TRO
de trocher ou changer leur borniez l'un à l'autre,
par laquelle torche ou eschangè.... DU CANGE,
trocare. || xvi° s. Prince, je t'envoye ceste ode,
Trafiquant mes vers à la mode Que le marchand
baille son bien, Troque pour troq, toy qui es ri-
che.... KONS. 333. Est-il si simple entendement,
lequel, ayant d'un costé l'object d'un de nos vi-
cieux plaisirs, et de l'autre en pareille cognois-
sance et persuasion Testât d'une gloire immortelle
[dans le paradis], entrast en troque de l'un pour>
l'aultre? MONT, II, 144.
— ÉTYM. Voy. TROQUER; wallon, troufc; espagn.
trucque.
TROCART (tro-kar) ou TROIS-QUARTS (troi-kar),
s. m. Terme de chirurgie. Poinçon cylindrique,
long d'environ six centimètres, monté sur un
manche, et contenu dans une canule d'argent
proportionnée à son volume; il sert à faire des
ponctions.
— ÉTYM. Carre (voy. .ce mot) signifie chacune
des faces d'une épée; par conséquent le trocart
est un instrument à trois carres, ou pans, ou
faces. L'orthographe est mauvaise.
TROCHAÏQUE ( tro-ka-i-k'), adj.- Terme de
prosodie grecque et latine. Composé de trochées ;
où les trochées dominent. Vers trochaïque, ou,
substantivement, un trochaïque.
— ÉTYM. Tpoxaïxèç, de Tpoyaîoç, trochée.
TROCHANTER* (tro-kan-tèr), s. f. || i° Terme
d'anatomie. Nom donné à deux tubérosités que
présente l'extrémité supérieure du fémur. Le grand
trochanter. Le petit trochanter. || 2° Le second ar-
ticle de la patte de derrière des insectes, qui s'ar-
ticule avec la cuisse. ||La seconde pièce des pat-
tes simples des crustacés.
— HIST. xvi° s. La grande apophyse située en
la partie postérieure est nommée grand trochan-
ter; la plus petite assise en la partie intérieure,
est appelée petit trochanter, PARÉ, IV, 34.
— ÉTYM. Tpoxavrnp, trochanter, proprement
coureur, de TpoxâÇsiv, courir.
t TROCHANTÉRIEN, IENNE (tro-kan-té-riin,
riè-n'), adj. Qui appartient au grand trochanter.
f TROCHANTDJ (tro-kan-tin), s. m. Le petit
trochanter. || Petite pièce du thorax des hexa-
podes.
t TROCHANTINIEN, IENNE ( tro-kan-ti-niin,
niè-n'), adj. Qui a rapport au trochantin.
f TROCHE (tro-ch'), s. f. Espèce de coquillage
en sabot.
— ÉTYM. Lat. trochus; grec, Tpoxô;, toupie, sa-
bot.
1. TROCHÉE (tro-chée; l'Académie prononce
tro-kée; mais dans les classes de Paris on pro-
nonce généralement tro-chée), s. m. Terme de
prosodie grecque et latine. Pied formé de deux
syllabes, une longue et une brève.
— ÊTYM. Tpoy_aïoç, trochée, proprement coureur,
de Tpôxoç, course.
2. TROCHÉE (tro-chée), s. f. Terme d'agricul-
ture. L'ensemble des rameaux que pousse un ar-
bre venu de graine, quand on le coupe un peu
au-dessus de terre. Le sol qui est ainsi peuplé
n'est point entièrement privé des rayons du so-
leil; il se garnit de quelques trochées d'herbes
qu'accompagnent bientôt les arbustes protecteurs
des jeunes sapins, DRALET, Traité des for. d'ar-
bres résineux., p. 105.
— REM. L'Académie fait ce mot masculin; mais
ni pour la forme ni pour le sens il ne peut l'être.
