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TRA
TRA
TRÉ
— ÉTYM. Traverser. La flûte traversière a été
nommée de la. position qu'on lui donne. Flûte
(voy. ce mot) était d'abord un nom générique, et
s'appliquait aux hautbois, aux clarinettes, aux
tassons; etc. qui tous se jouent en avant. Ces
instruments ayant tous des noms, la flûte nommée
d'abord allemande, du pays où elle avait pris nais-
sance, puis nommée traversière, a ensuite pris
exclusivement le nom de flûte; de sorte que c'est
toujours de la flûte traversière qu'on parle quand
on nomme la flûte.
TRAVERSIN (tra-vèr-sin), s. m. || 1° Oreiller
long et étroit qui, à la tête, s'étend dans toute la
largeur du lit. Mon camarade parla de la valise;
il ne voulait point, disait-il, d'autre traversin,
p. L. COTO. Lett. i, 213. || Faux traversin, oreiller
long; que l'on met aux pieds du lit, pour faire sy-
métrie a.vec celui qui est placé à la tête. || 2° Terme
de marine. Traverses de la charpente d'un bâti-
ment. || Forts bancs qui lient la membrure d'une
embarcation. Il fut renversé sanglant de dessus le
traversin de la chaloupe sur lequel il était monté,
LAPÉROUSE, Voy. t. ni, p. 212, dans PODGENS. j| Tra-
versins de nage, les marchepieds des chaloupes et
des canots. || 3° Pièce de bois qui sert à former le
fond d'une futaille ou à le renforcer. Pour chacun
millier de bois merrien ou traversin, 6 livres, Lett.
pat. 27 juill. 1662. Le bois appelé traversin sert à
faire les planches du fond du tonneau, et le mer-
rien (voy. ADD. et CORRECT.) sert à former les dou-
ves, Dict. des arts et met. Tonnelier. || Pièce de
bois à la tête et à la queue d'un train flottant.
114" Branche de bois qui sert à tenir le ventre
d'un mouton ouvert, dans la boucherie. || 5° Fléau
de la balance commune.
— HIST. xine s. Et des autres barons chascuns
s'est tant penés, Que il ont de la porte tous les
pans desterrés, Tous les baus [solives] traversains
ont à terre jetés, Ch. d'Ant. vi, 860. || xvie s. Faut
luy mettre sous la teste quelque drap plié en plu-
sieurs doubles, et presser sur le chevet ou traver-
sin, PARÉ, vm, 4 9.
— ÊTYM. Travers; wallon, tiepst, trevst.
fTRAVERSINE (tra-vèr-si-n'), s. f. || 1° Terme de
ponts et chaussées. Pièce de bois employée dans
une fondation sous l'eau et placée perpendiculai-
rement à la direction de l'ouvrage. |j Maîtresses tra-
versines, celles qui portentsur les seuils. || 2° Plan-
che qui sert à passer d'un bateau dans un autre.
|| 3° En charpente, traverse d'un grillage. || 4°Terme
de vétérinaire. Mules traversines, voy. MULES.
f TRAVERSINER (tra-vèr-si-né), v. a. Poser et
attacher des bûches à la tête et à la queue des
chantiers d'un train à flotter.
TRAVERTIN (tra-vèr-tin), s. m. Pierre dure et
grisâtre qu'on trouve aux environs de Rome, et
qui sert aux constructions; c'est un tuf calcaire,
provenant d'un dépôt d'eau douce.
— ÊTYM. liai, travertino.
1J- TRAVESOLLE (tra-ve-so-1'), s. f. Nom donné à
la table à manger des officiers sur les galères de
Malte, Statuts, xx, 28, dans JAL.
