1472 RAN
L'amour les prend, Dans une plaine. Dans un cou-
vert, L'un sans mitaine, L'autre sans vert, LA
FONT. Je vous prends sans vert, se. 9. X la tri-
bune, la maison royale, c'est-à-dire jusqu'aux
petits-fils de France et non plus, se mettaient à
la raiigetle et de suite sur le drap de pied du roi,
ST-SIM.83, 80.
-'HIST. xvr s. Allans à la rangette [l'un après
l'culre], Moyen de parvenir, p. 380, dans LACUKNE.
■— ÉTYM. Ranger.
t RANGEUR, EUSE (ran-jeur, jeû-z'), s. m. et f.
Celui, celle qui range, aime à ranger. Cette femme
est rangeuse. ||Rangeurde ballots, homme de peine
qui, dans un magasin, range les sacs, les bal-
lots, etc. soit à la main, soit au crochet.
f RANGIER (ran-jié), s. m. Voy. RANGER 2. .
t RANGIFËRE (ran-ji-fè-r'), adj. Terme d'his-
toire naturelle. Cerf rangifère, ou, substantivement,
le rangifère,.le renne. La nature n'a mis les rennes
ou les rangifères que dans ces contrés [la Laponie],
VOLT. Moeurs, U9.
— HIST. xvic s. Et les oreilles semblables à celles
d'un rangifère. PARE, Licorne, i.
— ÉTYM. Mot créé par les latinistes du xvi" siècle ;
faut-il y voir un dérivé .irrégulier de rancher, bâ-
ton garni d'échelons, par comparaison au bois du
renne, et lat, ferre, porter?
t RANGUILLQN (ran-ghi-llôn , II mouillées), s.
m. Petit crochet;qui fait partie d'un hameçon. || Pe-
tite pointe de fer qui avance sur,1e tympan d'une
presse typographique, et qui fait la pointure.
RANIMÉ, ÉE (ra-ni-mé, mée), part, passé de
ranimer.
RANIMER (ra-ni-mé), v. a. || i" Rendre à la vie.
La voix du Dieu vivant a ranimé ta cendre, RAC.
Athal.iv, 6 Par nos regrets les ranimerons-nous?
nucis, Ko?», iv, t. || 2° Par extension, redonner de
la vigueur, du mouvement. Par tes conseils flat-
teurs tu m'as su ranimer, RAC. Phèdre, m, t. L'es-
prit qui règne dans la lettre de Bruxelles du 26 de
novembre, ranimerait le pauvre hibou [Voltaire],
si quelque chose pouvait le ranimer, VOLT. Lett.
Prince de Ligne, H 3 déc. 177G. Et moi, quand le
midi de ses feux bienfaisants Ranime par degrés
mes membres languissants.... LAMART. Médit- l, 24.
. || Réveiller les sens, tirer de la langueur. Sa vue a
ranimé mes esprits abattus, RAC Alliai, H, .6. Dieu,
ranime mes sens trop faibles pour ma joie ! VOLT.
Zaïre, n, 3. || Fig. 11 est bien plus aisé de.modérer
les excès de piété que de ranimer sa langueur et sa
paresse, MASS. Carême, Mort. || 3° Redonner du cou-
rage. M. de Montausier ranima les citoyens par sa
. présence [en une peste], les excitant à s'aider mu-
tuellement par des offices réciproques, FLÊGH. DUC
de Mont. || 4" Donner plus d'activité, en parlant de
choses intellectuelles et morales. La conversation
tombait, il la ranima. N'importe, en l'attendant,
préparons sa victoire; Dans l'esprit d'un rival ra-
nimons sa mémoire, CORN. Tite et Bérên. i, 3. Re-
nouvelons-le dans nous, ce désir si salutaire; ne
cessons point de le réveiller, de le ranimer par la
fréquente méditation de l'importance infinie du
salut, BOiMnAL. Pensées, t. i, p. 52. Je voudrais
vous marquer ce zèle avec lequel Mme d'Aiguillon
ranimait la charité en.un siècle où elle est non-
seulement refroidie, mais presque éteinte, PLÉCH.
Aiguillon. Mais ne. craignez-vous point que
Je ne ranime encor ma satirique audace? BOIL.
