2362
TRO
sortes de trop, c'est-à-dire le trop et le trop peu.
|| Qui trop embrasse mal étreint, qui entreprend
trop de choses à la fois ne réussit à rien.
— REM. Trop de avec un nom au pluriel veut
au pluriel le verbe dont il est sujet : Trop de lar-
mes ont été répandues.
— HIST. XIe s. Caries respunt : trop avez tendre
cuer, Ch. de Roi. xxin. Co dist li reis : trop avez
maltaiant, ib. xxiv. || xue s. Mais trop vient lent,
dame, vostre secours. Coud, vu. Car nus [nul]
dons n'est courtois qu'on trop délaie, ib. xvi.
Certes, seigneur, dit-il, trop tost le saura-on, Sax.
xxv. || xine s. Â tels croisés sera Diex trop soufrans,
Se ne s'en venge à np de demourance, QUESNES, Ro-
mancero, p. 97. Vertus corront et gaste par po
[peu] et par trop, et si se conserve et maintient
par la meenneté, BRUN, .LATINÏ, Trésor, p. 267. Vous
en avez assez, et je en ai trop peu, llerte, xxxn.
Grant paour [elle] ot du vent, qui menoit trop grant
bruit, ib. xxxvi. Se li souget le conte li fesoient
■avoir trop grant salaire, quant li enfant serôient
aagié. il aroient action de demander le trop à lor
tuteur, BEAUMAN. xvn, 8. Ha, pour Dieu, sire, li-
siés souvent ce livre; car ce sont,trop [très] bones
paroles, JOINV. 260. En [on] se doit assemer [parer] en
robes et en armes en tel manière, que les preudes
hommes de cest siècle ne dient que on eii face trop,
ne les joenes gens de cest siècle ne dient que on en
face pou, ID. 196. || xive s. Tel cas ne peut advenir
fors trop [très] peu souvent, ORESME, Eth. -104.
|| XVe s. Un trop [très] beau chemin et plain à che-
vaucher, FROISS. n, m, 40. Il nous vaut trop mieux
à mentir notre serment envers le duc d'Anjou que
devers le roi d'Angleterre notre naturel seigneur,
ID. n, n, 8. Elle leur fit rendre l'estimation de
leurs chevaux qu'ils voulurent laisser, si haut que
chacun vouloit estimer les siens, sans dire ni trop
ni peu et sans débat, m. i, i, 26. Laquelle jeune
fille, pour ce que ledit Lechien mettoit trop [tar-
dait trop] àl'espouser.... J. DETROYES, Chron. -1465.
Le vin n'est point de ces maulvais breuvaii.es Qui,
beus par trop, font faillir les couraiges, BASSEL.
LIV. Sans nulle doubte le roy [Louis XI] en sens
le passoit de trop [le duc de Bourgogne], et la fin
l'a monstre par ses oeuvres, COMM. ni, 3. || xvr* s.
Hz sont en nombre trop plus dix foys que nous :
chocquerons nous sus eulx? RAB. Garg. i, 43. J'ai
reçu les lettres que m'avez escriptes, par lesquel-
les j'ay congneu que vous estes trop meilleur pa-
rent que le roy de Navarre n'est bon mary, MARG.
Lett. 76. Il esclaireroit par trop la bestise des aul-
tres [passages du livre], MONT, I, 4 56. Qu'il soit bien
pourveù de choses, les paroles ne suyvront que
trop, m. i, 187. La règle de Rien trop, commandée
par Chilon, m. i, 202. La prudence enseigne le
point du milieu, auquel consiste -toute louable ac-
tion entre deux vicieuses extremitez du peu et du
trop, AMYOT, Préf. xi, 38. Assez et trop malgré
nos a vescu Ce sang maudit par tant de fois vaincu,
RONS. 608. Partout, voire à estre bon et sage, il y
peut avoir du trop, CHARRON, Sagesse, n, -n. Assez
n'y a, si trop n'y a, COTGRAVE. Nul n'a trop pour
soy De sens, d'argent, de foy, m.
— ÉTYM. Patois des Fourgs, trou; bôurguig.
trô ; génev. trop ■ à bonne heure (dites de trop
bonne heure); provenç. trop, troupeau, et trop,
trop; ital. troppo. C'est le mot trop, troupeau (voy.