— ÉTYM. Bourg, troché, pousser des tiges; dé-
rivé de l'anc. franc, troche (wallon, trok) qui signi-
fiait, faisceau, bouquet, assemblage. Troche serait-
il, par métathèse, pour torche, au sens de faisceau?
t TROCHÈRE (tro-chè-r'), s. f. Genre de plantes
de la famille des graminées.
t TROCHEREAU (tro-che-rô), s. m. Pin des ma-
rais, pimzs palustris, Hort. Kew, originaire d'Amé-
rique.
TROCHES (tro-che), s. f. pi. Terme de chasse.
Fumées à demi formées des bêtes fauves, fumées
d'hiver.
— ÉTYM. Origine inconnue; à moins qu'à cause
de leur forme elles n'aient été ainsi dites de
l'anc. franc, troche, faisceau (voy. TROCHÉE 2).
TROCHET (tro-chè; le t ne se lie pas), s. m.
|| 1° Terme de jardinage. Nom qu'on donne à plu-
sieurs fleurs, à plusieurs fruits, joints ensemble
sur une même branche, et composant une espèce
de bouquet. La seconde espèce de chêne porte ses
glands en bouquets ou trochets comme les noi-
settes, BUFF. Expos, sur les végH. 2° Mm. || Pin à
trochets, le pinus rigida, Michaux, originaire d'A-
TRO
mérique. || 2" Billot de bois, à l'usage du tonnelier.
— HIST. xvie s. Ainsi qu'au renouveau Un beau
guinier par gros trochets fait naistre Son fruit
touffu RONS. 943
— ÉTYM. Diminut. de l'anc. franc, troche (voy.
TROCHÉE 2); wallon, trokai, trokette; patois des
Fourgs, troutset.
fTROCHIER (tro-chié), s. m. Animal du genre
des tEoches. ■ .
— ÉTYM. Troche 1.
t TROCHILE (tro-ki-P), s. m. Terme d'histoire
naturelle. Nom sous lequel on a réuni parfois les
espèces du genre colibri, et celles du genre oi-
seau-mouche.
— ÉTYM. TpoxîXoç, roitelet, de Tpéx
t TROCHISCATION (tro-chi-ska-sion), s. f. Terme
de pharmacie. Division en trochisques d'une pâte
appropriée.
TROCHISQUE (tro-chi-sk') s. m. || i» Terme de
pharmacie. Médicament solide, composé d'une ou
de plusieurs substances sèches réduites en poudre,
et auquel on a donné d'abord une forme ronde,
puis des formes coniques, cubiques, pyramida-
les, etc. C'est l'absence de sucre dans les trochis-
ques qui les distingue des tablettes; l'intermède
est un mucilage, la mie de pain, un suc végétal.
|| 2° Les marchands de couleur donnent le nom de
trochisques à des tablettes ou pastilles de coule'jr
apprêtées pour l'usage des peintres.
— HIST. xvi" s. Galien la guérit [une maladie]
avec les trochisques d'Andronicus dissous en vinai-
gre, PARÉ, xi, 17.
— ÉTYM. Provenç. trosci; espagn. trocisco; ital.
trochisco ; de Tpoxîoxo;, rondelle, de tpoxôç, roue,
constitué des mêmes éléments que xpôxoc, course
(voy. TROCHÉE 1).
f TROCHLÉAIRE (tro-klé-ê-r'), adj. Qui ressem-
ble à une poulie ou à une bobine.
— ÉTYM. Lat. trochlea, poulie.
t TROCHLÉE (tro-klée), s. f. Terme d'anatomie.
Eminence articulaire que présente en dedans l'ex-
trémité inférieure de l'humérus. || La surface arti-
culaire rotulienne du fémur. || Petit cartilage ser-
vant de poulie.de renvoi au muscle grand oblique
de l'oeil.
— ÉTYM. Lat. trochlea, poulie ; du grec, xpoyaXia,
qui vient de Tpox<*Xèç, courant, rond comme une
roue.
t TROCHOÏDE (tro-ko-i-d'), adj. || 1° Qui ressem-
ble à une roue tournant sur son axe, à une tou-,
pie. || Terme d'anatomie. Articulation trochoïde,
celle dans laquelle un os tourne sur un autre :
telle est l'articulation atloïdo-axoïdienne. |j 2" S. f.
