SUR
Surélever une maison d'un étage. || Voûte suréle-
vée, voûte dont la montée est plus grande que la
moitié de l'ouverture. || 3° Rendre d'un prix plus
élevé. Surélever un peu les tarifs, THIERS, Corps
législatif, Journ. offic. 27 janv. 4870.
f SURELLE ou SURETTE (su-rè-1', ou su-rè-t'_),
s. f. Nom donné à différentes plantes d'un goût
acide, et, spécialement, à Yoxalis acetosella (voy.
ALLÉLUIA).
— ËIYM. Dimin. de sur 4 ; nom. surette, oseil-
le, d'où l'angl. sorrel.
f SURÉMARGINÉ, ÉE(su-ré-mar-ji-né, née), adj.
Terme de minéralogie. Se dit d'une variété dont
les bords, moins deux opposés entre eux, sont
remplacés chacun par une facette, en même temps
que les deux autres le sont chacunpar deux facettes.
— ÉTYM. Sur 4, et émarginé.
SÛREMENT (su-re-man), adv. || 1° Avec sûreté,
en sûreté, en assurance. Et " qui fait bien à tous
peut dormir sûrement, ROTR. Bélis. ni, 7. || 2° D'une
manière qui ne -manque pas son coup. Moins l'a-
mour outragé fait voir d'emportement, Plus, quand
le coup approche, il frappe sûrement, TII. CORN.
Ariane, rv, 3. Le prince est comme un aigle qu'on
voit toujours tomber si sûrement ,sur sa proie,
qu'on ne peut éviter ses ongles non plus que
ses yeux, BOSS. Louis de Bourbon. || 3° D'une ma-
nière certaine. L'avarice, dit saint Paul, est la
racine de tous les maux; en effet les richesses sont
un moyen d'avoir presque sûrement tout ce qu'on
désire, BOSS.-7 crains bien de vous importuner. — Lisette : Cet
homme a sûrement le don de deviner, DESTOUCH.
Glor. il, 6.
— HIST. xi" s. Passez les porz trestout soûre-
ment, Ch. de Roi. va. [\xm° s. Bêle, qui estes-
vous? dites seûrement, Berte, XLVII. Et pour ce
peut-on dire tout sourement que qui nostre sire
[Dieu] veut aider, mauvais hom ne li peut nuire,
VILLEH. LXXXIV. [| xvi" s. Us tirent seûrement de
leurs arcs en nageant, MONT, I, 4 42.
— ÉTYM. Sûre, et le suffixe ment; provenç. se-
gurament; esp. seguramente; ital. sicurammte.
_ SURÉMINENT, ENTE (su-ré-mi-nan, nan-t'), adj.
Éminent au suprême degré. La suréminente vertu
que l'apôtre [saint Paul] reconnaît dans ceux qui
croient, BOSS. Avert. sur le livre réflex. mor. v.
Pour élever sa perfection [de sainte Thérèse] à
l'état glorieux et suréminent que votre providence
a marqué pour elle, m. Panêgi Ste Thérèse, 2. La
science du salut, science suréminente, BOURDAL.
Pens. t.jn, p. 228.
— ÊTYM. Sûir 4, et éminent.
f SURÉMISSION (su-ré-mi-sion), s. f. Emission
exagérée de billets, d'assignats, etc. Ce qui est im-
putable à cette monnaie [le papier], c'est l'éléva-
tion des prix et la dépréciation du signe moné-
taire, à titre de crise et comme conséquence des
surémissions, DUPONT-WHITE, dans le Correspon-
dant, 25 sept. 4806, p. 483.
. -j SURÉNA (su-ré-rna), s. m. Titre des généraux
parthes, Suréna n'est point un nom propre, c'est
un titre d'honneur, un nom de dignité; le suréna
des Parthes était l'ethmadoulet des Persans d'au-
jourd'hui, le grand visir des Turcs, VOLT. Com-
ment, sur Corn. Préface de Suréna.
SURENCHÈRE ( su-ran-chè-r'), s. f. Enchère
qu'on fait au-dessus d'une autre enchère.
— ÈTYM. Sur 4, et enchère.
SURENCHÉRIR (su-ran-ché-rir), V. n. Faire une
surenchère. On a un délai pour surenchérir.
t SURENCHÉRISSEMENT (su-ran-ché-ri-se-man),
s. m. Enchérissement ajouté à un enchérissement.