Épigr. xxxv. Pour esercer leur vertu, ou ranimer
leur vigilance, MASS. Carême, Lazare. Iln'a remarqué
de votre rêve que ce qui ranimait ses douleurs,
j. J. RODSS. Hél. y, io. || Ranimera, exciter à. Mais
craignez avec moi que. ce choix ne ranime Cette
haine mourante à quelque nouveau crime, CORN.
Rod. m, i. || 5° Donner plus de force, plus d'éclat,
en parlant d'objets physiques. Ranimer le feu qui
s'éteignait. L'arrivée de troupes fraîches ranima le
combat. Ranimer les couleurs d'un tableau. La joie
a ranimé son teint. Une pluie douce ranime les
plantes. |{ 6° Se ranimer, v. réfl. Revenir à la vie.
Ces ossements se rejoindraient et se ranimeraient
pour me dire : Pourquoi viens-tu mentir pour moi
qui ne mentis jamais pour personne? FLÉCH. DUC
de Montons. Les morts se ranimant à la voix
d'Elisée, RAC. Athal. i, t. || 7° Fig. Reprendre de
nouvelles forces, une nouvelle activité. Aussitôt
Télémaque, dont les forces étaient épuisées, com-
mence à se ranimer, FÉN. Tél. xvi. Je sentirai mon
coeur encor se ranimer, VOLT. Tancr. i, t. Il se ra-
nime à parler de son ancien temps, de ses amours,
de ses campagnes, des combats où il s'est trouvé,
du courage de ses compatriotes, j. j. RODSS. Hél.
v, 2. Je ne sais par quel hasard une superstition de
RAP
mon enfance s'est ranimée dans mon coeur, STAEL,
Corinne, xi, !..
— ÉTYM. Re..., et animer.
f RANIN, INE (ra-nin, ni-n'), adj. || i° Terme
didactique. Qui tient de la grenouille. ||2° Terme
d'anatomie. Artère ranine, artère qui s'avance jus-
qu'à la pointe de la langue, ainsi dite parce que
c'est là que se forme la ranule.
— ÉTYM. Lat. rana, grenouille.
RANOLAIRE (ra-nu-)ê-r'), adj. D'après l'Acadé-
mie, c'est un terme d'anatomie qui se dit des
veines et artères qui sont sous la langue. 11 y a là
quelque méprise; car ranule, d'où proviendrait
ranulaire, ne signifie qu'une lésion pathologique,
une tumeur; c'est ranin qu'on dit en anatomie.
RANDLE (ra-nu-1'J, s. f. Terme de chirurgie.
Synonyme de grenouillette.
— ÉTYM. Lat. ranula, diminutif de rana-, gre-
nouille; dit par assimilation.
RANZ (ran ; plusieurs prononcent rans'), s. m.
Ranz des vaches, nom donné à des airs suisses
ayant un caractère particulier, que les bergers et
les bouviers jouent sur leur cornemuse en gardant
leurs troupeaux dans les montagnes, et qui se ré-
percutent d'échos en échos. J'ai ajouté.... le célèbre
ranz des vaches, cet air si chéri des Suisses qu'il
fut défendu, sous peine de mort, de le jouer dans
leurs troupes, parce qu'il faisait fondre en lar-
mes, déserter ou mourir ceux qui l'entendaient;
tant il excitait en eux l'ardent désir de revoir leur
pays, J. J. ROUSS. Dict. de mus. art, musique. Il y
en a [des ranz] d'historiques dans chaque canton;
mais les musiciens du pays en composent chaque
jour, FÉTIS, la JHiw. Dict. art. Rans des vaches.
—ÉTYM. Originaire deFribourg [all.Ranx, course).
f RAOUT (ra-ouf), s. 7)1. Voy. ROUT.
RAPACE (ra-pa-s'), adj. || i° Avide et ardent à
la proie. Le vautour est rapace. || S. m. pi. Les ra-
paces, premier ordre des oiseaux, renfermant
tous ceux que l'on désigne vulgairement sous le
nom d'oiseaux de proie. On divise cet ordre en
deux familles : les nodurnes et les diurnes. || Fa-
mille d'insectes hyménoptères. [| 2° Fig. Disposé à
la rapine. Une favorite dissipatrice et rapace dé-
pose un ministre économe de la finance, RAYN.IL,
Hist. phil. vu, 3. Une troupe d'archers, troupe agile
et rapace, De cette triple armée occupe chaque
flanc, MASSON; Helve't. vu. || 3° Terme de métal-
lurgie. Se dit dessubstances qui non-seulement se
dissipent par l'action du feu, mais encore qui con-
tribuent à enlever les autres substances. Les mines
chargées d'arsenic sont rapaces.
