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TOM
devons nous tolérer mutuellement, parce que nous
sommes tous faibles, inconséquents, sujets à la mu-
tabilité, à l'erreur, VOLT. Diet. phil. Tolérance, 2.
— sVN. TOLÉRER, SOUFFRIR. On tolère les choses
lorsque, ies'connaissant et ayant le pouvoir en
main, on ne les empêche pas ; on les souffre lors»
qu'on ne s'y oppose pas, faisant semblant de les
ignorer, ou ne pouvant les empêcher. Dans tolé-
rer il y a un fonds d'indulgence; dans souffrir il y
a un fonds de patience.
— HIST. xiv s. Elle admonestait son mary à to-
lérer et dissimuler son injure, Kénagier, 1, 9.
Il xvi" s. Nous avons prins la principale raison de
bien tolérer la croix, de la considération de la vo-
lonté de Dieu, CALY. lnstit, 656, Jusques à ce que
l'oeil puisse bien tolérer là clarté sans douleur,
PARÉ, xv, 23.
— ÉTTM, Provenç. tolUrar; espagn. tolerar;
ital. tollerare; du latin tolerare, radical toi, qui
est dans tollere, prendre et qui se trouve dans le
grec ToAâv, supporter, le goth. thulan, supporter,
sanscr. tul, prendre, enlever, tuld, balance; com-
parez TALENT.
t TOLERIE (tô-le-rie), s. f. Art du tôlier. || Fa-
brique de tôle. H Objets en tôle. Tôlerie noire et
galvanisée. '
t TOLET (to-lè), s. m. Terme de mariné. Che-
ville de fer ou de bois plantée verticalement dans
le plat-bord du navire, ou, pour parler plus rigou-
reusement, dans une planche clouée sur' ce plat-
bord, JAL. C'ôst au tolet qu'on accroche l'éstrope
de l'aviron.
' t TOLETIÈRE (to-le-tiè-r'), s. f. Terme de ma-
rine. Planche clouée sur le plat-bord et portant
les tolets.
f TÔLIER (tô-lié), s. m. Celui qui fabrique de
la tôle.
f TOLLE (to-F), s. m. Nom qu'on donne au sar-
ment dans les vignobles du Jura.
TOLLÉ (toHé), s. m. Cri d'indignation. Il s'éleva
un tollé général contre l'orateur. || Crier tollé sur
quelqu'un, contre quelqu'un, crief afin d'exciter
l'indignation contre quelqu'un.
— HiST. xn' s. Je laisse à penser au lecteur
comme on cria toile après luy, tellement que tout
ce qu'il put faire fut de s'absenter du pays, PARÉ,
xvfiî, 84.
— ETTM. Impératif du latin tôlier» ; ôte, enlève.
Ce mût vient de toile hune, que Se mirent à crier
les Juifs contre Pilate pour qu'il fît mourir Jésus-
Christ. Tollere a le même radical que tolerare
(voy. TOLÉRER); il avait donné tollir ou foudre,
verbe très-usité dans l'ancienne langue.
f TOLOMANE (to-lo-ina-n'), s. f. Fécule de to-
lomàne, fécule extraite, aux Antilles, de ïa racine
du connu coccinea (amomacées), alimentaire.
■f TOÏ.U (to-lu), s. m. Baume de Tolu, dit aussi
baume de Carthagène, d'Amérique ou du Pérou,
baume usité en pharmacie, qui découle d'un arbre,
le myroSpermum toluiferum, légumineuses.
— ÉTYM. Tolu, ville et port de la Nouvelle-
Grenade.
f TOLUIFÈRE fto-lu-i-fè-r'), adj. Qui produit le
baume de Tolu.
— ÉTYM. Tolu, et lat. ferre, porter.
■(■TOMAHAWK (to-ma-ôk), s. m. Hache de guerre
dont se servent les sauvages de l'Amérique duNord
pour casser la tête à leurs ennemis. Les chefs de
guerre, le tomahawk à la main.... prennent la
gauche, CHATEAUBR. Atala, le Récit, les Chasseurst
TOMAISON (to-mê-zon), s. f. Terme d'imprime-
rie. Indication du tome auquel appartient chaque
feuille d'impression dans les ouvrages qui ont plu-
sieurs tomes.