La crainte de la cherté fait enchérir le blé, et ren-
chérissement engendre fatalement le surenchéris-
sement, HORN, l'Écon. pol. av. les physiocr. rx.
> SURENCHÉRISSEUR (su-ran-ché-ri-seur), s. m.
Celui qui fait une surenchère.
t SURENVELOPPE (su-ran-vè-lo-p'), s. f. Enve-
loppe qu'on met par-dessus une autre enveloppe.
L'un de ces paquets est avec une surenveloppe à
M. le duc de Praslin, VOLT. Lelt. d'Argental,
4 8 sept. 4788.
t SURÉPINEUX, EUSE (su-ré-pi-neû, neû-z'),
adj. Terme d'anatomie. Qui est au-dessus de l'é-
pine de l'omoplate. Fosse surépineuse.,|| Muscle
surépineux, ou, substantivement, le surépineux,
•muscle qui occupe la fosse surépineuse. || Il se
dit aussi des apophyses épineuses des vertèbres.
Ligament surépineux dorso-lombaire. Ligament
surépineux cervical.
SURÉROGATION (su-ré-ro-ga-sion; envers, de
six syllabes), s.f. || 1° Ce qui est au delà de ce
PICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
SUR
qui est dû, commandé. Non-seulement il a fait ce
qu'il a promis, mais par surérogation il a fait en-
encore telle chose. Ma fortune.... s'est-elle tournée
de manière à bien encourager à me faire des biens
de surérogation? CH. DE SÉV. dans SÉV. t. x, p. 409,
édit. RÉGNIER. Vous avez fait une belle oeuvre de
surérogation, en remettant votre place de juge
de la caisse d'amortissement, VOLT. Lett. Mignot,
24 juin 4 774. Il 2° Terme de dévotion. Ce qu'on
fait de bien au delà de ce qu'on est obligé
de faire, comme chrétien ou comme membre d'un
ordre religieux. Laisser le précepte et ce qui est
d'obligation pour s'attacher au conseil et à ce qui
est de surérogation, BOURDAL. Sévérité évang.
2e avent, p. 448. Pécheur, esclave, enfant, tout
cela, dit Zenon de Vérone, c'étaient les subro-
gations infinies de l'adorable mystère d'un Dieu
incarné, ID. Myst. Passion de J. C, t. 1, p. 298.
— REM. Balzac disait, comme au xvr* siècle, suT
perérogation : Ce sont bien, à vrai dire, des oeu-
vres de superérogation, liv. vu, lett. 4 2.
— HIST. xvie s. Que les fautes sont compensées
par oeuvres de superérogation, CALV. Instit. 64 3. Je
recevrois à faveur qu'on ne desirast en moy que
tels effects de superérogation; mais ils sont in-
justes d'exiger ce que je ne dois pas, MONT, I, 497.
— ÉTYM. Lat. supererogare, donner en sus, de
super, et erogare, qui lui-même est fait de 8, et
rogare (voy. ROGATIONS).
SURÉROGATOIRE (su-ré-ro-ga-toi-r'), adj. Qui
est au delà de ce qu'on est obligé de faire. Action,
oeuvre surérogatoire.
— HIST. xvie s. Voila les oeuvres méritoires Des
oeuvres surerogatoires, D'AUB. Conf. append.
— ÉTYM. Voy. SURÉROGATION.
t SURÉROGATOIREMENT (su-ré-ro-ga-toi-re-
man), adv. D'une manière surérogatoire. Passages
que j'avais déjà rassemblés et que, par ce motif,
j'ai négligé de rappeler surérogatoirement une fois
de plus, D'AVEZAC, Note sur une Mappemonde
turque, Paris, 4866, p. 69.
t SURESTARIE (su-rè-sta-rie), s. f. Terme de
marine. Excès de séjour d'un navire en un lieu de
chargement. Tous les navires, sans exception,
après être restés le temps fixé pour- être chargés,
ont eu à faire, en sus, de 30 à 60 jours de suresta-
ries, afin d'avoir leur plein chargement; ces su-
restaries sont jusqu'ici à raison de 50 centimes de
jauge, Journ. officiel, 8 sept. 4869, p. 4499, 6e col.
