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TAR
TAR
TAR
tisme développant la maladie chez d'autres per- '
sonnes; elle donnait une extrême envie de danser.
— ÉTYM. Voy. TAEENTULE'.
TARENTULE (ta-ran-tu-1'), s. f. || 1° Nom vul-
gaire et spécifique de la lycose tarentule (ara-
néides), dont le venin n'est dangereux que pour
les insectes qui lui servent de nourriture, et qui n'a
produit le tarentisme que dans des circonstances
toutes particulières. 11 Fig. Piqué de la tarentule,
animé par quelque vive passion. Tous les premiers
historiens des croisades semblent mordus des mê-
mes tarentules que les croisés, VOLT. Mél. hist. Pa-
nég. St Louis. || 2° Nom donné, sur les hords de la
Méditerranée, au gecko des murailles, espèce de
reptiles sauriens, appelé en italien tarentola ou
terrentola.
— HIST. xvc s. Plus criminel que escorpion et
tarente, G. CHASTEL. Èxp. sur vérité. \\ xvi' s. En la
Pouille, il y a une espèce d'araignée, que ceux du
pays nomment tarentule ; P. Rhodien la nomme
phalange.... PARÉ, Introd. 24.
— ÉTYM. Ital. tarantola, tarentella, de Tarento,
Tarente.
TARER (ta-ré), v. a. || 1° Causer de .a tare, du
déchet, gâter, corrompre. L'humidité a taré ces mar-
chandises. || Fig. Tarer la réputation de quelqu'un,
y porter atteinte. Afin que la France ne soit point
tarée d'en avoir reçu [unmonstre], nourri etfomenté
un si difforme et ridicule [la rosecroix], NADDÉ,
Rosecroix, x, 1.1| 2° Peser un vase, un baril vide,
afin qu'après l'avoir rempli on sache le poids de
ce qu'on y a mis. || 3° Se tarer, v. réfl. Devenir
gâté. Ces fruits se tarent.
' — HIST. xvi 8 s. Un médecin, qui, pour mieux
cognoistre quelz sont les corps sains et nets, les
comparerait aux gastez et tarez, AMYOT, Lyc. 5. Les
enfans naissent vicieux et défectueux, quand ilz
naissent de personnes tarées, m. ib. 30. L'ambi-
tion est un vice fort odieux, duquel Aristides
estait totalement délivré, et Caton fort taré, m.
Arist. et Cat. 44. On mettait en religion les fem-
mes borgnes, bossues, deffaites, folles, tarées,
XAB. Garg. i, 52.
— ÉTYM. Tare 4.
\ TARET (ta-rè), s. m. Genre de mollusques,
à coquilles bivalves, teredo navalis, L. qui font
des trous dans le bois des vaisseaux et des pilotis.
— ÉTYM. Même radical que dans le lat. tarmes,
ver qui ronge le bois; ttçia, percer; bas-breton
teûreûgen, tique.
TARGE (tar-j'), s. f. || 1' Espèce de bouclier. Le
mot de targe, dans les anciens écrivains, semble
appliqué indifféremment à tous les boucliers;
dans le xv° siècle, il paraît désigner plus spécia-
lement celui que portaient les hommes d'armes
et les archers ; la targe variait de forme suivant
les pays ; la targe allemande était généralement
carrée, à surface concave, portant quelquefois à
l'un de ses angles une échancrure pour passer la
lance, M. o. PENGUILLY L'HARIDON, Cotai, au
llusée d'artill. || 2° Monnaie des ducs de Bre-
tagne, qui portait au revers l'image d'un bou-
clier. || 3° Terme d'horticulture. Dans les com-
partiments d'un parterre, ornement qui a la forme
d'un croissant arrondi par ses extrémités.
.'•- HIST. XIe s. Lor targes roées [ornées dé ronds],
Ch. de Roi. CCLX. || nn' s. Et avint un jour que li
rois Richars aloit remirant le castiel une targe
devant lui, Chr. de Rainsy p. 79. Ilavoit bien trois
cens nageurs en sa galie, et à chascun de ses na-
geurs avoit une targe de ses armes, JOINV. 24 6.
|| xv" s. La targe au col, le glaive au poing,
FROISS. f, i, 99. || XVIe s. Ses hommes d'armes à
pied, couverts de grandes targes d'airain doré,
RAB. Sciomachie. Leurs targues à la mode du pays,
D'AUB. Hist. n, 32). Il n'a escu ni targe, COTGRAVE.
