2188
TEN
de marine. Tenons de l'ancre, espèce d'oreilles
placées à la verge de l'ancre près de l'orga-
neau; elles entrent dans le jas, qu'elles retien-
nent a sa place. '. :
— Hist. XV s. Se mettront yceux couplez en
tenon sur les corbeaux, Mêm. de la soc. des antiq.
de iVorm.'t. xxiv, p. 635. || xvi" s. Puis le chirur-
gien joindra les lèvres de l'ulcère, lesquelles se-
ront pincées et serrées avec cest instrument
nommé tenon, auquel sont trois trous,, par les-
quels on mettra des aiguilles au travers; PARÉ,
xv, 49. Si comme la nef est gouvernée, par les te-
nons, ainsi est la cité menée par le sens et sçavoir
du juge, Rosier historial, i, 7.
— ÉTYM. Tenir.
f TENONNER (te-no-né), v. a. Garnir de te-
nons. Tenonner des pièces de menuiserie ou de
charpenterie.
TÉNOR (té-nor), s m. || 1° Terme de musi-
que. Ténor a remplacé l'ancien nom de taille, ou
plutôt de haute - taille. La voix naturelle de
l'homme appartient ordinairement à cette partie
que l'on appelle ténor, CHORON, Manuel de mu-
sique, section n, ch. 4. Par cette expression (ordi-
nairement) l'auteur entend ici la voix virile la
plus ordinaire ; mais il se trompe en donnant cette
qualité au ténor; elle appartient à la moyenne
taille ou baryton, Note de Lafage sur cette
assertion de son maître. En effet les voix d'homme
se divisent ainsi : tailles : la haute-taille ou ténor
va* du premier ut de l'alto au deuxième sol du
violon; lai moyenne-taille ou baryton part du la
au-dessous; la basse-taille, part du fa, une tierce
au-dessous du baryton; la basse-contre fait encore
ufie note au-dessous, et la haute-contre une ou
deux notes au-dessus du ténor, CHORON, ib. t. rv,
p. 7J. Parce que la voix du roi [Louis XII] était
propre pour le ténor, Josquin [musicien célèbre
d'alors] lui donna cette partie, MERSENNE, Traité
de là; i'oix, I, 35. |]2° Chanteur qui aie genre de
voix "Qu'on nomme ténor, et en général celui qui
chantèl:la partie virile la plus haute; Romance à
deux voix pour dessus et ténor, pour ténor.et basse.
Quatuor, pour premier et second dessus, ténor
et basset |[ On distingue aujourd'hui fort ténor
ou ténor ae grand opéra et ténor léger ou d'o-
péra comique. Le premier a la voix plus forte et
se sert exclusivement de la voix de poitrine; le
deuxième l'à'plus faible et se sert de la voix de
tête et sait faire des roulades, etc.
— HIST. XVe s^Jehan Aies que on dist estre cho-
rial et teneur eif l'église de Nostre Dame de Char-
tres, nu CANGE, ténor. Jehan Tromelin tenour de
la chapelle de Monseigneur, n>. ib. Et font joyeuse
chanterie De contrés, deschans et teneurs, en. D'OR-
LËANS, Rondeau. Commencèrent trois petits enfants
d'église [enfants de choeur] avec un teneur une
très-douce chançon, MATH, DE COUCY, Hist. de
Charles Vil, p. 669. || XVI 0 s. Mais le roi congnois-
sant que la musique entière Fourni!; n'estoit pas,
transmist tost à l'enconstre Ses flustes de te-
neur pour faire basse contre, J. MAROT, V, 153.
.... et ce qui plus me griefve [d'aller à pied],
C'est que je n'ay cuisse, jambe, ne grève Qui sur
plain champ puisse faire teneur; Quelque dessus
je ferois de bon cueur Sur ung courtault de
moyenne valeur, ID. V, 264.
•-ÉTYM.Bas-Iat ténor; itaL tenore ; proprement
teneur, mode, façon (voy. TENEUR i). Le terme de
ténor, qui veut dire teneur, vient du latin tenere,
parce que, dans la musique chorale, c'était cette
partie qui le plus souvent tenait le plain-chant,
CHORON et LAFAGE, Manuel de musique, t. i, p. 99.
t TÉNORISANT, ANTE (té-no-ri-zan, zan-f),
adj. Qui se rapproche du ténor. Baryton ténorisant.
