2264
TOT
torys et les whigs. X ces dénominations succédè-
rent bientôt [sous Charles II] les noms injurieux
de whigs ou brigands presbytériens, de torys ou
brigands papistes, que s'entre-donnèrent les deux
partis, et qui depuis lors, acceptés par eux, ont
vécu en Angleterre, attachés à deux grands inté-
rêts qui la divisent encore, ARM. CARREL, Contre-
évolution en Angleterre, p. 24G. || Adj. Un minis-
tre tory. Les journaux torys. L'ascendant de
Castelreagh et de l'esprit tory en général était as-
suré de prévaloir [dans la chambre des communes
en 18)5], VILLEMAIN, Souv. contemp. Les Cent-
Jours, vm. || Quelques-uns écrivent, à l'anglaise,
au pluriel tories. [| Au fém. Une feuille tory.
— ÉTYM. Angl. tory, qui est un mot celtique
irlandais signifiant sauvage, et est devenu le nom
d'un parti politique.
t TORYSME (to-ri-sm'), s. m. Système politique
des torys. L'illustre Burke se séparant de M. Fox
et proposant contre la révolution ce que le torysme
anglais continuait de proposer contre Napoléon,
VILLEM. Souv. contemp. les Cent-Jours, vm.
— ËTYM. Angl. toryism.
TOSCAN, ANE (to-skan, ska-n'), adj. || 1° Terme
d'architecture. Il se dit du plus simple des cinq
ordres d'architecture, et de ce qui appartient à cet
ordre; c'est une imitation du dorique grec; il a
dix-sept modules et demide hauteur; le chapiteau
se compose d'un tailloir ou abaque, et de diverses
moulures; Ordre toscan. Colonne toscane. || Archi-
tecture toscane,. celle qui est essentiellement com-
posée d'arcades et.de bossages. || S. m. Delà ils
montèrent à l'habitation du vieillard par des degrés
et par des perrons qui n'avaient point eu d'autre ar-
chitecte que la nature ; aussi tenaient-ils un peu du
toscan, pour en dire la vérité, LA FONT. Psyché,
n, p. 120. || 2° S. m. Le plus pur de tous les dia-
lectes italiens. Le toscan se parle à Florence. Le
dialecte poétique chez les Grecs était le vieux grec ;
en Italie, c'est le vieux toscan, qu'on retrouve dans
le contâdo de Sienne et du val d'Arno, p. L. COUR.
Préf. de la traduct. d'Hérodote.
— ÉTYM. Ital. toscano, dérivé du latin tuscus,
habitant de l'Ëtrurie.
TOSTE (tô-stf), s. m. || 1° Proposition de boire
à la santé de quelqu'un, à l'accomplissement d'un
voeu, au souvenir d'un événement. Ils ont porté
des tostes à tout le monde. H 2° Voeu que l'on ex-
prime, "discours que l'on prononce en portant le
loste ou la santé. || On écrit aussi toast.
— ËTYM. Angl. toast, proprement rôtie, puis
vin qu'on boit avec la rôtie, et finalement coup
iu-à la santé. Toast vient du vieux franc, tostée,
rôtie, toster, griller (xiv" siècle : Un varlet de che-
vaux vint en )a cuisine, et là se despoilla pour soy
toster ou rostir, DU CAKGE, tosturh); ces mots pro-
viennent du latin tostus, grillé, rôti, part, passé
de torrere, brûler (voy. TORRIDE).
TOSTÉ, ÉE (tô-sté, stée), part, passé de toster.
Sa santé tostée par toute la table.
TOSTER (tô-sté), v. a. Porter un toast, des toasts.
On a tosté la paix. Les Anglais, qui se sont piqués
de renouveler plusieurs coutumes de l'antiquité,
boivent à l'honneur des dames : c'est ce qu'ils ap-
pellent toster; et c'est parmi eux un grand sujet
de dispute si une femme est tostable ou non, si
elle est digne qu'on la toste, VOLT. Dict. phil.
Boire à la santé. \\Y. n. Je n'exige pas que vous
tostiez si souvent, quand vous dînerez chez le duc
de Richemond, MONTESQ. Correspond. 33. Autrefois
on dînait pour dîner, on buvait pour boire; au-
jourd'hui on dîne pour parler, on boit pour toster;
mais, comme d'autre part on ne peut toster sans
boire, il se trouve qu'après un certain nombre de
tostes les têtes sont un peu échauffées, ALPH. KARR,
les Guêpes, nov. 4843. || On écrit aussi toaster.