— ÉTYM. Tome.
TOMAN (to-man), s. m. Somme de compte en
usage dans la Perse, et qui vaut environ 60 francs.
— HIST. xm* s. Le sel rend, chascun an, en
somme nn vingts tommans d'or, et chascun tom-
man vault LXX mille saies d'or (ital. saggio, sorte
de monnaie), si que les mi vingts tommans mon-
tent en somme : cinq mille et six cens pois d'or,
et chascun pois d'or vault plus d'un flourin d'or,
IÎARCPOL, p. 610.
"—ÉTYM. Mot turc-mogol, passé dans lès langues
arabe et persane sous cette forme tômdn, et si-
gnifiant la somme ou quantité de dix mille,
PADTBTER.
TOMATE (to-ma-f), s. f. Plante qui porte des
fruits d'un rouge vif, solarium lycopersicum, L.
dite aussi pomme d'amour. Un plant de tomates.
Il Fruit de cette plante. Sauce aux tomates, ou,
par abréviation, sauce tomate.
TOM
— ÊTYM. Espagn. tomate, du mexicain to-
matl.
TOMBAC (ton-bak), *. m. Métal factice, composé
de cuivre et de zinc. L'homme qui a le secret du
tombac qui se file n'est pas seul; mais je crois
qu'on n'en peut filer que très-peu et qu'il se casse,
VOLT. Lett. Moussinot, mai 4737. Des tabatières de
bois, de laiton et de tombac, PEYSSONNEL, Traité
sur le comm. de la mer Noire, 1, 405. Quelques-
unes [îles], comme oelle de Bornéo, donnent l'al-
liage connu sous le nom de tombac, A. BRON-
GNIART, Traité de min. 1.11, p. 240.
— ÊTYM. Espagn. tumbage; portug. tambaque;
ital. tombaccox du malais tambaga, cuivre.
t TOMBAL, ALE (ton-bal, ba-F), adj. Terme
d'archéologie. Qui sert aux tombes. Pierre tombale.
— ÊTYM. Tombe.
TOMBANT, ANTE (ton-ban, ban-t'), adj. || i° Qui
tombe. J'espérai qu'en lui Votre trône tombant
trouverait un appui, CORN. Rod. n, 3. || Cheveux
tombants, cheveux longs qui ne sont pas ratta-
chés. Il II se dit, dans un sens analogue, de la
crinière, des plumes. La queue est étagée, un
peu tombante et entièrement rousse, BUFF. Ois.
t. v, p. 460. Il Étoile tombante, se dit quelquefois
pour étoile filante. || En botanique, tige tombante,
tige qui penche vers le sol; calice tombant, calice
dont la chute a lieu au moment de celle des pé-
tales. || Terme de conchyliologie. Ouverture tom-
bante , ouverture d'une coquille univalve lorsque,
ne suivant pas la direction de la spire, elle s'a-
baisse d'une manière subite. || 2" Nuit tombante,
fin du jour, approche de la nuit. X la nuit tom-
bante. H 8" Qui est en décadence, qui va vers sa
fin. C'était une étrange chose de comparer la
synagogue tombante, au point où son endurcisse-
ment et sa réprobation était marquée clairement
par les prophètes, avec l'Église chrétienne, qui ne
doit jamais tomber, BOSS. Confér. avec Claude, 2. Il
[Fénelon] savait l'état tombant du roi, il savait
ce qui le regardait après lui, ST-SIM. 380, 443.
Il Jour tombant, fin du jour. Donnez-lui cette let-
tre, il la portera à son adresse, mais au jour
tombant, GENLIS, Théât. d'éduc. l'Intrigante, 1, 3.
Il 4° Se dit d'un son qui faiblit. Lui, d'une voix
tombante, offrant ce don fatal.... CORN, l'omp. ni,
I. Les Italiens avaient peu'de mots dont la finale
se soutînt, et ils en avaient un nombre infini dont
la finale était brève et tombante, MARMONTEL,
(Eue. t. vm, p. 456, || 5" Terme d'astrologie. Mai-
son tombante, se dit de la 3e, de la 6e, de la 9e
et de la 4 2", parce qu'elles sont les dernières de
chaque cadran.