— ÉTYM. Espagn. sobrestaria, de sobrestar, res-
ter, de sobre, sur, et estar, se tenir.
t SURESTIMATION (su-rè-sti-ma-sion), s. f.
Action de surestimer. La surestimation du métal
précieux, HORN, l'Êcon. pol. av. les pnysiocr. iv.
f SURESTIMER (su-rè-sti-mé), v. a. Estimer au-
delà de la valeur.
— HIST. xvi" s. Entre ceux qui à son gré se signalè-
rent en cest affaire, nous ne lui avons oui sures-
timer [distinguer] que le duc de la Trimouille,
D'AUB. Hnt. m, 354.
SURET, ETE (su-rè, rè-t'), adj. Un peu sur. Un
fruit suret. Une pomme surète.
— REM. Puisque l'Académie double le t pour le
féminin dans duret, duïette, diminutif de dur, il
aurait mieux valu ne pas ajouter une exception aux
six oui existent (complet, concret, discret, inquiet,
replet, secret, et leurs composés incomplet, in-
discret). Si ces mots-là ne doublent pas le f au
féminin, ils ont du moins pour eux une raison d'é-
tymologie, PAUTEX.
— HIST. xvic s. Dès la première veue il con-
noissoit fort bien un gentil-homme, et au sentir
mesme ; car il vouloit qu'un vrai noble eust un
peu l'eseille [aisselle] surette, et les pieds fumants,
D'AUB. Fxn. rv, 7.
— ÉTYM. Dim. de sur 2.
SÛRETÉ (su-re-té; Bèze, au xvi" s., remarque
que, bien qu'on écrivît seurté, on prononçait sû-
reté), s. f. Il 1° Caractère de celui sur qui l'on peut
compter. La sûreté qu'on trouvait en Madame, que
son esprit rendait si propre aux grandes affaires, lui
faisaiteonfier l'es plus importantes, BOSS.DUCII. d'Orl.
Elle était surtout d'une telle sûreté dans le com-
merce, d'une telle fidélité dans la société, que ses
ennemis même n'avaient pas besoin de se cacher
d'elle, J. 1.. ROUSS. Confess. ix. Elle trouvait dans
Mme Scarron une sûreté parfaite et d'excellents
conseils, OE.NLIS, Urne de Maintenon, t. 1, p. 8,
dans POUGENS. || Ternie de chasse. Les chiens chas-
sent en sûreté, lorsqu'ils suivent la même voie, le
nez collé à terre, et crient également. || 2° État de
celui qui n'a rien à craindre pour sa personne ou
pour sa fortune. Vous devez un exemple â la pos-
. SUR 2097
térité, Et mon trépas importe à votre sûreté, CORN .
Cinna, v, 4. Mais, au moins, y a-t-il sûreté ici
pour moi? MOL. Préc. 40/[Dans le combat] il,
[Condé] commande et il «agit tout ensemble, et
tout marche en concours et en sûreté, BOSS.
Louis de Bourbon. Le prince par son campe-
ment avait mis en sûreté non-seulement toute
notre frontière et toutes nos places, mais encore
tous nos soldats, m. iî». Laissez mourir un fat
dans son obscurité; Un auteur ne peut-il pourrir
en sûreté? BOIL. Sat. rx. Je vous sacrifiais mon
rang, ma sûreté, RAC. Iphig. rv, 4. La vraie sû-
reté [d'un roi] est de ne faire que du^bien, et
d'intéresser le monde entier à sa conservation,
FÉN. Dial. des morts anc. dial. 39. Le bon roi Sé-
sostris était en sûreté au milieu de la foule des peu-
ples, comme un bon père dans sa maison, envi-
ronné de sa famille, ID. Tél. m. Idoménée nous a
contraints de l'attaquer ; nous ne demandions que
la paix.... mais nous ne pouvions plus trouver au-
cune sûreté avec lui, ID. ib. x. Nos voisins, à peine
autrefois en sûreté dans leurs places les plus re-
culées, semblent déjà méditer la conquête de nos
provinces, MASS. Carême, Motifs de convers. Com-
ment concilier la sûreté de l'État avec la sûreté de
la personne? MONTESQ. Esp. Y, 44. Laissez faire,
lui dit le roi [Frédéric II, à la Mettrie], on presse
l'orange [Voltaire], et on la jette quand on a avalé
le jus.... je résolus de mettre en sûreté les pelu-
res de l'orange, VOLT. Mém. Voltaire. || Faire sa
sûreté, se mettre en sûreté. M'étant fait cet effort,
j'ai fait ma sûreté, CORN. Poly. v, 4. || En sûreté
de conscience, sans que la conscience soit bles-
sée. On peut [d'après les casuistes] tuer les mé-
disants en sûreté de conscience, PASC Prov. vu.
