TRA
|)ht'(. îv, 17. H Ma parole a trahi ma pensée, mon
intention, elle l'a mal traduite. (La parole, acte
volontaire, traduit mal la pensée; niais un mot
-échappé.involontairement la décèlerait; voy. plus
haut, aun^.) ||9°Fairedéfautà. Mon bras, qui tant
de fois à sauvé cet empire.;.. Trahit donc ma que-
rellé,- et ne fait rien pour moïi CORN; Cid, i, 7.
|| 10° Se trahir, v. réfl. Agir contre ses propres in-
térêts. Dussé-je :me tràhirj Puisque vous le vou-
lez, je juré d'obéir, CORN. D. Sanche, i, 3. Vous-
même, en ma faveur, "vous voulez vous trahir!
RAC. Phèdre, a; 2. || 11° Découvrir par impru-
dence ou par hasard ce qu'on voulait tenir caché.
Ah! je respire enfin, et ma' joie est extrême Que
4e traître une fois se soit trahi lui-même, RAC.
Bajax. iv, 6. Songez à vos promesses, craignez de
vous trahir dans cette première entrevue, GENLIS,
Vèill. du chat. t."il, p. 79, dans POUGENS. || Révé-
ler le secret l'un de l'autre. Mais, en obéissant,
-ne nous trahissons pas, RAC. Mithr. i, 6.
— REM. Corneille a employé trahir à dans le
sens dé sacrifiera: Et, mettant différence entre ces
-deux coupables, J'ai trahi la justice à l'amour pa-
ternel, CORN. Poly. m, 3. Il a dit au§si se trahir à
pour se livrer à : Souffrir qu'il se trahisse aux ri-
gueurs de mon sort, Hér. iv, 1. •
— HIST. XIe. s. Trait vos ad ki à guarder vos out,
Ch. deRol. xci. || xir 5 s. Se j'en travail [souffre], je
n'en sai qui blasmer, Fors ses douz ieus et son
simple viaire, Dont li mien sont traïs en l'esgarder,
•Couci, n. Douce dame, d'orgueil vous deffendez,
Ne trahissiez vos biens [qualités] ne vos biautez,
ID. xiv. || XIII 0 s. Lors pristrent conseil privéem en t
pour lbr seigneur traïr, VILLEH. xcvn. [toi] Qui ainsi
m'as traie de traïson cruel, Berte, xxvi. Blanche-
fleur trairai [j'empoisonnerai] en pomme ou en
cerise, th. LXXYI. Et Blànchefleurss'escrie : haro!
traî, traï, tb; LXXXIX. ||xv° s. Quand les seigneurs
do France veirent leur logis ardoir et ouirent le
«ry, ils coururent vers leurs logis, crians : trahy,
trahy, FROISS. liv. v, p. 97, dans LACURNE. || xvie s.
Mais parayant je luy voy Douter le mutin suysse
■Qui avoit trahy sa foy, DUBELL. m, 41, recto. Les
mouvements forcez de nostre visage nous trahis-
sent aux assistants, MONT. I, 97. Il trahit aux Rus-
siens Visilicie, grande et riche cité, m. m, 247. An-
tigonus n'a pas esté seul, qui a dit qu'il aimoit
ceulx qui trâhissoient, et avoit en haine ceulx
qui avoient trahi, AMYOT, Rom. 26. Hz conspirè-
rent de trahir la chose publique aux barbares,
ra: Arùt. 32. Il [Antoine] se retira dedans la ville,
criant que Cleopatra l'avoit trahy à ceulx contre
qui il avoit entrepris et fait la guerre pour
l'amour d'elle, ro. Anton. 98. Quand l'espoir, riant
à mes yeux, De mon coeur vous trahit la porte,
DESPORTES, OEUV. p. 273.
— ÉTYM. Prov. trahir; cat. trair; anc. espagn.
traer ; portug. trair; ital. tradire; du lat. tra-
der e, livrer, corrompu par la bouche romane en
tradire, de Ira, indiquant transmission, et dere,
pour dare, donner.
TRAHISON "(tra-i-zon; au xvi" siècle, on pro-
nonçait trahison en trois syllabes et traison en
deux), s. f. || 1° Action de celui qui trahit ; acte
d'une méchanceté perfide. Taire une trahison,
c'est presque la commettre, MAIRET, Solim. i, 7.