— HIST. xmc s. Pastor d'ames défissiez estre, Mes
vos estes li plus rapiax, Qui fet à tôt son pooir max
[maux], flen. 20797. ]|xve s. Telz loups rapaux va-
lent pis que gabelle, E. DESCH. Poésies mss. f° 232.
— ÉTYM. Provenç. râpais; espagn. rapag; ital.
rapace; du lat. rapacem, de rapere (voy. RAVIR).
RAPACITÉ (ra-pa-si-té), s. f. || i° Avidité avec
laquelle l'animal se jette sur sa proie. La rapacité
des oiseaux de proie. | 2° Fig. Avidité de s'empa-
rer du bien d'autrui. Il volait avec une rapacité fu-
rieuse, et donnait libéralement, VOLT. Zadig, i@.
La rapacité des gouvernements est inconcevable,
RAYNAL, Hisl. phil. v, t>.
— HIST. xvi° s. Ils sçavem nien que le roi, ses
frères et soeurs sont incoulpables de tous les mal-
heurs qui sont causez par l'insatiable rapacité de
ces princes estrangers [les Guise], CONDÊ, Mém. dans
le Dict. de nociiEZ.
— ÉTYM. Prov. rapacitat; espagn. rapacidad;
ital. rapacità, du lat. rapacitatem, de rapax, rapace.
t RÂPAGE (râ-pa-j'), s. m. Action de râper. Le
râpage des betteraves. [| Terme de pharmacie. Ac-
tion de réduire en pulpe, avec la râpe, les tuber-
cules et racines dont on veut extraire le jus ou la
fécule, ou que l'on veut mêler à d'autres aliments
avant de les administrer.
f RAPAISEMENT (ra-pê-ze-man), s. m: Action
de rapaiser ; état de ce qui est rapaisé. Le rapaise-
ment des inimitiés.
— HIST. xve s. Attendant le rapaisemen't de son
dit mari, qui, à l'heure du conte, estoit encore mal
content, LOUIS XI, NOUV. LXVIII. ;
f RAPAISER (ra-pè-zé), v. a. Apaiser, calmer de
nouveau. De quels ruisseaux de pleurs le rapaiserez-
vous [Dieu], Pour faire détourner de vos coupables
têtes Les traits de son courroux ? RACAN, Psaume 11.
Je viens prendre le temps de rapaiser Alcmène,
MOL. Ampli. 11, 4. Vous me rapaisez.... en me di-
sant que vous voulez.... venir loger chez moi, SÉV.
iB sept. t677. Vous reposez-vous? il faut un peu ra-
Daiser votre sang, qui a été terriblement ému pen-
RAP
dant le voyage, m. 27 sept. 1679. || Se rapaiser, v.
réfl. Se calmer. La mer se rapaise après la tour-
mente.
— HIST. XII° s. Par maintes fois m'esmaie [me
trouble] Amors et fait pensant [pensif], Et souvent
me rapaie, Et done cuer [coeur] joiant; Couci, vin.
[| xivc s. Et ainsi monstroit hien qu'elle l'aimoit, et
sagement le rapaisoit, Ménagier, 1, 9. ||xvr s.
Aussi n'estoit-il point cholére ny prompt à se cour-
roucer; mais, depuis qu'une fois ill'esloit., on avoit
beaucoup affaire à le rappaiser, AMYOT, Cal. d'Ut,
i. Tout cela n'a aulcune vertu à rappaiser les tren-
chées d'une verte cliolique, MONT, I, 328.
— ÉTYM. Re..., et apaiser; wallon, rapahlé, ra-
pauhté.
RAPATELLE (ra-pa-tè-F), s. f. Grosse toile, qui
se fabrique avec du poil de la queue des chevaux,
et qui sert à faire des sacs, des enveloppes, des
tamis. Rapatelle ou toile faite de queue de cheval
pour faire sacs, le cent pesant estimé 7 livres 10 sols,
Décl. du rot, nov. ieio, tarif.
— ÉTYM. Origine inconnue.
