2084
SUP
SUP
SUP
SUPÉRIORITÉ (su-pê-ri-o-ri-té),s. f. \\ 1° Préémi-
nence, autorité, excellence, au-dessus des autres.
Pour conserver l'air de supériorité qu'il avait
usurpé, HAMILT. Gramm. 4. Leur principale atten-
tion [des Romains] était d'examiner en quoi leur
ennemi pouvait avoir de la supériorité sur eux,
MONTESQ. Rom. 2. Ils prirent dans les négociations
la même supériorité que dans la guerre, m. ib. 24.
Les Anglais ont toujours eu sur les Irlandais
la supériorité du génie, des richesses et des armes,
VOLT. Louis XIV, iô. Comme l'homme n'est pas un
simp.e animal, comme sa nature est supérieure à
celle des animaux, nous devons nous attacher à
démontrer la cause de cette supériorité, BUFF.
Disc. nat. anim. OEuv. t. v, p. 243. La supériorité
d'Aristote paraît surtout dans les écrits où il a pu
exposer sa pensée sans mystère, CONDLL. Hist. anc.
m, 24. Quelque distingué que soit un homme,
peut-être ne jouit-il jamais sans mélange de la
supériorité d'une femme, STAEL, Corinne, vn, 3.
La supériorité véritable donne une parfaite bonté,
ID. ib. xv, 6. || Supériorité territoriale, espèce de
souveraineté qui fut reconnue aux États de l'em-
pire d'Allemagne par le traité de Westphalie.
|| 2° Charge de supérieur dans un couvent. Vous
êtes liée par les mêmes engagements que les
autres, et, en vous chargeant de la supériorité, oh
n'a pas prétendu vous décharger de la régularité,
BOUHDAL. Pensées, t. n, p. 466. || 3° Au plur. Néo-
logisme. Les supériorités, les personnes éminentes
en mérite, en renom, etc.
— HIST. XV s. Qui sans supériorité et légitime
potesté apparente est armé et hardi d'autrui faire
mourir... MONSTREL. I, 47. || xvie s. Les dix hom-
mes [décemvirs] esleuz par les Romains en supé-
riorité, qui firent tant d'insolences que le peuple
fut contrainct se mutiner contre eulx, BONIVARD,
Chron. de Gen. i, 4. si l'apostasie ou révolte par
laquelle l'homme se soustrait de la supériorité de
son créateur, est un crime vilain et exécrable....
CALV. Imt. 4 72. Par où l'on peut voir combien la
doctrine evangelique est vigoureuse et puissante,
pour imprimer aux esprits des hommes la loy
d'obéissance et révérence envers les superioritez,
LANOUE, 24 5.
— ÉTYM. Supérieur.
, SUPERLATIF, IVE (su-pèr-la-tif, ti-v'), adj.
11 i° Terme de grammaire. Qui exprime la qualité
bonne ou mauvaise portée au plus haut degré. Adj ec-
tif superlatif. Les terminaisons superlatives dans la
langue latine. Elle [la langue française] n'aime
point les exagérations, parce qu'elles altèrent la
vérité; et c'est pour cela sans doute qu'elle n'a
point de ces termes qu'on appelle superlatifs, non
plus que la langue Hébraïque, BOUHOURS, Entret.
d'Âr. et d'Eug. 2. || Par extension et familière-
ment, qui a un caractère d'excellence. Il invita le
ban et l'arrière-ban du canton à une veillée su-
perlative dont son fils et les conscrits devaient
être les héros, ÉLIE BERTHET, la Ferme de la Bor-
derie, i. [| 2° S. m. Un superlatif, un adjectif
mis au degré superlatif. Cet adjectif, cet ad-
verbe est un superlatif. Éminences et excellences,
mots introduits ; ceux d'éminentissime et d'excel-
lentissime n'ont point encore passé les monts; le.