TRAVESTI, IE (tra-vè-sti, stie), part, passé de
travestir. || i° Qui a pris un vêtement lequel n'est
pas du sexe ou de la condition. Les prêtres et les
religieux, zélés et infatigables pasteurs de ce trou-
peau affligé, qui vivaient en Angleterre pauvres,
errants, travestis, BOSS. Reine d'Anglet. M'offrant
aux yeux de don Louis, tantôt travestie en hom-
me, tantôt sous mes habits naturels.... LESAGE, Gil
Blas, rr, 3. Il paraît ici un personnage travesti en
ambassadeur de Perse, qui se joue insolemment
des deux plus grands rois du monde, MONTESQ. Lett.
pers. 91. On dit d'une personne qui est au bal
qu'elle est déguisée ; et d'un magistrat habillé en
homme, d'épée, qu'il est travesti, D'ALEMB. OEuv.
t. in, p. 301. || Au théâtre, rôles travestis, rôles où
l'acteur se travestit. || Fig. Apollon travesti devint
un Tabarin, BOIL. Art p. i. Et j'admirais l'orgueil en
vertu travesti, J. B. ROÏÏSS. Odes, m, 9. || Substanti-
vement. Nos deux travesties se trouvèrent en leurs
nouveaux accoutrements, comme si Psyché n'eût
fait toute sa vie autre chose qu'être bergère, et la
bergère qu'être princesse, LA FONT.. Psyché, n,
-p. 142. J| 2° Traduit, arrangé d'une façon burles-
que. L'Enéide travestie de Scarron. || 3° S. m. Tra-
vesti, variété de tulipe.
TRAVE^IR (tra-vè-stir), v. a. || i» Faire prendre
des habits qui n'appartiennent pas soit au sexe,
soit à la condition. On a travesti des soldats en
paysans pour surprendre la place. || 2° Fig. Chan-
ger un ouvrage sérieux en ouvrage burlesque.
Scarron a travesti Virgile. Il [Marivaux] était di-
gne de se faire connaître d'une manière plus avan- I
tageuse qu'en travestissant des productions im-
mortelles, et Marianne a fait oublier le Télémaque
et l'Homère travestis, D'ALEMB. Élog. Mariv. note 3.
|| 3° Donner à une chose un caractère mauvais
qu'elle n'a pas. Ses invectives [de Killegrew con-
tre Mme de Shrewsbury] l'attaquèrent depuis la tête
jusqu'aux pieds; il fit une peinture affreuse de sa
conduite, et travestit en défaut les charmes qu'il
venait de célébrer, HAMILT. Gram. 11. Ils ont
travesti ses défauts en vices, ses fautes en crimes,
les faiblesses de sa jeunesse en noirceurs de son
âge mûr, j. j. ROUSS. 2e dial. Cette religion qu'ils
travestissaient en la prêchant, D'ALEMB. OEUV. t. v,
p. 61. || Travestir la pensée de quelqu'un, lui don-
ner une fausse interprétation. ] | 4° Se travestir, v.
réfl. Prendre un vêtement qui ne convient pas au
sexe, à la condition. Actuellement la maîtresse et
la servante se travestissent, MARIV. Jeux de l'am.
et du has. i, 4. || Fig. Changer sa manière ordi-
naire, déguiser son caractère. Il se travestit aisé-
ment. Il n'y a dans votre coeur qu'un seul homme
toujours souple et dépravé, qui se travestit en
cent façons pour faire toujours également le mal,
FÉN. Dial. des morts anc. [Socrate, Alcib. et Timon).
— HIST. xvi" s. Et qu'il eut à luy envoyer un
sien fidèle transvesty, M. DUBELL. 525. Plusieurs
soldats transvestiz en païsans, m. Î'6. Ce sont délices
aux princes, c'est leur feste, de se pouvoir quel-
quefois travestir et desmettre à la façon de vivre
basse et populaire, MONT, I, 331.
— ÉTYM. Tra ou trans, marquant changement,
et vestir ou vêtir.
TRAVESTISSEMENT (tra-vè-sti-se-man), s. m.
Action de travestir, de se travestir. Il [l'abbé de
Choisy] ne craignait pas même de se montrer à
Versailles avec ce singulier travestissement [en
femme], D'ALEMB. Élog. l'Ab. de Choisy, note 3.
|| Au théâtre, rôle, pièce à travestissements, rôle,
pièce où un acteur, changeant rapidement de cos-
tume, représente plusieurs personnages. || Fig.
M. le duc de Nivernois, en courtisan délicat, s'est
servi de son talent pour la fable ; à la faveur de
ce travestissement, - il a fait goûter au monarque •
[le roi de Danemark] ses louanges ingénieuses, BA-
CHAUMONT, ilém. secrets, t. iv, p. 100.