Terme de géométrie. Cycloïde ou roulette. M. de
Roberval y réussit [à la solution de la roulette] ;
il démontra que l'espace de la roulette est triple
de la roue qui la forme; ce fut alors qu'il com-
mença de l'appeler par ce nom tiré du grec, tro-
choïde, correspondant au mot français roulette,
PASG. Hist. de la roulette. || 3° S. m. Trochoïde ou
fuseau, la figure courbe et renflée que représente
la corde dans sa position vibrante.
— ÉTYM. Tpoxèç, roue, toupie, et eTSoç, forme.
TROCHURE (tro-chu-r'), s. f. Terme de vénerie.
Quatrième andouiller de la tête du cerf.
— HIST. xive s. Par la trochure qui est droite,
le cerf derompt les branches, Modus, i° rx.
— ÉTYM. L'anc. franc, troche, faisceau (voy. TRO-
CHET, et TROCHÉE 2).
t TROCHUS (tro-kus') , s. m. Nom latin du
genre toupie (coquilles univalves).
' — ÊTYM. Lat. irochus, toupie, de Tpoxô;.
TROENE (tro-ê-n'), s. m. Genre de la famille
des oléacées; il se compose d'arbrisseaux et de
petits arbres originaires du nord et du centre de
l'Europe et des régions tempérées de l'Asie orien-
tale. || Le troène commun, ligustrum vulgare, L.
arbrisseau très-rameux, et qui sert à former des
haies, des palissades. Mais, hélas! prise moins
cette blancheur si vaine : On cueille l'hyacinthe, on
laisse le troène, MALFIL. Génie de Virgile, Égl. m.
— HIST. xm" s. Il ne vaut pas un coutel troine
[de troène], la Rose, 11091. ||xive s. Ils estoient
delez son chemin à l'ouraille d'un bois en droit
une tronne, DU CANGE, tronus. || xvie s. Le troesne,
appelé en latin ligustrum, bois-blanc, à Lyon, et
à Fontainebleau, coigneau, est bienséant en bar-,
rieres ou palissades, o. DE SERRES, 557. Cages d'o-
zier, esclissées de petits barreaux de troinelle pe-
lée, R. BELLEAU, Bergeries, t. i,p. 74, dans
LACURNE.
— ÉTYM. Bas-lat. tronus, dont l'origine est in-
connus; picard, driniau; saintong. troûgne.
TRO 2355
TROGLODYTE (tro-glo-di-tf), s. m. || 1» Nom
d'un ancien peuple d'Afrique qui vivait dans des
cavernes. || Se dit, ,en général, de tous les peuples
sauvages qui habitent des cavernes ou qui se
creusent des demeures souterraines. Il y avait en
Arabie un petit peuple, appelé troglodyte, qui
descendait de ces anciens Troglodytes, qui, si nous
en croyons les historiens, ressemblaient plus à des
bêtes qu'à des hommes, MONTESQ. Lett. pers. 11.
|| 2° Par extension, se dit parfois de gens vivant
sous terre, tels que les mineurs. || 3° Genre de
quadrumanes où se trouve le troglodyte noir
(Congo ou Guinée), connu sous le nom de chim-
panzé. || 4° Genre d'oiseaux insectivores, dans le-
quel on distingue le troglodyte d'Europe, qui est
le troglodyte vulgaire de certains auteurs, et
connu sous les noms de troglodyte, bérichon,
fourre-buisson, fourbisson, petit rat, roi Bertrand,
ratillon, ratelet et roitelet, ce qui ne doit pas tou-
tefois le faire confondre avec le régule cristé de
Vieillot (insectivores), dit plus communément roi-
telet, LEGOARANT.
— ÉTYM. TpwY>.o8ÛT»|ç, de TPWYÀV), caverne et
Siîeiv, entrer.
t TROGLODYTIQUE (tro-glo-di-ti-k'), adj. Qui
appartient aux Troglodytes ou à leur pays. Habita-
tions troglodytiques.
