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«fier. Si 1 eau était un peu plus raréfiée, elle devien-
-drait une espèce d'air, FÉN. Exist. {3. Dans une at-
mosphère trop raréfiée, il ne se produit plus assez
de chaleur pour entretenir la combustion, THENARD,
Traité de chimie, t. i, p. 4 44.
RARÉFIER (ra-ré-fi-é), ». a. Je raréfiais, nous
raréfiions, vous raréfiiez; que je raréfie, que nous
Taréfiions, que vous raréfiiez. || 1° Terme didacti-
que. Augmenter considérablement le volume d'un
corps sans en augmenter la matière propre ni le
poids; il est opposé à condenser. L'air de la ven-
touse qui était raréfié par le feu de la bougie, PASC.
Pesant, de l'air, n. La chaleur de l'eau bouillante,
qui ne raréfie l'eau que d'un 26°, raréfie la vapeur
au point de lui faire occuper un volume 4 3 ou 4400
fois plus grand que celui de l'eau qui l'a formée,
BUISSON, Traité de'phys. t. n, p. 4 97. ||Fig. L'épa-
nouissement de la joie qui semble raréfier tout no-
tre fitie, J. J. BOUSS. Ém. v. || 2° Se raréfier, v. ré/l.
Devenir plus rare, moins dense; occuper un plus
grand volume. Ces gouttes [le flot de sang qui en-
tre dans le coeur à chaque dilatation] se raréfient et
se dilatent à cause de la chaleur qu'elles y trou-
vent, nESc. Uéth. v, 6. Tout fluide se raréfie par la
chaleur, et se condense par le froid, BUFF. Hist.
min. Introd. 2e pari. OEuv. t. vi, p. 144. L'air ne
peut point se raréfier sans que le calorique qu'il
■contient ne diminue de tension; par conséquent, à
masure qu'il.se raréfiera, il devra en même temps
se refroidir, THENARD, Traité de chimie, 1.1, p. 41,
dans POUGENS.
— HIST. xive s. Matière raréfiée, ORESME, Thèse
de MEUNIER. 11 xvi' s X fin que la partie soit'ra-
rifiée et l'humeur dissipé, PARÉ, v, 16. Appliquer
lenitifs, à fin de relascher et raréfier les parties,
1D. VI, 8.
— ÉTYM. Génev. raréfier; prov. et espagn. rare-
fwar; ital. rarificar; dulat. rarus, rare, etfacere,
faire.
RAREMENT (ra-re-man), adv. Peu souvent. Qui
veut mourir ou vaincre est vaincu rarement, CORK.
Hor. n, 4. Les événements plus rares qui nous
étonnent, sont-ils moins dans la nature, parce qu'ils
•arrivent rarement et que nous en ignorons la cause ?
DUNARS. OEuv. t. v, p. 370. Les grands, les gens en
place ont des intérêts, et rarement des opinions,
CONDORCET, Vie de Voltaire. || Il peut se mettre en
tète d'un membre de phrasé. Rarement l'amitié
désarme sa colère, RAC. Mithr. i, 5. Rarement les
Anglais haïssent sans conspirer, VOLT. Moeurs, 4 46.
|| En ce cas on met quelquefois le sujet après le
verbe, quand le sujet est un pronom. Trop occupés
à multiplier les fonctions de nos sens, rarement
faisons-nous usage de ce sens intérieur qui séparé
de nous tout ce qui n'en est pas, BUFF. De Vhomme.
— HIST. xvi° s. Le millet de Turquie veut estre
semé rarement, un grain loin d'autre, o. DE SERRES,
4 10.
— ÉTYM. Rare, et le suffixe ment; Berry, rale-
ment, rasement; provenç. rarament; espagn. et
ital. raramenie.
t RARESCENIM (ra-rè-ssan-s'), s. f. Terme di-
dactique. État de ce qui est raréfié.
— ÉTYM. Voy. RARESCENT. •
t RARESCENT, ENTE (ra-rè-ssan, ssan-t'), adj.
Terme didactique. Qui se raréfie.
— ÉTYM. Lat. rarescere, de rai~us, rare.
t RAltESCIBILITÉ (ra-rè-ssi-bi-li-té), s. f. Pro-
priété par laquelle les corps sont susceptibles d'oc-
cuper un plus grand espace.
