SUP
plus d'eau, aspire l'étoupe. Super les étoupés au
lieu d'eau. || 2° T. n. Se boucher, en parlant d'une
voie d'eau qui se ferme soit par l'herbe, soit par
quelque autre corps que le hasard y introduit. La
voie d'eau a supé.
— ÉTYM. Norm. super, aspirer; angl. to sip,
boire à petits coups, de l'anglo-sax. sipan.
f SUPER.... préfixe qui est le latin super, sur;
grec, inèp; goth. ufar ; ail. ûber ; angl. over,
et qui se met ayant un autre mot pour désigner
une situation plus élevée.
t SUPÉRATION (su-pé-ra-sion), s. f. Ancien
terme d'astronomie. La différence de mouvement
de deux planètes, lorsque l'une est plus vite et
l'autre plus tardive.
— ÊT'YM. Lat. superare, surpasser.
+ SUPERAX1XLAIRE (su-pèr-a-ksil-lè-r'), adj.
Terme de botanique. Qui est placé au-dessus de
l'aisselle.
). SUPERBE (su-pèr-b'), adj. || 1° Qui est or-
gueilleux, d'un orgueil qui apparaît dans l'air et
l'extérieur. En accordant à un homme qu'il est
savant, on ne laissera pas de le convaincre qu'il a
tort d'être superbe, PASC. Péris, xxv, 484, éd. HA-
VET. Le plus parfait de tous [les anges déchus] qui
avait été aussi le plus superbe, se trouva le plus
malfaisant, comme le plus malheureux, BOSS. Èist.
n, 1. Les esprits superbes qui veulent se faire un
nom, qui adorent les inventions de leur esprit, ID.
2e instr. past. 134. Sapor, qui savait être humble
et superbe selon les temps, s'arrêta dès qu'il eut
appris que l'armée de l'empire approchait, FLÉCH.
Hist. de Théod. n, 65. Dans un des parvis aux
hommes réservé Cette femme superbe entre le
front levé, KAC. Ath. n, 2. Je vois Iphigénie entre
les bras d'un père; Elle fait tout l'orgueil d'une
superbe mère, ID. Iphig. n, 4. Les hommes qui
sont superbes les uns aux autres, se résistent aussi
sans cesse, FÉN. t. xvn, p. 379. J'étais superbe de
mon amour même, et le tien me faisait -respecter
ici, MONTESQ. Lett. pers. i 57. Ne sais-tu pas encore,
homme faible et superbe, Que l'insecte insensible
enseveli sous l'herbe Et l'aigle impérieux qui plane
au haut du ciel Rentrent dans le néant aux yeux
de l'Éternel? VOLT. Fanât, i, 4. Et que dirait le
grand roi, le roi des honnêtes gens, Louis le, su-
perbe...? p. L. COUR. Simple dise. || Substantivement.
Le superbe sera trompé, et il ne demeurera point
dans son éclat, parce que ses désirs sont vastes
comme l'enfer, SACI, Bible, Habacuc, il, 5. Elle [la
religion chrétienne] élève le peuple à l'intérieur,
et abaisse les superbes à l'extérieur, et n'est pas
parfaite sans les deux, PASC. Pens. xi, 3, éd. HAVET.
Le superbe est un homme riche et puissant, qui a
un grand équipage, qui mesure sa grandeur par
celle de son train, et sa force par celle des che-
vaux qui tirent son carrosse, MALEBR. Rech. vér.
v, 7. Athalie : Que vrais dit cette loi? — Joas : Que
Dieu veut être aimV.... Qu'il résiste au superbe et
punit l'homicide, BAC. Athal. n, 7. || Il se prend
quelquefois en bonne part. Pourriez-vous n'être
plus ce superbe Hippoïyté, Implacable ennemi des
amoureuses lois? BAC. Phèdre, i, 4.||2° Qui a le
caractère de la superbe, de l'orgueil. Alexandre
reçut des lettres de Darius conçues en termes si
superbes qu'il s'en offensa, VAUGEL. Q. C. IV, i.
