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TIM
de décision et de fermeté. Un faire timide. Pin-
ceau, ciseau, burin timide.
— HIST. XVI* s. La mère du timide ne sçait que
c'est de pleurer, COTGHAVE.
— ÉTYM. Lat. timidus, de timeo, craindre,
comme pavidus de paveo.
TIMIDEMENT (ti-mi-de-man), adv. Avec timi-
dité. Parler, s'avancer timidement. Hélas! le ci-
toyen, timidement fidèle, N'oserait en ces lieux
Imiter ce saint zèle, VOLT. Oresle, n, 2.
— HIST. xvi' s. Timidement, COTGRAVE.
— ETYM. Timide, et le suffixe ment.
TIMIDITÉ (ti-mi-di-té), s. f. \\ i° Qualité de celui
qui est timide. Plus plein d'étonnement que de ti-
midité, CORN. Séracl. m, 4. Prudente sans timidité,
pressante sans indiscrétion.... attendant de la bonté
du prince plus que de son propre crédit, FLÉCH.
Dauphine. Cette timidité savante quiarrêtait Locke
sur le bord des abîmes, VOLT. Lett. à M***, 4740.
On ne perd les États que par timidité, m. Fanât.
I. 4. La timidité tient au caractère ; l'embarras,
aux circonstances, D'ALEMB. OEuv. t. m, p. 330.
Les hommes ont plus de timidité dans l'esprit que
dans le coeur ; et les esclaves volontaires font
plus de tyrans que les tyrans ne font d'esclaves
forcés, DUCLOS, Consid. moeurs, 6. || 2° Se dit aussi
en parlant des actions, des discours. La timidité
de ce conseil. On blâma la timidité de sa conduite.
|| 3° Manque d'assurance, quelquefois même avec
une idée favorable. La timidité est un défaut dont
il est dangereux de reprendre les personnes qu'on
en veut corriger, LA ROCHEFOUC. Max. 480. Tout
cela est caché sous un beau visage fort régulier,
sous une modestie extrême, sous une timidité
aimable, sous une jeunesse de dix-sept ans, SÉV.
80 mai 4680. La timidité rend les nommes fa-
rouches, quand ils se font surtout un devoir de
ne la pas surmonter, M™" DE CAYLUS, Souvenirs,
p. co, dans POUGENS. En devenant plus malheu-
reux, je suis devenu plus timide, et jamais je n'ai
menti que par timidité, J. j. ROUSS. 4e promen.
Non de cette aimable timidité qui vient de la
crainte de déplaire, mais de l'embarras d'un sot
qui ne sait que dire, et du malaise d'un libertin
qui ne se sent pas à sa place auprès d'une hon-
nête fille, m. Bel. II, 48. La timidité, qui naquit
autrefois avec l'amour, est toujours une de ses
compagnes inséparables, COMTE DE CAYLUS, Féeries,
Pimprenelle, OEuv. t. vni, p. 349, dans POUGENS.
Cette timidité souffrante qui se mêlait souvent à
ses impressions, les plus agréables, STAEL, Corinne,
tv, 4. Son visage mâle exprima la timidité la plus
délicate, rx>. ib. m, 2.
— HIST. xv* s. Dissimulation fault [pèche] et ti-
midité,' GERSON, Harengue à Charles VI, p. 4 9.
|j xvi* s. Quelquesfois ceste vertu imaginative fait
cheoir la personne de quelque lieu haut, pour la
grande appréhension et timidité qu'elle a de tom-
ber, PARÉ, xvni, H. Corne entendra on force sans
entendre timidité, continence sans incontinence... ?
BONIVARD, Amartigenée, p. 4 77.
— ÉTYM. Lat. timiditatem, de timidus, timide.
t TIMIER (ti-miê), s. m. Nom, aux environs de
Gênes, du sorbier des oiseaux.
t TIMOCRATIE (ti-mo-kra-sie), s. m. Gouverne-
ment dans lequel les fonctions, les honneurs, sont
réservés aux plus riches.
— HIST. xiv" s. Les bonnes [polities] sont royalme,
aristocratie, et la tierce peut estre appelée conve-
nablement tymocracie, ORESME, Éth. 246.