— ÉTYM. Voy. RARESCENT.
tRARESCIBLE (ra-rè-ssi-bl'), adj. Qui est doué
de rarescibilité.
RARETÉ (ra-re-té), s. f.\\ i° Petit nombre, pe-
tite quantité, par opposition à abondance. La rareté
de l'argent. La rareté des hommes après une lon-
gue guerre. La rareté des orateurs. La rareté de la
pluie. || 2° Qualité d'un objet qui ne se trouve pas
souvent, qui n'est pas commun. Ce petit nombre
d'élus, chéri de Dieu pour son innocence et remar-
quable par la rareté d'un don si exquis, BOSS. Mar.-
-Thér. La rareté d'une chose sans aucune espèce
d'utilité ne peut mériter d'estime, DUCLOS, Consid.
moeurs, 15. || Chose rare. Je suis ravi de te voir [Né-
ron], tu es une rareté ; ou a voulu me donner de
la jalousie contre toi en m'assurant que tu m'as sur-
passé [moi, Caligula] en prodiges, FÉN. t.xix, p. 32).
Quand les petits Savoyards montrèrent pour la pre-
mière fois la rareté, la curiosité, rien n'était plus
rare en effet; c'était un chef-d'oeuvre d'optique in-
venté, dil>on, par Kircher, VOLT. Dict. phil. Rare.
|| Il se dit aussi de ce qui n'arrive pas souvent,
«'est une rareté de vous voir. Ce n'est pas une ra-
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
RAS
reté que de rencontrer.... C'est un des avantages
que les méchantes personnes ont sur celles qui ne
le sont pas, que toutes les bontés qu'elles ont sont
beaucoup mieux reçues, et qu'il semble que la ra-
reté donne encore quelque prix à l'action, VOIT.
Lett. 30. || Par extension et familièrement. Vous
êtes, vous devenez d'une grande rareté, on ne vous
voit plus que très-rarement. || Pour la rareté du
fait, pour la singularité de la chose. Je veux bien
t'écouter pour la rareté du fait, MOL. Princ. d'Él.
intertn. m, 2. Il faut, pour la rareté du fait, vous
[s pardonner, MAINTENON, lelt. à M. d'Aubigné, 16
mars 4 693. || Par rareté, comme une rareté (locu-
tion vieillie). On l'allait voir par rareté, LA FONT.
llatrone. 11 [un tour de perles] vient de l'ambassa-
deur de Venise, notre défunt voisin, qui en donnait
par rareté, SÉV. 9 mars 4 672. || 3° Auplur. Objets
rares et curieux. Cent raretés à voir. || 5° Terme de
physique. État rare, opposé à densité. La nature n'a
point fait l'homme pour ces hautes régions; le froid
et la rareté de l'air l'en écartent, SAUSSURE, Voy.
Alpes, t. vu, p. 342, dans PODGENS. Il est nécessaire
que le ressort du fluide atmosphérique diminue dans
un plus grand rapport que le poids qui le comprime,
et qu'il existe un état de rareté, dans lequel ce
fluide soit sans ressort, LAPLACE, Expos, iv, 4 0.
— HIST. xvi 8 s. Bref, ingrate, j'eslois tant tien,
Que je mettois mon plus grand bien S. te peindre en
ma fantaisie Pleine de tant.de raretez, Que mesme
les divinitez S'en esmouvoient de jalousie, DESPOR-
TES, Diverses amours, xxi, Ode. La rarité du cuir
de la face.... PARÉ, Introd. 4 8.
— ÉTYM. Provenç. raritat, raretat; espagn; ra-
ridad; ital. rarità'; du lat. raritalem, de rares,
rare.
fRARIFEOHXÉ,ÉE (ra-ri-feu-llé, liée, Il mouil-
lées), adj. Terme de botanique. Qui a peu de feuil-
les.
— ÉTYM. Lat- rarus, rare, et feuille.
f RARIFLORE (ra-ri-flo-r'), adj. Terme de bota-
nique. Dont les fleurs sont peu nombreuses.
— ÉTYM. Lat. rarus, rare, et fleur.
RARISSIME (ra-ri-ssi-m'), adj. Terme familier.
Très-rare. Vous êtes devenu rarissime.' Médaille ra-
rissime.
— ÉTYM. Lat. rarissimus, superlatif de rarus,
rare.
