T
TAB
TÂB
TAB
T (té, ou, dans la nouvelle épellation, te), s. m.
|| 1° La vingtième lettre de l'alphabet et la seizième
des consonnes. Un T majuscule. Un petit 1.1| 2° T
final ne se prononce ordinairement que devant les
mots commençant par une voyelle ou par une h
muette. || Cependant on le fait sentir même devant
une consonne, à la fin de certains mots tels que :
accessit, brut, chut, dot, déficit, induit, etc. || Ri-
chelet dit qu'à la fin du sens il faut faire, sentir
le t de quelque mot que ce soit : allumer un fa-
got, obliger un ingrat, etc. Cette prononciation,
recommandée aussi par Régnier-Desmarais, n'est
plus usitée. || 3° Ti se prononce' si, dans certains
mots, tels que inertie, prophétie, etc. || 4° Tien se
prononce sien,, dans les noms propres terminés en
tien : Gratien, Dioclétien, et dans ceux qui désignent
de quel pays on est : Vénitien, Vénitienne. || 5 ' Le t
garde sa valeur propre devant y: Amphictyon,
ptyalisme, Titye, etc. Le th, quelles que soient les
lettres dont ce digramme est précédé ou suivi, se
prononce t: antipathie, Pythie, Scythie, sympa-
thie, Thyeste. || 6°T euphonique: lorsque le temps
d'un verbe terminé par une voyelle est immédia-
tement suivi des pronoms il, elle, on, et lorsque
l'adverbe voilà est immédiatement suivi du pronom
il, on intercale un t : Dira-t-on, joue-t-elle, fera-t-il,
va-t-il. Ainsi, n'ayant au coeur nul dessein pour
Clitandre, Que vous importe-t-il qu'on y puisse
prétendre? MOL. F. sav. i, i. Voilà-t-il pas mon-
sieur qui ricane déjà! n>. ti). i, i. || Ce t est étran-
ger à l'ancienne langue, du moins quant à la pro-
nonciation. Dans les très-hauts temps, il s'écrivait,
mais ne se prononçait pas le plus souvent. X la fin
du xn° et au xnr siècle, il ne s'écrivait ni ne se pro-
• nonçait : les vers montrent que l'on disait aime
il en deux syllabes, et non, comme nous, en trois
syllabes, aime-t-il. Mais la prononciation actuelle
était en vigueur dès le xvi 0 siècle au moins; car
les grammairiens de ce siècle nous apprennent
que, bien qu'on écrive aime il, on prononce aime-
t-il. || 7° Dans l'imprimerie et la reliure, T indique
la 20é feuille d'un volume. |) 8° Terme de musique.
T sur une partie de chant signifie taille. || Sur les
partitions d'une symphonie il se met quelquefois
pour tutti (tous). || 9° Dans les marques qu'on gra-
vait autrefois sur l'épaule des condamnés, ï si-
gnifiait travaux ; T. F. travaux forcés. || 10° Sur les
monnaies de France, il indique qu'elles ont été
frappées à Nantes. 11 il" Il valait 160 dans les lettres
numérales employées chez les Romains, et, sur-
monté d'un trait, i GO 000. || 12° Se dit de tout ce
qui a la forme de cette lettre, voy. TÉ.
— ÉTYM. Lat. t ; grec, TKÙ, qui estle tau phénicien.
1. TA (ta), adj. poss. fém. Voy. TON, adj.
t 2. TA (ta), s. m. Coup de baguette sec donné
sur une caisse de tambour.
t TA, TA, TA, TA, se dit pour arrêter celui qui di-
vague, ou pour se moquer de lui. Ta, ta, ta, ta, voilà
bien "instruire une affaire; Il dit fort posément ce
dont on n'a que faire, Et court le grand galop
quand il est à son fait, RAC. Plaid, ni, 3.
TABAC (ta-ba; auplur. des ta-bà; lec se lie : du
ta-ba-k à priser), s. m. || 1° Genre de la famille des
solanées. || Nom vulgaire et^spécifique de la nico-
tiane tabac (solanées), servant aussi à désigner
quelques autres espèces, telle que la nicotiane pa-
niculée. Il arrive des malheurs même aux noms at-
tachés aux plantes, témoin la nicotiane, qui ne s'ap-
pelle plus que tabac, FONTEN. Morin. On a surtout
cultivé le tabac dans cette province [la Virginie]
et dans le Maryland ; c'est un commerce immense,
et un nouveau besoin artificiel, VOLT. Moeurs, 153.