TOMBE (ton-b'), s. f. H 1' Grande table de mar-
bre, de pierre, de cuivre, etc. dont on couvre la
fosse qui contient un mort. Mes cheveux gris me
font déjà frémir; Dessous la tombe il faut tou-
jours dormir; Elle est un lit où jamais on ne
veille, MAINARD, dans RICHELÈT. Que des plus no-
bles fleurs leur tombe soit couverte, CORN. If or.
lit, 6. Avant qu'un peu de terre, obtenu par
prière, Pour jamais sous la tombe eût enfermé Mo-
lière, BOIL. Ép. vu. Le comte de Tessin..,. après
avoir vété comblé d'honneurs pendant le cours d'une
longue vie et avoir paru le plus heureux des hom-
mes, a ordonné qu'on mît sur sa tombe : Tan-
dem felix, DUCLOS, (Euv. t. x, p. 247. y 2° Par
extension, tombeau. Ma flamme par Hector fut
jadis allumée; Avec lui dans la tombe elle s'est
renfermée, RAC. Andr. m, 4. Je meurs, et sur ma
tombe où lentement j'arrive, Nul ne viendra ver-
ser des pleurs, GILB. Ode imitée de plusieurs psau-
mes. Sa mère, peu de temps, hélas 1 Vint tous les
soirs dans la vallée Visiter la tombe isolée, Et son
amante ne vint pas, MILLEV. Chute des feuilles. Moi
bien portant, quoi! vous pensez d'avance X m'é-
riger une tombe à grands frais, BÉRANG. Mon totnb.
Quel est sur moi le froid qui tombe ? C'est le froid
du soir de mes jours; Promettez un rêve à ma
tombe ; Muses, restez ; restez, amours, ID. Sciences.
Il 3° Fig. et poétiquement. La mort. Ta gloire est
en danger, ta tombe est éntr'ouverte, VOLT. Fanât.
IV, 4. Nous [chrétiens] demandons des sourires au
berceau et des pleurs à la tombe, CHATEAUBR. Gé-
nie, i, ï, 4. Il La tombe, pour le mort même. Qu'un
vaste empire tombe, Qu'est-ce, au loin, pour ma
tombe, Qu'un vain bruit qui se perd? DUCIS, Stan-
ces.
—HIST. xnr s. Et li fu faite tombe biele et riche,
tele qu'il afferoit à roi, Chr. de Rains, 82. Dame,
fait-il, car me menés X sa tombe [de ma mie], se
le savés, FI. et Bl. "05. Et ordonnons et prions et
commandons estroitement à nos exécuteurs, que
TOM
eus ne mettent pas plus de cinquante livres tour-
nois en toutes choses à fere tombe sur nostre cors,
ne plus de trente livres tournois à faire tombe sur
nostre cuer, DE LABORDE, Émaux, p. 64 7. De sainv
Robiert enquist la vie, Si en a la tombe ravie ;
L'oissemente qu'il i trovâ, Plus d'avoir n'en
porter rouva, no CANGE, tumba. || xrv* s. Si celuy
éprouvé est tel quUl doive esti» orfèvre.... il
le sera ; mais il n'ouvrera ne fera ouvrer jamais
d'autre métal que de bon or et de bon ar-
gent, si ce n'est en joyaux d'église, comme tom-
bes, chasses, croix, DU CANGE, tumba. Â Thibaut de
la Nasse, marguillier de Saint Innocent, pour dix
tumbes dont l'on a faict marches en la grand viz
[escalier] neuve dudit Louvre, achetée de li chaque-
tumbe, prise au cimetière dudit Saint-Innocent,
DE LABORDE, Émaux, p. 634. || xv' s. Y a forsbourfr
moult grans [à Paris] comme se ce feust une ville
à part, si y demeuraient ouvriers de divers mestiers,
especiaulement bouchiers, tainturiers, ouvriers
de tombes et de lames et autres, m. tb. p. 547.
— ÉTYM. Berry, tumbe; provenç. tomba; espagn
tumba; ital. tomba; du latin, tumba, qui vient,
avec changement de genre, de TOH6O{, tombeau.
TOMBÉ, ÉE (ton-bé, bée), part, passé de tomber.