— ÉTYM. Provenç. tarja, targua; anc. cat. dar-
ga; espagn. tarja, adarga; portug. adarga; du
germanique '■ anglo-sax. targe; anc. scandin. tar-
ga; anc. h. allem. sarga. La forme adarga s'ex-
plique par l'arabe al daragah, bouclier de cuir.
TARGETTE (tar-jè-f), s. f.\\ 1° Terme de serru-
rerie. Moyen de fermeture qui consiste en un mor-
ceau de métal aplati, toujours de petite dimen-
sion, ayant un bouton au milieu et un mouvement
de va-et-vient entre deux crampons. Aux portes,
croisées, planches de cloison ou de fermeture de
boutiques, gonds, targettes et serrures, Code civ.
art. 474 3. || 2° Morceau de cuir dont les aplai-
gneurs se couvrent la main, pour qu'elle ne soit
point écorchée par les cardes;
— ÉTYM. Dimin. de targe; génev. . tergette ;
Berry, targette, rideau de lit. Dans l'ancienne lan-
gue, targette signifiait un bouclier; l'anglais target
en vient.
. f TARGEUR (tar-j eur), s. m. Voy. RHOMBE , n° 2.
TARGUER (tar-ghé), v. a. Je me targuais, nous
nous targuions, vous vous targuiez; que je me
targue, que nous nous targuions, que vous vous
targuiez, v. réfl. Se prévaloir, tirer avantage avec
ostentation. Certes, vous vous targuez d'un bien
faible avantage, MOL. Mis. in, 5. Combien de soi-
disant chevaliers et marquis Se targuent follement
de noblesse à Paris ! HAUTEROCHE, Deuil, se. 4.
Malgré le prétendu zèle pou;: moi dont Grimm se
targuait au dehors, j. j. ROUSS. Conf. ix. M. Lin-
guet a commencé par se targuer de l'arrêt rendu
en sa faveur, BACHAUMONT, Mém. secr. t. xxxtv,
p. <35. L'univers est un temple où l'on voit l'in-
justice Se targuer sur l'autel, un sceptre dans la
main, GILB. Quarts d'heure de misanthr.
— HIST. xm" s. Honte fiert, mais el se targe Si
resnablement de sa targe, Qu'onques li cop ne li
greva, la Rose, 4 5679. ||xive s. L'exposant sacha
[tira] son coustel pour soy défendre, dont il se
targa par pluseurs foiz et brisa pluseurs cops de
coustel à lui gettez par Garin, DU CANGE, targa.
|| xv" s. Barons et chevaliers de Bretaigne, rebel-
lans au duc, lesquels ne veulent obéir à leur sei-
gneur.... se targent du roi de France, FROISS. II,
p. 92, dans LACDRNE. Les dictes deux galées qui
aux deux lez la targerent [celle du capitaine]....
Bouciq. n, 20. || xvi" s. Afin qu'il [le nom de Henri]
me serve de défense et sauvegarde pour me tar-
guer et prévaloir contre les langues des envieux,
PARÉ, Déd Qui tient loisible tout ce qu'il luy
plaist, qui ose tout ce qu'il estime loisible, et qui
en tout ce qu'il ose se targue toutefois contre la
revenche pour.... M. DU BELL. 499. Cette manière de
se targer et couvrir [faire la tortue] estait composée
ne plus ne moins que sont les tuiles arrangées sur la
couverture d'une maison, AMYOT, Anton. 67. Il
[mon courage] est comme nature me le forgea, et
se targue pour le conflict, d'une marche populaire
et commune, MONT, IV, 195.
— ÉTYM. Targe; provenç. targar. Le sens pro-
pre est se couvrir d'une targe, et fig. se faire fort,
prendre avantage.
