Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
2042
STA
Il 2' Terme de physique. Électricité statique, celle
qui est développée par le frottement dans la ma- !
chine électrique, par opposition à l'électricité dy- i
namique, celle que donne la pile voltaïque. || 3° En j
biologie et en sociologie, statique se dit par oppo- :
sition à dynamique, voy.DYNAMIQUE, ]| 4° S. f. Par- i
tie de la mécanique qui considère les rapports
que les forces doivent avoir entre elles, en gran- i
deur et en direction, pour se faire mutuellement i
équilibre. || 5" Statique chimique, doctrine de l'é- J
quilibre des combinaisons chimiques; c'est le '
titre d'un ouvrage de Berthollet. i
— ÊTYM. S-arixôç, qui se tient debout, de 1
mât», lat. stare (voy. STABLE). I
t STATISTICIEN, IENNE (sta-ti-sti-siin, siè-n'), <
s. m. et f. Celui, celle qui étudie la statistique, qui "
se livre à des recherches de statistique. Celui-ci :
appartenait à la société de statistique, et il voyait des )
statisticiens partout, REYBAUD, Jér. Paturot, "il, 4 3. i
STATISTIQUE (sta-ti-sti-k'), s. f. ||1° Science 1
qui a pour but de faire connaître l'étendue, la po- 1
pulation, les ressources agricoles et industrielles '
d'un État. Achenwall, qui vivait vers la fin du mi- i
lieu du xvine siècle, est généralement considéré )
comme le premier écrivain systématique sur la 1
statistique, et on dit que c'est lui qui lui a donné (
son nom actuel. Ils [les économistes] ont créé un )
mot pour désigner la science de cette partie de <
l'économie politique [les dénombrements], et l'ap- ■
pellent statistique, BACHAUM. Mém. secrets, t. xxrx, î
p. 4 23. La statistique, qui expose l'état des produc- <
tions, des consommations, des ressources d'un 1
Etat, à une époque donnée, est une science toute i
nouvelle, LETRONNE, Instit. Mém. inscr. et belles- j
lett. t. TI, p. -166. || 2° Plus généralement, <
science des dénombrements et de leurs conséquen- .
ces. || Statistique médicale^.dénombrement de faits 1
se rapportant aux morts, naissances, maladies, 1
épidémies. ||'3° Description d'unpays relativement ]
à son étendue, à sa population; à ses ressources 1
agricoles -et industrielles, etc. La statistique de ]
la France. Cette branche de géographie politique J
que, d'après les Allemands, nous nommons statis- <
tique, MALTE-BRUN, Précis de géogr. univer. i, 8. <
|| 4° Adj. Qui a pour objet la statistique. Des re- ]
cherches statistiques sur l'état actuel du travail 1
de tous les métaux dans les ateliers français, <
DE VILLEFOSSE, Instit. Ifém. scienc. t. rx, p. 445. ]
— ÉTYM. STatiÏEiv, établir, de ama, lat. stare 1
(voy. STABLE). ]
STATUAIUE (sta-tu-ë-r'), s. m. || i° Artiste i
qui fait des statues. Un bloc de marbre était si ]
beau, Qu'un statuaire en fit l'emplette, LA FONT. '
Fabl. ix, 6. Il me semble, mon ami, que les sta- I
tuaires tiennent plus à l'antique que les peintres, ..
DIDER. Salon de H 766, OEuv. t. XIII, p. 34 7, dans ■
PODGENS. Il 2° S. f. Art de faire des statues. X en I
juger par la statuaire, les étoffes chez les anciens <
étaient plus épaisses que les nôtres, CHATEAUBR. Î
Itin. part. 4. || 3» Adj. Qui concerne les statues, s
Art statuaire. || Marbre statuaire, marbre qui est i
propre à faire des stalues, qui est blanc, et sans s
aucune tache ni veine. || Colonne statuaire, colonne <
terminée par une statue. ]
— SVN. SCULPTEUR, STATUAIRE. Le sculpteur est s
celui qui se sert du ciseau; statuaire est plus gé- <
néral et embrasse tous les procédés à l'aide des- J
quels on fait une statue, la fonte par exemple. En <
latin, statuarius ne se dit que de celui qui fait des
statues en métal ; une même distinction existe pour <
les Grecs. Périclès aYait choisi Phidias pour avoir ]
l'intendance sur tous les travaux; c'était le plus 1
fameux architecte, et en même temps le plus t
habile sculpteur et statuaire de son temps, ROLLIN, 1
Hist. anc. OEuv. t. xi, 4™ part. p. 43, dans POU-
GENS. On a employé au lieu du mot sculpteur ce- <
lui de statuaire, parce que ce dernier comprend (
les fondeurs et tous les autres artistes occupés à £
faire des statues, BAHTHÉL. Anach. t. vn, table 5. (
—JHST. xvie s. La musique, peinture, statuaire,
architecture, DU BELLAY, I, 38. Phidias, ou autre t
excellent statuaire, MONT, II, 92.