TROUPE) employé adverbialement pour signifier
excès de quantité.
t TROP-BU (tro-bu), s. m. Ce qu'on boit au delà
d'une quantité fixée pour sa consommation.
TROPE (tro-p'), s. m. Terme de rhétorique. Ex-
pression employée dans un sens figuré. Cent voiles
pour dire cent vaisseaux, est un trope. Il ne faut
pas croire que les tropes n'aient été inventés que
par nécessité, à cause du défaut et de la disette
des mots propres.... les hommes n'ont point con-
sulté s'ils avaient ou s'ils n'avaient pas des ter-
mes propres pour exprimer leurs idées, ni si l'ex-
pression figurée seraitplus agréable^jue l'expression
propre; ils ont suivi les mouvements de leur ima-
gination et ce que leur inspirait le désir de faire
sentir vivement aux autres ce qu'ils sentaient
eux-mêmes vivement, DUMARSAIS, Tropes, vn, 2.
Les avantages des tropes sont premièrement de
désigner les choses qui n'auraient pas de nom;
secondement, de donner du corps et des couleurs
à celles qui ne tombent pas sous le sens ; enfin,
de faire prendre à chaque pensée le caractère qui
lui est propre, CONDIL. Art d'écr. n, 8. || Le Traité
des tropes, ou, simplement, les Tropes de Dumar-
sais. Je vous donne toutes les figures de Quinti-
lien, tous les tropes de Dumarsais, et tout le su-
TRO
blimede Longm.... pas un ne vous écoutera [dans
la chambre des députés], p. L. COUIÏ. Lett. au Cen-
seur, (0. || Terme de philosophie. Tropes des pyr-
rhoniens, les considérations fondées sur l'instabi-
lité des choses par lesquelles Pyrrhon a prétendu
détruire les fondements de la certitude.
— ÉTYM. Tpâito;, trope, tour, de TpÉ7tdont d'anciennes formes latines se rapprochent,
trepit, vertu (dans P. Diacre).
t TROPÉOLÉES (tro-pé-o-lée), s. f. pi. Terme
de botanique. Famille de plantes séparées des
géraniacées, et dont la capucine est le type.
TROPFIÉE (tro-fée), s. m. || i" La dépouille d'un
ennemi vaincu que l'on mettait ordinairement sur
un tronc d'arbre dépouillé de ses branches. La
joie dès Grecs après la victoire était bien plus
modeste : ils érigeaient des trophées, mais de
bois, c'est-à-dire d'une matière peu durable, et
que le temps avait bientôt consumée; et il était
défendu de les renouveler, ROLLIN, Hist. anc. OEuv.
t. v, p. 99, dans POUGENS. ||2° Toute dépouille
prise à un ennemi, et dont on se pare. Ce conqué-
rant vient mettre à vos pieds tous les trophées de
l'Allemagne, VOIT. lett. 7. Ton épée est à moi;
mais tu serais trop vain, Si ce honteux trophée
avait chargé ma main, CORN. Cid, i, 6. On le vit
[M. de Montausier].... charger trois fois les enne-
mis.... et dresser aux pieds de son général,
comme un honorable trophée, trois drapeaux
qu'il leur enleva [aux ennemis], FLÉCH. DUC de
Mont. L'oiseau part tenant dans une de ses serres
le terrible trophée [la tête coupée d'un lion], VOLT.
Princ. de Babyl. 1.1| Fig. Un homme peut s'ai-
grir contre vous, quand vous choquez ses pensées;
mais il vous sera toujours obligé que vous dési-
riez son salut; il craint de servir de trophée à
votre orgueil; mais il ne se fâche jamais d'être
l'objet de votre charité, BOSS. Panég. St François
de Sales. \\ 3° Assemblage d'armes formant un
groupe, et élevé en souvenir d'une victoire, d'une
conquête. Sculpter des trophées sur un arc de
triomphe. Ô apôtres de Jésus-Christ, c'est vous
qui êtes les vainqueurs du monde ; et voilà qu'on
met à vos pieds les dépouilles du monde vaincu,
ainsi qu'un trophée magnifique qu'on érige à
votre victoire, BOSS. 2e sermon, Pentec. 4. N'atten-
dez pas que.... je représente ce grand homme
étendu sur ses propres trophées, FLÉCH. Turenne.