Il 1° Qui a été entraîné de haut en bas. Un fruit
tombé. Un sceptre si tôt tombé d'une royale main,
BOSS. Mar.-Thér. On lui a souvent [à Louis XIV]
ouï parler des temps de son enfance avec amer-
tume, jusque-là qu'il racontait qu'on le trouva un
soir tombé dans le bassin du jardin du-Palais-Royal -
à Paris, où la cour demeurait alors, ST-SIM. 406,74.
On dit que [à la représentation de Tancrède] Satan
était dans l'amphithéâtre sous la figure de Fréron,
et qu'une larme d'une dame étant tombée sur le nez
du malheureux.... VOLT. Lett.d'Argentai,sept. 4760.
Il Fig. Un jour, qui n'est pas loin, elle verra tombée
La troupe qui l'assaut et la veut mettre bas, MALH.
I, 4.E3 la fille d'Achab dans le piège tombée, RAC.
Athal. v, 6. Il 8° Tombé des nues, survenant à l'im-
proviste. De quelle façon tu recevrais un gueux qui,
tout à coup tombé des nues, viendrait te saluer au
milieu d'une rue, LESAGE, Gujrm d'Alf. m, 4. || 3° Dé-
chu. L'homme ne sait à quel rang se mettre; il est
visiblement égaré, et tombé de son vrai lieu, sans
le pouvoir retrouver, PASC. Pens. vm, 42, éd. HA-
VET. Elle [Mme de Vins, après la disgrâce de Pom-
pone] est plus tombée qu'une autre, ne peut plus
souffrir tous ces pays [la cour] où elle n'est plus,
SÉV. 25 mai 4680. Il est permis de dire que la
nature tombée a des forces pour faire le bien jus-
qu'à le pouvoir commencer.... ce qui rétablit en
honneur le semi-pélagiahisme,B0ss. 6*a«ert. in, 94.
Les grands hommes, qui ne peuvent former et mû-
rir une nation naissante, né sauraient rajeunir une
nation vieillie et tombée, RAYNAL, Hist. phil. xi, 4.
L'homme est un dieu tombé qui se souvient des
cieux, LAMART. Médit. 1, 2. || 4" Que l'âge a af-
faissé. Je suis furieusement tombé, et il n'y a plus
de société pour moi, VOLT. Lett. d'Argence, 3 sept.
4779.11 5° Quiapéché. Pourrions-nous nous plaindre,
nous trop justement punis, tandis que vous, Eve
encore non tombée, vous souffrez les persécutions
des hommes? CHATEAUBR. Ifarf. xx. || S'est dit, sub-
stantivement, des chrétiens qui, effrayés par les
tortures, consentaient à offrir de l'encens aux ido-
les, y 6° Un auteur tombé, auteur dont la pièce
n'a pas réussi, Figaro : Mais les efforts de la ca-
bale.... — Almaviva : Ah ! la cabale, monsieur
l'auteur tombé ! BEAUHARCK. Barb, de Sév. 1, 2. || Il
se dit, dans le même sens, d'une pièce de théâtre.
Voilà donc Athalie encore tombée 1 le malheur
poursuit tout ce que je protège et que j'aime, MAIN-
TENON, Lett. au duc de Noailles, t, v, p. 4, dans
POUGENS. Ce fut vingt-quatre ans après là chute
des Nuées que Sôcrâte fut jugé et condamné; croi-
ra-t-on qu'après un terme si long, une pièce tom-
bée ait pu avoir quelque influence sur l'esprit
du peuple et des juges? LEVËSQUE, Insiit. Mém.
litt. et beaux+arts, 1.1, p. 355. || 7" Humilié. Voilà
mon glorieux bien tombé I sa hauteur Avait, ma
foi, besoin d'un pareil précepteur, DESTOCCH. Glor.
11, 4 6. Il 8° Se disait d'une montre, quand elle
avait filé toute sa chaîné. || 9" Pas tombé, ou,
substantivement, un tombé, pas que l'on exécute
en s'élevant d'abord sur la pointe des pieds et
pliant après le pas.
TOMBEAU (ton-bô), *. m. || 1° Monument élevé
à la mémoire d'un mort au lieu même où il est
enterré. Que ce tombeau nous convainque de notre
néant, S'pourvU que cet autel nous apprenne en
même temps notre dignité, BOSS. Duch. d'Orl.