RAPATRIAGE (ra-pa-tri-a-j'), 5. m. Action de
rapatrier, de réconcilier. Veux-tu qu'à leur exemple
ici Nous fassions entre nous un peu de paix aussi,
Quelque petit rapatriage? MOL. Ampli. 11, 7. Je sais
taire les faveurs des vieilles maîtresses avec qui je
renoue; ce rapatriage ne durera pas longtemps,
par la raison que je m'affaiblis tous les jours, VOLT.
Lett. d'Alemb. 19 août 1770.
— ÉTYM. Rapatrier 2.
i. RAPATRIÉ, ÉE (ra-pa-tri-é, ée), part, passé
de rapatrier \. Ramené dans sa patrie. Matelots ra-
patriés. || Substantivement. Les rapatriés.
2. RAPATRIÉ, ÉE (ra-pa-tri-é, ée), port, passé
de rapatrier 2. Réconcilié. Les voilà donc rapatriés,
si bien qu'il n'y paraissait non plus que s'ils avaient
toujours été en pleine cordialité, COMTE DE CAYLDS,
Écosseuses, OEuv. t. x, p. 520, dans POUGENS.
f ■(. RAPATRIEMENT (ra-pa-tri-man), s. m.
Renvoi, dans sa patrie, d'un marin naufragé ou
resté en pays étranger, par les soins des agents con-
sulaires || Rentrée de troupes employées dans une
expédition lointaine.
— ÉTYM. Rapatrier \. - )
2. RAPATRIEMENT (ra-pa-tri-man), s. m. S y- i
nonyme de rapatriage. Point de rapatriement, TH.
CORN. Comt. d'Orgueil, v, s.
] i. RAPATRIER (ra-pa-tri-é), je rapatriais, nous
rapatriions, vous rapatriiez; que je rapatrie, que
nous rapatriions, que vous rapatriiez, v. a. Rame-
ner dans la patrie. Ces matelots ont été"rapatriés
par les soins du consul français. || Faire rentrer
des troupes employées dans une expédition loin-
taine. || Se rapatrier, v. réfl. Revenir en sa patrie.
Le capitaine était un renégat.qui s'était rapatrié,
1. J. ROUSS. Ém. Y. Il On dit aussi repatrier (voy. ce
mot).
— ÉTYM. Re..., à, et patrie.
2. RAPATRIER (ra-pa-tri-é). je rapatriais, nous
rapatriions, vous rapatriiez; que je rapatrie, que nous
rapatriions, que vous rapatriiez, v. a. "Réconci-
lier, raccommoder des personnes qui étaient brouil-
lées. Je me charge du soin de les rapatrier,
BOURSAULT, Mots à la mode, se. 16. Pour les rapa-
trier, ce manège secret, Comme vous fallez voir,
était très-nécessaire, DUFRÉNY, Réconc. norm. 1, 8.
Il Se rapatrier, v. réfl. Se. réconcilier. Pour couper
tout.chemin à nous rapatrier, Il.faut rompre la
paille, MOL. le Dép. iv, 4. Les affaires du duc d'Es-
trées sont accommodées avec M. de Gèvres ; son
nez s'est aussi rapatrié avec les nez des Béthune,
SÉV. tl avr. H 689.
— HIST. xvie s. Monsieur, estant repatrié à la
cour, abandonna tout à coup les affaires des reffor-
mez, D'ADB. Hist. 1, 233. Ils se rapatrièrent avec-
ques luy, CARL. u,te.
— ÉTYM. Génev. repatrier; wallon, rapatrié.Ra-
patrier ou repatrier est le même que rapatrier i ;
ce verbe, partant de la signification de ramener en
sa patrie, a pris celle de remettre en son ancien
état, réconcilier, comme dans l'exemple de d'Aubi-
gné, où repatrier signifie aussi bien revenir que se
réconcilier.
tRAPATRONNAGE(ra-pa-tro-na-j'), s. m. Terme
de forestier. Réunion qui se fait du tronc d'un arbre
coupé à une souche qui est restée en terre, pour
vérifier si l'un est sorti de l'autre ; rapprochement
d'un bois coupé, de son patron, de son modèle.
— ÉTYM. Re..., à, et patron.