TROGNE (tro-gn'), s. f. || i° Terme familier et
de moquerie. Visage. Et que son plus beau jeu ne
gît rien qu'en sa trogne, RÉGNIER, Sat. vi. Que
je hais les amants et leurs mourantes trognes !
SCARR. Jodelet, i, 1. Ils [les rois] se sont accompa-
gnés de gardes, de hallebardes : ces trognes ar-
mées qui n'ont de mains et de force que pour
eux.... font trembler les plus fermes, PASG. Pens.
m, 3, édit. HAVET. Tu veux, en combat singulier,
Exposer ta petite trogne.... BACHAUM. Mm. secr.
i. xxxi, p. 185. || 2° Particulièrement. Visage enlu-
miné par l'habitude du vin et de la bonne chère.
Que votre incomparable trogne, La vive image du
bon temps, Ne sera plus qu'une charogne, MAÎTRE
ADAM, OEuv. p. 196, dans POUGENS. Dieu sait com-
bien on vit d'ivrognes, Et tous aux différentes
trognes, SCARR. Virg. 1.1| Rouge trogne, trogne en-
luminée, le visage d'un ivrogne. Aux buveurs à
rouge trogne II dit : trinquons à grands coups,
BÉRANG. Enfers. \\ 3" Arbre mis en têtard, dans
quelques pays.
— HIST. xve s. Quant j'aurai beu, elle, voyant
ma trongne, M'iroit disant : je ne vueil point d'i-
vrogne, BASSELIN, XLIX. || xvie s. Quelle manière de
les y guider [les enfants à l'étude] d'une trogne
effroyable et les mains armées de fouets ! MONT, I, .
183.
— ÉTYM. Bourguig. trongne; patois des Fourgs,
trougne. Quelques-uns le tirent du celtique : cor-
nique, trein ; gallois, trwyn, forme récente tron,
museau, nez. Diez préfère le vieux ' Scandinave
triona, museau de cochon, danois tryna, qui d'ail-
leurs est voisin des formes celtiques. Toutefois en
même temps il se demande s'il ne faudrait pas son-
ger au latin truo, truonis, cormoran, mot qui a
été employé figurément pour signifier un homme
à grand nez; mais ici, comme il le remarque, tous
les intermédiaires manquent. Lacurne cite les
Gesta comitum barcinonensium, cap. xm, p. 544
du Marca hispam'ca, où il est parlé d'un Guil-
laume de Besauduns, qui cognominatur trunnurn,
eo quod nasum fictitium haberet. Ce texte paraît
tout à fait parler en faveur de l'étymologie cel-
tique ou germanique.
TROGNON (tro-gnon), s. m. Le coeur, le milieu
d'une poire, d'une pomme, dont on a ôté tout ce
qu'il y avait de bon à manger. Ni de ceux qui,
pour leur estoc, Ne font état des autres hommes,
Non plus que de trognons de pommes, SCARR.
OEuv. t. vu, p. 159. || Le trognon d'un chou, un tro-
gnon de chou, la tige d'un chou dont on a ôté les
feuilles. || On dit de même: un trognon de salade.
|| Fig. Voilà un joli petit trognon, se dit d'une jeune
fille petite. Moi, quitter ce pauvre petit trognon !
oh! je l'aime trop, GHERARDI, Thédt. ital. t. H,
p. 484.
— HIST. xive s. L'en peut coupper la porrée
[bette] au-dessus du troignon jusques à la my sep-
tembre, Ménagier, n, 2.