— ÉTYM. Lat. statxtarius, de statua, statue. t
STATUE (sta-tue), s. f. Figure entière et de plein t
relief, représentant un homme ou une femme, une c
divinité, un animal, un dieu, un cheval, un lion, j
Du plus puissant des dieux nous voyons la statue c
Par une main impie à leurs pieds abattue, CORN, J
Poly. m, 2. Quelques-uns ont écrit (mais ce fait c
est peu sûr) Que chacun d'eux devint statue et I
' marbre dur, LA FONT. Filles de Minée. Votre songe- 1
était de cette sorte : vous avez vu . une statue c
grande, haute et terrible qui se tenait debout de- i
STA
s vant vous; la tête en était d'or; la poitrine et les j
- bras étaient d'argent; le ventre et les cuisses i
- étaient d'airain, et les jambes étaient de fer et ,
i les pieds étaient mêlés de fer et de pierres, i
- ÏASC. Prophéties, 28, édit. FAUGÈRE. Les Athé-
- niens affranchis dressent des statues à leurs i
s libérateurs, BOSS. Hist. i, 8. Les statues ont :
- succédé après les colonnes aux masses grossières
t et solides que les premiers temps érigeaient, i
- ID. t'b. Il, 3. On apprend dans le livre des Con- :
s versations sur la connaissance de la peinture
que ce fut le duc de Buckingham qui fit acquisi- i
3 tion des statues antiques et des tableaux précieux !
qui formaient le cabinet de Rubens, GEESAINT,
, Catalogue raisonné, p. 5. La statue équestre de :
i Henri IV, érigée sur le pont Neuf le 27 août 4 624,
i ST-FOIX, Ess. Paris, OEuv. t. m, p. 227, dans
5 POUGENS.Le fameux sculpteur M. Pigalle travaillait ;
. dans Paris à la statue du solitaire caché dans
i Ferney, VOLT. Comme». OEuv. aut. Henr. Cette aven-
- tare [statue érigée à Voltaire], alors unique, de- 1
; viendra bientôt commune; on érigera des statues 1
- ou du moins des bustes aux artistes, comme la
; mode est venue de crier : l'auteur, l'auteur, dans
1 le parterre, m. t'b. Il ne faut pas qu'il y ait beau-
i coup-de statues dans un jardin.... ii faut regarder 1
1 les statues comme des êtres qui aiment la solitude ]
3 et qui la cherchent, DIDER. Lett. Mlle Voland, !
- 40 mai 4 759. Je crois qu'il est plus difficile à :
, un homme du monde de bien juger d'une statue ;
- que d'un tableau, ru. Observ. sur la sculpt. Avant |
1 Dédale, ajoute-t-on, les statues avaient les yeux i
i fermés, les bras collés le long du corps, les pieds ]
- joints; et ce fut lui qui rouvrit leur paupière, !
, et détacha leurs pieds et leurs mains, BARTHÉL. .
. Anach. ch. xxxvn, note 25. Les plus belles sta- :
Ï tues des Grecs n'ont presque jamais indiqué que 1
, le repos : le Laocoon et la Niobé sont les seules qui :
t peignent des douleurs violentes, STAEL, Corinne, :
j vm, 2. À la lueur des flambeaux, l'ombre plus 1
j prononcée amortit la brillante uniformité' du :
> marbre, et les statues paraissent des figures pâles 1
- qui ont un caractère plus touchant et de grâce et
. de vie, ID. t'b. vm, 2. En 4 638, François Perrin '1
- publia un recueil de gravures qui représentent j
1 les principales statues dont Rome était alors dé- j
, corée, MONGEZ, Instit. Km. litt. et beaux-arts, t. v, 1
. p. 4 54. La première statue dorée fut érigée dans 1
; le vie siècle [de Rome] par Acilius Glabrio à son ]
père vainqueur d'Antiochus aux Thermopyles, ]
■ PASTORET, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. m, ]
i p. 44 9. Il Droit comme une statue, très-droit. Te
, voilà sur tes pieds, droit comme une statue; Dé- !
