SUR
SUB
SUB
205?
tre hymen m'élève i ia grandeur sublime, iDi Sert.
I, 3 ; Voilà par quel cas fortuit il est arrivé que
tant d'Auvergnats ont paru à la cour de France
dans les postes les plus sublimes sous Charles VIII,
Louis XII et-François Ier, BAYLE, i" article sur la
familleArnauld.\\ 2° Fig. Qui s'élëveàune grande
hauteur intellectuelle ou morale, en parlant des
personnes. Un génie sublime. Il faudrait, Xéno-
clès, une âme plus sublime, CORN. Agésil. v, 6.
Saint Augustin, un si sublime docteur,.un théolo-
gien si exact.... BOSS. Avert. repr. d'idol. 5. Je ne
me pique, mon cher et illustre maître, d'être ni
aussi sublime que Platon, s'il est vrai qu'il soit
- aussi sublime qu'on le prétend, ni aussi obscur
qu'il me paraît l'être; vous me faites donc trop
d'honneur de me comparer à lui, D'ALEMB. lett. à
Volt. 7 août 4 763. Sénèqueest ici grand moraliste,
excellent raisonneur, et de temps en temps pein-
tre sublime, DIDER. Claude et, lier, n, 46. Maître
puissant par qui tout génie est formé, Public,
sublime auteur qu'on n'a jamais-nommé! THÉO-
PHILE GAUTIER, Prol.de réouverture de l'Odéon.
|| 3° Il se dit, dans le même sens, des choses intel-
lectuelles et morales. L'hérésie des béguards, qui,
se glorifiant d'une sublime et perpétuelle commu-
nication avec Dieu.... soss.Èt. d'orais. x, 4. Ses
ouvrages [de Juyénal], tout pleins d'affreuses véri-
tés, Etincellent pourtant de sublimes ;beautés, BOIL.
Art p. n. Il n'y a personne qui ne sente la grandeur
héroïque qui est renfermée dans ce mot, qu'il mou-
rût, qui est d'autant plus sublime qu'il est simple et
naturel, m. Longin, Sublime, Préf. Il faut savoir
que par sublime Longin n'entend pas; ce que les ora-
teurs appellent le style sublime, mais cet extraor-
dinaire et ce merveilleux, qui frappe dans le dis-
cours, et qui fait qu'un ouvrage enlève, ravit,
transporte, ID. ib. Tun-es ;qu'un conjuré paré d'un
nom sublime [ambassadeur], VOLT. Brutus, v, 2.
L'éloquence ne consiste point, comme tant d'au-
teurs l'ont dit d'après les anciens, à dire des cho-
ses grandes d'un style sublime, .mais d'un style
simple; car il n'y "a point proprement de style
sublime, c'est la chose qui doit l'être; et com-
ment lé style pourrait-il être sublime sans elle,
ou plus qu'elle? D'ALEMB. Mél. litt. OEuu.-t. m,
p. 243. Ce tableau de là plus sublime des sciences
naturelles [astronomie], toujours .croissant au mi-
lieu même des révolutions des empires, pourra
consoler des malheurs dont les récits remplissent
les annales de tous les peuples, LAPLACE, Exp., v,
préface. || Style sublime, voy, STYLE. || 4° S. m. Ce
qu'il y a de-grand, d'excellent dans le style, dans
les sentiments, dans.les actions..Le sublime se
peut trouver p dans une seule. pensée, dans une
seule figure, dans un seul, tour de paroles, BOIL.
longin, Sublime, Préf. Le sublime est urie cer-
taine force de discours propre à élever et à ravir
l'âme, et qui provient ou de, la grandeur de la
pensée et de la-noblesse du sentiment, ou de la
magnificence des paroles, ou du tour harmo-
nieux, vif et animé de l'expression, m. ib. Réfl.
42. Et je hais un sublime .ennuyeux et pesant, m,
Art p. ni. Le sublime ne peint que la vérité;'mais,
en un sujet noble, il la,peint tout entière, dans
sa cause et dans son effet; il est l'expression ou
l'image la plus digne de cette vérité, LA BRUY. I.