cardinal du Perron a fait inutilement tout ce qu'il
a pu pour introduire illustrissime ; le cardinal de
Richelieu a été plus heureux à faire passer le
mot généralissime, qui est le seul superlatif que
nous ayons, BALZ. Socrate chrétien, x. Ce superlatif
[sérénissime] ne leur [aux ducs de Lorraine] est
venu dans la tête que lorsque leurs cadets se sont
fait traiter d'altesse, ST-SIM. 68, 225. Quand on
est pourvu, à un certain point, de l'esprit d'admi-
ration, on n'est pas autrement fourni de celui de
lumière et de critique ; on prend volontiers ses
instructions dans le geste et dans les superlatifs
du cicérone qui vous conduit, FALCONET, OEUV. div.
t. m, p. 73. La plupart de vos écrivains en prose
[vous Italiens] aujourd'hui ont un langage si dé-
clamatoire, si diffus, si abondant en superlatifs,
STAEL, Corinne, vn, 4. || Superlatif absolu, celui qui
exprime la qualité portée à un très-haut degré, sans
rapport à autre chose ou à autre personne : par
exemple, très-sage. Superlatif relatif, celui qui ex-
prime la qualité avec rapport à autre personne ou
à autre chose : par exemple, le plus sage. || Su-
perlatif d'infériorité, celui qui se compose avec
les mots le moins, en français : le moins grand de
tous. || 8° Au superlatif, loc. adv. Extrêmement. Il
est sot et vain au superlatif.
— HIST. xme s. L'une [vie du monde] fu vie po-
sitive, Et l'autre [vie des couvents] fu superlative,
3. DE MEÏÏNG, Tr. 995. || xiv* s. En Portingal irons '
ensamble par avis, Et si li gasterons sa terre et
son païs, Qu'il ne li demourra vaillant un parisis :
Du royaulme serons roys et suppellatis, Guescl.
9902. || xve s. Sur quoy povons noter estre les plus
suppellatifs biens les celestielles choses, CHRIST,
DE PISAN, Charles V, i, 4. Seigneurs, dit la royne,
je prie au Dieu superlatif qu'il gai-t le roy mon
seigneur, Perceforest, t. i, f" 55. ||xvie s. Ce mes-
me personnage (je di Bembo) use d'adverbes
ayant forme de superlatifs, lesquels je confesse
que notre langue n'ha point.... mais je respons pre-
mièrement que les Grecs nous ont faict le plaisi?
de nous prester une petite particule, laquelle
mestans devans les adverbes aussi bien que de-
vant les noms, exprimons ceste superlation,
H. ESTIENNE, Précellence. Moiennant laquelle con-
duite sera ce bestail au superlatif degré de graissa
dans trois mois, o. DE SERRES, 326. Il fait tro-
phée de ses tromperies, es quelles il estoit un
superlatif, PASQUIER, Reeh. vm, p. 754, dans LA-
CURNE. Si jamais arbalestier du pays, lesquels
sont suppelatifz en toute Guyenne.... RAB. IV, 52.
— ÉTYM. Provenç. superlatiu; espagn. et ital.
superlativo ; du lat. superlativus, de super, au-
dessus, et latmn, porter.
SUPERLATIVEMENT (su-pèr-la-ti-ve-man), adv.
Tenue familier, qui ne se dit guère qu'en plaisan-
tant. Au superlatif, extrêmement. Elle est superla-
tivement laide. Quoique tu sois grec d'origine, Et
superlativement grec, SCARR. Virg. vin. Vain-
queurs, nous serons odieux; vaincus, ridicules, —
superlativement ridicules, CH. DE BERNARD, la
Chasse aux amants, xn.
— ÉTYM. Superlative, et le suffixe nient.
t SUPERNATURALISME (su-pèr-na-tu-ra-li-sm'),
S. m. Voy. SUPRANATURALISME.
f SUPEROVARIÉ, ÉE(su-pèr-o-va-ri-é, ée), adj.
Terme debotanique. Dont l'ovaire est supère. 1| S. f.
plur. Les superovariées, nom de l'un des deux grou-
pes principaux renfermant les familles gamopétales,
dans la méthode naturelle modifiée; il comprend
les plantes dont l'ovaire est libre ou supère, et se
divise en quatre classes.