— ÉTYM. TiiioxpetTia, de T!(J.YI, estimation du re-
veau, et xpaTEïv, commander.
(■ TTMOCRATIQUE (ti-mo-kra-ti-k'), adj. Qui ap-
partient à la timocratie.
ITMON (ti-mon), s. m. || 1» Pièce de bois longue,
fixée au milieu de la volée d'une voiture, et par
l'intermédiaire de laquelle les chevaux retiennent,
font reculer la voiture et soutiennent le poids de
ls partie antérieure. Le timon s'est brisé. On sait
que l'usage de donner plusieurs timons à un char
était fréquent chez les anciens, surtout dans les
quadriges, QUATR. nE QUINCY, Instit. Mém. hist. et
litt. anc. t. rv, p. 386. || Fig. Il faut que M. de la
Garde ait de bonnes raisons pour se porter à l'ex-
trémité de s'atteler avec quelqu'un [se marier]....
mais enfin il faut venir au timon et se mettre
sous le joug comme les autres, SÉV. 4 7 mai 4 676.
Il Timon d'une charrue, longue pièce de bois en
forme de timon à laquelle sont attelés les boeufs
ou les chevaux. De huit pieds en avant que le ti-
mon s'étende, BELILLE, Géorg. 1.1|2° Terme de
marine. D'abord la barre du gouvernail, puis, par
extension, le •jouvernail lui-même. Telle qu'un
TIN
vaisseau sans timon, Le jouet des fureurs de
l'onde, CORN. Imil. i, 4 3. Comme nous voulû-
mes partir [de Zante], nous ne trouvions pas
l'émir [le douanier], pour nous rendre notre ti-
mon [le chef de la douane avait fait enlever le
gouvernail du navire, pour qu'il ne pût quitter le
port sans avoir acquitté les droits], SPON, Voy.
d'Italie, t. Il, p. 27. || 3° Fig. Direction de ce qui
est comparé à un navire. Il veut tenir tout seul le
timon des affaires, TRISTAN, Jf. de Chrispe, rv, 4.
....Ces rois nés valets de leurs propres ministres.
Et qui, jamais en main ne prenant le timon, Aux
exploits de leur temps ne prêtaient que leur nom,
BÙIL. Éptt. vin. Ai-je mis dans sa main le timon
de l'État Pour le conduire au gré du peuple et
du sénat? RAC. Brit. i, 4. Le duc de Lerme ne
tient plus le timon de la monarchie, LESAGE, Est.
Gong. 34.
— HIST. xvi" Une couple de chevaulx attelez à
mesme timon, MONT, I, 4 83. Aussi facilement que
le timon faict retourner la navire, rx>. il, 4 95. [L'es-
prit humain] un esclair céleste auquel Dieu a
donné la raison comme un timon animé pour le mou-
voir avec reigle et mesure, CHARRON, Sagesse, i, 4 5.
— ÉTYM. Provenç. timo; espagn. timon; ital. li-
mons,- du lat. temonem, timon.
t TIMONERIE (ti-mo-ne-rie), s. f. Terme dema-
rine. Métierdutimonier. On dit d'unmarin qu'il est
dans la timonerie, quand il a fait les études prati-
ques et théoriques qui tiennent au maniement du
gouvernail, au sondage, aux signaux. |] La por-
tion du pont à l'arrière du navire où se tien-
nent les timoniers. || Maître de timonerie, offi-
cier subalterne qui commande sur cette partie du
pont.
— ÉTYM. Timon.
TIMONIER (ti-mo-nié; IV ne se lie jamais; au
pluriel, Ys se lie : des ti-mo-nié-z habiles), s. m.
111° Celui qui gouverne le timon d'un navire sous
les ordres du pilote. Dans nos vaisseaux, la fonc-
tion des pilotes est de veiller à ce que les timo-
niers suivent exactement la route que le capitaine
leur ordonne, BOUGAINV. Voy. t. il, p. 4 24. || 2° Nom
qu'on donne à chacun des chevaux qui sont au ti-
mon; les autres se nomment chevaux de volée.