TARGUM (tar-gom'), s. m. Ancien commentaire
chaldéen, dit aussi paraphrase chaldéenne, sur lé
Vieux Testament, qui fut fait après la captivité de
Babylone, pour aider à l'ignorance des Juifs qui
avaient oublié l'hébreu.
— ÉTYM. Chaldéen, targum, interprétation.
f TARGUMIQUE (tar-gu-mi-k'), adj. Qui appar-
tient au targum.
f TARGUM1STE (tar-gu-mi-st'), s. m. Classe
d'écrivains hébraïques paraphrastes de la Bible.
4. TARI, IE (ta-ri, rie), part, passé de tarir. Qui
est mis à sec. Une citerne tarie. Tous ses fleu-
ves étaient ou taris ou troublés, TRISTAN, M. de
Chrispe, i, 3. || Fig. Il avoue que les oracles étaient
taris dans la Béotie qui en avait été une source
très-féconde, FONTEN. Orac. n, 4. Le sang des An-
tonins sur la terre est tari, VOLT. Èp. 40. Le mal
n'était pas dans l'âme ; quand il est là, rien n'est
possible, la source de tout est tarie, STAEL, Co-
rinne, XVIII, 6.
2. TARI (ta-ri), s. m. Liqueur alcoolique résul-
tant du suc ou sève de plusieurs palmiers que-Fon
soumet à la fermentation. || On écrit aussi tary.
f TARIER (ta-rié), s. m. Voy. SAXICOLE, oiseau.
TARIÈRE (ta-riè-r'), s. f.|| i° Outil-de fer, em-
manché de bois, dans la forme d'un T, qui sert à
percer le bois pour y mettre des chevilles. On perce
avec des tarières les arbres résineux, pour en ob-
tenir les sucs qui coulent alors abondamment,
FOURCROY, Conn. chim. t. vn, p. 4 4 5. ||Trous de
tarière, trous percés avec une tarière. On peut se
servir de caisses plates et portatives, dont le fond
ait été percé de plusieurs trous de tarière, GENLIS,
Maison rust. t. n, p. 395, dans POUGENS. || 2° Instru-
ment avec lequel on peut percer dans le sol, en quel-
ques jours, des trous de 0 à 8 centimètres de dia-
mètre et de 4 00 à 4 50 mètres de profondeur.
La tarière des fontainiers. || 3° Terme d'histoire
naturelle. Instrument dont les femelles de quel-
ques insectes sont pourvues, et qui leur sert à per-
cer soit l'écorce des végétaux, soit la peau des ani-
maux. Le poisson à coquille appelé purpura a une
langue fort longue, dont l'extrémité est osseuse
et pointue; elle lui sert comme de tarière pour
percer les coquilles des autres poissons, BUFF. Histt
nat. Preuv. th. ter. OEuv. t. i, p. 427. || 4" Genre
de coquilles univalves.
— HIST. xm* s. En un trou de tarière lui bou-
tent erramment Les deux pois [pouces].... Berlc.
XGV. || xrv° s. Perciez icelluy cerisier d'une tarière,
Ménagier, n, 2. Icellui Jehan avoit emblé en l'ou-
vroir une doloere, quatre talieres, DU CANGE, Jara-
trum. || xvic s. La taravelle [pour planter la vigne]
ressemble aux grands taraires des charpentiers,
o. DE SERRES, 165.
— ÉTYM. Wallon, taré; espagn. taladro; du
lat. taratrum, tarière.
TARIF (ta-rif), s. m. || 1°- Tableau d'indication
temporaire ou permanente des droits à payer pour
la navigation, le passage ou le-parcours des riviè-
res, l'exportation ou l'importation des denrées et
marchandises, etc. Plus maudit qu'un tarif, CYRANO
DE BERGERAC, Pédant'joué-, i, i. Comme la quotité
de la dîme royale doit être certaine et sue de
tous les contribuables, il est important-qu'elle soit
déclarée par un tarif public, VAUBAN, Dîme, p. 4 37.