— ÉTYM. Diez y voit un dérivé de tron, qui s'est
dit pour tronçon. Le wallon est tourson, qui sem-
ble se rapporter à trousse ou tourse, faisceau.
t TROGNONNER (tro-gno-né), v. n. Avoir l'ap-
parence d'un trognon. Une duègne, affreuse com-
pagnonne Dont la barbe fleurit et dont le nez
trognonne, v. HUGO, Buy Mai, iv, 7.
de trocher ou changer leur borniez l'un à l'autre,
par laquelle torche ou eschangè.... DU CANGE,
trocare. || xvi° s. Prince, je t'envoye ceste ode,
Trafiquant mes vers à la mode Que le marchand
baille son bien, Troque pour troq, toy qui es ri-
che.... KONS. 333. Est-il si simple entendement,
lequel, ayant d'un costé l'object d'un de nos vi-
cieux plaisirs, et de l'autre en pareille cognois-
sance et persuasion Testât d'une gloire immortelle
[dans le paradis], entrast en troque de l'un pour>
l'aultre? MONT, II, 144.
— ÉTYM. Voy. TROQUER; wallon, troufc; espagn.
trucque.
TROCART (tro-kar) ou TROIS-QUARTS (troi-kar),
s. m. Terme de chirurgie. Poinçon cylindrique,
long d'environ six centimètres, monté sur un
manche, et contenu dans une canule d'argent
proportionnée à son volume; il sert à faire des
ponctions.
— ÉTYM. Carre (voy. .ce mot) signifie chacune
des faces d'une épée; par conséquent le trocart
est un instrument à trois carres, ou pans, ou
faces. L'orthographe est mauvaise.
TROCHAÏQUE ( tro-ka-i-k'), adj.- Terme de
prosodie grecque et latine. Composé de trochées ;
où les trochées dominent. Vers trochaïque, ou,
substantivement, un trochaïque.
— ÉTYM. Tpoxaïxèç, de Tpoyaîoç, trochée.
TROCHANTER* (tro-kan-tèr), s. f. || i° Terme
d'anatomie. Nom donné à deux tubérosités que
présente l'extrémité supérieure du fémur. Le grand
trochanter. Le petit trochanter. || 2° Le second ar-
ticle de la patte de derrière des insectes, qui s'ar-
ticule avec la cuisse. ||La seconde pièce des pat-
tes simples des crustacés.
— HIST. xvi° s. La grande apophyse située en
la partie postérieure est nommée grand trochan-
ter; la plus petite assise en la partie intérieure,
est appelée petit trochanter, PARÉ, IV, 34.
— ÉTYM. Tpoxavrnp, trochanter, proprement
coureur, de TpoxâÇsiv, courir.
t TROCHANTÉRIEN, IENNE (tro-kan-té-riin,
riè-n'), adj. Qui appartient au grand trochanter.
f TROCHANTDJ (tro-kan-tin), s. m. Le petit
trochanter. || Petite pièce du thorax des hexa-
podes.
t TROCHANTINIEN, IENNE ( tro-kan-ti-niin,
niè-n'), adj. Qui a rapport au trochantin.
f TROCHE (tro-ch'), s. f. Espèce de coquillage
en sabot.
— ÉTYM. Lat. trochus; grec, Tpoxô;, toupie, sa-
bot.
1. TROCHÉE (tro-chée; l'Académie prononce
tro-kée; mais dans les classes de Paris on pro-
nonce généralement tro-chée), s. m. Terme de
prosodie grecque et latine. Pied formé de deux
syllabes, une longue et une brève.
— ÊTYM. Tpoy_aïoç, trochée, proprement coureur,
de Tpôxoç, course.
2. TROCHÉE (tro-chée), s. f. Terme d'agricul-
ture. L'ensemble des rameaux que pousse un ar-
bre venu de graine, quand on le coupe un peu
au-dessus de terre. Le sol qui est ainsi peuplé
n'est point entièrement privé des rayons du so-
leil; il se garnit de quelques trochées d'herbes
qu'accompagnent bientôt les arbustes protecteurs
des jeunes sapins, DRALET, Traité des for. d'ar-
bres résineux., p. 105.
— REM. L'Académie fait ce mot masculin; mais
ni pour la forme ni pour le sens il ne peut l'être.