Qu'est-ce que le sublime?..,, tout genre d'écrire
reçoit-il le sublime, ou s'il n'y a que les grands
sujets qui en soient capables?.... ou plutôt -le
naturel et le délicat ne sont-ils pas le sublime des
ouvrages dont ils lbnt la perfection? qu'est-ce que
le sublime? où entre le sublimé? m. i. On'distin-
gue plusieurs sortes de sublime ; il n'est pas tou-
jours véhément et impétueux, ROLLIN, Traité des
Et. m, 3. Le sublime doit être dans le sentiment
ou dans la pensée'; et la simplicité, dans l'expres-
sion, D'ALEMB. Disc.Acad. franc. En général, le
ridicule touche au sublime; et, pour marcher sur
la limite qui les sépare, sans la passer jamais, il
faut bien prendre garde à soi, MARMONTEL, OEUV.
t. v, p. 488. Savez-vous ma définition du sublime
oratoire? c'est Part de tout dire sans être mis'à la
Bastille, dans un pays où il est défendu de rien
dire, L'ABBÉ GALÏANI, cité par Sainle-Beuvè, Cau-
series, t. i, p. 44. On n'arrive point au sublime par
degrés; des distances infinies le séparent même
de ce qui n'est que beau, STAEL, Corinne, iv, 3.
Voyons l'homme non pas qui se complaît à pein-
dre les pieuses douleurs et le sublime de 11 vertu,
mais qui pénètre dans une Ame perverse et mo-
bile et la dévoile tout entière, VILLÈMAIN, Litt.
franc. xvm° siècle, i" leçon. || Par plaisanterie. Et
sur des tons d'un sublime ennuyeux Psalmodier
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
]&• caase infortunée D'un perroquet non moins
brillant qu'Ênée, GRESSET, Ter-vert, 1.1| 5° Terme
de beaux-arts. Le beau à un degré très-éminent en
un sujet giave. Si au sublime du technique l'ar-
tiste flamand avait réuni le sublime de l'idéal, on
■lui élèverait des autels, DIDER. SaIon de 4 767,
\(Bjvr. t. xiv, p. "498. || 6° Ce qu'il y ad'exalté dans
■ l'âme et la spiritualité.. Fénelon vit Mme Guyon,
'leur esprit se plut l'un à l'autre, leur sublime
s'amalgama, ST-SIM. 34, 407. ||7° Familièrement.
; Ce qu'il y a de mieux. Le sublime de l'administrât
tion est de connaître quelle est la partie du pou-
voir que .l'on doit employer dans les diverses
circonstances, MONTESQ. Espr. xn, -25. x ■...
—HIST. xvi" s. Jusques à quand, o Pan grand
i et sublime, Laisseras-tu cette gent tant infime ?
MAROT, I, 342. Ceste ruse est des plus sublimes,
comme on parle aujourd'hui, H. EST. Apol. d'Hérod.
p. 256, dans LACURNE. ........ ....
— ÉTYM. Lat.. sublimis. Sublime s'est dit pour
sublimé: Je suis lors dissoubs et sublime, Sans
marteau, tenailles ne lime, Sans charbon, fumier,
baing marie, Et.sans fourneau de soùffieriej, Nat.
à l'alch. err. 339.
SUBLIMÉ, ÉE (su-bli-mé, mée), part, passé de
sublimer. || 1° Qui est le produit de la sublimation.
On y verra les matières calcaires calcinées, le fer
et les ^autres métaux sublimés en safran, en
litharge, BUFF. Min. t. m, p. 72. Chercher dans les
crevasses, si elles renferment des cristallisations
métalliques ou pierreuses que l'on puisse consi-
dérer .comme sublimées,. SAUSSURE, Voy. Alpes,
t. vin, p. 300. ||,2° S. m. Terme de chimie. Le pro-
duit de la sublimation. || Il se dit surtout de cer-
taines, préparations de .mercure. Sublimé doux,
le calomel'ôu protochlorure de .mercure; le su-
blimé corrosif, dëutochlprure de mercure. Comme
on a presque toujours préparé ces sels [deutochloru-
re et protochlorure de mercure] en chimie par la
voie sèche, on a nommé les produits.sublimés cor-
rosif et doux, FOURCROY, Comi. chim. t. v,p. .333.
— HIST. xv° s. En sublimé dangereux à toucher,
VILLON, Ballade. || xvic s. La poudré du sublimé
ou de l'arsenic, PARÉ, IX, 6.