Alors elle [Atlialie] déchira ses vêtements, et s'é-
cria : Trahison, trahison, SACI, Bible, Rois, iv, n,
14. L'on fait plus souvent des trahisons par fai-
blesse que par un dessein formé de trahir, LA RO-
CHEFOUC. Max. -120. Les finesses et les trahisons ne
viennent que de manque d'habileté, m. ib. -126.
Ceux qui tuent en trahison, PASC. Prov. va.
|| Haute trahison se dit des crimes jjui intéres-
sent au premier chef la sûreté de l'État.' Une loi
d'Angleterre, passée sous Henri VIII, déclarait
coupables de haute trahison tous ceux qui prédi-
raient la mort du roi, MONTESQ. Espr. xn, 10.
-Cette résolution qui constitue permanente la cham-
bre élective, là déclare inviolable, incrimine de
haute trahison quiconque tenterait de la dissou-
dre, VILLEMAIN, Souv. contemp. les Cent-Jours,
xiii. || 2° Il se dit des infidélités en amour. Perfide !
il vous sied bien de tenir ce discours, Vous, qui,
gardant au coeur d'infidèles amours, Quand je vous
élevais au Comble de la gloire, M'avez des trahi-
sons préparé la plus noire, RAC. Mithr. rv, 4.
|| 3° Fig. Il se dit de ce qui surprend, comme fait
une trahison. La pauvre malade [Mme de Cou-
ianges] est hors d'affaire, à moins d'une trahison
-que l'on ne doit pas prévoir, SÉV. 30 sept. -1076.
I[La "rahison des sens, le triomphe, par sur-
prise, des sens sur la raison. || On a dit de même
MCT. DE LA LANSTJB FRANÇAISE.
TRA
ia trahison des yeux. Et jamais ma raison N'avoua
de mes yeux l'aimable trahison, CORN. Poly. ly 3.
— HIST. xie s. Guenes i vint, ki la traïson fist,
Ch. de Bol. xii. ||xii« s. Jérusalem prist il par
traïson, Ronc. p. 29. Vendus nous a par maie
traïson, ib. p. 48. Au mont [monde] n'a [il n'y a],
voir, si cruel traïson, Qu'un bel semblant et cou-
rage félon, Couci, ix. Li cuens Hues baisa Girart
de Mohtloon.... Sans point de traïson, Sax. xxn.,
||xiti*:. s. Cil Alexis.... se fist empereour par tel,
traïson comme vous veez, VILLEH. XLII. Et sachiés
que, selonc la grant traïson qui es Griex estait, il i
alerèht en grant péril et en grant aventure, m.
xcm. Atant se partirent d'avec, et s'en alerent
tout, et pourpenserent une mortel trahison,
Chron. de Rains, p. 22. Traïsons, si est quant on
ne monstre pas sanblant de haine et on het mor-
tellement.... si que.... BEAUM. XXX, 4. ||xv* s. Vous
appelant de traïson Devant le Dieu d'amour puis-
sant, Qui me fera de vous raison, CH. D'ORL. Bail.
43. y xvr s. Là les traysons vont celant Leurs
pointes de sang trempées, DUBELL. m, 40, recto.
Ha que vous, sceustes bien espier la saison D'en-
fanter à propos la feinte trahison, ID. m, 72, recto.
César Auguste qui dit à Rymitacles, qu'il aimoit
la trahison, mais qu'il haïssoit les traistres,
AMYOT, Rom. 26. [Hector] Y fut. tué par la trai-
son d'Achille, RONS. en.
— ÉTYM. Provenc. traicio, traazo, tracio, trassio;
cat. traiciô; espagn. traicion; portug. traiçâo; du
lat. traditionem, de tradere, trahir.
TRAILLE (tra-11', Il mouillées, et non trâ-ye),
s. f. H 1° Corps flottant, employé pour passer une
rivière, dit aussi pont volant ; il est fixé à une
poulie mobile le long d'un cable tendu en travers
d'une rivière. La traille traverse sous l'impulsion
du courant qui frappe obliquement ses côtés.
Il Corde qui sert à guider un pont volant. || 2° Il se
dit aussi de deux ou trois bateaux liés ensemble
et recouverts de madriers, qui, étant attachés par
une longue corde à un point solide établi au mi-
lieu du fleuve, passent d'un bord à l'autre par la
seule force du courant.