- gourdis-toi, courage 1 allons, qu'on s'évertue, BAC. ]
, Plaid, m, 3. Il Fig. et familièrement. Personne sans j
Î action et sans mouvement. C'est une vraie statue. '
1 Ces pâles statues fabriquées par les nonnes, qui
Î ont la tête à la place du coeur, A.' DE MUSSET, On i
. ne badine pas avec l'amour, m, s. ||Une belle i
. statue, une belle femme, mais froide, sans phy- |
t sionomie, sans esprit. || Ne pas bouger plus qu'une ■
s statue, rester immobile. Il ne bouge pas plus :
i qu'une statue, GENLIS, Thédt. d'éduc. la Curieuse, ?
iv, 8. Il Statue grecque, se dit en général d'une i
t statue entièrement nue ou n'ayant qu'un bout de 1
- draperie. || Statue romaine, statue drapée ou ar- ■
- mée à la romaine. || Statue hydraulique, statue i
1 qui jette de l'eau. ■ j
s — HIST. xne s. Les statues des gens argent et, i
• or, ovres des mains de humes, Liber psalrn. <
:• p. 470. Il xve s. Les Escossois.... sans faire sera- <
5 blant d'aider aux François, estaient comme statues i
s de pierre, esbahis de la grande vaillance des 1
, François, JUV.-DES UR. Charles VI, 4 385. ]
— ÉTYM. Génev. estatue ; provenç. et espagn. 4
. estatua; ital. statua; du lat. statua, proprement (
l chose debout.; statua n'est qu'une l'orme du clas- s
1 sique stativus (comme nocuus et nocivus), de sta- j
. tum, supin de stare, être debout (voy. STABLE). 1
, STATUÉ, ÉE (sta-tu-é, ée), part, passé de sta- s
s tuer. Les dispositions statuées par la loi. c
STATUER (sta-tu-é), v. a. Je statuais, nous sta-
tuions, vous statuiez; que je statue, que nous sta- s
1 tuions, que vous statuiez. || i° Ordonner, régler, ]
1 déclarer. Ce parlement [réfugié auprès d'Henri IV, f
pendant la Ligue] statua des règlements dignes 1
i de la liberté de l'Église gallicane, VOLT. Hist. s
. pari. 33. On écrit de Genève, du 4 2 de ce mois, 1
; que, ce jour-là même, le livre de Jean-Jacques c
; Rousseau [l'Emile] avait été arrêté et porté au tri- i
:- bunal de la république, pour y être statué sur ce
qu'il appartiendrait, BACHAUM. Mém. secr. 20 juin e
4 762, I) sera statué définitivement dans les dix s
STA
s jours qui suivront la remise des conclusions du
s commissaire, Code civ. art. 293. || 2° Absolument.
t J'appelle faculté de statuer, le droit d'ordonner par
, soi-même, ou de corriger ce çpii a été ordonné par
- un autre, MONTESQ. Esp. xi, 6. Cette compilation
s est un code général qui statue sur toutes les affai-
t res civiles, m. t'b. xxvm, 37. '
s — HIST. XIII" s. D'âge fu mut [moult] e jà veisin
, Cist seint hermites à sa fin, X receivre les granz
- soudées [salaires] K'en ciel li furent estuées,
. Edouard le conf. v. 4735. || xvie s. S'ils y comman-
- dent ou statuent quelque chose, les sujets du roi
s ne sont tenus leur obéir, p. PITHOU, 4.
, — ÉTYM. Prov. estatuir, statuir; esp. estatuir ; ital.
3 statuire ; du lat. statuere, de status, état (voy.ÎTAT).
, f STATUETTE (sta-tu-è-f), s. f. Petite statue,
s H Par extension, tout petit ouvrage sculpté ou
t moulé.
s — ÉTYM. Dimin» de statue.
- STATU QUO (IN) (in'-sta-tu-ko). Locution latine
- qui signifie : Dans l'état où sont actuellement les
s choses. Il Substantivement. Maintenir le statu quo.
a — ÉTYM. Lat. in, en, statu, l'état, quo, dans ie-
s quel (sous-entendu on était auparavant).