SUBLIMEMENT (su-bli-me-man)] adv. D'une
manière sublime. Je pourrais faire un ouvrage qui
prouvât quele.s choses les plus' sublimement étran-
ges qui nous . frappent [dans les écrits du.jour]
sont un réchauffé des anciens temps, FRÉRON, An-
née litt. 4764, t.' IV, p. 34. C'est [une lettre de Di-
derot à Voltaire] une critique assez sensée de son
Tancrède ; c'est un éloge de ses ouvrages, surtout
de son Histoire universelle, dont ils [Damilaville
et Thiriot] pensent que j'ai parlé sublimement,
DIDER. Lett. à Mlle Voland, i" déc. 4760.
— HIST. xvi° s. Sublimement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Sublime, et le suffixe ment.
SUBLIMER (su-bli-mé), v. a. Terme de chimie.
Élever' dans une cornue ou dans un espace libre,
par le moyen de la chaleur, les parties volatiles
d'une substance sèche et les recueillir. Soit qu'é-
tant plein de chaleur et d'esprit [le vin], Il le
sublime [le quinquina] et donne àsa nature D'au-
tres degrés qu'une simple teinture, LA FONT. Quin-
quina, n. Tous les métaux sont susceptibles d'être
sublimés par l'action du feu, BUFF. Min. t. iv, p. 2.
|| Il se dit.qùelquefois abusivement pour vaporiser.
L évaporation, comme la distillation, ne sublime
dans l'atmosphère que de l'eau parfaitement pure,
BABINET,. Revue des Deux-Mondes, 4" déc. 4 864,
p. 4040. || Se sublimer, v. réfl. Être sublimé. Toutes
les matières qui peuvent, se sublimer, BUFF. Preuv.
théor. OEuv. terre, t. i, p. 337. '
— HIST. xiv" s. Quand le corps [humeur]-meslé
est sublimé par adustion, LANFRÀNC, f°47, verso.
|| xv ,2 s. Distiller, c'est un art... aucuns appellent
cet art sublimer, qui ne signifie autre chose que
sepi jer'le pur de l'impur, les parties les plus sub-
tile; et déliées d'avec les plus corpulentes^ es-
paiises et excrementeuses, PARÉ, XXVI, 4. Sapience
est la perfection.... qui enlumine, sublime et
affi ne le discours de la raison par la pognoissance
des choses, AMYOT, Moral. Épît. p. 3.
-- ÉTYM. Provenç. et espagn. sublimar; ital. su-
blinare; du lat. sublimare, élever en haut^ dé-
nominatif de sublimis (voy. SUBLIME). Sublimer se
trouve dans des textes anciens au sens d'élever en
haut; c'est le sens primitif; mais, comme terme
de chimie, il a un sens un peu différent.
t SUBLIMISER (su-bli-mi-zé), v. a. Rendre su-
blime. || Se sublimiser, v. réfl. Dev&nir sublime.
La même sensibilité qui se disperse et s'atténue
sur des bagatelles, d'où elle se résout en sottise
et en égoïsme, peut aisément se concentrer et ss
sublimiser sur de grands objets, M™e ROLAND, Lett;
à Bancal des Issarts, 20 juin 4794.
SUBLIMITÉ (su-bli-mi-té), s. f. || i» Qualité de
ce qui est placé en haut (sens propre peu usité).
Nous honorons leurs reliques [des martyrs], dit
saint Augustin, jusqu'à les placer sur la sublimité
du divin autel, BOSS. 3° avert. 9. || 2" Qualité de ne
qui est sublime. La sublimité des pensées, du lan-
gage. La sublimité de cette science. Montrons dans
un princejadmiré de tout l'univers ce qui fait les
héros..,: valeur, magnanimité, bonté naturelle,
Voilà pour le coeur; vivacité, pénétration, gran-
deur et sublimité de génie, voilà pour l'esprit,
BOS-S. Louis de Bourbon. Prévenu comme vous
l'êtes que '.le. style simple n'est point susceptible
de sublime, vous croyez qu'il ne peut'y avoir là
de vraie sublimité, BOIL. Longin, Sublime, Réfl.
4 0. Content d'avoir montré dans un seul genre la
richesse et la sublimité de son esprit, VAUVEN. Max.