— ÉTYM. Toste.
TÔT (tô; le t se lie : tô-t après), adv. de temps.
Il i° Dans peu de temps, promptement. Ami, vous
m'avez tôt quitté, CORN. Suite du Ment, iv, 7. Puis-
qu'il faut qu'il périsse, il vaut mieux tôt que tard,
ID. Perth. m, 3. Qui tôt ensevelit, bien souvent
assassine, MOL. l'Ét. n, 3. Armande : Dépêchez.—
Bélize : Faites tôt, et .hâtez nos, plaisirs, ID. Fem.
sav. m, 4. Qu'aux larmes, au travail le peuple est
condamné.... Que, s'il n'est opprimé, tôt ou tard
il opprime, RAC. Athal. iv, 3. Et, livrant au plaisir
une ardente jeunesse, Tu crains d'être sage trop
tô^,- LAMOT.TE, Odes, :h i, p.. 370, dans POUQENS.
L'idée que nous nous détruirons par notre propre
anarchie, sera tôt abandonnée des souverains,
quand ils verront que nous existons nonobstant les
journées de juillet, CHATEAUBR. Captivité de la duch.
TOT
de Berry. || Absolument/Tôt, faites vite, venez vite.
Je suivrai vos avis; mais tôt, le besoin presse,
ROTR. Antig. v, 6. Dis-moi ton ordre, tôt, MOL.
Fâch. n, 3. || 2° Tôt après, peu de temps après. La
reine, ayant appris cette triste nouvelle, En reçut
tôt après une autre plus cruelle, CORN. Rod. i, o.
Tôt après il se tue lui-même, BOSS. Hist. i, 11.
|| 3° Au plus tôt, au plus vite. || 4° De bonne heure.
On ne peut pas dire qu'il soit tard, mais il n'est
pas aussi tôt que vous le supposiez. Il était un roi
d'Yvetot, Peu connu dans l'histoire, Se levant tard,
se couchant tôt, Dormant fort bien sans gloire,
BÉRANG. Roi d'Tv. || 5° On le joint aux adverbes
aussi, bien, si, et alors il forme un seul mot, || Aus-
sitôt, voy. AUSSITÔT. || Bientôt, voy, BIENTÔT. || Sitôt
voy. SITÔT, à son rang. |) 6° Plus tôt que plus tard,
au plus vite. [Il] Opina qu'il fallait, et plus tôt que
plus tard, Attacher un grelot.... LA FONT. Fabl. n,
2. || Locution singulière qui semble être pour. : plutôt
plus tôt que plus tard.
— REM. Voltaire d'abord et des grammairiens
après lui ont dit que tôt au positif n'était plus que du
bas style, et qu'il ne s'employait guère que dans la
locution : tôt ou tard. Mais ce mot est si commode, si
bien autorisé par l'exemple de bons écrivains, qu'il
doit être employé sans scrupule dans le style le
plus élevé.
— HIST. xc s. Enz enl fou la getterent, com
arde tost, Eulalie. Fendut que tost le volebat,
Fragm. de Yalenciennes, p. 469. \\xi' s.... Pur le
plus tost aler, Ch.de Roi. xc. ||xu° s. Or, tost aux
armes, chevalier et serjant, Ronc. p. 130. Sanglanz
[il] ot les talons de tost. esperoner, Sax. xm.
Certes, seignor, dist-il, trop tost le saura-on, ib.
xxv. Mais quant li reis Henris vit bien e entendi
Qu'il'purreit remaneir tuz dis à Punteigni.... Al
plus tost qu'il porra l'ostera de cel ni, Th. le
mart. 94.11 xm 0 s. Plus tost qu'il onque purent,
[ils] font leur oirre aprester, Berle, m. Il s'assist
au mangier; si tost qu'il ot lavé [qu'il se fût
lavé].... ib. Lxvn. ||xrv 0 s. Celui qui se occupe en
peu de besoingnes n'est pas hastif ne tost mou-
vant, ORESME, Éth. 125. Tost et tart [le matin et
le soir], DU CANGE, tardus. || xv° s. Tost environ dix
heures du matin, COMM. I, 4. || XVI° S. Il départit
si roiddement que ung guarrot d'arbaleste ne va
plus toust, RAB. Pant. n, 28. Je serois d'avis de nous
retirer en pays estrange par forme de parenthèse,
et suivre l'ordonnance des médecins encontre la
peste : tost, loin ettard, PASQUIER, Lettres, 1.1, p. 278.