- STATURE (sta-tu-r'), .s. f. || l°Hauteur de la taille
r d'une personne. Il est de grande stature, de
3 moyenne stature. Sur l'arène soudain on voit pa-
, raître un homme Dont la stature noble et la mâle
i beauté Alliaient la jeunesse avec la majesté, SAU-
3 RIN, Spartacus, 11,4. || Fig. L'effet de ce ministère
t [ecclésiastique] est d'amener les enfants de Dieu
c à la parfaite stature de Jésus-Christ, c'est-à-dire à
3 la perfection qui, après les avoir rendus saints,
, les rendra glorieux en corps et en âme, BOSS.
. Réflex. sur un écrit de M. Claude, 9. || 2° Il se dit
- aussi de la hauteur d'un animal. On exposait une
3 peinture Où l'artisan avait tracé Un lion d'immense
i stature Par un seul homme terrassé, LA FONT. Fabl.
, m, 4 0. Ceux-ci [les rats des quais de Paris] sont
s d'une telle stature qu'ils ne tremblent plus devant
1 le plus fier raminagrobis, MERC. Tabl. de Paris,
s ch. 629.
t — HIST. xii° s. [Il] Fiert un païen de moult grant
1 estature, Ronc. p. 64. ||xnr s. Miex faite estature
t pucelle Nen a ne roïne plus bêle, FI. et RI. 2894.-
- Il XVe s. En se mirant par grant elacionl sa beauté
, et plaisante stature Eust en desdaing la povre
s créature, COQUILLARD, Ballade d'Écho. ]|xvie s. Un
1 homme [le père de Montaigne] de petite taille,
, plein de vigueur et d'une stature droicte et bien
, proportionnée, MONT, II, 4 7.
3 — ÉTYM. Lat. statura, de stare, être debout (voy.
- STABLE). AU XVe siècle, on a employé asse» singu-
. lièrement stature au sens de statue : Il tira son es-
s pée.... et en ferit sur la stature qui estoit par de-
. vers luy, Perceforest, t. vi, f" 47.
i STATUT (sta-tu ; le t ne se prononce pas ; au plu-
1 riel, Ys se lie : les sta-tu-z originaux), s. m. || 1° Loi,
3 règlement, ordonnance (peu usité en ce sens).
- Il Statuts personnels, les lois qui concernent les
i personnes. H Statuts réels, les lois qui sont rela-
3 tives aux biens-fonds. || On dit, au singulier, le sta-
, tut personnel, réel, pour l'ensemble des lois qui
3 régissent les personnes, les choses. || Les statuts
î du parlement d'Angleterre, les lois faites par ce
- parlement. H Absolument, le Statut (avec une let-
3 tre majuscule), autrefois loi constitutionnelle du
royaume de Sardaigne, et maintenant du royaume
t, d'Italie.H 2° Plus souvent, règle établie pour la
. conduite d'une compagnie,, d'une communauté,
- etc. Nous voulons des statuts dont la dure con-
> trainte L'attache [l'âme] avec sévérité, CORN. lmit.
s 1, 4 6. On employa, depuis le mois de février de
l'année 4 634 jusqu'à celui de l'année suivante
. 4 635, à lui donner [à l'Académie française] la forme
t qu'elle devait avoir, à dresser ses statuts, et à faire
■ sceller l'édit de son érection, PELLISSON, Hist
• Acad. 1. Il est dit dans nos statuts [de l'Académie
française] qu'un homme obligé par sa place de ré-
- sider toujours en province ne peut être de l'Aca-
démie, VOLT. Lett. Richelieu, 46 janv. 4774.
— HIST. xrve s. Li plèbe ha brisié et rompu le
• statu et le conseil du sénat, BERCHEURE, f" 58, recto.
, Les prevoz et jurez de la ville de Tournay avoient
fait estatut, i>u CANGE, auditorium. || xve s. Et fut
i renouvelé et affermé un jugement et estatut qui
avoit esté fait en la cour de,l'empereur, FROISS. I,
Ï, 76. Il xvie s. L'un [Pompée] dict aux Mamertins,
; que les statuts n'avoient point de mise envers les
■ hommes armez, MONT, III, 253.
— ÉTYM. Provenç. statut; cat. estatut; espagn.
estatuto; ital. statuto ; du lat. statutum; de statuere, -
statuer.