Couvrant le chemin de branches d'olivier, comme
pour en faire un trophée au roi pacifique, MASS.
Mystères, Passion, 2. On lui-éleva [à Epaminon-
das] deux monuments, un trophée et un tombeau;
ils sont près l'un de l'autre, comme si la philoso-
phie leur avait enseigné leurs places, BARTHÉL.
Anach. ch. 52. || Fig d'une laide femme ils
ont l'âme échauffée, Dressent à la laideur d'eux-
mêmes un trophée, Pensant avoir trouvé la fève
du gâteau, RÉGNIER, Sot. vn. || Fig. Faire trophée
de quelque chose, en tirer vanité. Bien loin de
rougir de la pauvreté de mes parents, j'en fis un
trophée, J. BRUSLÉ, Lucien en belle humeur, t. i,
p. 486, dans POUGENS. Elle n'était pas fille à faire
trophée d'une pareille observation, LESAGE, Gil
Bla's, ix, 6. Voyez quel homme affreux est ce
comte : aussitôt qu'il l'a reçue [une lettre de
femme], il en a fait trophée ; je la tiens d'une
femme à qui il l'a sacrifiée, BEAUMARCH. Barb. de
Sév. iv, 3. Tout le monde fut indigné qu'Opimius
fît, pour ainsi dire, trophée du meurtre de tant
de citoyens [C. Gracchuset ses amis], BOUCHAUD,
Instit. Mém. se. mor. et pol. t. v, p. 4 49. || 4° Fig.
et dans le style soutenu, victoire. Je pourrais....
vous montrer, vers les bords du Rhin, autant de
trophées que sur les bords de l'Escaut et de la
Sambre, FLÉCH. Turenne. || 5° Terme de peinture
et de sculpture. Espèce d'ornement représentant
le groupe d'attributs particuliers à une science, à
un art. Des trophées de musique. Des trophées de
chasse. || Il y a aussi des trophées de marine, de
religion.
— HIST. xvi° s. En memoyre de la proesse que
avez présentement faict, je veulx ériger ung tro-
phée, RAB. Pant. n, 27. Jadis entre les Grecs,
quand l'honneur y vivoit, Le vainqueur des vain-
cus maint trophée elevoit, DESPORTES, Cléonice, xi.
— ÉTYM. Lat. tropseum, de xpôuatov, qui vient
de Tpoirii, action de mettre en déroute, de Tpé*
Ttsiv, tourner.
t TROPHIQUE (tro-fi-k'), adj. Qui concerne la
nutrition. || La partie trophique des aliments, celle
qui sert à la nutrition, par opposition à la partie
excrémentitielle qui est rejetée. || Influence tro-
phique, pouvoir trophique, influence, pouvoir
TRO
qu'ont certains organts pour activer la nutrition
d'autres organes. Le pouvoir trophique des gan-
glions spinaux par rapport aux fibres des racines
postérieures.
— ÉTYM. Tposp^, nourriture.
t TROPHOLOGIE (tro-fo-lo-jie), s. f. Traité sur
le régime alimentaire ; doctrine de l'alimentation.
— ÉTYM. Tpocp^, nourriture, et AÔYOC, traité.
t TROPHOLOGIQUE (tro-fo-lo-ji-k'), adj. Qui
concerne la trophologie.
f TROPHOPATHIE (tro-fo-pa-tie), s. f. Terme
de'médecine. Classe des maladies qui affectent les
appareils de la vie de nutrition.
— ÈTYM. Tpoçri, nourriture, et itàôo;, maladie.
T TROPHOSPERME (tro-fo-spèr-m'), s. m. Terme
de botanique. Saillie plus ou moins prononcée de
la cavité intérieure du péricarpe qui sert de sup-
port ou de point d'attache aux graines.
— ÉTYM. Tpoyn, nourriture, et arcép[i.a, grarae.
t TROPHOSPERMIQDE (tro-fo-spèr-mi-k'), aà>.