— SYN. TRAVESTISSEMENT, DÉGUISEMENT. Il me
semble que déguisement suppose une difficulté
d'être reconnu, et que travestissement, suppose
seulement l'intention de ne pas l'être, ou même
seulement l'intention de s'habiller autrement.qu'on
n'a coutume, D'ALEMB. OEUV. t. m, p. 30t.
f TRAVESTISSEUR (tra-vè-sti-seur), s. m. Celui
qui travestit un ouvrage. Le travestisseur d'Ho-
mère, ennemi déclaré et blasphémateur intrépide
de l'Iliade, pouvait être comparé à ces incrédules
endurcis, qui, en attaquant le culte public, outra-
gent avec audace ce qu'ils ont le malheur de mé-
priser, D'ALEMB. Élog. Mariv. || Par exagération,
mauvais traducteur.
t TRA VON (tra-von), s. m. Chapeau qui cou-
ronne la file des pieux d'une palée de pont et qui
porte les poutrelles des travées.
f TRAVOtJIL (tra-voull, Il mouillées), s. m. Dé-
vidoire pour mettre le fil en écheveaux.
f TRAVOUILLER (tra-vou-llé, Il mouillées),
v a. Mettre le fil en écheveaux par le travouil.
f TRAVOUILLETTE (tra-vou-llè-f, Il mouillées),
s. f. Petit morceau de bois qui soutient les fusées
du travouil.
f TRAVOUL (tra-voui), s. m. Terme de pêche.
Morceau de bois plat et denté, sur lequel on plie
des lignes.
f TRAVURE (tra-vu-r'), s. f. Petit retranche-
ment à la poupe d'un bateau foncet, où l'on fait la
cuisine.
f TRAYE (trê), s. f. Nom vulgaire de la draine.
f TRAYEUSE (trè-ieu-z'), s. /'. Femme qui trait
les vaches. Les trayeuses attentives avaient re-
marqué que le lait qui coule sous leurs doigts
lorsqu'ellescompriment le pis des femelles, augmen-
tait de consistance à mesure que la traite appro-
chait de sa fin, PARMENTIER, lnstit. Mém. scienc.
t. IV, p. 243.
TRAYON (trè-ion), s. m. Bout du pis d'une va-
che, d'une chèvre, etc.
— HIST. XIIe s. Li quens Berenger out une fille
moult bêle, Pope l'apele l'en, moût ert gente pu-
cele, N'avoit encore en sein ne triant ne mamele,
DU CANGE, trahere. || XIIIe s. On dit que vous la
troverez [l'hyène] Une fois malle, autre femelle,
Et o traians et o mamelle, ib. Quant li veal [les
veaux] maie sont veallez, qu'il aient lour lait en-
tièrement un mois, et al chef du mois lour tollez
un treoun, et ensi de semaine en semaine un
treoun, Bibl. des ch. 4e série, t. n, p'. 308. ||xvi's.
N'ayant le veau si tost mis dans la bouche le trayon
de la mère, que le laict n'en sorte, comme le vin
d'un tonneau qu'on perce, o. DE SERRES, 283
— ÉTYM. Traire; norm. tran, train; picard,
trayan.^
f TRÉ (tré), s. m. Nom, à Salins, de l'arbre mort
employé comme pièce de charpente.
— ÊTYM. Anc. franc, tref, poutre, dû lat. trabes.
t TRÉBAC (tré-bak), s. m. Espèce de navire
commun à Venise, servant à des communications
avec Trieste et l'Istrie, du port de soixante à qua-
tre-vingts tonneaux,- et ressemblant pour le gré-
aient à nos chasse-marées, FORFAIT, lnstit. Mém.
science t. v, p. 267.
f TREBEL (tre-bèl), s. m." Plante synanthérée
dont les feuilles servent à aromatiser les cigares
de la Havane.
- TRÉBELLIANIQUE (tré-bèl-li-a-ni-k') " ou TRÉ-
BELLIENNE'(tré-bel-liè-n'), adj. f. Terme de droit
romain. Quarte trébellianique ou trébellienne, le
quart que l'héritier institué a droit de retenir sur
la succession grevée de fidéicommis, en remettant
l'hérédité.