STA
Il 2' Terme de physique. Électricité statique, celle
qui est développée par le frottement dans la ma- !
chine électrique, par opposition à l'électricité dy- i
namique, celle que donne la pile voltaïque. || 3° En j
biologie et en sociologie, statique se dit par oppo- :
sition à dynamique, voy.DYNAMIQUE, ]| 4° S. f. Par- i
tie de la mécanique qui considère les rapports
que les forces doivent avoir entre elles, en gran- i
deur et en direction, pour se faire mutuellement i
équilibre. || 5" Statique chimique, doctrine de l'é- J
quilibre des combinaisons chimiques; c'est le '
titre d'un ouvrage de Berthollet. i
— ÊTYM. S-arixôç, qui se tient debout, de 1
mât», lat. stare (voy. STABLE). I
t STATISTICIEN, IENNE (sta-ti-sti-siin, siè-n'), <
s. m. et f. Celui, celle qui étudie la statistique, qui "
se livre à des recherches de statistique. Celui-ci :
appartenait à la société de statistique, et il voyait des )
statisticiens partout, REYBAUD, Jér. Paturot, "il, 4 3. i
STATISTIQUE (sta-ti-sti-k'), s. f. ||1° Science 1
qui a pour but de faire connaître l'étendue, la po- 1
pulation, les ressources agricoles et industrielles '
d'un État. Achenwall, qui vivait vers la fin du mi- i
lieu du xvine siècle, est généralement considéré )
comme le premier écrivain systématique sur la 1
statistique, et on dit que c'est lui qui lui a donné (
son nom actuel. Ils [les économistes] ont créé un )
mot pour désigner la science de cette partie de <
l'économie politique [les dénombrements], et l'ap- ■
pellent statistique, BACHAUM. Mém. secrets, t. xxrx, î
p. 4 23. La statistique, qui expose l'état des produc- <
tions, des consommations, des ressources d'un 1
Etat, à une époque donnée, est une science toute i
nouvelle, LETRONNE, Instit. Mém. inscr. et belles- j
lett. t. TI, p. -166. || 2° Plus généralement, <
science des dénombrements et de leurs conséquen- .
ces. || Statistique médicale^.dénombrement de faits 1
se rapportant aux morts, naissances, maladies, 1
épidémies. ||'3° Description d'unpays relativement ]
à son étendue, à sa population; à ses ressources 1
agricoles -et industrielles, etc. La statistique de ]
la France. Cette branche de géographie politique J
que, d'après les Allemands, nous nommons statis- <
tique, MALTE-BRUN, Précis de géogr. univer. i, 8. <
|| 4° Adj. Qui a pour objet la statistique. Des re- ]
cherches statistiques sur l'état actuel du travail 1
de tous les métaux dans les ateliers français, <
DE VILLEFOSSE, Instit. Ifém. scienc. t. rx, p. 445. ]
— ÉTYM. STatiÏEiv, établir, de ama, lat. stare 1
(voy. STABLE). ]
STATUAIUE (sta-tu-ë-r'), s. m. || i° Artiste i
qui fait des statues. Un bloc de marbre était si ]
beau, Qu'un statuaire en fit l'emplette, LA FONT. '
Fabl. ix, 6. Il me semble, mon ami, que les sta- I
tuaires tiennent plus à l'antique que les peintres, ..
DIDER. Salon de H 766, OEuv. t. XIII, p. 34 7, dans ■
PODGENS. Il 2° S. f. Art de faire des statues. X en I
juger par la statuaire, les étoffes chez les anciens <
étaient plus épaisses que les nôtres, CHATEAUBR. Î
Itin. part. 4. || 3» Adj. Qui concerne les statues, s
Art statuaire. || Marbre statuaire, marbre qui est i
propre à faire des stalues, qui est blanc, et sans s
aucune tache ni veine. || Colonne statuaire, colonne <
terminée par une statue. ]
— SVN. SCULPTEUR, STATUAIRE. Le sculpteur est s
celui qui se sert du ciseau; statuaire est plus gé- <
néral et embrasse tous les procédés à l'aide des- J
quels on fait une statue, la fonte par exemple. En <
latin, statuarius ne se dit que de celui qui fait des
statues en métal ; une même distinction existe pour <
les Grecs. Périclès aYait choisi Phidias pour avoir ]
l'intendance sur tous les travaux; c'était le plus 1
fameux architecte, et en même temps le plus t
habile sculpteur et statuaire de son temps, ROLLIN, 1
Hist. anc. OEuv. t. xi, 4™ part. p. 43, dans POU-
GENS. On a employé au lieu du mot sculpteur ce- <
lui de statuaire, parce que ce dernier comprend (
les fondeurs et tous les autres artistes occupés à £
faire des statues, BAHTHÉL. Anach. t. vn, table 5. (
—JHST. xvie s. La musique, peinture, statuaire,
architecture, DU BELLAY, I, 38. Phidias, ou autre t
excellent statuaire, MONT, II, 92.