■fTENORISE, ÉE (té-no-ri-zé, zée), adj. Morceau
tênorisé, morceau chanté par un baryton ténori-
sant. || Fig. Il s'est dit autrefois pour proclamer
avec éclat. J'ai surtout dans l'esprit cette accusa-
tion si grave, si odieuse, si ténorisée, si répétée,
que les témoins avaient osé intenter aux magis-
trats de cette société, BONNET, Paling. xrx, 2.
fTÉNORRHAPHIE (té-no-ra-fis), s. f. Terme de
chirurgie. Suture des tendons.
— ÉTYM. TÉvtov, tendon, et £a?jj, suture.
fTÉNOTOME (té-no-to-m'), s. m. Terme de chi-
rurgie. Instrument qui sert à pratiquer la ténoto-
mie, surtout par la méthode sous-cutanée. || Téno-
tomé droit, petit scalpel à lame courte et
très-étroite, qui sert à frayer le passage du téno-
tome courbe, avec lequel on divise le tendon.
— ÉTYM. Voy. TÉNOTOMIE.
t TÉNOTOMIE fté-no-to-mie), s. f. Terme de
TEN
chirurgie. Opération qui consiste à pratiquer la
section d'un ou de plusieurs tendons. || En un sens
plus général, toute opération dans laquelle on
coupe une partie trop tendue ou trop courte,
quelle qu'elle soit d'ailleurs.
— ÉTYM. TÉVWV, tendon, et TO[ITI, section.
t TENSEUR(tan-seur),ad;, m. Terme d'anatomie.
Qui tend. \\S. m. Tenseur de l'aponévrose crurale,
muscle du fascia lata. || Tenseur de la choroïde,
muscle qui naît de l'anneau sclérotical osseux des
oiseaux et s'unit à toute la circonférence anté-
rieure de la choroïde.
— ÉTYM. Tendre 2.
[ TENREC (tan-rèk), s. m. voy. TANREC.
t TENSIF, IVE (tan-sif, si-v'), adj. Qui est accom-
pagné de tension. La douleur ressentie pendant la
formation d'un abcès est tensive.
— HIST. XYI" S. Une très grande douleur tensive,
pongitive et bruslante, PARÉ, VI, 23.
— ÉTYM. Voy. TENSION.
TENSION (tan-sion; en vers, de trois syllabes),
s. f. || 1° État de ce qui est tendu. Ces membra-
nes, pour se soutenir dans leur état de ten-
sion.... ont besoin d'être toujours remplies en
partie, BUFF. Quadrup. t. n, p. 182. Si des
cordes sonores sont tendues, la tension étant la
même, plus ces cordes seront longues, plus les
sons qu'elles rendront seront graves, DIDER. Musiq.
des anc. Ses accès lui prenaient par des éclats de
rire involontaires; au rire succédait une tension
dans tous ses membres, MARMONTEL, Mêm. m.
|| Bruit de tension, son rendu par la vibration de
toute membrane passant subitement de l'état de
flaccidité à celui de tension. || Tension d'une tra-
jectoire, voy. TRAJECTOIRE. |] 2° Augmentation du
volume d'un corps par l'effet de l'éCartement ou du
tiraillement de ses molécules. || Tension artérielle,
énergie de la tendance au retrait des artères dis-
tendues. || 3° Terme de physique. Tension d'un
liquide, la force avec laquelle il tend à se réduire
en vapeur, et qui varie selon la température.
|| Tension des vapeurs, force avec laquelle les va-
peurs pressent de dedans en dehors et en tous
sens les parois des vases qui les contiennent.
11 Tension électrique, manifestation de l'électricité
statique, caractérisée par un effet répulsif et at-
tractif de corps légers chargés d'électricité.
|| 4° Terme de pathologie. État des parties vivantes
qui n'ont plus leur souplesse naturelle, les tissus
étant distendus par l'afflux d'un liquide ou par
l'accumulation de gaz, ou leurs fibres étant tirées
en sens opposé par une cause quelconque. || 5° État
d'un canon de fusil qui est bien dressé. ]] 6" Fig. '
Tension d'esprit, grande application. Ils passent
leur vie dans une tension d'esprit continuelle,
VAUVEN. Vivre en paix avec les hommes. || 7° Fig.