— ÉTYM. Berry, tout; provenç. et catal. tost ; ital.
tosto ; du latin tosius, brûlé, par assimilation de la ra-
pidité de la flamme; c'est ainsi que, dans l'ancien
français, on a dit chaut pas, pour rapidement; que
Dante a dit impresa tosta, entreprise rapide :
la impresa, Che funel cominciar cotanto tosta, Inf.
n, 4 ; et qu'au xvi" siècle on a dit tostif, pour hâ-
tif; de sorte qu'il est inutile de songer, comme
fait Diez, en cas qu'on récuserait tostus, à" tot-cito,
composé de Mus et cito, tout-vite.
TOTAL, ALE (to-tal, ta-1'), adj. \\ 1« A quoi' il
ne manque rien. Somme totale. Il arriva un acci-
dent que je crus devoir être cause de ma totale
destruction, VOIT. Lett. 10. Se laisser dépouiller
au dehors et au dedans, c'est le total martyre et
par conséquent l'état le plus éloigné de l'illusion,
FÉN. t. xvin, p. 369. || Une éclipse delune est totale
lorsque la lune pénètre entièrement dans le cône
d'ombre de la terre. || Il y a éclipse totale du soleil
pour les points de la terre pour lesquels la lune
couvre complètement le soleil. || Marée totale, dif-
férence entre la moyenne de deux pleines mers
consécutives et la basse mer intermédiaire.
|| 2° S. m. Un tout, l'assemblage de plusieurs cho-
ses considérées comme un tout. Ces deux totaux
font tant. On ne pourrait estropier cent soldats sur
toute une armée, qu'on ne diminuât les forces du
total de l'armée, FÉN. t. ni, p. 175. Il faut qu'ils
[les matérialistes] disent que le monde matériel a en
soi essentiellement la pensée et le sentiment.... et
il faut avec cela confesser qu'il n'y: a qu'un petit
nombre de parties qui aient ce sentiment et cette
pensée essentielle au total du monde, VOLT.
Métaphys. 2. D'abord réunissant les deux sommes
en une, C'est un total, COLUN D'HARLEVILLE, Vieux
cêlib. n, 7.'|| 3° Au total, en total, loc. adv. Tout
compensé, tout compris. Au total, c'est une bonne
affaire. Or là, puisqu'au total il n'est pas arrivé
d'accident.,., PICARD, Provinc. à Paris, i, 7.
||4° Somme totale, loc. adv. En comptant tout.
Cela coûte, somme totale, dix mille francs.
— HIST. xiv° s. Une injustice especial, qui est
partie de tele injustice total, ORESME, Éth. 143,
TOT
H xve s. II devoit avoir le gouvernement total du
royaume, JUV. 1380. |]xvrs. Tous les autres Syra-
cusains estoient comme le .corps et les membres
de tout l'equippage d'Archimedes, et luy seul en
estoit l'ame qui mouvoit et remuoit le total,
AMYOT, llarc. 20. Les, faultes d'une partie gastée,
qui pourraient estre préjudiciables au total, sont
souvent redressées et corrigées par les autres par-
ties saines et entières, ni. Lys. 32.
— ÉTYM. Lai. totalis, qui doit avoir existé puis-
qu'on trouve totaliter, et qui dérive de tofus {voy.
TOUT). AU lieu -de total, substantif, on disait au
xvic s. siècle, Mage.
TOTALEMENT (to-ta-le-man), adv. Entièrement,
tout à fait. Ma conduite dissipa totalement les in-
quiétudes de son père, GENLIS, 7e!JJ. du chat. t. n,
p. 360, dans POUGENS.
— HIST. xiv° s. Totalement, ORESME, Thèse de
MEUNIER. ||xv;e s. Hz n'avoient point affaire à un
ennemi totalement invincible, AMYOT, Marcell. 26.
