Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
2000
SOU
Voltaire : nous avons bien fait, dit-il, de nous sé-
parer ; deux grands poètes ne peuvent se souffrir
plus longtemps, DIDER. Lett. à Mlle Voland, 42 pot.
1764. i| Ces deux hommes ne peuvent sesouffrir,
ils ont de la haine l'un pour l'autre. || 14" Être sup-
porté. Ces dissonances qui se souffrent dans le rap-
port de plusieurs voix ou instruments, DESCARTES,
Musique, diversité des sons. Si ceux-ci [les forni-
cateurs] se souffrentpour ne point troubler la tran-
quillité publique, Hist. du conc. de Trente, trad.
de LE couRAYER,-t. i, p. 416. Au grand scandale de la
religion tout cela se souffre, MERC. Tabl. de Par. 90.
|| 15°" Se tolérer soi-même. L'âme se résout en
même temps de combattre sans cesse ses imper-
fections, et de se souffrir néanmoins soi-même
sans s'abandonner jamais au découragement,
NICOLE, Ess.de mor. 2* traité, ch. 5. || 16" 5. m.
Le souffrir, l'état de souffrir. Dans l'humilité du
christianisme le souffrir est plus estimé que le
faire, BALZ. le Prince, s. || Proverbes. Souffre
quand tu seras enclumeau, et frappe quand tu
seras marteau. 11 Le papier souffre tout, on écrit sur le
papier tout ce qu'on veut, vrai ou faux, bon ou
mauvais. Après avoir bien rêvé sur son obstina-
tion [d'une demoiselle de la cour de Charles II], il
[le frère du roi] crut que l'écriture pourrait faire
ce que n'avaient pu les regards, les discours, ni
les ambassades; le papier souffre tout; mais, par
malheur, elle ne souffrait point le papier, HAMILT.
Gramm. 0. 'N
— REM. 1. Souffrir dans le sens d'éprouver une
douleur physique, suivi d'un infinitif, veut la pré-
position à : Je souffre à marcher; et la préposi-
tion de, quand il s'agit d'une douleur morale : Je
souffre 3e vous voir dans cette situation. || 2. Souf-
frir, permettre, avec que, veut le subjonctif : Souf-
frez que cela se fasse. || 3. Souffrir, permettre, au
lieu de que et le subjonctif, peut prendre de avec
l'infinitif, et, s'il y a un complément, ce complé-
ment est précédé de à : On ne souffrit pas àLuther
de dire que ....
— HIST. xie"s. Ço est merveille que Deus lesoefret
tant [Roland], Ch. de Roi. cxxxn. Ceste bataille est
mult fortàsufrir, ib.ccu || xiic s. J'aim melz [j'aime
mieux] ensi soulrir et endurer Ces très douz maus....
Coud, x. J'alasse à Dieu grâces et merciz rendre
De ce que ainz soufrites à nul jor, Que je fusse
baanz à vostre amor, ib. xxiv. Amours m'a par
raison monstre, Que fins amis soffrëet atent, Dame
deFaiel, dans Coud. Fait icil de Wïncestre : sire
evesque, suffreiz ; Laissiez ester sa cruiz, Th. le
mart. 39. Au Mans avons sofert dolereuse quin-
zaine, Sax. xxx. Et faites tant que il'soient armés
De biaus chevaus courans et abrivés ; Vous -estes
riches, bien soffrir le pouvés, Garin, t. 1, p. 6.
||xnrs. Qui suefre et a soufert grant travail et
grant peine, Befte, xxxiv. Ne soutrez qu'enemy
ait sus moi poesté, ib. XLV. Pour l'amour de
.nostre Segneur Jesu Crist, qui por nostre rédemp-
tion y vout soufrir mort et passion, BEAUM. XXV,
24. Et li communs ne se pot souffrir que li
ouvrages ne soit fet, ID. XXX, 62. Et puisque ele
a pris l'un des cois [choix], ele ne pot pas re-
couvrer à l'autre, ains convient qu'ele en suefre
son preu ou son damace, m. xm, 9. Et lors se
soufrirent [se turent] les prelaz, ne onques puis
n'en oy parler, JOINV. 200. Je li dis : sire, vous
devez moult soufrir à Poince l'escuier; car il a
servi vostre aieul-et vostre père et vous, n>. 289.
Sire de Joinville, je vous aime moult; mes soies
certein que, se vous ne vous voulez soufrir [vous
désister] de ceste demande, je ne vous aimeré ja-
mez, m. 254. Renart respond : or vous soufrez,
Tant que li moine aient mangié, Sen. v. 982.