Modeste en ma couleur, modeste en mon séjour,
Franche d'ambition, je me cache sous l'herbe ;
Mais, si sur votre front je puis me voir un jour,
La plus humble des fleurs sera la plus superbe.,
DESMARETS, Guirlande de Julie, la Violette. Des
esprits ardents.... qui mêlant à la religion un
chagrin superbe, une hardiesse indomptée et leur
propre esprit, poussent tout à l'extrémité, BOSS.
Tar. v, 4. Ils vont tous ensemble se confondre
dans un abîme où l'on ne reconnaît plus ni prin-
C3S, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes
qui distinguent les hommes, m. Duch. d'Orl. De
quelque superbe distinction que se flattent les
hommes, ils ont tous une même origine, et cette
origine est petite, m. ib. Le prince part à ce pre-
mier mouvement; déjà l'armée hollandaise, avec
ses superbes étendards, ne lui échappera pas, ID.
Louis de Bourbon. J'entrevois vos mépris, et juge à
vos discours Combien j'achèterais vos superbes
secours, BAC. Iphig. rv, G. Autant que de Joad l'in-
flexible rudesse De leur superbe oreille [des rois]
offensait la mollesse, Autant je les charmais par ma
dextérité, ID. Athal. m, 3. Mes moindres actions,
toujours superbes, étaient pour Marius de funestes
présageB, MONTESQ. Sylla et Euerate. Il en avait
marqué un superbe dépit, MARMONTEL, Mém. vu.
Loin du- superbe ennui que l'éclat environne, A.
DICT. DE LA LANGUE IM.YNÇA.ISE.
SUP
CHÉN. Élég. i, 4. || 3" Il se dit des animaux qui sem-
blent orgueilleux de leur force. Cependant un san-
glier, monstre énorme et superbe, Tente encor
notre archer.... LA PONT. Fabl. vm, 27. Ses superbes
coursiers, qu'on voyait autrefois, Pleins d'une ar-
deur si noble, obéir à sa voix, RAC. Phèdre, v, 6.
|| 4° Terme d'anatomie. Le muscle superbe, le
muscle droit supérieur, ou releveur de l'oeil,
qui entre en action lorsque cet organe exprime
l'orgueil. || 5° Il se dit des grands monuments dont
la hauteur semble être un orgueil. L'arche qui fit
tomber tant de superbes tours, RAC. Aïhal. v, i.
|| 6° Beau, grand, magnifique, riche, somptueux.
Une forêt superbe. Encore que la vanité tâche, en
quelque sorte, d'en couvrir" la honte [de la mort]
par les honneurs de la sépulture, il se voit peu
d'hommes assez insensés pour se consoler de leur
mort par l'espérance d'un superbe tombeau, BOSS.
Gornay. Tous mes sots, à l'instant changeant de
contenance, Ont loué du festin la superbe ordon-
nance, BOIL. Sat. m. Je songe quelle était autrefois
cette ville Si superbe en remparts, en héros si
fertile, RAC. Andr. i, 2. Souvent ce cabinet superbe
et solitaire Des secrets de Titus est le dépositaire,
m. Bêrén. i, 4. C'est donc ici d'Esther le superbe
jardin, ID. Esth. m, 4. Meudon, extrêmement su-
perbe par les millions que M. de Louvois y avait
enfouis, ST-SIM. 28, 73. || Il se dit aussi des hom-
mes en ce sens. C'est un homme superbe en ha-
bits, en bâtiments, en équipages. || Un homme
superbe, un très-bel homme. || Ironiquement et fa-
milièrement. Vous êtes superbe, vous avez des
idées singulières, bizarres. || 7° En parlant des ou-
vrages d'esprit, très-beau. Un superbe discours.
Un ouvrage superbe. || 8° Il se dit de la magnifi-
cence du temps, du ciel. Il fait un temps superbe.
Figaro : Comment trouvez-vous cette nuit? — Le
comte : Superbe pour un amant, BEAUMARCH.
Barb. de Sév. rv, 6. Oh oui! la-terre est belle et
le ciel est superbe, v. HUGO, Crépusc. 28. || 9° S. f.
La superbe, espèce de liliacée, lilium super-
bum, L.