—r ÉTYM. Totale, et le suffixe ment.
t TOTALISATEUR (to-ta-li-za-teur), adj. m. Qui
totalise, qui fait le total de ce qui a été opéré pen-
dant un certain temps. Les anémomètres totalisa-
teurs à compteur électrique. M. Saint-Loup....
s'occupe de l'indicateur totalisateur de Watt, et
d'un moyen de substituer, dans la mesure du tra-
vail de la vapeur, la lecture d'un angle à la me-
sured'une surface, Journal officiel, 1er avril 1869,
p. 433, 5e col. || Appareils totalisateurs du travail
mécanique, petits appareils qui enregistrent, qui
comptent ce travail;
f TOTALISATION (to-ta-li-za-sion), s. f. Terme
de comptabilité. Action de totaliser. La totalisa-
tion des dépenses de l'Etat;
t TOTALISER (to-ta-li-zé), v. a. Néologisme.
Former un total ; additionner.
TOTALITÉ (to-ta-li-té), s. f. Le total, l'ensem-
ble. Ce ne sjnt pas les mots, mais la chose et la
totalité du sentiment e1 de la pensée, que l'action
doit exprimer, MARMONTEL, OEuv. t. vi, p. 285.
— ÉTYM. Total; provenç. totalitat; espagn. tota-
lidad ; ital. Malità.
f TOTANE (to-ta-n'J, s. m. Nom moderne du
genre chevalier (gralles) dans lequel on distin-
gue : le totane ochrope, dit vulgairement bécasseau,
cul-blanc et pivette; le totane hypoleucos, dit vul-
gairement guignette, béco, et décrit par Buffon sous
le nom de petite alouette de mer; le totane cali-
dris, dit pierlin. dans l'Ain, tandis que sur les
bords du Rhône il porte le nom de courrier et
ailleurs celui de gambette ; le totane glottis, nomme
vulgairement girardel, LEGOARANT.
f TOTEM (to-tèrn'), s. m. Chez les tribus de la
Nord-Amérique, sorte d'agent protecteur ; le totem
peut être un animal ou un végétal ; il donne le
nom à la tribu.
t TOTÉMISME (to-té-mi-sm'J, s. m. État de ci-
vilisation auquel le totem préside.
f TÔT-FAIT (tô-fè), s. m. Sorte de pâtisserie,
composée principalement de farine et de sucre
mêlés avec des oeufs battus, et qui se fait très-
vite. Quelques, personnes l'appellent gâteau à la
minute. On servit deux énormes tôt-faits.
— ÉTYM. Tôt, et fait.
t TOTIPALMES (to-ti-pal-m'), s. m. pi. Terme
de zoologie. Famille d'oiseaux palmipèdes, chez
lesquels la palmure des pieds embrasse le pouce
avec les autres doigts.
— ÉTYM. Lat. Mus, entier, et palma, paume.
TOTON (to-ton), s. m. Espèce de dé à quatre
faces, qui est percé d'une cheville, et qu'on fait
tourner sur cette cheville; les quatre faces sont
marquées des lettres A, D, R, T : A, initiale du
latin accipe, prends, fait prendre un jeton; D,
initiale de da; donne, fait mettre un jeton; R, ini-
tiale de rien, indique qu'on n'a rien à mettre ni à
prendre; T, initiale du latin totum, tout, indique
que le joueur prend tout l'enjeu; c'est un jeu d'en-
fants. Cette danseuse tourne comme un toton. Bien
que j'aie toujours entendu prononcer des opéras
comme on dit des factums et des tstons,,{« ne vou-
drais pas assurer qu'on le doive écrire, et je pour-
rais bien m'être trompé en l'écrivant de la sorte,
BOIL. Réflex. crit. sur Longin, \m. Je vous jure....
