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spirituels qui blâment l'attachement qu'on a à
Jésus-Christ,*BOSS.£ett. Corn. 98. Sainte Thérèse
trouve des demi-spirituels, des demi-savants qui
lui reprochent la stérilité de son âme, FLÉCH.
Panég. Ste Thérèse. || Nom qui fut donné dans le
xm" siècle à des membres de l'ordre des frères
mineurs de l'ordre de Saint-François _qui firent
schisme. || 5° Oui concerne la religion, l'Église, par
opposition à temporel. Le pouvoir spirituel et le
pouvoir temporel. Rentrer dans les emplois pure-
ment spirituels de ma profession, mais avec sû-
reté; EETZ, t. n, liv. m, p. H65, dans POUGENS.
Le même [Andronic Paléologue] craignait que
Dieu ne lui demandât compte du temps- qu'il em-
ployait à gouverner son État, et qu'il-dérobait aux
affaires spirituelles, MONTESQ. Ronii 22. |j Substanti-
vement. Le spirituel et le temporel. Le spirituel d'un
bénéfice. Les princes ne peuvent rien pour l'Église,
touchant le spirituel, qu'en lui obéissant, PÉN. t. xvrr,
p. 247. || fi° En parlant de l'interprétation des livres
révélés, il s'oppose à littéral, et se dit du sens
mystique ou allégorique. Les prophéties ont un
sens caché et,spirituel, dont ce peuple [juif] était
ennemi, sous le charnel, dont il était ami, PASC.
Pens. xv, 7, éd. HAVET. Le sens spirituel est de
plusieurs sortes : 4° le sens moral; 2° le sens allé-
gorique ; 3° le sens anagogique, DÏÏMARS. OEUV.
t. m, p. 222. || 7° Qui a de l'esprit. La princesse de
Rossana, quoique très-spirituelle, n'approchait
pas du génie de la signora Olympia, RETZ, IV, 84.
Elle juge, elle prononce, elle décide; parce qu'elle
se croit femme spirituelle et intelligente; mais
elle aurait beaucoup plus de raison et plus d'es-
prit, si elle s'en croyait moins pourvue, BOURDAL.
Pensées, t. n, p. 228. || Molière l'a employé comme
substantif féminin pour dire une femme trop adon-
née à la recherche de l'esprit. Moi, j'irais me
charger d'une spirituelle Qui ne parlerait rien
que cercle et que ruelle! MOL. ÉC. des femmes, I,
4. || En parlant des choses, qui annonce de l'esprit.
Physionomie spirituelle. Des yeux vifs et spiri-
tuels. L'air spirituel est dans les hommes ce que
la régularité des traits est dans les femmes; c'est
le genre de beauté où les plus vains puissent as-
pirer, LA BRUY. XII. Il est aussi aisé d'être un
homme d'esprit et d'avoir l'air d'un sot, que de
cacher un sot sous une physionomie spirituelle,
DIDER. le Neveu de Rameau. || Où il y a de l'esprit.
Une réponse spirituelle. Lors même que la pen-
sée est colorée par l'imagination ou animée par
le sentiment, ■ elle nous frappe d'autant plus
qu'elle est plus spirituelle, c'est-à-dire plus vive,
plus finement saisie, et d'une combinaison à la
fois plus juste et plus nouvelle dans ses rapports,
MARMONTEL, OEuvr. t. ix, p. 44 6. || Dans la gravure,
touche spirituelle, touche qui est donnée avec
vivacité, et qui, d'un seul trait, prête à l'objet le
caractère, i'effet qui lui est propre.
— HIST. XII 0 s. Droiz est ke la sainte pense [pen-
sée] rapresset par spiritueil chastiement tôt ce
keele sent ebarneilment elleveir en soi, Job, p. 462
Al jugement en vient la maisnie Nerun; Lur père
espirital jugent comme bricun, Que li rei's le
presist e mesisten prisun, Th. le mart. 44. || xni0s.
