TAL
TAL
TAL
do Vidée de poids qui emporte la balance, elles
lui ont donné, par une figure remarquable, la
signification de volonté, de ' désir. - Là ne de-
vaient pas s'arrêter les transformations ; au xvu*
siècle, talent perdit le sens de désir, de volonté,
et il prit celui de don de la nature, d'aptitude;
c'est, comme on ara, une métaphore tirée de la
parabole de l'Évangile; métaphore du reste en
usage dans les écoles dès les hauts temps, comme
M. de Rémusat l'a fait voir par ce passage d'Abé-
lard : Quasi [Deus] indignaretur illa litteralis scien-
tîcetalenta, quse utrique nostrum -commiserat, ad
sui nominis honorem non dispensari, ABJEL. Op.
p. 404, éd. COUSIN (voy. MALTALENT).
TALER (ta-lèr), s. m. Voy. THALER.
\ TALEVAS (ta-le-vâ), s. m. Ancien terme mi-
litaire. Grand bouclier carré, employé dans le
combat à pied.
— HIST. xne s.. As talevas se sùut [sut] bien
couvrir et-moler [se mouler, se conformera la
grandeur dû talevas], Rou, V.-254 7.
— ÉTYM. Ce mot est de difficile discussion. Du
Cange a tavolacius, tabolatius; mais ce latin re-
présente seulement l'italien tavolaccio, bouclier.
Maintenant, est-ce talevas qui vient de tivolaccio,
ou tavolaccio de talevas? Ce qui empêche de faire
venir talevas de tavolaccio, c'est la haute anti-
quité du mot en français; auxn° siècle on n'em-
pruntait guère de mots à l'italien; et tavolaccio
aurait donné en français tablas ou toutes. Il faut
donc renoncer à ce côté de la question. Il faut
aussi, ce semble, renoncer à l'autre ; car du fran-
çais talevas on ne voit pas comment les Italiens
auraient fait tavolaccio, dont l'étyniologie paraît
évidente (de tavola, planche : tavolaccio, grande
planché; c'était un bouclier de bois). Toutefois il
reste singulier que talevas et tavolaccio aient tant
de ressemblance, sans avoir rien de commun. Du
Cange a un autre rapprochement ; un lexique
cambro-britanniqùe lui donne: talbos, clypèus, et
talvas, clypeus. Le mot serait d'origine celtique,
et fournirait en même temps une étymologie pour
■talbot, le sens de ces mots étant pièce de bois.
TALION (ta-li-on), s. mrPunition qui consiste à
traiter un coupable de la même manière qu'il a
traité les autres. Les Etats despotiques, qui aiment
lès lois simples, usent beaucoup de la loi du ta-
lion, MONTESQ. Ésp. vi, 4 9. Les peines de ces der-
niers crimes [ceux contre la tranquillité et la sû-
reté] sont ce qu'on appelle des supplices ; c'est
une espèce de talion qui fait que la société refuse
la sûreté à un citoyen qui en a privé ou qui a
voulu en priver les autres, ro. i'6. xn, 4. ||Fig.
Vous sentez bien qu'ils ont raison, Et qu'il faut
punir le coupable; L'heureuse loi du talion Est
des lois la plus équitable, VOLT. Ép. 73. Condamné
à son tour, il [Charles Ier] déclara que sa mort
était un juste talion de celle de Strafford^ CHA-
TEAUBR. Stuarts, Ouverture du long parlement.
— ÉTYM. Provenç. talio; espagn. talion; ital.
talione; du lat. talionem, de talis, tel.
TALISMAN (ta-li-sman), s^ m. Nom qu'on donne
à certaines figures ou caractères gravés sur la
pierre, ou sur le métal, auxquels on attribue des
relations avec les astres, et des vertus extraordi-
naires, suivant la constellation sous laquelle ils
ont été gravés. [Un chevalier] .... que de vieux
talismans Firent chercher fortune au pays des
romans, LA FONT. Fabl. x, 44. Ne craignez ni les
éclipses, ni les signes formés sur les matas ou sur
le visage, ni les images nommées talismans, im-
prégnées de vertus célestes, BOSS. Polit, v, 3, 4.