CCLXV. Il 3" Exaltation dans la spiritualité. Ceux qui
.recherchent des sublimités exorbitantes, sans
preuve, sans témoignage, sans exemple, sans au-
torité, BOSS. Et. d'orais. ni, 21. Dans ces étranges
sublimités on [le mystique] passe tranquillement
les dix et les vingt ans, sans seulement penser à
lui [Jésus-Christ] ni à aucun de ses états, m. ib.
11, 6. On a pu remarquer ici [chez le nouveau
mystique] une autre sublimité, c'est-à-dire une
autre ignorance et un autre égarement de sa nou-
velle contemplation, ID. ib. 11, 43. .
— HIST.'xiVs. Ainssin Girars et Berte entrés
grant vilité Deservoient [méritaient] bien du ciel
lagrant sublimité, Çirartde Ross. v. 2449. || xvrs.
Levay les'yeux, et promptement je veis Du grand
portail siir la sublimité Le corps tout nud et le
gracieux vis De Cupido, MAROT, I, 4 70.
— ÉTYM, Provenç. sublimitat; espagn. sublimi-
dad; ital. sublimita; du lat. sublimitatem, de su-
blimis, sublime. On a attribué ce mot à Chapelain,
il est plus ancien que lui, non pourtant au sens
d'excellence dans le be"au.
SUBLINGUAL, ALE (sub-lin-goual, goua-P), adj.
Terme d'anatomie. Qui est situé sous la langue.
Il Glande sublinguale, glande salivaire située dans
; l'épaisseur de la paroi inférieure de la bouchej au-
dessous de la partie antérieure de la langue.
— HIST. xvi° s. Hypoglottides, c'est à dire sub-
linguales, que l'on tient à la bouché, comme
fûeilles de vinette, rouelles de citron.... PARÉ, xxv, 4 9.
— ÉTYM. Lat. sub, sous, et linguà, langue.
f SÙBLOBÉ, ÉE (sub-lo-bé, bée), adj. Qui se par-
tage presque en lobes.
SUBLUNAIItE (sub-lu-nê-r|), adj. Terme didac-
tique. Qui est entre la terre et l'orbite de la lune.
Jj3 me crois le plus malheureux Des individus sub-
lunaires, DESMARETS, Visionnaires, dans RICHELET.
Aristote soutient que les cieux sont incorruptibles,
quoique les choses sublunaires soient sujettes à se
corrompre, FÉN. Aristote. Il [Tycho] prouva, que
celle comète, bien loin d'être sublunaire, était
dans une région très-élevée, BAILLY, Hist. astr.
mod. t. 1, p. 44 4. Il Le globe, le monde sublunaire,
la terre et son atmosphère.
— HIST. xvi s. Toutes choses sublunaires ont
leur fin et période, RAB. IV, Ane. prol.
— ÉTYM. Lat. sub, sous, etluna, la lune.
f SUBLCXATION (sub-lu-ksa-sion), s. f. Terme
de chirurgie. Luxation incomplète d'une articula-
tion. .
f SUBLYRÉ, ÉE (sub-li-ré, rée), adj. Terme de
botanique. Qui a presque la forme d'une lyre, qui
a des feuilles presque lyrées.
f SUBMENTAL, ALE° (sub-man-tal, ta-P), adj.
Terme d'anatomie. Situé sous le menton. Artère
submentale.
— ÉTYM. Sub..., et lat. mentum, menton,
SUBMERGÉ, ÉE (sub-mèr-jé, jée), part, passé
de submerger. Plongé sous l'eau. Les inondations
du Nil durent, pendant des siècles, écarter tous
les colons d'une terre submergée quatre mois de
l'année, VOLT. Moeurs, Introd. Ce petit État des
sept Provinces-Unies, pays fertile en pâturages,
niais stérile en grains, malsain, et presque sub-
mergé par la mer, ID. Louis XIV, 2. Dans le détroit
du Sund nos vaisseaux submergés, DUCIS, Hamlet,
1, 4. H Fig. Voilà celte'pauvre Vibraye submergée
dans ies plaisirs, SÉV. 3 janv. 4 680. Toutes les in-
stitutions sociales dans lesquelles nous nous trou-
vons submergés, étoufferaient en lui la nature, et .
ne mettraient rien à la place, z. J. ROUSS. Ém. 1.
Il Terme de botanique. Se dit des plantes qui, or-
dinairement submergées, -élèvent leurs fleurs hors
II. — 258
SUB
SUB
205?
tre hymen m'élève i ia grandeur sublime, iDi Sert.