Défaut de style que l'on compare à une corde
trop tendue. Vous concevez qu'une tension conti-
nuelle et une hauteur monotone devaient être le
défaut des écrits de Thomas, MARMONTEL, Mêm. xi.
— HIST. xvi° s. La douleur, chaleur, tension,
rougeur, nous signifie l'humeur estre sanguin,
PARÉ, v, 3.
— ÉTYM. Lat. tensionem, de tendere (voy. TEN-
DRE 2).
TENSON (tan-son), s. f. Terme de poésie du
moyen âge. Dispute sur une question de galante-
rie; dans laquelle deux ou plusieurs poètes soute-
naient des partis différents. Ces pièces de poésie
avaient parfois aussi pour objet des plaintes lan-
goureuses ou des reproches amers.
— REM. On ne voit pas pourquoi l'Académie fait
tenson du masculin. Ce mot n'est masculin ni en
français ni en provençal, ni au sens propre de
querelle, ni au sens figuré d'espèce de poésie.
— HIST. xine s. Or nos metons en loial juge-
ment, Si est la tençon de nos deus definée, Tenson
du duc de Brabant et de Gillebert, dans RAYNOUARD,
Lexique. \\ xvic s. Les tensons estoyent disputes
d'amours qui se faisoient entre les chevaliers et
dames poètes entreparlans ensemble de quelque
belle et subtille question d'amours, i. DE NOSTRAD.
Poés. provenç. p. i 5, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. tenso; ital. tengoffî; du lat.
tensionem, action de tendre (voy. TENDRE 2). Ten-
son était fort employé par l'ancienne langue au
sens de querelle.
+ TENTACULAIRE (tan-ta-ku-lè-r'), adj. Qui a
rapport aux tentacules. La couronne tentaculaire
d'un polype.
TENTACULE (tan-ta-ku-1'), s. m. Terme d'his-
toire naturelle. Appendice mobile non articulé et
très-diversement conformé, dont beaucoup d'ani-
TEN
maux sont pourvus, et qui, la plupart du temps,
sert d'organe tactile. Spallanzani renveisa le»
oursins pour voir s'ils se redressent par le moyen
de leurs piquants ou de leurs tentacules, et il vit
que les piquants n'avaient d'autre action que celle
de. s'écarter pour laisser aux tentacules la faculté
de se mouvoir, SENNEBIER, ESS. artd'observ. t. n,
p. 4, dans POUGENS.
— ÉTYM. Lat. tentare, tâter.
t TENTACULE, ÉE (tan-ta-ku-lé, lée), ad,. Terme
de zoologie. Qui est muni de tentacules.
t TENTACULIFORME (tan-ta-ku-li-for-m'), adj.
Qui a la forme d'un tentacule..
TENTANT, ANTE (tan-tan, tan-f), adj. Qui
tente, qui cause une envie, un désir. Cela devrait
être bien tentant pour vous, et je ne' sache guère
autre que vous qui voulût s'aviser de n'être point
tenté de tout cela, BARON, Hom. à bonnes fort. i,it.
Auxdéités, fables des vieux empires, Nous opposons
des diables peu tentants, BÉRANG. Vin de Chypre.
TENTATEUR, TRICE .(tan-ta-téur, tri-s'), s. m.
et f. Celui, celle qui tente. Nous devenons à leur
égard [des serviteurs] -des tentateurs domesti-
ques, MASS. Avent, Épiph. Cette Lucrèce des Astu-
ries, à qui la mauvaise mine de son tentateur prê-
tait de nouvelles forces, fit une vigoureuse résistance,
LESAGE, Gil Blas, i, 3. || En termes de l'Ecriture,
le tentateur, le démon. Le tentateur,, s'approchant
de lui, lui dit : Si vous êtes le Fils de Dieu, dites
que ces pierres deviennent des pains, SACI, Bible,
Evang. S. Matth. iv, 3. Craignez d'exercer l'em-
ploi du tentateur en voulant donner à l'innocence
la connaissance du bien et du mal, J. J. ROUSS.