Le magicien fit un talisman composé des plus
puissants caractères de la cabale, LESAGE, Diable
boit. 2. -Le fameux talisman de Catherine de Mé-
dicis existe encore, VOLT. Dict. phil. Talisman.
Honte au guerrier sans vaillance Qui combat la
noble lance Avec d'impurs talismans! v. HUGO,
Odes, iv, 42. || Talismans astronomiques, ceux qui
portent la figure de quelque corps céleste. || Fig.
Il y a longtemps que les seuls talismans qui font
aimer sont les charmes de la personne aimée, HA-
MILT. Gramm. 44. Un talisman fatal plongeait
dans le silence le peuple de la nouvelle Alexan-
drie; ce talisman, c'est le despotisme, qui éteint
toute joie, et qui ne permet pas même un cri à
la douleur, CHATEAUBR. Itin. part.- 6.
— ÊÏYM. Espagn. talisman; ital. talismano; de
l'arabe telsam, au plur. telsamdn, figure magique,
horoscope; le mot arabe vient du grec -ct^iXia^éva.,
proprement choses consacrées, puis nom donné
aux statues des divinités païennes dans le Bas-
Empire qui furent considérées comme malfai-
santes. Au iff siècle, talisman se disait des
prêtres idolâtres et des prêtres musulmans: Les
talismans et prestres de toutes sortes, D'AUB. Hist.
m, 42B. Les prestres de Turquie qui se nomment
talismans, LE LOYER, Disc, et hist. des spectres,
4 605, p. 80B.
TALISMANIQUE (ta-li-s ma-ni-k'), adj. Qui ap-
partient au talisman. Une large bande de parche-
min vierge, toute marquée de -caractères talisma-
niques, LESAGE, Diable boit. 4.
■f TALITRE (ta-li-tr'), s. m. Genre de crustacés
des côtes de France.
t TALLAGE (ta-là-j'), s. m. Quantité de tiges
que donne une touffe ou pied d'orge, de blé. Le
tallage du blé, de l'orge. En comptant, dans les
expériences que j'ai faites sur la récolte de cette
année, la totalité des tiges mortes, grêles ou vi-
goureuses, j'ai pu en déduire le tallage moyen
produit par chaque touffe de blé, PIERRE, Acad.
des se. Comptes rendus, t. LVTI, p. 974.
f TALLARET (ta-la-rè), s. m. La petite mouette
cendrée.
TALLE (ta-1'), s. f. || 1° Branche enracinée qu'un
arbre pousse à sonpied. || 2°Nomdonnéauxbranches
ou aux jeunes tiges qui s'élèvent, soit de la racine,
soit de la tige souterraine des plantes annuelles ou
herbacées, et qui forment par leur réunion une
touffe plus ou moins considérable. || Ensemble des
pousses qui, dans les graminées, entourent la
tige principale. Il faudra semer le blé un peu clair,
afi.i que des talles trop drues n'étouffent pas-les
jeunes plants, GENLIS, Saison rust. t. m, p. 4 90,
dans POUGENS. || Pour la vigne, tiges qui poussent
plus haut que l'échalas, et que l'on coupe pour
éviter la perte de la sève.
— ÉTYM. Ital. tallo ; du lat. thallus, qui est le
grec 8otÀ),èç, branche, SÔXAEIV, pousser du feuillage.
f TALLEMENT (ta-le-man), s. m. Action de
taller. || Succession des phénomènes produisant la
talle. Pour peu que le sol soit, bon et que les sai-
sons soient favorables au tallement des blés, GERLIS,
Maison rust. t. m, p. 24, dans POUGENS.
TALLER (ta-lé), 1'. n. || 1° Pousser une ou plu-
sieurs talles. || 2" Se dit des plantes dont la nature
ou l'art étale les racines, et leur fait produire un
plus grand nombre de drageons. Le rouleau que
l'on passe sur un jeune gazon en brise les tiges et
fait taller les racines. ||I1 se dit particulièrement
des céréales. Les blés tallent, ont bien tallé, c'est-
à-dire poussent ou ont poussé plusieurs chaumes.