I, 3 ; Voilà par quel cas fortuit il est arrivé que
tant d'Auvergnats ont paru à la cour de France
dans les postes les plus sublimes sous Charles VIII,
Louis XII et-François Ier, BAYLE, i" article sur la
familleArnauld.\\ 2° Fig. Qui s'élëveàune grande
hauteur intellectuelle ou morale, en parlant des
personnes. Un génie sublime. Il faudrait, Xéno-
clès, une âme plus sublime, CORN. Agésil. v, 6.
Saint Augustin, un si sublime docteur,.un théolo-
gien si exact.... BOSS. Avert. repr. d'idol. 5. Je ne
me pique, mon cher et illustre maître, d'être ni
aussi sublime que Platon, s'il est vrai qu'il soit
- aussi sublime qu'on le prétend, ni aussi obscur
qu'il me paraît l'être; vous me faites donc trop
d'honneur de me comparer à lui, D'ALEMB. lett. à
Volt. 7 août 4 763. Sénèqueest ici grand moraliste,
excellent raisonneur, et de temps en temps pein-
tre sublime, DIDER. Claude et, lier, n, 46. Maître
puissant par qui tout génie est formé, Public,
sublime auteur qu'on n'a jamais-nommé! THÉO-
PHILE GAUTIER, Prol.de réouverture de l'Odéon.
|| 3° Il se dit, dans le même sens, des choses intel-
lectuelles et morales. L'hérésie des béguards, qui,
se glorifiant d'une sublime et perpétuelle commu-
nication avec Dieu.... soss.Èt. d'orais. x, 4. Ses
ouvrages [de Juyénal], tout pleins d'affreuses véri-
tés, Etincellent pourtant de sublimes ;beautés, BOIL.
Art p. n. Il n'y a personne qui ne sente la grandeur
héroïque qui est renfermée dans ce mot, qu'il mou-
rût, qui est d'autant plus sublime qu'il est simple et
naturel, m. Longin, Sublime, Préf. Il faut savoir
que par sublime Longin n'entend pas; ce que les ora-
teurs appellent le style sublime, mais cet extraor-
dinaire et ce merveilleux, qui frappe dans le dis-
cours, et qui fait qu'un ouvrage enlève, ravit,
transporte, ID. ib. Tun-es ;qu'un conjuré paré d'un
nom sublime [ambassadeur], VOLT. Brutus, v, 2.
L'éloquence ne consiste point, comme tant d'au-
teurs l'ont dit d'après les anciens, à dire des cho-
ses grandes d'un style sublime, .mais d'un style
simple; car il n'y "a point proprement de style
sublime, c'est la chose qui doit l'être; et com-
ment lé style pourrait-il être sublime sans elle,
ou plus qu'elle? D'ALEMB. Mél. litt. OEuu.-t. m,
p. 243. Ce tableau de là plus sublime des sciences
naturelles [astronomie], toujours .croissant au mi-
lieu même des révolutions des empires, pourra
consoler des malheurs dont les récits remplissent
les annales de tous les peuples, LAPLACE, Exp., v,
préface. || Style sublime, voy, STYLE. || 4° S. m. Ce
qu'il y a de-grand, d'excellent dans le style, dans
les sentiments, dans.les actions..Le sublime se
peut trouver p dans une seule. pensée, dans une
seule figure, dans un seul, tour de paroles, BOIL.
longin, Sublime, Préf. Le sublime est urie cer-
taine force de discours propre à élever et à ravir
l'âme, et qui provient ou de, la grandeur de la
pensée et de la-noblesse du sentiment, ou de la
magnificence des paroles, ou du tour harmo-
nieux, vif et animé de l'expression, m. ib. Réfl.
42. Et je hais un sublime .ennuyeux et pesant, m,
Art p. ni. Le sublime ne peint que la vérité;'mais,
en un sujet noble, il la,peint tout entière, dans
sa cause et dans son effet; il est l'expression ou
l'image la plus digne de cette vérité, LA BRUY. I.