— ÊTYM. Tredellius, jurisconsulte romain. '
t TRÉBUCHABLE (tré-bu-cha-bl'),' adj. Qui est
exposé à trébucher.
— HIST. xne s. Cil qui vivent sans conseil, qui
eus mimes laissent trebuchables es aventures des
choses.... Job, p. 493. ||xve s. D'une part ferme et
d'-autre trebuchable, AL. CHART. OEuvr p. 713.
— ÉTYM. Trébucher; prov. trabucable.
t TRÉBUCHAGE (tré-bu-cha-j'), s. m. Terme de
monnaies. Opération dite aussi triage qui consiste
à trier les pièces excédant le poids pour les, fondre.
— ÉTYM. Trébucher.
TRÉBUCHANT, ANTE (tré-bu-chan, chan-t'),
adj. || 1° Qui trébuche. || 2° En parlant des mon-
naies, qui est de poids. Le commissaire : En
quelles espèces était cette somme ? — Harpagon :
En bons louis d'or et pistoles bien trébuchantes,
MOL. VAv. v, 1. || Fig. Il est en fonds de plus de
deux mille syllogismes, et il n'y en. a pas un qui
ne soit de poids et trébuchant, BALZ. Lett. liv. xn,
32. || S. m. Le trébuchant, un certain nombre de
grains qu'on retranche sur le.marc, et qu'on ré-
partit sur le nombre des pièces qui le composent,
pour rendre chaque pièce un peu plus forte que
le poids requis, afin qu'elles ne deviennent pas
trop tôt légères par le maniement, et qu'elles
soient plus longtemps trébuchantes, c'est-à-dire,
de poids dans la petite balance qui se nomme tré-
buchet. Cette pièce de monnaie a le trébuchant.
t TRÉBUCHÉ, ÉE (tré-bu-ché, chée), part,
passé de trébucher. Le Sicilien bien fâché Du
bon Entellus trébuché, SCARR. Virg. v,. Ce poète
orgueilleux [Ronsard], trébuché de. si haut, Rendit
plus retenus Desportes et Bertaut, BOIL. Art p. i.
|| Ce participe n'est pas dans le Dictionnaire de
l'Académie.
TRÉBUCHEMENT (tré-bu-che-man), s. m. Aitiun
de trébucher.
— HIST. xne s. Tu amas tûtes les pa: "les de tre-
buchement, langue tricheruse, Liber pM-hn. p. 69.
|| xme s. Vint à lui [Pierre] pitié souveraine, Qui
souffri son tresbuchement, Pour ce qu'après plus
humblement Se portastvers nature humaine, l. DE
MEUNG, Tr. 802. || xvi° s. Fier Lucifer démontre
clerement, Qu'ingratitude est le tresbuchement
D'honneurs et biens, et qu'à Dieu faict injure, J.
MAROT, v, 199. '
— ÉTYM. Trébucher; provenç. trabucamen, tras-
bucamen; îtal. traboccamenlo.
TRÉBUCHER (tré-bu-ché), v. n. || l°Ne pas gar-
der l'équilibre en marchant. J'y passe en trébu-
chant [sur la planche d'un ruisseau], BOIL. Sat. vi.
|| Fig. Faire des faux pas dans la conduite. Dont
la beauté fit trébucher Rustic... LA FONT. Diable. ,
Et qui, voyant un fat s'applaudir d'un ouvrage
Où la droite raison trébuche à chaque page, Ne
s'écrie aussitôt : l'impertinent auteur ! BOIL. Sat.
ix. || Trébucher dans une affaire, y faire une fausse
démarche. || 2° Tomber. Puisses-tu voir sous le bras
de ton fils Trébucher les murs de Memphis ! MA'IJI.
m, 4. Il frissonne, il chancelle, il trébuche, il
expire, 'CORN. Attila, v, 6. Cette personne enfin sur
l'herbe tendre Est trébuchée, LA FONT. Serv. L'af-
freux Tiphée avec sa vaine rage Trébuche enfin
dans des gouffres sans fonds, QUIN. Proserp. n, 6.
i| Fig. Je flattais ta manie, afin de t'arracher Du
honteux précipice où tu vas trébucher, CORN. Poly
TRA
TRA
TRÉ
— ÉTYM. Traverser. La flûte traversière a été
nommée de la. position qu'on lui donne. Flûte
(voy. ce mot) était d'abord un nom générique, et
s'appliquait aux hautbois, aux clarinettes, aux
tassons; etc. qui tous se jouent en avant. Ces
instruments ayant tous des noms, la flûte nommée
d'abord allemande, du pays où elle avait pris nais-
sance, puis nommée traversière, a ensuite pris
exclusivement le nom de flûte; de sorte que c'est
toujours de la flûte traversière qu'on parle quand
on nomme la flûte.