Qui a rapport au trophosperme.
fTROPICAL, ALE (tro-pi-kal, ka-1'), adj. \\ i°Qui
appartient au tropique ; qui se trouve sous un tro-
pique. La végétation tropicale. Les arbres tropi-
caux. || Régions tropicales, contrées placées entre
les tropiques. || 2° Par extension, très-chaud,
comme entre les tropiques. Température tropicale.
t TROPIDOGASTRE (tro-pi-do-ga-str'), s. m.Terme
de zoologie. Genre ;de reptiles sauriens. La seule
espèce connue de ce genre est le tropidogastre de
Biainville dont on ignore la patrie, LEGOARANT.
TROPIQUE (tro-pi-k'), s. m. || 1° Terme d'astro-
nomie. Parallèle terrestre correspondant à la lati-
tude de 23° 28' (inclinaison de l'équateur sur l'é-
cliptique) qui sépare la zone torride des zones
tempérées. En tous les points d'un tropique lé so-
leil passe une fois par an au zénith. Les deux tro-
piques. Passer sous le tropique. Le^soleil par deux
fois a, d'un tropique à l'autre, Eclairé dans sa
marche et ce monde et le nôtre, VOLT. Alz. n, 2.
|| Le tropique du Cancer, celui qui est situé dans
l'hémisphère boréal. || Le tropique du Capricorne,
celui qui est situé dans l'hémisphère austral. || Le
bonhomme Tropique, matelot déguisé d'une ma-
nière burlesque qui préside aux amusements du
passage de la ligne. || 2° Par extension, le tropique,
la région comprise, entre les deux tropiques. Tous
les fruits, tous les arbres, toutes les fleurs y sont
entretenues [dans le Vishnapor] par une fraîcheur
éternelle qui tempère les chaleurs du tropique dont
ce climat n'est pas éloigné, VOLT. }Hé\. litt. Lett.
chin. et ind. < o. || 3° Tropique ou oiseau des tropi-
ques, phaéthon à queue blanche et à brins rouges.
|| 4° Adj. Année tropique, intervalle de temps com-
pris entre deux passages successifs du centre du
soleil à l'équinoxe de printemps; cette année dif-
fère de l'année sidérale à cause du déplacement
de l'équinoxe de printemps, dû à la précession des
équinoxes et à la nutation; elle est de 365 jours
6 heures 48 minutes 47 secondes, et ainsi plus
courte de 24 minutes 8 secondes que l'année si-
dérale. L'année déterminée par les équinoxes
s'appelle tropique, parce qu'anciennement on l'a-
vait conclue du retour du soleil à un même tro-
pique, DELAMBRE, Abrégé astr. Leçon 4. || 5" Terme
de botanique. Fleurs tropiques, fleurs qui s'ou-
vrent le matin et se ferment le soir. On dit main-
tenant fleur équinoxiale plutôt que fleur tropique.
— HIST. xvr 3 s. Tropicques sont deux cercles où
le solleil arryve seullement une fois l'an en la
partye du nort et une autre fois en la partye du
su, lesquels tropicques sont ainsi nommez parce
que, quand le solleil est venu ou arryvé à chacun, il
s'en retourne vers l'equinoxial, i. DEVAULX, dans JAL.
— ÉTYM. Tpomxôç, de Tpéuetv, tourner, parce
que le soleil, arrivé à l'un des tropiques, semble
retourner sur ses pas et marcher vers l'autre.
f TROPISTE (tro-pi-sf), s. m. I*->m sous lequel
on désigne quelquefois tous les sectaires prenant
au sens figuré les paroles de la consécration.
— HIST. xvi' s. Par quoy ceux qui nous appel-
lent tropistes, se monstrent, en leur sotte facétie,
du tout barbares, CALV. Instit. -ms.
— ÉTYM. Trope.
fTROPOLOGIE(tro-polo-jie), s. f. Emploi du
langage figuré. L'Écriture est pleine de tropolo-
gies qui ne doivent pas être prises dans le sens
littéral, FÉN. t. m, p. 4 37.
— ÉTYM. TpoTtoXoyia, de Tpôrcoç, trope, figure,
et ^éyoç, doctrine.
TROPOLOGIQUE (tro-po-lo-ji-k'), adj. Qui con-
cerne la tropologie, qui a le caractère de la tro-
pologie. L'auteur [Malebranche] prend pour tro-
TRO
sortes de trop, c'est-à-dire le trop et le trop peu.
|| Qui trop embrasse mal étreint, qui entreprend
trop de choses à la fois ne réussit à rien.