Que je ne comprends rien à ce maudit jargon, Et
ne sais, pour tout jeu, que l'oie et le Soton, RE-
GNARD, le Bal, se. 44. Croirait-on qu'un toton Fût
l'image De tout mortel ici-bas'' Qui, poussé pas à
pas, En aveugle voyage, BARRÉ {U\I dés fondateurs
du théâtre du Vaudeville), Chanson. || Fig. Faire de
quelqu'un un toton, le faire tourner, aller, agir à
volonté. Si l'on croit faire de moi un toton, on se
TOT
torys et les whigs. X ces dénominations succédè-
rent bientôt [sous Charles II] les noms injurieux
de whigs ou brigands presbytériens, de torys ou
brigands papistes, que s'entre-donnèrent les deux
partis, et qui depuis lors, acceptés par eux, ont
vécu en Angleterre, attachés à deux grands inté-
rêts qui la divisent encore, ARM. CARREL, Contre-
évolution en Angleterre, p. 24G. || Adj. Un minis-
tre tory. Les journaux torys. L'ascendant de
Castelreagh et de l'esprit tory en général était as-
suré de prévaloir [dans la chambre des communes
en 18)5], VILLEMAIN, Souv. contemp. Les Cent-
Jours, vm. || Quelques-uns écrivent, à l'anglaise,
au pluriel tories. [| Au fém. Une feuille tory.
— ÉTYM. Angl. tory, qui est un mot celtique
irlandais signifiant sauvage, et est devenu le nom
d'un parti politique.
t TORYSME (to-ri-sm'), s. m. Système politique
des torys. L'illustre Burke se séparant de M. Fox
et proposant contre la révolution ce que le torysme
anglais continuait de proposer contre Napoléon,
VILLEM. Souv. contemp. les Cent-Jours, vm.
— ËTYM. Angl. toryism.
TOSCAN, ANE (to-skan, ska-n'), adj. || 1° Terme
d'architecture. Il se dit du plus simple des cinq
ordres d'architecture, et de ce qui appartient à cet
ordre; c'est une imitation du dorique grec; il a
dix-sept modules et demide hauteur; le chapiteau
se compose d'un tailloir ou abaque, et de diverses
moulures; Ordre toscan. Colonne toscane. || Archi-
tecture toscane,. celle qui est essentiellement com-
posée d'arcades et.de bossages. || S. m. Delà ils
montèrent à l'habitation du vieillard par des degrés
et par des perrons qui n'avaient point eu d'autre ar-
chitecte que la nature ; aussi tenaient-ils un peu du
toscan, pour en dire la vérité, LA FONT. Psyché,
n, p. 120. || 2° S. m. Le plus pur de tous les dia-
lectes italiens. Le toscan se parle à Florence. Le
dialecte poétique chez les Grecs était le vieux grec ;
en Italie, c'est le vieux toscan, qu'on retrouve dans
le contâdo de Sienne et du val d'Arno, p. L. COUR.
Préf. de la traduct. d'Hérodote.
— ÉTYM. Ital. toscano, dérivé du latin tuscus,
habitant de l'Ëtrurie.
TOSTE (tô-stf), s. m. || 1° Proposition de boire
à la santé de quelqu'un, à l'accomplissement d'un
voeu, au souvenir d'un événement. Ils ont porté
des tostes à tout le monde. H 2° Voeu que l'on ex-
prime, "discours que l'on prononce en portant le
loste ou la santé. || On écrit aussi toast.
— ËTYM. Angl. toast, proprement rôtie, puis
vin qu'on boit avec la rôtie, et finalement coup
iu-à la santé. Toast vient du vieux franc, tostée,
rôtie, toster, griller (xiv" siècle : Un varlet de che-
vaux vint en )a cuisine, et là se despoilla pour soy
toster ou rostir, DU CAKGE, tosturh); ces mots pro-
viennent du latin tostus, grillé, rôti, part, passé
de torrere, brûler (voy. TORRIDE).
TOSTÉ, ÉE (tô-sté, stée), part, passé de toster.
Sa santé tostée par toute la table.
TOSTER (tô-sté), v. a. Porter un toast, des toasts.
On a tosté la paix. Les Anglais, qui se sont piqués
de renouveler plusieurs coutumes de l'antiquité,
boivent à l'honneur des dames : c'est ce qu'ils ap-
pellent toster; et c'est parmi eux un grand sujet
de dispute si une femme est tostable ou non, si
elle est digne qu'on la toste, VOLT. Dict. phil.
Boire à la santé. \\Y. n. Je n'exige pas que vous
tostiez si souvent, quand vous dînerez chez le duc
de Richemond, MONTESQ. Correspond. 33. Autrefois
on dînait pour dîner, on buvait pour boire; au-
jourd'hui on dîne pour parler, on boit pour toster;
mais, comme d'autre part on ne peut toster sans
boire, il se trouve qu'après un certain nombre de
tostes les têtes sont un peu échauffées, ALPH. KARR,
les Guêpes, nov. 4843. || On écrit aussi toaster.