Ilxive s. Et li proverbes qui recorde : Qui sueffre,
il vaint bien, s'i acorde, MACHAUT, p. 84. Se ce
ne sont prelas, barons ou autres honorables per-
sonnes qui, pour leur estât maintenir, ne se peu-
vent souffrir [passer] de vaissellemens, Ordonn.
juin (313. En moult souffrant, t'avendrdnt assez
de choses que souffrir ne pourras, Ménagier, 1, 9.
Laquelle femme dist à icellui Sagardeau, qu'il se
souffrist de dire lesdites paroles de ladite femme,
mesmement en la présence de son mary, DD CANGE,
sufferentia. || xve s. Et se voulut agenouiller [Isa-
belle] de la grant joie qu'elle avoit ; mais le gentil
sire de Beaumont ne l'eut jamais souffert, FROISS.
1,1, 44, Souffrez-vous [taisez-vous], m. 1, 1, 321.
Les aucuns disent...." qu'ils souffrirent par plu-
sieurs fois laisser passer parmi leur ost vivres [pour
ceux qu'ils assiégeaient], m. 1, 1, 139. Dieu le souf-
frit cheoir en ceste gloire [vanité, présomption],
corne. 1, 12. H xvi' s. La parenté n'est soufferte
SOU
aux mariages.... MONT, I, -H 3. Lesenfans de sept
ans souffroient à estre fouettez jusques.... n>. 1,
4 4 5. Je ne puis souffrir d'aller desboutonné, ID. I,
260. La fortune souffrit pour lors ^Emilius jouir
entièrement du plaisir de sa victoire, AMYOT, P.
Mm. 37. Si fut chose pitoyable que ce qu'il con-
vint alors faire et souffrir à Perseus, ID. ib. 42. Qui
plus vit, plus a à souffrir, COTGRAVE. Si truye for-
fait, les pourceaux le souffrent, m.
— ÊTYM. Berry, soffrir; wallon, sofri; bour-
guig. sôfri; provenç. suffrir, soffrir; espagn.
sufrir; portug. sofrer; ital soffrire; dulat. sufferre
(comme offrir de offerre), de sub, sous, et ferre,
porter.
t SOUFI, SOUFISME, voy. SOFI 2.
j SOUFRAGE (sou-fra-j'), s. m. Action de soufrer.
Le soufrage a le très-précieux avantage de préve-
nir la dégénération acéteuse [des vins], GENLIS,
liaison rust. t. m, p. 295, dans POUGENS. || Action
de soufrer la vigne atteinte de la maladie causé
par l'oïdium.
SOUFRE (sou-fr'),s. m.\\f Minéral d'un jaune
clair très-inflammable, et qui exhale en brûlant
une odeur forte et insupportable. Le soufre est un
corps simple. Lé soufre, dont ladécouverte remonte
à l'antiquité la plus reculée, est solide, jaune ci-
tron, très - friable, insipide, THENARD, Traité de
chim. t. 1, p. 484, dans POUGENS. || Fig. Il sème,
en regardant, du soufre dans les âmes, RÉGNIER,
Vial. jl Soufre vif, soufre naturel. Fleur de sou-
fre, soufre sublimé. || Soufre lavé, soufre su-
blimé qui a été dépouillé entièrement de l'acide
sulfurique qu'il contient naturellement par des la-
vages prolongés avec l'eau distillée et chaude.
Il Le soufre porphyrisé et lavé était appelé autre-
fois crème de soufre. || Soufre en canon, soufre au-
quel on donne, dans les moules, une forme de bâ-
ton rond. Il 2° Soufre doré d'antimoine, poudre qui
se précipite quand on verse un acide faible dans
les eaux d'où le kermès minéral s'est précipité.
Il Soufre rouge, arsenic sulfuré. || Foie de soufre,
combinaison d'un alcali fixe avec le soufre. || Ma-
gistère du soufre, préparation obtenue par la pré-
cipitation d'une solution d'un sulfure de potasse,
au moyen du vinaigre ou d'un acide. || 3° Soufre
végétal, voy. LYCOPODE. || 4° Terme d'alchimie. Se
disait d'un principe actif imaginaire que l'on pré-
tendait trouver dans tous les corps mixtes. L'infa-
tigable Homberg disait que ce qu'on appelle le
soufre principe n'est autre chose que le feu lui-
même, VOLT. Phil. Newt. n, 5. || 5° Empreinte
que l'on prend sur de» tablettes de soufre. Un as-
sortiment de soufres, où vous trouverez ces em-
preintes de tous les plus beaux antiques, GENLIS,
Ad. et Th. t. m, p. 94, dans POUGENS.