— REM. Trop de avec un nom au pluriel veut
au pluriel le verbe dont il est sujet : Trop de lar-
mes ont été répandues.
— HIST. XIe s. Caries respunt : trop avez tendre
cuer, Ch. de Roi. xxin. Co dist li reis : trop avez
maltaiant, ib. xxiv. || xue s. Mais trop vient lent,
dame, vostre secours. Coud, vu. Car nus [nul]
dons n'est courtois qu'on trop délaie, ib. xvi.
Certes, seigneur, dit-il, trop tost le saura-on, Sax.
xxv. || xine s. Â tels croisés sera Diex trop soufrans,
Se ne s'en venge à np de demourance, QUESNES, Ro-
mancero, p. 97. Vertus corront et gaste par po
[peu] et par trop, et si se conserve et maintient
par la meenneté, BRUN, .LATINÏ, Trésor, p. 267. Vous
en avez assez, et je en ai trop peu, llerte, xxxn.
Grant paour [elle] ot du vent, qui menoit trop grant
bruit, ib. xxxvi. Se li souget le conte li fesoient
■avoir trop grant salaire, quant li enfant serôient
aagié. il aroient action de demander le trop à lor
tuteur, BEAUMAN. xvn, 8. Ha, pour Dieu, sire, li-
siés souvent ce livre; car ce sont,trop [très] bones
paroles, JOINV. 260. En [on] se doit assemer [parer] en
robes et en armes en tel manière, que les preudes
hommes de cest siècle ne dient que on eii face trop,
ne les joenes gens de cest siècle ne dient que on en
face pou, ID. 196. || xive s. Tel cas ne peut advenir
fors trop [très] peu souvent, ORESME, Eth. -104.
|| XVe s. Un trop [très] beau chemin et plain à che-
vaucher, FROISS. n, m, 40. Il nous vaut trop mieux
à mentir notre serment envers le duc d'Anjou que
devers le roi d'Angleterre notre naturel seigneur,
ID. n, n, 8. Elle leur fit rendre l'estimation de
leurs chevaux qu'ils voulurent laisser, si haut que
chacun vouloit estimer les siens, sans dire ni trop
ni peu et sans débat, m. i, i, 26. Laquelle jeune
fille, pour ce que ledit Lechien mettoit trop [tar-
dait trop] àl'espouser.... J. DETROYES, Chron. -1465.
Le vin n'est point de ces maulvais breuvaii.es Qui,
beus par trop, font faillir les couraiges, BASSEL.
LIV. Sans nulle doubte le roy [Louis XI] en sens
le passoit de trop [le duc de Bourgogne], et la fin
l'a monstre par ses oeuvres, COMM. ni, 3. || xvr* s.
Hz sont en nombre trop plus dix foys que nous :
chocquerons nous sus eulx? RAB. Garg. i, 43. J'ai
reçu les lettres que m'avez escriptes, par lesquel-
les j'ay congneu que vous estes trop meilleur pa-
rent que le roy de Navarre n'est bon mary, MARG.
Lett. 76. Il esclaireroit par trop la bestise des aul-
tres [passages du livre], MONT, I, 4 56. Qu'il soit bien
pourveù de choses, les paroles ne suyvront que
trop, m. i, 187. La règle de Rien trop, commandée
par Chilon, m. i, 202. La prudence enseigne le
point du milieu, auquel consiste -toute louable ac-
tion entre deux vicieuses extremitez du peu et du
trop, AMYOT, Préf. xi, 38. Assez et trop malgré
nos a vescu Ce sang maudit par tant de fois vaincu,
RONS. 608. Partout, voire à estre bon et sage, il y
peut avoir du trop, CHARRON, Sagesse, n, -n. Assez
n'y a, si trop n'y a, COTGRAVE. Nul n'a trop pour
soy De sens, d'argent, de foy, m.
— ÉTYM. Patois des Fourgs, trou; bôurguig.
trô ; génev. trop ■ à bonne heure (dites de trop
bonne heure); provenç. trop, troupeau, et trop,
trop; ital. troppo. C'est le mot trop, troupeau (voy.