Le tabac demande une terre médiocrement forte,
mais grasse, unie, profonde, et qui ne soit pas trop
exposée aux inondations, RAYNAL, Hist. phil. xvm,
0. || Huile de tabac et huile volatilede tabac, nom
donné parfois à la nicotianine. || 2" Nom des diffé-
rentes préparations que l'on fait subir aux feuilles
séchées de cette plante, pour les usages qui consis-
tent à en introduire la poudre dansles fosses nasa-
les, à les mâcher, ou à les brûler afin d'en aspirer
la fumée. C'est la passion des honnêtes gens; et
qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre, MOL.
Fest. i, 1. On n'attend pas même qu'on en [tabac]
demande, et l'on court au-devant du souhait des
gens; tant il est vrai que le tabac inspire des sen-
timents d'honneur et de vertu à tous ceux qui en
prennent, m. ib. Le tabac est divin, il n'est rien
qui l'égale, TH. CORN. Festin de Pierre, i, 1. Nous
défendons à tous ecclésiastiques de faire coutume
d'user du tabac en poudre, notamment et on tous
cas dans les églises, pour exterminer cette, indé-
cence scandaleuse de la maison de Dieu, BOSS.
Ordonn. synodale, 4 698. [Une femme qui] Fait
même à ses amants, trop faibles d'estomac, Re-
douter ses baisers pleins d'ail et de tabac? BOIL.
Sat. x. Sa Majesté... voulant prévenir les accidents
du feu qui pourraient arriver si les officiers ma-
riniers, matelots et soldats qui y servent avaient
la liberté de prendre du tabac en fumée, veut et
ordonne que tout officier marinier, matelot ou
soldat.... soit privé d'un mois de solde et mis
aux fers pendant huit jours, Ordre du roi, 4 684,
dans JAL. Il soutint, sous la présidence de M. Fagon,
premier médecin, une thèse contre le tabac, dont
le style et l'érudition furent généralement admirés
et les préceptes fort peu suivis, FONT. Berger. Eh
bien, monsieur, boire et prendre du tabac, c'est
ce qui fait aujourd'hui le mérite de la plupart des
jeunes gens, DANCOURT, Chev. à la mode, i, 5.
Toujours barbouillée de tabac : on ne la prendrait
pas pour une femme de province, LESAGE, Tur-
earet, iv, 2. La première ferme de tabac fut en
France de trois cent mille livres par an ; elle est
aujourd'hui de seize millions, VOLT. Moeurs, 153.
La plante à laquelle l'usage semble avoir fixé le
nom de tabac, fut apportée en France dès le règne
de François II par Jean Nicot, ambassadeur de
France auprès de Sébastien, roi de Portugal : insen-
siblement sa vertu fut connue et séduisit ; il en en-
trait assez considérablement^dans le royaume en
i 829, pour attirer l'attention du gouvernement ; une
déclaration du mois de décembre soumit le petun,
car alors il s'appelait ainsi, à payer 30 sols par
livre de droits à son entrée dans le royaume, FOR-
BONNAIS, Financ. de la France, t. i, p. 2)3. C'estau
principe acre, principe très-voisin des huiles, que
le tabac doit ses propriétés, THENARD, Traité de
xhim. t. m, p. 395, dans POUGENS. || Tabac du ré-
gent, tabac à priser préparé avec des aromates.
|| Tabac d'Espagne, tabac à priser parfumé. || Tabac
combustible, celui qui supporte, sans s'éteindre,
le plus grand intervalle de temps entre deux bouf-
fées consécutives. Tabac incombustible, celui qui
s'éteint aussitôt qu'il a été allumé ou un instant
après. H Familièrement. Je n'en donnerais pas une
prise de tabac, une pipe de tabac, je n'en fais
aucun cas. ||Fig. et populairement, tomber dans
le tabac, tomber dans la détresse. || 3° Les tabacs,
manufacture et administration des tabacs. Par là,
tout s'aplanit dans la littérature.... un jeune
homme, dans les lettres, avance, fait son chemin,
comme dans les sels et les tabacs, p. L. COUR.
à JETAT, de l'Académie. || 4° Il s'est, dit pour tabagie.