L'Angleterre n'a guère de tarif réglé avec les au-
tres nations; son tarif change, pour ainsi dire, à
chaque parlement, par les droits particuliers
qu'elle ôte ou qu'elle impose, MONTESQ. Espr. xx,
7."|| Fig. Si vous voulez savoir mon tarif, je trouve
qu'un philosophe vaut mieux qu'un roi, un roi qu'un
ministre, un ministre qu'un intendant, un intendant
qu'un conseiller, un conseiller qu'un jésuite, et un
jésuite qu'un janséniste, D'ALEMB. Lett. à Voltaire,
42 janv. 4763. Un ministre célèbre [Walpole]avait
le tarif des probités, et s'en vantait publiquement,
à la honte des Anglais, RAYNAL, Hist. phil. xrv, 45.
|| Anciennement, mettre en tarif, 1 autoriser une
localité à percevoir la taille par la forme d'impo-
sition qui lui paraissait préférable, BOISGUILLEB.
Factum de la France, rx. || Se dit, absolument,
d'un édit qui, sous Mazarin, haussa les droits d'en»
trée sur les denrées et les marchandises. L'édit
du tarif dans la minorité de Louis XIV fit révol-
ter le parlement, et causa la guerre insensée do
la Fronde; on paya mille fois plus pour la guerre
civile que le tarif n'aurait coûté, VOLT. Dict. phil.
Tarif. || 2° Terme de jurisprudence. État des droits
ou émoluments alloués aux fonctionnaires pu-
blics et aux" officiers ministériels, pour les diffé-
rents'actes de leur ministère. || Tarif des frais et
dépens, règlement qui fixe le coût des divers ac-
tes et les droits de vacations en matière de procé-
dure civile, criminelle et de policé. || 3° Rôle, ta-
bleau du prix de certaines denrées. || Tarif des
monnaies, table indiquant la valeur courante des
monnaies. || Tarif des glaces, table où le prix des
glaces se trouve calculé d'après léurs; dimensions ;
il indique la marche un peu compliquée propre à
déterminer le prix du décimètre carré pour chaque
surface, et cette marche diffère suivant que la
glace : est au-dessus ou au-dessous de 604 déci-
mètres carrés.
— ÉTYM: Espagn. tarifa, de l'arabe ta'arifa, no-
tification, de 'arrifa, faire connaître.
TARIFÉ, ÉE (ta-ri-fé, fée), part, passé de tarifer.
Marchandises tarifées. || Fig. Des consciences tari-
fées. '
TARIFER (ta-ri-fé), v. a. Appliquer un tarif;
fixer d'après un tarif les droits que doivent payer
certaines denrées, etc.
— ÉTYM. Tarif.
f TARIFICATION (ta-ri-fi-ka-sion), s. f. Action
de tarifer; résultat de cette action.
TARIN (ta-rin), s. m. Petit oiseau à bec coni-
que et pointu, et à plumage verdâtre; c'est un
chardonneret, fringilla spinùs, L. Lé serin, la
linotte, le tarin, le bouvreuil semblent, être natu-
rellement' musiciens, BUFF. More, choisis, p. 288.
— HIST. xrv" s. Vous l'àvèzatrapé com on prent
le tarin; Bien a esté trahi Pietrè par faux couvin,
Guesel. 4 6660. Et le [la] vit-on [la montagne] en
l'air volant comme tairin; Demie liewe et plus,
ala outre un gradin; TSaud. de S'eb. xn, 594.
||xvr"s. Elle [la femme du duc de Savoie] s'en
alla de là les monts'; luy [le duc], comme un
bon tarin, luy courut après, et jamais depuis ne
revint à Genève, BONIVARD, Anc. et nouv. police de
Genève, p. 4 8.
— ÉTYM. Diez, à cause de la forme tairin, pro-
pose,'avec doute, de le tirer de l'adj. picard tère,
tendre ; de sorte que le tarin serait un oiseau dé-
licat. D'autres pensent qu'il a été ainsi nommé
de son chant qui semble dire tarin tarin.
TARIU (ta-rir), v. a.\\i" Mettre à sec. Tarir un
étang, un puits. D'un ruisseau qui peut nuire in-
terrompez la course, Et, pour faire encor mieux,
tarissez-en la source, BOURSAULT, ES. à la cour, v,
6. || Par extension. Tarir les larmes, les pleurs,
faire cesser de pleurer. Peuples, que cette belle
TAR
TAR
TAR
tisme développant la maladie chez d'autres per- '
sonnes; elle donnait une extrême envie de danser.