TROUPE) employé adverbialement pour signifier
excès de quantité.
t TROP-BU (tro-bu), s. m. Ce qu'on boit au delà
d'une quantité fixée pour sa consommation.
TROPE (tro-p'), s. m. Terme de rhétorique. Ex-
pression employée dans un sens figuré. Cent voiles
pour dire cent vaisseaux, est un trope. Il ne faut
pas croire que les tropes n'aient été inventés que
par nécessité, à cause du défaut et de la disette
des mots propres.... les hommes n'ont point con-
sulté s'ils avaient ou s'ils n'avaient pas des ter-
mes propres pour exprimer leurs idées, ni si l'ex-
pression figurée seraitplus agréable^jue l'expression
propre; ils ont suivi les mouvements de leur ima-
gination et ce que leur inspirait le désir de faire
sentir vivement aux autres ce qu'ils sentaient
eux-mêmes vivement, DUMARSAIS, Tropes, vn, 2.
Les avantages des tropes sont premièrement de
désigner les choses qui n'auraient pas de nom;
secondement, de donner du corps et des couleurs
à celles qui ne tombent pas sous le sens ; enfin,
de faire prendre à chaque pensée le caractère qui
lui est propre, CONDIL. Art d'écr. n, 8. || Le Traité
des tropes, ou, simplement, les Tropes de Dumar-
sais. Je vous donne toutes les figures de Quinti-
lien, tous les tropes de Dumarsais, et tout le su-
TRO
blimede Longm.... pas un ne vous écoutera [dans
la chambre des députés], p. L. COUIÏ. Lett. au Cen-
seur, (0. || Terme de philosophie. Tropes des pyr-
rhoniens, les considérations fondées sur l'instabi-
lité des choses par lesquelles Pyrrhon a prétendu
détruire les fondements de la certitude.
— ÉTYM. Tpâito;, trope, tour, de TpÉ7t
trepit, vertu (dans P. Diacre).
t TROPÉOLÉES (tro-pé-o-lée), s. f. pi. Terme
de botanique. Famille de plantes séparées des
géraniacées, et dont la capucine est le type.
TROPFIÉE (tro-fée), s. m. || i" La dépouille d'un
ennemi vaincu que l'on mettait ordinairement sur
un tronc d'arbre dépouillé de ses branches. La
joie dès Grecs après la victoire était bien plus
modeste : ils érigeaient des trophées, mais de
bois, c'est-à-dire d'une matière peu durable, et
que le temps avait bientôt consumée; et il était
défendu de les renouveler, ROLLIN, Hist. anc. OEuv.
t. v, p. 99, dans POUGENS. ||2° Toute dépouille
prise à un ennemi, et dont on se pare. Ce conqué-
rant vient mettre à vos pieds tous les trophées de
l'Allemagne, VOIT. lett. 7. Ton épée est à moi;
mais tu serais trop vain, Si ce honteux trophée
avait chargé ma main, CORN. Cid, i, 6. On le vit
[M. de Montausier].... charger trois fois les enne-
mis.... et dresser aux pieds de son général,
comme un honorable trophée, trois drapeaux
qu'il leur enleva [aux ennemis], FLÉCH. DUC de
Mont. L'oiseau part tenant dans une de ses serres
le terrible trophée [la tête coupée d'un lion], VOLT.
Princ. de Babyl. 1.1| Fig. Un homme peut s'ai-
grir contre vous, quand vous choquez ses pensées;
mais il vous sera toujours obligé que vous dési-
riez son salut; il craint de servir de trophée à
votre orgueil; mais il ne se fâche jamais d'être
l'objet de votre charité, BOSS. Panég. St François
de Sales. \\ 3° Assemblage d'armes formant un
groupe, et élevé en souvenir d'une victoire, d'une
conquête. Sculpter des trophées sur un arc de
triomphe. Ô apôtres de Jésus-Christ, c'est vous
qui êtes les vainqueurs du monde ; et voilà qu'on
met à vos pieds les dépouilles du monde vaincu,
ainsi qu'un trophée magnifique qu'on érige à
votre victoire, BOSS. 2e sermon, Pentec. 4. N'atten-
dez pas que.... je représente ce grand homme
étendu sur ses propres trophées, FLÉCH. Turenne.