Qu'est-ce que le sublime?..,, tout genre d'écrire
reçoit-il le sublime, ou s'il n'y a que les grands
sujets qui en soient capables?.... ou plutôt -le
naturel et le délicat ne sont-ils pas le sublime des
ouvrages dont ils lbnt la perfection? qu'est-ce que
le sublime? où entre le sublimé? m. i. On'distin-
gue plusieurs sortes de sublime ; il n'est pas tou-
jours véhément et impétueux, ROLLIN, Traité des
Et. m, 3. Le sublime doit être dans le sentiment
ou dans la pensée'; et la simplicité, dans l'expres-
sion, D'ALEMB. Disc.Acad. franc. En général, le
ridicule touche au sublime; et, pour marcher sur
la limite qui les sépare, sans la passer jamais, il
faut bien prendre garde à soi, MARMONTEL, OEUV.
t. v, p. 488. Savez-vous ma définition du sublime
oratoire? c'est Part de tout dire sans être mis'à la
Bastille, dans un pays où il est défendu de rien
dire, L'ABBÉ GALÏANI, cité par Sainle-Beuvè, Cau-
series, t. i, p. 44. On n'arrive point au sublime par
degrés; des distances infinies le séparent même
de ce qui n'est que beau, STAEL, Corinne, iv, 3.
Voyons l'homme non pas qui se complaît à pein-
dre les pieuses douleurs et le sublime de 11 vertu,
mais qui pénètre dans une Ame perverse et mo-
bile et la dévoile tout entière, VILLÈMAIN, Litt.
franc. xvm° siècle, i" leçon. || Par plaisanterie. Et
sur des tons d'un sublime ennuyeux Psalmodier
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
]&• caase infortunée D'un perroquet non moins
brillant qu'Ênée, GRESSET, Ter-vert, 1.1| 5° Terme
de beaux-arts. Le beau à un degré très-éminent en
un sujet giave. Si au sublime du technique l'ar-
tiste flamand avait réuni le sublime de l'idéal, on
■lui élèverait des autels, DIDER. SaIon de 4 767,
\(Bjvr. t. xiv, p. "498. || 6° Ce qu'il y ad'exalté dans
■ l'âme et la spiritualité.. Fénelon vit Mme Guyon,
'leur esprit se plut l'un à l'autre, leur sublime
s'amalgama, ST-SIM. 34, 407. ||7° Familièrement.
; Ce qu'il y a de mieux. Le sublime de l'administrât
tion est de connaître quelle est la partie du pou-
voir que .l'on doit employer dans les diverses
circonstances, MONTESQ. Espr. xn, -25. x ■...
—HIST. xvi" s. Jusques à quand, o Pan grand
i et sublime, Laisseras-tu cette gent tant infime ?
MAROT, I, 342. Ceste ruse est des plus sublimes,
comme on parle aujourd'hui, H. EST. Apol. d'Hérod.
p. 256, dans LACURNE. ........ ....
— ÉTYM. Lat.. sublimis. Sublime s'est dit pour
sublimé: Je suis lors dissoubs et sublime, Sans
marteau, tenailles ne lime, Sans charbon, fumier,
baing marie, Et.sans fourneau de soùffieriej, Nat.
à l'alch. err. 339.
SUBLIMÉ, ÉE (su-bli-mé, mée), part, passé de
sublimer. || 1° Qui est le produit de la sublimation.
On y verra les matières calcaires calcinées, le fer
et les ^autres métaux sublimés en safran, en
litharge, BUFF. Min. t. m, p. 72. Chercher dans les
crevasses, si elles renferment des cristallisations
métalliques ou pierreuses que l'on puisse consi-
dérer .comme sublimées,. SAUSSURE, Voy. Alpes,
t. vin, p. 300. ||,2° S. m. Terme de chimie. Le pro-
duit de la sublimation. || Il se dit surtout de cer-
taines, préparations de .mercure. Sublimé doux,
le calomel'ôu protochlorure de .mercure; le su-
blimé corrosif, dëutochlprure de mercure. Comme
on a presque toujours préparé ces sels [deutochloru-
re et protochlorure de mercure] en chimie par la
voie sèche, on a nommé les produits.sublimés cor-
rosif et doux, FOURCROY, Comi. chim. t. v,p. .333.
— HIST. xv° s. En sublimé dangereux à toucher,
VILLON, Ballade. || xvic s. La poudré du sublimé
ou de l'arsenic, PARÉ, IX, 6.