— ÉTYM. Super..., et ovaire.
f SUPEROXYDATION (su-pèr-o-ksi-da-sion),
s. f. Terme de chimie. Oxydation avec excès
d'oxygène.
SUPERPOSÉ, ËE (su-pèr-pô-zé, zée), part, passé
de superposer. Couches superposées. || Terme de
botanique. Se dit du bulbe, quand il s'en déve-
loppe un nouveau sur l'ancien, et des lobes de l'an-
thère quand ils sontplacés l'un au-dessus de l'autre.
SUPERPOSER (su-pèr-pô-zé), v. a. Poser une
ligne, une surface, un corps sur un autre. En géo-
métrie, on superpose souvent deux figures pour en
démontrer l'égalité.
— ÉTYM. Super..., et poser.
t SUPERPOSITIF, IVE (su-pèr-pô-zi-tif, ti-v'),
adj. Terme de botanique. Se dit des parties qui
s'appliquent l'une sur l'autre. La préfloraison est
superpositive, quand les pièces de la corolle ou du
calice s'appliquent successivement les unes sur les
autres.
SUPERPOSITION (su-pèr-pô-zi-sion), s. f. || I"Ac-
tion de superposer, ou état de choses superposées.
|| Terme de géologie. Mode de succession des par-
ties de l'écorce terrestre. Cette superposition
monstrueuse des roches primitives sur les secon-
daires serait-elle l'effet d'un bouleversement?
SAUSSURE, Yoy. Alpes, t. ni, p. 449, dans POUGENS.
|| 2° Jeûnes de superposition, s'est dit des jeûnes
doubles qui s'étendaient jusqu'à deux jours entiers.
— ÉTYM. Super..., et position.
SUPERPURGATION (su-pèr-pur-ga-sion), s. f.
Terme de médecine. Purgation immodérée ou ex-
cessive, causée par des substances trop irritantes
ou données à contre-temps. C'est encore [les gout-
tes anodines d'Angleterre] un grand remède pour
calmer les vomissements et arrêter les superpur-
gations, GENLIS, Maison rust. t. n, p. 209, dans
P0UGENS.
— ÉTYM. Super..., et purgation.
f SUPERSÉCRÉTION (su-per-sé-kré-sion), s. f.
Terme de médecine. Sécrétion excessive.
■ SUPERSÉDER (su-pèr-sé-dé. La syllabe se prend
un accent grave quandla syllabe qui suit estmuette :
je supersède, excepté au futur et au conditionnel :
je superséderai), v. n. Terme vieilli de jurispru-
dence. Surseoir. Ordonné qu'il sera supersédé aux
poursuites.
— HIST. xvi" s. Si nous regardons à ces choses,
il sera facile de juger jusques à où la sécurité doit
procéder et où elle doit supersedor, CALV. Inst
994.
— ÉTYM. C'est la forme latine de surseoir.
| SUPERSENSIBLE (su-pèr-san-si-bl'), adj.Terme
de philosophie. Qui échappe aux sens. On dit plu-
tôt suprasensible.
— ÉTYM. Super..., et sensible.
SUPERSTITIEUSEMENT (su -pèr- sti - si - eu - ze -
man), adv. \\ i° D'une manière superstitieuse.
Croire superstitieusement aux revenants. ||2°.Pig.
En portant l'exactitude, le scrupule jusqu'à l'ex-
cès. Il ne faut pas s'attacher superstitieusement
aux choses indifférentes.
— HIST. xvie s. S'ils estiment mots estranges
ceux qui ont esté curieusement inventez et se dé-
fendent superstitieusement.... j'approuve grande-
ment leur sobriété, CALV. Instit. 74.
— ÉTYM. Superstitieuse, et le suffixe ment.
SUPERSTITIEUX, EUSE (su-pèr-sti-si-eû, eû-z'),
adj. H 1° Qui a de la superstition. Le peuple le
moins superstitieux est toujours le plus tolérant,
VOLT. Philos. 4» homélie. Le roi de Prusse, vain-
queur de la superstitieuse Autriche, m. Lett. Hel-
vétius, 26 juin 4 765. Le savant Isaac Vossius, théo-
logien incrédule et superstitieux, de qui Charles II,
roi d'Angleterre, disait qu'il croyait tout, excepté
la Bible, D'ALEMB. OEUV. t. rv, p. 28. Quand le siè-
cle est superstitieux, le génie de l'observation est
timide, STAEL, Allemagne, m, 2. || Substantivement.