— ÉTYM. Voy. TAEENTULE'.
TARENTULE (ta-ran-tu-1'), s. f. || 1° Nom vul-
gaire et spécifique de la lycose tarentule (ara-
néides), dont le venin n'est dangereux que pour
les insectes qui lui servent de nourriture, et qui n'a
produit le tarentisme que dans des circonstances
toutes particulières. 11 Fig. Piqué de la tarentule,
animé par quelque vive passion. Tous les premiers
historiens des croisades semblent mordus des mê-
mes tarentules que les croisés, VOLT. Mél. hist. Pa-
nég. St Louis. || 2° Nom donné, sur les hords de la
Méditerranée, au gecko des murailles, espèce de
reptiles sauriens, appelé en italien tarentola ou
terrentola.
— HIST. xvc s. Plus criminel que escorpion et
tarente, G. CHASTEL. Èxp. sur vérité. \\ xvi' s. En la
Pouille, il y a une espèce d'araignée, que ceux du
pays nomment tarentule ; P. Rhodien la nomme
phalange.... PARÉ, Introd. 24.
— ÉTYM. Ital. tarantola, tarentella, de Tarento,
Tarente.
TARER (ta-ré), v. a. || 1° Causer de .a tare, du
déchet, gâter, corrompre. L'humidité a taré ces mar-
chandises. || Fig. Tarer la réputation de quelqu'un,
y porter atteinte. Afin que la France ne soit point
tarée d'en avoir reçu [unmonstre], nourri etfomenté
un si difforme et ridicule [la rosecroix], NADDÉ,
Rosecroix, x, 1.1| 2° Peser un vase, un baril vide,
afin qu'après l'avoir rempli on sache le poids de
ce qu'on y a mis. || 3° Se tarer, v. réfl. Devenir
gâté. Ces fruits se tarent.
' — HIST. xvi 8 s. Un médecin, qui, pour mieux
cognoistre quelz sont les corps sains et nets, les
comparerait aux gastez et tarez, AMYOT, Lyc. 5. Les
enfans naissent vicieux et défectueux, quand ilz
naissent de personnes tarées, m. ib. 30. L'ambi-
tion est un vice fort odieux, duquel Aristides
estait totalement délivré, et Caton fort taré, m.
Arist. et Cat. 44. On mettait en religion les fem-
mes borgnes, bossues, deffaites, folles, tarées,
XAB. Garg. i, 52.
— ÉTYM. Tare 4.
\ TARET (ta-rè), s. m. Genre de mollusques,
à coquilles bivalves, teredo navalis, L. qui font
des trous dans le bois des vaisseaux et des pilotis.
— ÉTYM. Même radical que dans le lat. tarmes,
ver qui ronge le bois; ttçia, percer; bas-breton
teûreûgen, tique.
TARGE (tar-j'), s. f. || 1' Espèce de bouclier. Le
mot de targe, dans les anciens écrivains, semble
appliqué indifféremment à tous les boucliers;
dans le xv° siècle, il paraît désigner plus spécia-
lement celui que portaient les hommes d'armes
et les archers ; la targe variait de forme suivant
les pays ; la targe allemande était généralement
carrée, à surface concave, portant quelquefois à
l'un de ses angles une échancrure pour passer la
lance, M. o. PENGUILLY L'HARIDON, Cotai, au
llusée d'artill. || 2° Monnaie des ducs de Bre-
tagne, qui portait au revers l'image d'un bou-
clier. || 3° Terme d'horticulture. Dans les com-
partiments d'un parterre, ornement qui a la forme
d'un croissant arrondi par ses extrémités.
.'•- HIST. XIe s. Lor targes roées [ornées dé ronds],
Ch. de Roi. CCLX. || nn' s. Et avint un jour que li
rois Richars aloit remirant le castiel une targe
devant lui, Chr. de Rainsy p. 79. Ilavoit bien trois
cens nageurs en sa galie, et à chascun de ses na-
geurs avoit une targe de ses armes, JOINV. 24 6.
|| xv" s. La targe au col, le glaive au poing,
FROISS. f, i, 99. || XVIe s. Ses hommes d'armes à
pied, couverts de grandes targes d'airain doré,
RAB. Sciomachie. Leurs targues à la mode du pays,
D'AUB. Hist. n, 32). Il n'a escu ni targe, COTGRAVE.