TRAVERSIN (tra-vèr-sin), s. m. || 1° Oreiller
long et étroit qui, à la tête, s'étend dans toute la
largeur du lit. Mon camarade parla de la valise;
il ne voulait point, disait-il, d'autre traversin,
p. L. COTO. Lett. i, 213. || Faux traversin, oreiller
long; que l'on met aux pieds du lit, pour faire sy-
métrie a.vec celui qui est placé à la tête. || 2° Terme
de marine. Traverses de la charpente d'un bâti-
ment. || Forts bancs qui lient la membrure d'une
embarcation. Il fut renversé sanglant de dessus le
traversin de la chaloupe sur lequel il était monté,
LAPÉROUSE, Voy. t. ni, p. 212, dans PODGENS. j| Tra-
versins de nage, les marchepieds des chaloupes et
des canots. || 3° Pièce de bois qui sert à former le
fond d'une futaille ou à le renforcer. Pour chacun
millier de bois merrien ou traversin, 6 livres, Lett.
pat. 27 juill. 1662. Le bois appelé traversin sert à
faire les planches du fond du tonneau, et le mer-
rien (voy. ADD. et CORRECT.) sert à former les dou-
ves, Dict. des arts et met. Tonnelier. || Pièce de
bois à la tête et à la queue d'un train flottant.
114" Branche de bois qui sert à tenir le ventre
d'un mouton ouvert, dans la boucherie. || 5° Fléau
de la balance commune.
— HIST. xine s. Et des autres barons chascuns
s'est tant penés, Que il ont de la porte tous les
pans desterrés, Tous les baus [solives] traversains
ont à terre jetés, Ch. d'Ant. vi, 860. || xvie s. Faut
luy mettre sous la teste quelque drap plié en plu-
sieurs doubles, et presser sur le chevet ou traver-
sin, PARÉ, vm, 4 9.
— ÊTYM. Travers; wallon, tiepst, trevst.
fTRAVERSINE (tra-vèr-si-n'), s. f. || 1° Terme de
ponts et chaussées. Pièce de bois employée dans
une fondation sous l'eau et placée perpendiculai-
rement à la direction de l'ouvrage. |j Maîtresses tra-
versines, celles qui portentsur les seuils. || 2° Plan-
che qui sert à passer d'un bateau dans un autre.
|| 3° En charpente, traverse d'un grillage. || 4°Terme
de vétérinaire. Mules traversines, voy. MULES.
f TRAVERSINER (tra-vèr-si-né), v. a. Poser et
attacher des bûches à la tête et à la queue des
chantiers d'un train à flotter.
TRAVERTIN (tra-vèr-tin), s. m. Pierre dure et
grisâtre qu'on trouve aux environs de Rome, et
qui sert aux constructions; c'est un tuf calcaire,
provenant d'un dépôt d'eau douce.
— ÊTYM. liai, travertino.
1J- TRAVESOLLE (tra-ve-so-1'), s. f. Nom donné à
la table à manger des officiers sur les galères de
Malte, Statuts, xx, 28, dans JAL.