4. RAS, RASE (rà, râ-z'), adj. || 1°' Tondu de
près, coupé jusqu'à la peau. Une barbe rase. Ils sont
tellement accoutumés en Italie à la cabale des moi-
nes, qu'à peine peuvent-ils rien faire ou entre-
prendre sans le ministère de quelque tête rase, GUI
PATIN, Lelt. t. n, p. 200. Il y a près d'elle [dans un
tableau] une vieille femme ou peut-être un eunu-
que, la tête rase, DIDEROT, Lett. Falconet, mai
1766. || Adverbialement. Tondre ras. Couper ras.
Tondre ras une chienne. || 2° Qui a le poil fort
court. Les chevaux des pays chauds ont le poil plus
ras que lés autres. Elle [la nature] est encore venue
au secours des animaux en les couvrant de robes à
poil ras, BERN. DE. ST-P. Étude v. || 3° Il se dit de
la peau, du'cuir qui est sans poil. Il [l'éléphant]
n'est pas revêtu de poil comme les autres quadru-
pèdes, la peau est tout à fait rase, BUFF. Quadrup.
t. iv, p. 276. || 4° Par extension, rase campagne,
campagne fort unie, où il n'y a ni éminences, ni
vallées, ni bois, ni rivières. Les Assyriens s'étaient
campés en rase campagne, et, selon leur coutume,
que les Romains imitèrent depuis, ils avaient en-
vironné et fortifié leur camp d'un large fossé,
ROLLIN, Hist. anc. OEuvr. t. u, p. 173, dans POU-
GENS. Urbain II tint vers Plaisance un concile en
rase campagne, où se trouvèrent plus de trente
mille séculiers, outre les ecclésiastiques, VOLT.
Moeurs, 64. || 5° Table rase, voy. TABLE. || 6° Mesure
rase, mesure remplie de manière que le contenu
n'excède pas les bords. Des douze futailles, six sont
mesurées comble, et les six autres rases, GENLIS,
Maison rust. t. i, p. 31, dans POUGENS. || Verser du
vin à ras de bord, emplir le verre jusqu'au bord.
|| 7° Terme de marine. Bâtiment ras, bâtiment qui
est moins élevé au-dessus de l'eau que ceux de son
espèce. || Bâtiment ras comme un ponton, bâtiment
qui a perdu tous ses mâts. || 8° Au ras, à ras, loc. adv.
Au niveau de. Au ras de l'eau. Au ras l'eau. Madame
d'Heudicourt était auprès du roi sur un petit siège tout
bas et presque au ras de terre, ST-SIM. 97, 25.
|| Être mis au ras, se dit chez le boeuf, quand le
bord des incisives caduques se nivelle. [| 9" S. m.
Ras, étoffe croisée et unie, dont le poil ne paraît
pas. Sa seule robe en pierrerie Valait plus d'une
métairie; Elle était de ras de Cbàlons, SCARRON,
Virg. iv. Ras ou rases, ras drapés, rases dites de
• RAS 1481
seigneur, doubles croisées, blanches et mêlées, Tabl.
annexé aux lett. patent, du 48 sept. 4 780, Auch.
|| 10e Ras, filière parlaquelle on fait passer le lingot
qui sort de l'argue. Le tireur d'or les fait passer par
trois différentes filières, dont la première s'appelle
ras, la 2e précaton ou prégaton, et la dernière fer à
tirer.... l'opération du ras se nomme le dégrossi du
trait.. , Dict. des arts et met. Tireur d'or. || 11° Ras
de métal, extrémité de la tulipe d'une bouche à feu.
— HIST. xvl° s. On ha desmoly et abbaltù plus de
deuz cens maisons, et troys ou quatre ecclises raz
terre, BAB. Ép. 8. Du demourant, avoyent la barbe
rase et piedz ferratz, ID. Pant. v, 27. Des cliap-
peaulx, les ungz sont raz, les autres à poils, ID.
I, 4 3. Porter la teste et là barbe rase, MONT, UI, 92.
Une campagne rase et unie, AMYOT, P. Mm. 27.
Les gregues et provensalles ne sont venues en
ùsaige que depuis que les bas de soye, raz de Mil-
lan et d'estame ont eu le cours et la vogue en ce
royaume, CARL.^IV, 27. Vouloir prendre un homme
ras par les cheveux, COTGRAVE.