1. RÂPE (râ-p'), s. f. H i" Ustensile de ménage,
fait d'une plaque de métal hérissée d'aspérités, qui
sert à mettre en poudre du sucre, de îa croûte de
L'amour les prend, Dans une plaine. Dans un cou-
vert, L'un sans mitaine, L'autre sans vert, LA
FONT. Je vous prends sans vert, se. 9. X la tri-
bune, la maison royale, c'est-à-dire jusqu'aux
petits-fils de France et non plus, se mettaient à
la raiigetle et de suite sur le drap de pied du roi,
ST-SIM.83, 80.
-'HIST. xvr s. Allans à la rangette [l'un après
l'culre], Moyen de parvenir, p. 380, dans LACUKNE.
■— ÉTYM. Ranger.
t RANGEUR, EUSE (ran-jeur, jeû-z'), s. m. et f.
Celui, celle qui range, aime à ranger. Cette femme
est rangeuse. ||Rangeurde ballots, homme de peine
qui, dans un magasin, range les sacs, les bal-
lots, etc. soit à la main, soit au crochet.
f RANGIER (ran-jié), s. m. Voy. RANGER 2. .
t RANGIFËRE (ran-ji-fè-r'), adj. Terme d'his-
toire naturelle. Cerf rangifère, ou, substantivement,
le rangifère,.le renne. La nature n'a mis les rennes
ou les rangifères que dans ces contrés [la Laponie],
VOLT. Moeurs, U9.
— HIST. xvic s. Et les oreilles semblables à celles
d'un rangifère. PARE, Licorne, i.
— ÉTYM. Mot créé par les latinistes du xvi" siècle ;
faut-il y voir un dérivé .irrégulier de rancher, bâ-
ton garni d'échelons, par comparaison au bois du
renne, et lat, ferre, porter?
t RANGUILLQN (ran-ghi-llôn , II mouillées), s.
m. Petit crochet;qui fait partie d'un hameçon. || Pe-
tite pointe de fer qui avance sur,1e tympan d'une
presse typographique, et qui fait la pointure.
RANIMÉ, ÉE (ra-ni-mé, mée), part, passé de
ranimer.
RANIMER (ra-ni-mé), v. a. || i" Rendre à la vie.
La voix du Dieu vivant a ranimé ta cendre, RAC.
Athal.iv, 6 Par nos regrets les ranimerons-nous?
nucis, Ko?», iv, t. || 2° Par extension, redonner de
la vigueur, du mouvement. Par tes conseils flat-
teurs tu m'as su ranimer, RAC. Phèdre, m, t. L'es-
prit qui règne dans la lettre de Bruxelles du 26 de
novembre, ranimerait le pauvre hibou [Voltaire],
si quelque chose pouvait le ranimer, VOLT. Lett.
Prince de Ligne, H 3 déc. 177G. Et moi, quand le
midi de ses feux bienfaisants Ranime par degrés
mes membres languissants.... LAMART. Médit- l, 24.
. || Réveiller les sens, tirer de la langueur. Sa vue a
ranimé mes esprits abattus, RAC Alliai, H, .6. Dieu,
ranime mes sens trop faibles pour ma joie ! VOLT.
Zaïre, n, 3. || Fig. 11 est bien plus aisé de.modérer
les excès de piété que de ranimer sa langueur et sa
paresse, MASS. Carême, Mort. || 3° Redonner du cou-
rage. M. de Montausier ranima les citoyens par sa
. présence [en une peste], les excitant à s'aider mu-
tuellement par des offices réciproques, FLÊGH. DUC
de Mont. || 4" Donner plus d'activité, en parlant de
choses intellectuelles et morales. La conversation
tombait, il la ranima. N'importe, en l'attendant,
préparons sa victoire; Dans l'esprit d'un rival ra-
nimons sa mémoire, CORN. Tite et Bérên. i, 3. Re-
nouvelons-le dans nous, ce désir si salutaire; ne
cessons point de le réveiller, de le ranimer par la
fréquente méditation de l'importance infinie du
salut, BOiMnAL. Pensées, t. i, p. 52. Je voudrais
vous marquer ce zèle avec lequel Mme d'Aiguillon
ranimait la charité en.un siècle où elle est non-
seulement refroidie, mais presque éteinte, PLÉCH.
Aiguillon. Mais ne. craignez-vous point que
Je ne ranime encor ma satirique audace? BOIL.