Ém. n. || Adj. Beauté tentatrice. Je ehante l'homme
en proie aux 'pièges tentateurs, DÈLILLE, Parad.
perdu; 1.1| L'esprit tentateur, lé démon. La malice
de l'esprit tentateur, et son apparition sous la
forme du serpent, BOSS. Hist. i, 4.
— ÉTYM. Provenç. temptaire, tentador; espagn
tentador; ital. tentatore; du lat. tentâtorem, de
tentare, tenter. Dans le provençal, temptaire est le
nominatif, et tentador, le régime.
t TENTATIF, IVE (tah-ta-tif, ti-v'), ad/. Terme di-
dactique. Méthode tentative, selon l'Encyclopédie,
méthode imparfaite que l'on tâche de perfection-
ner par des essais et des expériences. || S. m. Le
tentatif, nom d'un syllogisme. Quel est l'hypothé-
tique [syllogisme], quel le tentatif, quel le dia-
lectique ou probable, Dial. d'Or.Tubero, t. n,p. 64.
— ÉTYM. Lat. tentativus, de tentare, tenter.
TENTATION (tan-ta-sion ; en vers, de quatre
syllabes), s. f. \\ i° Mouvement intérieur par lequel
on est porté à des choses soit indifférentes, soit
mauvaises. Je n'ai jamais eu de si basse tenta-
tion que celle du gain, BALZ. liv. n, lett. 4.
Il me prend des tentations d'accommoder tout son
visage à la compote, MOL. G. Dand. n, 4. Je suis
un peu étonnée que l'air du menuet ne vous donne
pas la moindre tentation ; quoi ! pas une seule agi-
tation dans les jambes? SÉV. 404. Avouons de
bonne foi qu'il n'y a point dé tentation égale à
celle de la puissance, ni rien de plus difficile que
de se refuser quelque chose, quand les hommes
vous accordent tout, BOSS. Polit, x, 6, \. Ces idoles
_que le.monde adore, à combien de tentations déli-
cates ne sont-elles pas exposées I ID. Duch. d'Orl.
J'ose dire que de toutes les tentations dont^les
princes ont le plus à se garder, ce sont celles qui
les poussent à tirer tout ce qu'ils peuvent de leurs
sujets, VAUB. Mme, p. 230. L'homme est plus libre
d'éviter les tentations que de ' Jis vaincre, J. s.
ROUSS. Hél. vi, 6. Ignores-tu qu'il est des tentations
déshonorantes qui n'approchèrent jamais d'une
âme honnête, qu'il est même honteux de les vain-
cre, et que se précautionner contre elles est moins
s'humilier que s'avilir?ID. ib.IV, ■)3. N'exposez plus
votre vie aux tentations de la misère et du déses-
poir, ID. Ém. iv. Il n'y a point dé tentation sans
espoir, ID. GOUV. de Polog. ch. vin. || 2° En ma-
tière de religion, sollicitation au mal par la sug-
gestion du diable ou par celle de la concupiscence.
La flamme est l'épreuve du fer, La tentation l'est
des hommes, CORN. Imit. i, 13. Vous êtes donc bien
tendre à la tentation, MOL. Tart. m, 2. Tant de ten-
tations qui accablent la nature humaine, BOSS. Reine
d'Anglet. Jésus-Christ trouve pour nous tant de
tentations et une telle malignité dans tous les
plaisirs, qu'il vient troubler les plus innocents
-dans ses élus, ID. Mar.-Thêr. Toutes les créatures
sont un piège et une tentation à l'homme, ID.