— ÉTYM. Prov. ras; ital. raso, du lat. rasus, de
radere, raser.
f 2. RAS ou RAT (r'a), s. m. Terme de marine. Ras
de carène, ou simplement ras, nom du plancher
flottant dont on se sert pour calfater, nettoyer et
chauffer les carènes des navires. Le feu qui a pris
à un ras' à calfater qui était proche du Pompeux,
Seignelay à delà Cornière, 4 déc. 4 678, dans JAL.
— ÉTYM. Ancien français rat, radeau, qui vient
du latin ratis (voy. RADEAU). D'après l'élyniologie,
rat est la meilleure orthographe.
3. RAS (râ), s. m. Ras de marée, voy. RAZ.
RASADE (ra-za-d'), s. f. Vase rempli jusqu'aux
bords. J'ai bien bu cette nuit; et, sans fanfaron-
nades, A votre intention j'ai vidé cent rasades,
REGNARD, le Distr.m, 2. Cinq ou six rasades apla-
nissent bien des difficultés ,■ DESTOUCH. Fausse
Agnès, n, 9. Dès qu'elle eut vidé sa tasse (et c'en
était une), je la remplis d'une rasade de vin pur,
MARIV. Pays. parv. 2e part. Mais"à sa table un finan-
cier Me verse-t-il rasade, BÉRANG. El. de la rich.
— ÉTYM. Raser.
t RASAL (ra-zal), v. n. Sur le canal du Midi,
pièce de bois de 4 2 à 4 4 mètres de longueur.
RASANT, ANTE (ra-zan, zan-t'), adj. || i° Terme
de fortification. Flanc rasant, ligne rasante, endroit
de la courtine ou du flanc, d'où les coups que l'on
tire rasent la face du bastion opposé, et vont le _
long de cette face. || Feu rasant, coups de canon ti-
rés dans la direction d'une ligne de défense rasante.
|| 2° Il se dit aussi des défenses qui s'élèvent peu
au-dessus du sol. Les fortifications hautes et mena-
çantes n'en étaient que plus exposées à être fou-.
droyées par l'artillerie; plus il [Vauban] les rendit
rasantes, moins elles étaient en prise, VOLT.
Louis XIV, 8. [| Terme d'artillerie. Tir rasant, tir ho-
rizontal. || 3° Terme de paysage. Vue rasante, vue
qui s'étend à proximité sur un pays uni. || 4° Qui
rase la terre. Ses petits vols courts et rasants [du
macareux], BDFF. Ois. t.xvni, p. 33.
t RASCETTE (ra-sè-f), s. f. Nom, en chiro-
mancie, d'une partie de la main où quelques lignes
se trouvent disposées transversalement. [• On trouve
aussi écrit rassette : Voie de lait, c'est une petite
ligne qui prend du côté des rassettes, et monte vers
le petit doigt de la main, TRIGASSE, 6« chap. de la
chiromancie.
— ÉTYM. C'est l'ancien français racheté, paume
de la main, (voy. RAQUETTE I, à l'historique).
f 4. RASE (ra-z'), s. f. Sorte d'ancienne éloffe,
voy. RAS i, n° 9.
t 2. RASE (ra-z'), s. f. Terme de marine. Compo-
sition de résine, de soufre, de verre pilé et d'huile
de baleine dont on enduit la carène des vaisseaux
pour la préserver des vers. Il faudra aussi, dès que
l'hiver sera venu et que la saison ne permettra pas
que les galères sortent'souvent du port, leur don-
ner la rase, Correspond, de Colberl, m, 2, 60.
— ÉTYM. Lat. rasis, poix.
RASÉ, ÉE (ra-zé, zée), part, passé de raser.
|| 1° Dont le poil est coupé tout près de la peau. Les
nègres se rasent la tête par figures, tantôt en étoiles,
tantôt à la façon des religieux, et plus communé-
ment encore par bandes alternatives, en laissant au-
tant de plein que de rasé, BUFF. Hist. nat. hom. t, iv,
p. 308. || Dont la barbe est faite. Je vous dirai une
nouvelle la plus grande et 4a plus extraordinaire que
vous puissiez apprendre, c'est que monsieur le
Prince fit faire hier sa barbe ; il était rasé : ce n'est
point une illusion, ni de ces choses qu'on dit en l'air,
c'est une vérité ; toute la cour en fut témoin, SÉV.