— HIST. xni* s. Car tuit [les métaux] par diver-
ses manières Dedens les terrestres minières De
soufre et de vif argent nessent, Si cum li livres le
confessent, la Rose, 4 6325. || xvi° s. Soulphre vif,
PARÉ, xxi, 24.
— ÊTYM. Wallon, soûf; provenç. solfre, sulpre,
solpre; catal. sofre; espagn. asufre; portug. xofre;
ital. solfo ; du lat. sulfurera, soufre, que l'on a
rapproché du sanscr. çulvâri, soufre.
SOUFRÉ, ÉE (sou-fré, frée), part, passé de sou-
frer. Il 1° Pénétré, enduit de soufre. Chemise sou-
frée. Allumette soufrée. Vin soufré. La vapeur
soufrée du marais stygien, qui s'exhalait sans
cesse par cette ouverture, empestait l'air, FÉN. Tél.
xvm. Il n'y a pas d'autre remède pour lui que de
veuir cicatriser la plaie de ses poumons à l'air
s»ufré de Pouzol, GALIANI, Corresp. 27 juin 4 772.
Il 2' Terme d'histoire naturelle. Qui est d'un jaune
de soufre.
SOUFRER (sou-fré), V. a. |j 1° Enduire, pénétrer
de soufre. Soufrer des allumettes. || 2° Soufrer une
étoffe, la passer sur la vapeur de soufre. || 3° Sou-
frer du vin, donner l'odeur de soufre au tonneau
en y brûlant une mèche soufrée. Soufrer, mécher
ou muter les vins, c'est les imprégner d'une va-
peur sulfureuse, qu'on obtient par la combustion
de mèches soufrées, GENLIS, Maison rust. t. 'lu,
p. 293, dans POUGENS. || 4° Soufrer la vigne, y ré-
pandre du soufre en poudre au moyen d'une es-
pèce de soufflet fait exprès.
— HIST. xni" s. Totes ewes salées et soufrées et
de mer valent à maladies froides et moistes, ALE-
BRANT, f" 9.
— ÉTYM. Soufre.
f SOUFREUR (sou-freur), s. m. Homme chargé
de soufrer les vignes atteintes de la maladie cau-
sée par l'oïdium. || Ouvrier employé dans les mou-
lins à triturer le soufre. || Ophthalmie des soufreurs,
SOU
ophthalmie qui attaque les ouvriers employés à
triturer le soufre et ceux qui soufrent les vignes,
f SOUFRIÈRE (sou-fri-è-r'_), s. f. Lieu où l'on re-
cueille du soufre. || Boîte où l'on met le soufre,
chez les fabricants d'allumettes.
— HIST. xvi» s. Qu'il te pousse à chef bas dans
les flammeuses ondes De Phlegeton roulant ses sou-
frières profondes, BAÏF, OEUV. p. 75, dansXACURNE.
— ÉTYM. Soufre.
f SOUFROIR' (sou-froir), s. m. Appareil, cham-
bre, étuve pour soufrer.
— ÉTYM. Soufrer; wallon, soufreu.
f SOUGAR (sou-gar), s. m. Sorte de hamster,
cricetus sougarus, DESM. '
SOUGARDE, s. f. Voy. SOUS-GARDE.
SOUGORGE, s. f. Voy. SOUS-GORGE.
SOUHAIT (souè; en vers, de deux syllabes
sou-è; le t ne se lie pas; un souè agréable ; au
pluriel, l's se lie : des souè-z agréables), s. m.
Il 1° Mouvement de la volonté vers un bien qu'on
n'a pas. Ce prince [d'Auvergne] a dans Châtcau-
Thierri Passé deux mois et davantage; Rien de
meilleur, rien de plus sage Et de plus selon mes
souhaits Parmi les grands ne fut jamais, LA FONT
Poés. mêl. 33. Formez trois souhaits; car je puis
Rendre trois souhaits accomplis, Trois sans plus...
ID. Fabl. vu, 6. Devenue maintenant, malgré ses
souhaits, la principale décoration d'une cour dont
un si grand roi fait le soutien, elle est aussi la
consolation de toute la France, BOSS. Reine d'An-
glet. X quoi servent les souhaits? à sentir nos
besoins, et non pas à les soulager, VOLT.^ Lett.