SUBLIMEMENT (su-bli-me-man)] adv. D'une
manière sublime. Je pourrais faire un ouvrage qui
prouvât quele.s choses les plus' sublimement étran-
ges qui nous . frappent [dans les écrits du.jour]
sont un réchauffé des anciens temps, FRÉRON, An-
née litt. 4764, t.' IV, p. 34. C'est [une lettre de Di-
derot à Voltaire] une critique assez sensée de son
Tancrède ; c'est un éloge de ses ouvrages, surtout
de son Histoire universelle, dont ils [Damilaville
et Thiriot] pensent que j'ai parlé sublimement,
DIDER. Lett. à Mlle Voland, i" déc. 4760.
— HIST. xvi° s. Sublimement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Sublime, et le suffixe ment.
SUBLIMER (su-bli-mé), v. a. Terme de chimie.
Élever' dans une cornue ou dans un espace libre,
par le moyen de la chaleur, les parties volatiles
d'une substance sèche et les recueillir. Soit qu'é-
tant plein de chaleur et d'esprit [le vin], Il le
sublime [le quinquina] et donne àsa nature D'au-
tres degrés qu'une simple teinture, LA FONT. Quin-
quina, n. Tous les métaux sont susceptibles d'être
sublimés par l'action du feu, BUFF. Min. t. iv, p. 2.
|| Il se dit.qùelquefois abusivement pour vaporiser.
L évaporation, comme la distillation, ne sublime
dans l'atmosphère que de l'eau parfaitement pure,
BABINET,. Revue des Deux-Mondes, 4" déc. 4 864,
p. 4040. || Se sublimer, v. réfl. Être sublimé. Toutes
les matières qui peuvent, se sublimer, BUFF. Preuv.
théor. OEuv. terre, t. i, p. 337. '
— HIST. xiv" s. Quand le corps [humeur]-meslé
est sublimé par adustion, LANFRÀNC, f°47, verso.
|| xv ,2 s. Distiller, c'est un art... aucuns appellent
cet art sublimer, qui ne signifie autre chose que
sepi jer'le pur de l'impur, les parties les plus sub-
tile; et déliées d'avec les plus corpulentes^ es-
paiises et excrementeuses, PARÉ, XXVI, 4. Sapience
est la perfection.... qui enlumine, sublime et
affi ne le discours de la raison par la pognoissance
des choses, AMYOT, Moral. Épît. p. 3.
-- ÉTYM. Provenç. et espagn. sublimar; ital. su-
blinare; du lat. sublimare, élever en haut^ dé-
nominatif de sublimis (voy. SUBLIME). Sublimer se
trouve dans des textes anciens au sens d'élever en
haut; c'est le sens primitif; mais, comme terme
de chimie, il a un sens un peu différent.
t SUBLIMISER (su-bli-mi-zé), v. a. Rendre su-
blime. || Se sublimiser, v. réfl. Dev&nir sublime.
La même sensibilité qui se disperse et s'atténue
sur des bagatelles, d'où elle se résout en sottise
et en égoïsme, peut aisément se concentrer et ss
sublimiser sur de grands objets, M™e ROLAND, Lett;
à Bancal des Issarts, 20 juin 4794.
SUBLIMITÉ (su-bli-mi-té), s. f. || i» Qualité de
ce qui est placé en haut (sens propre peu usité).
Nous honorons leurs reliques [des martyrs], dit
saint Augustin, jusqu'à les placer sur la sublimité
du divin autel, BOSS. 3° avert. 9. || 2" Qualité de ne
qui est sublime. La sublimité des pensées, du lan-
gage. La sublimité de cette science. Montrons dans
un princejadmiré de tout l'univers ce qui fait les
héros..,: valeur, magnanimité, bonté naturelle,
Voilà pour le coeur; vivacité, pénétration, gran-
deur et sublimité de génie, voilà pour l'esprit,
BOS-S. Louis de Bourbon. Prévenu comme vous
l'êtes que '.le. style simple n'est point susceptible
de sublime, vous croyez qu'il ne peut'y avoir là
de vraie sublimité, BOIL. Longin, Sublime, Réfl.
4 0. Content d'avoir montré dans un seul genre la
richesse et la sublimité de son esprit, VAUVEN. Max.