— ÉTYM. Bourg, troché, pousser des tiges; dé-
rivé de l'anc. franc, troche (wallon, trok) qui signi-
fiait, faisceau, bouquet, assemblage. Troche serait-
il, par métathèse, pour torche, au sens de faisceau?
t TROCHÈRE (tro-chè-r'), s. f. Genre de plantes
de la famille des graminées.
t TROCHEREAU (tro-che-rô), s. m. Pin des ma-
rais, pimzs palustris, Hort. Kew, originaire d'Amé-
rique.
TROCHES (tro-che), s. f. pi. Terme de chasse.
Fumées à demi formées des bêtes fauves, fumées
d'hiver.
— ÉTYM. Origine inconnue; à moins qu'à cause
de leur forme elles n'aient été ainsi dites de
l'anc. franc, troche, faisceau (voy. TROCHÉE 2).
TROCHET (tro-chè; le t ne se lie pas), s. m.
|| 1° Terme de jardinage. Nom qu'on donne à plu-
sieurs fleurs, à plusieurs fruits, joints ensemble
sur une même branche, et composant une espèce
de bouquet. La seconde espèce de chêne porte ses
glands en bouquets ou trochets comme les noi-
settes, BUFF. Expos, sur les végH. 2° Mm. || Pin à
trochets, le pinus rigida, Michaux, originaire d'A-
TRO
mérique. || 2" Billot de bois, à l'usage du tonnelier.
— HIST. xvie s. Ainsi qu'au renouveau Un beau
guinier par gros trochets fait naistre Son fruit
touffu RONS. 943
— ÉTYM. Diminut. de l'anc. franc, troche (voy.
TROCHÉE 2); wallon, trokai, trokette; patois des
Fourgs, troutset.
fTROCHIER (tro-chié), s. m. Animal du genre
des tEoches. ■ .
— ÉTYM. Troche 1.
t TROCHILE (tro-ki-P), s. m. Terme d'histoire
naturelle. Nom sous lequel on a réuni parfois les
espèces du genre colibri, et celles du genre oi-
seau-mouche.
— ÉTYM. TpoxîXoç, roitelet, de Tpéx
t TROCHISCATION (tro-chi-ska-sion), s. f. Terme
de pharmacie. Division en trochisques d'une pâte
appropriée.
TROCHISQUE (tro-chi-sk') s. m. || i» Terme de
pharmacie. Médicament solide, composé d'une ou
de plusieurs substances sèches réduites en poudre,
et auquel on a donné d'abord une forme ronde,
puis des formes coniques, cubiques, pyramida-
les, etc. C'est l'absence de sucre dans les trochis-
ques qui les distingue des tablettes; l'intermède
est un mucilage, la mie de pain, un suc végétal.
|| 2° Les marchands de couleur donnent le nom de
trochisques à des tablettes ou pastilles de coule'jr
apprêtées pour l'usage des peintres.
— HIST. xvi" s. Galien la guérit [une maladie]
avec les trochisques d'Andronicus dissous en vinai-
gre, PARÉ, xi, 17.
— ÉTYM. Provenç. trosci; espagn. trocisco; ital.
trochisco ; de Tpoxîoxo;, rondelle, de tpoxôç, roue,
constitué des mêmes éléments que xpôxoc, course
(voy. TROCHÉE 1).
f TROCHLÉAIRE (tro-klé-ê-r'), adj. Qui ressem-
ble à une poulie ou à une bobine.
— ÉTYM. Lat. trochlea, poulie.
t TROCHLÉE (tro-klée), s. f. Terme d'anatomie.
Eminence articulaire que présente en dedans l'ex-
trémité inférieure de l'humérus. || La surface arti-
culaire rotulienne du fémur. || Petit cartilage ser-
vant de poulie.de renvoi au muscle grand oblique
de l'oeil.
— ÉTYM. Lat. trochlea, poulie ; du grec, xpoyaXia,
qui vient de Tpox<*Xèç, courant, rond comme une
roue.
t TROCHOÏDE (tro-ko-i-d'), adj. || 1° Qui ressem-
ble à une roue tournant sur son axe, à une tou-,
pie. || Terme d'anatomie. Articulation trochoïde,
celle dans laquelle un os tourne sur un autre :
telle est l'articulation atloïdo-axoïdienne. |j 2" S. f.
