1466 RAM
— HIST. xiii* s. Qui fait la nef à droit rimer ? Li
boins vent et li boin rimeur, BAUDOUIN DE CONDÉ,
t. I, p, 235.
— ÉTYM. Ramer 1.
t RAMEOTEMENT (ra-meu-te-man), s. m. Ac-
tion de rameuter. || Fig. Il [le régent] voulut tou-
jours favoriser des gens dont le rameutement ne
tendait qu'à le culbuter, ST-SIM. 483, 278.
t RAMEUTER (ra-meu-té), v. a. || 1° Ameuter
de nouveau, ||Fig. Le premier écuyer, vieilli dans
les intrigues.... qui les rameutait tous [la cabale
attachée à Mme de Maintenon], ST-SIM. 238, H61.
|| 2° Terme désirasse. Arrêter les chiens qui donnent
trop en avant, et les obliger d'attendre ceux qui sui-
vent de loin pour les faire chasser tous ensemble.
■■— ÉTYM. lie..., et ameuter.
' RAMEUX, EUSE (ra-meû, meû-z'), adj. Il 1° Terme
de botanique. Qui est partagé en branches, en un
plus ou moins grand nombre de subdivisions secon-
daires. Tige rameuse. || 2" 11 se ditdu bois des cerfs.
Comme un vieux cerf dans une forêt porte son bois
rameux au-dessus des têtes des jeunes faons dont il
est suivi, FÉN. Tél. v. || 3" Il se dit enfin de toute
espèce de ramification. Dans chaque partie de ces
atomes vivants, des veines, du sang; dans ce sang,
des esprits, des parties rameuses et des humeurs,
FÉN. Exist. 2t. i| La matière rameuse, hypothèse
imaginée par Descartes sur la configuration de la
matière pour en expliquer certains arrangements. Je
vous enverrai, pour bâtir votre ville, toute la matière
subtile de Descartes, toute sa matière globuleuse
et toute sa rameuse, que je vous ferai porter par
Cyrano de Bergerac, VOLT. Dict. phil. Xênophanes.
—HIST. xvie s Et des grands cerfs au large front
rameux, HONS. 683.
— ÉTYM. Provenç; ramos; espagn. etital. ramoso;
du lat. ramosus, de ramus (voy. RAME 1). L'ancien-
ne langue disait non rameux, mais ramu : Berte fu
chez Symon ens al grant bois ramu, Berte, LI.
t RAM1CORNE (ra-mi-kor-n'), adj. Terme de
zoologie. Qui a des antennes rameuses.
— ÉTYM. Lat. ramus, branche, et corne.
f RAMIE (ra-mie), s. f. Plante récemment im-
portée de Java, et qui parait destinée à remplacer
en partie le coton dans les plantations de l'Améri-
que du Sud, Monit. univ. 24 juill. tses, p. 978,
3° col. C'est le boehmeria nivea, urticées.
1. RAMIER (ra-inié; IV ne se prononce pas et
ne se lie pas; au pluriel, l's se lie : des ra-mié-z
excellents), s. m. Gros pigeon sauvage qui niche
sur les arbres. Je riais de le voir avec sa mine éti-
que, En lapins de garenne ériger nos clapiers, Et
nos pigeons cauchois en superbes ramiers, BOIL.
Sat. m. Il ne parait pas que, le ramier produise avec
le biset, puisque tous deux fréquentent' le même
lieu sans se mêler ensemble, BUFF. Ois. t. iv,
p. 362. || Grand ramier, pigeon massart, columba
palumbus, L. Petit ramier, petit massart, pigeon
sauvage, columba oenas, L. || Adj. m. Pigeon ramier.
— HIST. xive s. Coulons ramiers viennent de trois
ans en trois ans, ilénagier, n, 5. || xvie s. Amour
de ramiere [colombe], blandissement de chien, LE-
ROUX DE L1NCY, PlOV. t. I, p. H 98.
— ÉTYM. Prov. ramier, oiseau branchier; de
rame 1, avec la terminaison ier qui marque la ma-
nière d'être : le ramier est proprement un oiseau
qui se tient dans les branches; l'usage a particula-
risé le sens.
t 2. RAMIER {ra-mié), s. m, || 1° Terme rural.