Personne superstitieuse. Enfin t'ai-je dépeint la
superstitieuse? BOIL. Sat. x. Le superstitieux est
son propre bourreau ; il est encore celui de qui-
conque ne pense pas comme lui, VOLT. Philos.
2e homélie. Ces superstitieux sont dans la société
ce que les poltrons sont dans une armée : ils ont
et donnent des terreurs paniques, ID. Dict. phil.
Âme. Le superstitieux est gouverné par le fanati-
que et le devient, n>. Dict. philos. Superstition, v.
Il 2" Où il y a de la superstition. Une dévotion su-
perstitieuse. Remarquez que les temps les plus'
superstitieux ont toujours été ceux des plus hor-
ribles crimes, VOLT. Dict. philos. Superstition, iv.
Ce n'étaient point de méchantes femmes, mais des
imaginations superstitieuses, STAEL, Corinne, 1, 4.
Il 3" Fig. Qui pèche par excès d'exactitude. Sa santé
ou plutôt sa vie ne se soutenait que par une ex-
trême sobriété, par un régime presque supersti-
tieux, et il pouvait donner pour preuve de son ha-
bileté qu'il vivait, FONT. Fagon. Les commentateurs,
peuple le plus superstitieux de tous ceux qui sont
dans le culte de l'antiquité, m. Ane. et mod;
— HIST. xrve s. Se ilz ne disent ne n'enseignent
aucunes choses supersticieuses. ne damnables, le
Songe du vergier, 1, 4 78. ||xvi* s. Craintes exces-
sives et superstitieuses, CALV. Inst. 4 35. Les chres-
tiens ne doivent estre superstitieux aux mots,
moyennant que le sens soit bon et sain, ID. ib.
4463. 1
— ÉTYM. Lat. superstitiosus (voy. SUPERSTITION).
SUPERSTITION (su-pèr-sti-sion; en vers, de
cinq syllabes), s. /. || 1° Sentiment de vénération
religieuse, fondé sur la crainte ou l'ignorance,
par lequel on est souvent porté à se former de
faux devoirs,àredouter des chimères, et à mettre sa
confiance dans des choses impuissantes. La piété est
différente de la superstition; soutenir la piété jus-
qu'à la superstition, c'est la détruire, PASC. Pens.
xm, 5, éd. HAVET. [M. de Montausier] chrétien de
bonne foi, sans superstition et sans hypocrisie,
FLÉCH. Duc de Mont. La superstition semble n'être
autre chose qu'une crainte mal réglée de la di-
vinité, LA BRUY. Théoph. xvi. La superstition
est à la religion ce que l'astrologie ^est à l'as-
tronomie, la fille très-folle d'une mère très-sage,
VOLT. Pol. et lég. Tolérance, s'il est utile.... Qui-
conque a un peu vécu avec les hommes a pu voir
quelquefois combien aisément on est prêt à sacri-
fier la nature à la superstition, ID. Mahomet, Lett.
La superstition sied bien au paysage ; Triste dans
les cités, elle est gaie au village, Et le sage lui-
même aime voir, en ces voeux, La terre à ses tra-
vaux intéressant les cieux, DELU".LE, Imag. vm.
H 2° Pratique superstitieuse, croyance supersti-
tieuse. La confiance qu'on avait aux oiacles chez
les anciens était une superstition. Laissons là de
Joad l'audace téméraire, Et tout ce vain amas de
superstitions Qui ferment votre temple aux autres
nations, RAC. Athal. n, 4. La superstition, en gé-
néral, est toujours une erreur; mais les supersti-
tions particulières ont quelquefois un fondement
raisonnable, BUFF. Ois. t. xn, p: 29. || Particuliè-
rement. Vaine observation religieuse pratiquée par
les anciens et défendue par l'Église. || 3° Vain pré-
SUP
SUP
SUP
SUPÉRIORITÉ (su-pê-ri-o-ri-té),s. f. \\ 1° Préémi-
nence, autorité, excellence, au-dessus des autres.