Il Fig. En sûreté de, dans la sûreté de, à l'abri de.
Je craindrais l'avarice, qui est ma bête; mais je
suis bien en sûreté de cette vilaine passion, SÉV.
24 juill. 4 689. Nous revînmes gaiement à la fa-
veur des lanternes et dans la sûreté des voleurs,"
ID. 4 déc. 4673. Il Verrou, serrure de sûreté,
verrou, serrure difficile à ouvrir ou à forcer. || Sou-
pape de sûreté, voy. SOUPAPE. j| 3° Ce qui fait la
sûreté. Ah! ma fille, quelle sûreté pour ma santé,
quand la vôtre prend le chemin de se rétablir!
SÉV. 44 juin 4 677. Ma maison cependant est votre
sûreté ; Jouissez-y des droits de l'hospitalité, VOLT.
Brut. 1, 2. On n'a jamais trop de sûreté sur ce qui
intéresse vivement le coeur, u"° DE TENCIN, OEUV.
t. m, p. 4 98, dans POUGENS. ||Lieu de sûreté, un
lieu où l'on n'a rien à craindre. Le bois le plus fu-
neste et le moins fréquenté Est au prix de Paris un
lieu de sûreté, BOIL. Sat. vi. Il n'est temple si
saint, des anges respecté, Qui soit contre sa muse
un lieu de sûreté [où il n'assaille les gens pour
leur lire ses vers], ID. Art p. iv. || Mettre quelqu'un
en lieu de sûreté, le mettre en un lieu où il n'ait
rien à craindre. |[ Mettre quelqu'un en lieu de sû-
reté, signifie aussi le mettre en lieu d'où il né puisse
s'échapper, en prison. Mettons-la cependant en lieu
de sûreté, CORN. Veuve, rv, 7. || 4° Sécurité. Et c'est
cette tranquillité Dont je ne puis souffrir l'indigne
sûreté, RAC. Alex, m, 4. || 5° Mesure de précaution.
Deux sûretés valent mieux qu'une, Et le trop en
cela ne fut jamais perdu, LA FONT. Fabl. iv, 4 5.
Contre cet accident j'ai pris mes sûretés, MOL.
Éc. des fem. 1, 4, Songe à bien prendre tes sûretés
avec lui, ID. Fourber. 11, 40. M. de Vaubana aug-
menté toutes les précautions et toutes les sûretés
qu'il a accoutumé de prendre pour la conservation
des assiégeants, SÉV. 466. || 6° Il se dit quelquefois
pour assurance, certitude. Mais sous le ciel tout
change, et les plus valeureux N'ont jamais sûreté
d'être toujours heureux, CORN. Sur. in, 2. Lébn-
tine : Mon témoignage seul peut-il en décider?
— -Marlian : Quelle autre sûreté pourrions-nous-,
demander? ID. Héracl. v, 8. || 7°Caution, garan-
tie. Le bon abbé est fort surpris qu'on ne trouve
pas de sûreté à la dette que.vous avez si bien
et si honnêtement mise devant la vôtre, "SÉV.
28 janv. 4 685. Sa réception [de la soeur Berin]
dans une des maisons ne dépend point de la ré-
serve de ses droits, mais de moi uniquement : je
lui donnerai toutes les sûretés qu'elle pourra dé-
sirer, BOSS. Lett. relig. 27. Il fallait leur offrir
[aux Dauniens] toutes les sûretés qu'ils auraient
demandées, et établir des peines rigoureuses con-
tre ceux de vos sujets qui auraient manqué à
l'alliance, FÉN. Tél.x. Le juge faisait donner sû-
reté de l'appelant qu'il soutiendrait son appel,
MONTESQ. Esp. xxvm, 27. Un de ses amis lui vou-
lut un jour emprunter de l'argent avec de bonnes
sûretés, J. J. ROUSS. Confess. v. Ce prince, au lieu
il. — 263
Surélever une maison d'un étage. || Voûte suréle-
vée, voûte dont la montée est plus grande que la
moitié de l'ouverture. || 3° Rendre d'un prix plus
élevé. Surélever un peu les tarifs, THIERS, Corps
législatif, Journ. offic. 27 janv. 4870.
f SURELLE ou SURETTE (su-rè-1', ou su-rè-t'_),
s. f. Nom donné à différentes plantes d'un goût
acide, et, spécialement, à Yoxalis acetosella (voy.