Terme de géométrie. Cycloïde ou roulette. M. de
Roberval y réussit [à la solution de la roulette] ;
il démontra que l'espace de la roulette est triple
de la roue qui la forme; ce fut alors qu'il com-
mença de l'appeler par ce nom tiré du grec, tro-
choïde, correspondant au mot français roulette,
PASG. Hist. de la roulette. || 3° S. m. Trochoïde ou
fuseau, la figure courbe et renflée que représente
la corde dans sa position vibrante.
— ÉTYM. Tpoxèç, roue, toupie, et eTSoç, forme.
TROCHURE (tro-chu-r'), s. f. Terme de vénerie.
Quatrième andouiller de la tête du cerf.
— HIST. xive s. Par la trochure qui est droite,
le cerf derompt les branches, Modus, i° rx.
— ÉTYM. L'anc. franc, troche, faisceau (voy. TRO-
CHET, et TROCHÉE 2).
t TROCHUS (tro-kus') , s. m. Nom latin du
genre toupie (coquilles univalves).
' — ÊTYM. Lat. irochus, toupie, de Tpoxô;.
TROENE (tro-ê-n'), s. m. Genre de la famille
des oléacées; il se compose d'arbrisseaux et de
petits arbres originaires du nord et du centre de
l'Europe et des régions tempérées de l'Asie orien-
tale. || Le troène commun, ligustrum vulgare, L.
arbrisseau très-rameux, et qui sert à former des
haies, des palissades. Mais, hélas! prise moins
cette blancheur si vaine : On cueille l'hyacinthe, on
laisse le troène, MALFIL. Génie de Virgile, Égl. m.
— HIST. xm" s. Il ne vaut pas un coutel troine
[de troène], la Rose, 11091. ||xive s. Ils estoient
delez son chemin à l'ouraille d'un bois en droit
une tronne, DU CANGE, tronus. || xvie s. Le troesne,
appelé en latin ligustrum, bois-blanc, à Lyon, et
à Fontainebleau, coigneau, est bienséant en bar-,
rieres ou palissades, o. DE SERRES, 557. Cages d'o-
zier, esclissées de petits barreaux de troinelle pe-
lée, R. BELLEAU, Bergeries, t. i,p. 74, dans
LACURNE.
— ÉTYM. Bas-lat. tronus, dont l'origine est in-
connus; picard, driniau; saintong. troûgne.
TRO 2355
TROGLODYTE (tro-glo-di-tf), s. m. || 1» Nom
d'un ancien peuple d'Afrique qui vivait dans des
cavernes. || Se dit, ,en général, de tous les peuples
sauvages qui habitent des cavernes ou qui se
creusent des demeures souterraines. Il y avait en
Arabie un petit peuple, appelé troglodyte, qui
descendait de ces anciens Troglodytes, qui, si nous
en croyons les historiens, ressemblaient plus à des
bêtes qu'à des hommes, MONTESQ. Lett. pers. 11.
|| 2° Par extension, se dit parfois de gens vivant
sous terre, tels que les mineurs. || 3° Genre de
quadrumanes où se trouve le troglodyte noir
(Congo ou Guinée), connu sous le nom de chim-
panzé. || 4° Genre d'oiseaux insectivores, dans le-
quel on distingue le troglodyte d'Europe, qui est
le troglodyte vulgaire de certains auteurs, et
connu sous les noms de troglodyte, bérichon,
fourre-buisson, fourbisson, petit rat, roi Bertrand,
ratillon, ratelet et roitelet, ce qui ne doit pas tou-
tefois le faire confondre avec le régule cristé de
Vieillot (insectivores), dit plus communément roi-
telet, LEGOARANT.
— ÉTYM. TpwY>.o8ÛT»|ç, de TPWYÀV), caverne et
Siîeiv, entrer.
t TROGLODYTIQUE (tro-glo-di-ti-k'), adj. Qui
appartient aux Troglodytes ou à leur pays. Habita-
tions troglodytiques.