— HIST. XIIIe s. Cil qui se vante et monstre d'a-
voir touz biens et deprise les autres, est apelez
superbes et orguilleus, BRUN, LATINI, Trésor,
p. 302. || xvi° s. Avec de si grands et superbes en-
nemis que sont les Turcs, LANOUE, 424. Il nous fit
faire à Poictiers à chacun une houpelande fort
superbe, D'AUB. Fsen. i, 3. Tarquinius, le premier,
éleva les triumpbes en ceste superbe magnificence,
AMYOT, Rom. 25. Se dévoyant es façons de faire de
monarchie superbe et odieuse à chascun, ID. ib.
a. Es-tu point superbe? es-tu point iraconde?
[c'est un curé pédant qui parle], DESPER. Contes,
XLII. Voyez un peu ce bastelage des déifications
anciennes : aprez la grande et superbe pompe de
l'enterrement.... MONT, II, 269.
— ËTYM. Ital. superbo ; du lat superbus, de super,
sur, et le suffixe bus (comparez acer-bus, mor-bus,
etc.), qui répond au radical sanscrit bhû, être, lat.
fui, grec, çûu : qui est au-dessus.
2. SUPERBE (su-pèr-b'), s. f. Orgueil avec faste
et vaine gloire. Assez et trop longtemps l'arro-
gance de Rome A cru qu'être Romain c'était être
plus qu'homme; Abattons sa superbe avec sa
liberté, CORN. Pomp. I, •). Si l'on ne se connaît
plein de superbe, d'ambition, de concupiscence,
de misère et d'injustice, on est bien aveugle, PASC.
Pens. xi, )). éd. HAVET. Il faut que l'extérieur
soit joint à l'intérieur.... c'est-à-dire que l'on
se mette à genoux, prie des lèvres.... attendre de
cet extérieur le secours est superstition; ne vouloir
pas le joindre à l'intérieur est superbe, ID. ib. xi,
3 bis. Le lieu propre à la superbe est la sagesse ;
car on ne peut accorder à un homme qu'il s'est
rendu sage, et qu'il a tort d'être glorieux, ID. ib.
xxv, 181. Cependant de superbe elle a le coeur
bouffi, TH. CORN. Comt. d'Org. rv, e. Hél mes
amis, uirpeu moins de superbe, J. B. ROUSS. ÉpU.
i, 3. Un curé osa lui dire publiquement qu'il avait
trois filles qui seraient causes de sa J?erte, la su-
perbe, l'avarice et l'impureté : Hé bien, il faut s'en
défaire, répondit Richard; je donne la superbe
aux Templiers, l'avarice aux moines de Cîteaux,
et l'impureté aux prélats de mon royaume, MILLOT,
Hist. de France, Philippe Auguste, année 4 4 98.
— REM. Balzac et Vaugelas condamnaient su-
perbe; l'Académie, dans ses Observations sur Vau-
gelas, le borne aux matières de dévotion; et
Voltaire le rejette de la poésie noble. Mais il a
triomphé de ces condamnations.
— HIST. xir» s. La superbe d'icels chi toi haïrent,
munte tûtes bores, Liber psalm. p. ino. ||xvr*g.
SUP 2081
Voilà la route [déroute] qu'eut M. d'Aussun plus
pour une superbe de vouloir faire quelque chose
grande, que non pour faute de coeur ni de con-
duite, MONLUC, Mém. 1.1, p. 4 38, dans LACURNE
— ÉTYM. Provenç. superbia; espagn. soberbia,
ital. superbia ; du lat. superbia, de superbus (voy.
SUPERBE 4). • ■
SUPERBEMENT (su-pèr-be-man), adv. || i" D'uno
manière superbe. Il [saint François de Sales] ne
connaît pas ces manières superbement et sèche-
ment désintéressées, BOSS. États d'orais. vm, 2.
L'homme, de sa nature, pense hautement et super-
bement de lui-même, LA BRUY. XI. Cette simpli-
cité [de Frédéric, dans le récit d'une de ses vic-
toires] est bien plus héroïque que ces inscriptions
fastueuses qui ornaient autrefois trop superbe-
ment la galerie de Versailles, VOLT. Lett. au roi
de Pr. juillet 4742. j| 2° Avec magnificence. Deux
fortes légions superbement armées, MAIR. Sophon.