[Lesdits lieutenants généraux de police] auront
la visite des halles, foires et marchés, des hôtel-
leries, auberges, maisons garnies, cabarets, cafés,
tabacs et autres lieux publics, Édit, oct. 1099.
BRILLON, Dict. des arrêts, t. v, p. 186. || 5° Faux ta-
bac, la nicotiane rustique. || 6° Tabac des monta-
gnes ou des Vosges, nom vulgaire de l'arnica.
|| Tabac marron, espèce de morelle. || 7° Tabac d'Es-
pagne, nom vulgaire d'un papillon, Vargyne paphie,
lépidoptères diurnes de Fabricius, Europe.
— ÉTYM.'Picard, toubake; espagn. tabaco; ital.
tabacco ; angl. tobacco ; allem. tabak, tobak, tubak.
Les messagers que Christophe Colomb envoya dans
l'île de Guahani, qu'il nomma San-Salvador, ra-
contèrent qu'ils avaient rencontré plusieurs natu-
rels qui tenaient en main un petit tison d'herbes
dont ils aspiraient la fumée ; l'herbe brûlée se
nommait cohiba, et le tison était appelé tabaco ;
on a pris la partie pour le tout, et ce dernier mot
seul a prévalu, MAXIME DU CAMP, Revue des Deux-
Mondes, 1868, 1er août, p. 709. La prononciation
a varié quelque temps entre tabac et tobac; et
Colletet, dans ses ëpigrammes, a dit : Autant vaut
prendre du tobac Dans une pipe parfumée.
f TABACIQUE (ta-ba-si-k'), adj. Qui concerne
le tabac. || Acide tabacique, mélange d'acides nut*
lique et citrique retiré du tabac.
t TABACOLOGIE (ta-ba-ko-lo-jie), s. f. Traité
sur le tabac.
TABAGIE (ta-ba-jie), s. f. || 1° Lieu public où
l'on va fumer du tabac. Ils [les peuples sauvages
du Canada] ont entre eux leurs festins dans leurs
mariages, dans leurs victoires, dans la réception
de leurs amis, et y prennent force tabac; d'où,
comme je crois, ils appellent ces réjouissances
tabagies, N. SANSON, l'Amérique, 3' traité, 1657.
|| 2° Petite cassette où l'on renferme tout ce qui
sert pour fumer.
— ÉTYM. Tabac.
t TABANIENS (ta-ba-niin), s. m. pi.Famille d'in-
sectes diptères, à laquelle appartient le taon(toba-
nus).
1. TABARIN (ta-ba-rin), s. m. ||i° Farceur qui
égayait de ses quolibets, au commencement du
XVII" siècle, les rues et les places de Paris, princi-
palement le pont Neuf; il avait été valet de Mon-
dor, charlatan. Le charton n'avait pas dessein De
les mener voir Tabarin, LA FONT. Fabl. vm, 12.
|| 2° Par emploi d'un nom propre pour nom appel-
latif, farceur qui monte sur des tréteaux pour re-
présenter dans les places publiques (il s'écrit avec
une majuscule). Le Parnasse parla le langage des
halles ; Apollon travesti devint un Tabarin, BOIL. Art
p. ï. Un Tabarin mordant, caustique et rustre, De-
vient par elle un sénateur illustre, j. B. RODSS. Allég.
i, 1. || Faire le Tabarin, faire le bouffon.
— ÉTYM. Tabarin était ainsi nommé du tabar
ou tabard qu'il portait; le tabar était, dans l'an-
cienne langue, le nom d'une espèce de manteau
en serge verte.
f 2. TABARIN (ta-ba-rin), TABURIN (ta-iu-rin),
s. m. Morceau de bois qui forme la clef de la char-
pente de la drome, dans une forge.
1. TABARINAGE (ta-ba-ri-na-j'), s. m. Terme
vieilli. Action de tabarin, ou bouffonnerie.
— ÉTYM. Tabarin.
f2. TABARINAGE (ta-ba-ri-na-j'), s. m. Dispo-
sition des brins de bruyère pour empêcher les or-
dures des vers à soie de tomber sur ceux qui sont
au-dessous.
fTABASCHIR,(ta-ba-chir), s. m. Concrétions si-
liceuses qui se forment au noeud des bambous,
dans leur cavité, aux dépens de la silice qui donne
àl'épiderme des graminées sa dureté (arabe, tâbâ-
chir). || On trouve aussi tabaxir.
tTABATIEU,IÈRE(ta-ba-tié, tiè-r'),s.t». et/". Ou-
vrier, ouvrière qui travailleàla fabrication du tabac.