TROGNE (tro-gn'), s. f. || i° Terme familier et
de moquerie. Visage. Et que son plus beau jeu ne
gît rien qu'en sa trogne, RÉGNIER, Sat. vi. Que
je hais les amants et leurs mourantes trognes !
SCARR. Jodelet, i, 1. Ils [les rois] se sont accompa-
gnés de gardes, de hallebardes : ces trognes ar-
mées qui n'ont de mains et de force que pour
eux.... font trembler les plus fermes, PASG. Pens.
m, 3, édit. HAVET. Tu veux, en combat singulier,
Exposer ta petite trogne.... BACHAUM. Mm. secr.
i. xxxi, p. 185. || 2° Particulièrement. Visage enlu-
miné par l'habitude du vin et de la bonne chère.
Que votre incomparable trogne, La vive image du
bon temps, Ne sera plus qu'une charogne, MAÎTRE
ADAM, OEuv. p. 196, dans POUGENS. Dieu sait com-
bien on vit d'ivrognes, Et tous aux différentes
trognes, SCARR. Virg. 1.1| Rouge trogne, trogne en-
luminée, le visage d'un ivrogne. Aux buveurs à
rouge trogne II dit : trinquons à grands coups,
BÉRANG. Enfers. \\ 3" Arbre mis en têtard, dans
quelques pays.
— HIST. xve s. Quant j'aurai beu, elle, voyant
ma trongne, M'iroit disant : je ne vueil point d'i-
vrogne, BASSELIN, XLIX. || xvie s. Quelle manière de
les y guider [les enfants à l'étude] d'une trogne
effroyable et les mains armées de fouets ! MONT, I, .
183.
— ÉTYM. Bourguig. trongne; patois des Fourgs,
trougne. Quelques-uns le tirent du celtique : cor-
nique, trein ; gallois, trwyn, forme récente tron,
museau, nez. Diez préfère le vieux ' Scandinave
triona, museau de cochon, danois tryna, qui d'ail-
leurs est voisin des formes celtiques. Toutefois en
même temps il se demande s'il ne faudrait pas son-
ger au latin truo, truonis, cormoran, mot qui a
été employé figurément pour signifier un homme
à grand nez; mais ici, comme il le remarque, tous
les intermédiaires manquent. Lacurne cite les
Gesta comitum barcinonensium, cap. xm, p. 544
du Marca hispam'ca, où il est parlé d'un Guil-
laume de Besauduns, qui cognominatur trunnurn,
eo quod nasum fictitium haberet. Ce texte paraît
tout à fait parler en faveur de l'étymologie cel-
tique ou germanique.
TROGNON (tro-gnon), s. m. Le coeur, le milieu
d'une poire, d'une pomme, dont on a ôté tout ce
qu'il y avait de bon à manger. Ni de ceux qui,
pour leur estoc, Ne font état des autres hommes,
Non plus que de trognons de pommes, SCARR.
OEuv. t. vu, p. 159. || Le trognon d'un chou, un tro-
gnon de chou, la tige d'un chou dont on a ôté les
feuilles. || On dit de même: un trognon de salade.
|| Fig. Voilà un joli petit trognon, se dit d'une jeune
fille petite. Moi, quitter ce pauvre petit trognon !
oh! je l'aime trop, GHERARDI, Thédt. ital. t. H,
p. 484.
— HIST. xive s. L'en peut coupper la porrée
[bette] au-dessus du troignon jusques à la my sep-
tembre, Ménagier, n, 2.
— ÉTYM. Diez y voit un dérivé de tron, qui s'est
dit pour tronçon. Le wallon est tourson, qui sem-
ble se rapporter à trousse ou tourse, faisceau.
t TROGNONNER (tro-gno-né), v. n. Avoir l'ap-
parence d'un trognon. Une duègne, affreuse com-
pagnonne Dont la barbe fleurit et dont le nez
trognonne, v. HUGO, Buy Mai, iv, 7.
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