17 janv. 4080. |jFig. et populairement. Ruiné, sans
U. - 186
«fier. Si 1 eau était un peu plus raréfiée, elle devien-
-drait une espèce d'air, FÉN. Exist. {3. Dans une at-
mosphère trop raréfiée, il ne se produit plus assez
de chaleur pour entretenir la combustion, THENARD,
Traité de chimie, t. i, p. 4 44.
RARÉFIER (ra-ré-fi-é), ». a. Je raréfiais, nous
raréfiions, vous raréfiiez; que je raréfie, que nous
Taréfiions, que vous raréfiiez. || 1° Terme didacti-
que. Augmenter considérablement le volume d'un
corps sans en augmenter la matière propre ni le
poids; il est opposé à condenser. L'air de la ven-
touse qui était raréfié par le feu de la bougie, PASC.
Pesant, de l'air, n. La chaleur de l'eau bouillante,
qui ne raréfie l'eau que d'un 26°, raréfie la vapeur
au point de lui faire occuper un volume 4 3 ou 4400
fois plus grand que celui de l'eau qui l'a formée,
BUISSON, Traité de'phys. t. n, p. 4 97. ||Fig. L'épa-
nouissement de la joie qui semble raréfier tout no-
tre fitie, J. J. BOUSS. Ém. v. || 2° Se raréfier, v. ré/l.
Devenir plus rare, moins dense; occuper un plus
grand volume. Ces gouttes [le flot de sang qui en-
tre dans le coeur à chaque dilatation] se raréfient et
se dilatent à cause de la chaleur qu'elles y trou-
vent, nESc. Uéth. v, 6. Tout fluide se raréfie par la
chaleur, et se condense par le froid, BUFF. Hist.
min. Introd. 2e pari. OEuv. t. vi, p. 144. L'air ne
peut point se raréfier sans que le calorique qu'il
■contient ne diminue de tension; par conséquent, à
masure qu'il.se raréfiera, il devra en même temps
se refroidir, THENARD, Traité de chimie, 1.1, p. 41,
dans POUGENS.
— HIST. xive s. Matière raréfiée, ORESME, Thèse
de MEUNIER. 11 xvi' s X fin que la partie soit'ra-
rifiée et l'humeur dissipé, PARÉ, v, 16. Appliquer
lenitifs, à fin de relascher et raréfier les parties,
1D. VI, 8.
— ÉTYM. Génev. raréfier; prov. et espagn. rare-
fwar; ital. rarificar; dulat. rarus, rare, etfacere,
faire.
RAREMENT (ra-re-man), adv. Peu souvent. Qui
veut mourir ou vaincre est vaincu rarement, CORK.
Hor. n, 4. Les événements plus rares qui nous
étonnent, sont-ils moins dans la nature, parce qu'ils
•arrivent rarement et que nous en ignorons la cause ?
DUNARS. OEuv. t. v, p. 370. Les grands, les gens en
place ont des intérêts, et rarement des opinions,
CONDORCET, Vie de Voltaire. || Il peut se mettre en
tète d'un membre de phrasé. Rarement l'amitié
désarme sa colère, RAC. Mithr. i, 5. Rarement les
Anglais haïssent sans conspirer, VOLT. Moeurs, 4 46.
|| En ce cas on met quelquefois le sujet après le
verbe, quand le sujet est un pronom. Trop occupés
à multiplier les fonctions de nos sens, rarement
faisons-nous usage de ce sens intérieur qui séparé
de nous tout ce qui n'en est pas, BUFF. De Vhomme.
— HIST. xvi° s. Le millet de Turquie veut estre
semé rarement, un grain loin d'autre, o. DE SERRES,
4 10.
— ÉTYM. Rare, et le suffixe ment; Berry, rale-
ment, rasement; provenç. rarament; espagn. et
ital. raramenie.
t RARESCENIM (ra-rè-ssan-s'), s. f. Terme di-
dactique. État de ce qui est raréfié.
— ÉTYM. Voy. RARESCENT. •
t RARESCENT, ENTE (ra-rè-ssan, ssan-t'), adj.
Terme didactique. Qui se raréfie.
— ÉTYM. Lat. rarescere, de rai~us, rare.
t RAltESCIBILITÉ (ra-rè-ssi-bi-li-té), s. f. Pro-
priété par laquelle les corps sont susceptibles d'oc-
cuper un plus grand espace.