ALLÉLUIA).
— ËIYM. Dimin. de sur 4 ; nom. surette, oseil-
le, d'où l'angl. sorrel.
f SURÉMARGINÉ, ÉE(su-ré-mar-ji-né, née), adj.
Terme de minéralogie. Se dit d'une variété dont
les bords, moins deux opposés entre eux, sont
remplacés chacun par une facette, en même temps
que les deux autres le sont chacunpar deux facettes.
— ÉTYM. Sur 4, et émarginé.
SÛREMENT (su-re-man), adv. || 1° Avec sûreté,
en sûreté, en assurance. Et " qui fait bien à tous
peut dormir sûrement, ROTR. Bélis. ni, 7. || 2° D'une
manière qui ne -manque pas son coup. Moins l'a-
mour outragé fait voir d'emportement, Plus, quand
le coup approche, il frappe sûrement, TII. CORN.
Ariane, rv, 3. Le prince est comme un aigle qu'on
voit toujours tomber si sûrement ,sur sa proie,
qu'on ne peut éviter ses ongles non plus que
ses yeux, BOSS. Louis de Bourbon. || 3° D'une ma-
nière certaine. L'avarice, dit saint Paul, est la
racine de tous les maux; en effet les richesses sont
un moyen d'avoir presque sûrement tout ce qu'on
désire, BOSS.-7
homme a sûrement le don de deviner, DESTOUCH.
Glor. il, 6.
— HIST. xi" s. Passez les porz trestout soûre-
ment, Ch. de Roi. va. [\xm° s. Bêle, qui estes-
vous? dites seûrement, Berte, XLVII. Et pour ce
peut-on dire tout sourement que qui nostre sire
[Dieu] veut aider, mauvais hom ne li peut nuire,
VILLEH. LXXXIV. [| xvi" s. Us tirent seûrement de
leurs arcs en nageant, MONT, I, 4 42.
— ÉTYM. Sûre, et le suffixe ment; provenç. se-
gurament; esp. seguramente; ital. sicurammte.
_ SURÉMINENT, ENTE (su-ré-mi-nan, nan-t'), adj.
Éminent au suprême degré. La suréminente vertu
que l'apôtre [saint Paul] reconnaît dans ceux qui
croient, BOSS. Avert. sur le livre réflex. mor. v.
Pour élever sa perfection [de sainte Thérèse] à
l'état glorieux et suréminent que votre providence
a marqué pour elle, m. Panêgi Ste Thérèse, 2. La
science du salut, science suréminente, BOURDAL.
Pens. t.jn, p. 228.
— ÊTYM. Sûir 4, et éminent.
f SURÉMISSION (su-ré-mi-sion), s. f. Emission
exagérée de billets, d'assignats, etc. Ce qui est im-
putable à cette monnaie [le papier], c'est l'éléva-
tion des prix et la dépréciation du signe moné-
taire, à titre de crise et comme conséquence des
surémissions, DUPONT-WHITE, dans le Correspon-
dant, 25 sept. 4806, p. 483.
. -j SURÉNA (su-ré-rna), s. m. Titre des généraux
parthes, Suréna n'est point un nom propre, c'est
un titre d'honneur, un nom de dignité; le suréna
des Parthes était l'ethmadoulet des Persans d'au-
jourd'hui, le grand visir des Turcs, VOLT. Com-
ment, sur Corn. Préface de Suréna.
SURENCHÈRE ( su-ran-chè-r'), s. f. Enchère
qu'on fait au-dessus d'une autre enchère.
— ÈTYM. Sur 4, et enchère.
SURENCHÉRIR (su-ran-ché-rir), V. n. Faire une
surenchère. On a un délai pour surenchérir.
t SURENCHÉRISSEMENT (su-ran-ché-ri-se-man),
s. m. Enchérissement ajouté à un enchérissement.