— HIST. xiv° s. Ronsses etarboirie s'elle y
croist [sur le bord d'une rivière] où trailles de
nefs ne pourraient passer; si grant arboirie [les
riverains] n'y doivent laisser qu'on n'y puisse trail-
ler ; et, s'il ne le faisoient, les trailleurs pourraient
coupper si avant que pour leur dite traille porter,
BOUTEILLER, Somme rural, tit. 73, p. 428.
— ÉTYM. Diez le tire du lat. tragula, herse ; la
forme est bonne, mais le sens ne l'est pas. Il re-
jette la conjecture émise par quelques-uns que
traille est une contraction de tiraille, parce qu'il
n'existerait pas de verbe trailler ; mais trailler
existe, par conséquent la conjecture prend beau-
coup de probabilité.
j TRAILLER (tra-llé, Il mouillées), v. a. Terme
de pêche. Tirailler. || Trailler une ligne, lui donner
de temps en temps une secousse, en la tirant vi-
vement de la longueur d'une brasse.
— ÉTYM. Ce paraît être une contraction de
tirailler.
f TRAILLET (tra-llè, Il mouillées), s. m. Terme
de marine. Sorte de châssis dont deux des côtés
font saillie en sens opposés; il sert de dévidoir
pour enrouler les lignes de pêche et la corde du
libouret.
TRAIN (trin), s. m. || 1° En parlant des chevaux
et des bêtes de voiture, allure. Le train de ce che-
val est doux. Ce que cette femme lui dit de ces
gens de cheval qui avaient passé par son hameau,
lui donna courage de passer outre, et lui fit hâter
le train de sa bête, SCARR. Rom. com. 11, -1. Il est
plus difficile de réduire à un train modéré un
cheval jeune et vigoureux.... que de le laisser al-
ler à bride abattue, GENLIS, Maison rust. 1.1, p. 1 77,
dans POUGENS. || Ce cheval n'a point de train, il n'a
point d'allure réglée. || Train rompu, celui qui est
composé de deux allures. || A fond de train, se dit
d'un cheval qu'on pousse aussi vite qu'il peut aller.
Il Aller bon train, aller fort vite à pied, à cheval,
ou en voiture. J'espère vous tenir compagnie, quel-
que train que vous alliez, HAMILT. Gramrn. 6.
Il On dit dans le même sens : Ce cocher mène bon
train. || Aller son petit, train, aller doucement, sans
se presser. Aune lieue et demie de la ville, comme
le brancard allait son petit train, dans un chemin
creux, SCARR. Rom. com. I, 14. ||Fig. Je ne parle
point, ô hommes ! de vos légèretés, de vos folies et
de vos caprices, qui vous mettent au-dessous de la
taupe et de la tortue qui vont sagement leur petit
train, et qui suivent, sans varier, l'instinct de leur I
TRA 2297
nature, LA BRUY. XII. || Un train de sénateur, nn
marcher lent et grave. Il laisse la tortue Allci
son; train de sénateur, LA FONT. Fabl. n, 10. ||Fig.
C'est le train que Chamillart mena un homme
[pour qui le roi avait déclaré qu'il ne ferait ja-
mais rien], ST-SIM. 129, 179. || Au train dont nous
allons, nous ne tarderons pas à les dépasser,
nous allons si vite que nous ne tarderons pas
aies dépasser. ||En un sens contraire, au train
dont nous allons, nous n'arriverons jamais.
|| Fig. Au train dont il va, il aura bientôt fin} son
travail, ou au train dont il y va, il aura bien-
tôt fini, il avance si vite dans sa besogne qu'elle
sera bientôt finie.. || En un sens contraire, au train
dont il va, dont il y va, il n'aura pas fini de si
tôt. || Fig. Au train dont nous y allons, à la ma-
nière dont nous nous conduisons. C'est que du
train dont nous y allons, on effleure tout et l'on
n'approfondit, rien, DIDER. Mém. Rêve d'Âhmbert.