— ÉTYM. Voy. RARESCENT.
tRARESCIBLE (ra-rè-ssi-bl'), adj. Qui est doué
de rarescibilité.
RARETÉ (ra-re-té), s. f.\\ i° Petit nombre, pe-
tite quantité, par opposition à abondance. La rareté
de l'argent. La rareté des hommes après une lon-
gue guerre. La rareté des orateurs. La rareté de la
pluie. || 2° Qualité d'un objet qui ne se trouve pas
souvent, qui n'est pas commun. Ce petit nombre
d'élus, chéri de Dieu pour son innocence et remar-
quable par la rareté d'un don si exquis, BOSS. Mar.-
-Thér. La rareté d'une chose sans aucune espèce
d'utilité ne peut mériter d'estime, DUCLOS, Consid.
moeurs, 15. || Chose rare. Je suis ravi de te voir [Né-
ron], tu es une rareté ; ou a voulu me donner de
la jalousie contre toi en m'assurant que tu m'as sur-
passé [moi, Caligula] en prodiges, FÉN. t.xix, p. 32).
Quand les petits Savoyards montrèrent pour la pre-
mière fois la rareté, la curiosité, rien n'était plus
rare en effet; c'était un chef-d'oeuvre d'optique in-
venté, dil>on, par Kircher, VOLT. Dict. phil. Rare.
|| Il se dit aussi de ce qui n'arrive pas souvent,
«'est une rareté de vous voir. Ce n'est pas une ra-
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
RAS
reté que de rencontrer.... C'est un des avantages
que les méchantes personnes ont sur celles qui ne
le sont pas, que toutes les bontés qu'elles ont sont
beaucoup mieux reçues, et qu'il semble que la ra-
reté donne encore quelque prix à l'action, VOIT.
Lett. 30. || Par extension et familièrement. Vous
êtes, vous devenez d'une grande rareté, on ne vous
voit plus que très-rarement. || Pour la rareté du
fait, pour la singularité de la chose. Je veux bien
t'écouter pour la rareté du fait, MOL. Princ. d'Él.
intertn. m, 2. Il faut, pour la rareté du fait, vous
[s pardonner, MAINTENON, lelt. à M. d'Aubigné, 16
mars 4 693. || Par rareté, comme une rareté (locu-
tion vieillie). On l'allait voir par rareté, LA FONT.
llatrone. 11 [un tour de perles] vient de l'ambassa-
deur de Venise, notre défunt voisin, qui en donnait
par rareté, SÉV. 9 mars 4 672. || 3° Auplur. Objets
rares et curieux. Cent raretés à voir. || 5° Terme de
physique. État rare, opposé à densité. La nature n'a
point fait l'homme pour ces hautes régions; le froid
et la rareté de l'air l'en écartent, SAUSSURE, Voy.
Alpes, t. vu, p. 342, dans PODGENS. Il est nécessaire
que le ressort du fluide atmosphérique diminue dans
un plus grand rapport que le poids qui le comprime,
et qu'il existe un état de rareté, dans lequel ce
fluide soit sans ressort, LAPLACE, Expos, iv, 4 0.
— HIST. xvi 8 s. Bref, ingrate, j'eslois tant tien,
Que je mettois mon plus grand bien S. te peindre en
ma fantaisie Pleine de tant.de raretez, Que mesme
les divinitez S'en esmouvoient de jalousie, DESPOR-
TES, Diverses amours, xxi, Ode. La rarité du cuir
de la face.... PARÉ, Introd. 4 8.
— ÉTYM. Provenç. raritat, raretat; espagn; ra-
ridad; ital. rarità'; du lat. raritalem, de rares,
rare.
fRARIFEOHXÉ,ÉE (ra-ri-feu-llé, liée, Il mouil-
lées), adj. Terme de botanique. Qui a peu de feuil-
les.
— ÉTYM. Lat- rarus, rare, et feuille.
f RARIFLORE (ra-ri-flo-r'), adj. Terme de bota-
nique. Dont les fleurs sont peu nombreuses.
— ÉTYM. Lat. rarus, rare, et fleur.
RARISSIME (ra-ri-ssi-m'), adj. Terme familier.
Très-rare. Vous êtes devenu rarissime.' Médaille ra-
rissime.
— ÉTYM. Lat. rarissimus, superlatif de rarus,
rare.