Les autres [choses] sont spirituels, lesqueles com-
mencent et ne finissent, ce sont li angle et les
âmes, BRUN, LATINI, Trésor, p. 24. Poi [peu] seroit
doutée l'espée esperituel des malvès, s'il ne cui-
doient que l'espée temporel s'en niellât, BEAUM. I,
38. || xive s. Les deables les niâinent tellement de
pechié en pechié, qu'ilz sont occis et mors de la
mort spirituelle^ Modus, f° 64, verso. ||xv* s. Tous
les princes d'Allemagne tant spirituels que tem-
porels, COMM. iv, 2. || xvi° s. Les maladies spiri-
tuelles en ont aussi besoin [de remèdes], LA-
NOUE, 328. L'artère est semblablement vaisseau
à sang, mais plus spirituel, PARÉ, I, 4 0.
— ÉTYM. Provenç. espirital; espagn. espiritual;
ital. spirituale; du lat. spirilalis ou spirilualis, de
spiritus (voy. ESPRIT).
SPIRITUELLEMENT (spi-ri-tu-è-le-man), adv.
|| 1° Avec le caractère d'esprit, immatérielleinent.
Presque tous les philosophes confondent les idées
des choses, et parlent des choses corporelles spi-
rituellement, et des spirituelles corporellement,
PASC. Penss 1,4, éd. HAVET. Quelque spirituelle-
ment qu'on médite, chacun médite en sa langue,
. FONTEN. Frag. Rais. hum. OEuvr. t. rx, p. 295, dans
POUGENS. || ^2° En esprit. Communier spirituelle-
ment avec le prêtre. Quiconque hait la vérité et
les lois immuables qu'elle nous donne, il tue spi-
rituellement la justice et la sagesse éternelle qui
est venue nous les apprendre, BOSS. Sermons,
Haine de la vérité, 4. || 3° Au sens spirituel. C'é-
tait le cas d'interpréter spirituellement, selon
la règle de saint Augustin, ce qui paraissait por-
ter au mal, n>. Yar. xiv, 4 00.11 4° Avec esprit. Ce
n'est pas toujours par une métaphore qu'on s'ex-
prime spirituellement;. c'est par un tour, nou-
veau, c'est en laissant deviner sans peine une par-
tie de la pensée, VOLT. Diçt. phil. Esprit.
— HIST. an' s. Nous créons que li drois du père
et de le [la] mère li soit descendus temporelment,
et par lé baptesme, li héritage de paradis esperi-.
tuelment, BEAUM. XX, 8. Ne li enfant ne sunt pas
bon qui désobéissent à lor mère, et sainte Eglise
est nûstre mère esperituelment, m. XLVI, 44.
|| xvie s. Il transferoit à la chair et au monde les
choses qui sont spirituellement dites du règne
spirituel de Jesus-Christ, CALV. Inst. 880.
— ÉTYM. Spirituelle, et le suffixe ment; provenç.
espiritalment ; cat. espiritualement, espagn. espi-
ritualmente.
SPIRITUEUX, EUSE (spi-ri-tu-eû, eù-z'), adj.
Se dit de tout liquide qui est principalement com-
posé d'alcool, ou qui en contient. L'usage des li-
queurs spiritueuses. La force lui manque [à Can-
dide], il ne peut proférer une parole, il tombe à
ses pieds; Cunégonde tombe sur le canapé; la
vieille les accable d'eaux spiritueuses, VOLT. Cand.
vn. || Substantivement. Il ne faut pas faire abus des
spiritueux. Malvina, dont la tête était en proie aux
ravages des spiritueux, REYBAUD, Jér. Paturot, i, 4 4.
— HIST. xvi' s. L'artère contient un sang chaud,
subtil et spiritueux, PARÉ, I, 4 0.
— ÉTYM. Lat. spiritus, esprit, parce qu'on a
nommé esprit la partie qui provient de la distil-
lation du vin.
f SPIRITUOSITÉ (spi-ri-tu-ô-zi-té), s. f. Qualité
d'un liquide spiritueux; degré d'alcoolisation.
t SPIRIVALVE (spi-ri-val-v'), adj. Se dit d'une
coquille qui s'enroule obliquement sur elle-même.
t SPIRLIN (spir-lin), s. m. Nom vulgaire du
leucisque biponctué (poissons malacoptérygiens
abdominaux).
f SPIROÏDE (spi-ro-i-d'), adj. Qui est contourné
en hélice. || Terme d'anatomiô. Conduit spiroïde
du tympan, l'aqueduc de Fallope. || Terme de phy-
siologie. Mouvement spiroïde du coeur, mouve-
ment partiel ou relatif du coeur pendant son rac-
courcissement systolaire; il est dû à la disposition
des fibres musculaires de sa surface et de sa
pointe, qui déterminent une torsion de sa pointe,
de droite à gauche et d'avant en arrière à cha-
que contraction.