Le blé arrosé a été constamment d'un vert beau-
coup plus foncé que le blé non arrosé ; il est aussi
devenu plus grand, il a plus tallé, et ses épis ont
été plus fournis de grains, BONNET, US. fcuilV. 6e
mem. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. TaÛe.
t TALLEVANE (ta-le-va-,n'); s. f. Pot de grès
où l'on met du beurre. Des beurres de provision
dans de longs pots de grès, qu'on nomme talle-
vanes, GENLIS, Mais. rust. t. n, p. 49, dans POUGENS»
TALLIPOT (ta-li-po), s. m. Espèce de palmier
qui croît à Ceylan et au Malabar, et dont les feuilles
sont très-grandes"; c'est le palmier talapat (voy.
TALAPOIN), corypha umbracuKfera, L. Les rachis
des feuilles servent à écrire les manuscrits
bouddhiques de Ceylan, de Birman, etc.
TALMOUSE [tal-mou-z'), s. f. Pièce de pâtis-
serie sucrée, dans laquelle il entre de la crème,
du fromage et des oeufs. Des talmouses de Saint-
Denis. Vous vous portez fort bien aussi, Comme on
voit à votre frimouse, Qu'on prendrait pour une tal-
mouse, Première harangue des habitants de Sar-
celles à Mgr l'archevêque de Paris (Pièces et anec-
dotes intéressantes, etc. 4™ part. p. 4). ||Fig. et
populairement. Soufflet; coup de poing.
— REM. Scarron écrit talemouse : Il fit lors le
premier tourteau, Qu'on nomma depuis talemouse,
Virg. v.
— HIST. xive s. Pastés de chapon et talmouse,
Ménagier, n, 4. || xve s. Item à Jehan Raguier je
donne.... Tant qu'il vivra (ainsi l'ordonne) Tous
les jours une talemouze Pour bouter et fourrer sa
mouse, VILLON, Testant.
— ÉTYM. Talemouse paraît tenir à talemelier,
qui signifiait boulanger. Scheler pense que tale-
mouse, au sens de coup sur la figure, vient d'un
mot provincial taler, meurtrir, et mouse, face
(voy. MUSEAU). Cela paraît très-vrai; car la tal-
mouse a aussi été dite casse-museau; cela du
même coup explique talemelier, qui vient de
taler, battre, et miler.
TALMUD (tal-mud; on fait sonner le d), s. m. An-
cien recueil des lois, des coutumes, de» traditions et
des opinions des Juifs compilées par leurs docteurs
(on met un T majuscule). Le Talmud de Jérusalem.
Le Talmud de Babylone, qui est le plus estimé. Ils
ont un livre qu'ils nomment Talmud, c'est-à-dire
doctrine, qu'ils ne respectent pas moins que
l'Écriture elle-même; c'est un ramas des traités
et des sentences de leurs anciens maîtres, BOSS.
Hist. n, 8. Le Talmud contient un million de fables,
toutes plus impertinentes les unes que les autres,
HUET, Orig. des romans, p. 37, dans POUGENS. Il
y a des chrétiens qui, à l'imitation des juifs, re-
gardent le Talmud comme une mine abondante
d'où l'on peut tirerndes trésors infinis, DIDER. Opin
des anc. phil. (Juifs). || Se dit absolument du Tal-
mud de Babylone. Le Talmud de Babylone a été
terminé l'année même de la mort de Rabina, chef
de l'école de Sura, et mort l'an BÔO; quelques-uns
de ses collaborateurs lui ont survécu, notamment
le rabbin Achaï, mort en 506; ce qui a pu faire
penser que la clôture définitive de cet ouvrage a
eu lieu en cette dernière année, LE- GRAND RABBIN
ULMANN, dans LEGOARANT.
— ÉTYM. Hébreu, talmud, du verbe lamad, ap-
prendre.
