais quo' rie grand dont je me sens
blessé, TH. CORN. Comt. d'Orgueil, iv, 0. || Un che-
val bien troussé, celui qui est bien pris et un peu
ramassé. || 7° Il se dit.familièrement des choses
d'esprit. Un compliment bien troussé. Je trouve
cela bien troussé, et il y a là dedans de petits dic-
tons assez jolis, MOL. Bourg, gent. 1, 2.
TROUSSEAU (trou-sô), s. m. |l 1° Petite trousse,
c'est-à-dire petit faisceau; usité en ce sens seule-
ment, en parlant de clefs. Une large ceinture de
cuir, d'où pendait d'un côté un trousseau de clefs,
et de l'autre un chapelet à gros grains, LESAGE,
Gil Blas, 11, i. Il allait me donner le ttousseau;
la clé de la jalousie n'y est-elle pas? BEAUMARCH.
Barb. de Sèv. ni, 6. || Un trousseau de flèches, un
faisceau de flèches (locution vieillie). || 2° Terme d'a-
natomie. Réunion d'un certain nombre de fibresmus-
culaires, ligamenteuses. || 3° Hardes, habits, linge,
tout ce qu'on donne à une fille lorsqu'on la marie
ou qu'elle se fait religieuse. Les leurs [femmes de
nos aïeux] ne lisaient point, mais elles vivaient
bien ; Leurs ménages étaient tout leur docte en-
tretien, Et leurs livres un dé, du fil et des ai-
guilles Dont elles travaillaient au trousseau de
leurs filles, MOL. F. sav. n, 7. Je n'eus point de
trousseau, mais je fus très-bien mise le jour de
mon mariage, GENLIS, Mme de Maintenon, t. 1,
p. -109, dans POUGENS. || 4° Dans les collèges, etc.,
habits, linge, etc. que doit apporter un élève.
Il-5° Ancien terme de monnaie. Le coin supérieur
contenant la croix ou l'effigie du roi, par opposi-
tion au coin inférieur dit pile.
— HIST. xir» s. Puis vint au lit Richart, si l'a
fait tost lever, Dedenz un troussel d'erbe l'a fait
enveloper,Rou, v. 3102. || xnie s. Trouselà espousée
qui vait hors de la vile de Paris ne doit point
de chaucie, se il est chargiés dedens la vile de
Paris, Liv. des met. 279. Que chascun troussiau
de cordouan ou de basane, soit dedenz les bones
[bornes] de la foire ou dedenz la banliue de
Paris, que enascun troussiau doit deux sous de
siège, ib. 232. S'adont, fait-il, estoie là, Mes tour-
siaus [ma pacotille] puet estre vendroie ; Si cuit
[je pense] que jou i gaigneroie, FI. et Bl. 4376.
î. tant sont mis hors li toursel, Recargié sont tost
et isnel, ib. 1413. Tout [il] prent, tout robe, tout
pelice, N'i a laissiécroiz ne chalice; Un troussiau
fet; troussiau? mes trousse, BUTEB. SU*. ||xvi" s.
Un trousseau de flesches liées ensemble, LANGUE,
48. Les chardons, mis en trousseaux, seront gar-
dés suspendus en lieu sec, 0. DE SERRES, 738.
X André Belenfant orfèvre demeurant à Bourges,
six sols pour avoir fait une pille et ung trousseau,
en laquelle pille a troys moutons coronés, et audit
trousseau ung bituris coroné et taillé, DE FONTE-
NAY, Manuel de l'amateur de jetons, p. 197. Fils
ou filles mariez ne sont tenus de raporter les fraiz
de nopees et banquets, mais seulement robes nup-
tiales, joyaux et trousseaux, comme lits, draps et
autres choses, Coust. gén. 1.1, p. 209. Son troussel,
c'est à sçavoir son lict, son coffre, ses robes et
joyaux, ib. t. 11, p. 782.
— ÉTYM. Trousse.
f TROUSSE-BARRE (trou-se-ba-r'J, s. f. Morceau
de bois dont on se sert pour faire joindre ensem-
ble les coupons d'un train à flotter.
TROUSSE-ÉTRIERS (trou-sé-tri-é), s. m. Voy.
PORTE-ÉTRIERS.
TROUSSE-GALANT (trou-se-ga-lan), s. m. Sorte
de maladie violente et rapide qui abat, emporte
le malade en peu de temps. || On a désigné quel-
quefois par ce nom le choléra-morbus. Un choléra-
morbus, vulgairement appelé un trousse-galant,
emporta mon époux en moins de dix jours, LESAGE,
Estev. "Gons. 55, || Nom vulgaire donné au char-
bon, maladie gangreneuse.
— ÉTYM. Trousser, et galant.
TROUSSE-PÈTE (trou-se-pè-f), s. f. || i" Terme
populaire de mépris ou de plaisanterie, qui se dit
en parlant d'une petite fille. Taisez-vous, trousse-
pète. Il 2° On le dit aussi au masculin : Un trousse-pet,
f TROUSSE-PIED ( trou-se-pié ), s. m. Moyen
d'assujettir un animal domestique, et qui consiste
à attacher à l'aide d'un lien, par exemple chez le
cheval, le paturon et Favant-bras rapprochés l'un
de l'autre. || Au plur. Des trousse-pied.
TROUSSE-QUEUE (trou-se-kéue), s. m. Morceau
de cuir dans lequel on fait passer le haut de la
queue d'un cheval. || Gros cuir qu'on attache à la
queue des chevaux sauteurs. || Auplur. Des trousse-
queue.
1. TROUSSEQUIN (trou-se-kin), s. m. Dans la
selle, la partie postérieure et élevée de l'arçon.
— ÉTYM. U se pourrait que ce fût" un dérivé du
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