— ÉTYM. Lat. statxtarius, de statua, statue. t
STATUE (sta-tue), s. f. Figure entière et de plein t
relief, représentant un homme ou une femme, une c
divinité, un animal, un dieu, un cheval, un lion, j
Du plus puissant des dieux nous voyons la statue c
Par une main impie à leurs pieds abattue, CORN, J
Poly. m, 2. Quelques-uns ont écrit (mais ce fait c
est peu sûr) Que chacun d'eux devint statue et I
' marbre dur, LA FONT. Filles de Minée. Votre songe- 1
était de cette sorte : vous avez vu . une statue c
grande, haute et terrible qui se tenait debout de- i
STA
s vant vous; la tête en était d'or; la poitrine et les j
- bras étaient d'argent; le ventre et les cuisses i
- étaient d'airain, et les jambes étaient de fer et ,
i les pieds étaient mêlés de fer et de pierres, i
- ÏASC. Prophéties, 28, édit. FAUGÈRE. Les Athé-
- niens affranchis dressent des statues à leurs i
s libérateurs, BOSS. Hist. i, 8. Les statues ont :
- succédé après les colonnes aux masses grossières
t et solides que les premiers temps érigeaient, i
- ID. t'b. Il, 3. On apprend dans le livre des Con- :
s versations sur la connaissance de la peinture
que ce fut le duc de Buckingham qui fit acquisi- i
3 tion des statues antiques et des tableaux précieux !
qui formaient le cabinet de Rubens, GEESAINT,
, Catalogue raisonné, p. 5. La statue équestre de :
i Henri IV, érigée sur le pont Neuf le 27 août 4 624,
i ST-FOIX, Ess. Paris, OEuv. t. m, p. 227, dans
5 POUGENS.Le fameux sculpteur M. Pigalle travaillait ;
. dans Paris à la statue du solitaire caché dans
i Ferney, VOLT. Comme». OEuv. aut. Henr. Cette aven-
- tare [statue érigée à Voltaire], alors unique, de- 1
; viendra bientôt commune; on érigera des statues 1
- ou du moins des bustes aux artistes, comme la
; mode est venue de crier : l'auteur, l'auteur, dans
1 le parterre, m. t'b. Il ne faut pas qu'il y ait beau-
i coup-de statues dans un jardin.... ii faut regarder 1
1 les statues comme des êtres qui aiment la solitude ]
3 et qui la cherchent, DIDER. Lett. Mlle Voland, !
- 40 mai 4 759. Je crois qu'il est plus difficile à :
, un homme du monde de bien juger d'une statue ;
- que d'un tableau, ru. Observ. sur la sculpt. Avant |
1 Dédale, ajoute-t-on, les statues avaient les yeux i
i fermés, les bras collés le long du corps, les pieds ]
- joints; et ce fut lui qui rouvrit leur paupière, !
, et détacha leurs pieds et leurs mains, BARTHÉL. .
. Anach. ch. xxxvn, note 25. Les plus belles sta- :
Ï tues des Grecs n'ont presque jamais indiqué que 1
, le repos : le Laocoon et la Niobé sont les seules qui :
t peignent des douleurs violentes, STAEL, Corinne, :
j vm, 2. À la lueur des flambeaux, l'ombre plus 1
j prononcée amortit la brillante uniformité' du :
> marbre, et les statues paraissent des figures pâles 1
- qui ont un caractère plus touchant et de grâce et
. de vie, ID. t'b. vm, 2. En 4 638, François Perrin '1
- publia un recueil de gravures qui représentent j
1 les principales statues dont Rome était alors dé- j
, corée, MONGEZ, Instit. Km. litt. et beaux-arts, t. v, 1
. p. 4 54. La première statue dorée fut érigée dans 1
; le vie siècle [de Rome] par Acilius Glabrio à son ]
père vainqueur d'Antiochus aux Thermopyles, ]
■ PASTORET, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. m, ]
i p. 44 9. Il Droit comme une statue, très-droit. Te
, voilà sur tes pieds, droit comme une statue; Dé- !