TALMUDIQTJE (tal-mu-di-k'), adj. Qui appar-
tient au Talmud. Décisions talmudiques. Docteur
talmudique.
TALMUDISTE (tal-mu-di-sf), s. m. Celui qui
est attaché aux opinions du Talmud, Les juifs sont
convaincus que les talmudistes n'ont jamais été
inspirés, et ils n'attribuent l'inspiration qu'aux
prophètes, DIDER. Opin. des anc phil. (Juifs).
— HIST. xvi" s. Comme disent les talmudistes,
en sort n'estre mal aulcun contenu, RAB. Pant. m,
42. ..
4. TALOCHE (ta-lo-ch'), s. f. Terme populaire
Coup donné sur la tête avec la main. Je. ferai grê-
ler une multiplication de coups, tapes, taloches,
horions, CYR. DE BERG. Pédant joué, i, i. Ils me
donnent des taloches et des coups de pied dans
les os des jambes, DANCOURT, Lotene. se. 4 7. Tu te
cachais pour me flanquer,une taloche, TH. LECLERCQ,
Prov. t. v, p. 4 28, dans POUGENS. ||Fig. Mon cher
ami, il faut toujours que, de près ou de loin, je
reçoive quelque taloche de la fortune, VOLT. Lett.
Thiriot, 4"sept. 4 735.
— HIST. xvie s. Depuis [je] veiz en Escosse Le
roy Jacques meurtrir d'espée et de talloce, DUMÉRIL,
Dict. du patois norm. à talander.
— ÉTYM. Très-probablement, augmentatif d'un
substantif taie, dérivé du verbe provincial taler,
meurtrir : Berry, bourg, et Jura, taller; Vosges,
tala, comme sac et sacoche.
t 2. TALOCHE (ta-lo-ch'), s. f. Terme de con-
struction. Planche mince, de forme rectangulaire,
munie d'Un manche sur une de ses faces, et ser-
vant à étendre le plâtre frais, pour former un en-
duit ou un plafond.
— ÉTYM. Ce terme de métier a conservé l'ancien
mot taloche, bouclier. Une hache à son col portait le
bon Bertrand, S'espée avoit au lez qui tranchoit
roidement Et une grand taloche qui au costé li
pent, Guescl. 688.
TALON (ta-lon), s. m. || 1° Partie postérieure du
pied de l'homme, et,, anatomiquement, partie du
pied formée par le calcanéum. On dit qu'Achille
ne pouvait être blessé qu'au talon. Il a mal au
talon. Joignez les talons. Il [Alexandre] lui fit
percer [à Bétis, prisonnier de guerre] les ta-
lons, y fit passer une corde, et, la faisant ensuite
attacher à un char, il le fit traîner ainsi autour de
la ville, jusqu'à ce qu'il en mourut, ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. vi, p. 323. || Fig. Le talon d'Achille,
la partie vulnérable. Quoique Despréaux ne se
reposât sur personne du soin de louer ses ou-
vrages, il a plus d'une fois avoué que, dans tout
ce qu'il avait écrit, il restait un côté faible, et,
comme il s'exprimait lui-même, le talon d'Achille, ,
qu'aucun de ses ennemis n'avait pu trouver,
D'ALEMB. Élog. Despréaux. Achille était invulné-
rable partout, le talon excepté : or tout homme 1 a,
dans sa position, son caractère, son esprit ou sa
personne, un point qui est pour lui ce qu'était le
talon pour Achille; c'est là qu'il faut frapper,
en. DE BERNARD, la Chasse aux amants, g 2. || Fig
et familièrement. Tirer des soupirs de ses talons,
s'efforcer de soupirer pour avoir l'air affligé. [ïla
nouvelle de la mort du grand Dauphin] Le plus
grand nombre, c'est-à-dire les sots, tiraient des
soupirs de leurs talons, ST-SIM. 293,24 4. || Sur les ta-
lons de quelqu'un, derrière lui. En entrant, je vis
une grosse porte à barreaux de fer, qui, dès que
je fus passé, fut fermée à double tour sur mes
TAL
TAL
do Vidée de poids qui emporte la balance, elles
lui ont donné, par une figure remarquable, la
signification de volonté, de ' désir. - Là ne de-
vaient pas s'arrêter les transformations ; au xvu*
siècle, talent perdit le sens de désir, de volonté,
et il prit celui de don de la nature, d'aptitude;
c'est, comme on ara, une métaphore tirée de la
parabole de l'Évangile; métaphore du reste en
usage dans les écoles dès les hauts temps, comme
M. de Rémusat l'a fait voir par ce passage d'Abé-
lard : Quasi [Deus] indignaretur illa litteralis scien-
tîcetalenta, quse utrique nostrum -commiserat, ad
sui nominis honorem non dispensari, ABJEL. Op.