— ÉTYM. Provenç. tarja, targua; anc. cat. dar-
ga; espagn. tarja, adarga; portug. adarga; du
germanique '■ anglo-sax. targe; anc. scandin. tar-
ga; anc. h. allem. sarga. La forme adarga s'ex-
plique par l'arabe al daragah, bouclier de cuir.
TARGETTE (tar-jè-f), s. f.\\ 1° Terme de serru-
rerie. Moyen de fermeture qui consiste en un mor-
ceau de métal aplati, toujours de petite dimen-
sion, ayant un bouton au milieu et un mouvement
de va-et-vient entre deux crampons. Aux portes,
croisées, planches de cloison ou de fermeture de
boutiques, gonds, targettes et serrures, Code civ.
art. 474 3. || 2° Morceau de cuir dont les aplai-
gneurs se couvrent la main, pour qu'elle ne soit
point écorchée par les cardes;
— ÉTYM. Dimin. de targe; génev. . tergette ;
Berry, targette, rideau de lit. Dans l'ancienne lan-
gue, targette signifiait un bouclier; l'anglais target
en vient.
. f TARGEUR (tar-j eur), s. m. Voy. RHOMBE , n° 2.
TARGUER (tar-ghé), v. a. Je me targuais, nous
nous targuions, vous vous targuiez; que je me
targue, que nous nous targuions, que vous vous
targuiez, v. réfl. Se prévaloir, tirer avantage avec
ostentation. Certes, vous vous targuez d'un bien
faible avantage, MOL. Mis. in, 5. Combien de soi-
disant chevaliers et marquis Se targuent follement
de noblesse à Paris ! HAUTEROCHE, Deuil, se. 4.
Malgré le prétendu zèle pou;: moi dont Grimm se
targuait au dehors, j. j. ROUSS. Conf. ix. M. Lin-
guet a commencé par se targuer de l'arrêt rendu
en sa faveur, BACHAUMONT, Mém. secr. t. xxxtv,
p. <35. L'univers est un temple où l'on voit l'in-
justice Se targuer sur l'autel, un sceptre dans la
main, GILB. Quarts d'heure de misanthr.
— HIST. xm" s. Honte fiert, mais el se targe Si
resnablement de sa targe, Qu'onques li cop ne li
greva, la Rose, 4 5679. ||xive s. L'exposant sacha
[tira] son coustel pour soy défendre, dont il se
targa par pluseurs foiz et brisa pluseurs cops de
coustel à lui gettez par Garin, DU CANGE, targa.
|| xv" s. Barons et chevaliers de Bretaigne, rebel-
lans au duc, lesquels ne veulent obéir à leur sei-
gneur.... se targent du roi de France, FROISS. II,
p. 92, dans LACDRNE. Les dictes deux galées qui
aux deux lez la targerent [celle du capitaine]....
Bouciq. n, 20. || xvi" s. Afin qu'il [le nom de Henri]
me serve de défense et sauvegarde pour me tar-
guer et prévaloir contre les langues des envieux,
PARÉ, Déd Qui tient loisible tout ce qu'il luy
plaist, qui ose tout ce qu'il estime loisible, et qui
en tout ce qu'il ose se targue toutefois contre la
revenche pour.... M. DU BELL. 499. Cette manière de
se targer et couvrir [faire la tortue] estait composée
ne plus ne moins que sont les tuiles arrangées sur la
couverture d'une maison, AMYOT, Anton. 67. Il
[mon courage] est comme nature me le forgea, et
se targue pour le conflict, d'une marche populaire
et commune, MONT, IV, 195.
— ÉTYM. Targe; provenç. targar. Le sens pro-
pre est se couvrir d'une targe, et fig. se faire fort,
prendre avantage.