Vaines, 3 oct. 1777. || 2" Les souhaits de bonne
année, les voeux qu'on fait pour quelqu'un à la
nouvelle année. || 3° X vos souhaits, façon de par-
ler familière dont on salue celui qui éternue.
|l 4" X souhait, loc. adv. Selon les désirs. Mais
rien pour cette fois ne lui vint à souhait, LA
FONT. Fabl. vu, 44. Qu'est ceci? mon char mar-
che à souhait! ID. ib. vi, 4 8. Vous êtes servi à
souhait : un médecin vous quitte, un autre le rem-
place, MOL. Mal. imag. ni, 9. Ma petite maison est
bien jolie, vous y trouverez votre logement bien
à souhait, pourvu que vous m'aimiez toujours,
SÉV. (3B. La jolie chose d'accoucher d'un garçon,
et de l'avoir fait nommer par la Provence ! voilà
qui est à souhait, ID. 400. C'est [un précepteur]
une humeur et des moeurs à souhait, ID. 23"juin
1680. On apercevait de loin "des collines et des
montagnes.... dont la figure bizarre - formait un
horizon à souhait pour le plaisir des yeux, FÉN.
Tél. 1. H 5° C'est un; souhait de roi, fils et fille, se
dit de ceux qui n'ont que deux enfants, l'un mâle,
l'autre femelle. || Proverbe. Vin sur lait, c'est
souhait, lait sur vin, c'est venin.
— HIST. xn" s. Al jor del jugement, quant Deux
tiendra ses plais, Or ont li pecheor bien jeté lor
sohais, Sax. xv. || xm' s. Car j'espoire merci si
lonc tens a, Que tel paine [la peine d'amour] me
doit sanler [sembler] souhais, M.OETZNER, p. 49.
Mais hàus voloirs sans espoir d'aciever J£t simples
vis, cors acesmés et gais ; D'itel cose est tous
souhais Pour cors grever, ib. p. 20. Et si plus que
souhait avoie De teus biens d'humain paradis,
Lay d'amours, JUBINAL, t. 11, p. I94.||xv°s. Celle
part tournèrent les mariniers, lesquels avoient
vent et temps à souhait, FROISS. n, m, 33. || xvie s.
Il n'y a cil qui son souhait ne fasse D'estre avec
toi, MAROT, n, 29. Si. souhaits fussent vrais, pas-
toureaux seroient rois, COTGRAVE. S poures coeurs
petit souhait, ID.
— ÊTYM. Voy. SOUHAITER.
SOUHAITABLE (souè-ta-bl'; en vers, sou-è-ta-
bl'), adj. Digne d'être souhaité. Comme si la mort
vous était souhaitable, KOTROU, St Genest, n, 8. Il
serait plus souhaitable de tout, perdre et d'être
réduit à la dernière mendicité, que de perdre Dieu, ,
LE P. SIMON MARS, Myst. du roy. de Dieu, p. 74,
dans POUGENS. Je n'ai jamais vu une si souhaita-
ble entrée dans le monde et dans la guerre [que
celle du jeune de Grignan], SÉV. 26nov. 4688. Que
les rigueurs qu'offrent ces retraites sacrées parais-
sent douces et souhaitables, rapprochées des in-
quiétudes cruelles des pécheurs! MASS. Profess.
relig. 2.
— HIST. xvie s. 0 repaire moins souhaitable Que
le Caucase inhospitable, DU BELLAY, n, 69, verso. Ce
que disent les sages, que, des actions egualement
bonnes, celle là est plus souhaitable à faire où il
y a plus de peine, MONT, I, 303,
— ÉTYM Souhaiter.
SOUHAITÉ, ÉE (souè-té, tée ; en vers, sou-è-téj^
part, passé de souhaiter. Appelé par des souhaits.
SOU
Voltaire : nous avons bien fait, dit-il, de nous sé-
parer ; deux grands poètes ne peuvent se souffrir
plus longtemps, DIDER. Lett. à Mlle Voland, 42 pot.