Grand amas de branches et de tiges rassemblées
pour être mises en fagots. || 2° Au plur. Branchages
coupés que le gibier à poil ronge dans les bois où
il y a des ventes.
— HIST. XIIe s. Les clés des portes vit luinz
pendre à un ramier [branchage] : Erramment les
saisi, ne s'i volt rien targier, Th. le mari. 47.
— ÉTYM."Berry, ramier, jeune bois, sommités des
arbres; provenç. ramier, ramée; de rame H , avec
la terminaison ier qui marque la manière d'être.
f3. RAMIER (ra-mié), s. m. Nom donné dans les
galères à l'espace ouvert qui existait entre le pont
et l'arbalêtrière.
— ÉTYM. Ramer l.
t RAMIÈRE(ra-miè-r'), s. f. Bordure d'arbres de
haute ou de demi-futaie entremêlée de cépées et de
buissons, sur un sol gazonnant, comme il en est sur
le bord des torrents. Ce qui dislingue d'une ramière
la haie vive, c'est qu'on ne peut passer dans une
haie, tandis qu'on passe dans les ramières.
—ÉTYM. Ramier 2.
RAMIFICATION (ra-mi-fi-ka-sion ; en vers, de
six syllabes), s. f. || 1° Terme de botanique. Division
d'une tige en plusieurs rameaux. || Se dit aussi très-
RAM
souvent des divisions elles-mêmes. || Disposition des
branches. La ramification du chêne. || 2" Terme d'a-
natomie. Mode suivant lequel sedivisentles artères,
les veines, les nerfs; ces divisions elles-mêmes. Les
parties étaient injectées de façon que les dernières
ramifications des vaisseaux, "plus fines que des fils
d'araignée, devenaient visibles, et, ce qui est en-
core plus étonnant, ne l'étaient pas quelquefois sans
microscope, FONTEN. Ruysch. On observait des ra-
mifications de vaisseaux d'un blanc argenté qui ne
pouvaient être prises que pour des trachées, BONNET,
Hist. nat. mém. (Eut), t. m, p. 27, dans POUGENS.
|| 3° On s'en sert en parlant des mines. Ramifica-
tion des filons. ||4°Fig. Subdivisions d'une science,
d'un sujet, d'une matière. Suivre son sujet dans
toutes ses ramifications.. H 5° Fig. Se dit d'une secte,
d'un complot. Les ramifications de cette secte s'é-
tendaient très-loin. Les colons découvrirent les tra-
ces d'un complot parmi les noirs, et l'on disait qu'il
avait des ramifications chez les sauvages, CHATEAUBR.
Natch. liv. ix. La police va découvrir une grande
conspiration qui aura, dit-on, de grandes ramifica-
tions dans les provinces et dans l'armée, p. L. COUR.
Livret. [Un complot] dont les ramifications, partant
de Rouen... s'étendent jusqu'à Vire.... en traver-
sant.... Falaise, c. DELAV. Cons. rapp. i, 9.
— HIST. xvi" s. Depuis la cinquième vertèbre du
dos, l'artère fait telles ramifications qui s'ensui-
vent... PARÉ, I, 22.
— ÉTYM. Voy. RAMIFIER.
RAMÏJTÉ, ÉE (ra-mi-fi-é, ée), part, passé de
ramifier. Artères ramifiées.
RAMIFIER (SE) (ra-mi-fi-é), je ramifiais, nous
ramifiions, vous ramiliiez ; que je ramifie, que nous
ramifiions, que vous ramiliiez, v. réfl. || 1° Être di-
visé en plusieurs rameaux. Le bois du cerf se ra-
mifie comme le bois des arbres. Les filons de cette
mine se ramifient beaucoup. Ces canaux se ramifient
à l'infini et portent l'air dans tout le corps de l'ani-
mal, BERN. DE ST-P. Harmoîi. liv. n. || 2° Fig. 11 se
dit des notions, des sciences. Ces vérités se di-
visent, se subdivisent et se ramifient presque à l'in-
fini, FONTENELLE, dans DESFONTAINES. || 11 se dit
aussi d'une secte, d'un complot. Les sectes pro-
testantes ont une grande tendance à se ramifier. Ce
complot s'était ramifié très-loin.