|| Aller un train de poste, aller fort vite. || Fig. Mon
ami, du train dont vous rêvez, savez-vous qu'un
seul de YOS rêves suffirait pour une galerie en-
tière? DIDER. Salon de ,17.66, OEuv. t. xm, p. 285,
dans POUGENS. H Fig. Mener quelqu'un grand train,
lui faire faire vite quelque chose. Quel train vous
nous meniez, morbleu! BÉRANG. Bedeau. ||Fig. et
familièrement. Mener quelqu'un bon train, le faire
aller bon train, beau train, grand train, ne le
point ménager. De nous planter en France une
nouvelle inquisition qui nous mènerait beau train,
PASC. Prov. xrx. Vous le menâtes beau train de la
manière dont vous l'aviez pris, SÈV. 56. Je vous
assure que mes amis, et moi, nous, les mènerons
[les pasteurs de Genève] beau train ; ils boiront le
calice jusqu'à la lie, VOLT. Lett. d'Alembert, 3 janv.
1757. ||Tout d'un train, sans retard. Tout d'un
train il marcha vers la ville des Oxidraques,
VAUGEL. Q. C. 616. Il esta propos que je tâche ici
tout d'un train de l'expliquer, DÉSC. Dioplr. 2. Je
veux qu'il [le jeune Grignan] aille vous .voir au
mois de novembre; et, comme il aura dix-huit
ans, il faudrait tout d'un train songer à le marier,
SÉV. 17 juill. 1689. || Grand train, pris adverbiale-
ment, vite. Car le bon temps revient grand train
Où les rois chantaient au lutrin, BÉRANG. Concor-
dat. || 2° Terme de turf. Vitesse déployée par le pe-
loton xles chevaux concurrents. || 3° Marche, en gé-
néral, mouvement. Du reste, en quoi répond au sort
toujours divers Ce train toujours égal dont marche
l'univers ? LA FONT. Fabl. n, 13. Si les animaux vont
toujours un même train comme les eaux et comme
les arbres, c'est folie de leur donner un principe dont
on ne voit parmi eux aucun effet, BOSS. Connaiss. v,
8. Le nombre des souffrants est infini; la nature se
moque des individus; pourvu que la grande ma-
chine de l'univers aille son train, les cirons qui
l'habitentnelui importent guère, VOLT. Lett. Mme du
Deffant, 8 févr. 1768. Me voici à Reims; mais mon
coeur, qui va un autre train que moi, est avec vous,
ID. Lett. d'Argental, 5 oct. 1749. || Fig. Aller son train,
continuer. Quant aux communions, allez votre train, -
BOSS. Lett. Corn. 130. ||I1 se dit des choses dans
le même sens; L'affaire de la Brinvilliers va toujours
son train, SÉV. 292. Le temps est très-beau; mon
voyage ira son train, m. 9 déc. 1671. Cette mala-
die allait beau train, si elle n'avait été arrêtée par
les miracles ordinaires du quinquina, ID. 1" déc.
1690. Votre santé va son train, la mienne décline,
MAINTENON, Lett. au duc de Noailles. t. v, p. 31,
dans POUGENS. AU dehors les plaisirs, les jeux,...
les excès mêmes de la bonne chère vont toujours
leur train,MASS. Carême, Mot, de conv. L'ordre que la
nature a voulu établir dans l'univers va toujours
son train, FONTEN. Mal. 6, Morts anc. et mod. Cor»
neille va son train [j'en continue le commentaire];
ah ! le pauvre homme ! qu'il me fait trouver Ra-
cine divin! VOLT. Lett. d'Argental, 21 févr. 1763.
Les loyers étaient arriérés, et les dettes allaient
leur train, j. j. RODSS.. Confess. vi. Et la coquet-
terie ira toujours son train, je gage ? COLLIN D'HAR-
LEVILLE, Malice pour malice, 1, 2. || Être en train,
mettre en train, être en action, en mouvement.
Quand il est en train, rien ne lui coûte. On a de
la peine aie mettre en train. Puisque vous.êtes
en train, vous connaîtrez par là les sentiments
que votre famille a pour vous, MOL. Mal. imag.
n, 19. Le.bon père était si en train, qu'on lui eût
fait tort de l'arrêter, de sorte qu'il poursuivit
ainsi.'... PASC. Prov. vn. J'en avais tantôt com-
mencé un [compliment à M. de Vivonne]-, ma
plume n'était pas en train, j'ai tout planté là, SÉV.
26 mars 1680. Quand une fois l'imagination est en
train, malheur à l'esprit qu'elle gouverne, MARIV.