Comédie, 10. Le dépouillement religieux y met à
couvert de la tentation des richesses.... et quand
je dis la tentation des richesses..., que de tenta-
TEN
de marine. Tenons de l'ancre, espèce d'oreilles
placées à la verge de l'ancre près de l'orga-
neau; elles entrent dans le jas, qu'elles retien-
nent a sa place. '. :
— Hist. XV s. Se mettront yceux couplez en
tenon sur les corbeaux, Mêm. de la soc. des antiq.
de iVorm.'t. xxiv, p. 635. || xvi" s. Puis le chirur-
gien joindra les lèvres de l'ulcère, lesquelles se-
ront pincées et serrées avec cest instrument
nommé tenon, auquel sont trois trous,, par les-
quels on mettra des aiguilles au travers; PARÉ,
xv, 49. Si comme la nef est gouvernée, par les te-
nons, ainsi est la cité menée par le sens et sçavoir
du juge, Rosier historial, i, 7.
— ÉTYM. Tenir.
f TENONNER (te-no-né), v. a. Garnir de te-
nons. Tenonner des pièces de menuiserie ou de
charpenterie.
TÉNOR (té-nor), s m. || 1° Terme de musi-
que. Ténor a remplacé l'ancien nom de taille, ou
plutôt de haute - taille. La voix naturelle de
l'homme appartient ordinairement à cette partie
que l'on appelle ténor, CHORON, Manuel de mu-
sique, section n, ch. 4. Par cette expression (ordi-
nairement) l'auteur entend ici la voix virile la
plus ordinaire ; mais il se trompe en donnant cette
qualité au ténor; elle appartient à la moyenne
taille ou baryton, Note de Lafage sur cette
assertion de son maître. En effet les voix d'homme
se divisent ainsi : tailles : la haute-taille ou ténor
va* du premier ut de l'alto au deuxième sol du
violon; lai moyenne-taille ou baryton part du la
au-dessous; la basse-taille, part du fa, une tierce
au-dessous du baryton; la basse-contre fait encore
ufie note au-dessous, et la haute-contre une ou
deux notes au-dessus du ténor, CHORON, ib. t. rv,
p. 7J. Parce que la voix du roi [Louis XII] était
propre pour le ténor, Josquin [musicien célèbre
d'alors] lui donna cette partie, MERSENNE, Traité
de là; i'oix, I, 35. |]2° Chanteur qui aie genre de
voix "Qu'on nomme ténor, et en général celui qui
chantèl:la partie virile la plus haute; Romance à
deux voix pour dessus et ténor, pour ténor.et basse.
Quatuor, pour premier et second dessus, ténor
et basset |[ On distingue aujourd'hui fort ténor
ou ténor ae grand opéra et ténor léger ou d'o-
péra comique. Le premier a la voix plus forte et
se sert exclusivement de la voix de poitrine; le
deuxième l'à'plus faible et se sert de la voix de
tête et sait faire des roulades, etc.
— HIST. XVe s^Jehan Aies que on dist estre cho-
rial et teneur eif l'église de Nostre Dame de Char-
tres, nu CANGE, ténor. Jehan Tromelin tenour de
la chapelle de Monseigneur, n>. ib. Et font joyeuse
chanterie De contrés, deschans et teneurs, en. D'OR-
LËANS, Rondeau. Commencèrent trois petits enfants
d'église [enfants de choeur] avec un teneur une
très-douce chançon, MATH, DE COUCY, Hist. de
Charles Vil, p. 669. || XVI 0 s. Mais le roi congnois-
sant que la musique entière Fourni!; n'estoit pas,
transmist tost à l'enconstre Ses flustes de te-
neur pour faire basse contre, J. MAROT, V, 153.
.... et ce qui plus me griefve [d'aller à pied],
C'est que je n'ay cuisse, jambe, ne grève Qui sur
plain champ puisse faire teneur; Quelque dessus
je ferois de bon cueur Sur ung courtault de
moyenne valeur, ID. V, 264.
•-ÉTYM.Bas-Iat ténor; itaL tenore ; proprement
teneur, mode, façon (voy. TENEUR i). Le terme de
ténor, qui veut dire teneur, vient du latin tenere,
parce que, dans la musique chorale, c'était cette
partie qui le plus souvent tenait le plain-chant,
CHORON et LAFAGE, Manuel de musique, t. i, p. 99.
t TÉNORISANT, ANTE (té-no-ri-zan, zan-f),
adj. Qui se rapproche du ténor. Baryton ténorisant.