— ÉTYM. STCSÏOO:, spire, et sîSoç, forme.
f SPIROLE {spi-ro-1'), s. m." Anciennement. Es-
pèce de bouche à feu, petite coulevrine.
f SPIROPTÊRE (spi-ro-ptè-r'), s. m. Genre d'hel-
minthes à corps cylindrique aminci soit aux deux
bouts, soit en avant ou en arrière seulement.
— ÉTYM. Spire, et irrepàv, aile.
f SPIROYLE (spi-ro-i-1'), s. m. Terme de chimie.
Nom donné par M. Lôwig au radical hypothétique
d'une série de composés faits avec l'huile volatile
des fleurs de la spirée ulmaire.
— ÉTYM. Spirée, et la finale y le qui appartient
aux radicaux composés.
SPLANCHNIQUE (splan-kni-k'), adj. Terme d'a-
natomie. Qui a rapport aux viscères. || Cavités
splanchniques, les trois grandes cavités du corps,
crâne, poitrine et abdomen, parce qu'elles con-
tiennent les viscères. || Nerfs splanchniques, nerfs
de la vie organique au nombre de deux de chaque
côté, distingués en grand et en petit.
— ÉTYM. E:I>CXYXV°V, viscère, de même radical
que aitlriv, rate, voy. SPLÉNIQUE.
t SPLANCIIXOGRAPHIE (splan-kno-gra-fie), s. f.
Description des viscères.
— ÉTYM. InXàyxvov, viscère, et fp&ytvi, dé-
crire.
SPLANCHNOLOGIE(splan-kno-lo-jie),s. f. Partie
de l'anatomie descriptive qui traite des viscères.
— ÉTYM. DiO.âyyvov, viscère, e{ loyoç, traité.
t SPLANCHNOLOGIQUE (splan-kno-lo-ji-k'), adj.
Qui a^rapport à la splanchnologie.
t SPLANCHNOTOMIE (splan-kno-to-mie), s. f.
Dissection des viscères.
— ÉTYM. SitXoey^vov, viscère, et TO[J.9| , section.
SPLEEN (splin'j, s. m. Nom anglais donné quel-
quefois à une forme de l'hypochondrie, consis-
tant en un ennui sans cause, en un dégoût de la
vie. Pardon de m'être mis en colère, j'avais le
spleen, VOLT. Dial. xxiv, 4 7. Comme il était tra-
vaillé par le spleen, GRIMM, Corresp. t. i, p. 224.
Le spleen gagne partout, sitôt qu'on vous annonce,
DELILLE, Convers. i. Cet homme ainsi reclus vivait
en joie : à peine Le spleen le prenait^il quatre
fois par semaine, A. DE MUSS. Mardoche, n. JlFig.
Si c'étaient des traités longs comme les Nuits
d'Toung, il, pourrait y avoir du-génie par acci-
dent; mais cela nie fatiguerait plus que cela ne
me toucherait; j'y verrais une'espèce de spleen
littéraire qui pourrait finir par le suicidé du talent,
VILLEMAIN, Littér. franç.xvm''siècle, 2epart.2° leç.
— ÉTYM. Angl. spleen,' rate et mélancolie (en
vertu de la vieille hypothèse médicale qui plaçait la
cause de la mélancolie dans" la rate), du grec
cntAïjv, rate.
f SPLÉNÀLGIE (splé-naï-jiè), s. f. Terme de mé-
decine. Douleur dont on rapporte le siège à la
rate, et qui n'est accompagnée d'aucun phéno-
mène inflammatoire.
— ÉTYM. SUXTIV, rate, et S^yoç, douleur.
SPLENDEUR (splan-deur), s. f. || 1" Grand éclat
de lumière. Et sans votre splendeur divine [ô so-
leil], Là terre n'aurait point de climats fortunés,
QUIN. Pliaéth. iv, 4. Tout homme, en te voyant
[Byron], reconnaît'dans tes yeux Un rayon éclipsé
de la splendeur des cieux, LAMART. Méd. n. Sei-
gneur, je vous bénis! de ma lampe mourante
Votre souffle vivant rallume la splendeur, v.