TABATIÈRE (ta-ba-tiè-r'), s. f. || 1° Petite boîto
où l'on met du tabac en poudre. Tabatière d'or,
d'argent, d'écaillé. Le comte d'Aguilar était ac-
cusé d'avoir empoisonné dans une tabatière le
père du duc d'Ossone, ST-SIM. 90, 182. Nous avon3
vu à deux ou trois louis des tabatières de carton,
qui sont aujourd'hui à vingt-quatre sous, CONDIL.
Comm. gouv. ï, 2<.||2° Tabatière anatomique,
nom donné à la petite fossette du métacarpe com-
prise entre les tendons du long extenseur et du
court extenseur du pouce ; il a pour origine l'u-
sage où sont les gens du peuple d'y déposer leur
tabac à priser avant que de le renifler. || 3° Fusil à
tabatière, nom donné, dans le langage familier, à un
fusil se chargeantparla culasse, dont le mécanisme
s'ouvre par un mouvement analogue àcelui à l'aide
duquel s'ouvre une tabatière. || 4° Lucarne en taba-
tière, lucarne ayantla même inclinaison que le toit.
.— REM. On a dit d'abord tabaquière : Vous
vojez quantité de jeunes gens de qualité qui vien-
nent chez vous avec une tabaquière à la main, le
visage et les doigts tout sales de tabac, CAILLÈRES,
Mots à la mode, 1™ conv.
— SYN. TABATIÈRE, BOÎTE. Il y eut un temps où
tabatière paraissait ignoble aux gens du bel air;
ils le laissaient aux gens du peuple, et disaient
boîte. X table, je lui ai demandé souvent sa taba-
tière qu'il n'appelle pas sa boîte, J. i. ROÏÏSS. llél. iv, 9.
Aujourd'hui boîte s'emploie quelquefois pour ta-
batière, mais seulement quand il s'agit d'une ta-
batière de prix, et quand d'ailleurs le sens est bien
TAB
TÂB
TAB
T (té, ou, dans la nouvelle épellation, te), s. m.
|| 1° La vingtième lettre de l'alphabet et la seizième
des consonnes. Un T majuscule. Un petit 1.1| 2° T
final ne se prononce ordinairement que devant les
mots commençant par une voyelle ou par une h
muette. || Cependant on le fait sentir même devant
une consonne, à la fin de certains mots tels que :
accessit, brut, chut, dot, déficit, induit, etc. || Ri-
chelet dit qu'à la fin du sens il faut faire, sentir
le t de quelque mot que ce soit : allumer un fa-
got, obliger un ingrat, etc. Cette prononciation,
recommandée aussi par Régnier-Desmarais, n'est
plus usitée. || 3° Ti se prononce' si, dans certains
mots, tels que inertie, prophétie, etc. || 4° Tien se
prononce sien,, dans les noms propres terminés en
tien : Gratien, Dioclétien, et dans ceux qui désignent
de quel pays on est : Vénitien, Vénitienne. || 5 ' Le t
garde sa valeur propre devant y: Amphictyon,
ptyalisme, Titye, etc. Le th, quelles que soient les
lettres dont ce digramme est précédé ou suivi, se
prononce t: antipathie, Pythie, Scythie, sympa-
thie, Thyeste. || 6°T euphonique: lorsque le temps
d'un verbe terminé par une voyelle est immédia-
tement suivi des pronoms il, elle, on, et lorsque
l'adverbe voilà est immédiatement suivi du pronom
il, on intercale un t : Dira-t-on, joue-t-elle, fera-t-il,
va-t-il. Ainsi, n'ayant au coeur nul dessein pour
Clitandre, Que vous importe-t-il qu'on y puisse
prétendre? MOL. F. sav. i, i. Voilà-t-il pas mon-
sieur qui ricane déjà! n>. ti). i, i. || Ce t est étran-
ger à l'ancienne langue, du moins quant à la pro-
nonciation. Dans les très-hauts temps, il s'écrivait,
mais ne se prononçait pas le plus souvent. X la fin
du xn° et au xnr siècle, il ne s'écrivait ni ne se pro-
• nonçait : les vers montrent que l'on disait aime
il en deux syllabes, et non, comme nous, en trois
syllabes, aime-t-il. Mais la prononciation actuelle
était en vigueur dès le xvi 0 siècle au moins; car
les grammairiens de ce siècle nous apprennent
que, bien qu'on écrive aime il, on prononce aime-
t-il. || 7° Dans l'imprimerie et la reliure, T indique
la 20é feuille d'un volume. |) 8° Terme de musique.