Que le monde voit peu de ces veuves qui s'ense-
TOM
devons nous tolérer mutuellement, parce que nous
sommes tous faibles, inconséquents, sujets à la mu-
tabilité, à l'erreur, VOLT. Diet. phil. Tolérance, 2.
— sVN. TOLÉRER, SOUFFRIR. On tolère les choses
lorsque, ies'connaissant et ayant le pouvoir en
main, on ne les empêche pas ; on les souffre lors»
qu'on ne s'y oppose pas, faisant semblant de les
ignorer, ou ne pouvant les empêcher. Dans tolé-
rer il y a un fonds d'indulgence; dans souffrir il y
a un fonds de patience.
— HIST. xiv s. Elle admonestait son mary à to-
lérer et dissimuler son injure, Kénagier, 1, 9.
Il xvi" s. Nous avons prins la principale raison de
bien tolérer la croix, de la considération de la vo-
lonté de Dieu, CALY. lnstit, 656, Jusques à ce que
l'oeil puisse bien tolérer là clarté sans douleur,
PARÉ, xv, 23.
— ÉTTM, Provenç. tolUrar; espagn. tolerar;
ital. tollerare; du latin tolerare, radical toi, qui
est dans tollere, prendre et qui se trouve dans le
grec ToAâv, supporter, le goth. thulan, supporter,
sanscr. tul, prendre, enlever, tuld, balance; com-
parez TALENT.
t TOLERIE (tô-le-rie), s. f. Art du tôlier. || Fa-
brique de tôle. H Objets en tôle. Tôlerie noire et
galvanisée. '
t TOLET (to-lè), s. m. Terme de mariné. Che-
ville de fer ou de bois plantée verticalement dans
le plat-bord du navire, ou, pour parler plus rigou-
reusement, dans une planche clouée sur' ce plat-
bord, JAL. C'ôst au tolet qu'on accroche l'éstrope
de l'aviron.
' t TOLETIÈRE (to-le-tiè-r'), s. f. Terme de ma-
rine. Planche clouée sur le plat-bord et portant
les tolets.
f TÔLIER (tô-lié), s. m. Celui qui fabrique de
la tôle.
f TOLLE (to-F), s. m. Nom qu'on donne au sar-
ment dans les vignobles du Jura.
TOLLÉ (toHé), s. m. Cri d'indignation. Il s'éleva
un tollé général contre l'orateur. || Crier tollé sur
quelqu'un, contre quelqu'un, crief afin d'exciter
l'indignation contre quelqu'un.
— HiST. xn' s. Je laisse à penser au lecteur
comme on cria toile après luy, tellement que tout
ce qu'il put faire fut de s'absenter du pays, PARÉ,
xvfiî, 84.
— ETTM. Impératif du latin tôlier» ; ôte, enlève.
Ce mût vient de toile hune, que Se mirent à crier
les Juifs contre Pilate pour qu'il fît mourir Jésus-
Christ. Tollere a le même radical que tolerare
(voy. TOLÉRER); il avait donné tollir ou foudre,
verbe très-usité dans l'ancienne langue.
f TOLOMANE (to-lo-ina-n'), s. f. Fécule de to-
lomàne, fécule extraite, aux Antilles, de ïa racine
du connu coccinea (amomacées), alimentaire.
■f TOÏ.U (to-lu), s. m. Baume de Tolu, dit aussi
baume de Carthagène, d'Amérique ou du Pérou,
baume usité en pharmacie, qui découle d'un arbre,
le myroSpermum toluiferum, légumineuses.
— ÉTYM. Tolu, ville et port de la Nouvelle-
Grenade.
f TOLUIFÈRE fto-lu-i-fè-r'), adj. Qui produit le
baume de Tolu.
— ÉTYM. Tolu, et lat. ferre, porter.
■(■TOMAHAWK (to-ma-ôk), s. m. Hache de guerre
dont se servent les sauvages de l'Amérique duNord
pour casser la tête à leurs ennemis. Les chefs de
guerre, le tomahawk à la main.... prennent la
gauche, CHATEAUBR. Atala, le Récit, les Chasseurst
TOMAISON (to-mê-zon), s. f. Terme d'imprime-
rie. Indication du tome auquel appartient chaque
feuille d'impression dans les ouvrages qui ont plu-
sieurs tomes.