p. 404, éd. COUSIN (voy. MALTALENT).
TALER (ta-lèr), s. m. Voy. THALER.
\ TALEVAS (ta-le-vâ), s. m. Ancien terme mi-
litaire. Grand bouclier carré, employé dans le
combat à pied.
— HIST. xne s.. As talevas se sùut [sut] bien
couvrir et-moler [se mouler, se conformera la
grandeur dû talevas], Rou, V.-254 7.
— ÉTYM. Ce mot est de difficile discussion. Du
Cange a tavolacius, tabolatius; mais ce latin re-
présente seulement l'italien tavolaccio, bouclier.
Maintenant, est-ce talevas qui vient de tivolaccio,
ou tavolaccio de talevas? Ce qui empêche de faire
venir talevas de tavolaccio, c'est la haute anti-
quité du mot en français; auxn° siècle on n'em-
pruntait guère de mots à l'italien; et tavolaccio
aurait donné en français tablas ou toutes. Il faut
donc renoncer à ce côté de la question. Il faut
aussi, ce semble, renoncer à l'autre ; car du fran-
çais talevas on ne voit pas comment les Italiens
auraient fait tavolaccio, dont l'étyniologie paraît
évidente (de tavola, planche : tavolaccio, grande
planché; c'était un bouclier de bois). Toutefois il
reste singulier que talevas et tavolaccio aient tant
de ressemblance, sans avoir rien de commun. Du
Cange a un autre rapprochement ; un lexique
cambro-britanniqùe lui donne: talbos, clypèus, et
talvas, clypeus. Le mot serait d'origine celtique,
et fournirait en même temps une étymologie pour
■talbot, le sens de ces mots étant pièce de bois.
TALION (ta-li-on), s. mrPunition qui consiste à
traiter un coupable de la même manière qu'il a
traité les autres. Les Etats despotiques, qui aiment
lès lois simples, usent beaucoup de la loi du ta-
lion, MONTESQ. Ésp. vi, 4 9. Les peines de ces der-
niers crimes [ceux contre la tranquillité et la sû-
reté] sont ce qu'on appelle des supplices ; c'est
une espèce de talion qui fait que la société refuse
la sûreté à un citoyen qui en a privé ou qui a
voulu en priver les autres, ro. i'6. xn, 4. ||Fig.
Vous sentez bien qu'ils ont raison, Et qu'il faut
punir le coupable; L'heureuse loi du talion Est
des lois la plus équitable, VOLT. Ép. 73. Condamné
à son tour, il [Charles Ier] déclara que sa mort
était un juste talion de celle de Strafford^ CHA-
TEAUBR. Stuarts, Ouverture du long parlement.
— ÉTYM. Provenç. talio; espagn. talion; ital.
talione; du lat. talionem, de talis, tel.
TALISMAN (ta-li-sman), s^ m. Nom qu'on donne
à certaines figures ou caractères gravés sur la
pierre, ou sur le métal, auxquels on attribue des
relations avec les astres, et des vertus extraordi-
naires, suivant la constellation sous laquelle ils
ont été gravés. [Un chevalier] .... que de vieux
talismans Firent chercher fortune au pays des
romans, LA FONT. Fabl. x, 44. Ne craignez ni les
éclipses, ni les signes formés sur les matas ou sur
le visage, ni les images nommées talismans, im-
prégnées de vertus célestes, BOSS. Polit, v, 3, 4.