II, 4. Ce riche était vêtu superbement, il aimait la
splendeur et la magnificence, MASS. Carême, Mauv.
riche. || Fig. L'histoire ecclésiastique m'apprend
que saint Martin, votre serviteur [de Jésus], ayant
donné la moitié de son manteau à un pauvre qui
lui demandait l'aumône, vous lui apparûtes la
nuit, dans une vision merveilleuse, paré super-
bement de cette moitié de manteau, BOSS. Panég.
saint Franc. d'Ass. ).
— HIST. xvie s. Il ne fault poinct demander si
Sa Majesté fut superbement receue, CARLOIX, m,
9. Maison superbement bastie, AMYOT, Public. 48.
Si fièrement et superbement séant en son tribu-
nal, ID. Sylla, 68. 0 devoir rigoureux, grande est
la tyrannie Que si superbement tu exerces en moi,
DESPORTES, Diverses amours, xxi, Complainte al-
lant en Pologne.
— ÉTYM. Superbe, et le suffixe ment.
t SUPERCARGO (su-pèr-kar-go), s. m. Voy. su-
BRËCARGUE.
t SUPERCÉLESTE ( su-pèr-sé-lè-st' ), adj. Qui
s'élève au-dessus du ciel, qui se perd dans les
nues.
— HIST. xvi" s. Entre nous, ce sont choses que
j'ay tousjours veues de singulier accord, les opi-
nions supercoelestes et les moeurs soubterraines,
MONT, IV, 306.
— ÉTYM. Super..., et céleste.
SUPERCHERIE (su-pèr-che-rie), s. f. || i» Mau-
vais tour, insulte (sens propre, primitif, mais au-
jourd'hui inusité). Et ce ne sera pas en ma faveur,
ce sera une supercherie que je recevrai, BALZ.
liv. vu, lett. 41. || 2° Tromperie faite avec finesse.
Voyons si le projet ne saurait avorter, Si la super-
cherie.... — Elle est si bien tissue Qu'il faut man-
quer de sens pour douter de l'issue, CORN. Clit. i,
6. Et de peur de supercherie, [l'ours] Le tourne
[un homme faisant le mort], le retourne, approche
son museau, LA FONT. Fabl. v, 20. M'aurait-on
joué pièce et fait supercherie? MOL. l'Ét. n, 6. On
se plaint partout et avec raison de la supercherie
et de l'infidélité avec laquelle les commis des ai-
des font leurs exercices, VAUBAN,' Mme, p. 62. Je
regarde ces supercheries [attribution à Voltaire de
Saûl et David] des libraires comme des crimes de
faux ; on est aussi coupable de mettre sur le compte
d'un auteur un ouvrage dangereux, que de contre-
faire son écriture, VOLT. Lett.Damilav. 24 juil. 4764.
— HIST. xvie s. Ce médecin qui n'endure pas fa-
cilement une supercherie et un affront, comme l'on
dit, BOUCHET, Serées, i, p. 365, dans LACURNE. Faire
une supercherie.à un homme quand on luy fait, un
mauvais tour à l'impourveu, PASQUIER, Rech. vm,
p. 66), dans LACURNE. Des quatre [dans un duel à
seconds], c'est une partie liée; si vostre second est
à terre, vous en avez deux sur les bras, avecques
raison; et de dire que c'est supercherie, elle l'est
voirement, comme de charger, bien armé, un
homme qui n'a qu'un tronçon d'espée.... MONT.
m. 4)3.
— ÉTYM. Ital. soperchieria, outrage, insulte, de
soperchio, qui excède, surabondant. Soperchio a
pour radical le lat. super, sur. Du sens d'ouÉragc
le mot est venu à celui de tromperie.
f SUPERCOQUENTIEUX, EUSE (su-pèr-ko-kan-
si-eù, eû-z'), adj. Terme burlesque. Magnifique,
très-beau.
— ÉTYM..Mot imité de Rabelais qui a dilsuper-
coquelicantieux. On trouve un mot analogue et
plus ancien dans un sermon joyeux de la vie de
saint Ognon : Credo in superlycouslequansio créa-
ture ongnoraris (MONTAIGLON, Rec. de poés. franc.
des xv° et xvie siècles, t. i, p. 205).
t SUPERCRÉTACÉ, ÉE (su-pèr-krû-la-sé, sée),
i' 261
plus d'eau, aspire l'étoupe. Super les étoupés au
lieu d'eau. || 2° T. n. Se boucher, en parlant d'une
voie d'eau qui se ferme soit par l'herbe, soit par
quelque autre corps que le hasard y introduit. La
voie d'eau a supé.