— ÉTYM. Tome.
TOMAN (to-man), s. m. Somme de compte en
usage dans la Perse, et qui vaut environ 60 francs.
— HIST. xm* s. Le sel rend, chascun an, en
somme nn vingts tommans d'or, et chascun tom-
man vault LXX mille saies d'or (ital. saggio, sorte
de monnaie), si que les mi vingts tommans mon-
tent en somme : cinq mille et six cens pois d'or,
et chascun pois d'or vault plus d'un flourin d'or,
IÎARCPOL, p. 610.
"—ÉTYM. Mot turc-mogol, passé dans lès langues
arabe et persane sous cette forme tômdn, et si-
gnifiant la somme ou quantité de dix mille,
PADTBTER.
TOMATE (to-ma-f), s. f. Plante qui porte des
fruits d'un rouge vif, solarium lycopersicum, L.
dite aussi pomme d'amour. Un plant de tomates.
Il Fruit de cette plante. Sauce aux tomates, ou,
par abréviation, sauce tomate.
TOM
— ÊTYM. Espagn. tomate, du mexicain to-
matl.
TOMBAC (ton-bak), *. m. Métal factice, composé
de cuivre et de zinc. L'homme qui a le secret du
tombac qui se file n'est pas seul; mais je crois
qu'on n'en peut filer que très-peu et qu'il se casse,
VOLT. Lett. Moussinot, mai 4737. Des tabatières de
bois, de laiton et de tombac, PEYSSONNEL, Traité
sur le comm. de la mer Noire, 1, 405. Quelques-
unes [îles], comme oelle de Bornéo, donnent l'al-
liage connu sous le nom de tombac, A. BRON-
GNIART, Traité de min. 1.11, p. 240.
— ÊTYM. Espagn. tumbage; portug. tambaque;
ital. tombaccox du malais tambaga, cuivre.
t TOMBAL, ALE (ton-bal, ba-F), adj. Terme
d'archéologie. Qui sert aux tombes. Pierre tombale.
— ÊTYM. Tombe.
TOMBANT, ANTE (ton-ban, ban-t'), adj. || i° Qui
tombe. J'espérai qu'en lui Votre trône tombant
trouverait un appui, CORN. Rod. n, 3. || Cheveux
tombants, cheveux longs qui ne sont pas ratta-
chés. Il II se dit, dans un sens analogue, de la
crinière, des plumes. La queue est étagée, un
peu tombante et entièrement rousse, BUFF. Ois.
t. v, p. 460. Il Étoile tombante, se dit quelquefois
pour étoile filante. || En botanique, tige tombante,
tige qui penche vers le sol; calice tombant, calice
dont la chute a lieu au moment de celle des pé-
tales. || Terme de conchyliologie. Ouverture tom-
bante , ouverture d'une coquille univalve lorsque,
ne suivant pas la direction de la spire, elle s'a-
baisse d'une manière subite. || 2" Nuit tombante,
fin du jour, approche de la nuit. X la nuit tom-
bante. H 8" Qui est en décadence, qui va vers sa
fin. C'était une étrange chose de comparer la
synagogue tombante, au point où son endurcisse-
ment et sa réprobation était marquée clairement
par les prophètes, avec l'Église chrétienne, qui ne
doit jamais tomber, BOSS. Confér. avec Claude, 2. Il
[Fénelon] savait l'état tombant du roi, il savait
ce qui le regardait après lui, ST-SIM. 380, 443.
Il Jour tombant, fin du jour. Donnez-lui cette let-
tre, il la portera à son adresse, mais au jour
tombant, GENLIS, Théât. d'éduc. l'Intrigante, 1, 3.
Il 4° Se dit d'un son qui faiblit. Lui, d'une voix
tombante, offrant ce don fatal.... CORN, l'omp. ni,
I. Les Italiens avaient peu'de mots dont la finale
se soutînt, et ils en avaient un nombre infini dont
la finale était brève et tombante, MARMONTEL,
(Eue. t. vm, p. 456, || 5" Terme d'astrologie. Mai-
son tombante, se dit de la 3e, de la 6e, de la 9e
et de la 4 2", parce qu'elles sont les dernières de
chaque cadran.