La crainte de la cherté fait enchérir le blé, et ren-
chérissement engendre fatalement le surenchéris-
sement, HORN, l'Écon. pol. av. les physiocr. rx.
> SURENCHÉRISSEUR (su-ran-ché-ri-seur), s. m.
Celui qui fait une surenchère.
t SURENVELOPPE (su-ran-vè-lo-p'), s. f. Enve-
loppe qu'on met par-dessus une autre enveloppe.
L'un de ces paquets est avec une surenveloppe à
M. le duc de Praslin, VOLT. Lelt. d'Argental,
4 8 sept. 4788.
t SURÉPINEUX, EUSE (su-ré-pi-neû, neû-z'),
adj. Terme d'anatomie. Qui est au-dessus de l'é-
pine de l'omoplate. Fosse surépineuse.,|| Muscle
surépineux, ou, substantivement, le surépineux,
•muscle qui occupe la fosse surépineuse. || Il se
dit aussi des apophyses épineuses des vertèbres.
Ligament surépineux dorso-lombaire. Ligament
surépineux cervical.
SURÉROGATION (su-ré-ro-ga-sion; envers, de
six syllabes), s.f. || 1° Ce qui est au delà de ce
PICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
SUR
qui est dû, commandé. Non-seulement il a fait ce
qu'il a promis, mais par surérogation il a fait en-
encore telle chose. Ma fortune.... s'est-elle tournée
de manière à bien encourager à me faire des biens
de surérogation? CH. DE SÉV. dans SÉV. t. x, p. 409,
édit. RÉGNIER. Vous avez fait une belle oeuvre de
surérogation, en remettant votre place de juge
de la caisse d'amortissement, VOLT. Lett. Mignot,
24 juin 4 774. Il 2° Terme de dévotion. Ce qu'on
fait de bien au delà de ce qu'on est obligé
de faire, comme chrétien ou comme membre d'un
ordre religieux. Laisser le précepte et ce qui est
d'obligation pour s'attacher au conseil et à ce qui
est de surérogation, BOURDAL. Sévérité évang.
2e avent, p. 448. Pécheur, esclave, enfant, tout
cela, dit Zenon de Vérone, c'étaient les subro-
gations infinies de l'adorable mystère d'un Dieu
incarné, ID. Myst. Passion de J. C, t. 1, p. 298.
— REM. Balzac disait, comme au xvr* siècle, suT
perérogation : Ce sont bien, à vrai dire, des oeu-
vres de superérogation, liv. vu, lett. 4 2.
— HIST. xvie s. Que les fautes sont compensées
par oeuvres de superérogation, CALV. Instit. 64 3. Je
recevrois à faveur qu'on ne desirast en moy que
tels effects de superérogation; mais ils sont in-
justes d'exiger ce que je ne dois pas, MONT, I, 497.
— ÉTYM. Lat. supererogare, donner en sus, de
super, et erogare, qui lui-même est fait de 8, et
rogare (voy. ROGATIONS).
SURÉROGATOIRE (su-ré-ro-ga-toi-r'), adj. Qui
est au delà de ce qu'on est obligé de faire. Action,
oeuvre surérogatoire.
— HIST. xvie s. Voila les oeuvres méritoires Des
oeuvres surerogatoires, D'AUB. Conf. append.
— ÉTYM. Voy. SURÉROGATION.
t SURÉROGATOIREMENT (su-ré-ro-ga-toi-re-
man), adv. D'une manière surérogatoire. Passages
que j'avais déjà rassemblés et que, par ce motif,
j'ai négligé de rappeler surérogatoirement une fois
de plus, D'AVEZAC, Note sur une Mappemonde
turque, Paris, 4866, p. 69.
t SURESTARIE (su-rè-sta-rie), s. f. Terme de
marine. Excès de séjour d'un navire en un lieu de
chargement. Tous les navires, sans exception,
après être restés le temps fixé pour- être chargés,
ont eu à faire, en sus, de 30 à 60 jours de suresta-
ries, afin d'avoir leur plein chargement; ces su-
restaries sont jusqu'ici à raison de 50 centimes de
jauge, Journ. officiel, 8 sept. 4869, p. 4499, 6e col.