1764. i| Ces deux hommes ne peuvent sesouffrir,
ils ont de la haine l'un pour l'autre. || 14" Être sup-
porté. Ces dissonances qui se souffrent dans le rap-
port de plusieurs voix ou instruments, DESCARTES,
Musique, diversité des sons. Si ceux-ci [les forni-
cateurs] se souffrentpour ne point troubler la tran-
quillité publique, Hist. du conc. de Trente, trad.
de LE couRAYER,-t. i, p. 416. Au grand scandale de la
religion tout cela se souffre, MERC. Tabl. de Par. 90.
|| 15°" Se tolérer soi-même. L'âme se résout en
même temps de combattre sans cesse ses imper-
fections, et de se souffrir néanmoins soi-même
sans s'abandonner jamais au découragement,
NICOLE, Ess.de mor. 2* traité, ch. 5. || 16" 5. m.
Le souffrir, l'état de souffrir. Dans l'humilité du
christianisme le souffrir est plus estimé que le
faire, BALZ. le Prince, s. || Proverbes. Souffre
quand tu seras enclumeau, et frappe quand tu
seras marteau. 11 Le papier souffre tout, on écrit sur le
papier tout ce qu'on veut, vrai ou faux, bon ou
mauvais. Après avoir bien rêvé sur son obstina-
tion [d'une demoiselle de la cour de Charles II], il
[le frère du roi] crut que l'écriture pourrait faire
ce que n'avaient pu les regards, les discours, ni
les ambassades; le papier souffre tout; mais, par
malheur, elle ne souffrait point le papier, HAMILT.
Gramm. 0. 'N
— REM. 1. Souffrir dans le sens d'éprouver une
douleur physique, suivi d'un infinitif, veut la pré-
position à : Je souffre à marcher; et la préposi-
tion de, quand il s'agit d'une douleur morale : Je
souffre 3e vous voir dans cette situation. || 2. Souf-
frir, permettre, avec que, veut le subjonctif : Souf-
frez que cela se fasse. || 3. Souffrir, permettre, au
lieu de que et le subjonctif, peut prendre de avec
l'infinitif, et, s'il y a un complément, ce complé-
ment est précédé de à : On ne souffrit pas àLuther
de dire que ....
— HIST. xie"s. Ço est merveille que Deus lesoefret
tant [Roland], Ch. de Roi. cxxxn. Ceste bataille est
mult fortàsufrir, ib.ccu || xiic s. J'aim melz [j'aime
mieux] ensi soulrir et endurer Ces très douz maus....
Coud, x. J'alasse à Dieu grâces et merciz rendre
De ce que ainz soufrites à nul jor, Que je fusse
baanz à vostre amor, ib. xxiv. Amours m'a par
raison monstre, Que fins amis soffrëet atent, Dame
deFaiel, dans Coud. Fait icil de Wïncestre : sire
evesque, suffreiz ; Laissiez ester sa cruiz, Th. le
mart. 39. Au Mans avons sofert dolereuse quin-
zaine, Sax. xxx. Et faites tant que il'soient armés
De biaus chevaus courans et abrivés ; Vous -estes
riches, bien soffrir le pouvés, Garin, t. 1, p. 6.
||xnrs. Qui suefre et a soufert grant travail et
grant peine, Befte, xxxiv. Ne soutrez qu'enemy
ait sus moi poesté, ib. XLV. Pour l'amour de
.nostre Segneur Jesu Crist, qui por nostre rédemp-
tion y vout soufrir mort et passion, BEAUM. XXV,
24. Et li communs ne se pot souffrir que li
ouvrages ne soit fet, ID. XXX, 62. Et puisque ele
a pris l'un des cois [choix], ele ne pot pas re-
couvrer à l'autre, ains convient qu'ele en suefre
son preu ou son damace, m. xm, 9. Et lors se
soufrirent [se turent] les prelaz, ne onques puis
n'en oy parler, JOINV. 200. Je li dis : sire, vous
devez moult soufrir à Poince l'escuier; car il a
servi vostre aieul-et vostre père et vous, n>. 289.
Sire de Joinville, je vous aime moult; mes soies
certein que, se vous ne vous voulez soufrir [vous
désister] de ceste demande, je ne vous aimeré ja-
mez, m. 254. Renart respond : or vous soufrez,
Tant que li moine aient mangié, Sen. v. 982.
Ilxive s. Et li proverbes qui recorde : Qui sueffre,
il vaint bien, s'i acorde, MACHAUT, p. 84. Se ce
ne sont prelas, barons ou autres honorables per-
sonnes qui, pour leur estât maintenir, ne se peu-
vent souffrir [passer] de vaissellemens, Ordonn.
juin (313. En moult souffrant, t'avendrdnt assez
de choses que souffrir ne pourras, Ménagier, 1, 9.