Pour conserver l'air de supériorité qu'il avait
usurpé, HAMILT. Gramm. 4. Leur principale atten-
tion [des Romains] était d'examiner en quoi leur
ennemi pouvait avoir de la supériorité sur eux,
MONTESQ. Rom. 2. Ils prirent dans les négociations
la même supériorité que dans la guerre, m. ib. 24.
Les Anglais ont toujours eu sur les Irlandais
la supériorité du génie, des richesses et des armes,
VOLT. Louis XIV, iô. Comme l'homme n'est pas un
simp.e animal, comme sa nature est supérieure à
celle des animaux, nous devons nous attacher à
démontrer la cause de cette supériorité, BUFF.
Disc. nat. anim. OEuv. t. v, p. 243. La supériorité
d'Aristote paraît surtout dans les écrits où il a pu
exposer sa pensée sans mystère, CONDLL. Hist. anc.
m, 24. Quelque distingué que soit un homme,
peut-être ne jouit-il jamais sans mélange de la
supériorité d'une femme, STAEL, Corinne, vn, 3.
La supériorité véritable donne une parfaite bonté,
ID. ib. xv, 6. || Supériorité territoriale, espèce de
souveraineté qui fut reconnue aux États de l'em-
pire d'Allemagne par le traité de Westphalie.
|| 2° Charge de supérieur dans un couvent. Vous
êtes liée par les mêmes engagements que les
autres, et, en vous chargeant de la supériorité, oh
n'a pas prétendu vous décharger de la régularité,
BOUHDAL. Pensées, t. n, p. 466. || 3° Au plur. Néo-
logisme. Les supériorités, les personnes éminentes
en mérite, en renom, etc.
— HIST. XV s. Qui sans supériorité et légitime
potesté apparente est armé et hardi d'autrui faire
mourir... MONSTREL. I, 47. || xvie s. Les dix hom-
mes [décemvirs] esleuz par les Romains en supé-
riorité, qui firent tant d'insolences que le peuple
fut contrainct se mutiner contre eulx, BONIVARD,
Chron. de Gen. i, 4. si l'apostasie ou révolte par
laquelle l'homme se soustrait de la supériorité de
son créateur, est un crime vilain et exécrable....
CALV. Imt. 4 72. Par où l'on peut voir combien la
doctrine evangelique est vigoureuse et puissante,
pour imprimer aux esprits des hommes la loy
d'obéissance et révérence envers les superioritez,
LANOUE, 24 5.
— ÉTYM. Supérieur.
, SUPERLATIF, IVE (su-pèr-la-tif, ti-v'), adj.
11 i° Terme de grammaire. Qui exprime la qualité
bonne ou mauvaise portée au plus haut degré. Adj ec-
tif superlatif. Les terminaisons superlatives dans la
langue latine. Elle [la langue française] n'aime
point les exagérations, parce qu'elles altèrent la
vérité; et c'est pour cela sans doute qu'elle n'a
point de ces termes qu'on appelle superlatifs, non
plus que la langue Hébraïque, BOUHOURS, Entret.
d'Âr. et d'Eug. 2. || Par extension et familière-
ment, qui a un caractère d'excellence. Il invita le
ban et l'arrière-ban du canton à une veillée su-
perlative dont son fils et les conscrits devaient
être les héros, ÉLIE BERTHET, la Ferme de la Bor-
derie, i. [| 2° S. m. Un superlatif, un adjectif
mis au degré superlatif. Cet adjectif, cet ad-
verbe est un superlatif. Éminences et excellences,
mots introduits ; ceux d'éminentissime et d'excel-
lentissime n'ont point encore passé les monts; le.