— HIST. xive s. Lequel tronc [veineux] s'estent ou
[au] foie, et là se remefie, et se départ en plusieurs
branches, H. DE MONDEVILLE, f"-27, verso. ||xvie s.
Tel lieu, tant par le moyen des petites artères qui
se ramifient par iceluy, que.... PARÉ, VI, 23.
— ÉTYM. Lat. ramus, branche (voy. RAME t ), et
facere, faire; provenç. ramificar.
t RAMIFLORE (ra-mi-flor'), adj. Terme de bota-
nique. Dont les fleurs naissent sur les rameaux. Le
nerprun est ramiflore.
— ÉTYM. Lat. ramus, branche, et fleur. .
f RAMIFORME (ra-mi-for-m',1, adj. Terme de
botanique. Qui ressemble à un rameau.
— ÉTYM. Lat. ramus, branche, et forme.
RAMILLES (ra-mi-U', Il mouillées, et non ra-
mi-ye), s. f. pi. \\ 1° Menues branches d'arbres.
|| 2" Au sing. Terme de botanique. Nom donné
aux plus petites et dernières subdivisions des ra-
meaux. || Bourgeons, produits de la dernière sève,
qui ont cessé de croître en longueur, et dont l'ex-
trémité est terminée par un oeil bien formé.
— HIST. xnr s. Lors [il] choisi [vit] un vilain qui
taille Ramille por son. four chauffer, Ben. 29823.
|| xve s. Il s'estoit ingéré de aler.... copper, prendre
et emporter à son pourfit singulier ramile et tons-
ture de bos, DU CANGE, ramilise.
— ÉTYM. Rame 1, avec la terminaison diminutif
ille; provenç. ramilla.
f RAMINÂGROBIS (ra-mi-na-gro-bis') ou ROMI-
NAGROBIS (ro-mi-na-gro-bis'), s. m. Nom donné
par plaisanterie au chat. Les plus beaux chats d'Es-
pagne ne sont que des chats brûlés au prix de lui,
et_Rominagrobis même (vous savez bien madame,
que Rominagrobis .est prince des chats) ne saurait
avoir meilleure mine, VOIT. Lett. 153. Or bien, sans
crier davantage, Rapportons-nous, dit-elle, à Rami-
nagrobis; C'était un chat vivant comme un dévot
ermite.... LA FONT. Fabl. vu, 16. Une jeune souris,
de peu d'expérience, Crut fléchir un vieux chat, im-
plorant sa clémence, Et payant de raisons le Rami-
nagrobis, ID. Fabl. xu, 6.
— HIST. xvie s. Nous avons ici, près la Villaumere,
un vieux poète : c'est Raminagrobis, lequel en se-
conde nopce espousa la grande gourre dont naquit
la belle basoche, RAB. Pant. m, 21. Cela tenoit plus
d'un grand satrape^ d'un Soudan, lesquels s'estu-
dient trop à tenir leur gravité et réputation, et à
RAM
faire des raminagrobis de guerre...-, BRANT. Capit.
franc, t. m, p. 96, dans LACURNE.
— ÉTYM. Dans ce mot on ne connaît que la finale
grobis (voy. GROS-BIS). Quant à ramina, Le Duchat
y voit raoul, dit pour matou, et hermine ou mine;
Borel, domine grobis; Jaubert, rominer, qui se dit
en Berry du murmure de satisfaction des chats
Cette dernière étymologie paraît véritable.
RAMINGUE (ra-min-gh'), adj. Terme de manège.
Cheval ramingue, cheval qui se défend contre
l'éperon, ne voulant pas avancer dès qu'il le sent. .
— ÉTYM. Provenç. ramène; ital. ramingo; du lat
ramus, branche. Ramène et ramingo se disent du
faucon branchier, jeune encore et ne restant pas
en place; de là le sens d'indocile.
t RAMIPARE (ra-mi-pa-r'), adj. Terme de bo-
tanique! Qui pousse des rameaux. || Se dit des poly-
piers. Le polype à bras nous a offert un animal qui,
multipliant par rejetons, peut être nommé à bon
droit ramipare, BONNET, Contempl. nat. OEuv.
t. vm, p. 288, dans POUGENS.