— HIST. xvi" s. Ainsi que le sage timonnier en
jettant d'un coeur masle et viril la dernière an-
cre.... PASQUIER, Lett. t. m, p. 564.
— ÉTYM. Timon. -
TIMORÉ, ÉE (ti-mo-ré, rée), adj. || 1° Qui est pé-
nétré d'une crainte salutaire, en parlant de la crainte
d'offenser Dieu. Pénitent d'autant plus timoré
qu'il était ignorant, VOLT. Éduc. d'un prince. Des
vieillards timorés, des moines fanatiques, Versant
sur l'avenir des larmes prophétiques, Maudissent
cette guerre et pleurent leur pays, MASSON, Helvét.
vi. Lucile était une personne très-timorée, et qui
fatiguait souvent son âme à force de scrupules et
d'interrogations secrètes sur sa conduite, STAEL,
Corinne, six, 6. || Conscience timorée, celle que la
crainte du mal alarme facilement, qui porte la
délicatesse jusqu'au scrupule. La princesse pala-
tine croyait voir partout dans ses actions un
amour-propre déguisé en vertu ; quel supplice à
une conscience timorée ! BOSS. Anne de Gonls. Né
avec une conscience très-timorée, il veillait avec
sévérité et avec scrupule sur lui-même, CONDORCET,
Bertin. || 2° Qui porte très-loin le scrupule en
général. Il me semble qu'une femme est d'ordi-
naire moins timorée qu'une fille, VOLT. Dict. phil.
Terelas. Autant nous devons de sévérité à l'esprit
de mécontentement et de murmure, autant nous
devons de patience, de discussion et d'exhorta-
tion aux doutes des âmes timorées, MIRABEAU,
Collection, t. rv, p. 340. Vous ne me ferez ja-
mais croire qu'un avocat de Paris, un homme
d'esprit, soit timoré à ce point-là, TH. LECLERCQ,
Prov. t. m, p. 4 54, dans POUGENS.
— HIST. xvi" s. Timoré, COTGRAVE.
— ÉTYM. Ital. timorato ; du lat. timoratus, de
timor, crainte.
TIN (tin), s. m. || 1° Terme de marine.. Morceau de
bois de peu de longueur, sorte de billot employé
en le mettant à plat pour servir de support à une
pièce de construction que l'on travaille, ou, spé-
cialement, à la quille d'un navire en construction,
afin de l'exhausser au-dessus de sa cale. Après que
le vaisseau est bâti ou radoubé, ils laissent en-
trer la marée qui l'enlève de dessus les tins et le
met à flot, Corresp. de Colbert, t. m, 2, p. 342.
|| 2° Pièce de bois qui soutient les tonneaux dans
une cave.
— ÉTYM. Lat. tignurn, pièce de charpente, pou-
TIN
tre, solive. A tig-num comparez TEX-TUV, clarpen-
tier.
t TINAGE (ti-na-j'), s. m. Corvée qui se faisait
par un homme, deux boeufs et une charrette,
Arch. des fin. mss. Instr. sur la chambre des
Comptes, p. 32, 4 704.
■f TINCAL ou TINKAL (tin-kal), s. m. Borax im-
pur et brut. || Quelques auteurs nomment particu-
lièrement tinkal la matière grasse qui empâte et
enveloppe les cristaux, FOURCROY, Conn. chim.
t. m, p. 328.
— ÉTYM. Espagn. atincar; portug. atincal; de
l'arabe, at-tencar, tincal.
TINCTORIAL, ALE (tin-kto-ri-al, a-1'), adj. Qui
sert à teindre ; qui a rapport à l'art de teindre. In-
grédients tinctoriaux. Matières tinctoriales, CHAP«
TÀL, Instit. Mém. scienc. t. vi, p. 489.
— ÉTYM. Lat. tinctor, teinturier, de tingere [voy.
TEINDRE).
TINE (ti-n'), s. f. || 1° Tonneau qui sert à trans-
porter de l'eau. || Sert aussi à transporter la ven-
dange de la vigne au pressoir. || 2° Nom des espèces
de tonnes ouvertes par un des fonds, lesquelles
servent à contenir le minerai ou les eaux qu'on
élève au-dessus d'un puits de mine. j| 3° Baquet en
bois employé dans la fabrication de la poudre.
|| 4e Tine de beurre, coquille du genre cône.