- gourdis-toi, courage 1 allons, qu'on s'évertue, BAC. ]
, Plaid, m, 3. Il Fig. et familièrement. Personne sans j
Î action et sans mouvement. C'est une vraie statue. '
1 Ces pâles statues fabriquées par les nonnes, qui
Î ont la tête à la place du coeur, A.' DE MUSSET, On i
. ne badine pas avec l'amour, m, s. ||Une belle i
. statue, une belle femme, mais froide, sans phy- |
t sionomie, sans esprit. || Ne pas bouger plus qu'une ■
s statue, rester immobile. Il ne bouge pas plus :
i qu'une statue, GENLIS, Thédt. d'éduc. la Curieuse, ?
iv, 8. Il Statue grecque, se dit en général d'une i
t statue entièrement nue ou n'ayant qu'un bout de 1
- draperie. || Statue romaine, statue drapée ou ar- ■
- mée à la romaine. || Statue hydraulique, statue i
1 qui jette de l'eau. ■ j
s — HIST. xne s. Les statues des gens argent et, i
• or, ovres des mains de humes, Liber psalrn. <
:• p. 470. Il xve s. Les Escossois.... sans faire sera- <
5 blant d'aider aux François, estaient comme statues i
s de pierre, esbahis de la grande vaillance des 1
, François, JUV.-DES UR. Charles VI, 4 385. ]
— ÉTYM. Génev. estatue ; provenç. et espagn. 4
. estatua; ital. statua; du lat. statua, proprement (
l chose debout.; statua n'est qu'une l'orme du clas- s
1 sique stativus (comme nocuus et nocivus), de sta- j
. tum, supin de stare, être debout (voy. STABLE). 1
, STATUÉ, ÉE (sta-tu-é, ée), part, passé de sta- s
s tuer. Les dispositions statuées par la loi. c
STATUER (sta-tu-é), v. a. Je statuais, nous sta-
tuions, vous statuiez; que je statue, que nous sta- s
1 tuions, que vous statuiez. || i° Ordonner, régler, ]
1 déclarer. Ce parlement [réfugié auprès d'Henri IV, f
pendant la Ligue] statua des règlements dignes 1
i de la liberté de l'Église gallicane, VOLT. Hist. s
. pari. 33. On écrit de Genève, du 4 2 de ce mois, 1
; que, ce jour-là même, le livre de Jean-Jacques c
; Rousseau [l'Emile] avait été arrêté et porté au tri- i
:- bunal de la république, pour y être statué sur ce
qu'il appartiendrait, BACHAUM. Mém. secr. 20 juin e
4 762, I) sera statué définitivement dans les dix s
STA
s jours qui suivront la remise des conclusions du
s commissaire, Code civ. art. 293. || 2° Absolument.
t J'appelle faculté de statuer, le droit d'ordonner par
, soi-même, ou de corriger ce çpii a été ordonné par
- un autre, MONTESQ. Esp. xi, 6. Cette compilation
s est un code général qui statue sur toutes les affai-
t res civiles, m. t'b. xxvm, 37. '
s — HIST. XIII" s. D'âge fu mut [moult] e jà veisin
, Cist seint hermites à sa fin, X receivre les granz
- soudées [salaires] K'en ciel li furent estuées,
. Edouard le conf. v. 4735. || xvie s. S'ils y comman-
- dent ou statuent quelque chose, les sujets du roi
s ne sont tenus leur obéir, p. PITHOU, 4.
, — ÉTYM. Prov. estatuir, statuir; esp. estatuir ; ital.
3 statuire ; du lat. statuere, de status, état (voy.ÎTAT).
, f STATUETTE (sta-tu-è-f), s. f. Petite statue,
s H Par extension, tout petit ouvrage sculpté ou
t moulé.
s — ÉTYM. Dimin» de statue.
- STATU QUO (IN) (in'-sta-tu-ko). Locution latine
- qui signifie : Dans l'état où sont actuellement les
s choses. Il Substantivement. Maintenir le statu quo.
a — ÉTYM. Lat. in, en, statu, l'état, quo, dans ie-
s quel (sous-entendu on était auparavant).