4. RAS, RASE (rà, râ-z'), adj. || 1°' Tondu de
près, coupé jusqu'à la peau. Une barbe rase. Ils sont
tellement accoutumés en Italie à la cabale des moi-
nes, qu'à peine peuvent-ils rien faire ou entre-
prendre sans le ministère de quelque tête rase, GUI
PATIN, Lelt. t. n, p. 200. Il y a près d'elle [dans un
tableau] une vieille femme ou peut-être un eunu-
que, la tête rase, DIDEROT, Lett. Falconet, mai
1766. || Adverbialement. Tondre ras. Couper ras.
Tondre ras une chienne. || 2° Qui a le poil fort
court. Les chevaux des pays chauds ont le poil plus
ras que lés autres. Elle [la nature] est encore venue
au secours des animaux en les couvrant de robes à
poil ras, BERN. DE. ST-P. Étude v. || 3° Il se dit de
la peau, du'cuir qui est sans poil. Il [l'éléphant]
n'est pas revêtu de poil comme les autres quadru-
pèdes, la peau est tout à fait rase, BUFF. Quadrup.
t. iv, p. 276. || 4° Par extension, rase campagne,
campagne fort unie, où il n'y a ni éminences, ni
vallées, ni bois, ni rivières. Les Assyriens s'étaient
campés en rase campagne, et, selon leur coutume,
que les Romains imitèrent depuis, ils avaient en-
vironné et fortifié leur camp d'un large fossé,
ROLLIN, Hist. anc. OEuvr. t. u, p. 173, dans POU-
GENS. Urbain II tint vers Plaisance un concile en
rase campagne, où se trouvèrent plus de trente
mille séculiers, outre les ecclésiastiques, VOLT.
Moeurs, 64. || 5° Table rase, voy. TABLE. || 6° Mesure
rase, mesure remplie de manière que le contenu
n'excède pas les bords. Des douze futailles, six sont
mesurées comble, et les six autres rases, GENLIS,
Maison rust. t. i, p. 31, dans POUGENS. || Verser du
vin à ras de bord, emplir le verre jusqu'au bord.
|| 7° Terme de marine. Bâtiment ras, bâtiment qui
est moins élevé au-dessus de l'eau que ceux de son
espèce. || Bâtiment ras comme un ponton, bâtiment
qui a perdu tous ses mâts. || 8° Au ras, à ras, loc. adv.
Au niveau de. Au ras de l'eau. Au ras l'eau. Madame
d'Heudicourt était auprès du roi sur un petit siège tout
bas et presque au ras de terre, ST-SIM. 97, 25.
|| Être mis au ras, se dit chez le boeuf, quand le
bord des incisives caduques se nivelle. [| 9" S. m.
Ras, étoffe croisée et unie, dont le poil ne paraît
pas. Sa seule robe en pierrerie Valait plus d'une
métairie; Elle était de ras de Cbàlons, SCARRON,
Virg. iv. Ras ou rases, ras drapés, rases dites de
• RAS 1481
seigneur, doubles croisées, blanches et mêlées, Tabl.
annexé aux lett. patent, du 48 sept. 4 780, Auch.
|| 10e Ras, filière parlaquelle on fait passer le lingot
qui sort de l'argue. Le tireur d'or les fait passer par
trois différentes filières, dont la première s'appelle
ras, la 2e précaton ou prégaton, et la dernière fer à
tirer.... l'opération du ras se nomme le dégrossi du
trait.. , Dict. des arts et met. Tireur d'or. || 11° Ras
de métal, extrémité de la tulipe d'une bouche à feu.
— HIST. xvl° s. On ha desmoly et abbaltù plus de
deuz cens maisons, et troys ou quatre ecclises raz
terre, BAB. Ép. 8. Du demourant, avoyent la barbe
rase et piedz ferratz, ID. Pant. v, 27. Des cliap-
peaulx, les ungz sont raz, les autres à poils, ID.
I, 4 3. Porter la teste et là barbe rase, MONT, UI, 92.
Une campagne rase et unie, AMYOT, P. Mm. 27.
Les gregues et provensalles ne sont venues en
ùsaige que depuis que les bas de soye, raz de Mil-
lan et d'estame ont eu le cours et la vogue en ce
royaume, CARL.^IV, 27. Vouloir prendre un homme
ras par les cheveux, COTGRAVE.