Couvrant le chemin de branches d'olivier, comme
pour en faire un trophée au roi pacifique, MASS.
Mystères, Passion, 2. On lui-éleva [à Epaminon-
das] deux monuments, un trophée et un tombeau;
ils sont près l'un de l'autre, comme si la philoso-
phie leur avait enseigné leurs places, BARTHÉL.
Anach. ch. 52. || Fig d'une laide femme ils
ont l'âme échauffée, Dressent à la laideur d'eux-
mêmes un trophée, Pensant avoir trouvé la fève
du gâteau, RÉGNIER, Sot. vn. || Fig. Faire trophée
de quelque chose, en tirer vanité. Bien loin de
rougir de la pauvreté de mes parents, j'en fis un
trophée, J. BRUSLÉ, Lucien en belle humeur, t. i,
p. 486, dans POUGENS. Elle n'était pas fille à faire
trophée d'une pareille observation, LESAGE, Gil
Bla's, ix, 6. Voyez quel homme affreux est ce
comte : aussitôt qu'il l'a reçue [une lettre de
femme], il en a fait trophée ; je la tiens d'une
femme à qui il l'a sacrifiée, BEAUMARCH. Barb. de
Sév. iv, 3. Tout le monde fut indigné qu'Opimius
fît, pour ainsi dire, trophée du meurtre de tant
de citoyens [C. Gracchuset ses amis], BOUCHAUD,
Instit. Mém. se. mor. et pol. t. v, p. 4 49. || 4° Fig.
et dans le style soutenu, victoire. Je pourrais....
vous montrer, vers les bords du Rhin, autant de
trophées que sur les bords de l'Escaut et de la
Sambre, FLÉCH. Turenne. || 5° Terme de peinture
et de sculpture. Espèce d'ornement représentant
le groupe d'attributs particuliers à une science, à
un art. Des trophées de musique. Des trophées de
chasse. || Il y a aussi des trophées de marine, de
religion.
— HIST. xvi° s. En memoyre de la proesse que
avez présentement faict, je veulx ériger ung tro-
phée, RAB. Pant. n, 27. Jadis entre les Grecs,
quand l'honneur y vivoit, Le vainqueur des vain-
cus maint trophée elevoit, DESPORTES, Cléonice, xi.
— ÉTYM. Lat. tropseum, de xpôuatov, qui vient
de Tpoirii, action de mettre en déroute, de Tpé*
Ttsiv, tourner.
t TROPHIQUE (tro-fi-k'), adj. Qui concerne la
nutrition. || La partie trophique des aliments, celle
qui sert à la nutrition, par opposition à la partie
excrémentitielle qui est rejetée. || Influence tro-
phique, pouvoir trophique, influence, pouvoir
TRO
qu'ont certains organts pour activer la nutrition
d'autres organes. Le pouvoir trophique des gan-
glions spinaux par rapport aux fibres des racines
postérieures.
— ÉTYM. Tposp^, nourriture.
t TROPHOLOGIE (tro-fo-lo-jie), s. f. Traité sur
le régime alimentaire ; doctrine de l'alimentation.
— ÉTYM. Tpocp^, nourriture, et AÔYOC, traité.
t TROPHOLOGIQUE (tro-fo-lo-ji-k'), adj. Qui
concerne la trophologie.
f TROPHOPATHIE (tro-fo-pa-tie), s. f. Terme
de'médecine. Classe des maladies qui affectent les
appareils de la vie de nutrition.
— ÈTYM. Tpoçri, nourriture, et itàôo;, maladie.
T TROPHOSPERME (tro-fo-spèr-m'), s. m. Terme
de botanique. Saillie plus ou moins prononcée de
la cavité intérieure du péricarpe qui sert de sup-
port ou de point d'attache aux graines.
— ÉTYM. Tpoyn, nourriture, et arcép[i.a, grarae.
t TROPHOSPERMIQDE (tro-fo-spèr-mi-k'), aà>.
Qui a rapport au trophosperme.
fTROPICAL, ALE (tro-pi-kal, ka-1'), adj. \\ i°Qui
appartient au tropique ; qui se trouve sous un tro-
pique. La végétation tropicale. Les arbres tropi-
caux. || Régions tropicales, contrées placées entre
les tropiques. || 2° Par extension, très-chaud,
comme entre les tropiques. Température tropicale.
t TROPIDOGASTRE (tro-pi-do-ga-str'), s. m.Terme
de zoologie. Genre ;de reptiles sauriens. La seule
espèce connue de ce genre est le tropidogastre de
Biainville dont on ignore la patrie, LEGOARANT.