— HIST. xvi" s. Celier pour les cuves, tinnes et
pressoirs, o. DE SERRES, 20.
— ÉTYM. "Wallon, teinn; provenç. espagn. et
ital. tina ; du lat. tina.
f TINÉITES (ti-né-i-f), s. m. pi. Tribu de lépi-
doptères, dont le genre teigne est le type.
— ÉTYM. Lat. tinea, teigne.
f TINEL (ti-nèl), s. m. Terme hors d'usage. Mot
tiré de l'italien, qui signifie une salle basse où les
domestiques mangent dans une grande maison.
Le sommelier en hâte est-sorti de la cave; Déjà
monsieur le maître et son monde se lave; Trêve
avecque l'honneur, je m'en vais tout courant Dé-
cider au tinel un autre différend, RÉGNIER, Sat.
VI.
— HIST. xrv" s. Bien sai qu'il est entrez dedens
à son commant, Avec lui quatre cent de son tinel
plus grant, DU CANGE, tinnulus. || xv' s. Et fut de-
livrée à monseigneur Jean de Hainaut une abaye
de blancs moines pour son corps et son tinel tenir,
FROISS. i, i, 30. || xvr s. tenir cour pleniere et tinel
ouvert, c'est-à-dire table ouverte à tous venans,
LA COLOMBIÈRE, Théâtre d'honneur, t.i, p. 32, dans
LACURNE. De telles figures à mémoire perpétuelle
fit Frapin peindre son tinel et salle basse, RAB. iiy
Ane. prol.
— ÉTYM. Catal. tinell ; ital. tinello; bas-lat. tin-
nulus, tinellus; du lat. tina, vase, cuye, suivant
l'Académie de la Crusca.
t TINET (ti-nè), s. m. Machine pour suspendre,
dans les boucheries, un animal écorché. || Levier
pour porter des tines ou tinettes. Ses fils, ses filles
et garçons brasseurs qui survinrent armés de bâ-
tons et de tinets, Arrêt du conseil, 4 5 mai 4 722.
— ÉTYM. Tinet tient sans doute à tinel, gros
bâton, dans l'ancien français.
TINETTE (ti-nè-f), s. f. || i" Vaisseau de bois fait
de douves, ordinairement plus large par en haut
que par en bas, et qui sert au transport du beurre
fondu. Ne seront débités dans l'étendue de notre
ferme des gabelles aucuns beurres, soit en pots,
tinettes, barils, ou autres vaisseaux, dans lesquels
il y ait aucun sel net et en nature, Ordonn. mai
4 680. || 2° Espèce de tonneau qui sert aux vidanges.
— HIST. xv" s. Il veit au milieu d'ung moult
beau pré une tinette pleine d'eau chaude, Perco-
forest, t. iv, f° 4 2.
— ÉTYM. Dimin. de Une ; wallon, tinulett
t TINIER (ti-nié); s. m. Arbrisseau d'Amérique
f TIN10N (ti-ni-on) s. m. Chiendent.
— ÉTYM. Ce parait être, le même que tignon,
chignon, à cause des racines comparées à une
tignasse.
t TINOPORE (ti-no-po-r'), s. m. Nom d'un genre
de céphalopodes créé par Montfort et rapporté
maintenant au genre calcarine, mais cependant
avec doute, LEGOARANT. *
TINTAMARRE (tin-ta-ma-r'), s. m. Terme fami-
lier. Bruit éclatant, accompagné de confusion et
de désordre. Les trompes et les cors font un tel
tintamarre Que le bonhomme est étonné, LA FONT.
Fabl. iv, 4. Parmi ce spectacle si rare [d'un feu-
d'artifice], Figure-toi le tintamarre, Le fracas et
les sifflements Qu'on entendait' à tous moments,
ID. OEuvres diverses, t. n, p. 302. L'esprit de ce
souverain juge du monde [l'homme] n'est pas- si
TIM
de décision et de fermeté. Un faire timide. Pin-
ceau, ciseau, burin timide.