Épigr. xxxv. Pour esercer leur vertu, ou ranimer
leur vigilance, MASS. Carême, Lazare. Iln'a remarqué
de votre rêve que ce qui ranimait ses douleurs,
j. J. RODSS. Hél. y, io. || Ranimera, exciter à. Mais
craignez avec moi que. ce choix ne ranime Cette
haine mourante à quelque nouveau crime, CORN.
Rod. m, i. || 5° Donner plus de force, plus d'éclat,
en parlant d'objets physiques. Ranimer le feu qui
s'éteignait. L'arrivée de troupes fraîches ranima le
combat. Ranimer les couleurs d'un tableau. La joie
a ranimé son teint. Une pluie douce ranime les
plantes. |{ 6° Se ranimer, v. réfl. Revenir à la vie.
Ces ossements se rejoindraient et se ranimeraient
pour me dire : Pourquoi viens-tu mentir pour moi
qui ne mentis jamais pour personne? FLÉCH. DUC
de Montons. Les morts se ranimant à la voix
d'Elisée, RAC. Athal. i, t. || 7° Fig. Reprendre de
nouvelles forces, une nouvelle activité. Aussitôt
Télémaque, dont les forces étaient épuisées, com-
mence à se ranimer, FÉN. Tél. xvi. Je sentirai mon
coeur encor se ranimer, VOLT. Tancr. i, t. Il se ra-
nime à parler de son ancien temps, de ses amours,
de ses campagnes, des combats où il s'est trouvé,
du courage de ses compatriotes, j. j. RODSS. Hél.
v, 2. Je ne sais par quel hasard une superstition de
RAP
mon enfance s'est ranimée dans mon coeur, STAEL,
Corinne, xi, !..
— ÉTYM. Re..., et animer.
f RANIN, INE (ra-nin, ni-n'), adj. || i° Terme
didactique. Qui tient de la grenouille. ||2° Terme
d'anatomie. Artère ranine, artère qui s'avance jus-
qu'à la pointe de la langue, ainsi dite parce que
c'est là que se forme la ranule.
— ÉTYM. Lat. rana, grenouille.
RANOLAIRE (ra-nu-)ê-r'), adj. D'après l'Acadé-
mie, c'est un terme d'anatomie qui se dit des
veines et artères qui sont sous la langue. 11 y a là
quelque méprise; car ranule, d'où proviendrait
ranulaire, ne signifie qu'une lésion pathologique,
une tumeur; c'est ranin qu'on dit en anatomie.
RANDLE (ra-nu-1'J, s. f. Terme de chirurgie.
Synonyme de grenouillette.
— ÉTYM. Lat. ranula, diminutif de rana-, gre-
nouille; dit par assimilation.
RANZ (ran ; plusieurs prononcent rans'), s. m.
Ranz des vaches, nom donné à des airs suisses
ayant un caractère particulier, que les bergers et
les bouviers jouent sur leur cornemuse en gardant
leurs troupeaux dans les montagnes, et qui se ré-
percutent d'échos en échos. J'ai ajouté.... le célèbre
ranz des vaches, cet air si chéri des Suisses qu'il
fut défendu, sous peine de mort, de le jouer dans
leurs troupes, parce qu'il faisait fondre en lar-
mes, déserter ou mourir ceux qui l'entendaient;
tant il excitait en eux l'ardent désir de revoir leur
pays, J. J. ROUSS. Dict. de mus. art, musique. Il y
en a [des ranz] d'historiques dans chaque canton;
mais les musiciens du pays en composent chaque
jour, FÉTIS, la JHiw. Dict. art. Rans des vaches.
—ÉTYM. Originaire deFribourg [all.Ranx, course).
f RAOUT (ra-ouf), s. 7)1. Voy. ROUT.
RAPACE (ra-pa-s'), adj. || i° Avide et ardent à
la proie. Le vautour est rapace. || S. m. pi. Les ra-
paces, premier ordre des oiseaux, renfermant
tous ceux que l'on désigne vulgairement sous le
nom d'oiseaux de proie. On divise cet ordre en
deux familles : les nodurnes et les diurnes. || Fa-
mille d'insectes hyménoptères. [| 2° Fig. Disposé à
la rapine. Une favorite dissipatrice et rapace dé-
pose un ministre économe de la finance, RAYN.IL,
Hist. phil. vu, 3. Une troupe d'archers, troupe agile
et rapace, De cette triple armée occupe chaque
flanc, MASSON; Helve't. vu. || 3° Terme de métal-
lurgie. Se dit dessubstances qui non-seulement se
dissipent par l'action du feu, mais encore qui con-
tribuent à enlever les autres substances. Les mines
chargées d'arsenic sont rapaces.