II. — 288
|)ht'(. îv, 17. H Ma parole a trahi ma pensée, mon
intention, elle l'a mal traduite. (La parole, acte
volontaire, traduit mal la pensée; niais un mot
-échappé.involontairement la décèlerait; voy. plus
haut, aun^.) ||9°Fairedéfautà. Mon bras, qui tant
de fois à sauvé cet empire.;.. Trahit donc ma que-
rellé,- et ne fait rien pour moïi CORN; Cid, i, 7.
|| 10° Se trahir, v. réfl. Agir contre ses propres in-
térêts. Dussé-je :me tràhirj Puisque vous le vou-
lez, je juré d'obéir, CORN. D. Sanche, i, 3. Vous-
même, en ma faveur, "vous voulez vous trahir!
RAC. Phèdre, a; 2. || 11° Découvrir par impru-
dence ou par hasard ce qu'on voulait tenir caché.
Ah! je respire enfin, et ma' joie est extrême Que
4e traître une fois se soit trahi lui-même, RAC.
Bajax. iv, 6. Songez à vos promesses, craignez de
vous trahir dans cette première entrevue, GENLIS,
Vèill. du chat. t."il, p. 79, dans POUGENS. || Révé-
ler le secret l'un de l'autre. Mais, en obéissant,
-ne nous trahissons pas, RAC. Mithr. i, 6.
— REM. Corneille a employé trahir à dans le
sens dé sacrifiera: Et, mettant différence entre ces
-deux coupables, J'ai trahi la justice à l'amour pa-
ternel, CORN. Poly. m, 3. Il a dit au§si se trahir à
pour se livrer à : Souffrir qu'il se trahisse aux ri-
gueurs de mon sort, Hér. iv, 1. •
— HIST. XIe. s. Trait vos ad ki à guarder vos out,
Ch. deRol. xci. || xir 5 s. Se j'en travail [souffre], je
n'en sai qui blasmer, Fors ses douz ieus et son
simple viaire, Dont li mien sont traïs en l'esgarder,
•Couci, n. Douce dame, d'orgueil vous deffendez,
Ne trahissiez vos biens [qualités] ne vos biautez,
ID. xiv. || XIII 0 s. Lors pristrent conseil privéem en t
pour lbr seigneur traïr, VILLEH. xcvn. [toi] Qui ainsi
m'as traie de traïson cruel, Berte, xxvi. Blanche-
fleur trairai [j'empoisonnerai] en pomme ou en
cerise, th. LXXYI. Et Blànchefleurss'escrie : haro!
traî, traï, tb; LXXXIX. ||xv° s. Quand les seigneurs
do France veirent leur logis ardoir et ouirent le
«ry, ils coururent vers leurs logis, crians : trahy,
trahy, FROISS. liv. v, p. 97, dans LACURNE. || xvie s.
Mais parayant je luy voy Douter le mutin suysse
■Qui avoit trahy sa foy, DUBELL. m, 41, recto. Les
mouvements forcez de nostre visage nous trahis-
sent aux assistants, MONT. I, 97. Il trahit aux Rus-
siens Visilicie, grande et riche cité, m. m, 247. An-
tigonus n'a pas esté seul, qui a dit qu'il aimoit
ceulx qui trâhissoient, et avoit en haine ceulx
qui avoient trahi, AMYOT, Rom. 26. Hz conspirè-
rent de trahir la chose publique aux barbares,
ra: Arùt. 32. Il [Antoine] se retira dedans la ville,
criant que Cleopatra l'avoit trahy à ceulx contre
qui il avoit entrepris et fait la guerre pour
l'amour d'elle, ro. Anton. 98. Quand l'espoir, riant
à mes yeux, De mon coeur vous trahit la porte,
DESPORTES, OEUV. p. 273.
— ÉTYM. Prov. trahir; cat. trair; anc. espagn.
traer ; portug. trair; ital. tradire; du lat. tra-
der e, livrer, corrompu par la bouche romane en
tradire, de Ira, indiquant transmission, et dere,
pour dare, donner.
TRAHISON "(tra-i-zon; au xvi" siècle, on pro-
nonçait trahison en trois syllabes et traison en
deux), s. f. || 1° Action de celui qui trahit ; acte
d'une méchanceté perfide. Taire une trahison,
c'est presque la commettre, MAIRET, Solim. i, 7.