■fTENORISE, ÉE (té-no-ri-zé, zée), adj. Morceau
tênorisé, morceau chanté par un baryton ténori-
sant. || Fig. Il s'est dit autrefois pour proclamer
avec éclat. J'ai surtout dans l'esprit cette accusa-
tion si grave, si odieuse, si ténorisée, si répétée,
que les témoins avaient osé intenter aux magis-
trats de cette société, BONNET, Paling. xrx, 2.
fTÉNORRHAPHIE (té-no-ra-fis), s. f. Terme de
chirurgie. Suture des tendons.
— ÉTYM. TÉvtov, tendon, et £a?jj, suture.
fTÉNOTOME (té-no-to-m'), s. m. Terme de chi-
rurgie. Instrument qui sert à pratiquer la ténoto-
mie, surtout par la méthode sous-cutanée. || Téno-
tomé droit, petit scalpel à lame courte et
très-étroite, qui sert à frayer le passage du téno-
tome courbe, avec lequel on divise le tendon.
— ÉTYM. Voy. TÉNOTOMIE.
t TÉNOTOMIE fté-no-to-mie), s. f. Terme de
TEN
chirurgie. Opération qui consiste à pratiquer la
section d'un ou de plusieurs tendons. || En un sens
plus général, toute opération dans laquelle on
coupe une partie trop tendue ou trop courte,
quelle qu'elle soit d'ailleurs.
— ÉTYM. TÉVWV, tendon, et TO[ITI, section.
t TENSEUR(tan-seur),ad;, m. Terme d'anatomie.
Qui tend. \\S. m. Tenseur de l'aponévrose crurale,
muscle du fascia lata. || Tenseur de la choroïde,
muscle qui naît de l'anneau sclérotical osseux des
oiseaux et s'unit à toute la circonférence anté-
rieure de la choroïde.
— ÉTYM. Tendre 2.
[ TENREC (tan-rèk), s. m. voy. TANREC.
t TENSIF, IVE (tan-sif, si-v'), adj. Qui est accom-
pagné de tension. La douleur ressentie pendant la
formation d'un abcès est tensive.
— HIST. XYI" S. Une très grande douleur tensive,
pongitive et bruslante, PARÉ, VI, 23.
— ÉTYM. Voy. TENSION.
TENSION (tan-sion; en vers, de trois syllabes),
s. f. || 1° État de ce qui est tendu. Ces membra-
nes, pour se soutenir dans leur état de ten-
sion.... ont besoin d'être toujours remplies en
partie, BUFF. Quadrup. t. n, p. 182. Si des
cordes sonores sont tendues, la tension étant la
même, plus ces cordes seront longues, plus les
sons qu'elles rendront seront graves, DIDER. Musiq.
des anc. Ses accès lui prenaient par des éclats de
rire involontaires; au rire succédait une tension
dans tous ses membres, MARMONTEL, Mêm. m.
|| Bruit de tension, son rendu par la vibration de
toute membrane passant subitement de l'état de
flaccidité à celui de tension. || Tension d'une tra-
jectoire, voy. TRAJECTOIRE. |] 2° Augmentation du
volume d'un corps par l'effet de l'éCartement ou du
tiraillement de ses molécules. || Tension artérielle,
énergie de la tendance au retrait des artères dis-
tendues. || 3° Terme de physique. Tension d'un
liquide, la force avec laquelle il tend à se réduire
en vapeur, et qui varie selon la température.
|| Tension des vapeurs, force avec laquelle les va-
peurs pressent de dedans en dehors et en tous
sens les parois des vases qui les contiennent.
11 Tension électrique, manifestation de l'électricité
statique, caractérisée par un effet répulsif et at-
tractif de corps légers chargés d'électricité.
|| 4° Terme de pathologie. État des parties vivantes
qui n'ont plus leur souplesse naturelle, les tissus
étant distendus par l'afflux d'un liquide ou par
l'accumulation de gaz, ou leurs fibres étant tirées
en sens opposé par une cause quelconque. || 5° État
d'un canon de fusil qui est bien dressé. ]] 6" Fig. '
Tension d'esprit, grande application. Ils passent
leur vie dans une tension d'esprit continuelle,
VAUVEN. Vivre en paix avec les hommes. || 7° Fig.