— ÉTYM. Norm. super, aspirer; angl. to sip,
boire à petits coups, de l'anglo-sax. sipan.
f SUPER.... préfixe qui est le latin super, sur;
grec, inèp; goth. ufar ; ail. ûber ; angl. over,
et qui se met ayant un autre mot pour désigner
une situation plus élevée.
t SUPÉRATION (su-pé-ra-sion), s. f. Ancien
terme d'astronomie. La différence de mouvement
de deux planètes, lorsque l'une est plus vite et
l'autre plus tardive.
— ÊT'YM. Lat. superare, surpasser.
+ SUPERAX1XLAIRE (su-pèr-a-ksil-lè-r'), adj.
Terme de botanique. Qui est placé au-dessus de
l'aisselle.
). SUPERBE (su-pèr-b'), adj. || 1° Qui est or-
gueilleux, d'un orgueil qui apparaît dans l'air et
l'extérieur. En accordant à un homme qu'il est
savant, on ne laissera pas de le convaincre qu'il a
tort d'être superbe, PASC. Péris, xxv, 484, éd. HA-
VET. Le plus parfait de tous [les anges déchus] qui
avait été aussi le plus superbe, se trouva le plus
malfaisant, comme le plus malheureux, BOSS. Èist.
n, 1. Les esprits superbes qui veulent se faire un
nom, qui adorent les inventions de leur esprit, ID.
2e instr. past. 134. Sapor, qui savait être humble
et superbe selon les temps, s'arrêta dès qu'il eut
appris que l'armée de l'empire approchait, FLÉCH.
Hist. de Théod. n, 65. Dans un des parvis aux
hommes réservé Cette femme superbe entre le
front levé, KAC. Ath. n, 2. Je vois Iphigénie entre
les bras d'un père; Elle fait tout l'orgueil d'une
superbe mère, ID. Iphig. n, 4. Les hommes qui
sont superbes les uns aux autres, se résistent aussi
sans cesse, FÉN. t. xvn, p. 379. J'étais superbe de
mon amour même, et le tien me faisait -respecter
ici, MONTESQ. Lett. pers. i 57. Ne sais-tu pas encore,
homme faible et superbe, Que l'insecte insensible
enseveli sous l'herbe Et l'aigle impérieux qui plane
au haut du ciel Rentrent dans le néant aux yeux
de l'Éternel? VOLT. Fanât, i, 4. Et que dirait le
grand roi, le roi des honnêtes gens, Louis le, su-
perbe...? p. L. COUR. Simple dise. || Substantivement.
Le superbe sera trompé, et il ne demeurera point
dans son éclat, parce que ses désirs sont vastes
comme l'enfer, SACI, Bible, Habacuc, il, 5. Elle [la
religion chrétienne] élève le peuple à l'intérieur,
et abaisse les superbes à l'extérieur, et n'est pas
parfaite sans les deux, PASC. Pens. xi, 3, éd. HAVET.
Le superbe est un homme riche et puissant, qui a
un grand équipage, qui mesure sa grandeur par
celle de son train, et sa force par celle des che-
vaux qui tirent son carrosse, MALEBR. Rech. vér.
v, 7. Athalie : Que vrais dit cette loi? — Joas : Que
Dieu veut être aimV.... Qu'il résiste au superbe et
punit l'homicide, BAC. Athal. n, 7. || Il se prend
quelquefois en bonne part. Pourriez-vous n'être
plus ce superbe Hippoïyté, Implacable ennemi des
amoureuses lois? BAC. Phèdre, i, 4.||2° Qui a le
caractère de la superbe, de l'orgueil. Alexandre
reçut des lettres de Darius conçues en termes si
superbes qu'il s'en offensa, VAUGEL. Q. C. IV, i.