Alors elle [Atlialie] déchira ses vêtements, et s'é-
cria : Trahison, trahison, SACI, Bible, Rois, iv, n,
14. L'on fait plus souvent des trahisons par fai-
blesse que par un dessein formé de trahir, LA RO-
CHEFOUC. Max. -120. Les finesses et les trahisons ne
viennent que de manque d'habileté, m. ib. -126.
Ceux qui tuent en trahison, PASC. Prov. va.
|| Haute trahison se dit des crimes jjui intéres-
sent au premier chef la sûreté de l'État.' Une loi
d'Angleterre, passée sous Henri VIII, déclarait
coupables de haute trahison tous ceux qui prédi-
raient la mort du roi, MONTESQ. Espr. xn, 10.
-Cette résolution qui constitue permanente la cham-
bre élective, là déclare inviolable, incrimine de
haute trahison quiconque tenterait de la dissou-
dre, VILLEMAIN, Souv. contemp. les Cent-Jours,
xiii. || 2° Il se dit des infidélités en amour. Perfide !
il vous sied bien de tenir ce discours, Vous, qui,
gardant au coeur d'infidèles amours, Quand je vous
élevais au Comble de la gloire, M'avez des trahi-
sons préparé la plus noire, RAC. Mithr. rv, 4.
|| 3° Fig. Il se dit de ce qui surprend, comme fait
une trahison. La pauvre malade [Mme de Cou-
ianges] est hors d'affaire, à moins d'une trahison
-que l'on ne doit pas prévoir, SÉV. 30 sept. -1076.
I[La "rahison des sens, le triomphe, par sur-
prise, des sens sur la raison. || On a dit de même
MCT. DE LA LANSTJB FRANÇAISE.
TRA
ia trahison des yeux. Et jamais ma raison N'avoua
de mes yeux l'aimable trahison, CORN. Poly. ly 3.
— HIST. xie s. Guenes i vint, ki la traïson fist,
Ch. de Bol. xii. ||xii« s. Jérusalem prist il par
traïson, Ronc. p. 29. Vendus nous a par maie
traïson, ib. p. 48. Au mont [monde] n'a [il n'y a],
voir, si cruel traïson, Qu'un bel semblant et cou-
rage félon, Couci, ix. Li cuens Hues baisa Girart
de Mohtloon.... Sans point de traïson, Sax. xxn.,
||xiti*:. s. Cil Alexis.... se fist empereour par tel,
traïson comme vous veez, VILLEH. XLII. Et sachiés
que, selonc la grant traïson qui es Griex estait, il i
alerèht en grant péril et en grant aventure, m.
xcm. Atant se partirent d'avec, et s'en alerent
tout, et pourpenserent une mortel trahison,
Chron. de Rains, p. 22. Traïsons, si est quant on
ne monstre pas sanblant de haine et on het mor-
tellement.... si que.... BEAUM. XXX, 4. ||xv* s. Vous
appelant de traïson Devant le Dieu d'amour puis-
sant, Qui me fera de vous raison, CH. D'ORL. Bail.
43. y xvr s. Là les traysons vont celant Leurs
pointes de sang trempées, DUBELL. m, 40, recto.
Ha que vous, sceustes bien espier la saison D'en-
fanter à propos la feinte trahison, ID. m, 72, recto.
César Auguste qui dit à Rymitacles, qu'il aimoit
la trahison, mais qu'il haïssoit les traistres,
AMYOT, Rom. 26. [Hector] Y fut. tué par la trai-
son d'Achille, RONS. en.
— ÉTYM. Provenc. traicio, traazo, tracio, trassio;
cat. traiciô; espagn. traicion; portug. traiçâo; du
lat. traditionem, de tradere, trahir.
TRAILLE (tra-11', Il mouillées, et non trâ-ye),
s. f. H 1° Corps flottant, employé pour passer une
rivière, dit aussi pont volant ; il est fixé à une
poulie mobile le long d'un cable tendu en travers
d'une rivière. La traille traverse sous l'impulsion
du courant qui frappe obliquement ses côtés.
Il Corde qui sert à guider un pont volant. || 2° Il se
dit aussi de deux ou trois bateaux liés ensemble
et recouverts de madriers, qui, étant attachés par
une longue corde à un point solide établi au mi-
lieu du fleuve, passent d'un bord à l'autre par la
seule force du courant.