Laquelle femme dist à icellui Sagardeau, qu'il se
souffrist de dire lesdites paroles de ladite femme,
mesmement en la présence de son mary, DD CANGE,
sufferentia. || xve s. Et se voulut agenouiller [Isa-
belle] de la grant joie qu'elle avoit ; mais le gentil
sire de Beaumont ne l'eut jamais souffert, FROISS.
1,1, 44, Souffrez-vous [taisez-vous], m. 1, 1, 321.
Les aucuns disent...." qu'ils souffrirent par plu-
sieurs fois laisser passer parmi leur ost vivres [pour
ceux qu'ils assiégeaient], m. 1, 1, 139. Dieu le souf-
frit cheoir en ceste gloire [vanité, présomption],
corne. 1, 12. H xvi' s. La parenté n'est soufferte
SOU
aux mariages.... MONT, I, -H 3. Lesenfans de sept
ans souffroient à estre fouettez jusques.... n>. 1,
4 4 5. Je ne puis souffrir d'aller desboutonné, ID. I,
260. La fortune souffrit pour lors ^Emilius jouir
entièrement du plaisir de sa victoire, AMYOT, P.
Mm. 37. Si fut chose pitoyable que ce qu'il con-
vint alors faire et souffrir à Perseus, ID. ib. 42. Qui
plus vit, plus a à souffrir, COTGRAVE. Si truye for-
fait, les pourceaux le souffrent, m.
— ÊTYM. Berry, soffrir; wallon, sofri; bour-
guig. sôfri; provenç. suffrir, soffrir; espagn.
sufrir; portug. sofrer; ital soffrire; dulat. sufferre
(comme offrir de offerre), de sub, sous, et ferre,
porter.
t SOUFI, SOUFISME, voy. SOFI 2.
j SOUFRAGE (sou-fra-j'), s. m. Action de soufrer.
Le soufrage a le très-précieux avantage de préve-
nir la dégénération acéteuse [des vins], GENLIS,
liaison rust. t. m, p. 295, dans POUGENS. || Action
de soufrer la vigne atteinte de la maladie causé
par l'oïdium.
SOUFRE (sou-fr'),s. m.\\f Minéral d'un jaune
clair très-inflammable, et qui exhale en brûlant
une odeur forte et insupportable. Le soufre est un
corps simple. Lé soufre, dont ladécouverte remonte
à l'antiquité la plus reculée, est solide, jaune ci-
tron, très - friable, insipide, THENARD, Traité de
chim. t. 1, p. 484, dans POUGENS. || Fig. Il sème,
en regardant, du soufre dans les âmes, RÉGNIER,
Vial. jl Soufre vif, soufre naturel. Fleur de sou-
fre, soufre sublimé. || Soufre lavé, soufre su-
blimé qui a été dépouillé entièrement de l'acide
sulfurique qu'il contient naturellement par des la-
vages prolongés avec l'eau distillée et chaude.
Il Le soufre porphyrisé et lavé était appelé autre-
fois crème de soufre. || Soufre en canon, soufre au-
quel on donne, dans les moules, une forme de bâ-
ton rond. Il 2° Soufre doré d'antimoine, poudre qui
se précipite quand on verse un acide faible dans
les eaux d'où le kermès minéral s'est précipité.
Il Soufre rouge, arsenic sulfuré. || Foie de soufre,
combinaison d'un alcali fixe avec le soufre. || Ma-
gistère du soufre, préparation obtenue par la pré-
cipitation d'une solution d'un sulfure de potasse,
au moyen du vinaigre ou d'un acide. || 3° Soufre
végétal, voy. LYCOPODE. || 4° Terme d'alchimie. Se
disait d'un principe actif imaginaire que l'on pré-
tendait trouver dans tous les corps mixtes. L'infa-
tigable Homberg disait que ce qu'on appelle le
soufre principe n'est autre chose que le feu lui-
même, VOLT. Phil. Newt. n, 5. || 5° Empreinte
que l'on prend sur de» tablettes de soufre. Un as-
sortiment de soufres, où vous trouverez ces em-
preintes de tous les plus beaux antiques, GENLIS,
Ad. et Th. t. m, p. 94, dans POUGENS.
— HIST. xni* s. Car tuit [les métaux] par diver-
ses manières Dedens les terrestres minières De
soufre et de vif argent nessent, Si cum li livres le
confessent, la Rose, 4 6325. || xvi° s. Soulphre vif,
PARÉ, xxi, 24.