— HIST. xmc s. Pastor d'ames défissiez estre, Mes
vos estes li plus rapiax, Qui fet à tôt son pooir max
[maux], flen. 20797. ]|xve s. Telz loups rapaux va-
lent pis que gabelle, E. DESCH. Poésies mss. f° 232.
— ÉTYM. Provenç. râpais; espagn. rapag; ital.
rapace; du lat. rapacem, de rapere (voy. RAVIR).
RAPACITÉ (ra-pa-si-té), s. f. || i° Avidité avec
laquelle l'animal se jette sur sa proie. La rapacité
des oiseaux de proie. | 2° Fig. Avidité de s'empa-
rer du bien d'autrui. Il volait avec une rapacité fu-
rieuse, et donnait libéralement, VOLT. Zadig, i@.
La rapacité des gouvernements est inconcevable,
RAYNAL, Hisl. phil. v, t>.
— HIST. xvi° s. Ils sçavem nien que le roi, ses
frères et soeurs sont incoulpables de tous les mal-
heurs qui sont causez par l'insatiable rapacité de
ces princes estrangers [les Guise], CONDÊ, Mém. dans
le Dict. de nociiEZ.
— ÉTYM. Prov. rapacitat; espagn. rapacidad;
ital. rapacità, du lat. rapacitatem, de rapax, rapace.
t RÂPAGE (râ-pa-j'), s. m. Action de râper. Le
râpage des betteraves. [| Terme de pharmacie. Ac-
tion de réduire en pulpe, avec la râpe, les tuber-
cules et racines dont on veut extraire le jus ou la
fécule, ou que l'on veut mêler à d'autres aliments
avant de les administrer.
f RAPAISEMENT (ra-pê-ze-man), s. m: Action
de rapaiser ; état de ce qui est rapaisé. Le rapaise-
ment des inimitiés.
— HIST. xve s. Attendant le rapaisemen't de son
dit mari, qui, à l'heure du conte, estoit encore mal
content, LOUIS XI, NOUV. LXVIII. ;
f RAPAISER (ra-pè-zé), v. a. Apaiser, calmer de
nouveau. De quels ruisseaux de pleurs le rapaiserez-
vous [Dieu], Pour faire détourner de vos coupables
têtes Les traits de son courroux ? RACAN, Psaume 11.
Je viens prendre le temps de rapaiser Alcmène,
MOL. Ampli. 11, 4. Vous me rapaisez.... en me di-
sant que vous voulez.... venir loger chez moi, SÉV.
iB sept. t677. Vous reposez-vous? il faut un peu ra-
Daiser votre sang, qui a été terriblement ému pen-
RAP
dant le voyage, m. 27 sept. 1679. || Se rapaiser, v.
réfl. Se calmer. La mer se rapaise après la tour-
mente.
— HIST. XII° s. Par maintes fois m'esmaie [me
trouble] Amors et fait pensant [pensif], Et souvent
me rapaie, Et done cuer [coeur] joiant; Couci, vin.
[| xivc s. Et ainsi monstroit hien qu'elle l'aimoit, et
sagement le rapaisoit, Ménagier, 1, 9. ||xvr s.
Aussi n'estoit-il point cholére ny prompt à se cour-
roucer; mais, depuis qu'une fois ill'esloit., on avoit
beaucoup affaire à le rappaiser, AMYOT, Cal. d'Ut,
i. Tout cela n'a aulcune vertu à rappaiser les tren-
chées d'une verte cliolique, MONT, I, 328.
— ÉTYM. Re..., et apaiser; wallon, rapahlé, ra-
pauhté.
RAPATELLE (ra-pa-tè-F), s. f. Grosse toile, qui
se fabrique avec du poil de la queue des chevaux,
et qui sert à faire des sacs, des enveloppes, des
tamis. Rapatelle ou toile faite de queue de cheval
pour faire sacs, le cent pesant estimé 7 livres 10 sols,
Décl. du rot, nov. ieio, tarif.
— ÉTYM. Origine inconnue.