TOMBE (ton-b'), s. f. H 1' Grande table de mar-
bre, de pierre, de cuivre, etc. dont on couvre la
fosse qui contient un mort. Mes cheveux gris me
font déjà frémir; Dessous la tombe il faut tou-
jours dormir; Elle est un lit où jamais on ne
veille, MAINARD, dans RICHELÈT. Que des plus no-
bles fleurs leur tombe soit couverte, CORN. If or.
lit, 6. Avant qu'un peu de terre, obtenu par
prière, Pour jamais sous la tombe eût enfermé Mo-
lière, BOIL. Ép. vu. Le comte de Tessin..,. après
avoir vété comblé d'honneurs pendant le cours d'une
longue vie et avoir paru le plus heureux des hom-
mes, a ordonné qu'on mît sur sa tombe : Tan-
dem felix, DUCLOS, (Euv. t. x, p. 247. y 2° Par
extension, tombeau. Ma flamme par Hector fut
jadis allumée; Avec lui dans la tombe elle s'est
renfermée, RAC. Andr. m, 4. Je meurs, et sur ma
tombe où lentement j'arrive, Nul ne viendra ver-
ser des pleurs, GILB. Ode imitée de plusieurs psau-
mes. Sa mère, peu de temps, hélas 1 Vint tous les
soirs dans la vallée Visiter la tombe isolée, Et son
amante ne vint pas, MILLEV. Chute des feuilles. Moi
bien portant, quoi! vous pensez d'avance X m'é-
riger une tombe à grands frais, BÉRANG. Mon totnb.
Quel est sur moi le froid qui tombe ? C'est le froid
du soir de mes jours; Promettez un rêve à ma
tombe ; Muses, restez ; restez, amours, ID. Sciences.
Il 3° Fig. et poétiquement. La mort. Ta gloire est
en danger, ta tombe est éntr'ouverte, VOLT. Fanât.
IV, 4. Nous [chrétiens] demandons des sourires au
berceau et des pleurs à la tombe, CHATEAUBR. Gé-
nie, i, ï, 4. Il La tombe, pour le mort même. Qu'un
vaste empire tombe, Qu'est-ce, au loin, pour ma
tombe, Qu'un vain bruit qui se perd? DUCIS, Stan-
ces.
—HIST. xnr s. Et li fu faite tombe biele et riche,
tele qu'il afferoit à roi, Chr. de Rains, 82. Dame,
fait-il, car me menés X sa tombe [de ma mie], se
le savés, FI. et Bl. "05. Et ordonnons et prions et
commandons estroitement à nos exécuteurs, que
TOM
eus ne mettent pas plus de cinquante livres tour-
nois en toutes choses à fere tombe sur nostre cors,
ne plus de trente livres tournois à faire tombe sur
nostre cuer, DE LABORDE, Émaux, p. 64 7. De sainv
Robiert enquist la vie, Si en a la tombe ravie ;
L'oissemente qu'il i trovâ, Plus d'avoir n'en
porter rouva, no CANGE, tumba. || xrv* s. Si celuy
éprouvé est tel quUl doive esti» orfèvre.... il
le sera ; mais il n'ouvrera ne fera ouvrer jamais
d'autre métal que de bon or et de bon ar-
gent, si ce n'est en joyaux d'église, comme tom-
bes, chasses, croix, DU CANGE, tumba. Â Thibaut de
la Nasse, marguillier de Saint Innocent, pour dix
tumbes dont l'on a faict marches en la grand viz
[escalier] neuve dudit Louvre, achetée de li chaque-
tumbe, prise au cimetière dudit Saint-Innocent,
DE LABORDE, Émaux, p. 634. || xv' s. Y a forsbourfr
moult grans [à Paris] comme se ce feust une ville
à part, si y demeuraient ouvriers de divers mestiers,
especiaulement bouchiers, tainturiers, ouvriers
de tombes et de lames et autres, m. tb. p. 547.
— ÉTYM. Berry, tumbe; provenç. tomba; espagn
tumba; ital. tomba; du latin, tumba, qui vient,
avec changement de genre, de TOH6O{, tombeau.
TOMBÉ, ÉE (ton-bé, bée), part, passé de tomber.