TRAVESTI, IE (tra-vè-sti, stie), part, passé de
travestir. || i° Qui a pris un vêtement lequel n'est
pas du sexe ou de la condition. Les prêtres et les
religieux, zélés et infatigables pasteurs de ce trou-
peau affligé, qui vivaient en Angleterre pauvres,
errants, travestis, BOSS. Reine d'Anglet. M'offrant
aux yeux de don Louis, tantôt travestie en hom-
me, tantôt sous mes habits naturels.... LESAGE, Gil
Blas, rr, 3. Il paraît ici un personnage travesti en
ambassadeur de Perse, qui se joue insolemment
des deux plus grands rois du monde, MONTESQ. Lett.
pers. 91. On dit d'une personne qui est au bal
qu'elle est déguisée ; et d'un magistrat habillé en
homme, d'épée, qu'il est travesti, D'ALEMB. OEuv.
t. in, p. 301. || Au théâtre, rôles travestis, rôles où
l'acteur se travestit. || Fig. Apollon travesti devint
un Tabarin, BOIL. Art p. i. Et j'admirais l'orgueil en
vertu travesti, J. B. ROÏÏSS. Odes, m, 9. || Substanti-
vement. Nos deux travesties se trouvèrent en leurs
nouveaux accoutrements, comme si Psyché n'eût
fait toute sa vie autre chose qu'être bergère, et la
bergère qu'être princesse, LA FONT.. Psyché, n,
-p. 142. J| 2° Traduit, arrangé d'une façon burles-
que. L'Enéide travestie de Scarron. || 3° S. m. Tra-
vesti, variété de tulipe.
TRAVE^IR (tra-vè-stir), v. a. || i» Faire prendre
des habits qui n'appartiennent pas soit au sexe,
soit à la condition. On a travesti des soldats en
paysans pour surprendre la place. || 2° Fig. Chan-
ger un ouvrage sérieux en ouvrage burlesque.
Scarron a travesti Virgile. Il [Marivaux] était di-
gne de se faire connaître d'une manière plus avan- I
tageuse qu'en travestissant des productions im-
mortelles, et Marianne a fait oublier le Télémaque
et l'Homère travestis, D'ALEMB. Élog. Mariv. note 3.
|| 3° Donner à une chose un caractère mauvais
qu'elle n'a pas. Ses invectives [de Killegrew con-
tre Mme de Shrewsbury] l'attaquèrent depuis la tête
jusqu'aux pieds; il fit une peinture affreuse de sa
conduite, et travestit en défaut les charmes qu'il
venait de célébrer, HAMILT. Gram. 11. Ils ont
travesti ses défauts en vices, ses fautes en crimes,
les faiblesses de sa jeunesse en noirceurs de son
âge mûr, j. j. ROUSS. 2e dial. Cette religion qu'ils
travestissaient en la prêchant, D'ALEMB. OEUV. t. v,
p. 61. || Travestir la pensée de quelqu'un, lui don-
ner une fausse interprétation. ] | 4° Se travestir, v.
réfl. Prendre un vêtement qui ne convient pas au
sexe, à la condition. Actuellement la maîtresse et
la servante se travestissent, MARIV. Jeux de l'am.
et du has. i, 4. || Fig. Changer sa manière ordi-
naire, déguiser son caractère. Il se travestit aisé-
ment. Il n'y a dans votre coeur qu'un seul homme
toujours souple et dépravé, qui se travestit en
cent façons pour faire toujours également le mal,
FÉN. Dial. des morts anc. [Socrate, Alcib. et Timon).
— HIST. xvi" s. Et qu'il eut à luy envoyer un
sien fidèle transvesty, M. DUBELL. 525. Plusieurs
soldats transvestiz en païsans, m. Î'6. Ce sont délices
aux princes, c'est leur feste, de se pouvoir quel-
quefois travestir et desmettre à la façon de vivre
basse et populaire, MONT, I, 331.
— ÉTYM. Tra ou trans, marquant changement,
et vestir ou vêtir.
TRAVESTISSEMENT (tra-vè-sti-se-man), s. m.
Action de travestir, de se travestir. Il [l'abbé de
Choisy] ne craignait pas même de se montrer à
Versailles avec ce singulier travestissement [en
femme], D'ALEMB. Élog. l'Ab. de Choisy, note 3.
|| Au théâtre, rôle, pièce à travestissements, rôle,
pièce où un acteur, changeant rapidement de cos-
tume, représente plusieurs personnages. || Fig.
M. le duc de Nivernois, en courtisan délicat, s'est
servi de son talent pour la fable ; à la faveur de
ce travestissement, - il a fait goûter au monarque •
[le roi de Danemark] ses louanges ingénieuses, BA-
CHAUMONT, ilém. secrets, t. iv, p. 100.