HUGO, Odes, v, 4 4. ||Fig. Joas les touchera par sa
noble pudeur, Où semble de son sang reluire la
splendeur, RAC. Ath: i, n. De ces chagrins mor-
tels son esprit dégagé Souvent reprend sa force
et sa splendeur première, VOLT. Sèmiram. i, 4.
|| Usité en" ce sens seulement dans le langage
poétique et élevé; d'Alembert dit même qu'il
n'est jamais -usité au propre; c'est une erreur.
|| 2° Fig. Grand éclat d'honneur et de gloire. Re-
garde le malheur de Brute et de Cassie : La splen-
deur de leurs noms en-est-elle obscurcie? CORN.
Cinna, i, 3. Déplorable Sion, qu'as-tu fait de ta
gloire? Tout l'univers admirait ta splendeur,
RAC. Esth. i, 2. A d'illustres parents s'il doit son
origine, La splendeur de son sort doit hâter sa
ruine, m. Ath. n, 5. Nous avons pour les grands et
pour les gens en place une ' jalousie stérile ou
une haine impuissante, qui ne nous venge point
de leur splendeur et de leur élévation, LA BRUY.
IX. Un éclat qui ne dégénérait point de l'ancienne
splendeur de sa maison, J. i. ROUSS. Conf. x.
113° Magnificence, accompagnée de beauté. De cette
nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur? RAC. Bérén. i,
5. Qu'ils pleurent, ô mon Dieu ! qu'ils frémissent
de crainte, Les malheureux qui de ta cité sainte
Ne verront- point l'éternelle splendeur, m. Athal.
n, 9. Tout chez lui [Richelieu] était splendeur et
faste, tandis que chez le roi tout était simplicité
et négligence, VOLT. Moeurs, 4 76. Le bien "de l'État
et la splendeur du trône, m. Dict. phil. Propriété.
Il y avait tant de magnificence dans leurs tom-
beaux [des anciens], que le contraste du néant
de la mort et des splendeurs de la vie s'y faisait
sentir, STAEL, Corinne, rv, 2.
— HIST. xne s. Del deseier de le [la] deventriene
[extérieure] splendor, Job, p. 469. || xv° s. Le droit
soleil.de mes yeulx, la droite splendeur de mon front,
G. CHASTELAIN, Chron. du duc Phil. ch. 6. ||xvie s.
Tout luysant d'or et d'escarboucles fines, Qui du
cler feu en splendeur sont affines,' MAROT, IV, 5 G
[La fortune] Ce n'est autre que fiction de l'esprit,
s'eblouissant à regarder une telle splendeur, se
perdant à sonder un telabyme, AMYÔT, Préface.
Qu'on voye, o tout-puissant, Ton oeuvre en'tes
servàns, ta splendeur sur leur race, DESPOHTES,
OEuv: chrest. xvm, Prière de Moyse'. Concevoir la
splendeur de la vertu en sa pureté naïfve, MONT,
I, 4 66. La splendeur d'un ésclair, n>. i, 4 66.
— ÉTYM. Provenç. splendor; espagn. esplendor,
ital. splendore; du lat. splendorem. Palsgrave,
p. 22, au xvie siècle, dit que ce mot se trouvé seu-
lement dans Jehan Lemaire, auteur de la fin du
xve siècle ; mais le mot est plus ancien.
SPLENDIDE (s'plan-di-d'), adj. Qui a le carac-
tère de la splendeur, de la magnificence. Table,
festin splendide. Un homme splendide, Dict. de
l'Acad. Saint Augustin déclare expressément qu'il ,
est impossible que des païens aient la moindre
vertu; leurs bonnes actions, dit-il, ne sont que
des péchés splendides, VOLT. Quest. mir. 4 7.
Tu ne sais pas lire ; mais tu sais ce que disent ces
bois et ces prairies, ces tièdes rivières, ces beaux.
champs couverts de moissons, toute cette- nature
splendide de jeunesse, A. DE MUSS. On ne badine
pas avec l'amour, m, 3. ....