RAPATRIAGE (ra-pa-tri-a-j'), 5. m. Action de
rapatrier, de réconcilier. Veux-tu qu'à leur exemple
ici Nous fassions entre nous un peu de paix aussi,
Quelque petit rapatriage? MOL. Ampli. 11, 7. Je sais
taire les faveurs des vieilles maîtresses avec qui je
renoue; ce rapatriage ne durera pas longtemps,
par la raison que je m'affaiblis tous les jours, VOLT.
Lett. d'Alemb. 19 août 1770.
— ÉTYM. Rapatrier 2.
i. RAPATRIÉ, ÉE (ra-pa-tri-é, ée), part, passé
de rapatrier \. Ramené dans sa patrie. Matelots ra-
patriés. || Substantivement. Les rapatriés.
2. RAPATRIÉ, ÉE (ra-pa-tri-é, ée), port, passé
de rapatrier 2. Réconcilié. Les voilà donc rapatriés,
si bien qu'il n'y paraissait non plus que s'ils avaient
toujours été en pleine cordialité, COMTE DE CAYLDS,
Écosseuses, OEuv. t. x, p. 520, dans POUGENS.
f ■(. RAPATRIEMENT (ra-pa-tri-man), s. m.
Renvoi, dans sa patrie, d'un marin naufragé ou
resté en pays étranger, par les soins des agents con-
sulaires || Rentrée de troupes employées dans une
expédition lointaine.
— ÉTYM. Rapatrier \. - )
2. RAPATRIEMENT (ra-pa-tri-man), s. m. S y- i
nonyme de rapatriage. Point de rapatriement, TH.
CORN. Comt. d'Orgueil, v, s.
] i. RAPATRIER (ra-pa-tri-é), je rapatriais, nous
rapatriions, vous rapatriiez; que je rapatrie, que
nous rapatriions, que vous rapatriiez, v. a. Rame-
ner dans la patrie. Ces matelots ont été"rapatriés
par les soins du consul français. || Faire rentrer
des troupes employées dans une expédition loin-
taine. || Se rapatrier, v. réfl. Revenir en sa patrie.
Le capitaine était un renégat.qui s'était rapatrié,
1. J. ROUSS. Ém. Y. Il On dit aussi repatrier (voy. ce
mot).
— ÉTYM. Re..., à, et patrie.
2. RAPATRIER (ra-pa-tri-é). je rapatriais, nous
rapatriions, vous rapatriiez; que je rapatrie, que nous
rapatriions, que vous rapatriiez, v. a. "Réconci-
lier, raccommoder des personnes qui étaient brouil-
lées. Je me charge du soin de les rapatrier,
BOURSAULT, Mots à la mode, se. 16. Pour les rapa-
trier, ce manège secret, Comme vous fallez voir,
était très-nécessaire, DUFRÉNY, Réconc. norm. 1, 8.
Il Se rapatrier, v. réfl. Se. réconcilier. Pour couper
tout.chemin à nous rapatrier, Il.faut rompre la
paille, MOL. le Dép. iv, 4. Les affaires du duc d'Es-
trées sont accommodées avec M. de Gèvres ; son
nez s'est aussi rapatrié avec les nez des Béthune,
SÉV. tl avr. H 689.
— HIST. xvie s. Monsieur, estant repatrié à la
cour, abandonna tout à coup les affaires des reffor-
mez, D'ADB. Hist. 1, 233. Ils se rapatrièrent avec-
ques luy, CARL. u,te.
— ÉTYM. Génev. repatrier; wallon, rapatrié.Ra-
patrier ou repatrier est le même que rapatrier i ;
ce verbe, partant de la signification de ramener en
sa patrie, a pris celle de remettre en son ancien
état, réconcilier, comme dans l'exemple de d'Aubi-
gné, où repatrier signifie aussi bien revenir que se
réconcilier.
tRAPATRONNAGE(ra-pa-tro-na-j'), s. m. Terme
de forestier. Réunion qui se fait du tronc d'un arbre
coupé à une souche qui est restée en terre, pour
vérifier si l'un est sorti de l'autre ; rapprochement
d'un bois coupé, de son patron, de son modèle.
— ÉTYM. Re..., à, et patron.
1. RÂPE (râ-p'), s. f. H i" Ustensile de ménage,
fait d'une plaque de métal hérissée d'aspérités, qui
sert à mettre en poudre du sucre, de îa croûte de
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