— ÊTYM. Wallon, soûf; provenç. solfre, sulpre,
solpre; catal. sofre; espagn. asufre; portug. xofre;
ital. solfo ; du lat. sulfurera, soufre, que l'on a
rapproché du sanscr. çulvâri, soufre.
SOUFRÉ, ÉE (sou-fré, frée), part, passé de sou-
frer. Il 1° Pénétré, enduit de soufre. Chemise sou-
frée. Allumette soufrée. Vin soufré. La vapeur
soufrée du marais stygien, qui s'exhalait sans
cesse par cette ouverture, empestait l'air, FÉN. Tél.
xvm. Il n'y a pas d'autre remède pour lui que de
veuir cicatriser la plaie de ses poumons à l'air
s»ufré de Pouzol, GALIANI, Corresp. 27 juin 4 772.
Il 2' Terme d'histoire naturelle. Qui est d'un jaune
de soufre.
SOUFRER (sou-fré), V. a. |j 1° Enduire, pénétrer
de soufre. Soufrer des allumettes. || 2° Soufrer une
étoffe, la passer sur la vapeur de soufre. || 3° Sou-
frer du vin, donner l'odeur de soufre au tonneau
en y brûlant une mèche soufrée. Soufrer, mécher
ou muter les vins, c'est les imprégner d'une va-
peur sulfureuse, qu'on obtient par la combustion
de mèches soufrées, GENLIS, Maison rust. t. 'lu,
p. 293, dans POUGENS. || 4° Soufrer la vigne, y ré-
pandre du soufre en poudre au moyen d'une es-
pèce de soufflet fait exprès.
— HIST. xni" s. Totes ewes salées et soufrées et
de mer valent à maladies froides et moistes, ALE-
BRANT, f" 9.
— ÉTYM. Soufre.
f SOUFREUR (sou-freur), s. m. Homme chargé
de soufrer les vignes atteintes de la maladie cau-
sée par l'oïdium. || Ouvrier employé dans les mou-
lins à triturer le soufre. || Ophthalmie des soufreurs,
SOU
ophthalmie qui attaque les ouvriers employés à
triturer le soufre et ceux qui soufrent les vignes,
f SOUFRIÈRE (sou-fri-è-r'_), s. f. Lieu où l'on re-
cueille du soufre. || Boîte où l'on met le soufre,
chez les fabricants d'allumettes.
— HIST. xvi» s. Qu'il te pousse à chef bas dans
les flammeuses ondes De Phlegeton roulant ses sou-
frières profondes, BAÏF, OEUV. p. 75, dansXACURNE.
— ÉTYM. Soufre.
f SOUFROIR' (sou-froir), s. m. Appareil, cham-
bre, étuve pour soufrer.
— ÉTYM. Soufrer; wallon, soufreu.
f SOUGAR (sou-gar), s. m. Sorte de hamster,
cricetus sougarus, DESM. '
SOUGARDE, s. f. Voy. SOUS-GARDE.
SOUGORGE, s. f. Voy. SOUS-GORGE.
SOUHAIT (souè; en vers, de deux syllabes
sou-è; le t ne se lie pas; un souè agréable ; au
pluriel, l's se lie : des souè-z agréables), s. m.
Il 1° Mouvement de la volonté vers un bien qu'on
n'a pas. Ce prince [d'Auvergne] a dans Châtcau-
Thierri Passé deux mois et davantage; Rien de
meilleur, rien de plus sage Et de plus selon mes
souhaits Parmi les grands ne fut jamais, LA FONT
Poés. mêl. 33. Formez trois souhaits; car je puis
Rendre trois souhaits accomplis, Trois sans plus...
ID. Fabl. vu, 6. Devenue maintenant, malgré ses
souhaits, la principale décoration d'une cour dont
un si grand roi fait le soutien, elle est aussi la
consolation de toute la France, BOSS. Reine d'An-
glet. X quoi servent les souhaits? à sentir nos
besoins, et non pas à les soulager, VOLT.^ Lett.