— HIST. XVI* s. La mère du timide ne sçait que
c'est de pleurer, COTGHAVE.
— ÉTYM. Lat. timidus, de timeo, craindre,
comme pavidus de paveo.
TIMIDEMENT (ti-mi-de-man), adv. Avec timi-
dité. Parler, s'avancer timidement. Hélas! le ci-
toyen, timidement fidèle, N'oserait en ces lieux
Imiter ce saint zèle, VOLT. Oresle, n, 2.
— HIST. xvi' s. Timidement, COTGRAVE.
— ETYM. Timide, et le suffixe ment.
TIMIDITÉ (ti-mi-di-té), s. f. \\ i° Qualité de celui
qui est timide. Plus plein d'étonnement que de ti-
midité, CORN. Séracl. m, 4. Prudente sans timidité,
pressante sans indiscrétion.... attendant de la bonté
du prince plus que de son propre crédit, FLÉCH.
Dauphine. Cette timidité savante quiarrêtait Locke
sur le bord des abîmes, VOLT. Lett. à M***, 4740.
On ne perd les États que par timidité, m. Fanât.
I. 4. La timidité tient au caractère ; l'embarras,
aux circonstances, D'ALEMB. OEuv. t. m, p. 330.
Les hommes ont plus de timidité dans l'esprit que
dans le coeur ; et les esclaves volontaires font
plus de tyrans que les tyrans ne font d'esclaves
forcés, DUCLOS, Consid. moeurs, 6. || 2° Se dit aussi
en parlant des actions, des discours. La timidité
de ce conseil. On blâma la timidité de sa conduite.
|| 3° Manque d'assurance, quelquefois même avec
une idée favorable. La timidité est un défaut dont
il est dangereux de reprendre les personnes qu'on
en veut corriger, LA ROCHEFOUC. Max. 480. Tout
cela est caché sous un beau visage fort régulier,
sous une modestie extrême, sous une timidité
aimable, sous une jeunesse de dix-sept ans, SÉV.
80 mai 4680. La timidité rend les nommes fa-
rouches, quand ils se font surtout un devoir de
ne la pas surmonter, M™" DE CAYLUS, Souvenirs,
p. co, dans POUGENS. En devenant plus malheu-
reux, je suis devenu plus timide, et jamais je n'ai
menti que par timidité, J. j. ROUSS. 4e promen.
Non de cette aimable timidité qui vient de la
crainte de déplaire, mais de l'embarras d'un sot
qui ne sait que dire, et du malaise d'un libertin
qui ne se sent pas à sa place auprès d'une hon-
nête fille, m. Bel. II, 48. La timidité, qui naquit
autrefois avec l'amour, est toujours une de ses
compagnes inséparables, COMTE DE CAYLUS, Féeries,
Pimprenelle, OEuv. t. vni, p. 349, dans POUGENS.
Cette timidité souffrante qui se mêlait souvent à
ses impressions, les plus agréables, STAEL, Corinne,
tv, 4. Son visage mâle exprima la timidité la plus
délicate, rx>. ib. m, 2.
— HIST. xv* s. Dissimulation fault [pèche] et ti-
midité,' GERSON, Harengue à Charles VI, p. 4 9.
|j xvi* s. Quelquesfois ceste vertu imaginative fait
cheoir la personne de quelque lieu haut, pour la
grande appréhension et timidité qu'elle a de tom-
ber, PARÉ, xvni, H. Corne entendra on force sans
entendre timidité, continence sans incontinence... ?
BONIVARD, Amartigenée, p. 4 77.
— ÉTYM. Lat. timiditatem, de timidus, timide.
t TIMIER (ti-miê), s. m. Nom, aux environs de
Gênes, du sorbier des oiseaux.
t TIMOCRATIE (ti-mo-kra-sie), s. m. Gouverne-
ment dans lequel les fonctions, les honneurs, sont
réservés aux plus riches.
— HIST. xiv" s. Les bonnes [polities] sont royalme,
aristocratie, et la tierce peut estre appelée conve-
nablement tymocracie, ORESME, Éth. 246.