TARGUM (tar-gom'), s. m. Ancien commentaire
chaldéen, dit aussi paraphrase chaldéenne, sur lé
Vieux Testament, qui fut fait après la captivité de
Babylone, pour aider à l'ignorance des Juifs qui
avaient oublié l'hébreu.
— ÉTYM. Chaldéen, targum, interprétation.
f TARGUMIQUE (tar-gu-mi-k'), adj. Qui appar-
tient au targum.
f TARGUM1STE (tar-gu-mi-st'), s. m. Classe
d'écrivains hébraïques paraphrastes de la Bible.
4. TARI, IE (ta-ri, rie), part, passé de tarir. Qui
est mis à sec. Une citerne tarie. Tous ses fleu-
ves étaient ou taris ou troublés, TRISTAN, M. de
Chrispe, i, 3. || Fig. Il avoue que les oracles étaient
taris dans la Béotie qui en avait été une source
très-féconde, FONTEN. Orac. n, 4. Le sang des An-
tonins sur la terre est tari, VOLT. Èp. 40. Le mal
n'était pas dans l'âme ; quand il est là, rien n'est
possible, la source de tout est tarie, STAEL, Co-
rinne, XVIII, 6.
2. TARI (ta-ri), s. m. Liqueur alcoolique résul-
tant du suc ou sève de plusieurs palmiers que-Fon
soumet à la fermentation. || On écrit aussi tary.
f TARIER (ta-rié), s. m. Voy. SAXICOLE, oiseau.
TARIÈRE (ta-riè-r'), s. f.|| i° Outil-de fer, em-
manché de bois, dans la forme d'un T, qui sert à
percer le bois pour y mettre des chevilles. On perce
avec des tarières les arbres résineux, pour en ob-
tenir les sucs qui coulent alors abondamment,
FOURCROY, Conn. chim. t. vn, p. 4 4 5. ||Trous de
tarière, trous percés avec une tarière. On peut se
servir de caisses plates et portatives, dont le fond
ait été percé de plusieurs trous de tarière, GENLIS,
Maison rust. t. n, p. 395, dans POUGENS. || 2° Instru-
ment avec lequel on peut percer dans le sol, en quel-
ques jours, des trous de 0 à 8 centimètres de dia-
mètre et de 4 00 à 4 50 mètres de profondeur.
La tarière des fontainiers. || 3° Terme d'histoire
naturelle. Instrument dont les femelles de quel-
ques insectes sont pourvues, et qui leur sert à per-
cer soit l'écorce des végétaux, soit la peau des ani-
maux. Le poisson à coquille appelé purpura a une
langue fort longue, dont l'extrémité est osseuse
et pointue; elle lui sert comme de tarière pour
percer les coquilles des autres poissons, BUFF. Histt
nat. Preuv. th. ter. OEuv. t. i, p. 427. || 4" Genre
de coquilles univalves.
— HIST. xm* s. En un trou de tarière lui bou-
tent erramment Les deux pois [pouces].... Berlc.
XGV. || xrv° s. Perciez icelluy cerisier d'une tarière,
Ménagier, n, 2. Icellui Jehan avoit emblé en l'ou-
vroir une doloere, quatre talieres, DU CANGE, Jara-
trum. || xvic s. La taravelle [pour planter la vigne]
ressemble aux grands taraires des charpentiers,
o. DE SERRES, 165.
— ÉTYM. Wallon, taré; espagn. taladro; du
lat. taratrum, tarière.
TARIF (ta-rif), s. m. || 1°- Tableau d'indication
temporaire ou permanente des droits à payer pour
la navigation, le passage ou le-parcours des riviè-
res, l'exportation ou l'importation des denrées et
marchandises, etc. Plus maudit qu'un tarif, CYRANO
DE BERGERAC, Pédant'joué-, i, i. Comme la quotité
de la dîme royale doit être certaine et sue de
tous les contribuables, il est important-qu'elle soit
déclarée par un tarif public, VAUBAN, Dîme, p. 4 37.