— HIST. xiv° s. Ronsses etarboirie s'elle y
croist [sur le bord d'une rivière] où trailles de
nefs ne pourraient passer; si grant arboirie [les
riverains] n'y doivent laisser qu'on n'y puisse trail-
ler ; et, s'il ne le faisoient, les trailleurs pourraient
coupper si avant que pour leur dite traille porter,
BOUTEILLER, Somme rural, tit. 73, p. 428.
— ÉTYM. Diez le tire du lat. tragula, herse ; la
forme est bonne, mais le sens ne l'est pas. Il re-
jette la conjecture émise par quelques-uns que
traille est une contraction de tiraille, parce qu'il
n'existerait pas de verbe trailler ; mais trailler
existe, par conséquent la conjecture prend beau-
coup de probabilité.
j TRAILLER (tra-llé, Il mouillées), v. a. Terme
de pêche. Tirailler. || Trailler une ligne, lui donner
de temps en temps une secousse, en la tirant vi-
vement de la longueur d'une brasse.
— ÉTYM. Ce paraît être une contraction de
tirailler.
f TRAILLET (tra-llè, Il mouillées), s. m. Terme
de marine. Sorte de châssis dont deux des côtés
font saillie en sens opposés; il sert de dévidoir
pour enrouler les lignes de pêche et la corde du
libouret.
TRAIN (trin), s. m. || 1° En parlant des chevaux
et des bêtes de voiture, allure. Le train de ce che-
val est doux. Ce que cette femme lui dit de ces
gens de cheval qui avaient passé par son hameau,
lui donna courage de passer outre, et lui fit hâter
le train de sa bête, SCARR. Rom. com. 11, -1. Il est
plus difficile de réduire à un train modéré un
cheval jeune et vigoureux.... que de le laisser al-
ler à bride abattue, GENLIS, Maison rust. 1.1, p. 1 77,
dans POUGENS. || Ce cheval n'a point de train, il n'a
point d'allure réglée. || Train rompu, celui qui est
composé de deux allures. || A fond de train, se dit
d'un cheval qu'on pousse aussi vite qu'il peut aller.
Il Aller bon train, aller fort vite à pied, à cheval,
ou en voiture. J'espère vous tenir compagnie, quel-
que train que vous alliez, HAMILT. Gramrn. 6.
Il On dit dans le même sens : Ce cocher mène bon
train. || Aller son petit, train, aller doucement, sans
se presser. Aune lieue et demie de la ville, comme
le brancard allait son petit train, dans un chemin
creux, SCARR. Rom. com. I, 14. ||Fig. Je ne parle
point, ô hommes ! de vos légèretés, de vos folies et
de vos caprices, qui vous mettent au-dessous de la
taupe et de la tortue qui vont sagement leur petit
train, et qui suivent, sans varier, l'instinct de leur I
TRA 2297
nature, LA BRUY. XII. || Un train de sénateur, nn
marcher lent et grave. Il laisse la tortue Allci
son; train de sénateur, LA FONT. Fabl. n, 10. ||Fig.
C'est le train que Chamillart mena un homme
[pour qui le roi avait déclaré qu'il ne ferait ja-
mais rien], ST-SIM. 129, 179. || Au train dont nous
allons, nous ne tarderons pas à les dépasser,
nous allons si vite que nous ne tarderons pas
aies dépasser. ||En un sens contraire, au train
dont nous allons, nous n'arriverons jamais.
|| Fig. Au train dont il va, il aura bientôt fin} son
travail, ou au train dont il y va, il aura bien-
tôt fini, il avance si vite dans sa besogne qu'elle
sera bientôt finie.. || En un sens contraire, au train
dont il va, dont il y va, il n'aura pas fini de si
tôt. || Fig. Au train dont nous y allons, à la ma-
nière dont nous nous conduisons. C'est que du
train dont nous y allons, on effleure tout et l'on
n'approfondit, rien, DIDER. Mém. Rêve d'Âhmbert.