— ÉTYM. Prov. ras; ital. raso, du lat. rasus, de
radere, raser.
f 2. RAS ou RAT (r'a), s. m. Terme de marine. Ras
de carène, ou simplement ras, nom du plancher
flottant dont on se sert pour calfater, nettoyer et
chauffer les carènes des navires. Le feu qui a pris
à un ras' à calfater qui était proche du Pompeux,
Seignelay à delà Cornière, 4 déc. 4 678, dans JAL.
— ÉTYM. Ancien français rat, radeau, qui vient
du latin ratis (voy. RADEAU). D'après l'élyniologie,
rat est la meilleure orthographe.
3. RAS (râ), s. m. Ras de marée, voy. RAZ.
RASADE (ra-za-d'), s. f. Vase rempli jusqu'aux
bords. J'ai bien bu cette nuit; et, sans fanfaron-
nades, A votre intention j'ai vidé cent rasades,
REGNARD, le Distr.m, 2. Cinq ou six rasades apla-
nissent bien des difficultés ,■ DESTOUCH. Fausse
Agnès, n, 9. Dès qu'elle eut vidé sa tasse (et c'en
était une), je la remplis d'une rasade de vin pur,
MARIV. Pays. parv. 2e part. Mais"à sa table un finan-
cier Me verse-t-il rasade, BÉRANG. El. de la rich.
— ÉTYM. Raser.
t RASAL (ra-zal), v. n. Sur le canal du Midi,
pièce de bois de 4 2 à 4 4 mètres de longueur.
RASANT, ANTE (ra-zan, zan-t'), adj. || i° Terme
de fortification. Flanc rasant, ligne rasante, endroit
de la courtine ou du flanc, d'où les coups que l'on
tire rasent la face du bastion opposé, et vont le _
long de cette face. || Feu rasant, coups de canon ti-
rés dans la direction d'une ligne de défense rasante.
|| 2° Il se dit aussi des défenses qui s'élèvent peu
au-dessus du sol. Les fortifications hautes et mena-
çantes n'en étaient que plus exposées à être fou-.
droyées par l'artillerie; plus il [Vauban] les rendit
rasantes, moins elles étaient en prise, VOLT.
Louis XIV, 8. [| Terme d'artillerie. Tir rasant, tir ho-
rizontal. || 3° Terme de paysage. Vue rasante, vue
qui s'étend à proximité sur un pays uni. || 4° Qui
rase la terre. Ses petits vols courts et rasants [du
macareux], BDFF. Ois. t.xvni, p. 33.
t RASCETTE (ra-sè-f), s. f. Nom, en chiro-
mancie, d'une partie de la main où quelques lignes
se trouvent disposées transversalement. [• On trouve
aussi écrit rassette : Voie de lait, c'est une petite
ligne qui prend du côté des rassettes, et monte vers
le petit doigt de la main, TRIGASSE, 6« chap. de la
chiromancie.
— ÉTYM. C'est l'ancien français racheté, paume
de la main, (voy. RAQUETTE I, à l'historique).
f 4. RASE (ra-z'), s. f. Sorte d'ancienne éloffe,
voy. RAS i, n° 9.
t 2. RASE (ra-z'), s. f. Terme de marine. Compo-
sition de résine, de soufre, de verre pilé et d'huile
de baleine dont on enduit la carène des vaisseaux
pour la préserver des vers. Il faudra aussi, dès que
l'hiver sera venu et que la saison ne permettra pas
que les galères sortent'souvent du port, leur don-
ner la rase, Correspond, de Colberl, m, 2, 60.
— ÉTYM. Lat. rasis, poix.
RASÉ, ÉE (ra-zé, zée), part, passé de raser.
|| 1° Dont le poil est coupé tout près de la peau. Les
nègres se rasent la tête par figures, tantôt en étoiles,
tantôt à la façon des religieux, et plus communé-
ment encore par bandes alternatives, en laissant au-
tant de plein que de rasé, BUFF. Hist. nat. hom. t, iv,
p. 308. || Dont la barbe est faite. Je vous dirai une
nouvelle la plus grande et 4a plus extraordinaire que
vous puissiez apprendre, c'est que monsieur le
Prince fit faire hier sa barbe ; il était rasé : ce n'est
point une illusion, ni de ces choses qu'on dit en l'air,
c'est une vérité ; toute la cour en fut témoin, SÉV.
17 janv. 4080. |jFig. et populairement. Ruiné, sans
U. - 186
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