cardinal du Perron a fait inutilement tout ce qu'il
a pu pour introduire illustrissime ; le cardinal de
Richelieu a été plus heureux à faire passer le
mot généralissime, qui est le seul superlatif que
nous ayons, BALZ. Socrate chrétien, x. Ce superlatif
[sérénissime] ne leur [aux ducs de Lorraine] est
venu dans la tête que lorsque leurs cadets se sont
fait traiter d'altesse, ST-SIM. 68, 225. Quand on
est pourvu, à un certain point, de l'esprit d'admi-
ration, on n'est pas autrement fourni de celui de
lumière et de critique ; on prend volontiers ses
instructions dans le geste et dans les superlatifs
du cicérone qui vous conduit, FALCONET, OEUV. div.
t. m, p. 73. La plupart de vos écrivains en prose
[vous Italiens] aujourd'hui ont un langage si dé-
clamatoire, si diffus, si abondant en superlatifs,
STAEL, Corinne, vn, 4. || Superlatif absolu, celui qui
exprime la qualité portée à un très-haut degré, sans
rapport à autre chose ou à autre personne : par
exemple, très-sage. Superlatif relatif, celui qui ex-
prime la qualité avec rapport à autre personne ou
à autre chose : par exemple, le plus sage. || Su-
perlatif d'infériorité, celui qui se compose avec
les mots le moins, en français : le moins grand de
tous. || 8° Au superlatif, loc. adv. Extrêmement. Il
est sot et vain au superlatif.
— HIST. xme s. L'une [vie du monde] fu vie po-
sitive, Et l'autre [vie des couvents] fu superlative,
3. DE MEÏÏNG, Tr. 995. || xiv* s. En Portingal irons '
ensamble par avis, Et si li gasterons sa terre et
son païs, Qu'il ne li demourra vaillant un parisis :
Du royaulme serons roys et suppellatis, Guescl.
9902. || xve s. Sur quoy povons noter estre les plus
suppellatifs biens les celestielles choses, CHRIST,
DE PISAN, Charles V, i, 4. Seigneurs, dit la royne,
je prie au Dieu superlatif qu'il gai-t le roy mon
seigneur, Perceforest, t. i, f" 55. ||xvie s. Ce mes-
me personnage (je di Bembo) use d'adverbes
ayant forme de superlatifs, lesquels je confesse
que notre langue n'ha point.... mais je respons pre-
mièrement que les Grecs nous ont faict le plaisi?
de nous prester une petite particule, laquelle
mestans devans les adverbes aussi bien que de-
vant les noms, exprimons ceste superlation,
H. ESTIENNE, Précellence. Moiennant laquelle con-
duite sera ce bestail au superlatif degré de graissa
dans trois mois, o. DE SERRES, 326. Il fait tro-
phée de ses tromperies, es quelles il estoit un
superlatif, PASQUIER, Reeh. vm, p. 754, dans LA-
CURNE. Si jamais arbalestier du pays, lesquels
sont suppelatifz en toute Guyenne.... RAB. IV, 52.
— ÉTYM. Provenç. superlatiu; espagn. et ital.
superlativo ; du lat. superlativus, de super, au-
dessus, et latmn, porter.
SUPERLATIVEMENT (su-pèr-la-ti-ve-man), adv.
Tenue familier, qui ne se dit guère qu'en plaisan-
tant. Au superlatif, extrêmement. Elle est superla-
tivement laide. Quoique tu sois grec d'origine, Et
superlativement grec, SCARR. Virg. vin. Vain-
queurs, nous serons odieux; vaincus, ridicules, —
superlativement ridicules, CH. DE BERNARD, la
Chasse aux amants, xn.
— ÉTYM. Superlative, et le suffixe nient.
t SUPERNATURALISME (su-pèr-na-tu-ra-li-sm'),
S. m. Voy. SUPRANATURALISME.
f SUPEROVARIÉ, ÉE(su-pèr-o-va-ri-é, ée), adj.
Terme debotanique. Dont l'ovaire est supère. 1| S. f.
plur. Les superovariées, nom de l'un des deux grou-
pes principaux renfermant les familles gamopétales,
dans la méthode naturelle modifiée; il comprend
les plantes dont l'ovaire est libre ou supère, et se
divise en quatre classes.