Défaut de style que l'on compare à une corde
trop tendue. Vous concevez qu'une tension conti-
nuelle et une hauteur monotone devaient être le
défaut des écrits de Thomas, MARMONTEL, Mêm. xi.
— HIST. xvi° s. La douleur, chaleur, tension,
rougeur, nous signifie l'humeur estre sanguin,
PARÉ, v, 3.
— ÉTYM. Lat. tensionem, de tendere (voy. TEN-
DRE 2).
TENSON (tan-son), s. f. Terme de poésie du
moyen âge. Dispute sur une question de galante-
rie; dans laquelle deux ou plusieurs poètes soute-
naient des partis différents. Ces pièces de poésie
avaient parfois aussi pour objet des plaintes lan-
goureuses ou des reproches amers.
— REM. On ne voit pas pourquoi l'Académie fait
tenson du masculin. Ce mot n'est masculin ni en
français ni en provençal, ni au sens propre de
querelle, ni au sens figuré d'espèce de poésie.
— HIST. xine s. Or nos metons en loial juge-
ment, Si est la tençon de nos deus definée, Tenson
du duc de Brabant et de Gillebert, dans RAYNOUARD,
Lexique. \\ xvic s. Les tensons estoyent disputes
d'amours qui se faisoient entre les chevaliers et
dames poètes entreparlans ensemble de quelque
belle et subtille question d'amours, i. DE NOSTRAD.
Poés. provenç. p. i 5, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. tenso; ital. tengoffî; du lat.
tensionem, action de tendre (voy. TENDRE 2). Ten-
son était fort employé par l'ancienne langue au
sens de querelle.
+ TENTACULAIRE (tan-ta-ku-lè-r'), adj. Qui a
rapport aux tentacules. La couronne tentaculaire
d'un polype.
TENTACULE (tan-ta-ku-1'), s. m. Terme d'his-
toire naturelle. Appendice mobile non articulé et
très-diversement conformé, dont beaucoup d'ani-
TEN
maux sont pourvus, et qui, la plupart du temps,
sert d'organe tactile. Spallanzani renveisa le»
oursins pour voir s'ils se redressent par le moyen
de leurs piquants ou de leurs tentacules, et il vit
que les piquants n'avaient d'autre action que celle
de. s'écarter pour laisser aux tentacules la faculté
de se mouvoir, SENNEBIER, ESS. artd'observ. t. n,
p. 4, dans POUGENS.
— ÉTYM. Lat. tentare, tâter.
t TENTACULE, ÉE (tan-ta-ku-lé, lée), ad,. Terme
de zoologie. Qui est muni de tentacules.
t TENTACULIFORME (tan-ta-ku-li-for-m'), adj.
Qui a la forme d'un tentacule..
TENTANT, ANTE (tan-tan, tan-f), adj. Qui
tente, qui cause une envie, un désir. Cela devrait
être bien tentant pour vous, et je ne' sache guère
autre que vous qui voulût s'aviser de n'être point
tenté de tout cela, BARON, Hom. à bonnes fort. i,it.
Auxdéités, fables des vieux empires, Nous opposons
des diables peu tentants, BÉRANG. Vin de Chypre.
TENTATEUR, TRICE .(tan-ta-téur, tri-s'), s. m.
et f. Celui, celle qui tente. Nous devenons à leur
égard [des serviteurs] -des tentateurs domesti-
ques, MASS. Avent, Épiph. Cette Lucrèce des Astu-
ries, à qui la mauvaise mine de son tentateur prê-
tait de nouvelles forces, fit une vigoureuse résistance,
LESAGE, Gil Blas, i, 3. || En termes de l'Ecriture,
le tentateur, le démon. Le tentateur,, s'approchant
de lui, lui dit : Si vous êtes le Fils de Dieu, dites
que ces pierres deviennent des pains, SACI, Bible,
Evang. S. Matth. iv, 3. Craignez d'exercer l'em-
ploi du tentateur en voulant donner à l'innocence
la connaissance du bien et du mal, J. J. ROUSS.