— HIST. xvie s. Qu'il soit splendide en meubles
et ustensiles, d'autant que c'est une despense de
SPI
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spirituels qui blâment l'attachement qu'on a à
Jésus-Christ,*BOSS.£ett. Corn. 98. Sainte Thérèse
trouve des demi-spirituels, des demi-savants qui
lui reprochent la stérilité de son âme, FLÉCH.
Panég. Ste Thérèse. || Nom qui fut donné dans le
xm" siècle à des membres de l'ordre des frères
mineurs de l'ordre de Saint-François _qui firent
schisme. || 5° Oui concerne la religion, l'Église, par
opposition à temporel. Le pouvoir spirituel et le
pouvoir temporel. Rentrer dans les emplois pure-
ment spirituels de ma profession, mais avec sû-
reté; EETZ, t. n, liv. m, p. H65, dans POUGENS.
Le même [Andronic Paléologue] craignait que
Dieu ne lui demandât compte du temps- qu'il em-
ployait à gouverner son État, et qu'il-dérobait aux
affaires spirituelles, MONTESQ. Ronii 22. |j Substanti-
vement. Le spirituel et le temporel. Le spirituel d'un
bénéfice. Les princes ne peuvent rien pour l'Église,
touchant le spirituel, qu'en lui obéissant, PÉN. t. xvrr,
p. 247. || fi° En parlant de l'interprétation des livres
révélés, il s'oppose à littéral, et se dit du sens
mystique ou allégorique. Les prophéties ont un
sens caché et,spirituel, dont ce peuple [juif] était
ennemi, sous le charnel, dont il était ami, PASC.
Pens. xv, 7, éd. HAVET. Le sens spirituel est de
plusieurs sortes : 4° le sens moral; 2° le sens allé-
gorique ; 3° le sens anagogique, DÏÏMARS. OEUV.
t. m, p. 222. || 7° Qui a de l'esprit. La princesse de
Rossana, quoique très-spirituelle, n'approchait
pas du génie de la signora Olympia, RETZ, IV, 84.
Elle juge, elle prononce, elle décide; parce qu'elle
se croit femme spirituelle et intelligente; mais
elle aurait beaucoup plus de raison et plus d'es-
prit, si elle s'en croyait moins pourvue, BOURDAL.
Pensées, t. n, p. 228. || Molière l'a employé comme
substantif féminin pour dire une femme trop adon-
née à la recherche de l'esprit. Moi, j'irais me
charger d'une spirituelle Qui ne parlerait rien
que cercle et que ruelle! MOL. ÉC. des femmes, I,
4. || En parlant des choses, qui annonce de l'esprit.
Physionomie spirituelle. Des yeux vifs et spiri-
tuels. L'air spirituel est dans les hommes ce que
la régularité des traits est dans les femmes; c'est
le genre de beauté où les plus vains puissent as-
pirer, LA BRUY. XII. Il est aussi aisé d'être un
homme d'esprit et d'avoir l'air d'un sot, que de
cacher un sot sous une physionomie spirituelle,
DIDER. le Neveu de Rameau. || Où il y a de l'esprit.
Une réponse spirituelle. Lors même que la pen-
sée est colorée par l'imagination ou animée par
le sentiment, ■ elle nous frappe d'autant plus
qu'elle est plus spirituelle, c'est-à-dire plus vive,
plus finement saisie, et d'une combinaison à la
fois plus juste et plus nouvelle dans ses rapports,
MARMONTEL, OEuvr. t. ix, p. 44 6. || Dans la gravure,
touche spirituelle, touche qui est donnée avec
vivacité, et qui, d'un seul trait, prête à l'objet le
caractère, i'effet qui lui est propre.
— HIST. XII 0 s. Droiz est ke la sainte pense [pen-
sée] rapresset par spiritueil chastiement tôt ce
keele sent ebarneilment elleveir en soi, Job, p. 462
Al jugement en vient la maisnie Nerun; Lur père
espirital jugent comme bricun, Que li rei's le
presist e mesisten prisun, Th. le mart. 44. || xni0s.