Le magicien fit un talisman composé des plus
puissants caractères de la cabale, LESAGE, Diable
boit. 2. -Le fameux talisman de Catherine de Mé-
dicis existe encore, VOLT. Dict. phil. Talisman.
Honte au guerrier sans vaillance Qui combat la
noble lance Avec d'impurs talismans! v. HUGO,
Odes, iv, 42. || Talismans astronomiques, ceux qui
portent la figure de quelque corps céleste. || Fig.
Il y a longtemps que les seuls talismans qui font
aimer sont les charmes de la personne aimée, HA-
MILT. Gramm. 44. Un talisman fatal plongeait
dans le silence le peuple de la nouvelle Alexan-
drie; ce talisman, c'est le despotisme, qui éteint
toute joie, et qui ne permet pas même un cri à
la douleur, CHATEAUBR. Itin. part.- 6.
— ÊÏYM. Espagn. talisman; ital. talismano; de
l'arabe telsam, au plur. telsamdn, figure magique,
horoscope; le mot arabe vient du grec -ct^iXia^éva.,
proprement choses consacrées, puis nom donné
aux statues des divinités païennes dans le Bas-
Empire qui furent considérées comme malfai-
santes. Au iff siècle, talisman se disait des
prêtres idolâtres et des prêtres musulmans: Les
talismans et prestres de toutes sortes, D'AUB. Hist.
m, 42B. Les prestres de Turquie qui se nomment
talismans, LE LOYER, Disc, et hist. des spectres,
4 605, p. 80B.
TALISMANIQUE (ta-li-s ma-ni-k'), adj. Qui ap-
partient au talisman. Une large bande de parche-
min vierge, toute marquée de -caractères talisma-
niques, LESAGE, Diable boit. 4.
■f TALITRE (ta-li-tr'), s. m. Genre de crustacés
des côtes de France.
t TALLAGE (ta-là-j'), s. m. Quantité de tiges
que donne une touffe ou pied d'orge, de blé. Le
tallage du blé, de l'orge. En comptant, dans les
expériences que j'ai faites sur la récolte de cette
année, la totalité des tiges mortes, grêles ou vi-
goureuses, j'ai pu en déduire le tallage moyen
produit par chaque touffe de blé, PIERRE, Acad.
des se. Comptes rendus, t. LVTI, p. 974.
f TALLARET (ta-la-rè), s. m. La petite mouette
cendrée.
TALLE (ta-1'), s. f. || 1° Branche enracinée qu'un
arbre pousse à sonpied. || 2°Nomdonnéauxbranches
ou aux jeunes tiges qui s'élèvent, soit de la racine,
soit de la tige souterraine des plantes annuelles ou
herbacées, et qui forment par leur réunion une
touffe plus ou moins considérable. || Ensemble des
pousses qui, dans les graminées, entourent la
tige principale. Il faudra semer le blé un peu clair,
afi.i que des talles trop drues n'étouffent pas-les
jeunes plants, GENLIS, Saison rust. t. m, p. 4 90,
dans POUGENS. || Pour la vigne, tiges qui poussent
plus haut que l'échalas, et que l'on coupe pour
éviter la perte de la sève.
— ÉTYM. Ital. tallo ; du lat. thallus, qui est le
grec 8otÀ),èç, branche, SÔXAEIV, pousser du feuillage.
f TALLEMENT (ta-le-man), s. m. Action de
taller. || Succession des phénomènes produisant la
talle. Pour peu que le sol soit, bon et que les sai-
sons soient favorables au tallement des blés, GERLIS,
Maison rust. t. m, p. 24, dans POUGENS.
TALLER (ta-lé), 1'. n. || 1° Pousser une ou plu-
sieurs talles. || 2" Se dit des plantes dont la nature
ou l'art étale les racines, et leur fait produire un
plus grand nombre de drageons. Le rouleau que
l'on passe sur un jeune gazon en brise les tiges et
fait taller les racines. ||I1 se dit particulièrement
des céréales. Les blés tallent, ont bien tallé, c'est-
à-dire poussent ou ont poussé plusieurs chaumes.