— ÉTYM. TiiioxpetTia, de T!(J.YI, estimation du re-
veau, et xpaTEïv, commander.
(■ TTMOCRATIQUE (ti-mo-kra-ti-k'), adj. Qui ap-
partient à la timocratie.
ITMON (ti-mon), s. m. || 1» Pièce de bois longue,
fixée au milieu de la volée d'une voiture, et par
l'intermédiaire de laquelle les chevaux retiennent,
font reculer la voiture et soutiennent le poids de
ls partie antérieure. Le timon s'est brisé. On sait
que l'usage de donner plusieurs timons à un char
était fréquent chez les anciens, surtout dans les
quadriges, QUATR. nE QUINCY, Instit. Mém. hist. et
litt. anc. t. rv, p. 386. || Fig. Il faut que M. de la
Garde ait de bonnes raisons pour se porter à l'ex-
trémité de s'atteler avec quelqu'un [se marier]....
mais enfin il faut venir au timon et se mettre
sous le joug comme les autres, SÉV. 4 7 mai 4 676.
Il Timon d'une charrue, longue pièce de bois en
forme de timon à laquelle sont attelés les boeufs
ou les chevaux. De huit pieds en avant que le ti-
mon s'étende, BELILLE, Géorg. 1.1|2° Terme de
marine. D'abord la barre du gouvernail, puis, par
extension, le •jouvernail lui-même. Telle qu'un
TIN
vaisseau sans timon, Le jouet des fureurs de
l'onde, CORN. Imil. i, 4 3. Comme nous voulû-
mes partir [de Zante], nous ne trouvions pas
l'émir [le douanier], pour nous rendre notre ti-
mon [le chef de la douane avait fait enlever le
gouvernail du navire, pour qu'il ne pût quitter le
port sans avoir acquitté les droits], SPON, Voy.
d'Italie, t. Il, p. 27. || 3° Fig. Direction de ce qui
est comparé à un navire. Il veut tenir tout seul le
timon des affaires, TRISTAN, Jf. de Chrispe, rv, 4.
....Ces rois nés valets de leurs propres ministres.
Et qui, jamais en main ne prenant le timon, Aux
exploits de leur temps ne prêtaient que leur nom,
BÙIL. Éptt. vin. Ai-je mis dans sa main le timon
de l'État Pour le conduire au gré du peuple et
du sénat? RAC. Brit. i, 4. Le duc de Lerme ne
tient plus le timon de la monarchie, LESAGE, Est.
Gong. 34.
— HIST. xvi" Une couple de chevaulx attelez à
mesme timon, MONT, I, 4 83. Aussi facilement que
le timon faict retourner la navire, rx>. il, 4 95. [L'es-
prit humain] un esclair céleste auquel Dieu a
donné la raison comme un timon animé pour le mou-
voir avec reigle et mesure, CHARRON, Sagesse, i, 4 5.
— ÉTYM. Provenç. timo; espagn. timon; ital. li-
mons,- du lat. temonem, timon.
t TIMONERIE (ti-mo-ne-rie), s. f. Terme dema-
rine. Métierdutimonier. On dit d'unmarin qu'il est
dans la timonerie, quand il a fait les études prati-
ques et théoriques qui tiennent au maniement du
gouvernail, au sondage, aux signaux. |] La por-
tion du pont à l'arrière du navire où se tien-
nent les timoniers. || Maître de timonerie, offi-
cier subalterne qui commande sur cette partie du
pont.
— ÉTYM. Timon.
TIMONIER (ti-mo-nié; IV ne se lie jamais; au
pluriel, Ys se lie : des ti-mo-nié-z habiles), s. m.
111° Celui qui gouverne le timon d'un navire sous
les ordres du pilote. Dans nos vaisseaux, la fonc-
tion des pilotes est de veiller à ce que les timo-
niers suivent exactement la route que le capitaine
leur ordonne, BOUGAINV. Voy. t. il, p. 4 24. || 2° Nom
qu'on donne à chacun des chevaux qui sont au ti-
mon; les autres se nomment chevaux de volée.