Les autres [choses] sont spirituels, lesqueles com-
mencent et ne finissent, ce sont li angle et les
âmes, BRUN, LATINI, Trésor, p. 24. Poi [peu] seroit
doutée l'espée esperituel des malvès, s'il ne cui-
doient que l'espée temporel s'en niellât, BEAUM. I,
38. || xive s. Les deables les niâinent tellement de
pechié en pechié, qu'ilz sont occis et mors de la
mort spirituelle^ Modus, f° 64, verso. ||xv* s. Tous
les princes d'Allemagne tant spirituels que tem-
porels, COMM. iv, 2. || xvi° s. Les maladies spiri-
tuelles en ont aussi besoin [de remèdes], LA-
NOUE, 328. L'artère est semblablement vaisseau
à sang, mais plus spirituel, PARÉ, I, 4 0.
— ÉTYM. Provenç. espirital; espagn. espiritual;
ital. spirituale; du lat. spirilalis ou spirilualis, de
spiritus (voy. ESPRIT).
SPIRITUELLEMENT (spi-ri-tu-è-le-man), adv.
|| 1° Avec le caractère d'esprit, immatérielleinent.
Presque tous les philosophes confondent les idées
des choses, et parlent des choses corporelles spi-
rituellement, et des spirituelles corporellement,
PASC. Penss 1,4, éd. HAVET. Quelque spirituelle-
ment qu'on médite, chacun médite en sa langue,
. FONTEN. Frag. Rais. hum. OEuvr. t. rx, p. 295, dans
POUGENS. || ^2° En esprit. Communier spirituelle-
ment avec le prêtre. Quiconque hait la vérité et
les lois immuables qu'elle nous donne, il tue spi-
rituellement la justice et la sagesse éternelle qui
est venue nous les apprendre, BOSS. Sermons,
Haine de la vérité, 4. || 3° Au sens spirituel. C'é-
tait le cas d'interpréter spirituellement, selon
la règle de saint Augustin, ce qui paraissait por-
ter au mal, n>. Yar. xiv, 4 00.11 4° Avec esprit. Ce
n'est pas toujours par une métaphore qu'on s'ex-
prime spirituellement;. c'est par un tour, nou-
veau, c'est en laissant deviner sans peine une par-
tie de la pensée, VOLT. Diçt. phil. Esprit.
— HIST. an' s. Nous créons que li drois du père
et de le [la] mère li soit descendus temporelment,
et par lé baptesme, li héritage de paradis esperi-.
tuelment, BEAUM. XX, 8. Ne li enfant ne sunt pas
bon qui désobéissent à lor mère, et sainte Eglise
est nûstre mère esperituelment, m. XLVI, 44.
|| xvie s. Il transferoit à la chair et au monde les
choses qui sont spirituellement dites du règne
spirituel de Jesus-Christ, CALV. Inst. 880.
— ÉTYM. Spirituelle, et le suffixe ment; provenç.
espiritalment ; cat. espiritualement, espagn. espi-
ritualmente.
SPIRITUEUX, EUSE (spi-ri-tu-eû, eù-z'), adj.
Se dit de tout liquide qui est principalement com-
posé d'alcool, ou qui en contient. L'usage des li-
queurs spiritueuses. La force lui manque [à Can-
dide], il ne peut proférer une parole, il tombe à
ses pieds; Cunégonde tombe sur le canapé; la
vieille les accable d'eaux spiritueuses, VOLT. Cand.
vn. || Substantivement. Il ne faut pas faire abus des
spiritueux. Malvina, dont la tête était en proie aux
ravages des spiritueux, REYBAUD, Jér. Paturot, i, 4 4.
— HIST. xvi' s. L'artère contient un sang chaud,
subtil et spiritueux, PARÉ, I, 4 0.
— ÉTYM. Lat. spiritus, esprit, parce qu'on a
nommé esprit la partie qui provient de la distil-
lation du vin.
f SPIRITUOSITÉ (spi-ri-tu-ô-zi-té), s. f. Qualité
d'un liquide spiritueux; degré d'alcoolisation.
t SPIRIVALVE (spi-ri-val-v'), adj. Se dit d'une
coquille qui s'enroule obliquement sur elle-même.
t SPIRLIN (spir-lin), s. m. Nom vulgaire du
leucisque biponctué (poissons malacoptérygiens
abdominaux).
f SPIROÏDE (spi-ro-i-d'), adj. Qui est contourné
en hélice. || Terme d'anatomiô. Conduit spiroïde
du tympan, l'aqueduc de Fallope. || Terme de phy-
siologie. Mouvement spiroïde du coeur, mouve-
ment partiel ou relatif du coeur pendant son rac-
courcissement systolaire; il est dû à la disposition
des fibres musculaires de sa surface et de sa
pointe, qui déterminent une torsion de sa pointe,
de droite à gauche et d'avant en arrière à cha-
que contraction.