— ÉTYM. Lat. ramus, branche, etpare?-e, produire,
f RAMISTE (ra-mi-sf), adj. Consonnes ramistes,
se dit du j" et du », qu'on appelait autrefois i con-
sonne et u consonne.
— ÉTYM. Ramus, grammairien du xvr siècle qui
distingua ces consonnes.
t RAMISTES (ra-mi-sf), s. m. pi. Les partisans
du musicien Rameau, par opposition aux vieux te-
nants de la musique de Lulli ou lullistes. || On a
aussi appelé ramistes les théoriciens qui soute-
naient la doctrine de la basse fondamentale inventée^
par le même compositeur.
| RAMOINDRIR (ra-moin-drir), v. a. Rendre
moindre de nouveau. L'ordinaire était mesquin, on
l'a encore ramoindri, Dict. de l'Acad. 1696.
— ÉTYM. Re..., et amoindrir.
t RAMOIR (ra-moir), s. m. Outil dont le coffre-
tier se sert pour tailler et polir le bois.
RAMOITI, LE (ra-moi-ti, tie), part, passé de ra-
moitir.
RAMOITIR (ra-moi-tir), v. a. || 1° Rendre moite
de nouveau. La terre s'était séchée, cette pluie l'a
ramoitie. || Terme d'imprimerie. Ramoitir les balles,
les tympans, les humecter avec une éponge imbibée
d'eau. On ramoitit aussi le papier, avant de s'en
servir pour l'impression. || 2° Se ramoitir, v. réfl.
Devenir plus moite.
— HIST. xve s. La moislure des palus esveus
[aqueux] et terre ramoitie d'icelluy pays qui siet
vers les marches de Flandre, CHRIST, DE PISAN ,
Charles V, n, i.
— ÉTYM. fle..., à, et moite.
f RAMOITISSEMENT (ra-moi-ti-se-man), s. m.
Action de ramoitir; résultat de cette action.
— HIST. xvie s. Ramoitissement, MONET, Dict.
RAMOLLI, IE (ra-mo-li, lie), part, passé de ra-
mollir. || 1° Rendu mou. Terrain ramolli par les
pluies. || Fig. Les Mèdes, autrefois si laborieux et
si guerriers, mais à la fin ramollis par leur abon-
dance, comme il arrive toujours, avaient besoin
d'un tel général, BOSS. Hist. m, 4. || 2° Néologisme et
fig. Devenu hébété, par allusion au ramollissement
du cerveau, qui éteint les facultés intellectuelles.
Il est ramolli, et, substantivement, c'est un ramolli.
RAMOLLIR (ra-mo-lir), v. a.\( i° Rendre mou.
Ramollir de la cire. || Terme de fauconnerie. Ra-
mollir un oiseau, redresser son pennage avec une
éponge trempée. || 2° Fig. Rendre mou, énerver soit le
corps, soit l'âme. L'oisiveté ramollit les courages,
VAUGEL. Q. C. v, 2. On a même écrit que Sésostris
fut le premier à ramollir, après ses conquêtes, les
moeurs de ses Égyptiens, dans la crainte des ré-
voltes, BOSS. Hist. m, 3. Vous avez beau ramollir
son corps dans l'inaction, vous n'en rendez pas son
entendement plus flexible, J. j. ROUSS. Êm. n.
|| 3" Se ramollir, v. réfl. Devenir mou. Cette même
chaleur a si fortement agi sur les neiges, qu'elles
se sont extrêmement ramollies, SAUSSURE, Voy.
Alpes, dans POUGENS. 1| Fig. Que son coeur ne se ra-.
mollisse pas en écrivant des choses si tendres,
BOSS. Lett. 133. || Son coeur s'est ramolli, se dit
d'un homme qui s'est relâché de sa première sé-
vérité. || 4° Fig. et familièrement. Devenir imbécille,
par allusion au ramollissement du cerveau.
— REM. Ramollir a pris par l'usage une acception
qui le confond avec amollir.
.— HIST. xve s. Ces paroles et autres ramollirent -
et adoucirent grandement le courage et le mauta-
lent du roi d'Angleterre, FROISS, I, I, 289. ||xvie s.
....Elle a les mamelles ramollies, et son ventre est
grandement enflé et plus dur, PARÉ, XVIK, 31.
— ÉTYM. Ke..., et-amollir.