- STATURE (sta-tu-r'), .s. f. || l°Hauteur de la taille
r d'une personne. Il est de grande stature, de
3 moyenne stature. Sur l'arène soudain on voit pa-
, raître un homme Dont la stature noble et la mâle
i beauté Alliaient la jeunesse avec la majesté, SAU-
3 RIN, Spartacus, 11,4. || Fig. L'effet de ce ministère
t [ecclésiastique] est d'amener les enfants de Dieu
c à la parfaite stature de Jésus-Christ, c'est-à-dire à
3 la perfection qui, après les avoir rendus saints,
, les rendra glorieux en corps et en âme, BOSS.
. Réflex. sur un écrit de M. Claude, 9. || 2° Il se dit
- aussi de la hauteur d'un animal. On exposait une
3 peinture Où l'artisan avait tracé Un lion d'immense
i stature Par un seul homme terrassé, LA FONT. Fabl.
, m, 4 0. Ceux-ci [les rats des quais de Paris] sont
s d'une telle stature qu'ils ne tremblent plus devant
1 le plus fier raminagrobis, MERC. Tabl. de Paris,
s ch. 629.
t — HIST. xii° s. [Il] Fiert un païen de moult grant
1 estature, Ronc. p. 64. ||xnr s. Miex faite estature
t pucelle Nen a ne roïne plus bêle, FI. et RI. 2894.-
- Il XVe s. En se mirant par grant elacionl sa beauté
, et plaisante stature Eust en desdaing la povre
s créature, COQUILLARD, Ballade d'Écho. ]|xvie s. Un
1 homme [le père de Montaigne] de petite taille,
, plein de vigueur et d'une stature droicte et bien
, proportionnée, MONT, II, 4 7.
3 — ÉTYM. Lat. statura, de stare, être debout (voy.
- STABLE). AU XVe siècle, on a employé asse» singu-
. lièrement stature au sens de statue : Il tira son es-
s pée.... et en ferit sur la stature qui estoit par de-
. vers luy, Perceforest, t. vi, f" 47.
i STATUT (sta-tu ; le t ne se prononce pas ; au plu-
1 riel, Ys se lie : les sta-tu-z originaux), s. m. || 1° Loi,
3 règlement, ordonnance (peu usité en ce sens).
- Il Statuts personnels, les lois qui concernent les
i personnes. H Statuts réels, les lois qui sont rela-
3 tives aux biens-fonds. || On dit, au singulier, le sta-
, tut personnel, réel, pour l'ensemble des lois qui
3 régissent les personnes, les choses. || Les statuts
î du parlement d'Angleterre, les lois faites par ce
- parlement. H Absolument, le Statut (avec une let-
3 tre majuscule), autrefois loi constitutionnelle du
royaume de Sardaigne, et maintenant du royaume
t, d'Italie.H 2° Plus souvent, règle établie pour la
. conduite d'une compagnie,, d'une communauté,
- etc. Nous voulons des statuts dont la dure con-
> trainte L'attache [l'âme] avec sévérité, CORN. lmit.
s 1, 4 6. On employa, depuis le mois de février de
l'année 4 634 jusqu'à celui de l'année suivante
. 4 635, à lui donner [à l'Académie française] la forme
t qu'elle devait avoir, à dresser ses statuts, et à faire
■ sceller l'édit de son érection, PELLISSON, Hist
• Acad. 1. Il est dit dans nos statuts [de l'Académie
française] qu'un homme obligé par sa place de ré-
- sider toujours en province ne peut être de l'Aca-
démie, VOLT. Lett. Richelieu, 46 janv. 4774.
— HIST. xrve s. Li plèbe ha brisié et rompu le
• statu et le conseil du sénat, BERCHEURE, f" 58, recto.
, Les prevoz et jurez de la ville de Tournay avoient
fait estatut, i>u CANGE, auditorium. || xve s. Et fut
i renouvelé et affermé un jugement et estatut qui
avoit esté fait en la cour de,l'empereur, FROISS. I,
Ï, 76. Il xvie s. L'un [Pompée] dict aux Mamertins,
; que les statuts n'avoient point de mise envers les
■ hommes armez, MONT, III, 253.
— ÉTYM. Provenç. statut; cat. estatut; espagn.
estatuto; ital. statuto ; du lat. statutum; de statuere, -
statuer.
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