— ÉTYM. STCSÏOO:, spire, et sîSoç, forme.
f SPIROLE {spi-ro-1'), s. m." Anciennement. Es-
pèce de bouche à feu, petite coulevrine.
f SPIROPTÊRE (spi-ro-ptè-r'), s. m. Genre d'hel-
minthes à corps cylindrique aminci soit aux deux
bouts, soit en avant ou en arrière seulement.
— ÉTYM. Spire, et irrepàv, aile.
f SPIROYLE (spi-ro-i-1'), s. m. Terme de chimie.
Nom donné par M. Lôwig au radical hypothétique
d'une série de composés faits avec l'huile volatile
des fleurs de la spirée ulmaire.
— ÉTYM. Spirée, et la finale y le qui appartient
aux radicaux composés.
SPLANCHNIQUE (splan-kni-k'), adj. Terme d'a-
natomie. Qui a rapport aux viscères. || Cavités
splanchniques, les trois grandes cavités du corps,
crâne, poitrine et abdomen, parce qu'elles con-
tiennent les viscères. || Nerfs splanchniques, nerfs
de la vie organique au nombre de deux de chaque
côté, distingués en grand et en petit.
— ÉTYM. E:I>CXYXV°V, viscère, de même radical
que aitlriv, rate, voy. SPLÉNIQUE.
t SPLANCIIXOGRAPHIE (splan-kno-gra-fie), s. f.
Description des viscères.
— ÉTYM. InXàyxvov, viscère, et fp&ytvi, dé-
crire.
SPLANCHNOLOGIE(splan-kno-lo-jie),s. f. Partie
de l'anatomie descriptive qui traite des viscères.
— ÉTYM. DiO.âyyvov, viscère, e{ loyoç, traité.
t SPLANCHNOLOGIQUE (splan-kno-lo-ji-k'), adj.
Qui a^rapport à la splanchnologie.
t SPLANCHNOTOMIE (splan-kno-to-mie), s. f.
Dissection des viscères.
— ÉTYM. SitXoey^vov, viscère, et TO[J.9| , section.
SPLEEN (splin'j, s. m. Nom anglais donné quel-
quefois à une forme de l'hypochondrie, consis-
tant en un ennui sans cause, en un dégoût de la
vie. Pardon de m'être mis en colère, j'avais le
spleen, VOLT. Dial. xxiv, 4 7. Comme il était tra-
vaillé par le spleen, GRIMM, Corresp. t. i, p. 224.
Le spleen gagne partout, sitôt qu'on vous annonce,
DELILLE, Convers. i. Cet homme ainsi reclus vivait
en joie : à peine Le spleen le prenait^il quatre
fois par semaine, A. DE MUSS. Mardoche, n. JlFig.
Si c'étaient des traités longs comme les Nuits
d'Toung, il, pourrait y avoir du-génie par acci-
dent; mais cela nie fatiguerait plus que cela ne
me toucherait; j'y verrais une'espèce de spleen
littéraire qui pourrait finir par le suicidé du talent,
VILLEMAIN, Littér. franç.xvm''siècle, 2epart.2° leç.
— ÉTYM. Angl. spleen,' rate et mélancolie (en
vertu de la vieille hypothèse médicale qui plaçait la
cause de la mélancolie dans" la rate), du grec
cntAïjv, rate.
f SPLÉNÀLGIE (splé-naï-jiè), s. f. Terme de mé-
decine. Douleur dont on rapporte le siège à la
rate, et qui n'est accompagnée d'aucun phéno-
mène inflammatoire.
— ÉTYM. SUXTIV, rate, et S^yoç, douleur.
SPLENDEUR (splan-deur), s. f. || 1" Grand éclat
de lumière. Et sans votre splendeur divine [ô so-
leil], Là terre n'aurait point de climats fortunés,
QUIN. Pliaéth. iv, 4. Tout homme, en te voyant
[Byron], reconnaît'dans tes yeux Un rayon éclipsé
de la splendeur des cieux, LAMART. Méd. n. Sei-
gneur, je vous bénis! de ma lampe mourante
Votre souffle vivant rallume la splendeur, v.