— ÉTYM. Toste.
TÔT (tô; le t se lie : tô-t après), adv. de temps.
Il i° Dans peu de temps, promptement. Ami, vous
m'avez tôt quitté, CORN. Suite du Ment, iv, 7. Puis-
qu'il faut qu'il périsse, il vaut mieux tôt que tard,
ID. Perth. m, 3. Qui tôt ensevelit, bien souvent
assassine, MOL. l'Ét. n, 3. Armande : Dépêchez.—
Bélize : Faites tôt, et .hâtez nos, plaisirs, ID. Fem.
sav. m, 4. Qu'aux larmes, au travail le peuple est
condamné.... Que, s'il n'est opprimé, tôt ou tard
il opprime, RAC. Athal. iv, 3. Et, livrant au plaisir
une ardente jeunesse, Tu crains d'être sage trop
tô^,- LAMOT.TE, Odes, :h i, p.. 370, dans POUQENS.
L'idée que nous nous détruirons par notre propre
anarchie, sera tôt abandonnée des souverains,
quand ils verront que nous existons nonobstant les
journées de juillet, CHATEAUBR. Captivité de la duch.
TOT
de Berry. || Absolument/Tôt, faites vite, venez vite.
Je suivrai vos avis; mais tôt, le besoin presse,
ROTR. Antig. v, 6. Dis-moi ton ordre, tôt, MOL.
Fâch. n, 3. || 2° Tôt après, peu de temps après. La
reine, ayant appris cette triste nouvelle, En reçut
tôt après une autre plus cruelle, CORN. Rod. i, o.
Tôt après il se tue lui-même, BOSS. Hist. i, 11.
|| 3° Au plus tôt, au plus vite. || 4° De bonne heure.
On ne peut pas dire qu'il soit tard, mais il n'est
pas aussi tôt que vous le supposiez. Il était un roi
d'Yvetot, Peu connu dans l'histoire, Se levant tard,
se couchant tôt, Dormant fort bien sans gloire,
BÉRANG. Roi d'Tv. || 5° On le joint aux adverbes
aussi, bien, si, et alors il forme un seul mot, || Aus-
sitôt, voy. AUSSITÔT. || Bientôt, voy, BIENTÔT. || Sitôt
voy. SITÔT, à son rang. |) 6° Plus tôt que plus tard,
au plus vite. [Il] Opina qu'il fallait, et plus tôt que
plus tard, Attacher un grelot.... LA FONT. Fabl. n,
2. || Locution singulière qui semble être pour. : plutôt
plus tôt que plus tard.
— REM. Voltaire d'abord et des grammairiens
après lui ont dit que tôt au positif n'était plus que du
bas style, et qu'il ne s'employait guère que dans la
locution : tôt ou tard. Mais ce mot est si commode, si
bien autorisé par l'exemple de bons écrivains, qu'il
doit être employé sans scrupule dans le style le
plus élevé.
— HIST. xc s. Enz enl fou la getterent, com
arde tost, Eulalie. Fendut que tost le volebat,
Fragm. de Yalenciennes, p. 469. \\xi' s.... Pur le
plus tost aler, Ch.de Roi. xc. ||xu° s. Or, tost aux
armes, chevalier et serjant, Ronc. p. 130. Sanglanz
[il] ot les talons de tost. esperoner, Sax. xm.
Certes, seignor, dist-il, trop tost le saura-on, ib.
xxv. Mais quant li reis Henris vit bien e entendi
Qu'il'purreit remaneir tuz dis à Punteigni.... Al
plus tost qu'il porra l'ostera de cel ni, Th. le
mart. 94.11 xm 0 s. Plus tost qu'il onque purent,
[ils] font leur oirre aprester, Berle, m. Il s'assist
au mangier; si tost qu'il ot lavé [qu'il se fût
lavé].... ib. Lxvn. ||xrv 0 s. Celui qui se occupe en
peu de besoingnes n'est pas hastif ne tost mou-
vant, ORESME, Éth. 125. Tost et tart [le matin et
le soir], DU CANGE, tardus. || xv° s. Tost environ dix
heures du matin, COMM. I, 4. || XVI° S. Il départit
si roiddement que ung guarrot d'arbaleste ne va
plus toust, RAB. Pant. n, 28. Je serois d'avis de nous
retirer en pays estrange par forme de parenthèse,
et suivre l'ordonnance des médecins encontre la
peste : tost, loin ettard, PASQUIER, Lettres, 1.1, p. 278.