Le blé arrosé a été constamment d'un vert beau-
coup plus foncé que le blé non arrosé ; il est aussi
devenu plus grand, il a plus tallé, et ses épis ont
été plus fournis de grains, BONNET, US. fcuilV. 6e
mem. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. TaÛe.
t TALLEVANE (ta-le-va-,n'); s. f. Pot de grès
où l'on met du beurre. Des beurres de provision
dans de longs pots de grès, qu'on nomme talle-
vanes, GENLIS, Mais. rust. t. n, p. 49, dans POUGENS»
TALLIPOT (ta-li-po), s. m. Espèce de palmier
qui croît à Ceylan et au Malabar, et dont les feuilles
sont très-grandes"; c'est le palmier talapat (voy.
TALAPOIN), corypha umbracuKfera, L. Les rachis
des feuilles servent à écrire les manuscrits
bouddhiques de Ceylan, de Birman, etc.
TALMOUSE [tal-mou-z'), s. f. Pièce de pâtis-
serie sucrée, dans laquelle il entre de la crème,
du fromage et des oeufs. Des talmouses de Saint-
Denis. Vous vous portez fort bien aussi, Comme on
voit à votre frimouse, Qu'on prendrait pour une tal-
mouse, Première harangue des habitants de Sar-
celles à Mgr l'archevêque de Paris (Pièces et anec-
dotes intéressantes, etc. 4™ part. p. 4). ||Fig. et
populairement. Soufflet; coup de poing.
— REM. Scarron écrit talemouse : Il fit lors le
premier tourteau, Qu'on nomma depuis talemouse,
Virg. v.
— HIST. xive s. Pastés de chapon et talmouse,
Ménagier, n, 4. || xve s. Item à Jehan Raguier je
donne.... Tant qu'il vivra (ainsi l'ordonne) Tous
les jours une talemouze Pour bouter et fourrer sa
mouse, VILLON, Testant.
— ÉTYM. Talemouse paraît tenir à talemelier,
qui signifiait boulanger. Scheler pense que tale-
mouse, au sens de coup sur la figure, vient d'un
mot provincial taler, meurtrir, et mouse, face
(voy. MUSEAU). Cela paraît très-vrai; car la tal-
mouse a aussi été dite casse-museau; cela du
même coup explique talemelier, qui vient de
taler, battre, et miler.
TALMUD (tal-mud; on fait sonner le d), s. m. An-
cien recueil des lois, des coutumes, de» traditions et
des opinions des Juifs compilées par leurs docteurs
(on met un T majuscule). Le Talmud de Jérusalem.
Le Talmud de Babylone, qui est le plus estimé. Ils
ont un livre qu'ils nomment Talmud, c'est-à-dire
doctrine, qu'ils ne respectent pas moins que
l'Écriture elle-même; c'est un ramas des traités
et des sentences de leurs anciens maîtres, BOSS.
Hist. n, 8. Le Talmud contient un million de fables,
toutes plus impertinentes les unes que les autres,
HUET, Orig. des romans, p. 37, dans POUGENS. Il
y a des chrétiens qui, à l'imitation des juifs, re-
gardent le Talmud comme une mine abondante
d'où l'on peut tirerndes trésors infinis, DIDER. Opin
des anc. phil. (Juifs). || Se dit absolument du Tal-
mud de Babylone. Le Talmud de Babylone a été
terminé l'année même de la mort de Rabina, chef
de l'école de Sura, et mort l'an BÔO; quelques-uns
de ses collaborateurs lui ont survécu, notamment
le rabbin Achaï, mort en 506; ce qui a pu faire
penser que la clôture définitive de cet ouvrage a
eu lieu en cette dernière année, LE- GRAND RABBIN
ULMANN, dans LEGOARANT.
— ÉTYM. Hébreu, talmud, du verbe lamad, ap-
prendre.