Modeste en ma couleur, modeste en mon séjour,
Franche d'ambition, je me cache sous l'herbe ;
Mais, si sur votre front je puis me voir un jour,
La plus humble des fleurs sera la plus superbe.,
DESMARETS, Guirlande de Julie, la Violette. Des
esprits ardents.... qui mêlant à la religion un
chagrin superbe, une hardiesse indomptée et leur
propre esprit, poussent tout à l'extrémité, BOSS.
Tar. v, 4. Ils vont tous ensemble se confondre
dans un abîme où l'on ne reconnaît plus ni prin-
C3S, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes
qui distinguent les hommes, m. Duch. d'Orl. De
quelque superbe distinction que se flattent les
hommes, ils ont tous une même origine, et cette
origine est petite, m. ib. Le prince part à ce pre-
mier mouvement; déjà l'armée hollandaise, avec
ses superbes étendards, ne lui échappera pas, ID.
Louis de Bourbon. J'entrevois vos mépris, et juge à
vos discours Combien j'achèterais vos superbes
secours, BAC. Iphig. rv, G. Autant que de Joad l'in-
flexible rudesse De leur superbe oreille [des rois]
offensait la mollesse, Autant je les charmais par ma
dextérité, ID. Athal. m, 3. Mes moindres actions,
toujours superbes, étaient pour Marius de funestes
présageB, MONTESQ. Sylla et Euerate. Il en avait
marqué un superbe dépit, MARMONTEL, Mém. vu.
Loin du- superbe ennui que l'éclat environne, A.
DICT. DE LA LANGUE IM.YNÇA.ISE.
SUP
CHÉN. Élég. i, 4. || 3" Il se dit des animaux qui sem-
blent orgueilleux de leur force. Cependant un san-
glier, monstre énorme et superbe, Tente encor
notre archer.... LA PONT. Fabl. vm, 27. Ses superbes
coursiers, qu'on voyait autrefois, Pleins d'une ar-
deur si noble, obéir à sa voix, RAC. Phèdre, v, 6.
|| 4° Terme d'anatomie. Le muscle superbe, le
muscle droit supérieur, ou releveur de l'oeil,
qui entre en action lorsque cet organe exprime
l'orgueil. || 5° Il se dit des grands monuments dont
la hauteur semble être un orgueil. L'arche qui fit
tomber tant de superbes tours, RAC. Aïhal. v, i.
|| 6° Beau, grand, magnifique, riche, somptueux.
Une forêt superbe. Encore que la vanité tâche, en
quelque sorte, d'en couvrir" la honte [de la mort]
par les honneurs de la sépulture, il se voit peu
d'hommes assez insensés pour se consoler de leur
mort par l'espérance d'un superbe tombeau, BOSS.
Gornay. Tous mes sots, à l'instant changeant de
contenance, Ont loué du festin la superbe ordon-
nance, BOIL. Sat. m. Je songe quelle était autrefois
cette ville Si superbe en remparts, en héros si
fertile, RAC. Andr. i, 2. Souvent ce cabinet superbe
et solitaire Des secrets de Titus est le dépositaire,
m. Bêrén. i, 4. C'est donc ici d'Esther le superbe
jardin, ID. Esth. m, 4. Meudon, extrêmement su-
perbe par les millions que M. de Louvois y avait
enfouis, ST-SIM. 28, 73. || Il se dit aussi des hom-
mes en ce sens. C'est un homme superbe en ha-
bits, en bâtiments, en équipages. || Un homme
superbe, un très-bel homme. || Ironiquement et fa-
milièrement. Vous êtes superbe, vous avez des
idées singulières, bizarres. || 7° En parlant des ou-
vrages d'esprit, très-beau. Un superbe discours.
Un ouvrage superbe. || 8° Il se dit de la magnifi-
cence du temps, du ciel. Il fait un temps superbe.
Figaro : Comment trouvez-vous cette nuit? — Le
comte : Superbe pour un amant, BEAUMARCH.
Barb. de Sév. rv, 6. Oh oui! la-terre est belle et
le ciel est superbe, v. HUGO, Crépusc. 28. || 9° S. f.
La superbe, espèce de liliacée, lilium super-
bum, L.