— HIST. xiii* s. Qui fait la nef à droit rimer ? Li
boins vent et li boin rimeur, BAUDOUIN DE CONDÉ,
t. I, p, 235.
— ÉTYM. Ramer 1.
t RAMEOTEMENT (ra-meu-te-man), s. m. Ac-
tion de rameuter. || Fig. Il [le régent] voulut tou-
jours favoriser des gens dont le rameutement ne
tendait qu'à le culbuter, ST-SIM. 483, 278.
t RAMEUTER (ra-meu-té), v. a. || 1° Ameuter
de nouveau, ||Fig. Le premier écuyer, vieilli dans
les intrigues.... qui les rameutait tous [la cabale
attachée à Mme de Maintenon], ST-SIM. 238, H61.
|| 2° Terme désirasse. Arrêter les chiens qui donnent
trop en avant, et les obliger d'attendre ceux qui sui-
vent de loin pour les faire chasser tous ensemble.
■■— ÉTYM. lie..., et ameuter.
' RAMEUX, EUSE (ra-meû, meû-z'), adj. Il 1° Terme
de botanique. Qui est partagé en branches, en un
plus ou moins grand nombre de subdivisions secon-
daires. Tige rameuse. || 2" 11 se ditdu bois des cerfs.
Comme un vieux cerf dans une forêt porte son bois
rameux au-dessus des têtes des jeunes faons dont il
est suivi, FÉN. Tél. v. || 3" Il se dit enfin de toute
espèce de ramification. Dans chaque partie de ces
atomes vivants, des veines, du sang; dans ce sang,
des esprits, des parties rameuses et des humeurs,
FÉN. Exist. 2t. i| La matière rameuse, hypothèse
imaginée par Descartes sur la configuration de la
matière pour en expliquer certains arrangements. Je
vous enverrai, pour bâtir votre ville, toute la matière
subtile de Descartes, toute sa matière globuleuse
et toute sa rameuse, que je vous ferai porter par
Cyrano de Bergerac, VOLT. Dict. phil. Xênophanes.
—HIST. xvie s Et des grands cerfs au large front
rameux, HONS. 683.
— ÉTYM. Provenç; ramos; espagn. etital. ramoso;
du lat. ramosus, de ramus (voy. RAME 1). L'ancien-
ne langue disait non rameux, mais ramu : Berte fu
chez Symon ens al grant bois ramu, Berte, LI.
t RAM1CORNE (ra-mi-kor-n'), adj. Terme de
zoologie. Qui a des antennes rameuses.
— ÉTYM. Lat. ramus, branche, et corne.
f RAMIE (ra-mie), s. f. Plante récemment im-
portée de Java, et qui parait destinée à remplacer
en partie le coton dans les plantations de l'Améri-
que du Sud, Monit. univ. 24 juill. tses, p. 978,
3° col. C'est le boehmeria nivea, urticées.
1. RAMIER (ra-inié; IV ne se prononce pas et
ne se lie pas; au pluriel, l's se lie : des ra-mié-z
excellents), s. m. Gros pigeon sauvage qui niche
sur les arbres. Je riais de le voir avec sa mine éti-
que, En lapins de garenne ériger nos clapiers, Et
nos pigeons cauchois en superbes ramiers, BOIL.
Sat. m. Il ne parait pas que, le ramier produise avec
le biset, puisque tous deux fréquentent' le même
lieu sans se mêler ensemble, BUFF. Ois. t. iv,
p. 362. || Grand ramier, pigeon massart, columba
palumbus, L. Petit ramier, petit massart, pigeon
sauvage, columba oenas, L. || Adj. m. Pigeon ramier.
— HIST. xive s. Coulons ramiers viennent de trois
ans en trois ans, ilénagier, n, 5. || xvie s. Amour
de ramiere [colombe], blandissement de chien, LE-
ROUX DE L1NCY, PlOV. t. I, p. H 98.
— ÉTYM. Prov. ramier, oiseau branchier; de
rame 1, avec la terminaison ier qui marque la ma-
nière d'être : le ramier est proprement un oiseau
qui se tient dans les branches; l'usage a particula-
risé le sens.
t 2. RAMIER {ra-mié), s. m, || 1° Terme rural.