HUGO, Odes, v, 4 4. ||Fig. Joas les touchera par sa
noble pudeur, Où semble de son sang reluire la
splendeur, RAC. Ath: i, n. De ces chagrins mor-
tels son esprit dégagé Souvent reprend sa force
et sa splendeur première, VOLT. Sèmiram. i, 4.
|| Usité en" ce sens seulement dans le langage
poétique et élevé; d'Alembert dit même qu'il
n'est jamais -usité au propre; c'est une erreur.
|| 2° Fig. Grand éclat d'honneur et de gloire. Re-
garde le malheur de Brute et de Cassie : La splen-
deur de leurs noms en-est-elle obscurcie? CORN.
Cinna, i, 3. Déplorable Sion, qu'as-tu fait de ta
gloire? Tout l'univers admirait ta splendeur,
RAC. Esth. i, 2. A d'illustres parents s'il doit son
origine, La splendeur de son sort doit hâter sa
ruine, m. Ath. n, 5. Nous avons pour les grands et
pour les gens en place une ' jalousie stérile ou
une haine impuissante, qui ne nous venge point
de leur splendeur et de leur élévation, LA BRUY.
IX. Un éclat qui ne dégénérait point de l'ancienne
splendeur de sa maison, J. i. ROUSS. Conf. x.
113° Magnificence, accompagnée de beauté. De cette
nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur? RAC. Bérén. i,
5. Qu'ils pleurent, ô mon Dieu ! qu'ils frémissent
de crainte, Les malheureux qui de ta cité sainte
Ne verront- point l'éternelle splendeur, m. Athal.
n, 9. Tout chez lui [Richelieu] était splendeur et
faste, tandis que chez le roi tout était simplicité
et négligence, VOLT. Moeurs, 4 76. Le bien "de l'État
et la splendeur du trône, m. Dict. phil. Propriété.
Il y avait tant de magnificence dans leurs tom-
beaux [des anciens], que le contraste du néant
de la mort et des splendeurs de la vie s'y faisait
sentir, STAEL, Corinne, rv, 2.
— HIST. xne s. Del deseier de le [la] deventriene
[extérieure] splendor, Job, p. 469. || xv° s. Le droit
soleil.de mes yeulx, la droite splendeur de mon front,
G. CHASTELAIN, Chron. du duc Phil. ch. 6. ||xvie s.
Tout luysant d'or et d'escarboucles fines, Qui du
cler feu en splendeur sont affines,' MAROT, IV, 5 G
[La fortune] Ce n'est autre que fiction de l'esprit,
s'eblouissant à regarder une telle splendeur, se
perdant à sonder un telabyme, AMYÔT, Préface.
Qu'on voye, o tout-puissant, Ton oeuvre en'tes
servàns, ta splendeur sur leur race, DESPOHTES,
OEuv: chrest. xvm, Prière de Moyse'. Concevoir la
splendeur de la vertu en sa pureté naïfve, MONT,
I, 4 66. La splendeur d'un ésclair, n>. i, 4 66.
— ÉTYM. Provenç. splendor; espagn. esplendor,
ital. splendore; du lat. splendorem. Palsgrave,
p. 22, au xvie siècle, dit que ce mot se trouvé seu-
lement dans Jehan Lemaire, auteur de la fin du
xve siècle ; mais le mot est plus ancien.
SPLENDIDE (s'plan-di-d'), adj. Qui a le carac-
tère de la splendeur, de la magnificence. Table,
festin splendide. Un homme splendide, Dict. de
l'Acad. Saint Augustin déclare expressément qu'il ,
est impossible que des païens aient la moindre
vertu; leurs bonnes actions, dit-il, ne sont que
des péchés splendides, VOLT. Quest. mir. 4 7.
Tu ne sais pas lire ; mais tu sais ce que disent ces
bois et ces prairies, ces tièdes rivières, ces beaux.
champs couverts de moissons, toute cette- nature
splendide de jeunesse, A. DE MUSS. On ne badine
pas avec l'amour, m, 3. ....
— HIST. xvie s. Qu'il soit splendide en meubles
et ustensiles, d'autant que c'est une despense de
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