— HIST. XIIIe s. Cil qui se vante et monstre d'a-
voir touz biens et deprise les autres, est apelez
superbes et orguilleus, BRUN, LATINI, Trésor,
p. 302. || xvi° s. Avec de si grands et superbes en-
nemis que sont les Turcs, LANOUE, 424. Il nous fit
faire à Poictiers à chacun une houpelande fort
superbe, D'AUB. Fsen. i, 3. Tarquinius, le premier,
éleva les triumpbes en ceste superbe magnificence,
AMYOT, Rom. 25. Se dévoyant es façons de faire de
monarchie superbe et odieuse à chascun, ID. ib.
a. Es-tu point superbe? es-tu point iraconde?
[c'est un curé pédant qui parle], DESPER. Contes,
XLII. Voyez un peu ce bastelage des déifications
anciennes : aprez la grande et superbe pompe de
l'enterrement.... MONT, II, 269.
— ËTYM. Ital. superbo ; du lat superbus, de super,
sur, et le suffixe bus (comparez acer-bus, mor-bus,
etc.), qui répond au radical sanscrit bhû, être, lat.
fui, grec, çûu : qui est au-dessus.
2. SUPERBE (su-pèr-b'), s. f. Orgueil avec faste
et vaine gloire. Assez et trop longtemps l'arro-
gance de Rome A cru qu'être Romain c'était être
plus qu'homme; Abattons sa superbe avec sa
liberté, CORN. Pomp. I, •). Si l'on ne se connaît
plein de superbe, d'ambition, de concupiscence,
de misère et d'injustice, on est bien aveugle, PASC.
Pens. xi, )). éd. HAVET. Il faut que l'extérieur
soit joint à l'intérieur.... c'est-à-dire que l'on
se mette à genoux, prie des lèvres.... attendre de
cet extérieur le secours est superstition; ne vouloir
pas le joindre à l'intérieur est superbe, ID. ib. xi,
3 bis. Le lieu propre à la superbe est la sagesse ;
car on ne peut accorder à un homme qu'il s'est
rendu sage, et qu'il a tort d'être glorieux, ID. ib.
xxv, 181. Cependant de superbe elle a le coeur
bouffi, TH. CORN. Comt. d'Org. rv, e. Hél mes
amis, uirpeu moins de superbe, J. B. ROUSS. ÉpU.
i, 3. Un curé osa lui dire publiquement qu'il avait
trois filles qui seraient causes de sa J?erte, la su-
perbe, l'avarice et l'impureté : Hé bien, il faut s'en
défaire, répondit Richard; je donne la superbe
aux Templiers, l'avarice aux moines de Cîteaux,
et l'impureté aux prélats de mon royaume, MILLOT,
Hist. de France, Philippe Auguste, année 4 4 98.
— REM. Balzac et Vaugelas condamnaient su-
perbe; l'Académie, dans ses Observations sur Vau-
gelas, le borne aux matières de dévotion; et
Voltaire le rejette de la poésie noble. Mais il a
triomphé de ces condamnations.
— HIST. xir» s. La superbe d'icels chi toi haïrent,
munte tûtes bores, Liber psalm. p. ino. ||xvr*g.
SUP 2081
Voilà la route [déroute] qu'eut M. d'Aussun plus
pour une superbe de vouloir faire quelque chose
grande, que non pour faute de coeur ni de con-
duite, MONLUC, Mém. 1.1, p. 4 38, dans LACURNE
— ÉTYM. Provenç. superbia; espagn. soberbia,
ital. superbia ; du lat. superbia, de superbus (voy.
SUPERBE 4). • ■
SUPERBEMENT (su-pèr-be-man), adv. || i" D'uno
manière superbe. Il [saint François de Sales] ne
connaît pas ces manières superbement et sèche-
ment désintéressées, BOSS. États d'orais. vm, 2.
L'homme, de sa nature, pense hautement et super-
bement de lui-même, LA BRUY. XI. Cette simpli-
cité [de Frédéric, dans le récit d'une de ses vic-
toires] est bien plus héroïque que ces inscriptions
fastueuses qui ornaient autrefois trop superbe-
ment la galerie de Versailles, VOLT. Lett. au roi
de Pr. juillet 4742. j| 2° Avec magnificence. Deux
fortes légions superbement armées, MAIR. Sophon.