— ÉTYM. Espagn. sobrestaria, de sobrestar, res-
ter, de sobre, sur, et estar, se tenir.
t SURESTIMATION (su-rè-sti-ma-sion), s. f.
Action de surestimer. La surestimation du métal
précieux, HORN, l'Êcon. pol. av. les pnysiocr. iv.
f SURESTIMER (su-rè-sti-mé), v. a. Estimer au-
delà de la valeur.
— HIST. xvi" s. Entre ceux qui à son gré se signalè-
rent en cest affaire, nous ne lui avons oui sures-
timer [distinguer] que le duc de la Trimouille,
D'AUB. Hnt. m, 354.
SURET, ETE (su-rè, rè-t'), adj. Un peu sur. Un
fruit suret. Une pomme surète.
— REM. Puisque l'Académie double le t pour le
féminin dans duret, duïette, diminutif de dur, il
aurait mieux valu ne pas ajouter une exception aux
six oui existent (complet, concret, discret, inquiet,
replet, secret, et leurs composés incomplet, in-
discret). Si ces mots-là ne doublent pas le f au
féminin, ils ont du moins pour eux une raison d'é-
tymologie, PAUTEX.
— HIST. xvic s. Dès la première veue il con-
noissoit fort bien un gentil-homme, et au sentir
mesme ; car il vouloit qu'un vrai noble eust un
peu l'eseille [aisselle] surette, et les pieds fumants,
D'AUB. Fxn. rv, 7.
— ÉTYM. Dim. de sur 2.
SÛRETÉ (su-re-té; Bèze, au xvi" s., remarque
que, bien qu'on écrivît seurté, on prononçait sû-
reté), s. f. Il 1° Caractère de celui sur qui l'on peut
compter. La sûreté qu'on trouvait en Madame, que
son esprit rendait si propre aux grandes affaires, lui
faisaiteonfier l'es plus importantes, BOSS.DUCII. d'Orl.
Elle était surtout d'une telle sûreté dans le com-
merce, d'une telle fidélité dans la société, que ses
ennemis même n'avaient pas besoin de se cacher
d'elle, J. 1.. ROUSS. Confess. ix. Elle trouvait dans
Mme Scarron une sûreté parfaite et d'excellents
conseils, OE.NLIS, Urne de Maintenon, t. 1, p. 8,
dans POUGENS. || Ternie de chasse. Les chiens chas-
sent en sûreté, lorsqu'ils suivent la même voie, le
nez collé à terre, et crient également. || 2° État de
celui qui n'a rien à craindre pour sa personne ou
pour sa fortune. Vous devez un exemple â la pos-
. SUR 2097
térité, Et mon trépas importe à votre sûreté, CORN .
Cinna, v, 4. Mais, au moins, y a-t-il sûreté ici
pour moi? MOL. Préc. 40/[Dans le combat] il,
[Condé] commande et il «agit tout ensemble, et
tout marche en concours et en sûreté, BOSS.
Louis de Bourbon. Le prince par son campe-
ment avait mis en sûreté non-seulement toute
notre frontière et toutes nos places, mais encore
tous nos soldats, m. iî». Laissez mourir un fat
dans son obscurité; Un auteur ne peut-il pourrir
en sûreté? BOIL. Sat. rx. Je vous sacrifiais mon
rang, ma sûreté, RAC. Iphig. rv, 4. La vraie sû-
reté [d'un roi] est de ne faire que du^bien, et
d'intéresser le monde entier à sa conservation,
FÉN. Dial. des morts anc. dial. 39. Le bon roi Sé-
sostris était en sûreté au milieu de la foule des peu-
ples, comme un bon père dans sa maison, envi-
ronné de sa famille, ID. Tél. m. Idoménée nous a
contraints de l'attaquer ; nous ne demandions que
la paix.... mais nous ne pouvions plus trouver au-
cune sûreté avec lui, ID. ib. x. Nos voisins, à peine
autrefois en sûreté dans leurs places les plus re-
culées, semblent déjà méditer la conquête de nos
provinces, MASS. Carême, Motifs de convers. Com-
ment concilier la sûreté de l'État avec la sûreté de
la personne? MONTESQ. Esp. Y, 44. Laissez faire,
lui dit le roi [Frédéric II, à la Mettrie], on presse
l'orange [Voltaire], et on la jette quand on a avalé
le jus.... je résolus de mettre en sûreté les pelu-
res de l'orange, VOLT. Mém. Voltaire. || Faire sa
sûreté, se mettre en sûreté. M'étant fait cet effort,
j'ai fait ma sûreté, CORN. Poly. v, 4. || En sûreté
de conscience, sans que la conscience soit bles-
sée. On peut [d'après les casuistes] tuer les mé-
disants en sûreté de conscience, PASC Prov. vu.