|| Aller un train de poste, aller fort vite. || Fig. Mon
ami, du train dont vous rêvez, savez-vous qu'un
seul de YOS rêves suffirait pour une galerie en-
tière? DIDER. Salon de ,17.66, OEuv. t. xm, p. 285,
dans POUGENS. H Fig. Mener quelqu'un grand train,
lui faire faire vite quelque chose. Quel train vous
nous meniez, morbleu! BÉRANG. Bedeau. ||Fig. et
familièrement. Mener quelqu'un bon train, le faire
aller bon train, beau train, grand train, ne le
point ménager. De nous planter en France une
nouvelle inquisition qui nous mènerait beau train,
PASC. Prov. xrx. Vous le menâtes beau train de la
manière dont vous l'aviez pris, SÈV. 56. Je vous
assure que mes amis, et moi, nous, les mènerons
[les pasteurs de Genève] beau train ; ils boiront le
calice jusqu'à la lie, VOLT. Lett. d'Alembert, 3 janv.
1757. ||Tout d'un train, sans retard. Tout d'un
train il marcha vers la ville des Oxidraques,
VAUGEL. Q. C. 616. Il esta propos que je tâche ici
tout d'un train de l'expliquer, DÉSC. Dioplr. 2. Je
veux qu'il [le jeune Grignan] aille vous .voir au
mois de novembre; et, comme il aura dix-huit
ans, il faudrait tout d'un train songer à le marier,
SÉV. 17 juill. 1689. || Grand train, pris adverbiale-
ment, vite. Car le bon temps revient grand train
Où les rois chantaient au lutrin, BÉRANG. Concor-
dat. || 2° Terme de turf. Vitesse déployée par le pe-
loton xles chevaux concurrents. || 3° Marche, en gé-
néral, mouvement. Du reste, en quoi répond au sort
toujours divers Ce train toujours égal dont marche
l'univers ? LA FONT. Fabl. n, 13. Si les animaux vont
toujours un même train comme les eaux et comme
les arbres, c'est folie de leur donner un principe dont
on ne voit parmi eux aucun effet, BOSS. Connaiss. v,
8. Le nombre des souffrants est infini; la nature se
moque des individus; pourvu que la grande ma-
chine de l'univers aille son train, les cirons qui
l'habitentnelui importent guère, VOLT. Lett. Mme du
Deffant, 8 févr. 1768. Me voici à Reims; mais mon
coeur, qui va un autre train que moi, est avec vous,
ID. Lett. d'Argental, 5 oct. 1749. || Fig. Aller son train,
continuer. Quant aux communions, allez votre train, -
BOSS. Lett. Corn. 130. ||I1 se dit des choses dans
le même sens; L'affaire de la Brinvilliers va toujours
son train, SÉV. 292. Le temps est très-beau; mon
voyage ira son train, m. 9 déc. 1671. Cette mala-
die allait beau train, si elle n'avait été arrêtée par
les miracles ordinaires du quinquina, ID. 1" déc.
1690. Votre santé va son train, la mienne décline,
MAINTENON, Lett. au duc de Noailles. t. v, p. 31,
dans POUGENS. AU dehors les plaisirs, les jeux,...
les excès mêmes de la bonne chère vont toujours
leur train,MASS. Carême, Mot, de conv. L'ordre que la
nature a voulu établir dans l'univers va toujours
son train, FONTEN. Mal. 6, Morts anc. et mod. Cor»
neille va son train [j'en continue le commentaire];
ah ! le pauvre homme ! qu'il me fait trouver Ra-
cine divin! VOLT. Lett. d'Argental, 21 févr. 1763.
Les loyers étaient arriérés, et les dettes allaient
leur train, j. j. RODSS.. Confess. vi. Et la coquet-
terie ira toujours son train, je gage ? COLLIN D'HAR-
LEVILLE, Malice pour malice, 1, 2. || Être en train,
mettre en train, être en action, en mouvement.
Quand il est en train, rien ne lui coûte. On a de
la peine aie mettre en train. Puisque vous.êtes
en train, vous connaîtrez par là les sentiments
que votre famille a pour vous, MOL. Mal. imag.
n, 19. Le.bon père était si en train, qu'on lui eût
fait tort de l'arrêter, de sorte qu'il poursuivit
ainsi.'... PASC. Prov. vn. J'en avais tantôt com-
mencé un [compliment à M. de Vivonne]-, ma
plume n'était pas en train, j'ai tout planté là, SÉV.
26 mars 1680. Quand une fois l'imagination est en
train, malheur à l'esprit qu'elle gouverne, MARIV.
II. — 288
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