— ÉTYM. Berry, tout; provenç. et catal. tost ; ital.
tosto ; du latin tosius, brûlé, par assimilation de la ra-
pidité de la flamme; c'est ainsi que, dans l'ancien
français, on a dit chaut pas, pour rapidement; que
Dante a dit impresa tosta, entreprise rapide :
la impresa, Che funel cominciar cotanto tosta, Inf.
n, 4 ; et qu'au xvi" siècle on a dit tostif, pour hâ-
tif; de sorte qu'il est inutile de songer, comme
fait Diez, en cas qu'on récuserait tostus, à" tot-cito,
composé de Mus et cito, tout-vite.
TOTAL, ALE (to-tal, ta-1'), adj. \\ 1« A quoi' il
ne manque rien. Somme totale. Il arriva un acci-
dent que je crus devoir être cause de ma totale
destruction, VOIT. Lett. 10. Se laisser dépouiller
au dehors et au dedans, c'est le total martyre et
par conséquent l'état le plus éloigné de l'illusion,
FÉN. t. xvin, p. 369. || Une éclipse delune est totale
lorsque la lune pénètre entièrement dans le cône
d'ombre de la terre. || Il y a éclipse totale du soleil
pour les points de la terre pour lesquels la lune
couvre complètement le soleil. || Marée totale, dif-
férence entre la moyenne de deux pleines mers
consécutives et la basse mer intermédiaire.
|| 2° S. m. Un tout, l'assemblage de plusieurs cho-
ses considérées comme un tout. Ces deux totaux
font tant. On ne pourrait estropier cent soldats sur
toute une armée, qu'on ne diminuât les forces du
total de l'armée, FÉN. t. ni, p. 175. Il faut qu'ils
[les matérialistes] disent que le monde matériel a en
soi essentiellement la pensée et le sentiment.... et
il faut avec cela confesser qu'il n'y: a qu'un petit
nombre de parties qui aient ce sentiment et cette
pensée essentielle au total du monde, VOLT.
Métaphys. 2. D'abord réunissant les deux sommes
en une, C'est un total, COLUN D'HARLEVILLE, Vieux
cêlib. n, 7.'|| 3° Au total, en total, loc. adv. Tout
compensé, tout compris. Au total, c'est une bonne
affaire. Or là, puisqu'au total il n'est pas arrivé
d'accident.,., PICARD, Provinc. à Paris, i, 7.
||4° Somme totale, loc. adv. En comptant tout.
Cela coûte, somme totale, dix mille francs.
— HIST. xiv° s. Une injustice especial, qui est
partie de tele injustice total, ORESME, Éth. 143,
TOT
H xve s. II devoit avoir le gouvernement total du
royaume, JUV. 1380. |]xvrs. Tous les autres Syra-
cusains estoient comme le .corps et les membres
de tout l'equippage d'Archimedes, et luy seul en
estoit l'ame qui mouvoit et remuoit le total,
AMYOT, llarc. 20. Les, faultes d'une partie gastée,
qui pourraient estre préjudiciables au total, sont
souvent redressées et corrigées par les autres par-
ties saines et entières, ni. Lys. 32.
— ÉTYM. Lai. totalis, qui doit avoir existé puis-
qu'on trouve totaliter, et qui dérive de tofus {voy.
TOUT). AU lieu -de total, substantif, on disait au
xvic s. siècle, Mage.
TOTALEMENT (to-ta-le-man), adv. Entièrement,
tout à fait. Ma conduite dissipa totalement les in-
quiétudes de son père, GENLIS, 7e!JJ. du chat. t. n,
p. 360, dans POUGENS.
— HIST. xiv° s. Totalement, ORESME, Thèse de
MEUNIER. ||xv;e s. Hz n'avoient point affaire à un
ennemi totalement invincible, AMYOT, Marcell. 26.