TALMUDIQTJE (tal-mu-di-k'), adj. Qui appar-
tient au Talmud. Décisions talmudiques. Docteur
talmudique.
TALMUDISTE (tal-mu-di-sf), s. m. Celui qui
est attaché aux opinions du Talmud, Les juifs sont
convaincus que les talmudistes n'ont jamais été
inspirés, et ils n'attribuent l'inspiration qu'aux
prophètes, DIDER. Opin. des anc phil. (Juifs).
— HIST. xvi" s. Comme disent les talmudistes,
en sort n'estre mal aulcun contenu, RAB. Pant. m,
42. ..
4. TALOCHE (ta-lo-ch'), s. f. Terme populaire
Coup donné sur la tête avec la main. Je. ferai grê-
ler une multiplication de coups, tapes, taloches,
horions, CYR. DE BERG. Pédant joué, i, i. Ils me
donnent des taloches et des coups de pied dans
les os des jambes, DANCOURT, Lotene. se. 4 7. Tu te
cachais pour me flanquer,une taloche, TH. LECLERCQ,
Prov. t. v, p. 4 28, dans POUGENS. ||Fig. Mon cher
ami, il faut toujours que, de près ou de loin, je
reçoive quelque taloche de la fortune, VOLT. Lett.
Thiriot, 4"sept. 4 735.
— HIST. xvie s. Depuis [je] veiz en Escosse Le
roy Jacques meurtrir d'espée et de talloce, DUMÉRIL,
Dict. du patois norm. à talander.
— ÉTYM. Très-probablement, augmentatif d'un
substantif taie, dérivé du verbe provincial taler,
meurtrir : Berry, bourg, et Jura, taller; Vosges,
tala, comme sac et sacoche.
t 2. TALOCHE (ta-lo-ch'), s. f. Terme de con-
struction. Planche mince, de forme rectangulaire,
munie d'Un manche sur une de ses faces, et ser-
vant à étendre le plâtre frais, pour former un en-
duit ou un plafond.
— ÉTYM. Ce terme de métier a conservé l'ancien
mot taloche, bouclier. Une hache à son col portait le
bon Bertrand, S'espée avoit au lez qui tranchoit
roidement Et une grand taloche qui au costé li
pent, Guescl. 688.
TALON (ta-lon), s. m. || 1° Partie postérieure du
pied de l'homme, et,, anatomiquement, partie du
pied formée par le calcanéum. On dit qu'Achille
ne pouvait être blessé qu'au talon. Il a mal au
talon. Joignez les talons. Il [Alexandre] lui fit
percer [à Bétis, prisonnier de guerre] les ta-
lons, y fit passer une corde, et, la faisant ensuite
attacher à un char, il le fit traîner ainsi autour de
la ville, jusqu'à ce qu'il en mourut, ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. vi, p. 323. || Fig. Le talon d'Achille,
la partie vulnérable. Quoique Despréaux ne se
reposât sur personne du soin de louer ses ou-
vrages, il a plus d'une fois avoué que, dans tout
ce qu'il avait écrit, il restait un côté faible, et,
comme il s'exprimait lui-même, le talon d'Achille, ,
qu'aucun de ses ennemis n'avait pu trouver,
D'ALEMB. Élog. Despréaux. Achille était invulné-
rable partout, le talon excepté : or tout homme 1 a,
dans sa position, son caractère, son esprit ou sa
personne, un point qui est pour lui ce qu'était le
talon pour Achille; c'est là qu'il faut frapper,
en. DE BERNARD, la Chasse aux amants, g 2. || Fig
et familièrement. Tirer des soupirs de ses talons,
s'efforcer de soupirer pour avoir l'air affligé. [ïla
nouvelle de la mort du grand Dauphin] Le plus
grand nombre, c'est-à-dire les sots, tiraient des
soupirs de leurs talons, ST-SIM. 293,24 4. || Sur les ta-
lons de quelqu'un, derrière lui. En entrant, je vis
une grosse porte à barreaux de fer, qui, dès que
je fus passé, fut fermée à double tour sur mes
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