T sur une partie de chant signifie taille. || Sur les
partitions d'une symphonie il se met quelquefois
pour tutti (tous). || 9° Dans les marques qu'on gra-
vait autrefois sur l'épaule des condamnés, ï si-
gnifiait travaux ; T. F. travaux forcés. || 10° Sur les
monnaies de France, il indique qu'elles ont été
frappées à Nantes. 11 il" Il valait 160 dans les lettres
numérales employées chez les Romains, et, sur-
monté d'un trait, i GO 000. || 12° Se dit de tout ce
qui a la forme de cette lettre, voy. TÉ.
— ÉTYM. Lat. t ; grec, TKÙ, qui estle tau phénicien.
1. TA (ta), adj. poss. fém. Voy. TON, adj.
t 2. TA (ta), s. m. Coup de baguette sec donné
sur une caisse de tambour.
t TA, TA, TA, TA, se dit pour arrêter celui qui di-
vague, ou pour se moquer de lui. Ta, ta, ta, ta, voilà
bien "instruire une affaire; Il dit fort posément ce
dont on n'a que faire, Et court le grand galop
quand il est à son fait, RAC. Plaid, ni, 3.
TABAC (ta-ba; auplur. des ta-bà; lec se lie : du
ta-ba-k à priser), s. m. || 1° Genre de la famille des
solanées. || Nom vulgaire et^spécifique de la nico-
tiane tabac (solanées), servant aussi à désigner
quelques autres espèces, telle que la nicotiane pa-
niculée. Il arrive des malheurs même aux noms at-
tachés aux plantes, témoin la nicotiane, qui ne s'ap-
pelle plus que tabac, FONTEN. Morin. On a surtout
cultivé le tabac dans cette province [la Virginie]
et dans le Maryland ; c'est un commerce immense,
et un nouveau besoin artificiel, VOLT. Moeurs, 153.
Le tabac demande une terre médiocrement forte,
mais grasse, unie, profonde, et qui ne soit pas trop
exposée aux inondations, RAYNAL, Hist. phil. xvm,
0. || Huile de tabac et huile volatilede tabac, nom
donné parfois à la nicotianine. || 2" Nom des diffé-
rentes préparations que l'on fait subir aux feuilles
séchées de cette plante, pour les usages qui consis-
tent à en introduire la poudre dansles fosses nasa-
les, à les mâcher, ou à les brûler afin d'en aspirer
la fumée. C'est la passion des honnêtes gens; et
qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre, MOL.
Fest. i, 1. On n'attend pas même qu'on en [tabac]
demande, et l'on court au-devant du souhait des
gens; tant il est vrai que le tabac inspire des sen-
timents d'honneur et de vertu à tous ceux qui en
prennent, m. ib. Le tabac est divin, il n'est rien
qui l'égale, TH. CORN. Festin de Pierre, i, 1. Nous
défendons à tous ecclésiastiques de faire coutume
d'user du tabac en poudre, notamment et on tous
cas dans les églises, pour exterminer cette, indé-
cence scandaleuse de la maison de Dieu, BOSS.
Ordonn. synodale, 4 698. [Une femme qui] Fait
même à ses amants, trop faibles d'estomac, Re-
douter ses baisers pleins d'ail et de tabac? BOIL.
Sat. x. Sa Majesté... voulant prévenir les accidents
du feu qui pourraient arriver si les officiers ma-
riniers, matelots et soldats qui y servent avaient
la liberté de prendre du tabac en fumée, veut et
ordonne que tout officier marinier, matelot ou
soldat.... soit privé d'un mois de solde et mis
aux fers pendant huit jours, Ordre du roi, 4 684,
dans JAL. Il soutint, sous la présidence de M. Fagon,
premier médecin, une thèse contre le tabac, dont
le style et l'érudition furent généralement admirés
et les préceptes fort peu suivis, FONT. Berger. Eh
bien, monsieur, boire et prendre du tabac, c'est
ce qui fait aujourd'hui le mérite de la plupart des
jeunes gens, DANCOURT, Chev. à la mode, i, 5.