Grand amas de branches et de tiges rassemblées
pour être mises en fagots. || 2° Au plur. Branchages
coupés que le gibier à poil ronge dans les bois où
il y a des ventes.
— HIST. XIIe s. Les clés des portes vit luinz
pendre à un ramier [branchage] : Erramment les
saisi, ne s'i volt rien targier, Th. le mari. 47.
— ÉTYM."Berry, ramier, jeune bois, sommités des
arbres; provenç. ramier, ramée; de rame H , avec
la terminaison ier qui marque la manière d'être.
f3. RAMIER (ra-mié), s. m. Nom donné dans les
galères à l'espace ouvert qui existait entre le pont
et l'arbalêtrière.
— ÉTYM. Ramer l.
t RAMIÈRE(ra-miè-r'), s. f. Bordure d'arbres de
haute ou de demi-futaie entremêlée de cépées et de
buissons, sur un sol gazonnant, comme il en est sur
le bord des torrents. Ce qui dislingue d'une ramière
la haie vive, c'est qu'on ne peut passer dans une
haie, tandis qu'on passe dans les ramières.
—ÉTYM. Ramier 2.
RAMIFICATION (ra-mi-fi-ka-sion ; en vers, de
six syllabes), s. f. || 1° Terme de botanique. Division
d'une tige en plusieurs rameaux. || Se dit aussi très-
RAM
souvent des divisions elles-mêmes. || Disposition des
branches. La ramification du chêne. || 2" Terme d'a-
natomie. Mode suivant lequel sedivisentles artères,
les veines, les nerfs; ces divisions elles-mêmes. Les
parties étaient injectées de façon que les dernières
ramifications des vaisseaux, "plus fines que des fils
d'araignée, devenaient visibles, et, ce qui est en-
core plus étonnant, ne l'étaient pas quelquefois sans
microscope, FONTEN. Ruysch. On observait des ra-
mifications de vaisseaux d'un blanc argenté qui ne
pouvaient être prises que pour des trachées, BONNET,
Hist. nat. mém. (Eut), t. m, p. 27, dans POUGENS.
|| 3° On s'en sert en parlant des mines. Ramifica-
tion des filons. ||4°Fig. Subdivisions d'une science,
d'un sujet, d'une matière. Suivre son sujet dans
toutes ses ramifications.. H 5° Fig. Se dit d'une secte,
d'un complot. Les ramifications de cette secte s'é-
tendaient très-loin. Les colons découvrirent les tra-
ces d'un complot parmi les noirs, et l'on disait qu'il
avait des ramifications chez les sauvages, CHATEAUBR.
Natch. liv. ix. La police va découvrir une grande
conspiration qui aura, dit-on, de grandes ramifica-
tions dans les provinces et dans l'armée, p. L. COUR.
Livret. [Un complot] dont les ramifications, partant
de Rouen... s'étendent jusqu'à Vire.... en traver-
sant.... Falaise, c. DELAV. Cons. rapp. i, 9.
— HIST. xvi" s. Depuis la cinquième vertèbre du
dos, l'artère fait telles ramifications qui s'ensui-
vent... PARÉ, I, 22.
— ÉTYM. Voy. RAMIFIER.
RAMÏJTÉ, ÉE (ra-mi-fi-é, ée), part, passé de
ramifier. Artères ramifiées.
RAMIFIER (SE) (ra-mi-fi-é), je ramifiais, nous
ramifiions, vous ramiliiez ; que je ramifie, que nous
ramifiions, que vous ramiliiez, v. réfl. || 1° Être di-
visé en plusieurs rameaux. Le bois du cerf se ra-
mifie comme le bois des arbres. Les filons de cette
mine se ramifient beaucoup. Ces canaux se ramifient
à l'infini et portent l'air dans tout le corps de l'ani-
mal, BERN. DE ST-P. Harmoîi. liv. n. || 2° Fig. 11 se
dit des notions, des sciences. Ces vérités se di-
visent, se subdivisent et se ramifient presque à l'in-
fini, FONTENELLE, dans DESFONTAINES. || 11 se dit
aussi d'une secte, d'un complot. Les sectes pro-
testantes ont une grande tendance à se ramifier. Ce
complot s'était ramifié très-loin.