II, 4. Ce riche était vêtu superbement, il aimait la
splendeur et la magnificence, MASS. Carême, Mauv.
riche. || Fig. L'histoire ecclésiastique m'apprend
que saint Martin, votre serviteur [de Jésus], ayant
donné la moitié de son manteau à un pauvre qui
lui demandait l'aumône, vous lui apparûtes la
nuit, dans une vision merveilleuse, paré super-
bement de cette moitié de manteau, BOSS. Panég.
saint Franc. d'Ass. ).
— HIST. xvie s. Il ne fault poinct demander si
Sa Majesté fut superbement receue, CARLOIX, m,
9. Maison superbement bastie, AMYOT, Public. 48.
Si fièrement et superbement séant en son tribu-
nal, ID. Sylla, 68. 0 devoir rigoureux, grande est
la tyrannie Que si superbement tu exerces en moi,
DESPORTES, Diverses amours, xxi, Complainte al-
lant en Pologne.
— ÉTYM. Superbe, et le suffixe ment.
t SUPERCARGO (su-pèr-kar-go), s. m. Voy. su-
BRËCARGUE.
t SUPERCÉLESTE ( su-pèr-sé-lè-st' ), adj. Qui
s'élève au-dessus du ciel, qui se perd dans les
nues.
— HIST. xvi" s. Entre nous, ce sont choses que
j'ay tousjours veues de singulier accord, les opi-
nions supercoelestes et les moeurs soubterraines,
MONT, IV, 306.
— ÉTYM. Super..., et céleste.
SUPERCHERIE (su-pèr-che-rie), s. f. || i» Mau-
vais tour, insulte (sens propre, primitif, mais au-
jourd'hui inusité). Et ce ne sera pas en ma faveur,
ce sera une supercherie que je recevrai, BALZ.
liv. vu, lett. 41. || 2° Tromperie faite avec finesse.
Voyons si le projet ne saurait avorter, Si la super-
cherie.... — Elle est si bien tissue Qu'il faut man-
quer de sens pour douter de l'issue, CORN. Clit. i,
6. Et de peur de supercherie, [l'ours] Le tourne
[un homme faisant le mort], le retourne, approche
son museau, LA FONT. Fabl. v, 20. M'aurait-on
joué pièce et fait supercherie? MOL. l'Ét. n, 6. On
se plaint partout et avec raison de la supercherie
et de l'infidélité avec laquelle les commis des ai-
des font leurs exercices, VAUBAN,' Mme, p. 62. Je
regarde ces supercheries [attribution à Voltaire de
Saûl et David] des libraires comme des crimes de
faux ; on est aussi coupable de mettre sur le compte
d'un auteur un ouvrage dangereux, que de contre-
faire son écriture, VOLT. Lett.Damilav. 24 juil. 4764.
— HIST. xvie s. Ce médecin qui n'endure pas fa-
cilement une supercherie et un affront, comme l'on
dit, BOUCHET, Serées, i, p. 365, dans LACURNE. Faire
une supercherie.à un homme quand on luy fait, un
mauvais tour à l'impourveu, PASQUIER, Rech. vm,
p. 66), dans LACURNE. Des quatre [dans un duel à
seconds], c'est une partie liée; si vostre second est
à terre, vous en avez deux sur les bras, avecques
raison; et de dire que c'est supercherie, elle l'est
voirement, comme de charger, bien armé, un
homme qui n'a qu'un tronçon d'espée.... MONT.
m. 4)3.
— ÉTYM. Ital. soperchieria, outrage, insulte, de
soperchio, qui excède, surabondant. Soperchio a
pour radical le lat. super, sur. Du sens d'ouÉragc
le mot est venu à celui de tromperie.
f SUPERCOQUENTIEUX, EUSE (su-pèr-ko-kan-
si-eù, eû-z'), adj. Terme burlesque. Magnifique,
très-beau.
— ÉTYM..Mot imité de Rabelais qui a dilsuper-
coquelicantieux. On trouve un mot analogue et
plus ancien dans un sermon joyeux de la vie de
saint Ognon : Credo in superlycouslequansio créa-
ture ongnoraris (MONTAIGLON, Rec. de poés. franc.
des xv° et xvie siècles, t. i, p. 205).
t SUPERCRÉTACÉ, ÉE (su-pèr-krû-la-sé, sée),
i' 261
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