L'Angleterre n'a guère de tarif réglé avec les au-
tres nations; son tarif change, pour ainsi dire, à
chaque parlement, par les droits particuliers
qu'elle ôte ou qu'elle impose, MONTESQ. Espr. xx,
7."|| Fig. Si vous voulez savoir mon tarif, je trouve
qu'un philosophe vaut mieux qu'un roi, un roi qu'un
ministre, un ministre qu'un intendant, un intendant
qu'un conseiller, un conseiller qu'un jésuite, et un
jésuite qu'un janséniste, D'ALEMB. Lett. à Voltaire,
42 janv. 4763. Un ministre célèbre [Walpole]avait
le tarif des probités, et s'en vantait publiquement,
à la honte des Anglais, RAYNAL, Hist. phil. xrv, 45.
|| Anciennement, mettre en tarif, 1 autoriser une
localité à percevoir la taille par la forme d'impo-
sition qui lui paraissait préférable, BOISGUILLEB.
Factum de la France, rx. || Se dit, absolument,
d'un édit qui, sous Mazarin, haussa les droits d'en»
trée sur les denrées et les marchandises. L'édit
du tarif dans la minorité de Louis XIV fit révol-
ter le parlement, et causa la guerre insensée do
la Fronde; on paya mille fois plus pour la guerre
civile que le tarif n'aurait coûté, VOLT. Dict. phil.
Tarif. || 2° Terme de jurisprudence. État des droits
ou émoluments alloués aux fonctionnaires pu-
blics et aux" officiers ministériels, pour les diffé-
rents'actes de leur ministère. || Tarif des frais et
dépens, règlement qui fixe le coût des divers ac-
tes et les droits de vacations en matière de procé-
dure civile, criminelle et de policé. || 3° Rôle, ta-
bleau du prix de certaines denrées. || Tarif des
monnaies, table indiquant la valeur courante des
monnaies. || Tarif des glaces, table où le prix des
glaces se trouve calculé d'après léurs; dimensions ;
il indique la marche un peu compliquée propre à
déterminer le prix du décimètre carré pour chaque
surface, et cette marche diffère suivant que la
glace : est au-dessus ou au-dessous de 604 déci-
mètres carrés.
— ÉTYM: Espagn. tarifa, de l'arabe ta'arifa, no-
tification, de 'arrifa, faire connaître.
TARIFÉ, ÉE (ta-ri-fé, fée), part, passé de tarifer.
Marchandises tarifées. || Fig. Des consciences tari-
fées. '
TARIFER (ta-ri-fé), v. a. Appliquer un tarif;
fixer d'après un tarif les droits que doivent payer
certaines denrées, etc.
— ÉTYM. Tarif.
f TARIFICATION (ta-ri-fi-ka-sion), s. f. Action
de tarifer; résultat de cette action.
TARIN (ta-rin), s. m. Petit oiseau à bec coni-
que et pointu, et à plumage verdâtre; c'est un
chardonneret, fringilla spinùs, L. Lé serin, la
linotte, le tarin, le bouvreuil semblent, être natu-
rellement' musiciens, BUFF. More, choisis, p. 288.
— HIST. xrv" s. Vous l'àvèzatrapé com on prent
le tarin; Bien a esté trahi Pietrè par faux couvin,
Guesel. 4 6660. Et le [la] vit-on [la montagne] en
l'air volant comme tairin; Demie liewe et plus,
ala outre un gradin; TSaud. de S'eb. xn, 594.
||xvr"s. Elle [la femme du duc de Savoie] s'en
alla de là les monts'; luy [le duc], comme un
bon tarin, luy courut après, et jamais depuis ne
revint à Genève, BONIVARD, Anc. et nouv. police de
Genève, p. 4 8.
— ÉTYM. Diez, à cause de la forme tairin, pro-
pose,'avec doute, de le tirer de l'adj. picard tère,
tendre ; de sorte que le tarin serait un oiseau dé-
licat. D'autres pensent qu'il a été ainsi nommé
de son chant qui semble dire tarin tarin.
TARIU (ta-rir), v. a.\\i" Mettre à sec. Tarir un
étang, un puits. D'un ruisseau qui peut nuire in-
terrompez la course, Et, pour faire encor mieux,
tarissez-en la source, BOURSAULT, ES. à la cour, v,
6. || Par extension. Tarir les larmes, les pleurs,
faire cesser de pleurer. Peuples, que cette belle
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