Ém. n. || Adj. Beauté tentatrice. Je ehante l'homme
en proie aux 'pièges tentateurs, DÈLILLE, Parad.
perdu; 1.1| L'esprit tentateur, lé démon. La malice
de l'esprit tentateur, et son apparition sous la
forme du serpent, BOSS. Hist. i, 4.
— ÉTYM. Provenç. temptaire, tentador; espagn
tentador; ital. tentatore; du lat. tentâtorem, de
tentare, tenter. Dans le provençal, temptaire est le
nominatif, et tentador, le régime.
t TENTATIF, IVE (tah-ta-tif, ti-v'), ad/. Terme di-
dactique. Méthode tentative, selon l'Encyclopédie,
méthode imparfaite que l'on tâche de perfection-
ner par des essais et des expériences. || S. m. Le
tentatif, nom d'un syllogisme. Quel est l'hypothé-
tique [syllogisme], quel le tentatif, quel le dia-
lectique ou probable, Dial. d'Or.Tubero, t. n,p. 64.
— ÉTYM. Lat. tentativus, de tentare, tenter.
TENTATION (tan-ta-sion ; en vers, de quatre
syllabes), s. f. \\ i° Mouvement intérieur par lequel
on est porté à des choses soit indifférentes, soit
mauvaises. Je n'ai jamais eu de si basse tenta-
tion que celle du gain, BALZ. liv. n, lett. 4.
Il me prend des tentations d'accommoder tout son
visage à la compote, MOL. G. Dand. n, 4. Je suis
un peu étonnée que l'air du menuet ne vous donne
pas la moindre tentation ; quoi ! pas une seule agi-
tation dans les jambes? SÉV. 404. Avouons de
bonne foi qu'il n'y a point dé tentation égale à
celle de la puissance, ni rien de plus difficile que
de se refuser quelque chose, quand les hommes
vous accordent tout, BOSS. Polit, x, 6, \. Ces idoles
_que le.monde adore, à combien de tentations déli-
cates ne sont-elles pas exposées I ID. Duch. d'Orl.
J'ose dire que de toutes les tentations dont^les
princes ont le plus à se garder, ce sont celles qui
les poussent à tirer tout ce qu'ils peuvent de leurs
sujets, VAUB. Mme, p. 230. L'homme est plus libre
d'éviter les tentations que de ' Jis vaincre, J. s.
ROUSS. Hél. vi, 6. Ignores-tu qu'il est des tentations
déshonorantes qui n'approchèrent jamais d'une
âme honnête, qu'il est même honteux de les vain-
cre, et que se précautionner contre elles est moins
s'humilier que s'avilir?ID. ib.IV, ■)3. N'exposez plus
votre vie aux tentations de la misère et du déses-
poir, ID. Ém. iv. Il n'y a point dé tentation sans
espoir, ID. GOUV. de Polog. ch. vin. || 2° En ma-
tière de religion, sollicitation au mal par la sug-
gestion du diable ou par celle de la concupiscence.
La flamme est l'épreuve du fer, La tentation l'est
des hommes, CORN. Imit. i, 13. Vous êtes donc bien
tendre à la tentation, MOL. Tart. m, 2. Tant de ten-
tations qui accablent la nature humaine, BOSS. Reine
d'Anglet. Jésus-Christ trouve pour nous tant de
tentations et une telle malignité dans tous les
plaisirs, qu'il vient troubler les plus innocents
-dans ses élus, ID. Mar.-Thêr. Toutes les créatures
sont un piège et une tentation à l'homme, ID.
Comédie, 10. Le dépouillement religieux y met à
couvert de la tentation des richesses.... et quand
je dis la tentation des richesses..., que de tenta-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
- Collections numériques similaires Havard Joseph Louis Havard Joseph Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Havard Joseph Louis" or dc.contributor adj "Havard Joseph Louis")
- Auteurs similaires Havard Joseph Louis Havard Joseph Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Havard Joseph Louis" or dc.contributor adj "Havard Joseph Louis")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 799/1242
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k54066991/f799.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k54066991/f799.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k54066991/f799.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k54066991/f799.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k54066991
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k54066991
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k54066991/f799.image × Aide