Il 1° Qui a été entraîné de haut en bas. Un fruit
tombé. Un sceptre si tôt tombé d'une royale main,
BOSS. Mar.-Thér. On lui a souvent [à Louis XIV]
ouï parler des temps de son enfance avec amer-
tume, jusque-là qu'il racontait qu'on le trouva un
soir tombé dans le bassin du jardin du-Palais-Royal -
à Paris, où la cour demeurait alors, ST-SIM. 406,74.
On dit que [à la représentation de Tancrède] Satan
était dans l'amphithéâtre sous la figure de Fréron,
et qu'une larme d'une dame étant tombée sur le nez
du malheureux.... VOLT. Lett.d'Argentai,sept. 4760.
Il Fig. Un jour, qui n'est pas loin, elle verra tombée
La troupe qui l'assaut et la veut mettre bas, MALH.
I, 4.E3 la fille d'Achab dans le piège tombée, RAC.
Athal. v, 6. Il 8° Tombé des nues, survenant à l'im-
proviste. De quelle façon tu recevrais un gueux qui,
tout à coup tombé des nues, viendrait te saluer au
milieu d'une rue, LESAGE, Gujrm d'Alf. m, 4. || 3° Dé-
chu. L'homme ne sait à quel rang se mettre; il est
visiblement égaré, et tombé de son vrai lieu, sans
le pouvoir retrouver, PASC. Pens. vm, 42, éd. HA-
VET. Elle [Mme de Vins, après la disgrâce de Pom-
pone] est plus tombée qu'une autre, ne peut plus
souffrir tous ces pays [la cour] où elle n'est plus,
SÉV. 25 mai 4680. Il est permis de dire que la
nature tombée a des forces pour faire le bien jus-
qu'à le pouvoir commencer.... ce qui rétablit en
honneur le semi-pélagiahisme,B0ss. 6*a«ert. in, 94.
Les grands hommes, qui ne peuvent former et mû-
rir une nation naissante, né sauraient rajeunir une
nation vieillie et tombée, RAYNAL, Hist. phil. xi, 4.
L'homme est un dieu tombé qui se souvient des
cieux, LAMART. Médit. 1, 2. || 4" Que l'âge a af-
faissé. Je suis furieusement tombé, et il n'y a plus
de société pour moi, VOLT. Lett. d'Argence, 3 sept.
4779.11 5° Quiapéché. Pourrions-nous nous plaindre,
nous trop justement punis, tandis que vous, Eve
encore non tombée, vous souffrez les persécutions
des hommes? CHATEAUBR. Ifarf. xx. || S'est dit, sub-
stantivement, des chrétiens qui, effrayés par les
tortures, consentaient à offrir de l'encens aux ido-
les, y 6° Un auteur tombé, auteur dont la pièce
n'a pas réussi, Figaro : Mais les efforts de la ca-
bale.... — Almaviva : Ah ! la cabale, monsieur
l'auteur tombé ! BEAUHARCK. Barb, de Sév. 1, 2. || Il
se dit, dans le même sens, d'une pièce de théâtre.
Voilà donc Athalie encore tombée 1 le malheur
poursuit tout ce que je protège et que j'aime, MAIN-
TENON, Lett. au duc de Noailles, t, v, p. 4, dans
POUGENS. Ce fut vingt-quatre ans après là chute
des Nuées que Sôcrâte fut jugé et condamné; croi-
ra-t-on qu'après un terme si long, une pièce tom-
bée ait pu avoir quelque influence sur l'esprit
du peuple et des juges? LEVËSQUE, Insiit. Mém.
litt. et beaux+arts, 1.1, p. 355. || 7" Humilié. Voilà
mon glorieux bien tombé I sa hauteur Avait, ma
foi, besoin d'un pareil précepteur, DESTOCCH. Glor.
11, 4 6. Il 8° Se disait d'une montre, quand elle
avait filé toute sa chaîné. || 9" Pas tombé, ou,
substantivement, un tombé, pas que l'on exécute
en s'élevant d'abord sur la pointe des pieds et
pliant après le pas.
TOMBEAU (ton-bô), *. m. || 1° Monument élevé
à la mémoire d'un mort au lieu même où il est
enterré. Que ce tombeau nous convainque de notre
néant, S'pourvU que cet autel nous apprenne en
même temps notre dignité, BOSS. Duch. d'Orl.
Que le monde voit peu de ces veuves qui s'ense-
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