—r ÉTYM. Totale, et le suffixe ment.
t TOTALISATEUR (to-ta-li-za-teur), adj. m. Qui
totalise, qui fait le total de ce qui a été opéré pen-
dant un certain temps. Les anémomètres totalisa-
teurs à compteur électrique. M. Saint-Loup....
s'occupe de l'indicateur totalisateur de Watt, et
d'un moyen de substituer, dans la mesure du tra-
vail de la vapeur, la lecture d'un angle à la me-
sured'une surface, Journal officiel, 1er avril 1869,
p. 433, 5e col. || Appareils totalisateurs du travail
mécanique, petits appareils qui enregistrent, qui
comptent ce travail;
f TOTALISATION (to-ta-li-za-sion), s. f. Terme
de comptabilité. Action de totaliser. La totalisa-
tion des dépenses de l'Etat;
t TOTALISER (to-ta-li-zé), v. a. Néologisme.
Former un total ; additionner.
TOTALITÉ (to-ta-li-té), s. f. Le total, l'ensem-
ble. Ce ne sjnt pas les mots, mais la chose et la
totalité du sentiment e1 de la pensée, que l'action
doit exprimer, MARMONTEL, OEuv. t. vi, p. 285.
— ÉTYM. Total; provenç. totalitat; espagn. tota-
lidad ; ital. Malità.
f TOTANE (to-ta-n'J, s. m. Nom moderne du
genre chevalier (gralles) dans lequel on distin-
gue : le totane ochrope, dit vulgairement bécasseau,
cul-blanc et pivette; le totane hypoleucos, dit vul-
gairement guignette, béco, et décrit par Buffon sous
le nom de petite alouette de mer; le totane cali-
dris, dit pierlin. dans l'Ain, tandis que sur les
bords du Rhône il porte le nom de courrier et
ailleurs celui de gambette ; le totane glottis, nomme
vulgairement girardel, LEGOARANT.
f TOTEM (to-tèrn'), s. m. Chez les tribus de la
Nord-Amérique, sorte d'agent protecteur ; le totem
peut être un animal ou un végétal ; il donne le
nom à la tribu.
t TOTÉMISME (to-té-mi-sm'J, s. m. État de ci-
vilisation auquel le totem préside.
f TÔT-FAIT (tô-fè), s. m. Sorte de pâtisserie,
composée principalement de farine et de sucre
mêlés avec des oeufs battus, et qui se fait très-
vite. Quelques, personnes l'appellent gâteau à la
minute. On servit deux énormes tôt-faits.
— ÉTYM. Tôt, et fait.
t TOTIPALMES (to-ti-pal-m'), s. m. pi. Terme
de zoologie. Famille d'oiseaux palmipèdes, chez
lesquels la palmure des pieds embrasse le pouce
avec les autres doigts.
— ÉTYM. Lat. Mus, entier, et palma, paume.
TOTON (to-ton), s. m. Espèce de dé à quatre
faces, qui est percé d'une cheville, et qu'on fait
tourner sur cette cheville; les quatre faces sont
marquées des lettres A, D, R, T : A, initiale du
latin accipe, prends, fait prendre un jeton; D,
initiale de da; donne, fait mettre un jeton; R, ini-
tiale de rien, indique qu'on n'a rien à mettre ni à
prendre; T, initiale du latin totum, tout, indique
que le joueur prend tout l'enjeu; c'est un jeu d'en-
fants. Cette danseuse tourne comme un toton. Bien
que j'aie toujours entendu prononcer des opéras
comme on dit des factums et des tstons,,{« ne vou-
drais pas assurer qu'on le doive écrire, et je pour-
rais bien m'être trompé en l'écrivant de la sorte,
BOIL. Réflex. crit. sur Longin, \m. Je vous jure....
Que je ne comprends rien à ce maudit jargon, Et
ne sais, pour tout jeu, que l'oie et le Soton, RE-
GNARD, le Bal, se. 44. Croirait-on qu'un toton Fût
l'image De tout mortel ici-bas'' Qui, poussé pas à
pas, En aveugle voyage, BARRÉ {U\I dés fondateurs
du théâtre du Vaudeville), Chanson. || Fig. Faire de
quelqu'un un toton, le faire tourner, aller, agir à
volonté. Si l'on croit faire de moi un toton, on se
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