CCLXV. Il 3" Exaltation dans la spiritualité. Ceux qui
.recherchent des sublimités exorbitantes, sans
preuve, sans témoignage, sans exemple, sans au-
torité, BOSS. Et. d'orais. ni, 21. Dans ces étranges
sublimités on [le mystique] passe tranquillement
les dix et les vingt ans, sans seulement penser à
lui [Jésus-Christ] ni à aucun de ses états, m. ib.
11, 6. On a pu remarquer ici [chez le nouveau
mystique] une autre sublimité, c'est-à-dire une
autre ignorance et un autre égarement de sa nou-
velle contemplation, ID. ib. 11, 43. .
— HIST.'xiVs. Ainssin Girars et Berte entrés
grant vilité Deservoient [méritaient] bien du ciel
lagrant sublimité, Çirartde Ross. v. 2449. || xvrs.
Levay les'yeux, et promptement je veis Du grand
portail siir la sublimité Le corps tout nud et le
gracieux vis De Cupido, MAROT, I, 4 70.
— ÉTYM, Provenç. sublimitat; espagn. sublimi-
dad; ital. sublimita; du lat. sublimitatem, de su-
blimis, sublime. On a attribué ce mot à Chapelain,
il est plus ancien que lui, non pourtant au sens
d'excellence dans le be"au.
SUBLINGUAL, ALE (sub-lin-goual, goua-P), adj.
Terme d'anatomie. Qui est situé sous la langue.
Il Glande sublinguale, glande salivaire située dans
; l'épaisseur de la paroi inférieure de la bouchej au-
dessous de la partie antérieure de la langue.
— HIST. xvi° s. Hypoglottides, c'est à dire sub-
linguales, que l'on tient à la bouché, comme
fûeilles de vinette, rouelles de citron.... PARÉ, xxv, 4 9.
— ÉTYM. Lat. sub, sous, et linguà, langue.
f SÙBLOBÉ, ÉE (sub-lo-bé, bée), adj. Qui se par-
tage presque en lobes.
SUBLUNAIItE (sub-lu-nê-r|), adj. Terme didac-
tique. Qui est entre la terre et l'orbite de la lune.
Jj3 me crois le plus malheureux Des individus sub-
lunaires, DESMARETS, Visionnaires, dans RICHELET.
Aristote soutient que les cieux sont incorruptibles,
quoique les choses sublunaires soient sujettes à se
corrompre, FÉN. Aristote. Il [Tycho] prouva, que
celle comète, bien loin d'être sublunaire, était
dans une région très-élevée, BAILLY, Hist. astr.
mod. t. 1, p. 44 4. Il Le globe, le monde sublunaire,
la terre et son atmosphère.
— HIST. xvi s. Toutes choses sublunaires ont
leur fin et période, RAB. IV, Ane. prol.
— ÉTYM. Lat. sub, sous, etluna, la lune.
f SUBLCXATION (sub-lu-ksa-sion), s. f. Terme
de chirurgie. Luxation incomplète d'une articula-
tion. .
f SUBLYRÉ, ÉE (sub-li-ré, rée), adj. Terme de
botanique. Qui a presque la forme d'une lyre, qui
a des feuilles presque lyrées.
f SUBMENTAL, ALE° (sub-man-tal, ta-P), adj.
Terme d'anatomie. Situé sous le menton. Artère
submentale.
— ÉTYM. Sub..., et lat. mentum, menton,
SUBMERGÉ, ÉE (sub-mèr-jé, jée), part, passé
de submerger. Plongé sous l'eau. Les inondations
du Nil durent, pendant des siècles, écarter tous
les colons d'une terre submergée quatre mois de
l'année, VOLT. Moeurs, Introd. Ce petit État des
sept Provinces-Unies, pays fertile en pâturages,
niais stérile en grains, malsain, et presque sub-
mergé par la mer, ID. Louis XIV, 2. Dans le détroit
du Sund nos vaisseaux submergés, DUCIS, Hamlet,
1, 4. H Fig. Voilà celte'pauvre Vibraye submergée
dans ies plaisirs, SÉV. 3 janv. 4 680. Toutes les in-
stitutions sociales dans lesquelles nous nous trou-
vons submergés, étoufferaient en lui la nature, et .
ne mettraient rien à la place, z. J. ROUSS. Ém. 1.
Il Terme de botanique. Se dit des plantes qui, or-
dinairement submergées, -élèvent leurs fleurs hors
II. — 258
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