Toujours barbouillée de tabac : on ne la prendrait
pas pour une femme de province, LESAGE, Tur-
earet, iv, 2. La première ferme de tabac fut en
France de trois cent mille livres par an ; elle est
aujourd'hui de seize millions, VOLT. Moeurs, 153.
La plante à laquelle l'usage semble avoir fixé le
nom de tabac, fut apportée en France dès le règne
de François II par Jean Nicot, ambassadeur de
France auprès de Sébastien, roi de Portugal : insen-
siblement sa vertu fut connue et séduisit ; il en en-
trait assez considérablement^dans le royaume en
i 829, pour attirer l'attention du gouvernement ; une
déclaration du mois de décembre soumit le petun,
car alors il s'appelait ainsi, à payer 30 sols par
livre de droits à son entrée dans le royaume, FOR-
BONNAIS, Financ. de la France, t. i, p. 2)3. C'estau
principe acre, principe très-voisin des huiles, que
le tabac doit ses propriétés, THENARD, Traité de
xhim. t. m, p. 395, dans POUGENS. || Tabac du ré-
gent, tabac à priser préparé avec des aromates.
|| Tabac d'Espagne, tabac à priser parfumé. || Tabac
combustible, celui qui supporte, sans s'éteindre,
le plus grand intervalle de temps entre deux bouf-
fées consécutives. Tabac incombustible, celui qui
s'éteint aussitôt qu'il a été allumé ou un instant
après. H Familièrement. Je n'en donnerais pas une
prise de tabac, une pipe de tabac, je n'en fais
aucun cas. ||Fig. et populairement, tomber dans
le tabac, tomber dans la détresse. || 3° Les tabacs,
manufacture et administration des tabacs. Par là,
tout s'aplanit dans la littérature.... un jeune
homme, dans les lettres, avance, fait son chemin,
comme dans les sels et les tabacs, p. L. COUR.
à JETAT, de l'Académie. || 4° Il s'est, dit pour tabagie.
[Lesdits lieutenants généraux de police] auront
la visite des halles, foires et marchés, des hôtel-
leries, auberges, maisons garnies, cabarets, cafés,
tabacs et autres lieux publics, Édit, oct. 1099.
BRILLON, Dict. des arrêts, t. v, p. 186. || 5° Faux ta-
bac, la nicotiane rustique. || 6° Tabac des monta-
gnes ou des Vosges, nom vulgaire de l'arnica.
|| Tabac marron, espèce de morelle. || 7° Tabac d'Es-
pagne, nom vulgaire d'un papillon, Vargyne paphie,
lépidoptères diurnes de Fabricius, Europe.
— ÉTYM.'Picard, toubake; espagn. tabaco; ital.
tabacco ; angl. tobacco ; allem. tabak, tobak, tubak.
Les messagers que Christophe Colomb envoya dans
l'île de Guahani, qu'il nomma San-Salvador, ra-
contèrent qu'ils avaient rencontré plusieurs natu-
rels qui tenaient en main un petit tison d'herbes
dont ils aspiraient la fumée ; l'herbe brûlée se
nommait cohiba, et le tison était appelé tabaco ;
on a pris la partie pour le tout, et ce dernier mot
seul a prévalu, MAXIME DU CAMP, Revue des Deux-
Mondes, 1868, 1er août, p. 709. La prononciation
a varié quelque temps entre tabac et tobac; et
Colletet, dans ses ëpigrammes, a dit : Autant vaut
prendre du tobac Dans une pipe parfumée.
f TABACIQUE (ta-ba-si-k'), adj. Qui concerne
le tabac. || Acide tabacique, mélange d'acides nut*
lique et citrique retiré du tabac.
t TABACOLOGIE (ta-ba-ko-lo-jie), s. f. Traité
sur le tabac.
TABAGIE (ta-ba-jie), s. f. || 1° Lieu public où
l'on va fumer du tabac. Ils [les peuples sauvages
du Canada] ont entre eux leurs festins dans leurs
mariages, dans leurs victoires, dans la réception
de leurs amis, et y prennent force tabac; d'où,
comme je crois, ils appellent ces réjouissances
tabagies, N. SANSON, l'Amérique, 3' traité, 1657.
|| 2° Petite cassette où l'on renferme tout ce qui
sert pour fumer.