Vaines, 3 oct. 1777. || 2" Les souhaits de bonne
année, les voeux qu'on fait pour quelqu'un à la
nouvelle année. || 3° X vos souhaits, façon de par-
ler familière dont on salue celui qui éternue.
|l 4" X souhait, loc. adv. Selon les désirs. Mais
rien pour cette fois ne lui vint à souhait, LA
FONT. Fabl. vu, 44. Qu'est ceci? mon char mar-
che à souhait! ID. ib. vi, 4 8. Vous êtes servi à
souhait : un médecin vous quitte, un autre le rem-
place, MOL. Mal. imag. ni, 9. Ma petite maison est
bien jolie, vous y trouverez votre logement bien
à souhait, pourvu que vous m'aimiez toujours,
SÉV. (3B. La jolie chose d'accoucher d'un garçon,
et de l'avoir fait nommer par la Provence ! voilà
qui est à souhait, ID. 400. C'est [un précepteur]
une humeur et des moeurs à souhait, ID. 23"juin
1680. On apercevait de loin "des collines et des
montagnes.... dont la figure bizarre - formait un
horizon à souhait pour le plaisir des yeux, FÉN.
Tél. 1. H 5° C'est un; souhait de roi, fils et fille, se
dit de ceux qui n'ont que deux enfants, l'un mâle,
l'autre femelle. || Proverbe. Vin sur lait, c'est
souhait, lait sur vin, c'est venin.
— HIST. xn" s. Al jor del jugement, quant Deux
tiendra ses plais, Or ont li pecheor bien jeté lor
sohais, Sax. xv. || xm' s. Car j'espoire merci si
lonc tens a, Que tel paine [la peine d'amour] me
doit sanler [sembler] souhais, M.OETZNER, p. 49.
Mais hàus voloirs sans espoir d'aciever J£t simples
vis, cors acesmés et gais ; D'itel cose est tous
souhais Pour cors grever, ib. p. 20. Et si plus que
souhait avoie De teus biens d'humain paradis,
Lay d'amours, JUBINAL, t. 11, p. I94.||xv°s. Celle
part tournèrent les mariniers, lesquels avoient
vent et temps à souhait, FROISS. n, m, 33. || xvie s.
Il n'y a cil qui son souhait ne fasse D'estre avec
toi, MAROT, n, 29. Si. souhaits fussent vrais, pas-
toureaux seroient rois, COTGRAVE. S poures coeurs
petit souhait, ID.
— ÊTYM. Voy. SOUHAITER.
SOUHAITABLE (souè-ta-bl'; en vers, sou-è-ta-
bl'), adj. Digne d'être souhaité. Comme si la mort
vous était souhaitable, KOTROU, St Genest, n, 8. Il
serait plus souhaitable de tout, perdre et d'être
réduit à la dernière mendicité, que de perdre Dieu, ,
LE P. SIMON MARS, Myst. du roy. de Dieu, p. 74,
dans POUGENS. Je n'ai jamais vu une si souhaita-
ble entrée dans le monde et dans la guerre [que
celle du jeune de Grignan], SÉV. 26nov. 4688. Que
les rigueurs qu'offrent ces retraites sacrées parais-
sent douces et souhaitables, rapprochées des in-
quiétudes cruelles des pécheurs! MASS. Profess.
relig. 2.
— HIST. xvie s. 0 repaire moins souhaitable Que
le Caucase inhospitable, DU BELLAY, n, 69, verso. Ce
que disent les sages, que, des actions egualement
bonnes, celle là est plus souhaitable à faire où il
y a plus de peine, MONT, I, 303,
— ÉTYM Souhaiter.
SOUHAITÉ, ÉE (souè-té, tée ; en vers, sou-è-téj^
part, passé de souhaiter. Appelé par des souhaits.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.07%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Discours et histoires des spectres, visions et apparitions des esprits, anges, démons et ames, se monstrans visibles aux hommes . Divisez en huict livres... par Pierre Le Loyer,... /ark:/12148/bpt6k1914232h.highres Le grand-père Lebigre / par Erckmann-Chatrian ; illustrés de 18 dessins par Lallemand et Benett /ark:/12148/bd6t5933757x.highres
- Auteurs similaires Littré Émile Littré Émile /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Littré Émile" or dc.contributor adj "Littré Émile")Le positivisme pour tous : exposé élémentaire des principes de la philosophie positive / par Louis André-Nuytz ; précédé d'une préface par E. Littré /ark:/12148/bd6t5923415m.highres Histoire littéraire de la France. T. XXVI-XXVIII, quatorzième siècle et suite. Tome 27 / ouvrage commencé par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint Maur et continué par des membres de l'Institut (Académie des Inscriptions et Belles lettres) /ark:/12148/bd6t57813555.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 611/1242
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k54066991/f611.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k54066991/f611.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k54066991/f611.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k54066991/f611.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k54066991
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k54066991
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k54066991/f611.image × Aide