TROPIQUE (tro-pi-k'), s. m. || 1° Terme d'astro-
nomie. Parallèle terrestre correspondant à la lati-
tude de 23° 28' (inclinaison de l'équateur sur l'é-
cliptique) qui sépare la zone torride des zones
tempérées. En tous les points d'un tropique lé so-
leil passe une fois par an au zénith. Les deux tro-
piques. Passer sous le tropique. Le^soleil par deux
fois a, d'un tropique à l'autre, Eclairé dans sa
marche et ce monde et le nôtre, VOLT. Alz. n, 2.
|| Le tropique du Cancer, celui qui est situé dans
l'hémisphère boréal. || Le tropique du Capricorne,
celui qui est situé dans l'hémisphère austral. || Le
bonhomme Tropique, matelot déguisé d'une ma-
nière burlesque qui préside aux amusements du
passage de la ligne. || 2° Par extension, le tropique,
la région comprise, entre les deux tropiques. Tous
les fruits, tous les arbres, toutes les fleurs y sont
entretenues [dans le Vishnapor] par une fraîcheur
éternelle qui tempère les chaleurs du tropique dont
ce climat n'est pas éloigné, VOLT. }Hé\. litt. Lett.
chin. et ind. < o. || 3° Tropique ou oiseau des tropi-
ques, phaéthon à queue blanche et à brins rouges.
|| 4° Adj. Année tropique, intervalle de temps com-
pris entre deux passages successifs du centre du
soleil à l'équinoxe de printemps; cette année dif-
fère de l'année sidérale à cause du déplacement
de l'équinoxe de printemps, dû à la précession des
équinoxes et à la nutation; elle est de 365 jours
6 heures 48 minutes 47 secondes, et ainsi plus
courte de 24 minutes 8 secondes que l'année si-
dérale. L'année déterminée par les équinoxes
s'appelle tropique, parce qu'anciennement on l'a-
vait conclue du retour du soleil à un même tro-
pique, DELAMBRE, Abrégé astr. Leçon 4. || 5" Terme
de botanique. Fleurs tropiques, fleurs qui s'ou-
vrent le matin et se ferment le soir. On dit main-
tenant fleur équinoxiale plutôt que fleur tropique.
— HIST. xvr 3 s. Tropicques sont deux cercles où
le solleil arryve seullement une fois l'an en la
partye du nort et une autre fois en la partye du
su, lesquels tropicques sont ainsi nommez parce
que, quand le solleil est venu ou arryvé à chacun, il
s'en retourne vers l'equinoxial, i. DEVAULX, dans JAL.
— ÉTYM. Tpomxôç, de Tpéuetv, tourner, parce
que le soleil, arrivé à l'un des tropiques, semble
retourner sur ses pas et marcher vers l'autre.
f TROPISTE (tro-pi-sf), s. m. I*->m sous lequel
on désigne quelquefois tous les sectaires prenant
au sens figuré les paroles de la consécration.
— HIST. xvi' s. Par quoy ceux qui nous appel-
lent tropistes, se monstrent, en leur sotte facétie,
du tout barbares, CALV. Instit. -ms.
— ÉTYM. Trope.
fTROPOLOGIE(tro-polo-jie), s. f. Emploi du
langage figuré. L'Écriture est pleine de tropolo-
gies qui ne doivent pas être prises dans le sens
littéral, FÉN. t. m, p. 4 37.
— ÉTYM. TpoTtoXoyia, de Tpôrcoç, trope, figure,
et ^éyoç, doctrine.
TROPOLOGIQUE (tro-po-lo-ji-k'), adj. Qui con-
cerne la tropologie, qui a le caractère de la tro-
pologie. L'auteur [Malebranche] prend pour tro-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0" La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
- Auteurs similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0" La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 973/1242
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k54066991/f973.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k54066991/f973.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k54066991/f973.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k54066991/f973.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k54066991
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k54066991
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k54066991/f973.image × Aide