— ÉTYM. Tabac.
t TABANIENS (ta-ba-niin), s. m. pi.Famille d'in-
sectes diptères, à laquelle appartient le taon(toba-
nus).
1. TABARIN (ta-ba-rin), s. m. ||i° Farceur qui
égayait de ses quolibets, au commencement du
XVII" siècle, les rues et les places de Paris, princi-
palement le pont Neuf; il avait été valet de Mon-
dor, charlatan. Le charton n'avait pas dessein De
les mener voir Tabarin, LA FONT. Fabl. vm, 12.
|| 2° Par emploi d'un nom propre pour nom appel-
latif, farceur qui monte sur des tréteaux pour re-
présenter dans les places publiques (il s'écrit avec
une majuscule). Le Parnasse parla le langage des
halles ; Apollon travesti devint un Tabarin, BOIL. Art
p. ï. Un Tabarin mordant, caustique et rustre, De-
vient par elle un sénateur illustre, j. B. RODSS. Allég.
i, 1. || Faire le Tabarin, faire le bouffon.
— ÉTYM. Tabarin était ainsi nommé du tabar
ou tabard qu'il portait; le tabar était, dans l'an-
cienne langue, le nom d'une espèce de manteau
en serge verte.
f 2. TABARIN (ta-ba-rin), TABURIN (ta-iu-rin),
s. m. Morceau de bois qui forme la clef de la char-
pente de la drome, dans une forge.
1. TABARINAGE (ta-ba-ri-na-j'), s. m. Terme
vieilli. Action de tabarin, ou bouffonnerie.
— ÉTYM. Tabarin.
f2. TABARINAGE (ta-ba-ri-na-j'), s. m. Dispo-
sition des brins de bruyère pour empêcher les or-
dures des vers à soie de tomber sur ceux qui sont
au-dessous.
fTABASCHIR,(ta-ba-chir), s. m. Concrétions si-
liceuses qui se forment au noeud des bambous,
dans leur cavité, aux dépens de la silice qui donne
àl'épiderme des graminées sa dureté (arabe, tâbâ-
chir). || On trouve aussi tabaxir.
tTABATIEU,IÈRE(ta-ba-tié, tiè-r'),s.t». et/". Ou-
vrier, ouvrière qui travailleàla fabrication du tabac.
TABATIÈRE (ta-ba-tiè-r'), s. f. || 1° Petite boîto
où l'on met du tabac en poudre. Tabatière d'or,
d'argent, d'écaillé. Le comte d'Aguilar était ac-
cusé d'avoir empoisonné dans une tabatière le
père du duc d'Ossone, ST-SIM. 90, 182. Nous avon3
vu à deux ou trois louis des tabatières de carton,
qui sont aujourd'hui à vingt-quatre sous, CONDIL.
Comm. gouv. ï, 2<.||2° Tabatière anatomique,
nom donné à la petite fossette du métacarpe com-
prise entre les tendons du long extenseur et du
court extenseur du pouce ; il a pour origine l'u-
sage où sont les gens du peuple d'y déposer leur
tabac à priser avant que de le renifler. || 3° Fusil à
tabatière, nom donné, dans le langage familier, à un
fusil se chargeantparla culasse, dont le mécanisme
s'ouvre par un mouvement analogue àcelui à l'aide
duquel s'ouvre une tabatière. || 4° Lucarne en taba-
tière, lucarne ayantla même inclinaison que le toit.
.— REM. On a dit d'abord tabaquière : Vous
vojez quantité de jeunes gens de qualité qui vien-
nent chez vous avec une tabaquière à la main, le
visage et les doigts tout sales de tabac, CAILLÈRES,
Mots à la mode, 1™ conv.
— SYN. TABATIÈRE, BOÎTE. Il y eut un temps où
tabatière paraissait ignoble aux gens du bel air;
ils le laissaient aux gens du peuple, et disaient
boîte. X table, je lui ai demandé souvent sa taba-
tière qu'il n'appelle pas sa boîte, J. i. ROÏÏSS. llél. iv, 9.
Aujourd'hui boîte s'emploie quelquefois pour ta-
batière, mais seulement quand il s'agit d'une ta-
batière de prix, et quand d'ailleurs le sens est bien
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