— HIST. xvi" s. Ainsi que le sage timonnier en
jettant d'un coeur masle et viril la dernière an-
cre.... PASQUIER, Lett. t. m, p. 564.
— ÉTYM. Timon. -
TIMORÉ, ÉE (ti-mo-ré, rée), adj. || 1° Qui est pé-
nétré d'une crainte salutaire, en parlant de la crainte
d'offenser Dieu. Pénitent d'autant plus timoré
qu'il était ignorant, VOLT. Éduc. d'un prince. Des
vieillards timorés, des moines fanatiques, Versant
sur l'avenir des larmes prophétiques, Maudissent
cette guerre et pleurent leur pays, MASSON, Helvét.
vi. Lucile était une personne très-timorée, et qui
fatiguait souvent son âme à force de scrupules et
d'interrogations secrètes sur sa conduite, STAEL,
Corinne, six, 6. || Conscience timorée, celle que la
crainte du mal alarme facilement, qui porte la
délicatesse jusqu'au scrupule. La princesse pala-
tine croyait voir partout dans ses actions un
amour-propre déguisé en vertu ; quel supplice à
une conscience timorée ! BOSS. Anne de Gonls. Né
avec une conscience très-timorée, il veillait avec
sévérité et avec scrupule sur lui-même, CONDORCET,
Bertin. || 2° Qui porte très-loin le scrupule en
général. Il me semble qu'une femme est d'ordi-
naire moins timorée qu'une fille, VOLT. Dict. phil.
Terelas. Autant nous devons de sévérité à l'esprit
de mécontentement et de murmure, autant nous
devons de patience, de discussion et d'exhorta-
tion aux doutes des âmes timorées, MIRABEAU,
Collection, t. rv, p. 340. Vous ne me ferez ja-
mais croire qu'un avocat de Paris, un homme
d'esprit, soit timoré à ce point-là, TH. LECLERCQ,
Prov. t. m, p. 4 54, dans POUGENS.
— HIST. xvi" s. Timoré, COTGRAVE.
— ÉTYM. Ital. timorato ; du lat. timoratus, de
timor, crainte.
TIN (tin), s. m. || 1° Terme de marine.. Morceau de
bois de peu de longueur, sorte de billot employé
en le mettant à plat pour servir de support à une
pièce de construction que l'on travaille, ou, spé-
cialement, à la quille d'un navire en construction,
afin de l'exhausser au-dessus de sa cale. Après que
le vaisseau est bâti ou radoubé, ils laissent en-
trer la marée qui l'enlève de dessus les tins et le
met à flot, Corresp. de Colbert, t. m, 2, p. 342.
|| 2° Pièce de bois qui soutient les tonneaux dans
une cave.
— ÉTYM. Lat. tignurn, pièce de charpente, pou-
TIN
tre, solive. A tig-num comparez TEX-TUV, clarpen-
tier.
t TINAGE (ti-na-j'), s. m. Corvée qui se faisait
par un homme, deux boeufs et une charrette,
Arch. des fin. mss. Instr. sur la chambre des
Comptes, p. 32, 4 704.
■f TINCAL ou TINKAL (tin-kal), s. m. Borax im-
pur et brut. || Quelques auteurs nomment particu-
lièrement tinkal la matière grasse qui empâte et
enveloppe les cristaux, FOURCROY, Conn. chim.
t. m, p. 328.
— ÉTYM. Espagn. atincar; portug. atincal; de
l'arabe, at-tencar, tincal.
TINCTORIAL, ALE (tin-kto-ri-al, a-1'), adj. Qui
sert à teindre ; qui a rapport à l'art de teindre. In-
grédients tinctoriaux. Matières tinctoriales, CHAP«
TÀL, Instit. Mém. scienc. t. vi, p. 489.
— ÉTYM. Lat. tinctor, teinturier, de tingere [voy.
TEINDRE).
TINE (ti-n'), s. f. || 1° Tonneau qui sert à trans-
porter de l'eau. || Sert aussi à transporter la ven-
dange de la vigne au pressoir. || 2° Nom des espèces
de tonnes ouvertes par un des fonds, lesquelles
servent à contenir le minerai ou les eaux qu'on
élève au-dessus d'un puits de mine. j| 3° Baquet en
bois employé dans la fabrication de la poudre.
|| 4e Tine de beurre, coquille du genre cône.