— HIST. xive s. Lequel tronc [veineux] s'estent ou
[au] foie, et là se remefie, et se départ en plusieurs
branches, H. DE MONDEVILLE, f"-27, verso. ||xvie s.
Tel lieu, tant par le moyen des petites artères qui
se ramifient par iceluy, que.... PARÉ, VI, 23.
— ÉTYM. Lat. ramus, branche (voy. RAME t ), et
facere, faire; provenç. ramificar.
t RAMIFLORE (ra-mi-flor'), adj. Terme de bota-
nique. Dont les fleurs naissent sur les rameaux. Le
nerprun est ramiflore.
— ÉTYM. Lat. ramus, branche, et fleur. .
f RAMIFORME (ra-mi-for-m',1, adj. Terme de
botanique. Qui ressemble à un rameau.
— ÉTYM. Lat. ramus, branche, et forme.
RAMILLES (ra-mi-U', Il mouillées, et non ra-
mi-ye), s. f. pi. \\ 1° Menues branches d'arbres.
|| 2" Au sing. Terme de botanique. Nom donné
aux plus petites et dernières subdivisions des ra-
meaux. || Bourgeons, produits de la dernière sève,
qui ont cessé de croître en longueur, et dont l'ex-
trémité est terminée par un oeil bien formé.
— HIST. xnr s. Lors [il] choisi [vit] un vilain qui
taille Ramille por son. four chauffer, Ben. 29823.
|| xve s. Il s'estoit ingéré de aler.... copper, prendre
et emporter à son pourfit singulier ramile et tons-
ture de bos, DU CANGE, ramilise.
— ÉTYM. Rame 1, avec la terminaison diminutif
ille; provenç. ramilla.
f RAMINÂGROBIS (ra-mi-na-gro-bis') ou ROMI-
NAGROBIS (ro-mi-na-gro-bis'), s. m. Nom donné
par plaisanterie au chat. Les plus beaux chats d'Es-
pagne ne sont que des chats brûlés au prix de lui,
et_Rominagrobis même (vous savez bien madame,
que Rominagrobis .est prince des chats) ne saurait
avoir meilleure mine, VOIT. Lett. 153. Or bien, sans
crier davantage, Rapportons-nous, dit-elle, à Rami-
nagrobis; C'était un chat vivant comme un dévot
ermite.... LA FONT. Fabl. vu, 16. Une jeune souris,
de peu d'expérience, Crut fléchir un vieux chat, im-
plorant sa clémence, Et payant de raisons le Rami-
nagrobis, ID. Fabl. xu, 6.
— HIST. xvie s. Nous avons ici, près la Villaumere,
un vieux poète : c'est Raminagrobis, lequel en se-
conde nopce espousa la grande gourre dont naquit
la belle basoche, RAB. Pant. m, 21. Cela tenoit plus
d'un grand satrape^ d'un Soudan, lesquels s'estu-
dient trop à tenir leur gravité et réputation, et à
RAM
faire des raminagrobis de guerre...-, BRANT. Capit.
franc, t. m, p. 96, dans LACURNE.
— ÉTYM. Dans ce mot on ne connaît que la finale
grobis (voy. GROS-BIS). Quant à ramina, Le Duchat
y voit raoul, dit pour matou, et hermine ou mine;
Borel, domine grobis; Jaubert, rominer, qui se dit
en Berry du murmure de satisfaction des chats
Cette dernière étymologie paraît véritable.
RAMINGUE (ra-min-gh'), adj. Terme de manège.
Cheval ramingue, cheval qui se défend contre
l'éperon, ne voulant pas avancer dès qu'il le sent. .
— ÉTYM. Provenç. ramène; ital. ramingo; du lat
ramus, branche. Ramène et ramingo se disent du
faucon branchier, jeune encore et ne restant pas
en place; de là le sens d'indocile.
t RAMIPARE (ra-mi-pa-r'), adj. Terme de bo-
tanique! Qui pousse des rameaux. || Se dit des poly-
piers. Le polype à bras nous a offert un animal qui,
multipliant par rejetons, peut être nommé à bon
droit ramipare, BONNET, Contempl. nat. OEuv.
t. vm, p. 288, dans POUGENS.