Il Fig. En sûreté de, dans la sûreté de, à l'abri de.
Je craindrais l'avarice, qui est ma bête; mais je
suis bien en sûreté de cette vilaine passion, SÉV.
24 juill. 4 689. Nous revînmes gaiement à la fa-
veur des lanternes et dans la sûreté des voleurs,"
ID. 4 déc. 4673. Il Verrou, serrure de sûreté,
verrou, serrure difficile à ouvrir ou à forcer. || Sou-
pape de sûreté, voy. SOUPAPE. j| 3° Ce qui fait la
sûreté. Ah! ma fille, quelle sûreté pour ma santé,
quand la vôtre prend le chemin de se rétablir!
SÉV. 44 juin 4 677. Ma maison cependant est votre
sûreté ; Jouissez-y des droits de l'hospitalité, VOLT.
Brut. 1, 2. On n'a jamais trop de sûreté sur ce qui
intéresse vivement le coeur, u"° DE TENCIN, OEUV.
t. m, p. 4 98, dans POUGENS. ||Lieu de sûreté, un
lieu où l'on n'a rien à craindre. Le bois le plus fu-
neste et le moins fréquenté Est au prix de Paris un
lieu de sûreté, BOIL. Sat. vi. Il n'est temple si
saint, des anges respecté, Qui soit contre sa muse
un lieu de sûreté [où il n'assaille les gens pour
leur lire ses vers], ID. Art p. iv. || Mettre quelqu'un
en lieu de sûreté, le mettre en un lieu où il n'ait
rien à craindre. |[ Mettre quelqu'un en lieu de sû-
reté, signifie aussi le mettre en lieu d'où il né puisse
s'échapper, en prison. Mettons-la cependant en lieu
de sûreté, CORN. Veuve, rv, 7. || 4° Sécurité. Et c'est
cette tranquillité Dont je ne puis souffrir l'indigne
sûreté, RAC. Alex, m, 4. || 5° Mesure de précaution.
Deux sûretés valent mieux qu'une, Et le trop en
cela ne fut jamais perdu, LA FONT. Fabl. iv, 4 5.
Contre cet accident j'ai pris mes sûretés, MOL.
Éc. des fem. 1, 4, Songe à bien prendre tes sûretés
avec lui, ID. Fourber. 11, 40. M. de Vaubana aug-
menté toutes les précautions et toutes les sûretés
qu'il a accoutumé de prendre pour la conservation
des assiégeants, SÉV. 466. || 6° Il se dit quelquefois
pour assurance, certitude. Mais sous le ciel tout
change, et les plus valeureux N'ont jamais sûreté
d'être toujours heureux, CORN. Sur. in, 2. Lébn-
tine : Mon témoignage seul peut-il en décider?
— -Marlian : Quelle autre sûreté pourrions-nous-,
demander? ID. Héracl. v, 8. || 7°Caution, garan-
tie. Le bon abbé est fort surpris qu'on ne trouve
pas de sûreté à la dette que.vous avez si bien
et si honnêtement mise devant la vôtre, "SÉV.
28 janv. 4 685. Sa réception [de la soeur Berin]
dans une des maisons ne dépend point de la ré-
serve de ses droits, mais de moi uniquement : je
lui donnerai toutes les sûretés qu'elle pourra dé-
sirer, BOSS. Lett. relig. 27. Il fallait leur offrir
[aux Dauniens] toutes les sûretés qu'ils auraient
demandées, et établir des peines rigoureuses con-
tre ceux de vos sujets qui auraient manqué à
l'alliance, FÉN. Tél.x. Le juge faisait donner sû-
reté de l'appelant qu'il soutiendrait son appel,
MONTESQ. Esp. xxvm, 27. Un de ses amis lui vou-
lut un jour emprunter de l'argent avec de bonnes
sûretés, J. J. ROUSS. Confess. v. Ce prince, au lieu
il. — 263
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