— HIST. xvi" s. Celier pour les cuves, tinnes et
pressoirs, o. DE SERRES, 20.
— ÉTYM. "Wallon, teinn; provenç. espagn. et
ital. tina ; du lat. tina.
f TINÉITES (ti-né-i-f), s. m. pi. Tribu de lépi-
doptères, dont le genre teigne est le type.
— ÉTYM. Lat. tinea, teigne.
f TINEL (ti-nèl), s. m. Terme hors d'usage. Mot
tiré de l'italien, qui signifie une salle basse où les
domestiques mangent dans une grande maison.
Le sommelier en hâte est-sorti de la cave; Déjà
monsieur le maître et son monde se lave; Trêve
avecque l'honneur, je m'en vais tout courant Dé-
cider au tinel un autre différend, RÉGNIER, Sat.
VI.
— HIST. xrv" s. Bien sai qu'il est entrez dedens
à son commant, Avec lui quatre cent de son tinel
plus grant, DU CANGE, tinnulus. || xv' s. Et fut de-
livrée à monseigneur Jean de Hainaut une abaye
de blancs moines pour son corps et son tinel tenir,
FROISS. i, i, 30. || xvr s. tenir cour pleniere et tinel
ouvert, c'est-à-dire table ouverte à tous venans,
LA COLOMBIÈRE, Théâtre d'honneur, t.i, p. 32, dans
LACURNE. De telles figures à mémoire perpétuelle
fit Frapin peindre son tinel et salle basse, RAB. iiy
Ane. prol.
— ÉTYM. Catal. tinell ; ital. tinello; bas-lat. tin-
nulus, tinellus; du lat. tina, vase, cuye, suivant
l'Académie de la Crusca.
t TINET (ti-nè), s. m. Machine pour suspendre,
dans les boucheries, un animal écorché. || Levier
pour porter des tines ou tinettes. Ses fils, ses filles
et garçons brasseurs qui survinrent armés de bâ-
tons et de tinets, Arrêt du conseil, 4 5 mai 4 722.
— ÉTYM. Tinet tient sans doute à tinel, gros
bâton, dans l'ancien français.
TINETTE (ti-nè-f), s. f. || i" Vaisseau de bois fait
de douves, ordinairement plus large par en haut
que par en bas, et qui sert au transport du beurre
fondu. Ne seront débités dans l'étendue de notre
ferme des gabelles aucuns beurres, soit en pots,
tinettes, barils, ou autres vaisseaux, dans lesquels
il y ait aucun sel net et en nature, Ordonn. mai
4 680. || 2° Espèce de tonneau qui sert aux vidanges.
— HIST. xv" s. Il veit au milieu d'ung moult
beau pré une tinette pleine d'eau chaude, Perco-
forest, t. iv, f° 4 2.
— ÉTYM. Dimin. de Une ; wallon, tinulett
t TINIER (ti-nié); s. m. Arbrisseau d'Amérique
f TIN10N (ti-ni-on) s. m. Chiendent.
— ÉTYM. Ce parait être, le même que tignon,
chignon, à cause des racines comparées à une
tignasse.
t TINOPORE (ti-no-po-r'), s. m. Nom d'un genre
de céphalopodes créé par Montfort et rapporté
maintenant au genre calcarine, mais cependant
avec doute, LEGOARANT. *
TINTAMARRE (tin-ta-ma-r'), s. m. Terme fami-
lier. Bruit éclatant, accompagné de confusion et
de désordre. Les trompes et les cors font un tel
tintamarre Que le bonhomme est étonné, LA FONT.
Fabl. iv, 4. Parmi ce spectacle si rare [d'un feu-
d'artifice], Figure-toi le tintamarre, Le fracas et
les sifflements Qu'on entendait' à tous moments,
ID. OEuvres diverses, t. n, p. 302. L'esprit de ce
souverain juge du monde [l'homme] n'est pas- si
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