— ÉTYM. Lat. ramus, branche, etpare?-e, produire,
f RAMISTE (ra-mi-sf), adj. Consonnes ramistes,
se dit du j" et du », qu'on appelait autrefois i con-
sonne et u consonne.
— ÉTYM. Ramus, grammairien du xvr siècle qui
distingua ces consonnes.
t RAMISTES (ra-mi-sf), s. m. pi. Les partisans
du musicien Rameau, par opposition aux vieux te-
nants de la musique de Lulli ou lullistes. || On a
aussi appelé ramistes les théoriciens qui soute-
naient la doctrine de la basse fondamentale inventée^
par le même compositeur.
| RAMOINDRIR (ra-moin-drir), v. a. Rendre
moindre de nouveau. L'ordinaire était mesquin, on
l'a encore ramoindri, Dict. de l'Acad. 1696.
— ÉTYM. Re..., et amoindrir.
t RAMOIR (ra-moir), s. m. Outil dont le coffre-
tier se sert pour tailler et polir le bois.
RAMOITI, LE (ra-moi-ti, tie), part, passé de ra-
moitir.
RAMOITIR (ra-moi-tir), v. a. || 1° Rendre moite
de nouveau. La terre s'était séchée, cette pluie l'a
ramoitie. || Terme d'imprimerie. Ramoitir les balles,
les tympans, les humecter avec une éponge imbibée
d'eau. On ramoitit aussi le papier, avant de s'en
servir pour l'impression. || 2° Se ramoitir, v. réfl.
Devenir plus moite.
— HIST. xve s. La moislure des palus esveus
[aqueux] et terre ramoitie d'icelluy pays qui siet
vers les marches de Flandre, CHRIST, DE PISAN ,
Charles V, n, i.
— ÉTYM. fle..., à, et moite.
f RAMOITISSEMENT (ra-moi-ti-se-man), s. m.
Action de ramoitir; résultat de cette action.
— HIST. xvie s. Ramoitissement, MONET, Dict.
RAMOLLI, IE (ra-mo-li, lie), part, passé de ra-
mollir. || 1° Rendu mou. Terrain ramolli par les
pluies. || Fig. Les Mèdes, autrefois si laborieux et
si guerriers, mais à la fin ramollis par leur abon-
dance, comme il arrive toujours, avaient besoin
d'un tel général, BOSS. Hist. m, 4. || 2° Néologisme et
fig. Devenu hébété, par allusion au ramollissement
du cerveau, qui éteint les facultés intellectuelles.
Il est ramolli, et, substantivement, c'est un ramolli.
RAMOLLIR (ra-mo-lir), v. a.\( i° Rendre mou.
Ramollir de la cire. || Terme de fauconnerie. Ra-
mollir un oiseau, redresser son pennage avec une
éponge trempée. || 2° Fig. Rendre mou, énerver soit le
corps, soit l'âme. L'oisiveté ramollit les courages,
VAUGEL. Q. C. v, 2. On a même écrit que Sésostris
fut le premier à ramollir, après ses conquêtes, les
moeurs de ses Égyptiens, dans la crainte des ré-
voltes, BOSS. Hist. m, 3. Vous avez beau ramollir
son corps dans l'inaction, vous n'en rendez pas son
entendement plus flexible, J. j. ROUSS. Êm. n.
|| 3" Se ramollir, v. réfl. Devenir mou. Cette même
chaleur a si fortement agi sur les neiges, qu'elles
se sont extrêmement ramollies, SAUSSURE, Voy.
Alpes, dans POUGENS. 1| Fig. Que son coeur ne se ra-.
mollisse pas en écrivant des choses si tendres,
BOSS. Lett. 133. || Son coeur s'est ramolli, se dit
d'un homme qui s'est relâché de sa première sé-
vérité. || 4° Fig. et familièrement. Devenir imbécille,
par allusion au ramollissement du cerveau.
— REM. Ramollir a pris par l'usage une acception
qui le confond avec amollir.
.— HIST. xve s. Ces paroles et autres ramollirent -
et adoucirent grandement le courage et le mauta-
lent du roi d'Angleterre, FROISS, I, I, 289. ||xvie s.
....Elle a les mamelles ramollies, et son ventre est
grandement enflé et plus dur, PARÉ, XVIK, 31.
— ÉTYM. Ke..., et-amollir.
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