— ÉTYM. Super..., et ovaire.
f SUPEROXYDATION (su-pèr-o-ksi-da-sion),
s. f. Terme de chimie. Oxydation avec excès
d'oxygène.
SUPERPOSÉ, ËE (su-pèr-pô-zé, zée), part, passé
de superposer. Couches superposées. || Terme de
botanique. Se dit du bulbe, quand il s'en déve-
loppe un nouveau sur l'ancien, et des lobes de l'an-
thère quand ils sontplacés l'un au-dessus de l'autre.
SUPERPOSER (su-pèr-pô-zé), v. a. Poser une
ligne, une surface, un corps sur un autre. En géo-
métrie, on superpose souvent deux figures pour en
démontrer l'égalité.
— ÉTYM. Super..., et poser.
t SUPERPOSITIF, IVE (su-pèr-pô-zi-tif, ti-v'),
adj. Terme de botanique. Se dit des parties qui
s'appliquent l'une sur l'autre. La préfloraison est
superpositive, quand les pièces de la corolle ou du
calice s'appliquent successivement les unes sur les
autres.
SUPERPOSITION (su-pèr-pô-zi-sion), s. f. || I"Ac-
tion de superposer, ou état de choses superposées.
|| Terme de géologie. Mode de succession des par-
ties de l'écorce terrestre. Cette superposition
monstrueuse des roches primitives sur les secon-
daires serait-elle l'effet d'un bouleversement?
SAUSSURE, Yoy. Alpes, t. ni, p. 449, dans POUGENS.
|| 2° Jeûnes de superposition, s'est dit des jeûnes
doubles qui s'étendaient jusqu'à deux jours entiers.
— ÉTYM. Super..., et position.
SUPERPURGATION (su-pèr-pur-ga-sion), s. f.
Terme de médecine. Purgation immodérée ou ex-
cessive, causée par des substances trop irritantes
ou données à contre-temps. C'est encore [les gout-
tes anodines d'Angleterre] un grand remède pour
calmer les vomissements et arrêter les superpur-
gations, GENLIS, Maison rust. t. n, p. 209, dans
P0UGENS.
— ÉTYM. Super..., et purgation.
f SUPERSÉCRÉTION (su-per-sé-kré-sion), s. f.
Terme de médecine. Sécrétion excessive.
■ SUPERSÉDER (su-pèr-sé-dé. La syllabe se prend
un accent grave quandla syllabe qui suit estmuette :
je supersède, excepté au futur et au conditionnel :
je superséderai), v. n. Terme vieilli de jurispru-
dence. Surseoir. Ordonné qu'il sera supersédé aux
poursuites.
— HIST. xvi" s. Si nous regardons à ces choses,
il sera facile de juger jusques à où la sécurité doit
procéder et où elle doit supersedor, CALV. Inst
994.
— ÉTYM. C'est la forme latine de surseoir.
| SUPERSENSIBLE (su-pèr-san-si-bl'), adj.Terme
de philosophie. Qui échappe aux sens. On dit plu-
tôt suprasensible.
— ÉTYM. Super..., et sensible.
SUPERSTITIEUSEMENT (su -pèr- sti - si - eu - ze -
man), adv. \\ i° D'une manière superstitieuse.
Croire superstitieusement aux revenants. ||2°.Pig.
En portant l'exactitude, le scrupule jusqu'à l'ex-
cès. Il ne faut pas s'attacher superstitieusement
aux choses indifférentes.
— HIST. xvie s. S'ils estiment mots estranges
ceux qui ont esté curieusement inventez et se dé-
fendent superstitieusement.... j'approuve grande-
ment leur sobriété, CALV. Instit. 74.
— ÉTYM. Superstitieuse, et le suffixe ment.
SUPERSTITIEUX, EUSE (su-pèr-sti-si-eû, eû-z'),
adj. H 1° Qui a de la superstition. Le peuple le
moins superstitieux est toujours le plus tolérant,
VOLT. Philos. 4» homélie. Le roi de Prusse, vain-
queur de la superstitieuse Autriche, m. Lett. Hel-
vétius, 26 juin 4 765. Le savant Isaac Vossius, théo-
logien incrédule et superstitieux, de qui Charles II,
roi d'Angleterre, disait qu'il croyait tout, excepté
la Bible, D'ALEMB. OEUV. t. rv, p. 28. Quand le siè-
cle est superstitieux, le génie de l'observation est
timide, STAEL, Allemagne, m, 2. || Substantivement.