— SYN. TRAVESTISSEMENT, DÉGUISEMENT. Il me
semble que déguisement suppose une difficulté
d'être reconnu, et que travestissement, suppose
seulement l'intention de ne pas l'être, ou même
seulement l'intention de s'habiller autrement.qu'on
n'a coutume, D'ALEMB. OEUV. t. m, p. 30t.
f TRAVESTISSEUR (tra-vè-sti-seur), s. m. Celui
qui travestit un ouvrage. Le travestisseur d'Ho-
mère, ennemi déclaré et blasphémateur intrépide
de l'Iliade, pouvait être comparé à ces incrédules
endurcis, qui, en attaquant le culte public, outra-
gent avec audace ce qu'ils ont le malheur de mé-
priser, D'ALEMB. Élog. Mariv. || Par exagération,
mauvais traducteur.
t TRA VON (tra-von), s. m. Chapeau qui cou-
ronne la file des pieux d'une palée de pont et qui
porte les poutrelles des travées.
f TRAVOtJIL (tra-voull, Il mouillées), s. m. Dé-
vidoire pour mettre le fil en écheveaux.
f TRAVOUILLER (tra-vou-llé, Il mouillées),
v a. Mettre le fil en écheveaux par le travouil.
f TRAVOUILLETTE (tra-vou-llè-f, Il mouillées),
s. f. Petit morceau de bois qui soutient les fusées
du travouil.
f TRAVOUL (tra-voui), s. m. Terme de pêche.
Morceau de bois plat et denté, sur lequel on plie
des lignes.
f TRAVURE (tra-vu-r'), s. f. Petit retranche-
ment à la poupe d'un bateau foncet, où l'on fait la
cuisine.
f TRAYE (trê), s. f. Nom vulgaire de la draine.
f TRAYEUSE (trè-ieu-z'), s. /'. Femme qui trait
les vaches. Les trayeuses attentives avaient re-
marqué que le lait qui coule sous leurs doigts
lorsqu'ellescompriment le pis des femelles, augmen-
tait de consistance à mesure que la traite appro-
chait de sa fin, PARMENTIER, lnstit. Mém. scienc.
t. IV, p. 243.
TRAYON (trè-ion), s. m. Bout du pis d'une va-
che, d'une chèvre, etc.
— HIST. XIIe s. Li quens Berenger out une fille
moult bêle, Pope l'apele l'en, moût ert gente pu-
cele, N'avoit encore en sein ne triant ne mamele,
DU CANGE, trahere. || XIIIe s. On dit que vous la
troverez [l'hyène] Une fois malle, autre femelle,
Et o traians et o mamelle, ib. Quant li veal [les
veaux] maie sont veallez, qu'il aient lour lait en-
tièrement un mois, et al chef du mois lour tollez
un treoun, et ensi de semaine en semaine un
treoun, Bibl. des ch. 4e série, t. n, p'. 308. ||xvi's.
N'ayant le veau si tost mis dans la bouche le trayon
de la mère, que le laict n'en sorte, comme le vin
d'un tonneau qu'on perce, o. DE SERRES, 283
— ÉTYM. Traire; norm. tran, train; picard,
trayan.^
f TRÉ (tré), s. m. Nom, à Salins, de l'arbre mort
employé comme pièce de charpente.
— ÊTYM. Anc. franc, tref, poutre, dû lat. trabes.
t TRÉBAC (tré-bak), s. m. Espèce de navire
commun à Venise, servant à des communications
avec Trieste et l'Istrie, du port de soixante à qua-
tre-vingts tonneaux,- et ressemblant pour le gré-
aient à nos chasse-marées, FORFAIT, lnstit. Mém.
science t. v, p. 267.
f TREBEL (tre-bèl), s. m." Plante synanthérée
dont les feuilles servent à aromatiser les cigares
de la Havane.
- TRÉBELLIANIQUE (tré-bèl-li-a-ni-k') " ou TRÉ-
BELLIENNE'(tré-bel-liè-n'), adj. f. Terme de droit
romain. Quarte trébellianique ou trébellienne, le
quart que l'héritier institué a droit de retenir sur
la succession grevée de fidéicommis, en remettant
l'hérédité.
— ÊTYM. Tredellius, jurisconsulte romain. '
t TRÉBUCHABLE (tré-bu-cha-bl'),' adj. Qui est
exposé à trébucher.
— HIST. xne s. Cil qui vivent sans conseil, qui
eus mimes laissent trebuchables es aventures des
choses.... Job, p. 493. ||xve s. D'une part ferme et
d'-autre trebuchable, AL. CHART. OEuvr p. 713.
— ÉTYM. Trébucher; prov. trabucable.
t TRÉBUCHAGE (tré-bu-cha-j'), s. m. Terme de
monnaies. Opération dite aussi triage qui consiste
à trier les pièces excédant le poids pour les, fondre.
— ÉTYM. Trébucher.
TRÉBUCHANT, ANTE (tré-bu-chan, chan-t'),
adj. || 1° Qui trébuche. || 2° En parlant des mon-
naies, qui est de poids. Le commissaire : En
quelles espèces était cette somme ? — Harpagon :
En bons louis d'or et pistoles bien trébuchantes,
MOL. VAv. v, 1. || Fig. Il est en fonds de plus de
deux mille syllogismes, et il n'y en. a pas un qui
ne soit de poids et trébuchant, BALZ. Lett. liv. xn,
32. || S. m. Le trébuchant, un certain nombre de
grains qu'on retranche sur le.marc, et qu'on ré-
partit sur le nombre des pièces qui le composent,
pour rendre chaque pièce un peu plus forte que
le poids requis, afin qu'elles ne deviennent pas
trop tôt légères par le maniement, et qu'elles
soient plus longtemps trébuchantes, c'est-à-dire,
de poids dans la petite balance qui se nomme tré-
buchet. Cette pièce de monnaie a le trébuchant.
t TRÉBUCHÉ, ÉE (tré-bu-ché, chée), part,
passé de trébucher. Le Sicilien bien fâché Du
bon Entellus trébuché, SCARR. Virg. v,. Ce poète
orgueilleux [Ronsard], trébuché de. si haut, Rendit
plus retenus Desportes et Bertaut, BOIL. Art p. i.
|| Ce participe n'est pas dans le Dictionnaire de
l'Académie.
TRÉBUCHEMENT (tré-bu-che-man), s. m. Aitiun
de trébucher.
— HIST. xne s. Tu amas tûtes les pa: "les de tre-
buchement, langue tricheruse, Liber pM-hn. p. 69.
|| xme s. Vint à lui [Pierre] pitié souveraine, Qui
souffri son tresbuchement, Pour ce qu'après plus
humblement Se portastvers nature humaine, l. DE
MEUNG, Tr. 802. || xvi° s. Fier Lucifer démontre
clerement, Qu'ingratitude est le tresbuchement
D'honneurs et biens, et qu'à Dieu faict injure, J.
MAROT, v, 199. '
— ÉTYM. Trébucher; provenç. trabucamen, tras-
bucamen; îtal. traboccamenlo.
TRÉBUCHER (tré-bu-ché), v. n. || l°Ne pas gar-
der l'équilibre en marchant. J'y passe en trébu-
chant [sur la planche d'un ruisseau], BOIL. Sat. vi.
|| Fig. Faire des faux pas dans la conduite. Dont
la beauté fit trébucher Rustic... LA FONT. Diable. ,
Et qui, voyant un fat s'applaudir d'un ouvrage
Où la droite raison trébuche à chaque page, Ne
s'écrie aussitôt : l'impertinent auteur ! BOIL. Sat.
ix. || Trébucher dans une affaire, y faire une fausse
démarche. || 2° Tomber. Puisses-tu voir sous le bras
de ton fils Trébucher les murs de Memphis ! MA'IJI.
m, 4. Il frissonne, il chancelle, il trébuche, il
expire, 'CORN. Attila, v, 6. Cette personne enfin sur
l'herbe tendre Est trébuchée, LA FONT. Serv. L'af-
freux Tiphée avec sa vaine rage Trébuche enfin
dans des gouffres sans fonds, QUIN. Proserp. n, 6.
i| Fig. Je flattais ta manie, afin de t'arracher Du
honteux précipice où tu vas trébucher, CORN. Poly
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