Personne superstitieuse. Enfin t'ai-je dépeint la
superstitieuse? BOIL. Sat. x. Le superstitieux est
son propre bourreau ; il est encore celui de qui-
conque ne pense pas comme lui, VOLT. Philos.
2e homélie. Ces superstitieux sont dans la société
ce que les poltrons sont dans une armée : ils ont
et donnent des terreurs paniques, ID. Dict. phil.
Âme. Le superstitieux est gouverné par le fanati-
que et le devient, n>. Dict. philos. Superstition, v.
Il 2" Où il y a de la superstition. Une dévotion su-
perstitieuse. Remarquez que les temps les plus'
superstitieux ont toujours été ceux des plus hor-
ribles crimes, VOLT. Dict. philos. Superstition, iv.
Ce n'étaient point de méchantes femmes, mais des
imaginations superstitieuses, STAEL, Corinne, 1, 4.
Il 3" Fig. Qui pèche par excès d'exactitude. Sa santé
ou plutôt sa vie ne se soutenait que par une ex-
trême sobriété, par un régime presque supersti-
tieux, et il pouvait donner pour preuve de son ha-
bileté qu'il vivait, FONT. Fagon. Les commentateurs,
peuple le plus superstitieux de tous ceux qui sont
dans le culte de l'antiquité, m. Ane. et mod;
— HIST. xrve s. Se ilz ne disent ne n'enseignent
aucunes choses supersticieuses. ne damnables, le
Songe du vergier, 1, 4 78. ||xvi* s. Craintes exces-
sives et superstitieuses, CALV. Inst. 4 35. Les chres-
tiens ne doivent estre superstitieux aux mots,
moyennant que le sens soit bon et sain, ID. ib.
4463. 1
— ÉTYM. Lat. superstitiosus (voy. SUPERSTITION).
SUPERSTITION (su-pèr-sti-sion; en vers, de
cinq syllabes), s. /. || 1° Sentiment de vénération
religieuse, fondé sur la crainte ou l'ignorance,
par lequel on est souvent porté à se former de
faux devoirs,àredouter des chimères, et à mettre sa
confiance dans des choses impuissantes. La piété est
différente de la superstition; soutenir la piété jus-
qu'à la superstition, c'est la détruire, PASC. Pens.
xm, 5, éd. HAVET. [M. de Montausier] chrétien de
bonne foi, sans superstition et sans hypocrisie,
FLÉCH. Duc de Mont. La superstition semble n'être
autre chose qu'une crainte mal réglée de la di-
vinité, LA BRUY. Théoph. xvi. La superstition
est à la religion ce que l'astrologie ^est à l'as-
tronomie, la fille très-folle d'une mère très-sage,
VOLT. Pol. et lég. Tolérance, s'il est utile.... Qui-
conque a un peu vécu avec les hommes a pu voir
quelquefois combien aisément on est prêt à sacri-
fier la nature à la superstition, ID. Mahomet, Lett.
La superstition sied bien au paysage ; Triste dans
les cités, elle est gaie au village, Et le sage lui-
même aime voir, en ces voeux, La terre à ses tra-
vaux intéressant les cieux, DELU".LE, Imag. vm.
H 2° Pratique superstitieuse, croyance supersti-
tieuse. La confiance qu'on avait aux oiacles chez
les anciens était une superstition. Laissons là de
Joad l'audace téméraire, Et tout ce vain amas de
superstitions Qui ferment votre temple aux autres
nations, RAC. Athal. n, 4. La superstition, en gé-
néral, est toujours une erreur; mais les supersti-
tions particulières ont quelquefois un fondement
raisonnable, BUFF. Ois. t. xn, p: 29. || Particuliè-
rement. Vaine observation religieuse pratiquée par
les anciens et défendue par l'Église. || 3° Vain pré-
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